Audio – L'État d'urgence : une mesure inutile et contre-productive. Par C. Egger

À la question d’une journaliste de la BBC demandant jusqu’à quand l’état d’urgence sera prolongé ? Le premier ministre français Manuel Valls répondait le vendredi 22 janvier depuis Davos (Suisse): « Le temps nécessaire. Nous ne pouvons pas vivre tout le temps avec l’état d’urgence. Mais tant que la menace est là, nous pouvons utiliser tous les moyens ». « Cela peut être pour toujours ? » relançait l’intervieweuse. « Jusqu’à ce qu’on puisse, évidemment, en finir avec Daech », déclarait alors le chef du gouvernement. 1

L’état d’urgence se justifierait donc, selon le chef du gouvernement par la réponse à une menace sans précédent et viserait à doter le gouvernement de tous les moyens nécessaires pour y mettre un terme. Convié à discuter de l’efficacité de l’état d’urgence pour répondre au risque d’attentats sur sol français, le CORTECS s’est proposé via notre politiste, Clara Egger, de soumettre à l’épreuve des faits les arguments du gouvernement français.

Dans un exposé de 25 minutes, en trois parties, C. Egger détaille l’histoire de l’utilisation de l’état d’urgence, et apporte des éléments d’évaluation de son efficacité face aux deux types d’ennemis qu’il cible : l’État islamique d’une part et les jeunes radicalisés de l’autre. 

Enregistrement effectué lors de la conférence : « État d’urgence : une nécessité », mardi 9 février 2016 à la maison des avocats.

Télécharger là.

Pour poursuivre la discussion, voici deux autres mini-conférences de C. Egger :

Atelier Cinéma & stéréotypes : les Arabes, souffre-douleur du cinéma

Dans le cadre d’un atelier doctoral sur l’interaction entre sciences politiques et fictions réalisé à l’Université de Grenoble, Djamel Hadbi, doctorant en génie électrique nous propose une séquence éducative recoupant trois idées-force : la manufacture du consentement, la fabrication de la discrimination, et le rôle des médias, tout cela sous  la forme d’un débat entrecoupé d’un documentaire fractionné, Hollywood et les Arabes (Reel Bad Arabs: How Hollywood Vilifies a People) réalisé par Sut Jhally.

1. Pourquoi ce thème

L’objet de notre travail de recherche était le suivant : comment le cinéma est parfois utilisé à des fins politiques parfois moralement justifiables.

À ce titre, nous avons lu un certain nombre d’articles et visionné des documentaires et des séries, ainsi que bon nombre de blogs où des journalistes indépendants et des sociologues  expliquent les étapes d’une propagande pour justifier une guerre, et confèrent au cinéma un certain rôle. Pour ne citer qu’un article, voici celui de Nicolas Mettelet, Le cinéma : un outil de propagande pour faire accepter la guerre, dans Les cahiers de psychologie politique, numéro 12, Janvier 2008, ici). 

Sans revenir sur toutes ces étapes, mais je vais me concentrer sur ce qui nous intéresse : le mariage douteux du cinéma et de la politique et l’un des fruits de ce mariage : la diabolisation de l’ennemi. Le travail de diabolisation d’une population est une tâche de longue durée, qui possède différents niveaux ; au départ, ce ne sont que des stéréotypes, de type essentialiste (voir ici, ou ) qu’on relaye au cinéma de façon secondaire, puis ces stéréotypes prennent le pas sur la réalité, et figent une représentation de ce groupe social illusoire, généralement raciste. Enfin, lorsqu’on s’apprête à faire la guerre contre ladite population, on passe à la vitesse supérieure, et s’y entremêlent le mensonge, la calomnie pour affubler cette population d’une sorte de crime originel.

