L’effet Matthieu

L’effet Matthieu doit son nom à la parabole des talents de l’évangile selon Saint Matthieu (entre 60 et 85 EC) où il est écrit :
« on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a » 1. Cette parabole est suffisamment ambiguë pour permettre diverses interprétations, la plus commune étant celle de faire fructifier les « talents », ne pas gâcher les dons reçus de Dieu et s’engager à agrandir le royaume de Dieu. Le sociologue Robert K. Merton, rapporta cette maxime au monde de la science en 1968, au cours d’un article publié dans la revue Science dans lequel il décrivit ce « phénomène complexe de détournement de la paternité du travail scientifique » par lequel des scientifiques déjà reconnus tendent à se voir attribuer la paternité d’une idée aux dépens de scientifiques jeunes ou inconnus 2.

Ce biais a trouvé son assise dans les années 1970 lorsque Jonathan R. Cole & Stephen Cole firent le constat qu’un nombre relativement petit de physiciens fournissait de façon disproportionnée une énorme part des articles les plus importants publiés en physique 3. William Broad et Nicholas Wade, dans leur ouvrage La souris truquée entièrement consacré à la fraude scientifique, parlent d’effet de Halo :

« Ces physiciens souvent cités semblent appartenir à l’élite de la physique dans la mesure où ils tendent à se retrouver concentrés dans les neuf plus grands départements de physique des États-Unis, et faire partie de la National Academy of Sciences. Il y a donc quelques membres au moins de l’élite au pouvoir dans la communauté scientifique qui en font partie à cause de leur mérite (…). Mais il peut y avoir un « effet de Halo » — le simple fait, pour un scientifique, d’appartenir à un département de physique de tout premier plan mettrait plus en vue son travail, qui serait alors plus souvent cité » 4.

On retrouve cet effet dans les « systèmes de copinage » et le népotisme latents dans le monde de la science, ne serait-ce que dans la façon qu’ont les referees de recevoir de façon plus clémente un article d’une éminence que celui d’un obscur et jeune chercheur 5.
Cela rappellera certainement l’histoire d’Ohm qui, lorsqu’il décrivit la loi éponyme, resta « tout d’abord ignoré par les scientifiques des universités allemandes, qui pensèrent que le travail d’un professeur de mathématique du collège de Jésuites de Cologne ne méritait guère d’attention » 6.

En ce sens, l’effet Matthieu est un effet collatéral de l’immense catégorie des biais d’autorité.

Dernier exemple en date, tiré de Serge Halimi, Nous ne sommes pas des robots, Monde Diplomatique, octobre 2013.

« (…) En France, l’État continue de consacrer à [l’]assistance [de la presse] des centaines de millions d’euros par an, soit, selon la Cour des comptes, entre 7,5 et 11% du chiffre d’affaire global des éditeurs 7. D’abord pour subventionner l’acheminement postal des journaux, en favorisant presque toujours les titres obèses, c’est-à-dire les sacs à publicité, plutôt que les publications plus fluettes, plus austères et plus libres. Mais le contribuable consacre également plus de 37 millions d’euros au portage des quotidiens, là aussi sans faire le tri. Et il ajoute 9 millions d’euros, cette fois réservés aux plus pauvres d’entre eux. Tant de miséricorde souvent mal ciblée peut déboucher sur de savoureux paradoxes. Grand pourfendeur des dépenses publiques sitôt qu’elles concernent l’éducation plutôt que l’armement, Le Figaro de Monsieur Dassault a reçu 17,2 millions d’euros du Trésor Public entre 2009 et 2011 ; L’Express, presque aussi hostile que Le Figaro à l' »assistanat », 6,2 millions d’euros ; Le Point, qui aime dénoncer la « mamma étatique« , 4,5 millions d’euros. Quant à Libération (9,9 millions d’euros d’aide, toujours selon la Cour des comptes) et au Nouvel Observateur (7,8 millions d’euros), comme ils sont bien introduits auprès du pouvoir actuel, plusieurs régions ou municipalités présidées par des élus socialistes financent également leurs « forums » locaux 8.

Il y a trente ans, le Parti socialiste était déjà aux affaires. Il proclamait : « Un réaménagement des aides à la presse est indispensable. (…) Il faut mettre un terme à un système qui fait que les plus riches sont les plus aidés, et les plus pauvres les plus délaissés. (…) » 

Cet article est tiré en grande partie de Richard Monvoisin, Pour une didactique de l’esprit critique, retouché par Nicolas Pinsault.

Effet boule de neige – le frustule extraterrestre de Wickramasinghe

La fabrique du scoop est un vice multiforme, et la reprise du scoop tout cru par d’autres médias un art stupéfiant. L’effet boule de neige décrit très bien ce mécanisme lors duquel quelqu’un reprend une information sans chercher à la mettre en doute. L’histoire du journalisme en est truffée. L’une des plus intéressantes du moment est probablement celle du frustule de Chandra Wrickramasinghe, d’une part par ses implications (une vie extraterrestre), d’autre part par la leçon qu’elle donne aux journalistes et aux vulgarisateurs : si l’on ne connait pas les processus de publication, les biais classiques et les traquenards du milieu, il est très difficile de ne pas prendre une vessie pour un frustule.
 
La plume de Pierre Barthélémy remplit ici son office. Merci à l’auteur d’avoir accepté de voir son texte reproduit.
Les notes adjointes sont celles de Richard Monvoisin.

Des chercheurs croient avoir trouvé une trace de vie extraterrestre

C’était, jeudi dernier, à la « une » du site Internet du quotidien The Independent : des chercheurs britanniques affirment détenir la preuve de la vie extraterrestre. Normalement, toutes les chaînes d’information du monde auraient dû interrompre leurs programmes pour donner la nouvelle et les rotatives de tous les journaux se seraient arrêtées, le temps pour les rédacteurs en chef de faire changer les plaques. Impossible pour un média digne de ce nom de rater ce scoop répondant à une des plus anciennes questions de l’humanité : sommes-nous seuls dans l’Univers ou pas ? Toutefois, au lieu de cette furia planétaire, il y a eu quelques reprises à droite ou à gauche et l’histoire a fait pschitt…

S’agit-il d’un nouveau complot de l’establishment politico-médiatique destiné à étouffer un scoop prouvant une bonne fois pour toutes que les soucoupes volantes existent ? Non. Mais avant d’expliquer pourquoi ce n’est pas le cas, voici les informations de base. Une équipe britannique emmenée par Milton Wainwright, du département de biotechnologie et de biologie moléculaire de l’université de Sheffield, a publié dans le Journal of Cosmology une étude relatant une curieuse découverte effectuée dans la stratosphère. Le 31 juillet dernier (la date est importante), ces chercheurs ont lâché un ballon-sonde au-dessus de Chester, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Il était équipé d’un dispositif simple, un tiroir télécommandé dont l’ouverture a été déclenchée lorsque le ballon a atteint 22 kilomètres d’altitude. La boîte est restée ouverte pendant plus d’un quart d’heure, alors que l’ascension se poursuivait. Elle a été refermée à 27 km d’altitude. Puis le dispositif expérimental a été décroché du ballon et est tranquillement redescendu accroché à un parachute.

L’étude en question précise que le tiroir avait été scrupuleusement nettoyé avant le vol de façon à s’assurer que rien ne viendrait « polluer » la récolte dans la haute atmosphère. Pour les mêmes raisons, les chercheurs avaient installé une protection censée empêcher que des particules situées sur le ballon ne tombent dans la boîte. Une fois celle-ci récupérée, son contenu a été passé non pas à la loupe mais au microscope électronique à balayage. Et là, les scientifiques ont eu la surprise de découvrir la minuscule structure qui figure en photo au début de ce billet.

Pour les auteurs de l’article, cela ressemble fort à un « squelette » de diatomée, ces algues unicellulaires qui s’entourent d’une petite boîte de silice, le frustule. Simplement, comment cette chose a-t-elle bien pu se retrouver à 25 kilomètres d’altitude, se demandent ces chercheurs, puisqu’ils excluent toute contamination de leur dispositif expérimental ? Deux solutions s’offrent à eux, expliquent-ils. Ou bien ce morceau de frustule de seulement quelques micromètres de long appartient à une micro-algue terrestre et il vient d’en bas, ou bien il provient de l’espace et il s’agit d’une preuve de vie extraterrestre. L’étude se résume ensuite à une argumentation qui consiste à démontrer qu’aucun mécanisme terrestre connu ne peut expliquer la présence d’un frustule de diatomée à cet endroit de la stratosphère. Aucun avion, aucune tempête, n’a pu l’apporter si haut. Seule une puissante éruption volcanique aurait eu le pouvoir de la propulser à cette altitude mais d’éruption aussi importante il n’y a pas eu depuis un moment. Or, ajoutent les chercheurs, selon un modèle atmosphérique datant de 1968, une particule de la taille et de la densité de ce morceau de frustule retombe au sol à la vitesse minimale d’un mètre par seconde et ne peut rester en suspension dans la stratosphère.

