CorteX_Jacques_Bouveresse

Jacques Bouveresse : que peut-on faire des religions ?

Premier morceau de vidéo, présentation par Jacques Bouveresse du contexte socio-politique dans lequel il a souhaité proposer une réflexion sur ce que les rationalistes peuvent répondre à ce type de question : que peut-on faire des religions ? en partant de la confrontation entre les points de vue opposés de Bertrand Russell et Ludwig Wittgenstein.

 

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Présentation, suite. Jacques Bouveresse passe en revue quelques auteurs, puis revient à Russell et Wittgenstein. Russell disant que la religion est une théorie non seulement fausse mais irrationnelle, Wittgenstein disant que ce n’est même pas de l’ordre de la théorie. S’ensuivent les questions du public. Wittgenstein est décrit comme l’incroyant qui voudrait croire mais qui n’y arrive pas, et Bouveresse pose le problème du double sens du mot croyance (point que nous avons abordé sur le plan pédagogique ici).

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Dans le débat, on pénètre ici la question de l’actualité et du « retour du religieux ». Bouveresse insiste sur ceci : on peut contester qu’il y ait « retour du religieux », il serait plus judicieux de parler d’un « retour de l’exploitation politique du religieux ». Jacques Bouveresse aborde aussi un autre point crucial qu’il prend à Clifford : on ne doit croire en une proposition quelconque que s’il y a des chances raisonnables qu’elle soit vraie – ce qui rappelle la fameuse maxime de Hume que nous enseignons en cours, résumable ainsi : « il faut que la croyance soit proportionnée aux preuves« .

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La suite ne nécessite pas de commentaire particulier

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Dans le dernier extrait, Jacques Bouveresse aborde une clé de débat « classique », à laquelle nous sommes souvent confronté-es : la vacuité du terme « positivisme », qui « sert à tout ».

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La pluie, certainement diligentée par un dieu fâché, mit fin à cette conférence. Quant aux nombreux ouvrages et auteurs cités, fonçons vite ici, car Alain Le Metayer, outre nous avoir conseillé ces documents, nous a concocté une fiche salutaire  !

Richard Monvoisn

Hoaxbuster

La Vitamine C stimule… les idées reçues

La vitamine C est à l’origine de beaucoup d’idées reçues. Qu’en est-il réellement ?

La première d’entre elles, et certainement la plus grave, concerne le traitement du cancer. On la doit entre autres au prix Nobel Linus Pauling, qui, certainement influencé par les théories étranges de la « médecine orthomoléculaire » défendues par le biochimiste Irwin Stone, popularisa la consommation massive de vitamine C. Il s’agissait d’abord de prévenir les rhumes, et Pauling déclara dans Vitamin C and the Common Cold que prendre 1 000 mg de vitamine C par jour allait réduire l’incidence des rhumes par 45% pour une majorité de personnes (sachant que les Apports Nutritionnels Conseillés en 2011 en France sont de 110 mg pour un adulte). La nouvelle édition de 1976 de son livre, ré-intitulé Vitamin C, the Common Cold and the Flu, suggéra des doses encore plus élevées, cette fois-ci pour la grippe, avant qu’un troisième livre, Vitamin C and Cancer n’avance que des doses élevées de vitamine C pouvaient être efficaces cette fois contre le cancer.

En 1976 puis 1978, deux publications cosignées par Pauling présentaient des expérimentations sur l’effet de l’administration d’acide ascorbique chez des patients cancéreux (Cameron & Pauling 1976). Sans compter sur un autre livre, How to Feel Better and Live Longer, qui prétendait que de fortes doses de vitamine « peuvent améliorer votre santé générale… augmenter votre joie de vivre, contribuer à prévenir des maladies cardiaques, du cancer, d’autres pathologies, et ralentir le processus de vieillissement » (Pauling 1986). Pauling lui-même prenait selon ses dires au moins 12 000 mg de vitamine C par jour et avait coutume d’augmenter la dose à 40 000 mg s’il sentait un rhume arriver.

