CorteX_G.Bronner

Matériel audiophonique de Gérald Bronner

CorteX_G.BronnerGérald Bronner est Maître de Conférences à l’université de Strasbourg. Au corteX, nous nous servons allègrement de ses ouvrages, entre autres « L’inquiétant principe de précaution » et « L’empire des croyances » qui est étrangement proche de ce que nous faisons dans nos enseignements. Ses ouvrages sont aussi clairs que ses interventions publiques.
Ci-dessous, quelques « trouvailles » radiophoniques, extraites d’émissions de 2011.

On pourra également visionner ici une conférence sur le thème « Principe de précaution ou décisions raisonnées ? »


 

Y sont abordés entre autres :

– le succès des théories du complot (11 septembre entre autres) et leur taux de pénétration dans diverses sociétés

– les mécanismes de la rumeur

– une analyse darwinienne de la rumeur (proche de la théorie des mèmes)

– une lecture statistique des pareidolies

C’est un excellent extrait de près de 30 minutes, qui fait un large écho à son livre Vie et mort des croyances collectives, Hermann (2006).

Note : G. Bronner cite une doctorante qui travaillait avec lui : il s’agit probablement de Romy Sauveyre, que nous connaissons – et dont la thèse est un monceau d’informations.

Deux ouvrages sont annoncés :

  • BRONNER Gérald et SAUVAYRE Romy (dir.) (2011), Le Naturalisme dans les sciences sociales, Paris, Hermann, 388 pages (sous presse, 17 novembre 2011). Consulter la 4e de couverture
  • SAUVAYRE Romy (2012), Croire à l’incroyable, Paris, Presses Universitaires de France (version remaniée de la thèse de doctorat, à paraître)
  • 18 mai 2011 dans « Du grain à moudre« , sur France Culture avec Brice Couturier et Lise Tourret

Le thème était « Peut-on guérir du fanatisme ? ». L’émission en tant que telle n’a pas suscité notre enthousiasme, ne serait-ce que parce que la définition du fanatisme n’est pas précisé, ou porte une forte connotation morale péjorative (cf effet impact).
J’ai (RM) trié les extraits de Gérald Bronner (à venir)
 
Pour vérifier mon travail de coupe, on pourra écouter l’émission complète ici :

RM

CorteX_normalite

Matériel pédagogique sur la normalité

Qu’est-ce qui est « normal » ? Normal par rapport à quelle norme ? Vis-à-vis de quelle pathologie ? De quelle folie ? Normal par rapport à quel « para-normal » ?
Le mot norme est assez complexe à appréhender. Il m’arrive d’interroger les étudiants sur ce qui est « normal », afin de bousculer les normes enfouies ou non avouées, les leurs ou les miennes. Hétérosexualité, vie de couple, travail, labeur, logement, papiers, emploi, santé mentale, etc. du côté de la norme. Homosexualité, transsexualisme, refus du travail, sans logement, sans papier, chômeur, et folie, etc. du côté hors-norme.
Je regrouperai ici avec mes collègues quelques documents pouvant aider l’enseignant à questionner ces normes.

Normalité & folie

Emission passionnante que Histoire de l’Hygiène volet 3, de la Fabrique de l’histoire du 5 octobre 2011. Débat historiographique sur les débuts de la psychiatrie au 19ème siècle, avec Laure Murat (professeure au département d’études françaises et francophones de l’Université de Californie-Los Angeles) et Aude Fauvel (docteure en histoire, Institut Max Planck d’Histoire des Sciences de Berlin).

Ce document est intéressant à plus d’un titre. Il écorne un brin Michel Foucault sur sa méthodologie, ses « manipulations d’archives », sur le caractère français de son histoire de la folie, différente par exemple de la belge ou de l’anglaise. et  ce qui est rare (voir une critique de M. Foucault ici). On y aborde la question des techniques employées envers les « fous », la ruse, la violence, les bains froids, les sangsues, ainsi que l’organicisme naissant, c’est-à-dire la recherche d’un organe ou d’une zone propre au génie et à son pendant soi-disant négatif, la folie.

Je (RM) sais à quel point les modes, notamment technologiques, jouent un rôle dans la composition des « délires » courants d’une époque (pensons aux actuelles abductions, ou enlèvements par des soucoupes volantes). Je ne savais pourtant pas du tout que se prendre pour Napoléon avait pu être aussi répandu dès le retour des cendres en France (1840), et j’ai appris que le magnétisme animal, curatif, avait eu un rôle géopolitique, les Anglais ayant semble-t-il cru que les Français leur nuisaient à distance. L’émission est émaillée d’archives écrites de la clinique du Docteur Blanche.

Chose remarquable, Laure Murat, contrairement à d’autres tout aussi cléments qu’elle avec la psychanalyse, n’en fait pas des tonnes. Certes,CorteX_Laure_Murat_Napoleon un ou deux termes typiques (comme délire) lui échappent parfois. Alors gageons que son livre appartiendra, comme ses interventions, plus volontiers à l’histoire qu’à la verbiate psychanalytique.