On en arrive donc au raisonnement suivant, que Sherlock Holmes aurait adoré : une fois toutes ces hypothèses terrestres écartées, la seule explication qui demeure, l’origine extraterrestre, est forcément la bonne. Dans The Independent, Milton Wainwright ne s’embarrasse pas de prudence en disant qu’il est « convaincu à 95 % » que cette structure vient du cosmos. Le communiqué de presse de l’université de Sheffield, qui a accompagné la parution de l’étude, est encore plus affirmatif : « Notre conclusion est que la vie arrive continuellement sur Terre depuis l’espace, que la vie n’est pas restreinte à cette planète et qu’elle n’en est certainement pas originaire », dit un Milton Wainwright visiblement conquis par la théorie de la panspermie. Il ajoute que si la Terre est perpétuellement arrosée par cette vie cosmique, sans doute transportée par les pluies cométaires qui donnent les étoiles filantes, « il nous faudra complètement modifier la façon dont nous voyons la biologie et l’évolution. De nouveaux manuels devront être écrits ! »

Alors, révolution darwino-copernicienne ou pas ? Il faut reprendre les choses point par point. Et commencer par le dispositif expérimental : on nous dit par exemple que le fameux tiroir a été nettoyé par… flux d’air et tamponnage à l’alcool. Soit. Mais rien n’est précisé sur son étanchéité ni sur les précautions prises à son ouverture. Ensuite, le frustule : l’équipe n’a visiblement pas pris la peine de demander son avis à un spécialiste des diatomées pour savoir à quelle espèce terrestre il pouvait appartenir. De plus, avant de se lancer dans leur série d’hypothèses, les chercheurs auraient pu commencer par l’analyse isotopique de cette micro-structure afin de déterminer si elle était oui ou non d’origine terrestre (le communiqué de presse évoque d’ailleurs cette expérience). Il y a aussi la chronologie de l’étude : le vol du ballon-sonde a eu lieu le 31 juillet et l’étude a été acceptée par la revue le 9 août. On est sans doute très près du record du monde de l’expérience la plus rapidement analysée, retranscrite, envoyée et acceptée. Ce qui pose bien sûr la question de ladite revue.

Qui est un tant soit peu familier du sujet sait que le Journal of Cosmology n’est pas vraiment une revue scientifique sérieuse. Il s’agit d’un repaire de chercheurs partis en croisade pour la théorie de la panspermie1. Le principal meneur de ce mouvement s’appelle Chandra Wickramasinghe2 (université de Buckingham) dont il se trouve qu’il est à la fois rédacteur en chef du Journal of Cosmology et… co-auteur de l’étude sur la diatomée stratosphérique ! On comprend mieux la vitesse à laquelle le journal, qui pratique soit-disant le peer-review, a accepté cet article. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Chandra Wickramasinghe sévit dans ce domaine car il a déjà, à plusieurs reprises, affirmé avoir trouvé des diatomées dans des météorites, ce qui a été à chaque fois réfuté. Il a également assuré que des virus comme celui de la grippe ou du SRAS provenaient de l’espace… Si l’on met tout cela bout à bout et si l’on ajoute qu’une découverte aussi importante que la preuve de la vie extraterrestre paraîtrait obligatoirement dans une revue prestigieuse, on saisit pourquoi la planète médiatique n’est, dans son ensemble, pas tombée dans cet énorme panneau jeudi 19 septembre. Et on a d’autant plus de mal à comprendre comment un journal plutôt sérieux comme The Independent s’est fait enfumer… sans compter une flopée de suiveurs non-vérifieurs comme La Tribune de Genèvela BBC ou le Times of India3.

Pierre Barthélémy

  1. La panspérmie est une théorie controversée selon laquelle les premiers organismes ne seraient pas nés de la matière minérale de la soupe primitive, mais bien d’une « vie » extraterrestre, d’un ancêtre cosmique, pour reprendre un terme consacré. Ce scénario se calque à la théorie d’un univers stationnaire de Fred Hoyle… qui fut le mentor de Wickramasinghe (point suivant).
  2. Nalin Chandra Wickramasinghe (1939-) est un personnage tout à fait fascinant. Pierre Barthélémy n’a pas la place de dire qu’outre être soutien à la dérive sectaire Sokka Gakkaï, ayant co-signé un livre avec son fondateur, Wickramasinghe est connu pour des positions qu’on pourrait qualifier de mystiques.Il fut avec Hoyle l’un des contestataires de l’Archaeopteryx, qu’ils qualifièrent de canular dans Archaeopteryx, the Primordial Bird: A Case of Fossil Forgery (1986). Dans l’affaire McLean v. Arkansas, en 1981 devant statuer sur la constitutionnalité d’un enseignement équilibré évolutionnisme / créationnisme, Wickramasinghe fut le défenseur du créationnisme.
  3. Voici les manchettes, comme autant de travaux pratiques.

BBC

Life on Earth ‘came from space’ say scientists

20 September 2013 Last updated at 11:39 BSTScientists at the University of Sheffield believe they have found evidence that life on Earth originated in space. The research suggests that Earth is constantly bombarded by microbes from outer space, which arrive on comets and meteors.Therefore life on Earth began when the planet became habitable enough for the microbes to survive and evolve.

Dr. Milton Wainwright, who is leading the study, told BBC Radio 5 live’s Up All Night: « We believe that life did not form from chemistry here on earth, it came from space… which has major implications for Darwin’s theory. »

Times of India

Alien life found on balloons after meteor shower

Kounteya Sinha, TNN Sep 20, 2013
LONDON: British scientists announced on Thursday that they have found alien life on Earth.
A team of scientists from the University of Sheffield led by Milton Wainwright from the department of molecular biology and biotechnology found small organisms that could came from space after sending a specially designed balloon 27km into the stratosphere during the recent Perseid meteor shower.
 

The balloon was launched near Chester and carried microscope studs which were only exposed to the atmosphere when the balloon reached heights of between 22 and 27km. The balloon landed safely near Wakefield.

The scientists then discovered that they had captured a diatom fragment and some unusual biological entities from the stratosphere, all of which are too large to have come from Earth.

Wainwright said the results could be revolutionary. « If life does continue to arrive from space then we have to completely change our view of biology and evolution, » he said. The scientists said stringent precautions had been taken against the possibility of contamination during sampling and processing, and said the group was confident that the biological organisms could only have come from the stratosphere.

Wainwright said, « Most people will assume that these biological particles must have just drifted up to the stratosphere from Earth, but it is generally accepted that a particle of the size found cannot be lifted from Earth to heights of, for example, 27km. The only known exception is by a violent volcanic eruption, none of which occurred within three years of the sampling trip. »

« In the absence of a mechanism by which large particles like these can be transported to the stratosphere we can only conclude that the biological entities originated from space. Our conclusion then is that life is continually arriving to Earth from space, life is not restricted to this planet and it almost certainly did not originate here, » he said. The group’s findings have been published in the Journal of Cosmology.

The team is hoping to extend and confirm their results by carrying out the test again in October to coincide with the upcoming Haley’s Comet-associated meteorite shower when there will be large amounts of cosmic dust. It is hoped that more new or unusual organisms will be found.

 

Tribune de Genève

Les extraterrestres ont-ils débarqué en Angleterre?

Par Anne-Elisabeth Celton.  20.09.2013

Des scientifiques affirment avoir découvert à Wakefield en Angleterre des organismes provenant de l’espace. Il s’agirait de la première preuve de vie extraterrestre sur terre.

Cette découverte va-t-elle changer le cours de l’histoire? Des scientifiques de l’Université de Sheffield affirment avoir trouvé à Wakefield (West Yorkshire) des preuves de vie extraterrestre, informe The Telegraph. Au mois d’août, ils ont lancé un ballon spécialement conçu à 27 km au-dessus de la surface de la terre lors d’une pluie d’étoiles filantes dite des Perséides. Objectif: prélever des échantillons via des capteurs déclenchés uniquement entre 22 et 27 km. A son retour, le ballon a atterri à Wakefield. Surprise: l’équipe découvre dessus des organismes microscopiques mais d’une taille bien trop grande selon eux pour faire partie de notre système.