2. Support choisi et public

CorteX_Reel-bad-Arabs_mixChaque période et chaque région a semble-t-il sa population « souffre-douleur ». Il semble que dans les sociétés capitalisto-judéo-chrétiennes, la population Arabe soit l’un des souffre-douleur favoris des sociétés capitalisto-judéo-chrétiennes. En effet, sont mélangées dans les représentations populaires, les Arabes, les Musulmans, les Maghrébins, et les « Islamistes », dans un écheveau bien enchevêtré. Sans entrer dans le détail, rappelons d’emblée quelques faits :  

– tous les Arabes ne sont pas Musulmans

– une majorité de Musulmans ne sont pas Arabes ni Maghrébins (mais Indonésiens)

– tous les habitants du Maghreb et du Proche-Orient ne sont pas Arabes, ni locuteurs de l’arabe (Perses d’Iran, Kabyles, Touaregs, etc.)

– « Islamiste » est une notion fort imprécise. Si l’on entend par fondamentalistes du livre, ils ne sont qu’une portion ultraminoritaire, dans quelque groupe que ce soit.

Arabe est donc un mot à effet paillasson, sur lequel même les spécialistes ont du mal à s’entendre. En effet, sur le plan généalogique, serait Arabe celui ou celle qui situe certains de ses ancêtres dans l’une des tribus d’Arabie (définition médiévale, que l’on doit entre autres à Ibn Khaldûn1). Sur le plan national, serait Arabe l’habitant d’un des vingt-deux pays membres de la Ligue arabe – ce qui exclut une partie de la diaspora et phagocyte des minorités linguistiques (Coptes, Kabyles, Syriaques, Berbères, etc.). Sur le plan linguistique enfin, serait Arabe une personne dont la langue maternelle est l’arabe. Cela inclut les locuteurs des parlers locaux, appelés arabes dialectaux, qui ne se comprennent pas toujours entre eux.

Il est donc prévisible que, dans un tel flou scientifique, les stéréotypes aillent bon train, et alimentent un mélange d’Islamo-arabophobie.

Lorsque j’ai commencé à chercher des exemples de cette propagande, je me suis dirigé vers les grosses productions de films d’action d’Hollywood. En cherchant de façon plus approfondie, je me suis rendu compte que la propagande la plus insidieuse qui soit est celle qui passe pas des histoires où ce sont les sentiments et les passions qui sont manipulées. 

CorteX_Reel-bad-Arabs_Shaheen_DVDLe corps du matériel pédagogique est le documentaire Hollywood et les Arabes (Reel Bad Arabs: How Hollywood Vilifies a People) réalisé par Sut Jhally et produit par Media Education Foundation en 2006. De toutes les séquences que j’ai visionnées, c’est le support le plus synthétique et le plus éloquent que j’ai trouvé. Il reprend pratiquement tous les stéréotypes, et son auteur a fait un travail profond. Il ne s’arrête pas aux séquences mais fait un travail d’investigation sur les personnes qui sont derrières ces films et le contexte historico-critique associé, ce qui permet de bien voir les évolutions de l’image de l’Arabe selon la période.

La première partie du documentaire montre l’image stéréotypale de l’Arabe avant la Deuxième Guerre Mondiale, décrypté par le spécialiste de la question, Jack G. Shaheen, professeur émérite de communication de masse à la Southern Illinois University Edwardsville (EU).

[Dailymotion http://www.dailymotion.com/video/x8rkn2_hollywood-et-les-arabes-1-3_news]

La deuxième et troisième partie abordent l »image des Arabes après la Deuxième Guerre Mondiale.

[Dailymotion http://www.dailymotion.com/video/x84lcr_hollywood-et-les-arabes-2-3_news]

Ce documentaire fut notre source principale, et mérite pratiquement une diffusion in extenso.

3. Enchainement de la séquence

Nous encourageons à une démarche socioconstructive basée sur le débat et la construction du savoir grâce aux apports des camarades et sous forme de débat argumenté.

Nous recommandons de commencer par la diffusion d’un extrait de film hollywoodien dénigrant les Arabes de façon complètement insensée : ainsi en est-il de Retour vers le futur  (Back to the Future) de Robert Zemeckis (1985) (sous les traits de fanatiques Lybiens, et ce gratuitement, puisque cela ne concourt en rien à l’intrigue !).