Laure Murat, L’homme qui se prenait pour Napoléon : pour une histoire politique de la folie, Gallimard, 2011. Nous le lirons bientôt.

Normalité & habitat

Le Diogène des Baronnies – documentaire de Mehdi Ahoudig et Vincent Abouchar – Sur les Docks, France Culture, 26 avril 2011.

Écoutez ici :

Téléchargez là.

Description :

« Le village de Buis-les-Baronnies est situé en Drôme provençale. Christian Guienne y vivait depuis plus de cinquante ans. Il n’était pas rare de croiser cet homme, à la nuit tombée, tirant un chariot dans lequel il ramassait toutes sortes d’objets et d’ordures qu’il récupérait dans les poubelles. Atteint du Syndrome de Diogène, qui se traduit par la manie d’entasser jusqu’à réduire son espace de vie à presque rien, il possédait une maison dans le village et des terres sur lesquelles il entreposait ses trouvailles.
Dans le village, il était accepté par le reste de la population et  était même considéré comme une figure de Buis-les-Baronnies, jusqu’à ce que cette manie rende ses conditions de vie critiques, et que sa tutelle et la municipalité le placent d’office à l’hôpital psychiatrique de Montélimar, fin octobre 2009.
Le 30 décembre de cette même année, il décède là-bas d’un arrêt cardiaque. Le village est choqué par cette nouvelle. Certains dénoncent le refus de la mairie d’accepter la différence, d’autres considèrent que Christian Guienne vivait dans l’insalubrité. Les habitants sont divisés, la polémique grandit.
Quelles relations cet homme entretenait-il avec le reste de la population ? A quel moment sa marginalité est-elle devenue intolérable, pathologique ? Comment les villageois, les proches, les institutions, la médecine abordent-ils la question des frontières entre la norme, la marge, la pathologie ? »

 

(A finir) Ressources sur l'homosexualité et le LGBT

 

A l’instar de la question du genre et de celle du racisme, voici un sous-ensemble de ressources consacrée à l’homosexualité et à la question transversale Lesbienne-Gay-Bi-Trans ou LGBT (désignant les homosexuel-les, les bisexuel-les et les transsexuel-les). Ces ressources ont été utilisées lors de Midis Critiques et de cours pour éducateurs ou travailleurs sociaux. Chaque fois que nécessaire, nous préciserons le mode d’emploi ou l’angle d’approche que nous avons choisi.

(Coordination Richard Monvoisin)

Louis-George Tin et la question du droit LGBT bafoué en France… d’outre mer.

Emission de France Inter du 28 août 2011.  ftp://cortecsftp@cortecs.org/cortecs.org/wp-content/uploads/2013/05/CorteX_Louis-George_Tin_LGBT_outre-mer_26.08.2011.mp3

CorteX_Frederick_Douglass

TP corrigé – Grand jeu de recherche de la source de l'information – l'homme noir

Nous vous proposons une collection de travaux pratiques simples à usage des élèves ou étudiants souhaitant se former à la recherche de la source d’une information, d’un concept ou d’une rumeur. Parmi ces TPs, celui-ci :
Quel « poète africain-américain » a dit, dans les années 50, que « Si le Noir n’est pas capable de se tenir debout, laissez-le tomber. Tout ce que je vous demande, c’est de ne pas l’empêcher de se tenir debout. » ?
Pour d’autres TPs, retourner ici.

 


 
Cette citation est le coeur (et le titre) d’un article paru le 6 octobre 2011 sur Rue 89, intitulé

« Si le Noir n’est pas capable de tenir debout, laissez-le tomber »

et signé Venance Konan.
Dans le corps de l’article, on trouve ce passage :

Pour ma part, je répondis en citant un poète africain-américain qui, dans les années 50, avait dit :

« Si le Noir n’est pas capable de se tenir debout, laissez-le tomber. Tout ce que je vous demande, c’est de ne pas l’empêcher de se tenir debout. »

Qui dit poète afro-américain dit langue anglaise probable. Par conséquent je tente « citation » (en anglais quotation) avec Black stand et fall. En 1 minute 30 environ je tenais la citation d’origineCorteX_Frederick_Douglass, qui n’émane ni d’un poète, ni dans les années 50.

C’est l’homme politique abolitionniste et ancien esclave Frederick Douglass, qui a écrit ça en 1865 (soit une erreur de 85 ans) :

In regard to the colored people, there is always more that is benevolent, I perceive, than just, manifested towards us. What I ask for the negro is not benevolence, not pity, not sympathy, but simply justice. The American people have always been anxious to know what they shall do with us… I have had but one answer from the beginning. Do nothing with us! Your doing with us has already played the mischief with us. Do nothing with us! If the apples will not remain on the tree of their own strength, if they are worm-eaten at the core, if they are early ripe and disposed to fall, let them fall! … And if the negro cannot stand on his own legs, let him fall also. All I ask is, give him a chance to stand on his own legs! Let him alone! … your interference is doing him positive injury.

