6-7 juin 2011 – Repenser les rapports entre science(e) et philosophie. 3ème colloque des jeunes chercheurs. Joli programme !
Sans doute le dialogue entre science et philosophie n’a-t-il jamais été interrompu depuis l’origine même de l’activité intellectuelle. Il est cependant évident que sa permanence n’est pas synonyme d’une relation claire, unilatérale ou proprement définie, les termes se développant chacun dans des directions variées. Outre la question de savoir ce qu’il faut entendre par « science » (un corps de connaissances, une méthode de recherche, une activité sociologiquement marquée, une idéologie ?), il semble par ailleurs que le lien qui l’unit avec la philosophie soit ambivalent : s’agit-il d’une forme de complémentarité, de dépendance inégale, d’autorité ? En toile de fond, l’enjeu de cette interrogation consisterait bien à mesurer la spécificité de la philosophie et sa possible (relative ?) autonomie.
Depuis le XXe siècle, les sciences s’invitent sans cesse dans les discussions philosophiques de leur temps, ou même, curieusement, font revivre des discussions qui semblaient relativement obsolètes. Cela est particulièrement flagrant dans les débats relatifs à la conscience et à l’identité personnelle qui reposent explicitement les questions bien connues mais un peu oubliées par la philosophie académique, comme celle de la réductibilité (ou de l’irréductibilité) de l’esprit au corps.
Une des questions que nous aimerions poser dans ce contexte est celle qui porte sur la manière dont la philosophie peut utiliser les résultats scientifiques. Comment notre compréhension du langage, l’un des problèmes les plus cruciaux de la philosophie, peut-elle bénéficier des recherches en neurophysiologie et en psychologie cognitive et de développement ? Qu’apprend un philosophe moral des recherches en primatologie ou en psychologie (ou même philosophie) expérimentale ? Ces questions doivent être posées d’autant plus que les méthodologies qui s’imposent à la recherche philosophique et scientifique sont tout à fait différentes. Dès le début du XXe siècle, la philosophie des sciences nous a appris à ne pas être naïfs dans notre conception de la science – comment décliner donc cet héritage théorique avec le regain récent (depuis les années 1970) pour les interprétations philosophiques directes des résultats des sciences empiriques ?
Programme
Lundi, 6 juin 2011
Accueil des participants à partir de 9h00
- 9h45 – Anna Zielinska (Université de Grenoble, PLC), introduction.
Session 1 – Premières interventions – les étudiants en Master
- 10h00 – 10h45 – Eva Marazel, Université de Grenoble 2, « Articulation entre philosophie et science : le cas de la bioéthique. Relation d’autorité de la philosophie sur la science ou bien relation de complémentarité ? »
- 10h45 – 11h30 – Robin Lamarche-Perrin, Université de Grenoble 2, Université Joseph Fourrier, « Intelligence Artificielle et philosophie de l’esprit : dialogues autour de la notion d’émergence »
Pause
Session 2 – Savons nous poser le problème de façon claire ?
- 11h45 – 12h30 – Marion Renauld, Université de Nancy, Archives Poincaré, « Comment faire de la philosophie ? »
- 12h30 – 13h15 – Mathieu Vidal, Institut Jean Nicod, « Raisonnement hypothétique et expériences : pour un retour de la connexion en logique conditionnelle ».
Session 3 – La physique et les mathématiques lues par le philosophe
- 14h15 – 15h00 – Raphaël Sandoz, Université de Genève, « Repenser la mathématisation : un différend méthodologique à l’origine d’une tension entre science et philosophie »
- 15h00 – 15h45 – Régis Catinaud, Université de Genève & Université de Grenoble 2, « Théorie et théorisation en physique »
Pause
Session 4 – Les sciences et les problèmes sociaux
- 16h00 – 16h45 – Julien Blanc, Université de la Méditerranée, Faculté de Médecine, « La qualité de vie liée à la santé : philosophie morale et recherches en santé publique »
- 16h45 – 17h30 – Philippe Descamps, CERSES / CNRS, « Quand la biologie s’immisce dans le droit. Importations, déformations et créations des lois de bioéthique »
- 17h30 – 19h – Intervention de Jérôme Dokic et discussion animée par J. Dokic & Sophie Roux
Mardi, 7 juin 2011
Session 5 – Éthique et sciences sociales
- 9h30 – 10h15 – Florian Couturier, Université de Grenoble 2, « Rapports entre éthique et science dans la pensée de James Rachels »
- 10h15– 11h00 – Nicolas Delon, Université de Picardie Jules Verne à Amiens, CURAPP, « D’un usage modéré des sciences en éthique animale »
Pause
- 11h15 – 12h00 – Sarah Troubé , Université Paris 7-Denis Diderot, « L’interaction de la science et de la philosophie en psychopathologie cognitive : décrire et qualifier la déraison »
- 12h00 – 12h45 – Simon Gouz, Université Claude Bernard – Lyon 1, « J.B.S. Haldane, la philosophie marxiste et les sciences »
Session 6 – Comprendre le langage : philosophie et sciences cognitives
- 14h00 – 14h45 – Delphine Blitman, Institut Jean Nicod / Institut National Polytechnique de Lorraine, « Le rôle de la philosophie face aux découvertes empiriques des sciences cognitives : le cas du langage »
- 14h45 – 15h30 – Guillaume Decauwert, Université de Grenoble 2, « Le discours du logicien chez Frege et Wittgenstein, entre science et philosophie »
Pause
- 15h45 – 16h30 – Pierre Fasula, Université Paris I, EXeCO, « Philosophie, mathématiques et psychologie chez Wittgenstein ».
- 16h30 – 18h00 – discussion de clôture par Denis Vernant et Denis Perrin
Lieu: salle des colloques du BSHM (Bâtiment des Sciences de l’Homme et Mathématiques), 2e étage (Campus universitaire, tram B & C, arrêt : Bibliothèques Universitaires)