15 juin 2011, à Grenoble – Identifier et combattre le masculinisme

Identifier et combattre le masculinisme, dans le cadre du cycle d’analyses féministes.  Soirée d’information et de discussion ludique pour apprendre à identifier les thèmes chers aux masculinistes, décortiquer leur discours et construire ensemble nos arguments.

« Les pères divorcés sont opprimés par la justice »

« Les hommes sont discriminés »

« Les féministes sont allées trop loin »

« Les femmes ont pris le pouvoir »…

Ces phrases qu’on entend de plus en plus autour de nous, participent au retour de bâton que connaît le féminisme depuis plusieurs années. Ce soir, nos ami-es d’Antigone proposeront de faire un petit tour d’horizon de la mouvance masculiniste, des groupes hommes et de leurs idéologies. Y seront analysés leurs arguments que nous discuterons afin d’apprendre à mieux y répondre collectivement.

L’équipe qui organise la soirée est mixte et les personnes qui sont conviées à y participer aussi.

Lieu : Antigone, 22 rue des violettes, Grenoble.

20h (en espérant que ça commence à l’heure)

Prix libre.

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Soutenances Zététique & autodéfense intellectuelle saison 14

Nous y sommes ! Après deux mois de travail, les étudiants de L1, L2 Sciences soutiennent leur dossier réalisé dans l’UE Zététique & Autodéfense Intellectuelle de Richard Monvoisin. C’est la 14e saison. Cela se passera en public, du 14 au 16 mai 2012 au Département des Licences Sciences et Techniques (cf. plan plus bas).

 

Les soutenances sont publiques, moyennant discretion, car elles se déroulent devant un jury.

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Voici le programme prévisionnel.

 

Lundi 14 mai 2012 – amphi D2

17h Les champs magnétiques ont-ils un impact sur l’orientation des vaches ?

Laetitia CHOMETTE, Madjid HADJAL, Gael LOZINGUEZ, Jean-François TROCHET

 17h25 Avons-nous besoin d’un don pour devenir « voyant »? Test de Cold reading

Mélisse BONFAND, Alban CEAU, Varérian DUCROT, Martin HRADIL

 17h50 Quel est l’impact des barreurs de feux sur les individus qu’ils manipulent ?

Jérémy BLANCHARD, Lucas LABAR, Maxime LEGUES, Nina LEWIN, Isahak SAIDI

18h15 Peut-on mesurer l’effet des messages d’amour sur la cristallisation de l’eau de Masaru Emoto ?

Emmanuelle BAFFERT, Samantha EL HAMAOUI, Manon FRANCES, Coline VERLUISE

18h40 Aromathérapie : est-ce que des huiles essentielles peuvent avoir un impact réel sur la concentration ?

Vanille-Charlotte ACHAINTRE, Sophie BRENET, Laëtitia FABRE

19h05 Phéromones humaines : les expériences de Wedekin et Cutler sur les phéromones sont-elles reproduites ? Tentative de protocole expérimental

Natacha AYME, Théo BEAUMANN, Keltoum BENZAOUI, Marylise BOURGUIGNON, Julie FRANCA

Mardi 15 mai 2012 – amphi E2

17h La planche ouija est-elle un vrai moyen de communication avec les esprits ? Nos croyances en l’au-delà influencent-elles cette communication ?

Cindy VERILHAC, Alison VITORIO

17h25 Quelles sont les prétentions des colliers d’ambre sur les enfants ?

Valentin AMATI, Mahmoud BEN FRAG, Nicolas SERBOURCE

17h50 Les lampes de sel délivrent-elles des ions négatifs bénéfiques pour la santé ?  Origines de cette allégation, arguments des vendeurs et validité scientifique de ces arguments

Magali TEYSSOT, Anaïs VIEIRA DA CRUZ

18h15 Mesurer l’impact de la lune sur la pousse des plantes

Mathieu RAMON, Baptiste SONNERAT

18h40 L’affirmation « L’abus des écrans peut nuire gravement au moral » est-elle vraie ?

 Sylvain LE TIRANT, Pierre ROIBET, Basile TOSI

19h05 Cryptozoologie : les bêtes des Alpes ont-elles une existence avérée ?