Théorie de l’évolution à revoir

Pour le professeur Milton Wainwright, il s’agit d’une découverte révolutionnaire. «Des particules de cette taille ne peuvent être transportées dans la stratosphère en dehors d’un mécanisme exceptionnel comme par exemple une violente éruption, qui n’a pas eu lieu», explique-t-il. «Ces entités biologiques ne peuvent donc provenir que de l’espace. Notre conclusion est que la vie n’est pas limitée à cette planète. Si des organismes arrivent sur terre depuis là-haut, cela change notre vision de la biologie et de l’évolution.»

L’équipe fera un nouveau test le mois prochain lors d’une pluie de météorites.

Qui sommes-nous ?

Le CORTECS (Collectif de recherche transdisciplinaire esprit critique & sciences) est né en 2010 dans un triangle entre Grenoble, Marseille et Montpellier. Il a pour objectif central la transmission des divers aspects de l’esprit critique, la pensée critique ou sceptique (critical or skeptical thinking chez les anglophones), qu’on la nomme zététique, à la suite d’Henri Broch, hygiène préventive du jugement comme Jean Rostand, ou autodéfense intellectuelle à l’instar de Noam Chomsky. Conjointement, le collectif vise la mise en réseau de toutes les personnes étudiant ou travaillant sur un sujet relatif à l’élaboration, à l’usage ou à la diffusion de la pensée critique, quelle que soit leur origine disciplinaire et leur statut professionnel.

Contact et expertise : Que ce soit pour une expertise sur un sujet particulier, une remarque ou un commentaire sur nos travaux, ou tout simplement une question à nous poser, n’hésitez pas à nous écrire à l’adresse ci-dessus. Nous essayerons de vous répondre dans les plus brefs délais.
Par courriel : contact @ cortecs.org
Par courrier :
Collectif CorteX
Bibliothèque Universitaire de Sciences de Grenoble
BP 66
38402 Saint-Martin d’Hères Cedex

Foire aux questions

Cela s’écrit-il CORTECS ou CORTEX ?

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Peu importe. CORTECS est le sigle réel, le X vient styliser tout ça et dans notre logo il y a même un ruban de Möbius, imprononçable – le ruban de Möbius (et de Listing, qu’on oublie souvent).

Le CORTECS est-il un collectif professionnel ?

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Certain-es d’entre nous exercent l’enseignement de l’esprit critique à temps plein, et d’autres partiellement. Nous œuvrons cependant pour que nos activités soient rémunérées, afin que soit considéré à sa juste valeur l’apport social de l’enseignement de l’esprit critique. D’autre part, nous faisons attention à ce que nos membres n’aient pas d’activités professionnelles en dissonance avec leurs enseignements (industrie pharmaceutique pour les intervenant-es en santé ; armée pour celles et ceux causant d’impérialisme humanitaire, etc.). Aujourd’hui, nous sommes tous et toutes des professionnel-les, de l’enseignement, de la santé, de la recherche ou de l’éducation populaire.

Le CORTECS fait-il de la recherche ?

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Notre collectif est essentiellement axé sur l’enseignement mais nous avons tout de même réalisé quelques travaux de recherche, notamment sur la kinésiologie ou encore l’ostéopathie crânienne. Afin de pouvoir avoir accès à des activités de recherche plus avancées, nous avons accepté la mission de l’Université Grenoble-Alpes d’élaborer une structure fédérative de recherche (SFR) appelée Pensée critique, validée en 2016 par le Ministère et en attente de son inauguration. Une fois cette phase de montage achevée, le CORTECS ne sera qu’un membre parmi d’autres des partenaires de cette SFR.

Quelle est votre préoccupation principale ?

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Astrologues, radiesthésistes, défenseurs de la théorie de la terre creuse, créationnistes, contestataires du lien entre VIH et SIDA, climatonégationnistes, théologiens mais aussi politiques, médecins, journalistes, scientifiques et experts en tous genres, nombreuses sont les personnes qui affirment des choses sur la réalité, sur son passé, sur son avenir ou sur les moyens de la transformer. Parfois, ces affirmations peuvent s’avérer étranges, controversées ou même contradictoires entre elles. Pourtant, par nécessité ou par goût, il nous arrive de devoir évaluer la fiabilité de certains de ces discours, ce qui, en cas d’erreur, peut avoir des conséquences néfastes sur notre vie privée ou collective : choix en matière de santé, vie professionnelle ou comportements politiques. Malheureusement, il n’est pas possible d’être expert en tout et si l’on en croit différents travaux (Boy et Michelat, 1986 ; Boy, 2002) un niveau éducatif supérieur ne garantit pas une capacité d’analyse suffisante pour distinguer le vraisemblable du moins vraisemblable, voire tout simplement le vrai du faux. Cerise sur le gâteau, là où les médias devraient nous aider en proposant des contenus à haut degré de fiabilité, bon nombre d’entre eux opèrent une marchandisation de l’information en privilégiant l’immédiat et le sensationnel, au détriment de l’investigation longue et rigoureuse (Monvoisin, 2007). Sur la base de ce constat, nous pensons que la diffusion d’un ensemble d’aptitudes et de dispositions, d’outils et de savoir-faire que nous rangeons dans la catégorie générique d’esprit critique peut contribuer à favoriser des choix au maximum de la connaissance de cause.

L’esprit critique c’est quoi ?

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L’esprit critique est une notion difficile à caractériser. Elle mêle un ensemble d’aptitudes et de dispositions permettant une analyse, un tri et une évaluation efficace des informations, de leurs sources, et des arguments invoqués pour soutenir telle ou telle affirmation. Être sceptique a priori sur les faits, tenter de distinguer le bon grain de l’ivraie en demandant des preuves solides et de qualité de ce que l’on nous affirme et douter raisonnablement sont quelques-uns des traits distinctifs de l’esprit critique.

Pour en savoir plus :
Pensée critique ? Esprit critique ? Un peu de théorie
Comment évaluer l’esprit critique ? Quelques pistes

Quelles sont vos activités principales ?

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Outre les animations et événements de culture scientifique sur les campus et les conférences grand public, nous avons deux activités principales.

Les activités pédagogiques

  • Élaborer des ressources (articles, audios, vidéos, etc.).
  • Utiliser ce matériel critique dans des enseignements (formations, séminaires, ateliers, etc.) et des encadrements de stages ou de mémoires.
  • Mettre à disposition en libre accès des ressources d’enseignement consacrées à l’esprit critique toutes disciplines confondues.
  • Servir de plateforme pour mettre à disposition les ressources pédagogiques du réseau.

Au travers des différentes disciplines abordées, nous cherchons, notamment, à :

  • diffuser les bases d’une démarche scientifique rigoureuse : critères de distinction des affirmations de type scientifique d’affirmations de type non scientifique, protocoles expérimentaux (double-aveugle, randomisation des essais, échantillonnage le moins biaisé possible, validité statistique, prudence dans le jugement) ;
  • former au repérage des sophismes, des techniques d’argumentation fallacieuses, des impostures intellectuelles et des manipulations liées aux mésusages des données chiffrées ;
  • diffuser les outils de l’analyse critique des médias, faire prendre conscience des conséquences de la marchandisation de l’information sur la qualité des contenus et proposer des techniques de recherche alternatives ;
  • analyser les mécanismes de fabrique de l’opinion visant à justifier un ensemble de décisions politiques (entrée en guerre, lutte contre le terrorisme, mesures de santé publique) ;
  • sensibiliser aux mécanismes de persistance dans les croyances, et l’éventuelle dénégation des preuves produites : dissonance cognitive, spirales d’engagement, techniques de persuasion et de manipulation, etc.
  • remédier à la peur des chiffres en donnant des outils simples pour comprendre et analyser les statistiques dans le but de limiter la possible manipulation de l’opinion par le mésusage de données chiffrées ;
  • éduquer au repérage des intrusions idéologiques (suprématistes, colonialistes, sexistes, religieuses, racistes, etc.) dans les sciences et à la détection des postures philosophiques contradictoires avec le contrat laïc des sciences (spiritualismes, Natürphilosophie, New Age) ;
  • présenter l’histoire des fraudes et des impostures scientifiques, comme celle des théories fausses et du folklore scientifique.
  • favoriser une approche raisonnée de l’éthique en dés-intriquant les questions de faits ou de théories scientifiques, l’attribution de valeurs morales et les décisions politiques.

Les activités de recherche

Nos activités de recherche se sont formalisées avec la mise en place d’une fédération de recherche « Pensée critique » (FED4270) réunissant de nombreux laboratoires. Dans cette fédération, les sujets de recherche s’articulent autour de 3 axes.