Télécharger ici.

On peut faire le choix de diffuser d’abord l’extrait sans le son, puis avec, et stimuler la réflexion générale : qu’est ce qui attire votre attention, vous choque ? En amenant progressivement à la question suivante : que font des « terroristes » Libyens (Arabes sur le plan national et linguistique) dans un film de science-fiction aux Etats-Unis ?

Ensuite, élargissons la gamme stéréotypale avec Gladiator, de Ridley Scott (1999). Télécharger ici.

Par une maïeutique socratique, amenons le questionnement légitime : que fait une caravane de vendeurs d’esclaves arabes en plein territoire romain ?

Exemple qui semble plus innocent : l’image de l’Arabe barbare est fortement appuyée dans Aladdin, des studios Walt Disney (1992) – dans lequel le héros, lui, est typé eurocaucasien. Télécharger ici.

Enfin, nous vous suggérons également des extraits du film L’enfer du devoir (Rules of engagement) de William Friedkin, sorti en 2000, qui pousse la caricature loin, en faisant des Marines des victimes en situation de défense au Yémen, et tendant à justifier ainsi le  meurtre et l’agression d’enfants. Télécharger là

 

4. Public et déroulement recommandé

La séquence s’adapte bien à des élèves de lycée ou dans le supérieur,  avec une diversité socio-culturelle de préférence. L’introduction à la complexité de la définition d’Arabe sera à placer avant, pendant ou après les séquences vidéos, selon que votre public est non-arabe, mixé ou majoritairement arabe. Ainsi, si le public est complètement naïf de la question « arabe », une introduction sur ce thème éclaircira les idées. Si par contre cette séquence se déroule en France avec des Français se revendiquant Arabes, ou des Arabes en pays « arabe », il sera tout indiqué d’attendre la fin pour complexifier une question que votre public pensait être acquise (de la même façon qu’on peut questionner l’identité nationale de tout pays, depuis le Français aux racines gauloises, inventée à la fin du XIXe siècle, au Magyar descendant des Huns, thèse ouraniste construite par le parti nationaliste Hongrois Jobbik, en passant par le Juif, notion au moins aussi floue qu’Arabe et élégament décryptée par Sholomo Sand dans Comment le peuple juif fut inventé (Fayard, 2008).

  • Parler des guerres en général, comment on les justifie et comment on pCorteX_Reel-bad-Arabs_bugs_bunnyrépare l’opinion ça (voir à ce propos la séquence de C. Egger & R. Monvoisin sur la propagande de guerre).

  • Lancer les extraits pour mCorteX_Arabe_Aladinontrer des exemples et susciter le débat, éventuellement permettre à l’audience d’interrompre la projection pour commenter, vu que le degré de propagande n’est pas le même ante et post-Deuxième Guerre Mondiale. Il y aura forcément une réaction différente, selon l’ancienneté des films.

  • Projeter le dernier extrait flagrant qui montre la manipulation des esprits  en passant le message: les armées d’occupation en Irak, en Afganistan et ailleurs dans le monde sont des gentils et sont en auto défense. A ce propos, nous ne pouvons que recommander les ouvrages de décryptage majeurs que sont la manufacture du consentement, de Noam Chomsky et Edward Herman (Contre-feux, 2008), et Impérialisme humanitaire. Droit de l’Homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ? de Jean Bricmont (Agone, 2009). 

Pour creuser encore le sujet, nous recommandons le livre Reel BadCorteX_Reel-bad-Arabs_Shaheen CorteX_jack-shaheen Arabs de Jack Shaheen (Olive Branch Press, 2010) et indiquons la page du site Sens Critique, qui recense certains des films propagandistes listés par J. Shahenn.

Et pour faire le lien avec d’autres discriminations en public jeune, nous recommandons, voir  ici.