Antoine BENEFICE, Lilas RAGUIN, Pierre-Henri THIOLLIER

Mercredi 16 mai 2012 – amphi E2

16h10 Réalité scientifique du complexe d’Oedipe

 

Ismael BENSLIMANE, Roumaïssa HASSAINI, Jenifer KARAM, Charline MAZOYER

16h35 Étude des pierres qui affirment empêcher les ondes des téléphones portables d’atteindre le cerveau

André POLASZEK, Naël SBAGHDI, Julian TROUILLON

17h Les méridiens d’acupuncture exisentent-ils ?

Maximin DETRAIT, Geoffrey JAOUEN, Elie PONCET

17h25 Quelle est la validité de la graphologie ? Son usage dans les tribunaux, les entreprises…

Thibault BOISEDU, Nafissatou DIOP, Anna FALL, Lucie GARCIA, Maëliss INGRASSIA, Charlotte RAVANELLO, Camille STEFANUTO, Tariq ZAKARIA, Andréa ZANON

17h50 Reproduire des feux follets en laboratoire

Thibault MARIE, Thomas TATLIAN

18h15 La vision commune de la vie des hommes préhistoriques présentée au grand public est elle erronée ? Étude du Pléistocène supérieur entre 130 000 et 11 000 ans avant EC.

Yaël GRANDCOLLOT, Sabrina LEMAIRE, Maxime MARTIN , Meryem OUTALBALI

18h40 Géoglyphes – hypothèses et méthodes

Tommy VENOUIL

19h05 Auto-combustion humaine
Lucie GENTHIAL, Brian RECHARD, Houda TOLIMAT

 
 
Le DLST (ancien DSU) est noté en vert
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Si vous êtes en retard, entrez par le haut de l’amphi, merci.

16 juin 2011, Grenoble – La Zététique et les "complots"

La Zététique et les « complots », par l’Observatoire zététique.

 


 

Les attentats du 11 septembre 2001 ont engendré un nombre impressionnant de thèses qui prétendent s’opposer à la « version officielle ».

Ces thèses sont souvent défendues par des personnes qui affirment rechercher une vérité qu’elles estiment cachée : pour cette raison, ces personnes se font appeler truthers aux Etats-Unis. Elles ont constitué un mouvement pour la vérité sur le 11 septembre particulièrement actif sur internet.

A l’aide, entre autres, des outils de la zététique, et sans entrer dans des considérations géopolitiques, cette conférence sera l’occasion d’examiner le niveau de crédibilité de quelques-unes de ces thèses alternatives.

20h. Antigone, 22 rue des violettes. Prix libre

Probablement présenté par notre ami Jean-Louis Racca !

Licence Sciences et Humanités – Aix-Marseille Université

Une nouvelle Licence, intitulée Sciences et Humanités, devrait ouvrir ses portes dans la future Université d’Aix-Marseille, à la rentrée 2012.

Cette Licence transdisciplinaire (Sciences, Lettres & Sciences Humaines) devrait être un regroupement intéressant de plusieurs types d’enseignements avec pour dénominateur commun l’éveil et le développement de l’esprit critique des étudiants, grâce notamment à une vision globale et multiple.

Dans ce cadre, il nous semble que cette proposition est une belle initiative et une formidable opportunité pour organiser un enseignement complet, à l’heure où les étudiants n’ont, de part un cursus spécialisé, qu’une approche centrée sur des disciplines scientifiques.

Nous soutenons bien entendu cette création et il n’est pas impossible que le CorteX puisse y glisser le bout de son nez…

 

La science (7) – Base d'entraînement pour les enseignants qui voudraient parler de science

La science – épisode 7


Oups, je veux retourner au début  !

La question N°6 était :

Enfin, ce n’est pas la même chose, tout de même, de travailler avec des cailloux et d’étudier des humains par exemple… ?

La méthode est grosso modo la même et se résume ainsi : comment dire quelque chose plus vrai que faux, et comment le rendre démontrable à quelqu’un d’autre ? Les hypothèses posées sont différentes, souvent plus modestes quand l’objet est complexe (comme les objets sociaux, qui sont très souvent multiparamétrés). Et l’une des particularités des sciences sociales par exemple, c’est que l’observation des comportements est parfois chamboulée par la présence de l’observateur, en des proportions parfois difficiles à jauger. Une autre particularité de certaines sciences est de travailler du passé – il y en a en sciences humaines, l’Histoire et l’archéologie par exemple – et en sciences physiques, la géologie ou la paléoanthropologie mais aussi la physique du cosmos. Là, on fonctionne en recoupant les sources, en mettant plus de bémol, en précisant qu’il a pu probablement se passer ceci ou cela, sachant qu’on ne pourra pas refaire un big bang, revenir à la guerre de cent ans ou revoir émerger l’homo sapiens.