Malheureusement, des études pourtant contemporaines de Pauling ne montrèrent aucun intérêt significatif de cette vitamine C dans le traitement ni du rhume, ni du cancer (entre autres Creagan & al. 1979 et Moertel & al. 1985). Il semble que seul son effet antihistaminique réduirait un tout petit peu la sévérité des symptômes au début d’un rhume, et encore. Quant à l’effet anti-oxydant préventif de cette vitamine, il semble malheureusement qu’il se rapproche de zéro.(1)

Il n’y a pas de grande morale à cette histoire. Car Linus Pauling était un type brillant, qui pour l’anecdote est l’un des rares à avoir cumulé deux prix Nobel, l’un en chimie et l’autre pour la paix – ayant milité longtemps contre la prolifération des armes nucléaires, contre la guerre et l’interventionnisme US. Il est certainement tombé dans ce que nous appelons le syndrome Formule 1 : de même qu’un pilote chevronné sort rarement de la route, lorsqu’un scientifique puissant sort de la route, il termine sa course… bien loin dans le décor. Linus Pauling est mort d’un cancer de la prostate en août 1994 (2).

Une orange avant de dormir, ça énerve

Un exemple bien moins grave d’idée reçue sur l’acide ascorbique (autre nom de la vitamine C) est pourtant courante dans nos chaumières : celle d’excitant. Certaines personnes évitent ainsi de manger des oranges au repas du soir, de peur que la vitamine C contenue dans ces fruits provoque des insomnies et nuise à une nuit paisible et réparatrice.

En fait il n’en est rien. Selon la revue Prescrire (N°58, 1986) :
« Il est habituel de dire que la vitamine C perturbe le sommeil. Nous avons cherché à vérifier cette impression dans la littérature internationale par l’interrogation d’experts et de laboratoires producteurs de vitamine C. Rien ne permet d’affirmer que la vitamine C perturbe l’activité cérébrale pendant le sommeil. Au contraire, une étude réalisée chez 18 volontaires sains rapporte les enregistrements EEG diurnes et nocturnes après prise au coucher de 4 grammes de vitamine C ou de placebo (Note : équivalent de 10kg d’oranges ou de pamplemousses). Aucune modification des cycles ou de l’organisation du sommeil n’est retrouvée chez ceux qui ont absorbé la vitamine C. Aucun trouble fonctionnel n’est rapporté au réveil. Une autre étude réalisée en 1975 chez 54 volontaires étudiants en médecine de Strasbourg a comparé l’effet sur le sommeil du sécobarbital, de la vitamine C et du placebo : 1 gramme de vitamine C au moment du coucher n’a eu aucun effet statistiquement significatif sur le sommeil. » (3)

Cela n’empêche pas un grand nombre de gens, souhaitant gérer « naturellement » leur santé, d’acheter soit des compléments alimentaires d’acide ascorbique (voir la petite mise en garde de N. Gaillard, les compléments alimentaires), soit de gros stocks hivernaux d’oranges, souvent issues d’une agriculture concentrationnaire exploitant une main d’oeuvre corvéable et bon marché du sud de l’Espagne. Pendant ce temps, meurt en touffe le persil qui est en soi une bien meilleure réserve de vitamine C, et se dilue bien mieux dans la soupe (100g de persil apportent 200mg de vitamine C, contre environ 55mg pour 100g d’orange).

A part pour les pirates qui souhaitent éviter le scorbut, inutile donc de se supplémenter à forte dose.

Richard Monvoisin

(1) Bjelakovic G & al., Mortality in randomized trials of antioxidant supplements for primary and secondary prevention: systematic review and meta-analysis, JAMA. 2007 Feb 28;297(8):842-57.
(2) pour en savoir plus, lire Stephen Barrett de Quackwatch : High Doses of Vitamin C Are Not Effective as a Cancer Treatment (traduit ici) et The Dark Side of Linus Pauling’s Legacy
(3) La publication citée est Kerxhalli JS., Vogel W., Broverman DM., Klaiber EL., Effect of ascorbic acid on the human electroencephalogram, J Nutr. 1975 Oct;105 (10):1356-8. Des compléments sur le mythe de la vitamine C sont accessibles ici)

CorteX_Roger_Gonnet

Roger Gonnet, 10 ans de scientologie, 30 ans de lutte

  • Dans le premier document, Roger Gonnet raconte sa rentrée dans la scientologie, avec des détails sur la « théorie sous-jacente », inspirée d’un mélange de freudisme et de science-fiction.

  • Dans le deuxième extrait, Roger aborde les mécanismes de l’adhésion, et la manière dont lui-même a pu se sortir de la nasse. Il énonce quelques paramètres de détection des dérives très simples à enseigner ou à transmettre au grand public.

  • Dans ce troisième document, Roger aborde la question de la liberté de culte, et le mot secte.