 Djamel Hadbi

Réalisé dans le cadre des ateliers du DFI, service Doctoral pour la Formation, l’Initiation et l’insertion professionnelle de l’Université de Grenoble. Encadrement R. Monvoisin, C. Egger

Juin 2013 Le CorteX dans Le Monde – La vulgarisation, fabrique du consentement

David Larousserie, un journaliste du Monde, surpris par ma conclusion radicale sur la vulgarisation scientifique à la fin du livre Quantox, m’a demandé d’étayer mon point de vue… en 6400 signes. J’ai d’abord commencé par écrire ce que j’avais à dire, en 13 000 signes, puis j’ai fait l’exercice de résumer le propos. Je garde la première version, moins travaillée mais plus fouillée, à disposition ici (prototype). La seconde, quant à elle, est paru dans le Monde du 20 juin 2013.


Détails de critique des médias : cette tribune était titrée « Médiabolique vulgarisation scientifique » et a été renommée, à mon insu et en dépit d’une promesse, « La Vulgarisation fabrique du consentement », ce qui, aussi désagréable que ce soit, ne dénature pas le propos. Par contre, le journal m’a affublé d’un titre que je n’ai pas. Si j’enseigne et fais de la recherche, je ne suis pas enseignant-chercheur titulaire.

Richard Monvoisin


 

La vulgarisation, fabrique du consentement

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO

La vulgarisation scientifique est une spécialité du journalisme dont les critiques sont si rares que c’en est douteux. L’image d’Épinal ? Un savoir « savant » produit par un professionnel compétent est vulgarisé par la compétence d’un journaliste qui, tel Prométhée, va le chercher au péril de sa vie, puis l’offre à la population béate. Mais le processus est-il « bon » en soi ?

Avant d’avoir accès à l’éducation populaire qui fera d’un citoyen un honnête citoyen, il faut débourser. Le savoir, vulgarisé, est devenu marchandise commerciale compétitive, et pour survivre, un journal va devoir complaire, et jouer sur l’audimat factor : c’est à l’aune des ventes que se valident les stratégies. De même que les chercheurs sont lancés dans une gigantesque course de lévriers, la vulgarisation doit être compétitive sur le marché de l’information.

Ainsi, stéréotypes et story telling remplacent analyse et esprit critique, et s’opère une sorte de lente « Paris-Matchisation » de la science : fracassantes découvertes et exclusivités y croisent scoops et grands génies. Les « exclusif », les « révélations sur… » font florès. Un nouveau fait ? Moyennant contorsions, il se calera sûrement dans l’un des principaux scénarios vulgarisationnels : appel à l’espoir, comme « Vous pouvez dire adieu à vos lunettes ! » (Science & Vie, décembre 2002) ; appel à la peur, « Insectes, pourquoi ils vont conquérir le monde » (Sciences & Avenir, juillet 2003) ; le scoop artificiel, à l’instar de « Théorie du tout, enfin ! » (Science & Vie, janvier, 2008), « Ovnis, la révélation en marche » (Nexus, novembre 2008) ; le mode duel, « Dieu contre Darwin » (La Recherche, avril 2006), le mode conquête, défi, etc.

De même qu’une histoire faite de dates ou de grands hommes, la science devient une suite de découvertes, d’illuminations, de génies, de clichés. A la télévision, le docu-fiction supplante le documentaire, Lorànt Deutsch remplace Braudel et les Bogdanov Jean Rostand.

Au fond, à l’instar d’une langue, un savoir ne me laisse que trois choix. Soit j’accepte de ne rien savoir du finnois, par exemple ; soit j’apprends le finnois (mais c’est long) ; soit j’opte pour quelques mots, pour demander une bière : dans ce cas, ne me viendra pas l’idée de prétendre parler finnois, au risque de passer pour les Dupondt déguisés en costume syldave. C’est la même chose pour la biochimie ou l’anthropologie. A chacun de choisir entre le savoir (ardu), l’avatar hollywoodien (facile), et la suspension de jugement (humble).