Question N°7

Mais vous êtes en train de dire que l’humain s’étudie comme un vulgaire silex. C’est presque l’animal-machine de Descartes ! (réplique réelle).

Réponse ici !

26 mai 2011 – Chambéry conférence de N. Gaillard – Esprit critique et science

Jeudi 26 mai à Chambéry (73)
Conférence de N. Gaillard: « Esprit critique et science: Comment arrivons nous à nous persuader que ce que l’on pense est juste? »

Conférence-débat à la SOSDS – Société Odonto-Stomatologique de Savoie alt

C’est au local de la SOSDS, à Chambéry, 20h30, mais réservé aux membres, donc non public.

Résumé:

« Esprit critique et science: Comment arrivons nous à nous persuader que ce que l’on pense est juste? »
L’outillage critique est nécessaire aussi bien pour distinguer les contenus scientifiques des contenus pseudoscientifiques, critiquer les médias, qu’évaluer les thérapies efficaces, déceler les mensonges à but commercial ou politique, ou prévenir l’intrusion des idéologies en science, comme dans le cas du créationnisme. Il ne nécessite pas de bagage scientifique important, et confère pourtant les moyens de se défendre intellectuellement face aux idées reçues, aux préjugés, aux arguments fallacieux avec des outils simples.

La science (8) – Base d'entraînement pour les enseignants qui voudraient parler de science

La science – épisode 8


Oups, je veux retourner au début  !

La question N°7 était :

Mais vous êtes en train de dire que l’humain s’étudie comme un vulgaire silex. C’est presque l’animal-machine de Descartes ! (réplique réelle). 

Je ne comprends pas votre réaction. L’humain ne s’étudie pas comme un vulgaire silex, car ce n’est pas le même objet, il n’a pas les mêmes paramètres – et pour tout dire, l’humain possède un nombre de paramètres immensément plus grand que le silex. Mais l’humain s’étudie avec la même méthode, bien sûr. Est-ce choquant de se dire que les mêmes principes méthodologiques de base servent aussi bien à apprendre de la Voie Lactée, de l’autruche ou du silex que de l’humain ? Si je vous mesure avec une toise dont je me suis servi pour mesurer une planche, vous sentez-vous ravalé au rang de vulgaire planche ?

Rappelons-nous que l’humain n’a pas pu être étudié durant de nombreux siècles de par son statut de fils et fille de Dieu, et encore maintenant dans certains coins, classer l’humain dans le même buisson phylogénétique que les singes est un blasphème. Il faudrait une raison « transcendante » pour que l’humain soit un « objet » à part, seulement la transcendance est un concept purement religieux, et n’a aucun fondement scientifique. Donc il n’y a aucune raison de ne pas étudier l’humain, à partir du moment où le cobaye est consentant.

L’un des dangers – et c’est peut être ce que vous craignez – serait de penser qu’on puisse tirer sur l’humain des règles aussi prédictives que sur un silex, mais c’est très improbable – hormis sur des comportements de conformisme ou sujetion, comme l’ont montré la gamme des études allant de Solomon Ash à Stanley Milgram.

L’autre, bien plus grave à mon sens, est celui-ci : que devient cette connaissance, et à qui appartient-elle ? Elle devrait relever du domaine public, certes. mais il est évident que la thérapeutique humaine est brevetée par les industriels pharmaceutiques, que la génétique humaine tombe dans le domaine privé, que les connaissances sur les comportements sociaux sont étudiés, financés, et conservés par les grandes surfaces étudiant le marketing.

J’oubliais : votre référence à l’animal-machine de Descartes me fait tiquer. C’est un détail, mais pas anodin, alors je fais un détour. Vous n’êtes bien entendu pas obligé de lire.

Oui, Descartes posait l’animal comme une sorte de machine mue par des causalités simples, et dénuées d’autre chose, notamment d’âme. Quelle est votre crainte ?

