Albert Londres avait écrit en 1929 dans Terre d’ébène, reportage sur les méfaits du colonialisme : « Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ». C’est ce que fait Jean Bricmont, avec talent1.
Voici deux ouvrages tout frais : La République des censeurs, et Noam Chomsky activiste.
Le premier, La république des censeurs, édité récemment à l’Herne (15 euros), porte sur la pauvreté des arguments qui justifient la censure en France, en particulier celle liée aux grosses affaires sensibles (Loi Gayssot, Dieudonné, Faurrisson, Gollnisch, etc.). Bricmont a l’intelligence et le courage, en anarchiste de gauche, de s’opposer tout particulièrement à son propre bord politique : intelligence car ses arguments nous paraissent implacables. Courage car il sait que le déshonneur par association ira bon train – qui défend le droit d’un imbécile à parler est souvent taxé de soutenir les idées de l’imbécile. Pour écouter l’auteur, voir ci-dessous.
Le second livre est un essai intitulé Noam Chomsky activiste. Nous ne l’avons pas encore lu – même si les opinions de Bricmont sur Chomsky sont bien détaillées ailleurs (cf. plus bas). Il semble que l’auteur y synthétise méthodiquement la démarche intellectuelle de Noam Chomsky, abordant des sujets tels que la responsabilité de l’intellectuel ou encore le contrôle de l’opinion par l’idéologie politique. L’ouvrage publié par les Forges de Vulcain (10 euros) sera disponible en librairie dès le 26 juin 2014, mais il peut d’ores et déjà être commandé ici (ce que nous avons fait).
Bonne lecture sur la plage.
Et pour en savoir plus sur la pensée de Jean Bricmont, voir notre entrevue ici.
RM