  • Quatrième partie, Roger Gonnet discute ici la liberté de la conviction de l’individu et la liberté de critique de la croyance.

  • Cinquième partie : Roger indique quelles sont les ressources que l’on peut consulter lorsqu’on cherche des informations sur les dérives sectaires.

Le site Antisectes, qu’il gère.

Le site Prevensectes.

La Miviludes (Mission Interministérielle de Vigilance et de LUttes contre des Dérives Sectaires)

  • Dans la sixième et dernière partie, Roger Gonnet encourage à former l’esprit critique dès le plus jeune âge, et recommande quelques lectures.

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Russell Miller, Ron Hubbard le gourou démasqué, par Russel Miller, Plon, 1994.

Nicolas Jacquette, 25 ans, Ma vie chez les Témoins de altJéhovah, Balland, 2007.

altEmmanuel Fansten, Scientologie: autopsie d’une secte d’État, Robert Laffont, 2010.

Et son propre livre sur la Scientologie, La secte, secte armée pour la altguerre – chronique d’une « religion » commerciale avec irreponsabilité illimitée, Alban, 2004.

 

Merci pour ce témoignage, ces conseils et cet extraordinaire combat, Monsieur Gonnet !

Richard Monvoisin

Documents filmés le dimanche 13 mars 2011

Cortex espèces d'espèces

Espèces d’espèces – Histoire de la systématique & boule buissonnante

Monument de vulgarisation, aussi limpide d’exempt des erreurs grossières auxquelles les documentaires sont coutumiers, nous souhaitions donner un lien vers le documentaire Espèces d’espèces, de Denis Van Waerebeke, Vincent Gaullier, avec la collaboration de Raphaëlle Chaix, produit en 2009 par Ex Nihilo, Arte, France 5, CNRS images, le Muséum national d’histoire naturelle et présenté par Benoît Giros.

On y retrouve un paquet de chercheurs, comme Pascal Duris, Philippe Bouchet, Jacques Cuisin, Kristoff Voisin, Jean-Pierre Gasc, Mark-Olivier Rödel, Philip C.J. Donoghue, Patrick Forterr, et surtout Guillaume Lecointre que nous connaissons bien.
Pour donner l’eau à la bouche, voici un extrait choisi, gracieusement mis à notre disposition par Didier Van Waerbeke.

Pour briser la représentation fausse de l’arbre du vivant, nous n’avons rien de tel que cet extrait tiré de l’excellent documentaire Espèces d’espèces de Denis Van Waerebeke (2008) qui traite de la boule buissonnante de l’évolution et de la métaphore fausse de l’arbre, avec une introduction à l’histoire de la systématique et les enjeux qu’elle recèle.

J’en profite pour dire qu’il s’agit d’une des rares vulgarisations grand public couplant simplicité et qualité remarquable. Comme quoi, ça existe !

J’utilise cet extrait :

– dans un cours sur la biologie et l’impasse de l’Intelligent Design et du créationnisme scientifique (Licences sciences)

– dans un cours sur les représentations scientifiques fausses dans la vulgarisation (Stage critique des médias, CIES, pour doctorants)

– dans un cours sur l’Histoire et les tentatives de détournements pseudoscientifiques (Licences sciences) 

Et pour aller plus loin, vous pouvez le commander ici.Cortex espèces d'espèces

RM

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Biologie, évolution, créationnisme : matériel vidéo de Joël Peerboom

Joël Peerboom a incrusté dans le fil de sa pièce de théâtre sept documents vidéo.

Dans l’ordre :

1. Extrait du reportage d’Anne Schiffmann, Au quotidien, RTBF, sur la perception de la théorie de l’évolution dans les écoles en Belgique. Sont utilisées les trois premières minutes.

Télécharger ici.

2. Extrait N°1 de l’enquête de Gorian Delpâture, Questions à la une, RTBF :  « Le créationnisme : un danger pour nos écoles« , de 14’42 à 15’45. On y voit l’enseignement de l’atlernative créationniste en milieu scolaire en Belgique, suite à la demande d’un prêtre protestant, puis la réaction de C. Dupont, Ministre de l’Enseignement Obligatoire de la Communauté Française.

Télécharger ici.

3. Extrait N°2 de l’enquête de Gorian Delpâture :  « Le créationnisme : un danger pour nos écoles« , (cf.précéd.) de 16’48 à 17’32, montrant l’avis erroné d’un professeur de religion sur le darwinisme et la réaction du ministre C. Dupont.

Télécharger ici.

