CorteX - pseudo-science dans Snatch

Biologie, nutrition – Arguments anti-lait et lamarckisme dans le film Snatch

Voici un montage exploitable de trois extraits tirés du sympathique film Snatch, tu braques ou tu raques de Guy Richie (2000).

Ce passage du film aborde sous l’angle humoristique la consommation de lait dans une discussion entre Tommy (Stephen Graham) et Turkish (Jason Statham).

Bien que non-experts de la question du lait, nous avons rencontré plusieurs fois des discours plus ou moins « anti-lait ». Certes, certains de ces discours sont de prime abord plutôt simplistes. Un exemple : la difficulté à digérer le lait serait liée à la taille des « molécules de lait », elle-même en lien direct avec la taille du mammifère qui l’a produit. Ainsi, la vache étant grosse, la chèvre petite, le lait de vache serait moins assimilable par l’humain.

CorteX _ Souccard, laitMais d’autres discours sont  bien plus élaborés et sèment un trouble. Le livre de Thierry Souccar Lait, mensonges et propagande en est un exemple. Même s’il y a quelques raccourcis étranges, et pas mal de faits allégués que nous n’avons pas encore vérifiés dans cette recherche, il semble très vraisemblable qu’un lobbying des industries laitières s’est exercé en France, en particulier avec des campagnes poussant à la consommation. T. Souccar, dans la version 2 de son livre, nuance bien son propos en précisant qu’il n’est en rien un combattant anti-lait, mais un chercheur contre les mensonges sur le sujet – démarche à laquelle nous ne pouvons que souscrire.

Heureusement, T. Souccar n’utilise pas les arguments de Tommy dans Snatch :

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« C’est contraire à l’évolution (…) ça fait seulement 8000 ans que les vaches sont domestiquées ; avant ça, elles couraient comme des folles dans la nature. Notre appareil digestif n’est pas encore adapté aux produits« .

Un début d’analyse :

1. Rien dans les processus évolutifs n’est contraire à proprement parler à l’évolution. Seuls ont survécu les êtres ayant développé les comportements adaptés à leur milieu.

2. Un comportement comme celui de boire du lait de vache ne peut être décrit comme contraire ou allant dans le sens de l’évolution : ce genre d’évaluation n’est possible que lorsque ledit comportement a un impact sur le caractère reproducteur de l’individu. Même si les thèses les plus alarmistes des anti-lait étaient vraies, la consommation de lait ne fait pas mourir vite, ou ne rend pas stérile, donc elle n’a pas d’impact sur la reproduction de l’individu.

3. Il existe des comportements nouveaux chez l’humain qui ne sont pas venus de la pression évolutive liée au milieu : les choix moraux. Et le fait de ne pas abandonner un bébé faible, quoique peut-être contraire à une stratégie purement évolutive, n’est pas quelque chose de dommageable.

4. Penser que notre appareil digestif va s’adapter au « produit » est une nouvelle forme de la thèse de l’hérédité des acquis au cours d’une vie, ce qui n’est pas un raisonnement darwinien, mais un raisonnement lamarckiste, c’est-à-dire tiré de la théorie désormais abandonnée de Lamarck et qui posait comme seconde « loi » la possibilité de transmettre à la descendance les changements organiques ou morphologiques acquis au cours de notre vie. Si la consommation de lait de vache ne joue pas sur la reproduction humaine, il n’y a aucune raison que le corps humain s’adapte  (ou se désadapte d’ailleurs) à ce lait. C’est la même erreur qui fait penser que le cou des girafes s’est allongé, que les yeux des taupes ont rapetissé à cause de l’obscurité sous terre (deux exemples chers à Lamarck) ou que le petit orteil disparaitra tout seul car il ne sert à rien.Tommy défend donc ici une thèse fausse pour réprouver la consommation de lait de Turkish.

On pourrait poser la question sous un autre angle, bien plus sociopolitique : quel est le changement de milieu (contexte économique, production laitière, choix de races laitières à taux de production énorme et non-« naturelle », etc.) qui permet à un individu comme Tommy de consommer du lait de vache avec autant de facilité et dans une telle proportion, et qui tire profit reproducteur de ce modèle industriel ? Vaste sujet.

