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A décortiquer – « Pourquoi l’ostéopathie peut faire du bien à votre bébé ? », France Info, janvier 2

altLes chroniques de France info sont courtes et traitent leurs sujets ultra-rapidement. C’est leur marque de fabrique, mais ce n’est pas une raison pour qu’elles soient truffées de sophismes. La chronique ci-dessous s’intéresse au recours à l’ostéopathie pour les nourrissons. Elle a été diffusée en janvier 2011 dans la rubrique « Tout comprendre», et harponnée par notre ami Nicolas Vivant.
Les sophismes et les biais de raisonnement y sont nombreux et constituent un excellent entraînement de prévention. L’outillage critique est là pour apprendre à les détecter.

Ci-dessous, la chronique audio (durée 5’35)
Retrouvez un début d’analyse en cliquant ici.
 
Vous aussi avez des idées, des suggestions, un complément ?
Vous pointez d’autres biais ?
Entraînez-vous, écrivez-nous.
 
 

CorteX_ptolemee

28 septembre 2011, Marseille – Conférence "L'astrologie est-elle scientifique ?"

En partenariat avec la bibliothèque municipale de Marseille L’Alcazar, le CorteX organise un cycle de conférences autour du thème Esprit critique et Sciences.
Pour cette première de la saison, c’est Denis Caroti qui nous parlera d’astrologie, le mercredi 28 septembre, à 17h.

Mercredi 28 septembre, 17h-19h
Lieu : Bibliothèque de L’Alcazar, 58 Cours Belsunce, 13001 Marseille
Contact : accueil-bmvr@mairie-marseille.fr
Entrée libre

 

Quel repas famililal, quelle discussion devant la machine à café, quelle rencontre amoureuse sans la fameuse question « Et toi, tu es de quel signe au fait ? »

CorteX_ptolemee

CorteX_astrologie

Si l’astrologie est aussi présente dans notre quotidien, ce n’est pas pour autant que nous la prenons forcément au sérieux. Et puis, qu’y a-t-il de mal à regarder son horoscope de temps en temps ? La question devient intéressante et commence à nous interpeler lorsque l’on sait que des entreprises louent les services d’astrologues pour leurs recrutements, quand une astrologue prétend soigner grâce à un thème astral, ou bien encore quand un député affirme publiquement consulter le signe de ses collaborateurs. Nous pouvons alors légitimement nous interroger sur la validité et l’efficacité de cette pratique.

Quels sont les fondements de l’astrologie ? Quelles différences entre astronomie et astrologie ? Qu’est-ce qu’un signe ? Les astres ont-ils une influence sur nous ? L’astrologie est-elle simplement un art ? Une mancie ?

Dans cette conférence, nous présenterons quelques bases pour mieux comprendre la démarche scientifique et en tirer les outils nécessaires à une critique argumentée des revendications scientifiques de l’astrologie.

Denis Caroti

CorteX_un_monde_sans_fous

3 Octobre 2011, Montpellier – Projection du documentaire Un monde sans fous

CorteX_un_monde_sans_fous

Projection du documentaire Un monde sans fous de Philippe Borel,
suivie d’un débat en présence de Ghislaine Rivet.

De quoi alimenter notre réflexion sur la normalité.


Projection du documentaire Un monde sans fous de Philippe Borel, suivie d’un débat en présence de Ghislaine Rivet. Pour ceux et celles qui ne pourraient pas être présents, le film est disponible en intégralité sur le site de Mediapart Résumé – Le documentaire s’ouvre sur une tombe, celle d’un homme de 42 ans mort dans la rue, faute d’avoir trouvé un lieu où vivre sa schizophrénie. Une entrée violente pour parler de la folie et des failles de la prise en charge. Comment en est-on arrivé là? Quelles politiques médicale, sociale, judiciaire et économique sont à l’œuvre dans cette exclusion? La psychiatrie est-elle une discipline normative ou humaniste? A l’heure du tout sécuritaire et du tout mesurable, c’est à ces questions que répondent les témoignages et les entretiens de ce documentaire.