  • Pensée critique & épistémologie
  • Pensée critique & pensées radicales extrêmes
  • Pensée critique & santé

Pour en savoir plus : https://pensee-critique.science

Nos activités et productions

  • Production de contenus d’enseignement, de formations ou d’interventions ponctuelles ou régulières.
  • Permanences physiques dans nos bureaux à Grenoble et Montpellier.
  • Encadrement de travaux d’étudiants (dossiers spécifiques, mémoires de Master, de Licence, co-encadrements de thèse).
  • Élaboration de protocoles expérimentaux et assistance méthodologique.
  • Comptes-rendus d’expertise sur des thématiques controversées.
  • Rédaction d’articles pour notre site ou pour des médias compatibles avec nos objectifs.
  • Publication d’articles dans des revues scientifiques.
  • Ouvrages (grand public et spécialisés).
  • Partage de ressources pédagogiques sur le site web.
  • Veille scientifique et documentaire.
  • Organisation de projections/débats, conférences, etc.
  • Communication avec le réseau collaboratif des personnes travaillant sur l’esprit critique.
  • Formation et assistance des personnes souhaitant travailler à la diffusion de l’esprit critique.

C’est une démarche politique ?

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Afin d’éviter tout écueil type effet paillasson sur le mot « politique », disons en première approche que par « politisé » nous entendons au minimum :

  • qui se questionne ou est disposé à se questionner sur la dimension morale de ses actions (de toutes ses actions) ;
  • qui possède une volonté d’agir pour transformer nos systèmes sociaux et politiques ;
  • qui croit que l’état actuel de ces systèmes ne résultent pas d’un processus inexorable, d’un deus ex machina, mais résultent en partie de choix, qu’il aurait pu en être autrement et qu’il peut en être autrement (évidemment ce point est lié au précédent). Le scepticisme raisonnable moderne s’inscrit exactement dans cette visée.

En ce sens, notre démarche est politique avec les précisions que voici :

  1. nous ne considérons pas la diffusion de l’esprit critique comme une fin en soi, mais comme un moyen pour donner au maximum de gens plus de contrôle et de liberté de choix sur leur vie, privée comme publique et d’élargir leur champ des possibles ;
  2. même si nous sommes convaincus qu’elle contribue à la construction d’un monde meilleur, nous ne pensons pas que la diffusion de l’esprit critique puisse être la solution à tous les maux ;
  3. nous essayons de ne pas être « sélectifs opportunistes » quand nous appliquons notre esprit critique. Tous les systèmes de croyances doivent passer à la même moulinette, en particulier et surtout les systèmes implicites fondant nos comportements socialement et politiquement dominants (spécisme, impérialismes, néolibéralisme économique, âgisme, etc.) ;
  4. nous défendons que les problématiques éthiques puissent être abordées sous un angle rationnel et empirique à partir du moment où a été précisée la doctrine morale de référence (par exemple : maximiser le bien-être et minimiser la souffrance du plus grand nombre).

Pour en savoir plus :
Sur les stéréotypes dominants : Biologie, essentialisme – Nature, écologisme, sexisme, racisme, spécisme
Sur l’impérialisme humanitaire : Droit d’ingérence et impérialisme humanitaire : les rouages de la propagande de guerre
Sur l’impérialisme linguistique : Ressources critiques pour aborder les politiques linguistiques
Sur le néolibéralisme économique : Economie – Matériel critique pour élaborer le post-capitalisme

Comment peut-on contribuer ?

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Il est possible de contribuer :

  • par vos retours d’expérience, en ayant testé du matériel pédagogique dans vos séquences d’enseignement ;
  • par vos analyses critiques de supports médiatiques (émission radio, TV, article de presse, etc.), avec une méthodologie transparente afin de pouvoir l’utiliser en classe ;
  • par des compléments en outillage critique et méthodologique ;
  • par des productions nouvelles de matériel – nous vous aiderons dans la limite du possible.

Peut-on vous faire des dons ?

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Dans un souci de transparence, nous avons opté pour mettre en ligne nos liens d’intérêt financiers ou matériels.

Nous nous engageons à déclarer publiquement chaque année d’où provient l’argent que nous recevons à titre personnel ou pour l’association. Afin de garantir au mieux notre indépendance, nous refusons de manière systématique toute rétribution provenant des industries.

Nous n’avons en revanche pas tranché la question des dons anonymes privés, et c’est un vieux serpent de mer. Si vous avez des sous en trop, en attendant, achetez-nous des livres, et remplissez notre bibliothèque à destination des étudiants.

Peut-on vous prendre du matériel ?

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Nous considérons que le contenu que nous produisons ne nous appartient que trop peu, puisqu’il est le fruit du partage de maints savoirs et de pléthore de contributions (en vertu de la loi de Stigler). Aussi considérons-nous comme illégitime le fait de s’approprier de manière exclusive des bouts de ce savoir commun. De plus, la possibilité que vous réutilisiez à votre guise ces connaissances ne nous prive d’aucune manière, si tant est que vous indiquiez la source originale. Bien sûr, nous sommes curieux et curieuses, alors si vous réutilisez notre matériel, cela nous fera toujours plaisir d’en être informés. Notons toutefois que cette licence n’entraîne aucune garantie ni aucune caution du CORTECS sur l’usage ou la déformation de ses contenus qui pourraient être faits.

L’ensemble du contenu qui est de notre fait est donc sous licence libre (CC BY-SA 4.0). En résumé, cette licence vous autorise à :

  • partager − Copier, distribuer et communiquer le matériel par tous moyens et sous tous formats.
  • Adapter − Remixer, transformer et créer à partir du matériel.

Selon les conditions suivantes :

  • attribution − Vous devez créditer l’Œuvre, intégrer un lien vers la licence et indiquer si des modifications ont été effectuées à l’Œuvre. Vous devez indiquer ces informations par tous les moyens raisonnables, sans toutefois suggérer que l’Offrant vous soutient ou soutient la façon dont vous avez utilisé son Œuvre.
  • Partage dans les mêmes conditions − dans le cas où vous effectuez un remix, que vous transformez, ou créez à partir du matériel composant l’Œuvre originale, vous devez diffuser l’Œuvre modifiée dans les mêmes conditions, c’est-à-dire avec la même licence avec laquelle l’Œuvre originale a été diffusée.

Pas de restriction complémentaire − Vous n’êtes pas autorisé à appliquer des conditions légales ou des mesures techniques qui restreindraient légalement autrui à utiliser l’Œuvre dans les conditions décrites par la licence.

Pour en savoir plus : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr

Quels sont vos liens d’intérêt ?

Consulter notre déclaration de liens d’intérêt collective

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L’équipe du CorteX

Les anciens membres

Les stagiaires du CorteX

Ils et elles sont ou furent en stage ou en co-encadrement de mémoire avec le CorteX… et ont survécu !

Étudiant-es stagiaires exploité-es

Et en 2013 : Thibault Carel (L2 biologie) – Gestion des ressources CorteX

Étudiants Master Kinésithérapie de Grenoble

2012-2013 :

  • Charlotte Gandy – Sujet de recherche : la biokinergie (co-encadrement Nicolas Pinsault – Richard Monvoisin)
  • Yannick Ponsero – Sujet de recherche : la kinésiologie appliquée (co-encadrement Nicolas Pinsault – Richard Monvoisin)
  • Philippe-Antoine David – Sujet de recherche : critères d’adhésion des thérapeutes aux pseudomédecines (co-encadrement Nicolas Pinsault – Richard Monvoisin)
  • Nelly Darbois – Sujet de recherche : la fasciathérapie Méthode Danis Bois (co-encadrement Richard Monvoisin – Stéphanie Bernelle)
  • Thibaud Rival – Sujet de recherche : la micro-kinésithérapie (co-encadrement Nicolas Pinsault – Richard Monvoisin)
  • Gilles Guetemme, M1 VAE – Intérêt des massages par pressions manuelles sur la dépression (Co-encadrement Richard Monvoisin – Claudine Besson)

Étudiants Master philosophie de Grenoble

2011-2012 : François-Xavier Chaise – Sujet de recherche : discrimination & altérité (encadrement Richard Monvoisin)

Étudiants en premier cycle de sciences politiques Grenoble

2014-2015 : Gabriel Giraud – Sujet de recherche : le choc des civilisations, de Samuel Huntington (encadrement Clara Egger)

Étudiant en service civique

2012-2013 : Lucas Courgeon – Scientificité de la permaculture (encadrement Christophe André – Richard Monvoisin – Julien Peccoud)

Le réseau collaboratif CorteX

Il est composé des personnes ayant participé ou participant aux ressources qui se trouvent sur ce site, mettant à disposition leurs travaux, ou bien intervenant au nom du CorteX dans le cadre de formations ou conférences. Merci à eux !