Richard Monvoisin, 12 janvier 2011

thèse de l’hérédité des acquis
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La pensée critique dans l’enclos universitaire, par Pierre Rimbert

La pensée critique dans l’enclos universitaire ? Notre « objet social » dans Le Monde diplomatique de Janvier 2011.

Pierre Rimbert livre dans le Monde Diplomatique de janvier 2011 un article imposant, renvoyant les intellectuels critiques à leurs responsabilités. alt

Et comme notre matériau de base est l’intellect, et que la pensée critique est notre leitmotiv, il faut bien se poser les questions : où étions-nous durant les dernières luttes sociales ? Où étions-nous durant ces grèves ? Avons-nous mis nos connaissances à profit ?

Et celle-ci : où serons-nous lors des prochains mouvements ?

qui cache une dernière interrogation : à quoi sert d’acquérir une pensée critique solide si elle ne vise pas une transformation de la société vers un fonctionnement plus juste ?

Nous avons résisté à l’envie de scanner l’article, au moins pour le temps de janvier et afin que Le Monde Diplomatique s’assure une certaine santé financière.

Voici seulement le début (plus bas), ainsi que l’extrait d’émission consacré à cet article sur France Inter le 5 janvier 2011, où Pierre Rimbert résume fort bien son analyse.

Ici :

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Début de l’article.

Enquête sur les intellectuels contestataires

La pensée critique dans l’enclos universitaire

De plus en plus décrié en raison des dégâts qu’il occasionne, le système économique suscite manifestations populaires et analyses érudites. Mais aucune théorie globale ne relie plus ces deux éléments en vue de construire un projet politique de transformation sociale. Les intellectuels critiques n’ont pourtant pas disparu. Que font-ils ? Les institutions qui les forment et les emploient leur permettent-elles encore de concilier culture savante et pratique militante ?

Par Pierre Rimbert

Des rues noires de monde, des slogans offensifs, des chants au poing levé, des directions syndicales dépassées par leurs bases. Le combat social de l’automne 2010 contre la réforme des retraites aura mobilisé plus de manifestants qu’en novembre-décembre 1995. Cette fois, pourtant, nulle controverse opposant deux blocs d’intellectuels, l’un allié au pouvoir et l’autre à la rue, ne vint troubler la bataille. Quinze ans auparavant, en revanche…

Un hall bondé de la gare de Lyon, des banderoles, des visages tournés vers un orateur qui ne parle pas assez fort. Le sociologue Pierre Bourdieu s’adresse aux cheminots. « Je suis ici pour dire notre soutien à tous ceux qui luttent, depuis trois semaines, contre la destruction d’une civilisation associée à l’existence du service public. » Un intellectuel français de réputation internationale aux côtés des travailleurs ? Scène devenue insolite depuis les années 1970. Ce mardi 12 décembre 1995, deux millions de manifestants ont défilé contre le plan de « réforme » de la Sécurité sociale et des retraites porté par le premier ministre, M. Alain Juppé. La grève installe un climat où l’inconnu se mêle aux retrouvailles. Car revoici le salariat, dont philosophes, journalistes et politiques avaient cru riveter le cercueil lors des restructurations industrielles des années 1980. Et revoilà des chercheurs critiques, décidés à mener la bataille des idées tant sur le terrain économique que sur les questions de société.

Deux pétitions aux tonalités antinomiques révèlent alors une fracture du monde intellectuel français. La première, intitulée « Pour une réforme de fond de la Sécurité sociale », salue le plan Juppé, « qui va dans le sens de la justice sociale » ; ses signataires se recrutent par cercles concentriques au sein de la revue Esprit, de la Fondation Saint-Simon, de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et, plus généralement, d’une gauche ralliée au marché. L’« Appel des intellectuels en soutien aux grévistes » réunit de son côté chercheurs, universitaires, (…)

Retrouvez la version intégrale de cet article dans Le Monde diplomatique de janvier 2011 actuellement en kiosques.