Pour ceux et celles qui ne pourraient pas être présents, le film est disponible en intégralité sur le site de Mediapart


Lieu : Cinéma Diagonal
Horaire : 20h


Résumé – Le documentaire s’ouvre sur une tombe, celle d’un homme de 42 ans mort dans la rue, faute d’avoir trouvé un lieu où vivre sa schizophrénie. Une entrée violente pour parler de la folie et des failles de la prise en charge. Comment en est-on arrivé là? Quelles politiques médicale, sociale, judiciaire et économique sont à l’œuvre dans cette exclusion? La psychiatrie est-elle une discipline normative ou humaniste? A l’heure du tout sécuritaire et du tout mesurable, c’est à ces questions que répondent les témoignages et les entretiens de ce documentaire.
CorteX_Vivre-utopie

6, 7 et 8 octobre 2011, Grenoble – Cycle "Vivre l'utopie"

CorteX_Vivre-utopieL’association Entropie organise le cycle »Vivre l’utopie » sur le campus de Grenoble, à EVE, les 6, 7 et 8 octobre 2011 : sorte de cycle de conférences,ateliers, débats et projections de films traitant de ce qu’on pourrait appeler des projets sociétaux alternatifs tant sur le plan social qu’économique (SCOP autogérées, communautés autonomes, monnaies fondantes…). Thème central : Utopie et modèle de société.

Certes, il y a un peu de tout, mais chaque rendez-vous est une occasion pour faire de la « science » politique au vrai sens du terme. Un bon moment pour affûter sa pensée, dans un lieu menacé.

Contact : Christophe, Romain, Sophie et Thomas entropie.asso@yahoo.fr

 


Programme ci-dessous
 

jeudi 6 octobre

10h00 – présentation de l’évènement par Christophe André, de l’association Entropie
10h30 – les communautés libertaires aux États-Unis par Ronald Creagh
11h30 – repas proposé par h & m de Cuisinette
13h00 – projection de L’utopie au travail : Godin et le familistère de Guise, une conférence de Michel Lallement
Le Familistère de Guise, une utopie réalisée alliant réussite industrielle et progrès social et démocratique, qui fut fondé en 1859 et dura jusqu’en 1968, présenté avec le concours du CRDP de Grenoble.
14h30 – présentation d’Oxalis, coopérative d’entrepreneurs-salariés par Jean-Luc Chautagnat
15h30 – pause
16h00 – présentation de la coopérative Longo Maï : il y a vingt-six ans, un groupe d’anarchistes venus d’Autriche rachète une colline en Haute-Provence où ils fondent une communauté agricole.
17h00 – et si on cultivait une humanité responsable ? Conférence-débat organisée par l’association Les gouttes d’O
18h00 – pause, repas
20h00 – projection du documentaire Les Sentiers de L’utopie en compagnie des auteurs/réalisateurs Isabelle Frémeaux et John Jordan. A la fois récit de voyage et documentaire fictionnel, le Livre-film – Les Sentiers de l’utopie (Editions Zones 2011) propose un périple réel et imaginaire à la découverte de formes de vie post-capitalistes en Europe.
De 15h30 à 18h – atelier d’aide à la construction de projets d’entreprenariat solidaire, permanence tenue par Jean-Luc Chautagnat, membre d’Oxalis
toute la journée – présence d’un stand de la librairie associative Antigone

vendredi 7 octobre

10h00 – présentation de la formation FEVE (Formation et Expérimentation au Vivre Ensemble)
Cette formation créée par la communauté de l’Arche de St-Antoine-l’Abbaye a pour objectif de transmettre par l’expérience des outils concernant le vivre ensemble et la non-violence afin d’accompagner des personnes souhaitant créer des projets collectifs.
11h30 – pause, repas
13h00 – projection du documentaire Vivre l’utopie de Juan Gamero, F. Rios, Mariona Roca, Mitzi Kotnik
Une trentaine de vieux militants anarchistes et libertaires ayant directement été acteurs et témoins de la révolution sociale libertaire et autogestionnaire espagnole de 1936 racontent l’autre société : les usines et terres expropriées et collectivisées, la liquidation de l’État et de la propriété privée. L’application concrète de l’anarchisme par plusieurs millions de personnes en Catalogne et en Aragon…
15h00 – atelier d’échanges de pratiques sur les réunions et la prise de décision collective animé par Béatrice Poncin de la scop Oxalis
17h00 – conférence Christiania, 40 ans de liberté alternative au cœur de Copenhague par Jean-Manuel Traimond
Christiania, le plus grand et le plus ancien squat d’Europe, en plein cœur de Copenhague, rassemble depuis 40 ans plus de mille personnes qui y vivent sans chefs, en prenant les décisions, quotidiennes de manière horizontale. Ce village alternatif sera présenté par Jean-Manuel Traimond, auteur de « Récits de Christiania »,qui y a vécu quatre ans.
18h30 – pause, repas proposé par h & m de Cuisinette
20h00 – projection du documentaire Viva Mexico de Nicolas Défossé
Portrait en mouvement du Mexique en résistance. De Los Angeles au Chiapas, un voyage différent, un autre regard sur le pays de Zapata et des frères Magon.

