Le sophisme est un raisonnement qui n’est logiquement correct qu’en apparence. Il se distingue des paralogismes dans le sens où il est volontairement fallacieux, conçu avec l’intention d’induire en erreur.
Non sequitur
« qui ne suit pas les prémisses »
Ce raisonnement est un syllogisme, où deux prémisses composent une logique pour aboutir sur une conclusion valide. C’est le principe d’énoncés très connus tel que :
- Tous les hommes sont mortels
- Socrate est un homme
- Donc Socrate est mortel
Méthode : tronquer un raisonnement logique du type :
- Si A est vrai, alors B est vrai
- Or B est vrai,
- Donc A est vrai.
Ou l’inverse :
- Si A est vrai, alors B est vrai
- Or A est faux,
- Donc B est faux.
Dans le sophisme Non sequitur, la conclusion est tirée de deux prémisses qui ne sont pas logiquement reliées, même si elles peuvent êtres vraies indépendamment l’une de l’autre. On crée alors l’illusion d’un raisonnement valide.
Exemples :
– Le monde est d’une prodigieuse perfection, à l’image de l’œil humain.
– Il est fort probable qu’une intelligence supérieure soit en jeu dans l’élaboration de l’univers. Le hasard ou une quelconque théorie de l’évolution des espèces ne peuvent donc être les seuls responsables de cette perfection.
– Tous les consommateurs d’héroïne ont commencé par le haschisch. Tu fumes du haschisch, donc tu vas finir héroïnomane.
– Française des Jeux : 100% des gagnants auront tenté leur chance. décomposé en non sequitur: tous ceux qui ont gagné ont joué. Donc si tu joues, tu gagnes
– On m’a dit « Si tu ne manges pas ta soupe, tu finiras au bagne », or je mange ma soupe, donc je n’irai pas au bagne.
Exemple amusant dans Sacré Graal des Monty Python :
– Les sorcières brûlent ; On brûle également le bois: Donc les sorcières sont faites en bois.
– Les sorcières sont faites en bois ; Le bois flotte, comme les canards : Donc si une personne pèse le même poids qu’un canard, c’est bien une sorcière !
Exemple dans la BD de Bourgeon Les passagers du vent, T3 – le comptoir de Juda.
Exemple plus compliqué:
Freud déclarant dans son auto-présentation que la psychanalyse est le contenu de sa vie, et d’autre part que son travail s’inscrit dans l’esprit du nouveau judaïsme, on est alors tenté de faire un amalgame entre le personnage de Freud, le Freudisme, la psychanalyse et le judaïsme. Il y a donc un suspicion permanente d’un antisémitisme dissimulé dans la critique du freudisme :
– Vous critiquez la psychanalyse freudienne. Freud était juif, vous êtes donc antisémite.
En avril 2010, Élisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse, tient un propos similaire dans une interview au Nouvel Observateur. « Il y a bien souvent en France une jonction inconsciente entre antifreudisme, racisme, chauvinisme et antisémitisme, fondée sur la haine des élites et le populisme […] Les éternels complots et affabulations attribués aux psychanalystes sont douteux : on voit l’œil, la main et le nez de Freud partout… »
Lecteur audioUn extrait du developement de Michel Onfray sur ce sophisme (2mn15′)
Lecteur audioDéveloppement entier (17mn12′)
N’hésitez pas à nous proposer des compléments ou du matériel illustrant ce sophisme.