 

Évolution, biologie et concepts psychanalytiques sur France Inter

Les émissions radio dites de vulgarisation scientifique laissent parfois une large tribune aux idées et concepts pseudo-scientifiques. L’évolution est un thème sensible dans lequel ce discours peut trouver une expression parfois difficile à déceler, notamment quand il s’adresse à un public jeune. L’argumentation est alors construite sur des sophismes que l’on peut apprendre à repérer.

Cet atelier propose une introduction à :

  • L’identification de concepts pseudo-scientifiques dans un discours;
  • Le repérage de sophismes dans l’argumentation ;

1ère phase

Séquence audio

Montage 3’46 –  Les p’tits bateaux,  France Inter, Dimanche 19 septembre 2010. (Emission de Noëlle Breham, Michel-Alain Barjou, Marjorie Devoucoux, de découverte scientifique à partir de questions d’enfants.)
Questions n°5 de l’émission : Je voudrais savoir si les êtres humains sont des animaux ? Et ; Quelle est la différence entre l’homme et l’animal ? Réponse de Charles PÉPIN, Philosophe et écrivain.

  • Proposer de repérer le propos central et l’argumentation

Aiguillage possible : retranscription de passages clefs :
01 :16 « Mais toutes ces pistes on peut les entendre par référence à une idée plus précise qui est qu’en fait on est des animaux, mais on est des animaux avec une particularité qu’aucun autre animal ne connaît c’est que nous, une partie de notre nature n’a pas le droit de s’exprimer dans notre civilisation ; ça s’appelle le refoulement, ça s’appelle la censure et cela vient constituer l’inconscient »
01 :37 « Autrement dit, on est des animaux dénaturés et on est des animaux refoulés, et cette animalité refoulée constitue notre humanité »
02 :41 « Autrement dit, on a des pulsion agressives, sexuelles, possessives, naturelles mais on a pas le droit de les satisfaire dans la civilisation humaine, ce qu’aucun autre animal ne vit »
02 :58 « On a une victoire sur la sauvagerie, un victoire sur l’animalité, qui est en même temps notre grande fragilité. Elle est notre fierté, elle est aussi notre faille. De là, effectivement, toutes les manifestations de la spiritualité, de l’art, de la religion, qui nous distinguent des bêtes, parce qu’elle sont en fait des sublimations de tout ce qui été refoulé dans la petite enfance »
  

2ème phase

  • Proposer de repérer le concept central et les arguments s’y rattachant

Aiguillage possible : repérage du champ lexical psychanalytique (angoisse, refoulement, inconscient, pulsions).

  • Discuter de la terminologie psychanalytique de ces termes

Aiguillage possible : rechercher la définition de ces termes et évaluer leurs pertinences dans ce propos : Sur quoi se base l’auteur pour étayer ses affirmations ? Sur quels arguments ? Peut-on douter de leur validité ? Le parti pris conceptuel est-il présenté clairement ?