Vous craignez qu’on prétende l’humain sans âme ? Si vous le prenez sous un angle symbolique, artistique ou mystique, alors l’âme existe tant qu’il y a quelqu’un pour en parler (ou pour chanter – un courant musical porte d’ailleurs son nom, la soul). Mais sous un angle scientifique, l’âme est un concept nébuleux qui comme les anges ou les esprits, n’a pas de fondement réel autre que celle de justifier l' »essence divine » de l’Homme. Elle ne pèse pas 21 grammes, elle ne quitte pas le corps lors de la mort, du moins il n’y a rien qui permette de penser cela (même les expériences de MacDougall de 1907, décrites par Géraldine Fabre). Donc scientifiquement parlant, l’âme humaine n’existe pas.

Mais ce n’est pas parce que l’humain n’a pas d’âme qu’il n’a pas une conscience de soi – qui lui est propre, et très développée en moyenne, par rapport aux autres animaux. Avec cette conscience de soi, on peut bâtir une morale, des comportements éthiques, des règles de vie en société, on peut imaginer un certain libre arbitre.

Poser l’humain sur le même plan qu’un autre animal a bien évidemment fait faire des sauts de carpe à un paquet de philosphes, qui craignaient qu’on ne flingue la part divine de l’humain, l’humanisme, la responsabilité, et même la morale (sic !) : Aristote, les penseurs Chrétiens, les philosophes opposés à l’éthique animale, tous ont eu la même réaction, un refus drapé dans la toge. Or s’affranchir d’un concept « divin » comme celui-là est sacrément libérateur pour l’humain, car :

  • si l’humain est un animal, alors ses comportements peuvent être étudiés, et on arrivera probablement à savoir ce qui pousse l’un à convoiter/violer/tuer/guerroyer l’autre.
  • Si l’âme humaine n’existe pas, impossible de postuler que cette essence est noire, méchante, égoïste, comme on l’entend souvent. Dire que l’humain est égoïste en soi fait l’économie d’une étude plus poussée, qui potentiellement peut montrer que c’est le contexte qui le rend ainsi, ou qu’un contexte différent pourrait l’aider rapidement à être moins égoïste très tôt dans son développement.

Mieux encore, s’affranchir du divin peut être en outre fichtrement libérateur pour les animaux ! On est en train de découvrir, méthodiquement, que si l’humain perd son âme, l’animal lui, par les découvertes scientifiques successives, se voit doté d’une conscience de soi, voire d’une culture. Commence alors une revendication éthique puisque qui dit conscience, dit paradoxalement ouverture de droit pour les animaux, notamment celui de ne pas souffrir ou de ne pas se faire tuer. Etudier l’humain comme l’animal n’est donc pas le problème.

En disant ça, j’ai bien conscience que la fonction rassurante de la survie d’un quelque-chose après la mort en prend un coup. Mais rappelons-nous : ce qu’il y a après la vie est méta-physique ! La science ne peut rien dire, dessus, donc lâchons-nous !  Bien sûr, l’âme rejoint les gadgets de la psychologie humaine pour se rassurer, mais au fond, c’est libérateur : plutôt que de voleter sagement à la droite du Père pour l’éternité, ou être obligé de refaire un tour dans une enveloppe charnelle, vous pouvez choisir l’option que vous voulez. Je connais quelqu’un qui pense que l’au-delà est fait de caramel, un autre qui pense qu’il n’a non pas une, mais deux âmes, et j’en connais même un qui pense qu’il n’y a rien, alors autant tenter de créer un semblant de paradis et un monde plus juste, par des moyens sociopolitiques, sur Terre, maintenant.

Question N°8

Pourtant, on lit parfois que la science est un discours comme un autre sur le monde. Une histoire, un conte, un discours comme un autre, qu’une forme de narration sur le réel au même titre que la littérature, l’art ou la religion, qui ne serait pas différente de ces approches car dépendant des cultures, des sociétés, des époques. Elle serait alors relative (c’est-à-dire dépendante de celui qui l’énonce) et subjective, contredisant ce que vous affirmez ci-dessus.

La science (9) – Base d'entraînement pour les enseignants qui voudraient parler de science

La science – épisode 9


Oups, je veux retourner au début  !