(dans « What the Black Man Wants » — speech in Boston, Massachusetts, 26 janvier 1865)

J’ai écrit à l’auteur pour l’informer de ma recherche, et pour lui dire ce que je pensais du journalisme rapide, médiocre et non sourcé.

Il en va de notre autodéfense de se protéger de ces articles où la qualité de base n’est pas respectée.

 

Richard Monvoisin

CorteX_Einstein

Atelier technique du grand jeu de recherche de la source de l’information

Une phrase tirée de son contexte n’a pas beaucoup de sens en soi ; mais une phrase seulement étayée par la qualité de son auteur doit éveiller notre méfiance. Il y a plusieurs techniques pour dénoncer les arguments d’autorité. En voici une assez ludique : chercher la source ! 

Une manière stimulante d’amener des étudiants à fouiller les ressources bibliographiques en ligne et à vérifier l’information est de leur soumettre une citation fausse, sans le leur dire, et leur en demander l’origine (livre, chapitre, page, année).

J’ai fait plusieurs essais de ce genre, lors des cours d’auto-défense intellectuelle, comme « énigme à résoudre » pour le cours suivant. Je présente la chose comme suit :

1. Einstein aurait défendu l’astrologie. Pouvez-vous retrouver la source de cette information ? Est-elle fiable ?CorteX_Einstein

2. La citation exacte est  : « L’astrologie est une science en soi, illuminatrice. J’ai beaucoup appris grâce à elle et je lui dois beaucoup. Les connaissances géophysiques mettent en relief le pouvoir des étoiles et des planètes sur le destin terrestre. À son tour, en un certain sens, l’astrologie le renforce. C’est pourquoi c’est une espèce d’élixir de vie pour l’humanité.

3…. mais elle n’est pas d’Einstein, Elle provient du Calendrier Astrologique de Huter, (Huters astrologischer Kalender) de 1960. Or Einstein est mort en 1955.

4. Actuellement, l’astrologue française Élisabeth Teissier est la principale propagandiste de cette citation, « même si », comme l’explique Denis Hamel dans le Québec Sceptique (N°57, p 31, téléchargeable ici), « elle est prévenue depuis longtemps de son origine douteuse« . Elle s’en est servi dans sa controversée thèse de doctorat, sans soulever de question particulière dans son jury (voir ici et pour plus d’informations).

Einstein écrivit par contre ceci : « Autrefois, il ne me serait pas venu à l’esprit qu’on s’arracherait pour les noter chacune des banalités que je pourrais prononcer dans mon quotidien. Avoir su, je me serais recroquevillé encore plus dans ma coquille » . (Cité par Alice Calaprice dans The Quotable Einstein, p. 13, extrait d’une lettre du 25 octobre 1953 à Carl Seelig, Archives Einstein 39-053.) Se serait-il douté qu’on noterait même ce qu’il n’a pas dit… et qu’on en ferait des outils critiques ?

Nous avons reproduit plusieurs fois ce type de sollicitation pédagogique, avec entre autres :

  • André Malraux : « Le XXIe siècle sera religieux / spirituel / mystique ou ne sera pas. »
  • Albert Einstein (encore) : « Si l’abeille disparaît, l’humanité en a pour quatre ans à vivre. »

Parfois, la citation est apportée sur un plateau par un-e étudiant-e.

Dernière en date : Einstein (encore) aurait soutenu la Fraternité Blanche Universelle, notamment son fondateur Peter Deunov dans une célèbre citation. Est-ce vrai ? A vous de jouer…

Pour s’entraîner, on trouvera ici une collection de travaux pratiques simples à usage des élèves ou étudiants souhaitant se former à la recherche de la source d’une information, d’un concept ou d’une rumeur.

Vous aussi avez d’autres citations à proposer ? Ecrivez-nous.

Richard Monvoisin
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Le Mur ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme

La question de l’autisme et des surinterprétations de cette gamme de syndromes est l’objet de nos préoccupations et de nos enseignements (1). Contre toute attente, notre matériel pédagogique sur le sujet vient de s’étoffer d’un seul coup, avec un travail tout à fait majeur : « Le Mur, ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme« , de Sophie Robert.


Et tout aussi vite, il a été retiré par décision de justice !
Ne vous étonnez pas de ne pas voir les vidéos en ligne, c’est indépendant de notre volonté.
Quelle que soit la décision de justice finale,
1) la controverse sur l’hégémonie de techniques psychanalytiques pseudoscientifiques dans le soin de l’autisme (et ailleurs) n’est pas éteinte, et
2) nous souhaitons continuer à utiliser ce documentaire car il est une véritable sonde dans le vécu des autistes et proches d’autistes.