samedi 8 octobre

10h00 – l’autogestion, c’est tout bénef ! Débat organisé par la scop La Péniche
L’autogestion n’est pas qu’une vieille lune de gauchistes grisonnants, c’est la vie quotidienne d’entreprises, d’associations et de mouvements citoyens. Venez découvrir ou redécouvrir ces pratiques démocratiques d’organisations locales.
12h00 – pause, repas
13h30 – projection du film De la propriété en compagnie de Till Roskens coauteur
Trace filmée d’un atelier public de bonne parole mené en 2008 autour du texte « Qu’est-ce que la propriété » de Pierre-Joseph Proudhon.
14h00 – atelier de co-formation animé par Christophe André
Une co-formation, c’est un temps pour apprendre et partager ses connaissances à travers un dispositif pédagogique et des documentations de référence (ici, sur le thème des alternatives). Chaque participant occupe tour à tour une position d’apprentissage puis d’échange de ses découvertes.
16h00 – pause
16h30 – conférence-performance Libérer l’argent par Till Rosken
Conférence performée, d’après Margrit Kennedy et Silvio Gesell, proposant un système monétaire alternatif pour en finir avec le capitalisme.
17h30 – présentation Pour une autre économie, changer le regard sur la richesse par Olivier Truche
Les monnaies complémentaires comme levier pour un autre modèle économique.
18h00 – pause, repas proposé par h & m de Cuisinette
20h00 – projection du film La cecilia de Jean-Louis Comolli
A la fin du XIXe siècle, des anarchistes italiens, collectivistes, émigrent au Brésil pour y fonder une communauté sans chef, sans hiérarchie, sans patron, sans police, mais pas sans conflit, ni passion. Cette utopie d’hier convoque quelques-unes des questions brûlantes d’aujourd’hui : celle d’une organisation non répressive, celle de la circulation du savoir et du pouvoir, celle de la libération des femmes et de la lutte contre l’appareil familial.

 

 

7 octobre 2011, Grenoble – Comment fabriquer une religion ? par Jean-Manuel Traimond

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Nos ami-es d’Antigone présentent cette conférence-débat avec Jean-Manuel Traimond : Comment fabriquer une religion ?

Texte de présentation

Une religion, c’est comme un hamburger. Ca se vend. Et comme un hamburger, il faut d’abord la fabriquer.

Comment ? Selon quelles règles ? Avec quels ingrédients obligatoires, avec quels tours de main conseillés ?

Jean-Manuel Traimond, auteur anarchiste et mécréant de longue date, fasciné par l’infinie capacité de l’être humain à prendre ses fictions pour la réalité, a cartographié nos zones vulnérables et recensé les manoeuvres des vendeurs de fantômes.
Venez découvrir les pièges de la dissonance cognitive, les séductions des rites, les embuscades de la doctrine…

Prix libre

Autres événements sur http://www.BibliothequeAntigone.org

CorteX_feminisme

Émissions féministes pour comprendre les questions de genre

CorteX_feminismeLe nombre d’émissions consacrées à la question du genre, du féminisme, de l’antisexisme, des question LGBT (Lesbienne-Gays-Bissexuel-les-Transgenres) et à plus forte raison des contre-cultures Queer sont très rares. Voici quelques antennes ouvertes à disposition pour tout esprit curieux souhaitant aiguiser son sens critique.

Un certain nombre des radios suivantes se sont mises en réseau : le réseau « RADIO RAGEUSES« .


Sur Grenoble

Cas libre : émission de radio libre antenne au ton doux et très accessible sur l es questions des corps, des amours, des sexualités « sans tabou ni jugement ». En direct tous les jeudis, de 20h à 21h sur Radio Kaléidoscope 97 FM (Grenoble) et téléchargeable sur Internet.

Dégenrée : émission de radio au ton plus raide, revendiquée « meufs-guines-trans’, bourrée d’infos mais au style parfois rédibitoire. 18h30 à 20h les 2ème et 4ème mercredis du mois (rediffusion les lundis suivants à 19h) sur Radio Kaléidoscope 97 FM (Grenoble). On pourra écouter ou télécharger d’anciennes émissions en ligne. Contact :  degenree[AT]pimienta[POINT]org

Sur Paris

Femmes libres : émission créée en 1986 et emmenée par Nelly sur Radio libertaire le mercredi, de 18 h 30 à 20 h 30 ; ton doux Podcastable.

Les femmes, toute une histoire : émission de France Inter, avec les moyens qui vont avec et donc des invitées assez « select » parfois. Ton égalitariste, accessible à tou-tes. Podcastable.

Sur Marseille

Le complot des cagoles : émission tous les 1ers mercredis du mois sur la radio militante marseillaise Radio Galère (88.4 FM) portée par le Collectif des Pétroleuses.