Devenir collaborateur

Vous souhaitez soutenir notre action

Vous pouvez nous solliciter pour différentes formations, expertises, enseignements et aide à la conception de cours.

Vous pouvez également nous faire intervenir lors de conférences ou d’ateliers.

Vous pouvez en outre nous fournir de la matière, sous la forme d’écrits même juste ébauchés, de films, d’émissions de radio ou de TV, ou en faisant une veille médiatique lorsque vous remarquez un mésusage manifeste de la science, quelle que soit la discipline de départ.

Nous ne souhaitons pas être soutenus financièrement autrement que par nos prestations, ceci afin de garantir notre indépendance et prévenir tout conflit d’intérêt.


Vous souhaitez devenir contributeur du CorteX

Le CorteX est avant tout une aventure collective et fonctionnera d’autant mieux que nous serons nombreux-ses à partager nos ressources ; vous pouvez donc devenir dès à présent contributeur-trice du CorteX, que vous soyez enseignant-e, journaliste, pédagogue, chercheur-se, didacticien-ne, éducateur-trice ou simplement amateur-trice d’esprit critique, en produisant un article / document / audio / vidéo pouvant être utilisable par le reste du réseau.
En ce qui concerne les activités de cours, de formations et d’interventions publiques, l’équipe du CorteX ne s’étoffera que très progressivement suivant les sollicitations, alors n’hésitez-pas à créer des occasions pour nous faire intervenir.

Et en attendant, vous pouvez bien évidemment utiliser sans limitation les ressources en ligne – ce site est fait pour cela – à la seule condition de renvoyer vos publics vers leur source : vous leur donnerez ainsi l’opportunité de découvrir les travaux du réseau et, s’ils le souhaitent, de devenir contributeurs à leur tour.

Comment contribuer au CorteX ?

Il y a au moins quatre manières de contribuer :

  • comme enseignant : vous enseignez du contenu promouvant l’esprit critique ? Partagez vos ressources et venez piller les nôtres.
  • comme ressource : vous avez une expertise dans un domaine abordé par le CorteX ? Prévenez-nous.
  • comme chercheur : vous êtes en poste ou non, vous faites une thèse ou un dossier portant sur un de nos champs ? N’hésitez pas à nous en faire part.
  • comme veilleur : vous avez vu un documentaire ou lu un ouvrage pouvant contribuer à l’esprit critique ? Dites-le nous.Vous avez repéré un cas de dévoiement de la connaissance scientifique dans un média ? Informez-nous.

Ils/elles nous ont laissé prendre du matériel pédagogique

On les aime bien

Ils travaillent dans une même direction que la nôtre, font un travail de qualité et complémentaire à celui du CorteX pour la diffusion d’informations critiques. Nous ne sommes pas toujours d’accord, mais nous aimons leur démarche.

Associations & Collectifs

Structures universitaires

L’école de kinésithérapie de Grenoble – CHU Grenoble Sud Echirolles
Le DFI de Grenoble (ancien Centre d’Initiation à l’Enseignement Supérieur
Université Inter-Âge du Dauphiné
Le Laboratoire de Zététique de l’Université de Nice-Sophia Antipolis

Revues, SCOPS & entreprises

  • La revue Prescrire
  • Les Editions Matériologiques
  • Le Monde diplomatique
  • Le Monde Libertaire
  • Arrêt sur Image
  • Editions Agone
  • Editions Book-i-book.com
  • Blackmoon Productions

Celles et ceux sans qui rien n’aurait existé

Une rentrée 2012 sur les chapeaux de roue

 

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C’est une rentrée 2012 sur les chapeaux de roue pour le CorteX.
Un bureau / fond documentaire mis à la disposition du CorteX à la bibliothèque des sciences de l’Université Joseph Fourier (Grenoble 1), un poste de chargé de mission « Sciences, critique & sociétés » à l’Université pour Richard Monvoisin et une flopée de nouveaux cours à Montpellier, Marseille, Grenoble et ailleurs, bref… Cette année s’annonce riche en esprit critique.

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Nos enseignements pour l’année 2012-2013 (les dates sont inscrites à titre indicatif)

Grenoble

Marseille

Montpellier

Et ailleurs


Grenoble

Cours réguliers

Interventions ponctuelles

  • Formation Zététique et esprit critique pour les doctorants (service Doctoral pour la Formation, l’Initiation et l’insertion Professionnelle – DFI, ancien CIES)
  • deux sessions – à venir)
  • Formation Médias et pseudosciences pour les doctorants (DFI – à venir)
  • Formation Travail social & esprit critique pour les travailleurs sociaux (FNARS – 4,5 et 11 février 2013)
  • Cours Zététique & actualité en biologie, L3 biologie (4 octobre 2012)
  • Cours sciences et croyances, Master Communication & Médias (octobre 2012)

 

 


 

Marseille

 

 


 

Montpellier

 

 


 

Et ailleurs

  • Brest – Formation zététique (école d’ingénieurs – janvier)
  • La Rochelle – Formation Zététique & esprit critique pour les doctorants (du 18 au 23 mars)
  • Lausanne – Cours En quoi le concept de nature peut-il poser problème ? pour les étudiants de première année de psychologie (Université de Lausanne – 8 novembre)
  • Paris – Conférence Esprit critique & industrie agro-alimentaire (Hôpitaux de Paris – 9 octobre)
  • Rennes – Formation pour les Kinésithérapeutes (IFMK – 14 et 15 mars)

Football et chiffres en classe de seconde – Compte rendu du 2ème épisode par Ludovic Arnaud

CorteX_Atelier_chiffres_lycee_Doisneau_2_Ludovic_ArnaudLudovic Arnaud est enseignant au lycée Doisneau et a assisté à l’atelier Football et outillage critique que Guillemette Reviron a animé dans la classe de son collègue Julien Pinel. La semaine suivante, il le mettait en place dans sa propre classe de seconde. Il nous raconte.


Je viens de faire l’atelier Football et outillage critique avec mes élèves. Il y avait un premier groupe de 6 élèves (les autres étaient absents), et un deuxième groupe de 12. J’ai procédé de manière assez libre en improvisant mes réactions, mes synthèses au tableau, mes relances, en suivant globalement la démarche proposée.

Durée de l’atelier : 1h30

Description de la séance

– Ils s’installent à deux par ordinateur et visionnent une des vidéos en se partageant les oreillettes de leurs écouteurs (ils en ont tous). J’attribue les vidéos pour former trois groupes. A la fin de la vidéo ils discutent rapidement entre eux (ayant vu la même vidéo). Aucune autre information ou instruction.

 

– Ensuite, on se regroupe tous et je demande : « alors ? ». La discussion prend spontanément. On observe des premiers positionnements plus ou moins affirmés sur « des histoires chelou » ou « des histoires incroyables », on entend des « j’y crois pas », « c’est comme l’histoire de … » et puis rapidement des élèves prennent la parole pour raconter chaque vidéo. Je laisse un peu la discussion se poursuivre tant qu’il y a de choses qui s’expriment.

– Puis je recentre le débat : « la question que je vous propose de travailler ensemble n’est pas est-ce que j’ai envie d’y croire ou pas ?, mais qu’est-ce qui me permet de me faire rationnellement une opinion dans ce qui est avancé dans la vidéo ? Qu’est-ce qui me convainc ? Quels éléments de preuve m’apporte-t-on ?« .

En discutant avec les groupes, j’ai entendu plusieurs fois : « toi tu n’y crois pas, moi si, de toutes façons, chacun croit ce qu’il veut ». Il semble que le message vidéo laisse une impression particulière à l’élève qui va croire ou ne pas croire, ou hésiter entre les deux, uniquement sur la base de cette impression.

Il me semble qu’un objectif important dans cette séance est de les faire basculer vers une posture où ils sont capables d’avoir une activité intellectuelle pour chercher à questionner le message et dépasser ces premières impressions. Quelques élèves avaient cette attitude spontanément dès le début : « mais ils ne disent pas combien de scientifiques ont travaillé sur Ötzi ».