Pour toute question sur ce sujet, écrivez-nous : contact@cortecs.org


Sophie Robert a travaillé pour le collectif Autisme sans Frontières en réalisant le documentaire « Le Mur ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » avec Océan Invisible Production. Une trentaine de pédopsychiatres et psychanalystes français ont été rencontré, pour qui « il y a beaucoup à voir entre autisme et psychose ». Pour les psychanalystes interrogés, l’autisme pourrait être la conséquence d’une dépression maternelle, d’une mauvaise relation avec l’enfant, voire d’un refus de l’apport masculin pour la conception (2). Certains parlent de mère « psychogène »,CorteX_Autisme_LeMur_Danon_Boileau de « stade de folie transitoire » de la mère, voire de « désir incestueux »…Que font les psychanalystes devant un enfant autiste ? « J’en fais très peu, j’attends qu’il se passe quelque-chose », dit l’un. « J’essaie d’apprivoiser l’enfant, je me tiens en retrait », dit un autre.
Ce documentaire laisse la parole à des psychanalystes très connus, notamment les Pr. Delion ou Golse, responsables et chefs de service dans de grands hôpitaux de France et met en lumière l’extraordinaire imposture de l’approche psychanalytique de l’autisme, pourtant archi-présente dans les milieux de la psychiatrie, du soin et du travail social.

Le voici. Même les habitué-es risquent de tomber de leur chaise.

Partie 1 : [vimeo 28297548]

Partie 2 : [vimeo 28304221]

Partie 3 : [vimeo 28312069]

Bonus : interview de Monica Zilbovicius, psychiatre, directeur de recherche à l’INSERM.

Bonus 1 : [vimeo 28396329]

Bonus 2 : [vimeo 28403514]

Nous l’avons vu fin septembre 2011, et nous avons déjà exploité un extrait (3) avec D. Laumet et N. Gaillard lors de la formation Travail Social & Esprit Critique.

Nous ne pouvons qu’encourager toute personne touchée de près ou de loin par le problème de l’autisme à regarder ce documentaire. Bien sûr, il y a des critiques de montage à faire, des coupes, des plans musicaux sur les enfants, l’utilisation d’un seul sujet pour soutenir la thérapie comportementale et ses différentes méthodes, mais cette plongée dans l’idéologie gomme ces quelques défauts, et fait de ce reportage un véritable outil critique pour l’enseignement.
Nous avons proposé à Sophie Robert (dont on écoutera une excellente interview ici) de venir présenter son film à l’université de Grenoble, puisqu’aucune chaîne ne souhaite diffuser son documentaire. Elle viendra le 30 novembre 2011. Préparez vos calepins.
Accessoirement, se prépare semble-t-il une demande d’interdiction :
Selon Rue89 (4 novembre 2011)

« (…) Face caméra, les psys assument le côté « politiquement incorrect » de leur discours. Mais une fois qu’ils voient le film, trois d’entre eux s’étranglent. Ils saisissent le tribunal de grande instance de Lille, qui nomme un huissier aux fins de faire saisir les rushes.

Leur but n’est toujours pas clair, Me Christian Charrière-Bournazel, leur avocat, n’ayant pas répondu à nos sollicitations. Mais, selon l’ordonnance sur requête que Rue89 a pu consulter, ils semblent préparer une demande d’interdiction :

  • « les rushes confirmeront que leurs propos ont été dénaturés », est-il écrit. Les saisir empêchera la réalisatrice de les « détruire afin d’échapper à toute interdiction judiciaire dont pourrait être frappée son film et plus généralement à toute action en responsabilité » ;
  • ils reprochent à Sophie Robert de s’être « présentée comme journaliste alors qu’elle est gérante de société de production » : ils oublient qu’il n’est pas besoin d’avoir la carte de presse pour réaliser un documentaire en qualité d’auteur ;
  • ils « ont découvert avec stupéfaction que leurs interviews avaient été coupées et défigurées aux fins d’un film partisan » : les coupes font partie du travail normal de documentariste, et leur choix relève de la liberté d’expression ; il n’est pas rare qu’un film d’auteur assume un parti pris ;
  • ils estiment que « la pensée et les propos des intervenants sont réduits et déformés par le sens des commentaires » : rien n’interdit le commentaire de porter sur des interviews, voire de prendre leur contrepied ;
  • ils se disent « piégés » dans un film qui ne serait pas, à leurs yeux, un documentaire mais « une entreprise polémique destinée à ridiculiser la psychanalyse au profit des traitements cognitivo-comportementalistes (TCC) ».

« A​tteinte au secret des sources des journalistes »

La réalisatrice, qui ne veut pas que les plaignants croient qu’elle a « quelque chose à cacher », a retranscrit les trois heures d’interviews avec les trois psychanalystes qui la poursuivent (Esthela Solano Suarez, Eric Laurent et Alexandre Stevens, membres de l’Ecole de la cause freudienne).

Elle vient de transmettre à l’huissier un DVD avec des images originales, brutes, des interviews avec les timecodes (marquage temporel) « afin qu’ils voient bien que, techniquement, il n’y a pas de coupe inopinée dans les séquences ».

Selon son avocat Me Benoît Tritan, demander les rushes est une « atteinte au secret des sources des journalistes » protégé par la loi du 4 janvier 2010.