Sur Saint-Etienne

Rien à signaler : émission un mercredi sur deux de 20h à 21h sur radiodio.org, ou à Saint-Etienne (89.5 FM) rienasignaler@herbesfolles.org

Sur Lyon

Martine, Lilith et les autres : le vendredi de 17h à 18h une semaine sur deux, en alternance avec On est pas des cadeaux, une émission transpédégouine et leurs allié-e-s déviant-e-s., sur Radio Canut FM (102.2 FM).

Sur Toulouse

Voy’elles : le mercredi 21h-22h30, sur Canal Sud (92.2 FM).

 

Vous en connaissez d’autres ? Ecrivez-nous.

Grand merci à Sophie Sinsard et M. !

Richard Monvoisin

30 sept, 1er oct.2011 – Barcelone, colloque liberté de la recherche contre influence cléricale

Au CorteX, nous annonçons des évenements avec lesquels nous ne sommes pas forcément d’accord, mais qui nous font nous creuser la cervelle. Voici celui-ci, qui ouvre un champ de réflexion immense et donnera peut être aux lecteurs l’envie d’y aller voir de plus près (début de questionnement à la fin de l’article).

CorteX_Libre_PenseeVendredi 30 septembre et samedi 1° octobre 2011, colloque international à Barcelone

Défendre la liberté de la recherche contre l’influence  cléricale

Campus Universitat de Barcelona Facultat de Dret de  la Universitat de Barcelona 
Avda. Diagonal, 684  08034-BARCELONA


Lettre de la Libre Pensée :

La newsletter de l’AFIS (association française pour l’information scientifique) rappelle à son tour que Le député  radical-socialiste français Jean Michel a posé au ministre des  affaires européennes une question écrite où il s’indigne de la  composition du Groupe Européen d’Ethique des Sciences et des  Nouvelles Technologies, mis en place dans le cadre des  institutions de l’Union européenne et fait observer, en ce qui  concerne le gouvernement français :

« la représentante  française ne peut être, elle aussi, considérée comme un membre  indépendant et neutre. Enseignante à la faculté de théologie  de Strasbourg, elle fait partie de l’ordre des vierges  consacrées et a donc pour mission de « porter au coeur du  monde l’amour de Dieu » et de promouvoir la religion dans la  société. »

Le congrès national de Foix de la Libre Pensée, pour sa part a  estimé que loin d’être une surprise, cette composition marquait  le caractère irrémédiablement clérical de l’UE et a voté la  motion suivante (extrait) :

« La récente révision des lois dites de « bioéthique » a  confirmé le blocage de fait des recherches sur l’embryon  humain en laissant libre cours aux pressions exercées par le  Vatican et la hiérarchie catholique au sein même du  parlement. Le congrès dénonce cette double atteinte à la  laïcité et rappelle son exigence : Il faut lever toutes les interdictions concernant les  recherches scientifiques sur l’embryon humain. »

Les  inscrits et les souscripteurs recevront sur demande les résumés  des interventions dès avant le colloque pour faciliter leur  participation active. Des liens utiles pour le transport et un  hébergement à prix modéré leur seront également proposés.

Renseignements 01 46 34 21 50 – Programme ici.

Remarque de RM : le blocage de recherches pour cause de pressions religieuses ou idéologiques est condamnable en soi, car cela signifie qu’on interdit des pans entiers de recherche sur certains sujets – c’est ce qui se passe en Histoire sur les lois mémorielles, ou dans certains épisodes de l’histoire des sciences, le cas le plus marquant étant certainement celui de la génétique de Morgan sous Lyssenko. Mais que défend-t-on dans ce communiqué ? La non-pression exterieure religieuse ? Ou la liberté de recherche sur ce sujet ?

La structure de l’argumentaire me parait former un faux dilemme étrange : si je veux m’opposer comme la LP à la pression vaticane sur la recherche, suis-je obligé de chanter la liberté de recherche sur l’embryon ? L’affirmation est gigogne, j’ai l’impression qu’elle contient l’idée non-dite suivante : il n’y a aucune raison « externe » qui doit venir freiner la recherche scientifique.Or, je ne sais pas s’il n’existe pas des raisons externes qui devraient limiter cette recherche. Je sais que je suis contre la pression religieuse sur « l’élaboration des connaissances » (qui est déjà différente de la Recherche, mot complexe), mais je ne suis pas certain d’être pour « lever toutes les interdictions concernant les  recherches scientifiques sur l’embryon humain ». Pour y répondre, il me faudrait au moins savoir à qui appartiendront les résultats de ces recherches : au bien public ? A des structures privées ?