– Je les renvoie alors à un nouveau visionnage avec un questionnaire et un tableau à remplir.
– Ensuite on se regroupe devant le tableau et je parle de la force des chiffres pour convaincre quelqu’un : impression d’objectivité, de « scientificité », de rationalité, etc. Je leur explique qu’on va se concentrer sur cet aspect : « quels chiffres sont mis en avant pour appuyer chacune de ces thèses ? » et les élèves remplissent la première colonne avec des chiffres bruts.
– Puis j’évoque « Gomis » (voir l‘étape 4 de l’atelier). Cela passe très bien. J’introduis mes notions de chiffre « nu » et de chiffre « habillé » par un questionnement, et j’insiste sur le fait qu’il est nécessaire de rapporter les chiffres « nus » à d’autres données (ici, le nombre de buts par match) puis d’établir des comparaisons (ici, le goal average d’autres buteurs du tournoi) .
– Je leur demande de faire le même travail pour chaque sujet. Voici les tableaux-bilans réalisés par chacun des groupes :

CorteX_Atelier_chiffres_lycee_Doisneau_Ludovic_Arnaud_Tableau_groupe1
CorteX_Atelier_chiffres_lycee_Doisneau_Ludovic_Arnaud_Tableau_groupe2

 

– J’ai fait la mise en commun en étant plutôt directif mais il devrait être possible, en prenant plus de temps, de les rendre plus actifs dans cette phase. Une piste serait de reformer des groupes en mixant les précédents et de leur faire construire ensemble le tableau. Ensuite on pourrait comparer les tableaux des différents groupes avant que l’enseignant ne fasse sa synthèse. C’est surtout une question de temps. 

 

Voici quelques réactions d’élèves après le bilan : « ah ben oui alors, ça ne tient pas la route leur histoire », « présenté comme ça, on n’y croit plus du tout », « ah ben mince, c’est bien de se poser ces questions, ça évite de tomber dans le panneau ». J’ai conclu en disant que c’était une séance de « formation à l’esprit critique », en expliquant pourquoi il est important d’avoir de l’esprit critique et en précisant que cela demande un effort intellectuel.

 
 

Il y a eu d’autres réactions intéressantes qu’il faudrait saisir pour aller plus loin : « mais quand même pourquoi il y a des gens qui font ces vidéos si c’est faux, ces histoires ? »

Bilan des élèves après la consigne : « qu’est-ce que vous avez appris ? Donner votre avis sur cette séance. »
Tout le monde a bien aimé même si certains se sont demandé quel était le rapport avec la physique.

D’autres ont bien compris le message sur les chiffres, mais il s’agissait souvent de ceux qui avaient déjà un peu l’esprit critique affûté ; quelques élèves ont sans doute compris qu’il faut faire preuve d’esprit critique mais ils n’ont pas forcément assimilé les détails de la manipulation des chiffres ; d’autres encore n’ont manifestement pas perçu l’essentiel.

Plus précisément :

– 4 élèves ont cherché à décrire en quoi leur esprit critique avait progressé (« j’ai appris qu’il ne faut pas croire au peu de chiffres donnés mais qu’il faut chercher à connaître d’autres chiffres qui pourraient nous éclairer »).

– 6 élèves ont semblé découvrir l’importance de l’esprit critique (« désormais, je ne croirais plus à n’importe quoi sans me poser de questions »).

– 1 élève a répondu : « j’ai appris qu’il y a beaucoup de mystères sur les mers et dans le monde. Je pense que tôt ou tard, on découvrira les différents mystères étudiés »

 
 

Ce que je modifierais
J’ai repris les mêmes documents que ceux utilisés dans l’atelier de G. Reviron, mais je pense qu’on peut améliorer ce choix :
– les documents concernant Ötzi sont bons.
– pour le poste sur le triangle des Bermudes, la carte est intéressante mais pas facile à lire. Les valeurs sont en containers (?) et non en nombre de bateaux et j’ai dû les aider à faire un calcul d’ordre de grandeur du trafic maritime dans le triangle.
Note de Guillemette Reviron – J’ai donc ajouté le nombre de containers moyens par bateau dans le document 2. Ceci dit, je suis entièrement d’accord, il serait préférable d’avoir une carte plus facile à lire. Vous en avez trouvé une ? Ecrivez-nous.
– pour le travail sur Lourdes, il faudrait un autre document qui explique ce que sont les « guérisons remarquables » et comment elles sont décrétées.

Je suis passé vite sur la phase de bilan faute de temps alors qu’elle me semble essentielle. Je pense que si l’on veut et peut prendre une demi-heure supplémentaire, il faudrait retravailler la fin pour permettre à plus d’élèves d’aller plus loin et de bien saisir la force des derniers questionnements : quel est le trafic maritime mondial et le taux de disparition de navires sur toute la planète ? Quel est le taux de guérisons inexpliquées médicalement dans toute la population ? Quel est la mortalité moyenne dans la population sur dix ans et le nombre de personnes qui se sont occupées d’Ötzi ?
Le fait de trouver d’autres chiffres pour construire une valeur relative permet aux élèves de « relativiser un peu » leur première impression avec le chiffre brut. C’est déjà pour beaucoup une découverte, mais peu d’élèves vont spontanément plus loin et arrivent à voir à quoi il faut comparer ces chiffres relatifs pour pouvoir vraiment se faire une opinion en connaissance de cause. Cela demande un travail intellectuel qui n’est pas évident.
Une phase de confrontation entre eux sur ce qu’ils ont appris est indispensable si l’on veut consolider la rupture engagée. Et sans doute qu’avec un moment comme cela, celui qui « aime les mystères » sera bien obligé de se confronter à l’esprit critique nouvellement aiguisé de ses camarades.
A suivre donc.

Ludovic Arnaud

Région PACA 2012-2013 – Cycle de conférences critiques dans les lycées

CorteX au chaudEn décembre 2012, les membres du CorteX ont entamé une tournée annuelle de conférences dans douze lycées de la région PACA, en partenariat avec l’Association Science Technologie Société (ASTS) et la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Chaque lycée a choisi deux conférences parmi les cinq que nous leur avons proposées. Voici le menu.


  

 

 

Esprit critique et sectes

Manipulation et influence : du quotidien aux dérives sectaires

L’objectif est de montrer que les techniques d’embrigadement sectaires et les aliénations en temps de guerre n’ont rien de très différent des techniques de manipulation classiques dans la vie de tous les jours, que ce soit dans la publicité, les relations au travail ou dans nos interactions quotidiennes personnelles. On évoquera également la gamme de concepts de psychologie humaine que l’on retrouve exposés dans les ouvrages ou les médias dits « grand public » et qui s’avèrent souvent plus proches de la pseudo-science que de la véritable vulgarisation scientifique. En entrant dans le langage quotidien, cette psychologie « populaire » semble offrir les clés d’interprétation de notre environnement : éducation, vie de couple, relations familiales, réussite personnelle et professionnelle, etc. Mais comment se prémunir face à des concepts nébuleux propices aux interprétations les plus fantaisistes et aux conséquences parfois dramatiques ? Nous aborderons quelques outils d’autodéfense intellectuelle utiles pour maintenir notre vigilance critique dans ce domaine.

 


Sciences et philosophie

Sciences, esprit critique et autodéfense intellectuelle

Les connaissances scientifiques garantissent-elles un esprit critique affûté ? En l’absence d’enseignements spécifiques, pas si sûr… L’outillage critique est nécessaire aussi bien pour distinguer les contenus scientifiques des contenus pseudoscientifiques, critiquer les médias, qu’évaluer les thérapies efficaces, déceler les mensonges à but commercial ou politique, ou prévenir l’intrusion des idéologies en science, comme dans le cas du créationnisme. Il ne nécessite pas de bagage scientifique important, et confère pourtant les moyens de se défendre intellectuellement face aux idées reçues, aux préjugés, aux arguments fallacieux avec des outils simples. Cet apprentissage prend son sens non seulement en classe, mais également dans la vie de tout citoyen qui, soumis à des flots incessants d’informations, devrait être en mesure de faire ses choix en connaissance de cause…

 


Physique et pseudo-sciences

Ou le bestiaire des thérapies quantiques, ondes régénératrices…

Si, en sciences physiques il est possible de donner sous certaines conditions un sens scientifique précis aux mots énergie, ondes, dualité, attraction… l’utilisation et même la « réalité » de ces concepts n’ont de sens que sous les conditions et les limites strictes dans lesquelles elles ont été définies (protocole expérimental, échelles de grandeur, système à n corps….)
Pourtant, il semble que ces termes puissent être réutilisés et réinterprétés (ce qui n’est pas un mal en soi) dans de nombreuses disciplines ou thérapies : non pour enrichir les savoirs, la connaissance et l’interdisciplinarité (processus normal de l’activité intellectuelle) mais bien plus pour donner un vernis scientifique là ou la démarche scientifique n’est plus, et tromper l’esprit au son du mésusage de la langue, du dévoiement des concepts et faire obtenir l’adhésion à tout une kyrielle de pratiques pseudo-scientifiques.