3ème phase

  • Repérer parmi les arguments utilisés, ceux appartenant au registre du sophisme

Aiguillage nécessaire : définition de quelques figures sophistiques et leur présence dans l’argumentaire de l’émission. Par exemple:
Sophisme de l’homme de paille (travestir d’abord la position de son interlocuteur de façon volontairement erronée et facile à réfuter puis détruire l’épouvantail en prétendant avoir réfuté la position de l’interlocuteur. Détails)
00:27 « la plupart des philosophes qu’on appelle des sceptiques qui ont voulu faire douter les hommes de leur prétendues certitudes parlent de ça, de cette frontière introuvable. Sachez que tout ce qui a été présenté dans l’histoire de la philosophie a toujours été critiqué par l’éthologie : la raison, le rire, l’angoisse, l’altruisme, la morale, les éthologues ont toujours trouvé une espèce animale, incarnant le prétendu propre de l’Homme. »
01 :06 «[…] Donc difficile frontière, évidemment il y a des pistes qui résistent mieux comme : la représentation, la religion, l’art, l’angoisse, des choses comme ça. »
Sophisme de la pétition de principe (faire une démonstration qui contient déjà l’acceptation de la conclusion, ou qui n’a de sens que lorsque l’on croit déjà en cette conclusion. Détails)
01 :16 « […] toutes ces pistes on peut les entendre par référence à une idée plus précise qui est qu’en fait on est des animaux, mais on est des animaux avec une particularité qu’aucun autre animal ne connaît c’est que nous, une partie de notre nature n’a pas le droit de s’exprimer dans notre civilisation ; ça s’appelle le refoulement, ça s’appelle la censure et cela vient constituer l’inconscient. Autrement dit, on est des animaux dénaturés et on est des animaux refoulés, et cette animalité refoulée constitue notre humanité. Pour le die plus simplement, ce qui nous distingue des animaux c’est la petite enfance, une petite enfance tellement plus dur que celle des animaux. » 
Raisonnement panglossien (raisonner à rebours, vers une cause possible parmi d’autres, vers un scénario préconçu ou vers la position que l’on souhaite prouver. Exemple)
02 :14 « On est des animaux prématurés : il faudrait 12 mois pour que les cellules du fétus arrivent à maturation et on naît au bout de 9 mois et c’est de là que tout vient : l’angoisse mais aussi le rattrapage par l’intelligence, la représentation. Et on peut tout interpréter : les religions, l’art, le rapport à l’autre, le rapport au temps, comme venant de cette petite enfance, de cette naissance prématurée et de cet interdit qui est porté à notre nature par la civilisation sur certaines pulsions. Autrement dit, on a des pulsions agressives, sexuelles, possessives, naturelles mais on n’a pas le droit de les satisfaire dans la civilisation humaine, ce qu’aucun autre animal ne vit »
Sophisme de la pente savonneuse (infirmer un argument en montrant que si on accepte cet argument, alors quelque chose de néfaste, de catastrophique, de nauséabond risque d’en découler. Détails)
02 :58 « On a une victoire sur la sauvagerie, une victoire sur l’animalité, qui est en même temps notre grande fragilité. Elle est notre fierté, elle est aussi notre faille. De là, effectivement, toutes les manifestations de la spiritualité, de l’art, de la religion, qui nous distinguent des bêtes, parce qu’elles sont en fait des sublimations de tout ce qui a été refoulé dans la petite enfance.» 

Effet_paillasson_essuyez_vos_pieds

Effet paillasson – métonymie

L’effet Paillasson consiste à désigner une chose ou un objet par un mot qui se rapporte à autre chose.

Pour les puristes : il recouvre en linguistique la notion de métonymie, figure de rhétorique dans laquelle un concept est dénommé au moyen d’un terme désignant un autre concept, lequel entretient avec le premier une relation d’équivalence ou de contiguïté (la cause pour l’effet, la partie pour le tout, le contenant pour le contenu, etc.). Mais il est évidemment plus facile de retenir l’expression « effet paillasson » que métonymie, hypallage, métalepse, synecdoque, etc.

Effet_paillasson_essuyez_vos_pieds

Pourquoi paillasson ? L’expression vient de Henri Broch, partant du grand nombre de paillasson portant l’inscription « essuyez vos pieds ». « Pourtant, dit-il, personne n’a jamais enlevé ses chaussures et ses chaussettes pour s’exécuter ! »

Effet paillasson (crédit François-b)  

L’effet paillasson est très répandu dans la vie quotidienne. Exemple : Boire un verre au lieu du vin contenu dans le verre, lire un Zola au lieu d’un livre de Zola, Recevoir des lauriers, pour la gloire, ne pas avoir de toit, pour la maison, croiser le fer, pour l’épée, etc.

Il permet de tirer des implications sans aucune commune mesure avec celles que l’on serait en droit de tirer ; cet effet est assez répandu dans la vie de tous les jours et c’est ce qui le rend si opérant.

magritte

René Magritte nous met en garde… c’est un tableau !

Repérer un effet paillasson est un réflexe d’esprit critique particulièrement efficace dans les domaines scientifiques, où les mots ont un sens, une acception bien précise. Il évite de se laisser piéger par un discours où un mot est utilisé dans un autre sens, ou lors duquel plusieurs sens d’un terme se chevauchent et que rien dans le contexte ne permet d’indiquer quelle acception est utilisée dans le contexte en question.

Risque : acceptation a priori de l’hypothèse

Faire accepter comme acquise l’hypothèse que l’on entend prouver (voir Tautologie – effet cerceau ou sophisme de la pétition de principe).

