Le Monde – Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent

Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent

LEMONDE.FR | 21.05.11

Depuis le début de l’affaire DSK, « nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques », dénoncent les signataires d’une pétition initiée par les associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes.

Depuis une semaine, nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques, largement relayés sur nos écrans, postes de radios, lieux de travail comme sur les réseaux sociaux. Nous avons eu droit à un florilège de remarques sexistes, du « il n’y a pas mort d’homme » au « troussage de domestique » en passant par « c’est un tort d’aimer les femmes ? » ou les commentaires établissant un lien entre l’apparence physique des femmes, leur tenue vestimentaire et le comportement des hommes qu’elles croisent.

Nous sommes en colère, révoltées et révoltés, indignées et indignés.

Nous ne savons pas ce qui s’est passé à New York samedi 14 mai mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompts à surgir chez une partie des élites françaises.

Ces propos illustrent l’impunité qui règne dans notre pays quant à l’expression publique d’un sexisme décomplexé. Autant de tolérance ne serait acceptée dans nul autre cas de discrimination.

Ces propos tendent à minimiser la gravité du viol, tendent à en faire une situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage. Ils envoient un message simple aux victimes présentes et futures : « ne portez pas plainte ». Nous le rappelons : le viol et la tentative de viol sont des crimes.

Ces propos prouvent à quel point la réalité des violences faites aux femmes est méconnue. De la part d’élites qui prétendent diriger notre société, c’est particulièrement inquiétant. 75 000 femmes sont violées chaque année dans notre pays, de toutes catégories sociales, de tous âges. Leur seul point commun est d’être des femmes. Le seul point commun des agresseurs, c’est d’être des hommes.

Enfin, ces propos font apparaître une confusion intolérable entre liberté sexuelle et violence faite aux femmes. Les actes violents, viol, tentative de viol, harcèlement sont la marque d’une volonté de domination des hommes sur le corps des femmes. Faire ce parallèle est dangereux et malhonnête : ils ouvrent la voix aux partisans d’un retour à l’ordre moral qui freine l’émancipation des femmes et des hommes.

Les personnalités publiques qui véhiculent des stéréotypes qu’on croyait d’un autre siècle insultent toutes les femmes ainsi que toutes celles et ceux qui tiennent à la dignité humaine et luttent au quotidien pour faire avancer l’égalité femmes – hommes.


Cet appel contre le sexisme est initié par les associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes. Il regroupe une dizaine d’associations et plus de 1 000 signataires dont : Audrey Pulvar, Clémentine Autain, Florence Montreynaud, Annick Coupé, Annie Ernaux, Agnès Bihl, Marie-Françoise Colombani, Florence Foresti, Patric Jean (réalisateur), Julien Bayou (membre du collectif Jeudi Noir) ou encore Geneviève Fraisse.

 

8 juin 2011 – Université Inter-Âges du Dauphiné – zététique & critique de la presse écrite

Sur demande de Yolande Vallon, qui organise un atelier critique des médias, Nicolas Gaillard du CorteX est intervenu mercredi 8 juin à 15h à l’Université Inter-Âges du Dauphiné. 15h 

UNIVERSITÉ INTERÂGES DU DAUPHINÉ 2 square de Belmont – 38000 GRENOBLE Tél 04 76 42 44 63 Fax 04 76 03 22 50 Email : secretariat@uiad.fr

UNIVERSITÉ INTERÂGES DU DAUPHINÉ 2 square de Belmont – 38000 GRENOBLE Tél 04 76 42 44 63 Fax 04 76 03 22 50 Email : secretariat@uiad.fr

15 juin 2011, à Grenoble – Identifier et combattre le masculinisme

Identifier et combattre le masculinisme, dans le cadre du cycle d’analyses féministes.  Soirée d’information et de discussion ludique pour apprendre à identifier les thèmes chers aux masculinistes, décortiquer leur discours et construire ensemble nos arguments.

« Les pères divorcés sont opprimés par la justice »

« Les hommes sont discriminés »

« Les féministes sont allées trop loin »

« Les femmes ont pris le pouvoir »…

Ces phrases qu’on entend de plus en plus autour de nous, participent au retour de bâton que connaît le féminisme depuis plusieurs années. Ce soir, nos ami-es d’Antigone proposeront de faire un petit tour d’horizon de la mouvance masculiniste, des groupes hommes et de leurs idéologies. Y seront analysés leurs arguments que nous discuterons afin d’apprendre à mieux y répondre collectivement.

L’équipe qui organise la soirée est mixte et les personnes qui sont conviées à y participer aussi.