 

 


 

Esprit critique et « mathématiques »

Utilisation et distorsion des chiffres : méfiance !

Chiffres de la délinquance, du chômage, de la fraude aux allocations, de l’immigration, des dépenses publiques, de la croissance, du moral des ménages, du CAC 40, de la consommation : pas un seul journal télévisé, pas un seul quotidien qui n’étale multitude de chiffres et de graphiques. Pas un seul politicien, quelles que soient ses idées, qui n’ait pas recours à une avalanche de pourcentages.
Alors comment se prémunir de ce matraquage de données chiffrées ? Comment lutter contre la « mathophobie » qui nous rend si vulnérables ?
A partir d’articles d’exemples concrets, nous proposons des outils simples pour les personnes qui se décrètent – ou qu’on a décrété – « nulles en maths ».
Au programme : se familiariser avec les grands chiffres, identifier les impressions laissées par un graphique ou l’impact d’un pourcentage sur notre appréhension d’une situation, repérer les données manquantes, apprendre à questionner les chiffres.

 

 


Les médecines, la santé et la science

Science et médecines alternatives : faire ses choix en connaissance de cause

Les médecines non conventionnelles rencontrent aujourd’hui un succès grandissant auprès du public. Rejet de la médecine « officielle » et « scientifique » ? Peur d’anciens et nouveaux scandales sanitaires ? Attirance pour des thérapies « naturelles », « alternatives » ou « douces » ? Les raisons sont multiples. Mais ce succès est-il pour autant le signe d’une efficacité spécifique réelle ? Les enjeux sont grands et nous concernent tous et toutes car à la santé se greffent bien souvent des questions financières et de choix technopolitiques (pharmaceutiques et/ou thérapeutiques). Les dérives régulièrement recensées, comme les diverses aliénations mentales, nous poussent à nous interroger sur ces pratiques de plus en plus à la mode. La démarche scientifique peut-elle nous aider à répondre à ces questions ? Quels outils critiques peut-on utiliser pour faire des choix en connaissance de cause ?

 


 

Paris – Colloque Formation, esprit critique et place du politique, 16 et 17 mars 2012

CorteX_ADNCL’affaire du Mediator® a ébranlé profondément le système de santé français,  les rapports officiels ont souligné les carences majeures de la formation initiale et continue des médecins en termes d’indépendance et de capacité critique à décrypter les stratégies d’influence d’ordre économique, et ont constaté la « faillite totale » des agences de régulation des pouvoirs publics (1). 

Pour son second colloque, l’Association de Diététique et Nutrition Critiques souhaite questionner l’alimentation. En effet, la formation des diététiciens est susceptible de passer de deux à trois ans et l’occasion serait belle de refondre le contenu. Les sciences humaines auront-elles vraiment leur place dans le prochain référentiel de compétences ? La profession réclame des changements depuis longtemps et souhaite notamment intégrer plus de psychologie à son cursus, mais de quelle psychologie, avec quelle(s) finalité(s) ? Et qu’en est-il d’une place réservée à l’apprentissage d’outils fondamentaux de la sociologie critique qui pourrait permettre aux futurs diététiciens de mieux repérer et déjouer les influences d’ordre économique interférant avec les intérêts de santé publique, et de mieux identifier les différents rapports de force d’ordre politique qui conditionnent étroitement leur champ d’exercice, encore bien souvent à leur insu ? L’affaire du Mediator® a soulevé la nécessité de débattre de la place des pédagogies encourageant l’esprit critique dans les formations des professionnels de santé, et la transformation en cours des études de diététique présente une opportunité d’intégrer des éléments possibles dans ce sens dans le futur cursus dont ce colloque entend discuter.

Ce deuxième colloque de l’ADNC aura lieu les 16 et 17 mars 2012 à Université Paris 8, Amphi X (Terminus ligne 13 Arrêt Université).

Le CorteX sera représenté par Richard Monvoisin.

(1) Pr Philippe Even, Pr Bernard Debré, Les leçons du Mediator – Intégralité du rapport sur les médicaments, Le Cherche-Midi, Paris, 2011

La première journée, le 16 mars, sera essentiellement consacrée au domaine de la diététique et de la nutrition, la journée du 17 mars sera quant-à-elle plus transversale, afin de savoir comment d’autres branches de métier, les médecins, les étudiants et les enseignants en médecine notamment se confrontent à ces problématiques (les cas des infirmiers et des journalistes seront abordés le 16) et connaître ainsi certaines initiatives qui ont pu être prises dans leur domaine respectif susceptibles de pouvoir inspirer les professionnels de l’alimentation. Vous trouverez le programme détaillé du colloque sur le site www.adnc.asso.fr à la rubrique correspondante.
Programme du colloque
Vendredi 16 mars

9h Accueil
9h30-10h30 Paul Scheffer (Doctorant contractuel Enseignant à Paris 8, et président de l’ADNC), Sylvain Duval (Administrateur de l’ADNC) : « Quels enjeux autour de la place de l’esprit critique dans la formation des diététiciens? »
10h30-11h30 Isabelle Darnis (Diététicienne enseignante en licence professionnelle, fondatrice d’ABCdiététique) : « Quelle formation possible après le diplôme de diététicien(ne) pour favoriser les pratiques pédagogiques adaptées aux terrains ?
Bilan après 6 années du module « questionner plutôt que prescrire » de la licence professionnelle à l’université Lyon I »
11h30-12h30 Florian Saffer (Diététicien libéral et enseignant) : « Réflexions et critiques constructives sur le mémoire du BTS diététique »

12h30-14h Pause repas
14h-15h Charles-Antoine Winter (Diététicien libéral et enseignant) :  » Un enseignement en diététique réunissant souci de réussite aux examens et encouragement à l’esprit critique est-il possible? »
15h-16h François Ruffin (Auteur des Petits soldats du journalisme, Les Arènes, 2003, collaborateur au Monde Diplomatique et à l’émission Là-bas si j’y suis, fondateur du journal Fakir) : Carte blanche à François Ruffin qui nous parlera du journalisme et du champ des médias

16h-16h45 Echange en petits groupes pour favoriser la mise en lien
16h45-17h45 Anne Perraut-Solivères (Auteure de Infirmières : le savoir de la nuit, PUF, 2001, Présidente de la revue médicale Pratiques – Les cahiers de la médecine utopique) : « S’appuyer sur le sens pour résister aux dérives des institutions : une « subversion » réjouissante… »

17h45-18h Clôture de la journée


Samedi 17 mars

9h Accueil
9h30-10h30 Michelle Le Barzic (psychologue clinicienne, auteure de La meilleure façon de manger, Odile Jacob, 1998) : « De la médicalisation abusive aux abus de pouvoir : Quelle formation psychologique avant d’agir sur le comportement alimentaire? »
10h30-11h30 Pierre Meneton (Chercheur à L’inserm) « Formation et esprit critique dans la communauté scientifique et médicale »
11h30-12h30 Louis-Adrien Delarue (Docteur en médecine générale et administrateur du Formindep) « Une thèse de médecine à l’épreuve d’une formation médicale sous influence »

12h30-14h Pause repas
14h-15h Zoéline Froissart (Administratrice de l’Association d’étudiants en médecine Medsi) « Est-il possible de concilier formation médicale et éducation populaire ? Bilan réflexif de l’expérience de l’association Medsi »
15h-16h Nicolas Lechopier (Maître de conférences en épistémologie et histoire des sciences à Lyon1 (Faculté de médecine), administrateur de Fondation Sciences Citoyennes) « Sciences et éthique dans la formation des métiers de santé »

16h-16h45 Echange en petits groupes pour favoriser la mise en lien
16h45-17h45 Richard Monvoisin (didacticien des sciences, cofondateur du COllectif d’enseignement et de Recherche Transdisciplianire en Esprit Critique dans les Sciences – www.cortecs.org) : « Le voeu de Chomsky : enseigner l’autodéfense intellectuelle »

17h45-18h Clôture du colloque par Paul Scheffer (Président de l’ADNC)

Descriptif en pdf 
Programme en pdf 

Montpellier mars 2013 – Formations à l'attention des enseignants

CorteX_DAFPEN

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En mars 2013, à Montpellier, le CorteX et la Délégation Académique à la Formation des Personnels de l’Education Nationale (DAFPEN) ouvrent deux formations à l’intention des enseignants, quelle que soit leur discipline.