4. Extrait N°3 de l’enquête de Gorian Delpâture :  « Le créationnisme : un danger pour nos écoles« , (cf.précéd.) de 11’48 à 12’34 montrant des morceaux choisis du rapport du Conseil de l’Europe.

Télécharger ici.

5. Extrait N°4 de l’enquête de Gorian Delpâture : « Le créationnisme : un danger pour nos écoles« , (cf.précéd.), de 18’31 à 20’09, montrant un élève musulman étudiant la biologie pour l’examen, mais qui ne croit pas à l’évolution. Réaction de l’inspecteur des cours de religion musulmane pour la Communauté Française de Belgique.

Télécharger ici.

6. Triple extrait de l’interview de Guillaume Lecointre dans « Darwin aujourd’hui », du magazine Effervesciences (CINAPS TV & CNRS Image), de 16’48 à 20’06 puis 20’50 à 22’29 et enfin 23’36 à 26’10 (7 mn 31 s). G. Lecointre y explique le créationnisme, la différence entre savoir et croire, et le contour des sciences.

Télécharger ici, ici et . (Attention ! Nous avons quelques problèmes d’encodage avec 6a et 6b Nous y remédierons dès que nous le pourrons)

7. Extrait du film « Evolution, les pièces d’un puzzle« , de Lionel Daneau et Michèle Antoine (Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique et Triangle 7), de 1’10 à 3’32, portant sur le Pikaïa gracilens et un Anomalocaris sp..

Télécharger ici.

 
En espérant que vue la portée pédagogique de ces séquences, personne ne vienne réclamer un quelconque droit – mais s’il y a problème, évidemment nous retirerons ces ressources.
 
Pour retourner au mémoire de Joël Peerboom, cliquez ici.
RM
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Biologie, évolution, créationnisme – Comment enseigner l’évolution à des élèves croyant qu’elle n’existe pas – par Joël Peerboom

Joël Peerboom nous a autorisé à reproduire son travail, qui servait de corps à son Certificat d’Aptitude Pédagogique (2009-2010), module Psychopédagogie et méthodologie générale, soutenu à l’Institut de Promotion Sociale de la Communauté Française (IEPSCF) de Dison, Belgique. Son titre ? Le refus de la part de certains adolescents d’accéder, grâce à l’école, à certaine(s) connaissance(s) spécifique(s), dû à l’assimilation antérieure, et principalement hors scolaire, de croyance(s) qui s’y oppose(nt). Cas particulier du rejet de la théorie de l’évolution. Comble du luxe, Joël a fait une soutenance sous forme de pièce de théâtre.

Vous trouverez donc ci-dessous :

Grand merci Joël !
Si le CorteX croyait au créationnisme, il postulerait que ce genre de dossier est le but ultime de la création :-).
Pour toute suggestion, écrivez-nous, et/ou à l’auteur.

RM

CorteX evolution humaine

Biologie, idéologies, racisme, sexisme – comment monter un cours de biologie à partir des pseudosciences

Comment élaborer un cours d’épistémologie de la biologie, en partant des pseudothéories ayant servi à des thèses idéologiques ? Voici une manière de s’y prendre telle que je l’ai développée, en cours de « Zététique & Autodéfense intellectuelle » pour des licences de science, et surtout pour l’enseignement Questions d’Actualités en Biologie de ma collègue Isabelle Lebrun destiné aux Licence 3ème année de Sciences de la Vie et de la Terre (SVT).

Je souhaite pointer les principaux détournements de la science biologique dans l’histoire sont les détournements idéologiques liés au racisme / aux mélanges spiritiualistes science-religion / au sexisme / à l’ordonnancement normal-pathologique, et montrer quelques outils d’épistémologie (comme le critère de réfutabilité des théories de Popper) pouvant être utiles pour pressentir la pseudo-science.

J’ai commencé par l’analyse de l’arbre phylogénétique du vivant, qui jusqu’à il y a peu était « orienté » vers l’humain, comme si l’humain était l’aboutissement d’un dessein intelligent, ou d’un créationnisme, et comme si l’ordonnancement des espèces montrait une perfection croissante. J’ai utilisé l’extrait du documentaire « Espèces d’espèces » illustrant parfaitement ce point (voir Biologie, évolution – Métaphore de la boule buissonnante). Nous avons également analysé les représentations classiques de l’évolution humaine, présentant un schéma faux, comme dans les exemples ci-dessous.