Lieu : Antigone, 22 rue des violettes, Grenoble.

20h (en espérant que ça commence à l’heure)

Prix libre.

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Soutenances Zététique & autodéfense intellectuelle saison 14

Nous y sommes ! Après deux mois de travail, les étudiants de L1, L2 Sciences soutiennent leur dossier réalisé dans l’UE Zététique & Autodéfense Intellectuelle de Richard Monvoisin. C’est la 14e saison. Cela se passera en public, du 14 au 16 mai 2012 au Département des Licences Sciences et Techniques (cf. plan plus bas).

 

Les soutenances sont publiques, moyennant discretion, car elles se déroulent devant un jury.

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Voici le programme prévisionnel.

 

Lundi 14 mai 2012 – amphi D2

17h Les champs magnétiques ont-ils un impact sur l’orientation des vaches ?

Laetitia CHOMETTE, Madjid HADJAL, Gael LOZINGUEZ, Jean-François TROCHET

 17h25 Avons-nous besoin d’un don pour devenir « voyant »? Test de Cold reading

Mélisse BONFAND, Alban CEAU, Varérian DUCROT, Martin HRADIL

 17h50 Quel est l’impact des barreurs de feux sur les individus qu’ils manipulent ?

Jérémy BLANCHARD, Lucas LABAR, Maxime LEGUES, Nina LEWIN, Isahak SAIDI

18h15 Peut-on mesurer l’effet des messages d’amour sur la cristallisation de l’eau de Masaru Emoto ?

Emmanuelle BAFFERT, Samantha EL HAMAOUI, Manon FRANCES, Coline VERLUISE

18h40 Aromathérapie : est-ce que des huiles essentielles peuvent avoir un impact réel sur la concentration ?

Vanille-Charlotte ACHAINTRE, Sophie BRENET, Laëtitia FABRE

19h05 Phéromones humaines : les expériences de Wedekin et Cutler sur les phéromones sont-elles reproduites ? Tentative de protocole expérimental

Natacha AYME, Théo BEAUMANN, Keltoum BENZAOUI, Marylise BOURGUIGNON, Julie FRANCA

Mardi 15 mai 2012 – amphi E2

17h La planche ouija est-elle un vrai moyen de communication avec les esprits ? Nos croyances en l’au-delà influencent-elles cette communication ?

Cindy VERILHAC, Alison VITORIO

17h25 Quelles sont les prétentions des colliers d’ambre sur les enfants ?

Valentin AMATI, Mahmoud BEN FRAG, Nicolas SERBOURCE

17h50 Les lampes de sel délivrent-elles des ions négatifs bénéfiques pour la santé ?  Origines de cette allégation, arguments des vendeurs et validité scientifique de ces arguments

Magali TEYSSOT, Anaïs VIEIRA DA CRUZ

18h15 Mesurer l’impact de la lune sur la pousse des plantes

Mathieu RAMON, Baptiste SONNERAT

18h40 L’affirmation « L’abus des écrans peut nuire gravement au moral » est-elle vraie ?

 Sylvain LE TIRANT, Pierre ROIBET, Basile TOSI

19h05 Cryptozoologie : les bêtes des Alpes ont-elles une existence avérée ?

Antoine BENEFICE, Lilas RAGUIN, Pierre-Henri THIOLLIER

Mercredi 16 mai 2012 – amphi E2

16h10 Réalité scientifique du complexe d’Oedipe

 

Ismael BENSLIMANE, Roumaïssa HASSAINI, Jenifer KARAM, Charline MAZOYER

16h35 Étude des pierres qui affirment empêcher les ondes des téléphones portables d’atteindre le cerveau

André POLASZEK, Naël SBAGHDI, Julian TROUILLON

17h Les méridiens d’acupuncture exisentent-ils ?

Maximin DETRAIT, Geoffrey JAOUEN, Elie PONCET

17h25 Quelle est la validité de la graphologie ? Son usage dans les tribunaux, les entreprises…

Thibault BOISEDU, Nafissatou DIOP, Anna FALL, Lucie GARCIA, Maëliss INGRASSIA, Charlotte RAVANELLO, Camille STEFANUTO, Tariq ZAKARIA, Andréa ZANON

17h50 Reproduire des feux follets en laboratoire

Thibault MARIE, Thomas TATLIAN

18h15 La vision commune de la vie des hommes préhistoriques présentée au grand public est elle erronée ? Étude du Pléistocène supérieur entre 130 000 et 11 000 ans avant EC.

