De la zététique, sur Radio Suisse Romande – Juin 2011

altIntroduction radiophonique à la zététique par Fabrice Neyret, de l’Observatoire zététique, sur Radio Suisse Romande. C’était le 2 juin 2011.

Fabrice Neyret introduit ici très clairement un certain nombre de paramètres importants dans l’investigation des affirmations extraordinaires. Il explique en quoi la dénomination même des disciplines en question (faut-il dire « paranormal », « pseudo-sciences » ?) est délicate, tout autant que la démarche auprès des personnes qui affirment détenir un don ou une capacité surnaturelle.

On peut l’écouter ici : et télecharger l’émission ici ou .

On regrettera peut-être une ou deux formules rapides, dont le manque de nuance est probablement dû aux coupes du journaliste – rappelons qu’il s’agit de 15mn de paroles sur 2 heures de discussion.

  • La « loi des séries » : soyons rétifs à utiliser ce terme, car il ne s’agit pas d’une loi à proprement parler – même si l’amoncellement successifs d’événements rare se décrit mathématiquement – mais d’un mélange de biais de confirmation, de négligence de la taille de l’échantillon, de l’effet râteau et de la croyance en une homogénéité du hasard (sur ce sujet, voir Bronner (2007), dans Bibliotex Pour démarrer).
  • « Le cerveau humain n’a pas du tout été optimisé pour fabriquer des théories qui marchent (…) ». Entre habitués de la théorie de l’évolution, cette formulation n’a pas de conséquences, mais pour le grand public, soyons méfiants avec cette manière de parler qui instille l’Intelligent Design : le cerveau humain n’est pas optimisé ! Seuls ont survécu (et se sont reproduits) les individus qui possèdent un cerveau comme celui-là. Dire « Le cerveau humain n’est pas du tout performant pour fabriquer des théories qui marchent (…) » est une formulation moins ambigüe..Pour une introduction à la réflexion évolutionniste de la rationnalité / irrationnalité, voir l’interview de Guillaume Lecointre, question 8.

Enfin, minime, sauf pour les socio-anthropologues de la croyance :

  • Parler du « statut social [du guérisseur] dans le village » laisse penser à tort que les praticiens de l’étrange sont tous d’extraction villageoise, ce qui n’est pas systématiquement le cas – il y a une forte pratique citadine.
Richard Monvoisin