                            Vendredi 15 Mars – Enseigner le genre : un débat scientifique ? (date à confirmer)
                            Vendredi 22 Mars – Investigation et esprit critique en science (date à confirmer)

Date limite des inscriptions le 22 septembre 2012.

 


 

CorteX_Difference_payEnseigner le genre : un débat scientifique ? (identifiant n°12A0110688)

En septembre 2011, la notion de genre a fait son entrée dans certains programmes de Sciences de la Vie et de la Terre et a suscité de nombreuses réactions très médiatisées. Pendant plus d’un mois, des émissions de radio, des reportages télévisuels, des interviews etc. ont été diffusés sur ce thème particulièrement propice aux réactions affectives, véhiculant nombre d’idées reçues sur les différences entre les Hommes et les Femmes et sur la notion d’identité sexuelle.

Objectifs

  • Définir les notions de sexe biologique et de sexe social ou genre et faire le point sur les travaux récents en neurobiologie, en sociologie, en ethnologie, en biologie sur les questions liées au sexe biologique et au genre.

  • S’interroger sur ce qui, dans nos pratiques d’enseignant, contribue à consolider les différences entre les sexes.

Programme

Matin (9h-12h à confirmer) – Sexe biologique et genre : que disent les sciences sur la construction sexuée des individus ?

  • Le sexe biologique est-il bien défini ?
  • Qu’est-ce que le genre ? Est-ce une théorie scientifique ?
  • Le fonctionnement du cerveau est-il sexué ? 
  • Dans quelle mesure les hormones ont-elles une influence sur le comportement ?
  • Comment se construit le genre ?
  • Pourquoi étudier le genre ? Que défendent les arguments « naturalistes » ?
  • Analyse de réactions médiatiques lors de l’intégration de la notion de genre dans certains programmes de 1ère


Après-midi (13h-16h à confirmer) – La construction du genre dans nos pratiques d’enseignants

  • Filles littéraires et garçons scientifiques : qu’en est-il vraiment ?
  • Discussion autour de campagnes de recrutement de l’éducation nationale et de campagnes de féminisation des cursus scientifiques
  • Le genre dans les manuels scolaires
  • Comment nos interventions en classe peuvent-elles consolider les différences entre les sexes ? Quelques outils simples à mettre en place pour atténuer ces effets.


Informations pratiques

Lieu et date à confirmer
Date limite des inscriptions : le 22 septembre 2012. Toutes les informations pratiques ici
Intervenante : Guillemette Reviron
Amenez les manuels scolaires que vous utilisez en classe.

 

 


 

CorteX_couteau_suisse_critiqueInvestigation et esprit critique en science (identifiant n°12A0110697)

Cette journée de formation s’adresse aux enseignants toutes disciplines confondues et brosse tout l’intérêt pédagogique des sujets étranges, « paranormaux », pseudoscientifiques pour apprendre à démêler le (plutôt) vrai du (plutôt) faux.

 

Objectifs

  • Présenter des outils critiques simples permettant à l’élève de construire rationnellement ses choix en connaissance de cause.
  • Présenter des outils pour enseigner aux élèves à se méfier des intuitions, des témoignages et de leur expérience personnelle.
  • Utiliser la démarche scientifique pour tester et valider ou réfuter une hypothèse.

  • Présenter des séances directement réutilisables par les enseignants, menées dans le cadre d’un cours ou d’un atelier d’esprit critique.

Programme

Matin – Présentation de la démarche critique sur des exemples stimulants

  • Problématique, champs d’investigation
  • Cadre épistémologique (scepticisme raisonnable, matérialisme méthodologique, remport d’adhésion et croyance)
  • Nos sens peuvent nous tromper (illusions visuelles et auditives)
  • Tri des hypothèses : rasoir d’Occam, maxime de Hume…

 

Après-midi – Exemples de séances menées en collège ou lycée (selon la demande des participants)

  • Monter un protocole pour tester une pratique (par exemple, le pouvoir de trouver de l’eau)
  • Remonter à la source d’une information (ondes des téléphones portables et pop-corn)
  • Miracles de Lourdes, triangle des Bermudes, momie maudite, star du football : comment interroger les chiffres ?

 

Informations pratiques
Lieu et date à confirmer
Date limite des inscriptions : le 22 septembre 2012. Toutes les informations pratiques ici
Intervenante : Guillemette Reviron

Montpellier – Cours "Sciences et auto-défense intellectuelle" à l'UM2

CorteX_logo_um2L’Unité d’Enseignement (UE) grenobloise Zététique et auto-défense intellectuelle a fait des émules : depuis la rentrée 2012, Guillemette Reviron donne un cours intitulé Sciences et auto-défense intellectuelle à l’attention des élèves de deuxième année de l’Université de Montpellier II. Ce cours, ouvert dans le cadre des UE de culture générale, présente les bases de l’épistémologie et de la démarche scientifique ainsi que les outils nécessaires à l’analyse des controverses autour des sciences présentées comme alternatives. On y aborde l’investigation scientifique des phénomènes réputés paranormaux, des pseudosciences, des pseudomédecines, des dérives psychologiques, des aliénations sectaires, etc. Les étudiants réinvestiront leurs connaissances en construisant une enquête scientifique et un protocole expérimental sur une hypothèse controversée de leur choix qu’ils présenteront en fin de semestre.

Présentation de l’UE

Influence de la lune sur les naissances, guérisons miraculeuses, rêves prémonitoires, barreurs de feu, combustions humaines « spontanées », voyance, etc : contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces phénomènes ne sont pas exclus du champs d’investigation des sciences et les outils de la démarche scientifique sont nécessaires pour en vérifier les fondements. À partir de sujets stimulants, comme les phénomènes étranges, paranormaux ou mystérieux, ce cours propose dans un premier temps de présenter des outils simples pour appréhender ces domaines et de montrer comment nos croyances peuvent nous rendre vulnérables face aux manipulations – volontaires ou involontaires – ou aux dérives sectaires.
Nous verrons ensuite comment ces outils permettent d’aborder sur un ton doux des sujets aussi variés que l’analyse de discours, les médecines dites alternatives, les discriminations, le dévoiement des sciences au service d’une idéologie etc.Le but ultime de ce cours est de faire en sorte que chacun puisse faire ses choix en connaissance de cause, sache rechercher et trier des informations et puisse se prémunir des techniques d’influence et de manipulation.

Objectifs

  • Acquérir des outils critiques simples permettant de construire rationnellement ses choix en connaissance de cause.

  • Connaître les limites du témoignage et de son expérience personnelle pour la construction d’une connaissance
  • S’approprier la démarche scientifique pour tester et valider/réfuter une hypothèse
  • Savoir relever les biais de raisonnement principaux et les rhétoriques fallacieuses
  • Repérer les méthodes d’influence et de manipulation

Programme indicatif de l’année 2014-2015 (dont l’odre peut changer)

  • Séance 1 – Mardi 14 oct – Illusions sensorielles – Nos sensations et nos souvenirs peuvent nous tromper
  • Séance 2 – Jeudi 16 oct – Comment trier différentes hypothèses explicatives d’un phénomène ?
  • Séance 3 – Mardi 21 oct – Effets et facettes zététiques – Base de l’outillage de la démarche scientifique
  • Séance 4 – Jeudi 23 oct – Monter un protocole pour tester la pratique d’un sourcier
  • Séance 5 – Mardi 4 nov – Méthodologie d’enquête
  • Séance 6 – Jeudi 6 nov – Mésusages des chiffres et des statistiques – Enquête sur les chiffres de la délinquance
  • Séance 7 – Jeudi 13 nov – Analyse critique de l’homéopathie
  • Séance 8 – Mardi 18 nov – Convaincre à peu de frais : analyse des arguments naturalistes / analyse de la  propagande de guerre
  • Séance 9 – Mardi 25 nov – Analyse critique de la médiatisation des sciences
  • Séance 10 – Mardi 2 dec – Techniques d’influence et de manipulation
  • Soutenances – Jeudi 18 déc

Informations pratiques

Responsable de l’UE – Guillemette Reviron – Contact : reviron (ce qu’il faut) cortecs.org
Intitulé du cours – HLSEG303
Début des cours (à confirmer) : le mardi 14 octobre 2014
Horaires –  16h45 à 18h45.
Évaluation – réalisation d’une enquête en petit groupe et rédaction d’un mémoire (première moitié de la note) puis soutenance (deuxième moitié de la note).