Mais gare à confondre vessie et lanterne : il est des personnes sincères qui viennent lors de mes conférences publiques sur « Science et paranormal » justifier les esprits frappeurs par le chat de Schrödinger et des thérapies « quantiques » par la couverture de Science & Vie « La vie serait quantique » (avril 2011). Et pis encore, avec ces pseudo-connaissances est donnée au citoyen l’illusion d’avoir plus de prise sur son monde. Or il n’y a pas de prise dans un deux-pages révélant tout sur le boson de Higgs, ou dans une lévitation de grenouille à la Fête de la science. On amuse la croisière, mais on se garde bien de la faire penser.

Voici mon hypothèse : à faire rêver sur le nombre de gens qui seront (un jour) sauvés par le décryptage du génome humain, qu’on pourra (un jour) guérir en implantant des puces dans le cerveau ou la possibilité de trouver (un jour) une exoplanète viable, on fabrique un type de consentement.

Il ne s’agit dès lors plus d’instruire, mais de communiquer, de légitimer des projets coûteux, et d’éviter la question qui tue : si ces recherches sont faites au nom du public, pour le bien public, et avec l’argent public, pourquoi n’avons-nous, public, aucun levier politique dessus ? Sommes-nous trop bêtes pour discuter, par exemple, des priorités éthiques, comme la recherche de traces d’eau sur Mars, dans un monde où des millions d’individus n’ont pas d’eau potable ou par exemple pour être entendus sur l’impact sociétal des nanotechnologies ? Probablement, à en croire la Commission nationale des débats publics qui, maligne, organise des débats après et non avant le lancement des programmes de recherche.

Aux groupes qui, comme à Grenoble, contestent cette mascarade, les édiles répondent entre deux railleries par… plus de vulgarisation. Fleurissent alors des animations ludiques et pleuvent des financements de thèses sur l' »acceptabilité sociale des nouvelles technologies » : pile ce qu’en 1926 Bernaÿs a nommé propagande. Quant à donner du pouvoir de décision à M. Tout-le-Monde ? Voyons… il n’est pas expert.

Or faudrait-il donc connaître tout des biotechnologies ou de la recherche spatiale pour pouvoir exprimer un choix politique ? Les politiciens votant les crédits ne sont pas experts non plus, loin de là, et les scientifiques eux-mêmes ne le sont que sur un micro-domaine. Il faut voir le statut de la question. Purement scientifique, une embrouille sera certes laissée aux spécialistes. Une controverse sur l’autorisation des OGM en plein champ ? Il s’agit là d’une question non de science mais de modèle de société, et tout quidam, compétent ou non, a le droit d’être entendu. Le référendum sur le traité constitutionnel ne fut pas réservé aux constitutionnalistes, que je sache.

Alors, au lieu de vulgarisateurs, optons pour des émancipateurs – enseignants tournés vers ceux qui quitteront tôt les bancs et non vers l’excellence, journalistes précis et documentaristes exigeants – transmettant de la pensée libératrice et non des connaissances et ouvrant les esprits plutôt que les remplissant. Leur leitmotiv : quelle est la connaissance minimale à transmettre pour qu’une personne puisse faire ses choix en connaissance de cause ? Bien sûr, leurs articles sont généralement denses et longs comme un jour sans pain, leurs films moins riches, donc moins programmés. Si nous, ignares et experts de peu, mutualisons nos capacités critiques en réseaux, accroissons nos exigences et éventons les impostures, les médias ne pourront qu’abandonner leurs produits préformatés, sous peine de disparaître.

Nous pouvons refuser cette monnaie que cols et blouses blanches consentent à la plèbe pour bons et loyaux impôts, cette vulgarisation du consentement, fausse émancipation qui parque l’opinion publique dans une zone où elle n’empiète pas sur la sphère politique. Sinon, sous prétexte de les instruire, les moutons seront bien gardés.

Richard Monvoisin (enseignant-chercheur dans le collectif de recherche transdisciplinaire Esprit critique & sciences (Cortecs), à l’université de Grenoble)