L’avocat a saisi le juge en référé afin de faire annuler l’ordonnance initiale ; une audience est prévue le 15 novembre au TGI de Lille. Pour Me Titran :

« Le travail a été réalisé de façon loyale, comme en attestent les autorisations de tournage, leurs propos ont été parfaitement respectés et il n’y a aucune atteinte à la probité, sinon ils auraient poursuivi en diffamation. »

Sophie Robert met à disposition le document de son assignation en justice demandée par l’Ecole de la cause freudienne ainsi que l’appel à souscription pour la création d’une série documentaire en 3 volets sur la psychanalyse.
Brigitte Axelrad a également écrit sur ce film un article, qui sera publié dans le prochain numéro (299) de la revue SPS (Science et pseudo-sciences) avec une mise à jour rapportant l’issue du procès.altSur les antennes de la RTBF Jaques Van Rillaer évoque l’assignation en justice ainsi que les procédés douteux de l’école de la cause freudienne.

Voici l’interview de Sophie Robert dans le magazine de la santé sur France 5, le 20/11/2011.
[dailymotion id=xmmck9]
Merci à Carole Contaut, du collectif Autisme Infantile de nous avoir informés.

Vous souhaitez nous faire part de vos impressions ? Ecrivez-nous.
Richard Monvoisin


(1) N. Gaillard a fait plusieurs conférences portant sur l’imposture Bettelheim (voir note 2). J’ai pour ma part introduit dans mes cours d’autodéfense intellectuelle la notion de « mère-frigidaire » comme cause de l’autisme comme exemple d’élaboration de pseudo-science idéologique à consonance sexiste. N. Gaillard, G. Reviron et moi avons eu maintes fois l’occasion de pointer les dérives psychologiques et sexistes autour du freudisme, entre autres avec nos collaborateurs J-L. Racca, B. Axelrad, J. Van Rillaer. En 2007, j’avais également planché avec un groupe d’étudiants (Cécile Pinsart, Cédric Rios et Mathilde Daumas) sur la « théorie » des enfants Indigo et leur utilisation de l’autisme (voir les notes de Prevensectes sur le mouvement Kryeon).

(2) Bruno Bettelheim était convaincu, alors même que les preuves s’accumulaient contre sa théorie, que l’autisme n’avait pas de bases organiques mais était dû à un environnement affectif et familial pathologique. (…) Voir Bettelheim B., La forteresse vide, l’autisme des enfants et la naissance du moi, Gallimard, 1969. Pour un début de critique, voir Ian Hacking, Philosophie et histoire des concepts scientifiques, sur le site du Collège de France, p. 391 et pour aller plus loin, on lira Richard Pollack, Bruno Bettelheim ou la fabrication d’un mythe, les Empêcheurs de penser en rond (2003). Un autre trop rare livre critique de Bettelheim est également paru sous la plume de Peeters, La forteresse éclatée (1998) ».

CorteX_Autisme_LeMur_Loison_crocodile(3) Il s’agit de l’incroyable série d’extraits de la pédopsychiatre Geneviève Loison, tellement frappante que des parents d’enfants autistes ont lancé une campagne « Un crocodile pour Geneviève ».

(4) Petite mise au point de Mikael Molet de l’Université de Lille :

La thérapie comportementale repose sur les principes du conditionnement classique et du conditionnement opérant. On parle alors d’analyse appliquée du comportement. Celle-ci repose sur l’analyse fonctionnelle qui peut se résumer par la formule « quelle est la fonction du comportement ? » Les méthodes TEACCH et PECS, par exemple, sont des techniques d’apprentissage qui peuvent être utilisées dans l’analyse appliquée du comportement, selon les besoins de l’enfant et les objectifs fixés.

CorteX_marteau-justice

Métaphore juridique et "loi" en science

CorteX_marteau-justiceLoi, interdiction, violation…La métaphore juridique est un grand classique du relativisme cognitif, car elle laisse penser que la science fonctionne selon des juges et des parties qui remportent l’adhésion par une sorte de consensus démocratique, au nom d’un libéralisme philosophique un peu galvaudé. La contestation d’une pseudoscience y est vécue comme un refus liberticide du pluralisme « politique » que devrait représenter la science. Si la science comme technopolitique mériterait de suivre des parcours démocratiques plus clairs, la science comme démarche, elle, ne fonctionne pas à la majorité.

Par ces métaphores, nous sommes directement projetés dans le relativisme de Feyerabend qui déclarait en des phrases aussi célèbres que fausses :

« L’unanimité dans l’opinion peut convenir à une Église, aux victimes terrorisées ou ambitieuses de quelque mythe (ancien ou nouveau) ou aux adeptes faibles et soumis de quelque tyran. Mais la variété des opinions est indispensable à une connaissance objective. Et une méthode qui encourage la variété est aussi la seule méthode compatible avec des idées humanistes » (Feyerabend P., (1998) Contre la méthode, esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance, (1979) Seuil p. 46 et p. 348).