Exemples :saintjanvier

  • La fiole de « sang » de saint Janvier conservée à Naples et qui se liquéfie « miraculeusement » une fois par an: Il est présenté comme tel (parfois sans guillemets) alors que rien ne vient étayer l’hypothèse d’un sang, qui plus est humain (voir Laboratoire de Zététique Université de Nice-Sophia Antipolis).
  • Le « suaire » ou « saint suaire »  de Turin : qui est plus que vraisemblablement une étoffe de lin de la fin du 14ème siècle et qui n’est un suaire (à plus forte raison saint, et à plus forte raison celui du Christ) que dans l’esprit de certains catéchumènes sindonologues (voir Laboratoire de Zététique Université de Nice-Sophia Antipolis).
  • Le « monstre » du Loch Ness : de nombreux titres de presse jouent sur connotation / dénotation du terme monstre. Alors que le fameux Nessie « le monstre du Loch Ness », n’est, au-delà de tout doute raisonnable, qu’une vue de l’esprit doublée d’une manœuvre commerciale (Moller 1994, Ellis 2000).
  • « Avant J.C. » : le meilleur exemple reste sans conteste notre méthode d’ordonnancement historique, prenant sa source à la naissance de Jésus Christ. Sachant que sa date de naissance se situe probablement entre -6 et 4 de l’ère chrétienne, et que l’existence historique elle-même de Jésus est encore discutée, il y a de quoi rester dubitatif sur la graduation d’une échelle scientifique à partir d’un pseudo-événement probable (En tout état de cause, nous pouvons légitimement, dans le cadre d’un enseignement laïque, choisir de dater non plus par rapport à JC mais par rapport à EC, Ère Chrétienne, ou mieux encore, Ère commune, datée arbitrairement en 0 et qui, elle, a existé et persiste.)

Risque : dissimuler des fraudes ou des escroqueries.

En jouant sur des énoncés ou les affirmations ambigus, on peut connoter des choses radicalement différentes.

Exemples :

  • Un médium, venu au laboratoire de zététique de Nice tester une transmission de pensée, utilisa à titre promotionnel la phrase « testé au Laboratoire de zététique » sans spécifier que le test avait échoué.
  • Technique publicitaire de nombreux compléments alimentaires ou produits esthétique portant la mention « testé scientifiquement » dissimulant des résultats peu concluants, voire nuls.

Risque : rehausser une information médiocre.

Obtenir du lecteur / spectateur / public un assentiment plus élevé que ce que la qualité du sujet présenté laissait présumer : on parlera alors de manipulation de l’information

Exemples :

alt « la Bible contre Darwin » :
  • Il ne s’agit pas de la bible, mais de l’enseignement dans les écoles publiques américaines du scénario téléologique de certains lecteurs de la Bible.
  • Il ne s’agit pas de Darwin, mais de l’enseignement de la théorie néo-darwinienne dans les écoles publiques américaines.

On utilise ici un effet paillasson pour scénariser le contenu et crée un effet impact sur le titre.

Risque : dévoyer des connaissances.

Entrainer, même involontairement, une mauvaise compréhension d’un champ de connaissance, ou l’entraîner vers des interprétations paranormales, spiritualistes, mystiques ou idéologiques.

Exemples :

« Il faut aussi « habiller l’intervention et ne pas avoir l’air de ressusciter la Françafrique », selon la formule d’un diplomate. Il est donc interdit aux ministres de parler de « combattants islamistes ». Il faut les qualifier de « terroristes ». Lors de sa première conférence de presse, Fabius en fera même des tonnes, qualifiant les adversaires de la France de « terroristes et criminels ». à six reprises, pour faire bon poids. »

(Claude Angéli, L’état-major a convaincu Hollande d’ouvrir le feu, Le canard enchaîné 16 janvier 2013)

Ces équivoques possibles, engendrées par les différentes acceptations d’un même terme, peuvent confondre : acception scientifique / acception commune ; acception sens historique / sens actuel ; acception sens scientifique / sens pseudo-scientifique ; acception sens scientifique / sens métaphorique non maîtrisé.

Pour approfondir:

Richard Monvoisin

Interview de Jean Bricmont