CorteX evolution humaine

CorteX evolution humaineCorteX evolution humaine

Puis j’ai analysé, sous forme de questions / réponses, des exemples de transformisme lamarckien qui passent l’air de rien, dans un certain nombre de fictions, que ce soient des pubs (comme Guinness, voir Biologie & vulgarisation – Analyse d’une pub Guinness – raisonnement panglossien), des films (Biologie, nutrition – Arguments anti-lait et lamarckisme dans le film Snatch), des documentaires (documentaires botanistes ou des docu-fictions comme L’Odyssée de l’espèce, voir Biologie, évolution – Erreur dans L’odyssée de l’espèce), ou des dessins animés pour enfants comme Il était une fois l’Homme.

Après avoir détaillé les enjeux et les drames des interprétations Intelligent Design et créationnistes, ainsi que le procès du Singe et le tout récent procès de Dover, nous avons ensuite parlé des détournements ouvertement racialistes ou nationalistes, que ce soit l’époque de la phrénologie et de la criminologie de Lumbroso, la hiérarchisation des races ou le nationalisme sous-jacent comme dans l’affaire du crâne de Piltdown.

Pour montrer que la modernité n’est pas exempte de ce type d’inflexion idéologique, j’insisite longuement sur les cas récents d’utilisation de la pseudo-science pour stigmatiser des populations : les classements DSM de pathologie (qui classait l’homoséxualité comme une pathologie mentale jusqu’en 1973), les affaires autour du gène « gay », et tout récemment les déclarations de N. Sarkozy sur l’origine génétique de la pédophilie (ci-dessous).

Télécharger ici

J’aborde ensuite le lyssenkisme, comme exemple de « science officielle » et de manipulation théorique vers le marxisme, ou le «pseudo-darwinisme social» de Spencer comme manipulation théorique vers le capitalisme.

Je termine par ce qui est certainement la discrimination la plus insidieuse, celle des femmes, en posant la question du sexisme au travers des âges, au travers de la représentation des organes génitaux féminins qui, tout comme du rôle du plaisir chez la femme, ont toujours suivi dans les livres de science les représentations sociales du moment (orgasme clitoridien infantile chez Freud, orgasme utile ou inutile à la procréation, etc.). Je me suis servi d’un petit montage tiré du documentaire Le clitoris, ce cher inconnu de Michèle Dominici.

Nous discutons enfin des questions de genre, des représentations féminines/masculines dans la presse, puis des corps dans les livres d’éducation, ou étrangement, lorsqu’il s’agit de représenter une action musculaire, ce sont toujours des images de garçon, tandis que les mécanismes passifs (lymphatiques) sont immanquablement représentés par des filles (voir ici, et , entre autres).

Pour une séquence telle que celle-ci, au minimum deux heures sont à prévoir. Et préparez-vous à rester au moins une heure de plus pour discuter après le cours !

RM

  • Pour aller plus loin sur les questions d’évolution, on pourra aller dans la Bibliotex, ainsi que se documenter dans le matériel pédagogique du professeur Barrette.
  • Sur les questions d’idéologie raciale, on lira entre autres La malmesure de l’Homme de Stephen Jay Gould (ainsi que les critiques de ce livre envoyées par Serge Larivée, de l’université de Montréal, dans Vices et vertus de S. J. Gould, Revue québécoise de psychologie, vol. 23, n°3, 2002, pp 7 – 23).
  • Sur les questions de sexisme, une introduction simple se trouve dans le livre Contre les jouets sexistes, éditions L’échappée.CorteX jouets sexistes

CorteX - pseudo-science dans Snatch

Biologie, nutrition – Arguments anti-lait et lamarckisme dans le film Snatch

Voici un montage exploitable de trois extraits tirés du sympathique film Snatch, tu braques ou tu raques de Guy Richie (2000).

Ce passage du film aborde sous l’angle humoristique la consommation de lait dans une discussion entre Tommy (Stephen Graham) et Turkish (Jason Statham).

Bien que non-experts de la question du lait, nous avons rencontré plusieurs fois des discours plus ou moins « anti-lait ». Certes, certains de ces discours sont de prime abord plutôt simplistes. Un exemple : la difficulté à digérer le lait serait liée à la taille des « molécules de lait », elle-même en lien direct avec la taille du mammifère qui l’a produit. Ainsi, la vache étant grosse, la chèvre petite, le lait de vache serait moins assimilable par l’humain.