Yaël GRANDCOLLOT, Sabrina LEMAIRE, Maxime MARTIN , Meryem OUTALBALI

18h40 Géoglyphes – hypothèses et méthodes

Tommy VENOUIL

19h05 Auto-combustion humaine
Lucie GENTHIAL, Brian RECHARD, Houda TOLIMAT

 
 
Le DLST (ancien DSU) est noté en vert
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Si vous êtes en retard, entrez par le haut de l’amphi, merci.

16 juin 2011, Grenoble – La Zététique et les "complots"

La Zététique et les « complots », par l’Observatoire zététique.

 


 

Les attentats du 11 septembre 2001 ont engendré un nombre impressionnant de thèses qui prétendent s’opposer à la « version officielle ».

Ces thèses sont souvent défendues par des personnes qui affirment rechercher une vérité qu’elles estiment cachée : pour cette raison, ces personnes se font appeler truthers aux Etats-Unis. Elles ont constitué un mouvement pour la vérité sur le 11 septembre particulièrement actif sur internet.

A l’aide, entre autres, des outils de la zététique, et sans entrer dans des considérations géopolitiques, cette conférence sera l’occasion d’examiner le niveau de crédibilité de quelques-unes de ces thèses alternatives.

20h. Antigone, 22 rue des violettes. Prix libre

Probablement présenté par notre ami Jean-Louis Racca !

Licence Sciences et Humanités – Aix-Marseille Université

Une nouvelle Licence, intitulée Sciences et Humanités, devrait ouvrir ses portes dans la future Université d’Aix-Marseille, à la rentrée 2012.

Cette Licence transdisciplinaire (Sciences, Lettres & Sciences Humaines) devrait être un regroupement intéressant de plusieurs types d’enseignements avec pour dénominateur commun l’éveil et le développement de l’esprit critique des étudiants, grâce notamment à une vision globale et multiple.

Dans ce cadre, il nous semble que cette proposition est une belle initiative et une formidable opportunité pour organiser un enseignement complet, à l’heure où les étudiants n’ont, de part un cursus spécialisé, qu’une approche centrée sur des disciplines scientifiques.

Nous soutenons bien entendu cette création et il n’est pas impossible que le CorteX puisse y glisser le bout de son nez…

 

La science (4) – Base d'entraînement pour les enseignants qui voudraient parler de science

La science – épisode 4


Oups, je veux retourner au début  !

La question N°3 était :

Mais n’est-ce pas une certaine forme d’arrogance de la science de se déclarer « méthode la plus efficace » ?

Attention, ce n’est pas la science qui s’auto-décrète la plus efficace. Elle est la méthode la plus efficace non parce qu’elle le décide, mais parce qu’elle est faite pour ça : cette méthode a été « fabriquée » à partir de toutes les erreurs d’observation, d’interprétation, de corrélation qu’on ait pu faire dans l’histoire de l’Humanité. Chaque erreur dans la description du réel a été un moyen de corriger la méthode en incorporant de quoi éviter ladite erreur la prochaine fois. Ce n’est donc pas une dictature de la science. Penser que la science s’arroge un droit contestable de dire ce qui semble vrai, c’est comme contester la légitimité de l’arbitrage dans un match en disant « mais de quel droit ce bonhomme, cette bonne femme décrète d’arbitrer ce match ? ».  Si la science est la plus efficace, c’est parce qu’elle a été faite pour être efficace. Alors autant s’en servir. Comme dit Jean Bricmont, « Que l’on me trouve une autre manière de faire rouler des voitures, de soigner des gens ou de faire fonctionner des machines aussi efficacement par une autre méthode, et je m’y mets ».

Question N°4

Soit. Pourtant, même les scientifiques nous disent qu’il n’y a pas de « méthode » à proprement parler, en tout cas pas de définition unique de cette méthode. Ne trouvez-vous pas cela gênant pour une démarche qui se veut efficace ?

Réponse ici !

La science (5) – Base d'entraînement pour les enseignants qui voudraient parler de science

La science – épisode 5


Oups, je veux retourner au début  !

La question N°4 était :

Soit. Pourtant, même les scientifiques nous disent qu’il n’y a pas de « méthode » à proprement parler, en tout cas pas de définition unique de cette méthode. Ne trouvez-vous pas cela gênant pour une démarche qui se veut efficace ?

