5 mai 2011, Paris – Journée d'étude Les démarches d'investigation à travers les disciplines

Notre ami Jean-Yves Cariou co-organise au nom du CRREF (Centre de Recherches et de Ressources en Éducation et en Formation, IUFM de Guadeloupe) la journée d’étude « Les démarches d’investigation à travers les disciplines », au Palais de la Découverte.

 

La première occurrence du terme investigation en français date du début du XVe siècle. D’emblée, la procédure en impose : c’est elle, nous dit Christine de Pisan en 1404, qui emporte l’adhésion de Charles V à propos de la légitimité du pape Clément, le roi n’y croyant fermement que « lorsqu’une investigation suffisante et sage en eût été faite ». Il importait notamment d’être « convaincu de l’exactitude de tous les faits ». C’est donc en histoire et à propos du contrôle de faits qu’apparaît ce terme, repris ensuite par Rousseau (1750) qui, dans un autre domaine, en pointe les difficultés : « Que de dangers, que de fausses routes dans l’investigation des sciences ! »
Aujourd’hui, dans l’investigation journalistique ou policière –le I de FBI–, c’est la loupe, tenue au-dessus de traces de pas sur le sol ou de plumes sur le papier, qui symbolise le mieux la notion d’investigation. Investigare, c’est justement suivre les empreintes (vestigium), pister, traquer : « investigation, c’est une espèce de quête où l’esprit suit à la piste les traces d’une cause ou d’un effet, présent ou passé » (Diderot).
Contrôle d’assertions ou d’idées par la consultation directe ou indirecte de données : les démarches d’investigation, primordiales pour l’accès à la connaissance dans les différentes disciplines (sciences naturelles, formelles, humaines et sociales), ont toute leur place dans les enseignements correspondants, répondant à la notion d’enquête (inquiry) de Dewey.
Une dérive du sens du terme démarche d’investigation est cependant déjà perceptible dans l’enseignement des sciences : toute activité, même imposée aux élèves et sans initiative de leur part, peut se trouver ainsi étiquetée.
Cette journée d’études a pour objectifs de mieux cerner ce que peut recouvrir, sans se limiter au domaine scientifique, la notion de démarche d’investigation et de considérer les manières dont elle peut se traduire par la mise en oeuvre d’authentiques enquêtes, mettant en jeu les propres forces intellectuelles des élèves, dans différentes disciplines universitaires et scolaires.
Public
Cette journée, et le colloque international qui la prolongera en 2012, visent à réunir celles et ceux qui, de par leur activité professionnelle ou leurs études, portent un intérêt particulier à la démarche d’investigation et à un regard croisé des disciplines sur cette notion : formateurs d’IUFM, enseignants des deux degrés et du supérieur, membres des corps d’inspection, chercheurs en didactiques et des différentes disciplines (sciences naturelles, formelles, humaines et sociales), animateurs et médiateurs scientifiques et culturels, étudiants en Master, doctorants.

Trois conférences plénières permettront de faire le point sur les connaissances actuelles sur les démarches d’investigation dans différentes disciplines

– Des illusions à l’épistémologie de l’investigation, par André Giordan

– Les tâches complexes… Différence entre problèmes et situations-problèmes – toutes disciplines, par Gérard De Vecchi

– L’observation comme activité d’investigation, par Jack Guichard.

Puis trois ateliers pris en charge par un animateur permettront des débats ouverts visant à définir et à cerner les enjeux des questionnements actuels dans ce domaine (avant une synthèse en séance plénière) :

– Les démarches d’investigation, pour quels objectifs (entre épistémologie, savoirs et compétences) ?

– La part des élèves dans les investigations dans les différentes disciplines ; –

La démarche d’investigation en didactique et en médiatique des sciences : approche comparative.

Pour en savoir plus, téléchargez le descriptif et les intervenants ici.

Veuillez confirmer votre inscription (gratuite) à cette journée par mail à : jy.cariou@wanadoo.fr

RM