CorteX _ Souccard, laitMais d’autres discours sont  bien plus élaborés et sèment un trouble. Le livre de Thierry Souccar Lait, mensonges et propagande en est un exemple. Même s’il y a quelques raccourcis étranges, et pas mal de faits allégués que nous n’avons pas encore vérifiés dans cette recherche, il semble très vraisemblable qu’un lobbying des industries laitières s’est exercé en France, en particulier avec des campagnes poussant à la consommation. T. Souccar, dans la version 2 de son livre, nuance bien son propos en précisant qu’il n’est en rien un combattant anti-lait, mais un chercheur contre les mensonges sur le sujet – démarche à laquelle nous ne pouvons que souscrire.

Heureusement, T. Souccar n’utilise pas les arguments de Tommy dans Snatch :

Télécharger

« C’est contraire à l’évolution (…) ça fait seulement 8000 ans que les vaches sont domestiquées ; avant ça, elles couraient comme des folles dans la nature. Notre appareil digestif n’est pas encore adapté aux produits« .

Un début d’analyse :

1. Rien dans les processus évolutifs n’est contraire à proprement parler à l’évolution. Seuls ont survécu les êtres ayant développé les comportements adaptés à leur milieu.

2. Un comportement comme celui de boire du lait de vache ne peut être décrit comme contraire ou allant dans le sens de l’évolution : ce genre d’évaluation n’est possible que lorsque ledit comportement a un impact sur le caractère reproducteur de l’individu. Même si les thèses les plus alarmistes des anti-lait étaient vraies, la consommation de lait ne fait pas mourir vite, ou ne rend pas stérile, donc elle n’a pas d’impact sur la reproduction de l’individu.

3. Il existe des comportements nouveaux chez l’humain qui ne sont pas venus de la pression évolutive liée au milieu : les choix moraux. Et le fait de ne pas abandonner un bébé faible, quoique peut-être contraire à une stratégie purement évolutive, n’est pas quelque chose de dommageable.

4. Penser que notre appareil digestif va s’adapter au « produit » est une nouvelle forme de la thèse de l’hérédité des acquis au cours d’une vie, ce qui n’est pas un raisonnement darwinien, mais un raisonnement lamarckiste, c’est-à-dire tiré de la théorie désormais abandonnée de Lamarck et qui posait comme seconde « loi » la possibilité de transmettre à la descendance les changements organiques ou morphologiques acquis au cours de notre vie. Si la consommation de lait de vache ne joue pas sur la reproduction humaine, il n’y a aucune raison que le corps humain s’adapte  (ou se désadapte d’ailleurs) à ce lait. C’est la même erreur qui fait penser que le cou des girafes s’est allongé, que les yeux des taupes ont rapetissé à cause de l’obscurité sous terre (deux exemples chers à Lamarck) ou que le petit orteil disparaitra tout seul car il ne sert à rien.Tommy défend donc ici une thèse fausse pour réprouver la consommation de lait de Turkish.

On pourrait poser la question sous un autre angle, bien plus sociopolitique : quel est le changement de milieu (contexte économique, production laitière, choix de races laitières à taux de production énorme et non-« naturelle », etc.) qui permet à un individu comme Tommy de consommer du lait de vache avec autant de facilité et dans une telle proportion, et qui tire profit reproducteur de ce modèle industriel ? Vaste sujet.

Richard Monvoisin, 12 janvier 2011

thèse de l’hérédité des acquis

Article à analyser : Le professeur Montagnier et la “mémoire de l’eau”

Voici un article du blog Le Monde, envoyé mi-décembre 2010 par notre talentueux ami François B. et qui soulève à nouveau la question de ladite mémoire de l’eau. Nous n’avons pas eu le temps de la décortiquer. Le ferez-vous pour nous ?

 7 novembre 2010

Le professeur Montagnier et la “mémoire de l’eau”

Le codécouvreur du virus du sida et Prix Nobel de médecine 2008 a été recruté par une université chinoise. Luc Montagnier va diriger une équipe de chercheurs au sein du département des sciences de l’université Jiaotong de Shanghaï. A 78 ans, c’est la deuxième fois que le chercheur s’exile. La première fois, c’était à ses 65 ans, quand il a dû prendre sa retraite de l’université française. En lisant les commentaires postés ça et là sur le Web, beaucoup de gens rappellent cet épisode, mais peu de souviennent de son peu glorieux soutien à une théorie jamais prouvée : la mémoire de l’eau.