C’est une métaphore fréquemment utilisée, notamment dans les cas de pseudo-médecines. Elle dénature totalement la démarche scientifique, qui valide une théorie non sur la majorité des avis, mais sur l’adéquation des résultats avec la prédiction.

Le terme « loi » est la jauge de cette métaphore, puisqu’il entremêle dans la culture française l’acception « loi physique », immuable, axiomatique de la Nature et « loi » humaine, construite dans le cadre d’un groupe social, et renégociable. La métaphore est extrêmement dangereuse. Des auteurs célèbres du postmodernisme comme Stengers jouent sur ce registre en encourageant à « enfreindre la loi », à passer les « infractions » et à se départir des « jugements » quasi-pénaux des physiciens (1), ceci non pour flatter une sympathique désobéissance civile mais pour montrer que les savoirs scientifiques ne sont que des conventions humaines,

« relevant quasi exclusivement de luttes de pouvoir, dans lesquelles la pertinence des théories scientifiques débattues n’aurait que peu d’importance (…) Une science qui se targue de posséder la seule méthode correcte et les seuls résultats acceptables est une idéologie, et doit être séparée de l’État et particulièrement de l’éducation. On peut l’enseigner, mais uniquement à ceux qui ont décidé d’adopter cette superstition particulière. » (2)

 

Nous sommes dans l’anti-rationalisme et le relativisme cognitif le plus granuleux. Malheureusement, ces menaces échappent généralement aux concepteurs de médias. Un simple exemple peut être pris par l’une des ces annonces jouant sur les deux registres : la résistance électrique abolie, lit-on. La vraie question est : par quelle cour de justice ? (voir aussi « la violation de la vitesse de la lumière »)

Tiré de Pour une didactique de l’esrpit critique, de Richard Monvoisin, 4.4.4.7 la métaphore juridique.

 

 La résistance éléctrique abolieCorteX_Loi_resistance_abolie

(1) Stengers I., (1997) Cosmopolitiques, La découverte.

(2) Mulet-Marquis C., (2007) Postmodernisme antirationnel chez Isabelle Stengers, in Athané F., Guinet É., Silberstein M. (Dirs.), Matières premières N°2, émergence et réduction, éd. Syllepse, p 318.

CorteX_feminisme

Émissions féministes pour comprendre les questions de genre

CorteX_feminismeLe nombre d’émissions consacrées à la question du genre, du féminisme, de l’antisexisme, des question LGBT (Lesbienne-Gays-Bissexuel-les-Transgenres) et à plus forte raison des contre-cultures Queer sont très rares. Voici quelques antennes ouvertes à disposition pour tout esprit curieux souhaitant aiguiser son sens critique.

Un certain nombre des radios suivantes se sont mises en réseau : le réseau « RADIO RAGEUSES« .


Sur Grenoble

Cas libre : émission de radio libre antenne au ton doux et très accessible sur l es questions des corps, des amours, des sexualités « sans tabou ni jugement ». En direct tous les jeudis, de 20h à 21h sur Radio Kaléidoscope 97 FM (Grenoble) et téléchargeable sur Internet.

Dégenrée : émission de radio au ton plus raide, revendiquée « meufs-guines-trans’, bourrée d’infos mais au style parfois rédibitoire. 18h30 à 20h les 2ème et 4ème mercredis du mois (rediffusion les lundis suivants à 19h) sur Radio Kaléidoscope 97 FM (Grenoble). On pourra écouter ou télécharger d’anciennes émissions en ligne. Contact :  degenree[AT]pimienta[POINT]org

Sur Paris

Femmes libres : émission créée en 1986 et emmenée par Nelly sur Radio libertaire le mercredi, de 18 h 30 à 20 h 30 ; ton doux Podcastable.

Les femmes, toute une histoire : émission de France Inter, avec les moyens qui vont avec et donc des invitées assez « select » parfois. Ton égalitariste, accessible à tou-tes. Podcastable.

Sur Marseille

Le complot des cagoles : émission tous les 1ers mercredis du mois sur la radio militante marseillaise Radio Galère (88.4 FM) portée par le Collectif des Pétroleuses.

Sur Saint-Etienne

Rien à signaler : émission un mercredi sur deux de 20h à 21h sur radiodio.org, ou à Saint-Etienne (89.5 FM) rienasignaler@herbesfolles.org

Sur Lyon

Martine, Lilith et les autres : le vendredi de 17h à 18h une semaine sur deux, en alternance avec On est pas des cadeaux, une émission transpédégouine et leurs allié-e-s déviant-e-s., sur Radio Canut FM (102.2 FM).

Sur Toulouse

Voy’elles : le mercredi 21h-22h30, sur Canal Sud (92.2 FM).

 

Vous en connaissez d’autres ? Ecrivez-nous.

Grand merci à Sophie Sinsard et M. !

