« L'art de rouler rationnellement avec du caca », par Jean-Philippe Valla

Il s’appelle Jean-Philippe Valla, ancien ingénieur, électronicien de haut vol reconverti en agriculteur dans le Trièves près de Grenoble. Son leitmotiv : l’autonomie énergétique et alimentaire, mais avec tout le folklore mystico-écologique en moins. La tête dans les étoiles, mais les pieds sur terre et les mains dans le cambouis. Nous lui devons des éléments de critique des moteurs « magiques » qui fleurissent sur Internet.

 

Cette fois-ci, il met à disposition sur notre site un gros travail pédagogique élaboré pour l’ADABIO (association pour le développement de l’agriculture biologique) :

  • comment installer une unité de méthanisation, à prix très modique.
  • comment élaborer un épurateur à biogaz pour rouler en voiture avec son propre gaz : le tout à moins de 2000e de prix de revient.

C’est en libre téléchargement ici, mais aussi dans le lien ci-dessous :

Installation biogaz autoconstruite ou Comment rouler avec du caca : télécharger

C’est un travail magistral de pédagogie de science appliquée et d’autonomie en matière d’énergie.

CorteX_vacheGare ! Il ne s’agit pas de vanter ici des « alternatives » pour le simple plaisir. C’est le fruit d’une analyse critique, rationnelle et pragmatique, tant des moyens de production d’énergie existants actuellement, que des dégâts écologiques qu’ils occasionnent qui conduit le CORTECS à penser, de manière balbutiante, cette volonté d’autonomie énergétique. Et puisque la répartition des ressources énergétiques orchestre une grande partie de la répartition des puissances politiques, il est logique de penser des solutions pour lesquelles alternative, pour une fois, rime avec gain de quelques degrés de liberté (comme celui de moins contribuer au marché du gaz, par exemple). Pour penser ce type de « décroissance » rationnelle, nous n’avons pas beaucoup de lectures à recommander pour l’instant, hormis de manière générale, des œuvres de gens comme André Gorz.

Richard Monvoisin

Bonne nouvelle ! le 22 février 2016 a paru la version brochée et agrémentée de ce travail, aux éditions Terran. Vous pouvez l’acquérir ici, pour 18 euros.

 

Les nouvelles têtes

CorteX_Club_des_5Enseigner la pensée critique est tellement jouissif que c’en est presque indécent.  Alors le collectif croît lentement, mais sûrement.

Vous avez probablement déjà rencontré l’éminent et grenoblois Julien « glutinous »CorteX_Julien_Peccoud_loupe Peccoud, notre professeur de Science de la Vie et de la Terre, féru des questions d’intelligent design, mais aussi féru des questions d’intelligent design, d’écologie/évolution ainsi que de réseaux et logiciels « libre ». Depuis juillet 2013, Il consacre près de la moitié de son temps de travail au collectif. Il corrige nos erreurs en phylogénétique.

Acoquiné à lui sur le plan informatique, mais spécialisé en physique statistique, voiciIsmael Benslimane celui qui a sauvé notre site piraté début 2013. Il s’appelle Ismaël Benslimane, et a fait vœu de matérialisme méthodologique. Il aime se creuser la tête sur les enjeux de liberté d’expression, et on le laisse s’exprimer.

Plus récemment encore, l’automne a vu le CORTECS s’enrichir d’un historien, Guillaume GuidonGuillaume Guidon, dit « père Castor ». Ce spécialiste de la critique de la notion de terrorisme est particulièrement pointu sur la périodes des 70’s en Europe, notamment sur les Brigades Rouges et les mouvements d’action directe. Dès son premier article, critique de la réécriture de l’histoire par Lorànt Deutsch, il a scoré N°1 des lectures du site.

Tourne autour du collectif notre internationale, Clara Egger, spécialiste de sciencesCorteX_Clara_Egger politiques, travaillant surtout sur les conflits armés et leurs résolutions internationales, les processus de propagande de guerre, etc. Nous lui devons notre premier cours sur le sujet. Nous l’introniserons vraisemblablement cet été.