Le principe de l’homéopathie. Le professeur Montagnier, à de nombreuses reprises, pris la défense de cette théorie et de celui qui en fut à l’origine, Jacques Benveniste. La théorie de la mémoire de l’eau, si elle avait été avérée, aurait expliqué le principe de l’homéopathie. Rappelons-le brièvement : un remède homéopathique s’obtient en diluant maintes fois ce que la discipline considère comme le principe actif du remède. Par exemple, la fiche technique du Diaralia des laboratoires Boiron indique que ce remède, censé soigner les diarrhées, contient de l’“arsenicum album, 9 CH“.

9 CH ? CH signifie centésimale hahnemannienne, du nom du père de l’homéopathie, Samuel Hahnemann. Cette valeur indique la dilution du principe actif, en l’occurrence un dérivé de l’arsenic. La quantité d’arsenic utilisée a subi 9 dilutions successives. En clair, il reste un milliardième de milliardième (10-18) de la quantité de départ, ce qui correspond, peu ou prou, à un mètre cube d’eau dilué dans l’ensemble des océans de la planète. Dans le médicament final, il ne reste pas grand chose du “principe actif”, voire rien du tout si la dilution est supérieure à 12 CH. Comment explique-t-on alors le principe de l’homéopathie ? Vaste question.

La mémoire de l’eau. Dans les années 1980, on avait cru pouvoir l’expliquer grâce à cette théorie de la “mémoire de l’eau” chère au professeur Montagnier. Ce fut l’une des plus belles controverses scientifiques de la fin du XXe siècle.

Pour faire (très) court, le Français Jacques Benveniste a publié dans Nature, en 1988, une étude expliquant que l’eau gardait une “mémoire” des composés avec lesquels elle a été en contact. Cette étude validerait donc les principes de l’homéopathie. Et Benveniste lui-même se rendait compte de la portée de ses travaux, comme il l’écrivait dans Le Monde du 30 juin 1988 :

“Les résultats de notre recherche imposent à tous, et surtout à la communauté scientifique, un considérable effort d’adaptation. Il s’agit d’entrer dans un autre monde conceptuel. Le changement de mode de pensée n’est pas moins grand que lorsqu’on est passé avec la Terre de la platitude à la rotondité. (…)

Les études que nous présentons montrent l’existence d’un effet de type moléculaire spécifique en l’absence de molécule. La procédure utilisée s’apparente à celle qui ferait agiter dans la Seine au pont Neuf la clé d’une automobile puis recueillir au Havre quelques gouttes d’eau pour faire démarrer la même automobile, et pas une autre. On comprend dès lors les réticences, voire l’agressivité, au nom de la déesse Raison, des adversaires de ce type d’expériences.”

Ces travaux ont immédiatement été très critiqués et Benveniste soupçonné de conflit d’intérêt, de légèreté, voire même d’avoir bidonné ses résultats. D’autres doutaient que ces expériences soient reproductibles, condition sine qua none de recherches dignes de ce nom. Nature a tenté de reproduire ces travaux. En vain. Dans un papier titréHigh dilution” experiments a delusion, les scientifiques concluent que cette expérience n’est pas reproductible.*

Benveniste, “un nouveau Galilée”. La page de la mémoire de l’eau est tournée depuis plusieurs années et rares sont ceux qui la défendent encore. Mais régulièrement, le Pr Montagnier prend la défense de Benveniste. Et il dit même de lui que c’est un “nouveau Galilée” ; un lieu commun quand on parle d’une personne que l’on pense être un génie incompris…

Une des dernières fois où le professeur Montagnier a tenté de réhabiliter la mémoire de Benveniste, c’était dans le 7-9 de France Inter, en mai, consacré à ceux qui ont passé leur vie à “être en contre”.

Peu bousculé par un Stéphane Paoli qui ponctuait les phrases de Montagnier par d’horripilants “bien sûr”, Montagnier a rendu hommage à ce “grand chercheur” :

“Pour moi Jacques Benveniste est un grand chercheur, comme vous avez dit, et c’est vraiment scandaleux la façon dont il a été traité. Il est mort comme vous savez en 2004, on peut dire épuisé par toutes ces luttes, et je crois qu’un jour prochain, il sera complètement réhabilité. (…) Les biologistes en sont restés encore à Descartes. Descartes, l’animal machine, les rouages, les engrenages… Or, après Descartes, il y a eu Newton, la gravité, une force qui se transmet à distance, il y a eu Maxwell, et la découverte des ondes électromagnétiques, donc tout ceci les biologistes l’ignorent totalement. Les biologistes actuels, biologistes moléculaires, imaginent les contacts entre les molécules par des contacts physiques n’est-ce pas alors que les molécules, c’est ce que disait Benveniste, peuvent correspondre également à distance. Donc c’est une révolution mentale et ça prend du temps.”