La question N°8 était :

Pourtant, on lit parfois que la science est un discours comme un autre sur le monde. Une histoire, un conte, un discours comme un autre, qu’une forme de narration sur le réel au même titre que la littérature, l’art ou la religion, qui ne serait pas différente de ces approches car dépendant des cultures, des sociétés, des époques. Elle serait alors relative (c’est-à-dire dépendante de celui qui l’énonce) et subjective, contredisant ce que vous affirmez ci-dessus.

La question que vous soulevez est une vieille question : est-ce que parce que c’est un cerveau humain fortement construit socialement et culturellement qui appréhende le monde et dit des choses dessus que ces choses sont elles-même des constructions sociales et culturelles ? Il y a un peu de vrai là-dedans, mais beaucoup de faux.

Le vrai : l’avancement des connaissances, le choix des sujets de recherche du scientifique  sont généralement mûs par des moteurs idéologiques. Nationalisme (course à la Lune), sexisme (survivance des thèses psycho-populistes sexistes) ethnocentrisme (recherches sur des maladies essentiellement de type européenne), course médiatique (pour un vaccin, un virus, une découverte) suivi de la mode pour garder les crédits de recherche (nanoparticules) etc. Même le fait qu’un sujet de thèse soit financé ou non est un indicateur : l’octroi d’argent lui-même dépend des politiques, des idéologies du moment, des intérêts économiques.  Mais comme vous l’avez remarqué, on passe là à la science au sens 3, la technopolitique (cf. début de la discussion).

De même, à court terme, pour faire du scoop ou pour flatter des opinions dominantes, il arrive que soient prises pour vraies des choses fausses (Crâne de Piltdown, mémoire de l’eau, mères-réfrigérateur de Bettelheim, hérédité de l’intelligence de Cyril Burt, capacités thérapeutiques de la psychanalyse freudienne, fusion froide, etc.), mais plus une discipline est solide, plus sera rapide sa capacité à évincer les pseudo-connaissances. La physique, bien campée, a mis quelques semaines à démonter la fausse théorie de la mémoire de l’eau – par contre elle n’a rien pu faire contre le bulldozer des médias). La psychologie ou la sociologie, moins solides, mettent plus de temps à évincer la psychanalyse par exemple. Mais elles y parviennent car toute la démarche consiste à recouper les observations, à douter sans arrêt, à mille fois refaire son ouvrage comme dirait Pénélope.

En gros, la science comme démarche produit des connaissances « objectives », mais dans des directions qui elles peuvent être subjectives, pour le meilleur comme pour le pire (le pire étant l’intérêt d’un groupe privé, d’une petite fraction de population qui capte l’essentiel de l’intérêt d’une recherche, à son profit au détriment du reste de l’humanité : l’exemple le plus parlant est la recherche en cosmétique).

Mais la connaissance elle-même, le produit final – c’est là l’erreur fondamentale des relativistes – est indépendante  de votre culture, de vous goûts, de ce que vous pouvez en penser. Tout l’objectif de la science est de parvenir à dire des choses sur ce qui nous entoure dont la compréhension ne dépende ni de notre culture, ni de notre langue, ni de notre avis. Et elle y arrive plutôt bien : la théorie de la gravitation, la circulation du sang, la structure de l’ADN, ou encore la charge d’un électron ne dépendent pas de ce que vous ou moi on en pense. Qu’on soit d’accord ou pas, ces théories et ces faits se rappelleront à nous à chaque fois qu’on marchera sur une peau de banane ou que l’on effectuera une transplantation d’organe.

La science justement est le seul domaine de la pensée humaine qui tente de tout faire pour s’affranchir du cadre d’élaboration des connaissances. Il est fait pour ça. Cela n’en fait donc pas un discours comme un autre, relatif (le discours tenu par les techno-politiciens par contre est un discours, très souvent de valeur, progressiste, c’est-à-dire que l’avancée des sciences = progrès humain, ce qui est un bel effet cigogne).

Il y a certes des champs qui ont du mal à poser des garde-fou, en sociologie ou en anthropologie par exemple, et il faut dire que les objets (groupes sociaux) sont bien plus complexes que des silex, comme vous dites. Mais que vous soyez d’une culture classique greco-latine ou plutôt papou, le virus de la peste vous fera souffrir d’une manière prédictible. 

Richard Monvoisin & Denis Caroti