On parle de deux choses différentes. Il n’y a pas de méthode pour découvrir des choses. Ca peut se faire par hasard, comme les Corn Flakes de John Kellog et son frère (c’est du moins ce que raconte Kellog au dos de la boîte). On peut trouver quelque chose parce qu’on a suivi une intuition, parce qu’on avait foi en un résultat, ou au contraire parce qu’on pensait que quelque chose était impossible et qu’on voulait en être sûr. Donc pour  trouver des choses, tout est bon ! Même mû par une religion, on peut trouver des trucs justes. Par contre, pour démontrer que cette chose découverte est juste, la méthode utilisée est commune à tous les champs scientifiques : c’est de la méthode de la démonstration rationnelle, et de l’élaboration de la preuve (ou d’un faisceau de preuves convergentes sur des sources indirectes, comme dans les sciences historiques).

En gros, ça se passe comme ça : quelle que soit notre source d’inspiration (poétique, religieuse, militante) on pose une hypothèse (« ceci va marcher comme ça », ou « il est probable que ces individus-là fassent ça dans cette situation », etc.). Puis on teste cette hypothèse, en cherchant qu’est-ce qui pourrait la contredire, de la même façon qu’un joueur d’échecs va chercher les coups que pourrait lui porter l’adversaire. Si cette hypothèse se révèle valide pour une gamme d’objets, on regarde si les objets un peu différents suivent le même comportement. Si oui, alors l’hypothèse peut devenir une thèse, qui à la longue, si elle est vraiment solide, sera appelée une loi (je sais, ce mot est un effet paillasson à lui tout seul, ça fait penser aux lois humaines, négociables, ou aux lois divines, transcendantes). Si cette loi a la même forme que d’autres lois, alors on regroupe le tout dans une théorie, toujours réfutable si on trouve un cas qui n’entre pas dedans, mais d’autant plus solide que les expériences vont la confirmer.

Pour faire simple : quel que soit le domaine, si quelqu’un affirme quelque chose, il doit apporter des éléments à l’appui de son affirmation : au mieux des preuves, et sinon, un faisceau de présomptions qui font penser que ce qu’il dit a des chances d’être vrai. Ensuite, il faut vérifier. Un exemple en physique : quelqu’un dit « tous les objets tombent ». Il prend un objet, le lache, il tombe, c’est un début de preuve. Reste à voir ensuite si tous les objets, qui ont une autre couleur, une autre forme, tombent aussi. Si c’est le cas, alors on peut penser que son affirmation est vraie. Mais attention ! C’est assez injuste, mais il suffirait d’un seul corps qui ne tombe pas, et son affirmation est foutue. Un autre exemple, en sciences humaines : quelqu’un affirme que les Femmes sont toutes coquettes par nature : Il suffira d’une seule femme non coquette pour ne plus croire en son affirmation.

En gros, la science est une méthode proposant des outils pour ne pas affirmer n’importe quoi sur le monde qui nous entoure.

Question N°5

Il n’y a pas de différence de méthode entre sciences dures et sciences humaines ?

Réponse ici !

La science (6) – Base d'entraînement pour les enseignants qui voudraient parler de science

La science – épisode 6


Oups, je veux retourner au début  !

La question N°5 était :

Il n’y a pas de différence de méthode entre sciences dures et sciences humaines ?

D’emblée, je t’encourage à oublier le terme de science dure, ou exacte, pour au moins trois raisons.

  • D’une part, les sciences dures ne sont pas toutes exactes. Exemple, en physique quantique il y a quelques imprécisions de mesure, et en météorologie, les équations divergent tellement que le résultat final est dur à prévoir.
  • D’autre part, les sciences dures s’opposeraient à quoi ? Aux sciences « molles » ? Cela laisse penser que les sciences humaines sont molles méthodologiquement, ce qui est absolument faux. C’était vrai dans les débuts de ces disciplines (la sociologie par exemple est une science qui, âgée d’à peine un siècle, peine parfois à trouver sa scientificité – mais regardons bien les débuts de la chimie, ou de la médecine, c’était pareil) et il reste quelques cas de politologie ou d’anthropologie bien molle, où de pompeux personnages enfument leur monde. Mais c’est de plus en plus rare, car ces sciences se disciplinent de plus en plus. Comme l’a montrée l’affaire Sokal, on ne peut plus faire ou dire n’importe quoi.
  • De trois : science dure, ça laisse penser que c’est rigide, insensible et indépendant du contexte socio-politico-économique. Or ça, c’est faux. On sait plus de choses sur les pathologies des Blancs que des Noirs, plus de choses sur le gland humain que sur le clitoris, on a plus de financement sur des sujets qui présentent un marché (les nanotechnologies) que sur ceux qui n’en ont pas…

Question N°6

Enfin, ce n’est pas la même chose, tout de même, de travailler avec des cailloux et d’étudier des humains par exemple…

Réponse ici !