Alors je vais écrire à l’ami qui m’a envoyé cette annonce, et lui proposer de répondre à mes interrogations ci-dessous, s’il le souhaite.

RM, 5 sept. 2011

Pour y répondre, il me faudrait au moins savoir à qui appartiendront les résultats de ces recherches : au bien public ? A des privés ?

Alors je vais écrire à l’ami qui m’a envoyé cette annonce, et lui proposer de répondre à mes interrogations ci-dessous.

CorteX_Oeil

Appel à vigilance : science et idéologie anti-avortement feront-ils bon ménage à Grenoble ?

CorteX_OeilIntrusions idéologiques : science & anti-avortement peuvent-ils faire bon ménage ? Aucune accusation, simplement un questionnement fort sur des questions souvent passées sous silence.
Ouvrons l’oeil.

 


Un chercheur du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) et un professeur au Collège de France ont fait réaliser un documentaire sur leurs activités, intitulé Des chimistes bio-inspirés, l’hydrogène de demain (1), dont la projection à Grenoble est prévue le 30 septembre 2011.

L’hydrogène de demain, ça se discute : tout dépend pour quoi, pour qui, au service de qui, avec quel contrôle et quel ratio bénéfice/risque…. Mais la question n’est pas là.

Le réalisateur du documentaire, Matthieu Chauvin, est un militant religieux pro-vie, ou pour être plus rigoureux : anti-choix, c’est-à-dire qu’il estime la vie de l’embryon plus importante que le choix potentiel de la femme qui le porte. Il fut un habitué des blocages et obstructions dans les salles obstétriques pour empêcher les avortements, comme au temps des âges farouches et du professeur Lejeune (1926-1994). Heureusement, des luttes sociales et féministes sont passées par là, et ont permis de montrer que la souffrance d’un embryon était une hypothèse hasardeuse, alors que la souffrance de la mère contre son gré était elle bien réelle. La loi Veil de 1975 a marqué une des avancées sociales majeures du XXe siècle.

Mais Matthieu Chauvin n’est pas content du tout. Son

« engagement pour le respect de la Vie commence pendant les années étudiantes avec les collages d’affiches. Au début des années 90 [il] prend part à une dizaine de sauvetages. Ces occupations, non-violentes, de blocs obstétricaux où se pratique (sic) les avortements le conduisent à quatre reprises au tribunal. »

En 2007, il réalise un documentaire anti-avortement, « La Vie est en nous », qui nous téléporte en plein Moyen-ÂgeCorteX_La_vie_en_nous à grands coups de « syndromes post-abortifs » (2).

Puis

« L’objection de conscience le mène naturellement à l’action politique avec le désir de s’appuyer sur sa foi catholique pour participer à la construction du Bien Commun en s’inspirant de la Doctrine Sociale de l’Église. Il est, pour lui, évident que les Chrétiens ont une vision originale de la société et que leur contribution à la construction de la civilisation européenne qui a commencé, pour la France, à Lyon en [l’an] 177, doit se poursuivre. »

Il rejoint en toute logique Axel de Boer (4) et la grenobloise Jeanne-Marie Laveyssière (5) pour forger le parti Solidarité-France en 2008. Programme :

« défendre un projet de civilisation pour l’Europe et la France au XXI° siècle. Un projet construit autour du respect de la personne, en commençant par le respect de la vie et en s’appuyant sur la Doctrine Sociale de l’Eglise, la Famille et le monde associatif. »

 Il emmena d’ailleurs la liste Sud-Est de ce parti lors des Européennes, pour donner

« plusieurs mesures très concrètes pour construire une Europe respectueuse de tous les hommes (sic), de l’instant où ils sont conçus jusqu’à leur mort, naturelle et entourée. (…) Une Europe qui préserve l’environnement, qui reconnaisse ses racines chrétiennes, qui place le politique, le social, le culturel, l’économique et le financier au service de l’Homme ».

Alors nous voulons partager notre questionnement.

Il n’est pas question de remettre en cause la liberté de conscience – même si normalement celle-ci s’arrête aux pages du Code Pénal : il n’est pas permis de nuire à autrui au nom de sa croyance, et hélas, c’est pourtant ce qui arrive à un certain nombre de femmes souhaitant une Interruption Volontaire de Grossesse.

Il n’est pas question non plus de présumer de la valeur scientifique du film (qui n’est pas accessible encore).