CorteX_Lucas_CourgeonDurant l’année écoulée, un sympathique stagiaire a trainé ses groles régulièrement au bureau grenoblois : embauché en service civique dans l’association Entropie, il a orchestré une riche critique de la notion de permaculture, chère à beaucoup de mouvements écologistes et/ou agricoles. Il s’appelle Lucas Courgeon.

Enfin, depuis février 2014 au bureau grenoblois, deux stagiaires ont été embauchés, jusqu’en mai. Ils sont nos Penn & Teller, nos Adam Savage et Jamie Hyneman, nos Stanley et Livingstone, nos Bart et Ernest. Ernest_bart Il s’agit de Timothée Guilhermet, alias Chuckmalus, et de Thomas Tatlian, alias Shadowbeaver. Ils travaillent sur la distribution des adhésions pseudoscientifiques parmi les étudiants, et sur l’évaluation des compétences critiques. Gloire à eux ! CorteX_Thomas_Tatlian

CorteX_Timothee_Guilhermet

Cours-conférences de Jean Bricmont : comprendre la science

Comprendre la science, par Jean Bricmont.
Les trois émissions de radio qui suivent sont des moments magistraux d’épistémologie. Elles ont été enregistrées et mises en ligne par l’Académie royale de Belgique. La diffusion de tels contenus n’étant pas l’apanage d’un droit régalien, nous nous permettons de vous les proposer ici.

 

 

CorteX_Jean_Bricmont« La science a toujours été au centre de débats et elle l’est encore aujourd’hui. Elle a bouleversé notre façon de comprendre l’univers et de nous comprendre nous-mêmes. Néanmoins, dans une bonne partie de la culture intellectuelle, la science est incomprise ou est vue avec suspicion. Elle suscite l’hostilité à la fois de courants religieux « fondamentalistes » et d’une intelligentsia relativiste ou postmoderne.

Le but de ce cours-conférence en trois leçons est de présenter et de défendre ce qu’on pourrait appeler une approche scientifique du monde. Au cours du XXe siècle, toute une série de philosophes, historiens et sociologues ont tenté de caractériser ce qui faisait la particularité de la démarche scientifique, par opposition à celle des religions ou des pseudosciences. Dans la première moitié du siècle, divers penseurs ont cherché à établir une ligne de démarcation entre science et non-science, en s’appuyant principalement, soit sur la notion de confirmation (les positivistes logiques), soit sur celle de falsifiabilité (Popper). À partir des années 1950-60, suite aux travaux de Quine, Kuhn, et Feyerabend, les critères de démarcation mis en avant précédemment ont été progressivement mis en question, pour déboucher parfois sur une vision purement sociologique et relativiste de la distinction entre science et non-science.

Un des objectifs poursuivis sera de distinguer ce qui est valide de ce qui ne l’est pas dans ces critiques « post-positivistes » de l’épistémologie de la première moitié du XXe siècle. Un autre objectif sera proposer une alternative à cette épistémologie ».

  • Cours N°1. Les notions de vérité et d’objectivité, le réalisme et l’idéalisme.

Écouter :

. Télécharger ici (44Mo)

  • Cours N°2. Comment déterminer dans les discours des sciences, des pseudo-sciences et des religions, ce qui est vrai ?

Écouter :

Télécharger ici. (66Mo)

  • Cours N°3. Que penser du déterminisme, du réductionnisme, ou du matérialisme ?

Écouter :

Télécharger là (54Mo)
Les références données par Jean sont :

Richard Monvoisin

 

La généralisation abusive

Le sophisme est un raisonnement qui n’est logiquement correct qu’en apparence. Il se distingue des paralogismes dans le sens où il est volontairement fallacieux, conçu avec l’intention d’induire en erreur.


Méthode : prendre un échantillon trop petit et en tirer une conclusion générale.
Exemples :

  • « Mon voisin est un benêt moustachu, donc tous les moustachus sont des benêts. »
  • « Les Chinois sont vachement sympas. J’en connais deux, ils sont trop cools. »
  • « Ma mère a guéri sa verrue en allant voir le rebouteux. Ils sont forts, ces gens-là. »1

Exemple « les Français… » (Le petit journal de Canal+, 12/11/2013)
[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=NkGmdzHSE0E]