Richard Monvoisin

CorteX_Emc2_Matus

A décortiquer – Relativité : Einstein contredit par des chercheurs du CNRS

Voici de la matière pédagogique pour illustrer l’effet Peau de l’ours auprès de journalistes scientifiques un peu trop friands de cet effet d’annonce.


  • Ci-dessous, l’article du Figaro du 23 septembre 2011.
  • En cliquant ici, l’analyse de cet article.
  •  

Objectif pédagogique : tenter d’en faire l’étude soi-même avant de regarder l’analyse du CorteX.


Relativité : Einstein contredit par des chercheurs du CNRS

Par Cyrille Vanlerberghe

CorteX_Einstein_equation

 

 

 

 

Albert Einstein (janvier 1931). Crédits photo : AP/ASSOCIATED PRESS

Des chercheurs du CNRS ont montré que des particules sont capables de voyager plus vite que la lumière.

«Si c’est vrai, c’est une véritable bombe pour la physique, c’est une découverte comme il en arrive tous les siècles», commente Thibault Damour, grand spécialiste de la relativité d’Einstein à l’Ihes (Institut des hautes études scientifiques à Bures-sur-Yvette). La raison de cette effervescence est simple: une équipe de chercheurs de l’Institut de physique nucléaire de Lyon a montré que des neutrinos «superluminiques», des particules très légères, sont capables de voyager plus vite que la lumière. Un phénomène tout simplement impossible d’après la théorie de la relativité restreinte d’Einstein, qui définit la vitesse de la lumière comme une limite infranchissable pour tout objet doté d’une masse. Si les mesures de Dario Autiero et de ses collègues du CNRS à Lyon sont justes, c’est toute la physique moderne qui est à revoir. Les conséquences seraient tellement importantes que tous les spécialistes se veulent prudents et demandent que l’expérience soit reproduite ailleurs, avec une autre équipe, avant de jeter d’un coup à la poubelle tout le travail d’Einstein sur la relativité.

 

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Malgré cela, le travail des chercheurs français paraît très solide. Il a résisté à six mois de vérifications par des collègues extérieurs appelés à la rescousse pour tenter de découvrir un biais, une erreur dans l’expérience. «C’est si énorme qu’on a la trouille de s’être trompés quelque part, explique Stavros Katsanevas, directeur adjoint de l’IN2P3 (l’institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS). Depuis les premiers résultats, en mars dernier, nous avons fait des vérifications au niveau du CNRS, puis après au niveau de l’expérience internationale Opera, qui travaille sur le détecteur de neutrinos. On n’a rien trouvé, et comme l’information commençait à fuiter, on a décidé de la rendre publique maintenant.»

Un décalage infime

La violation de la vitesse de la lumière a été observée sur un faisceau de neutrinos, des particules ultralégères qui n’interagissent presque pas avec la matière, produits par l’accélérateur du Cern, près de Genève, et détectés sous la montagne du Gran Sasso, dans les Apennins, au centre de l’Italie. On s’attendait à ce que les neutrinos traversent sans encombre les 731 kilomètres de croûte terrestre qui séparent les deux installations scientifiques à une vitesse proche de celle de la lumière, soit un trajet d’au moins 2,5 millièmes de seconde. Les neutrinos sont des particules élémentaires presque insaisissables produites en d’immenses quantités par les réactions nucléaires, comme celles qui se produisent dans les centrales nucléaires ou au cœur du Soleil. Chaque seconde, 65 milliards de neutrinos émis par notre étoile traversent chaque centimètre carré de la surface terrestre, et seulement 1 sur 10.000 milliards de ces particules est interceptée par un atome de notre planète.

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L’immense détecteur enfoui sous le mont Gran Sasso ne pèse pas moins de 1500 tonnes. Crédits photo:CNRS Photothèque/IPNL/ILLE, Bernard.

Mais à l’immense surprise de Dario Autiero et de ses collègues lyonnais, les neutrinos arrivaient sur le détecteur Opera, dans le laboratoire du Gran Sasso, en moyenne avec 60 nanosecondes (60 milliardièmes de seconde) d’avance par rapport à la lumière. Un décalage qui paraît infime, mais qu’aucune théorie actuelle n’est capable d’expliquer.

Il n’y a pas eu à proprement parler de course entre photons (ou grains de lumière) et neutrinos, mais les chercheurs ont chronométré le trajet des faisceaux de particules avec une très grande précision. En se calant sur l’horloge atomique d’un satellite GPS visible au même moment sur les deux sites, les horloges du Cern et du Gran Sasso ont été calées avec une précision meilleure qu’un milliardième de seconde. Au total et en prenant en compte divers effets des instruments de mesure, l’équipe estime que l’incertitude de la mesure est meilleure, de l’ordre d’une dizaine de nanosecondes, soit bien moins que les 60 nanosecondes mesures. Le travail des physiciens de Lyon est donc largement assez robuste pour être publié, ce qui a été fait cette nuit sur le serveur public arXiv.

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Situé en Italie, il a permis de mesurer que les neutrinos émis par le Cern, à 731 km de distance en Suisse, se déplacent à une vitesse supérieure à celle de la lumière. Crédits photo:CNRS Photothèque/IPNL/ILLE, Bernard.