Nous souhaitons toutefois susciter la réflexion. Coïncidence ou lien causal, la principale porte d’entrée du christianisme en science en ce moment est, avec le combat contre la « théorie » du genre, la lutte contre l’utilisation de cellules-souche de l’embryon. Soyons honnêtes, il y a probablement une gamme d’autres raisons pour hésiter sur cette question d’utilisation d’embryons ; mais lorsque c’est une idéologie religieuse ou politique qui porte des interdictions de recherche, la régression sociale en a toujours été la conséquence.

Par le biais des projections d’un film sur l’hydrogène, un militant politique ultra-conservateur, non-laïque, et régressif sur le droit des femmes à disposer de leur corps intervient et débat dans les structures universitaires comme le Collège de France. Cela nous interroge. Est-ce un hasard ? Est-ce une sorte de cheval de Troie ? Il en va du contrat laïque de la recherche et de l’enseignement de bien garder les yeux ouverts.

L’équipe du Collectif de Recherche Transdisciplinaire Esprit Critique & Sciences

PS : et pendant qu’un autre membre du CEA, Jean de Pontcharra (5), s’offusque de l’utilisation potentielle de cellules souches embryonnaires qui serait selon lui une « folie génocidaire mondiale », un colloque aura lieu les 30 septembre et 1er octobre à Barcelone intitulé «Défendre la liberté de la recherche contre l’influence  cléricale».

C’est à Barcelone.Oui, c’est loin.

(1) Annonce (voir également ici)

Le Pr Marc Fontecave, Vincent Artero, Jérôme Garin et le réalisateur Matthieu Chauvin vous convient à la projection du documentaire : Des chimistes bio-inspirés, l’hydrogène de demain (17mn + débat) le vendredi 30 septembre à 13h30 CEA Grenoble – Amphithéâtre Dautreppe.

Ce documentaire a pour objet la vulgarisation des découvertes sur la catalyse bio-inspirée dans le domaine de l’hydrogène menées par Vincent Artero sous la direction de Marc Fontecave au Laboratoire de Chimie et Biologie des Métaux (CEA de Grenoble, CNRS, Université Joseph Fourier). Ce projet permet d’entrevoir des applications industrielles dans la production de l’hydrogène et la fabrication des piles à combustible sans platine. La catalyse bio-inspirée pourrait devenir un élément important de la future économie de l’hydrogène.

Pour les personnes extérieures au CEA, contacter Odile Rossignol (tél. 04.38.78.45.63 – Email: odile.rossignol@cea.fr) quelques jours avant, afin de faire établir une autorisation d’entrée. CEA Grenoble – 17 rue des Martyrs, 38054 Grenoble Cedex 9

 

(2) Avec un peu de motivation, on pourra voir le film ici. Le syndrome post-abortif n’a pas d’existence propre et est typiquement un exemple de création idéologique de concepts pseudoscientifiques. On pourra se référer aux productions de l’APA (American Psychological Association) notamment Chair & al. Report of the APA task force on mental health and abortion (2008), ainsi qu’à l’étude de Charles Vignetta E. & al., Abortion and long-term mental health outcomes: a systematic review of the evidence, in Contraception 78 (2008) pp. 436-450).

(3) L’an 177 marque l’affaire des 47 « martyrs de Lyon », dont Blandine, jetés aux lions sous Marc-Aurèle et considérés comme les premiers martyrs chrétiens.

(4) Axel de Boer s’est d’abord fait connaître dans le mouvement pro-vie La Rose Blanche… Opportunisme (pseudo)historique, il a repris le nom du groupuscule des étudiants résistants aux Nazis Die Weiße Rose (la Rose Blanche) de Sophie et Hans Scholl, pour créer une filiation de toute pièce avec sa « résistance » à l’avortement.

(5) Jeanne-Marie Laveyssière, militante anti-choix de longue date, porte-parole du « Comité pour Sauver l’Enfant à Naître », habite la Tronche (38).

(6) Jean de Pontcharra est également un détracteur de la théorie de l’évolution, et participe à des colloques d’obédience créationniste, comme «  The scientific impossibility of evolution » à Rome en 2009.

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A décortiquer – Relativité : Einstein contredit par des chercheurs du CNRS

Voici de la matière pédagogique pour illustrer l’effet Peau de l’ours auprès de journalistes scientifiques un peu trop friands de cet effet d’annonce.


  • Ci-dessous, l’article du Figaro du 23 septembre 2011.
  • En cliquant ici, l’analyse de cet article.
  •  

Objectif pédagogique : tenter d’en faire l’étude soi-même avant de regarder l’analyse du CorteX.


Relativité : Einstein contredit par des chercheurs du CNRS

Par Cyrille Vanlerberghe

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Albert Einstein (janvier 1931). Crédits photo : AP/ASSOCIATED PRESS

Des chercheurs du CNRS ont montré que des particules sont capables de voyager plus vite que la lumière.