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TP Xylolalie – Déjouer la langue de bois – entraînez-vous !

TP de Xylolalie sur France Culture : voici quelques extraits de débat dans l’émission du 17 janvier 2011 de Du Grain à Moudre, sur France Culture. Dans cette discussion, j’ai (RM) relevé les occurrences de xylolalie, c’est-à-dire de langue de bois de Jean-Michel Blanquer, directeur général de l’enseignement scolaire (DGESCO) au Ministère de l’Éducation Nationale.

Les débuts de solution sont placés après chaque extrait.

Extrait 1 :

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« D’abord je pense qu’il faut rappeler quelques éléments de bon sens : le fait d’évaluer ne peut être contesté par strictement personne. D’abord les professeurs évaluent les élèves tous les jours, l’évaluation est consubstantielle à l’éducation, et je pense qu’il n’y a pas à donner des connotations diaboliques au fait d’évaluer. Il n’y a rien de plus naturel que d’évaluer. La question c’est d’évaluer, et comment, dans quel but, à quel moment« .

Appel au bon sens (sous-entendu « celui qui est contre n’a pas de bon sens »)

Clôture forcée du débat. Irréfutabilité popperienne

Epouvantail (« connotation diabolique »)

Argumentum ad populum

Pétition de principe

Lier 2 choses de force

Argument naturalisant

Extrait  2 :

« Je pense pas que le mot « culture chiffrée » soit un épouvantail en soi, si vous voulez, je pense que tout le monde est contre une situation où on ne passerait son temps à remplir des tableaux et à ne voir l’autre que comme un numéro, et vouloir soupçonner qui que ce soit au Ministère de l’Éducation Nationale de vouloir introduire une logique chiffrée sur chaque sujet est un petit peu caricatural (…) Au nom de cela, au nom de ce bon sens que nous partageons tous, faut pas non plus avoir une sorte d’aversion du chiffre, autrement dit il est tout à fait normal notamment d’essayer de savoir sur un territoire donné à toutes les échelles quelle est la situation concrète dans laquelle on est, si on veut avoir des stratégies : ça s’appelle le pilotage. Ça a de multiples conséquences, je vais vous en donner simplement une. Chaque année en tant que directeur de l’enseignement scolaire j’ai à tenir avec d’autres bien sûr un dialogue de gestion avec chaque académie de France. Eh bien grâce à cela, à cette évaluation de CM1 / CM2, j’ai la possibilité de dialoguer avec chaque recteur de France sur la situation exacte des politiques menées concrètement sur le terrain pour arriver à avoir un bon niveau de français et un bon niveau de mathématiques des élèves de CM1/CM2. C’est une évolution évidemment qui ne se voit pas mais qui a des implications d’arrière-plan très importantes, ça permet une mobilisation générale sur les facteurs qui font réussir les élèves, reliée au programme de 2008, tout à l’heure Xavier Pons l’a donné comme un argument contre d’une certaine façon, moi je me retourne comme un argument pour, c’est-à-dire que bien entendu nous assumons parfaitement que c’est au service d’une réalisation des programmes de 2008 qui eux-mêmes sont au service en effet d’une maîtrise des fondamentaux par les élèves, non pas (…) pour éliminer d’autres compétences que les élèves doivent avoir par exemple les compétences corporelles, les compétences civiques qui sont si importantes, non pas comme détriment de ces compétences mais comme socle de ces compétences, autrement dit savoir lire, écrire compter c’est absolument fondamental, c’est la base de tout le reste, et il est vital que nous nous occupions de cela dès le début de l’école primaire et les évaluations font partie de cette stratégie générale, c’est évidemment pas le seul élément, nous ne considérons pas que les évaluations sont une baguette magique, mais c’est un outil indispensable à toutes les échelles pour faire progresser le système. Et je crois que les acteurs les plus responsables, et c’est le cas de certains syndicats y compris le SNUIPP, sont tout à fait conscients du principe. Après on peut discuter des modalités, bien sûr, mais sur le principe c’est une évidence pour quiconque est responsable« .

Extrait 3

Non bien sûr que non, nous ne sommes pas du tout dans une logique de l’école consommée ; de ce point de vue là beaucoup de caricatures sont faites au passage je voudrais dire que vous êtes dans votre rôle en soulignant toutes les critiques, toutes les difficultés mais en réalité les évaluations rentrent dans leur troisième année, l’année dernière on a eu 98% de remontées, donc c’est au contraire un grand succès et c’est aujourd’hui dans le paysage tout simplement pour tous les éléments qui viennent d’être exposés par chacun de nous 3 d’ailleurs parce qu’en réalité il peut y avoir des points précis sur lesquels on peut être en désaccord mais sur le fond de la nécessité d’une évaluation il y a un consensus de bon sens. (…)

Nous sommes en chemin vers quelque chose d »intéressant. On va progressivement améliorer l’outil