«Si c’est vrai, c’est une véritable bombe pour la physique, c’est une découverte comme il en arrive tous les siècles», commente Thibault Damour, grand spécialiste de la relativité d’Einstein à l’Ihes (Institut des hautes études scientifiques à Bures-sur-Yvette). La raison de cette effervescence est simple: une équipe de chercheurs de l’Institut de physique nucléaire de Lyon a montré que des neutrinos «superluminiques», des particules très légères, sont capables de voyager plus vite que la lumière. Un phénomène tout simplement impossible d’après la théorie de la relativité restreinte d’Einstein, qui définit la vitesse de la lumière comme une limite infranchissable pour tout objet doté d’une masse. Si les mesures de Dario Autiero et de ses collègues du CNRS à Lyon sont justes, c’est toute la physique moderne qui est à revoir. Les conséquences seraient tellement importantes que tous les spécialistes se veulent prudents et demandent que l’expérience soit reproduite ailleurs, avec une autre équipe, avant de jeter d’un coup à la poubelle tout le travail d’Einstein sur la relativité.

 

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Malgré cela, le travail des chercheurs français paraît très solide. Il a résisté à six mois de vérifications par des collègues extérieurs appelés à la rescousse pour tenter de découvrir un biais, une erreur dans l’expérience. «C’est si énorme qu’on a la trouille de s’être trompés quelque part, explique Stavros Katsanevas, directeur adjoint de l’IN2P3 (l’institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS). Depuis les premiers résultats, en mars dernier, nous avons fait des vérifications au niveau du CNRS, puis après au niveau de l’expérience internationale Opera, qui travaille sur le détecteur de neutrinos. On n’a rien trouvé, et comme l’information commençait à fuiter, on a décidé de la rendre publique maintenant.»

Un décalage infime

La violation de la vitesse de la lumière a été observée sur un faisceau de neutrinos, des particules ultralégères qui n’interagissent presque pas avec la matière, produits par l’accélérateur du Cern, près de Genève, et détectés sous la montagne du Gran Sasso, dans les Apennins, au centre de l’Italie. On s’attendait à ce que les neutrinos traversent sans encombre les 731 kilomètres de croûte terrestre qui séparent les deux installations scientifiques à une vitesse proche de celle de la lumière, soit un trajet d’au moins 2,5 millièmes de seconde. Les neutrinos sont des particules élémentaires presque insaisissables produites en d’immenses quantités par les réactions nucléaires, comme celles qui se produisent dans les centrales nucléaires ou au cœur du Soleil. Chaque seconde, 65 milliards de neutrinos émis par notre étoile traversent chaque centimètre carré de la surface terrestre, et seulement 1 sur 10.000 milliards de ces particules est interceptée par un atome de notre planète.

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L’immense détecteur enfoui sous le mont Gran Sasso ne pèse pas moins de 1500 tonnes. Crédits photo:CNRS Photothèque/IPNL/ILLE, Bernard.

Mais à l’immense surprise de Dario Autiero et de ses collègues lyonnais, les neutrinos arrivaient sur le détecteur Opera, dans le laboratoire du Gran Sasso, en moyenne avec 60 nanosecondes (60 milliardièmes de seconde) d’avance par rapport à la lumière. Un décalage qui paraît infime, mais qu’aucune théorie actuelle n’est capable d’expliquer.

Il n’y a pas eu à proprement parler de course entre photons (ou grains de lumière) et neutrinos, mais les chercheurs ont chronométré le trajet des faisceaux de particules avec une très grande précision. En se calant sur l’horloge atomique d’un satellite GPS visible au même moment sur les deux sites, les horloges du Cern et du Gran Sasso ont été calées avec une précision meilleure qu’un milliardième de seconde. Au total et en prenant en compte divers effets des instruments de mesure, l’équipe estime que l’incertitude de la mesure est meilleure, de l’ordre d’une dizaine de nanosecondes, soit bien moins que les 60 nanosecondes mesures. Le travail des physiciens de Lyon est donc largement assez robuste pour être publié, ce qui a été fait cette nuit sur le serveur public arXiv.

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Situé en Italie, il a permis de mesurer que les neutrinos émis par le Cern, à 731 km de distance en Suisse, se déplacent à une vitesse supérieure à celle de la lumière. Crédits photo:CNRS Photothèque/IPNL/ILLE, Bernard.

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TP Xylolalie – Déjouer la langue de bois – entraînez-vous !

TP de Xylolalie sur France Culture : voici quelques extraits de débat dans l’émission du 17 janvier 2011 de Du Grain à Moudre, sur France Culture. Dans cette discussion, j’ai (RM) relevé les occurrences de xylolalie, c’est-à-dire de langue de bois de Jean-Michel Blanquer, directeur général de l’enseignement scolaire (DGESCO) au Ministère de l’Éducation Nationale.

Les débuts de solution sont placés après chaque extrait.

Extrait 1 :

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« D’abord je pense qu’il faut rappeler quelques éléments de bon sens : le fait d’évaluer ne peut être contesté par strictement personne. D’abord les professeurs évaluent les élèves tous les jours, l’évaluation est consubstantielle à l’éducation, et je pense qu’il n’y a pas à donner des connotations diaboliques au fait d’évaluer. Il n’y a rien de plus naturel que d’évaluer. La question c’est d’évaluer, et comment, dans quel but, à quel moment« .

Appel au bon sens (sous-entendu « celui qui est contre n’a pas de bon sens »)

Clôture forcée du débat. Irréfutabilité popperienne

Epouvantail (« connotation diabolique »)

Argumentum ad populum

Pétition de principe

Lier 2 choses de force

Argument naturalisant

Extrait  2 :

« Je pense pas que le mot « culture chiffrée » soit un épouvantail en soi, si vous voulez, je pense que tout le monde est contre une situation où on ne passerait son temps à remplir des tableaux et à ne voir l’autre que comme un numéro, et vouloir soupçonner qui que ce soit au Ministère de l’Éducation Nationale de vouloir introduire une logique chiffrée sur chaque sujet est un petit peu caricatural (…) Au nom de cela, au nom de ce bon sens que nous partageons tous, faut pas non plus avoir une sorte d’aversion du chiffre, autrement dit il est tout à fait normal notamment d’essayer de savoir sur un territoire donné à toutes les échelles quelle est la situation concrète dans laquelle on est, si on veut avoir des stratégies : ça s’appelle le pilotage. Ça a de multiples conséquences, je vais vous en donner simplement une. Chaque année en tant que directeur de l’enseignement scolaire j’ai à tenir avec d’autres bien sûr un dialogue de gestion avec chaque académie de France. Eh bien grâce à cela, à cette évaluation de CM1 / CM2, j’ai la possibilité de dialoguer avec chaque recteur de France sur la situation exacte des politiques menées concrètement sur le terrain pour arriver à avoir un bon niveau de français et un bon niveau de mathématiques des élèves de CM1/CM2. C’est une évolution évidemment qui ne se voit pas mais qui a des implications d’arrière-plan très importantes, ça permet une mobilisation générale sur les facteurs qui font réussir les élèves, reliée au programme de 2008, tout à l’heure Xavier Pons l’a donné comme un argument contre d’une certaine façon, moi je me retourne comme un argument pour, c’est-à-dire que bien entendu nous assumons parfaitement que c’est au service d’une réalisation des programmes de 2008 qui eux-mêmes sont au service en effet d’une maîtrise des fondamentaux par les élèves, non pas (…) pour éliminer d’autres compétences que les élèves doivent avoir par exemple les compétences corporelles, les compétences civiques qui sont si importantes, non pas comme détriment de ces compétences mais comme socle de ces compétences, autrement dit savoir lire, écrire compter c’est absolument fondamental, c’est la base de tout le reste, et il est vital que nous nous occupions de cela dès le début de l’école primaire et les évaluations font partie de cette stratégie générale, c’est évidemment pas le seul élément, nous ne considérons pas que les évaluations sont une baguette magique, mais c’est un outil indispensable à toutes les échelles pour faire progresser le système. Et je crois que les acteurs les plus responsables, et c’est le cas de certains syndicats y compris le SNUIPP, sont tout à fait conscients du principe. Après on peut discuter des modalités, bien sûr, mais sur le principe c’est une évidence pour quiconque est responsable« .

Extrait 3

Non bien sûr que non, nous ne sommes pas du tout dans une logique de l’école consommée ; de ce point de vue là beaucoup de caricatures sont faites au passage je voudrais dire que vous êtes dans votre rôle en soulignant toutes les critiques, toutes les difficultés mais en réalité les évaluations rentrent dans leur troisième année, l’année dernière on a eu 98% de remontées, donc c’est au contraire un grand succès et c’est aujourd’hui dans le paysage tout simplement pour tous les éléments qui viennent d’être exposés par chacun de nous 3 d’ailleurs parce qu’en réalité il peut y avoir des points précis sur lesquels on peut être en désaccord mais sur le fond de la nécessité d’une évaluation il y a un consensus de bon sens. (…)

Nous sommes en chemin vers quelque chose d »intéressant. On va progressivement améliorer l’outil