Les biologistes qui en sont “restés à Descartes” ont dû apprécier le jugement de leur pair… Montagnier tente désormais de reprendre le flambeau des recherches de Benveniste (lire le résumé du professeur Alain de Weck, qui a côtoyé les deux hommes).

On verra s’il arrive à de meilleurs résultats que Benveniste dans son nouveau laboratoire chinois.

[On peut réécouter l’émission en .ram, format bien peu commode, en suivant ce lien (après 1 h 42) ou en lire le transcript fait par… l’association Jacques Benveniste pour la recherche.]

* Cette explication est issue d’un précédent billet sur l’homéopathie. Billet qui avait suscité de vifs échanges dans les commentaires. L’un de ces commentaires, de notre camarade du C@fé des sciences, le Dr Goulu, liait vers un de ses propres billets où il rappelait qu’il est “absolument certain que chaque fois que vous buvez un verre d’eau, vous ingérez des milliers de molécules d’eau bues en de grandes occasions par des gens célèbres, car le nombre de molécules dans un verre d’eau est incroyablement grand”. Une autre version de cette réflexion, par Paul-Emile Victor : “L’eau que vous buvez a été pissée six fois par un diplodocus.” Je vous laisse imaginer les implications si la théorie de la mémoire de l’eau était vraie…

Photo : AFP/THOMAS COEX

http://sciences.blog.lemonde.fr/2010/12/07/le-professeur-montagnier-et-la-memoire-de-leau/

A décortiquer : Le professeur Montagnier et la “mémoire de l’eau”

Voici un article du blog Le Monde, envoyé mi-décembre 2010 par notre talentueux ami François B. et qui soulève à nouveau la question de ladite mémoire de l’eau. Nous n’avons pas eu le temps de la décortiquer. Le ferez-vous pour nous ?

07 décembre 2010


Le professeur Montagnier et la “mémoire de l’eau”

Le codécouvreur du virus du sida et Prix Nobel de médecine 2008 a été recruté par une université chinoise. Luc Montagnier va diriger une équipe de chercheurs au sein du département des sciences de l’université Jiaotong de Shanghaï. A 78 ans, c’est la deuxième fois que le chercheur s’exile. La première fois, c’était à ses 65 ans, quand il a dû prendre sa retraite de l’université française. En lisant les commentaires postés ça et là sur le Web, beaucoup de gens rappellent cet épisode, mais peu de souviennent de son peu glorieux soutien à une théorie jamais prouvée : la mémoire de l’eau.

Le principe de l’homéopathie. Le professeur Montagnier, à de nombreuses reprises, pris la défense de cette théorie et de celui qui en fut à l’origine, Jacques Benveniste. La théorie de la mémoire de l’eau, si elle avait été avérée, aurait expliqué le principe de l’homéopathie. Rappelons-le brièvement : un remède homéopathique s’obtient en diluant maintes fois ce que la discipline considère comme le principe actif du remède. Par exemple, la fiche technique du Diaralia des laboratoires Boiron indique que ce remède, censé soigner les diarrhées, contient de l’“arsenicum album, 9 CH“.

9 CH ? CH signifie centésimale hahnemannienne, du nom du père de l’homéopathie, Samuel Hahnemann. Cette valeur indique la dilution du principe actif, en l’occurrence un dérivé de l’arsenic. La quantité d’arsenic utilisée a subi 9 dilutions successives. En clair, il reste un milliardième de milliardième (10-18) de la quantité de départ, ce qui correspond, peu ou prou, à un mètre cube d’eau dilué dans l’ensemble des océans de la planète. Dans le médicament final, il ne reste pas grand chose du “principe actif”, voire rien du tout si la dilution est supérieure à 12 CH. Comment explique-t-on alors le principe de l’homéopathie ? Vaste question.

La mémoire de l’eau. Dans les années 1980, on avait cru pouvoir l’expliquer grâce à cette théorie de la “mémoire de l’eau” chère au professeur Montagnier. Ce fut l’une des plus belles controverses scientifiques de la fin du XXe siècle.

Pour faire (très) court, le Français Jacques Benveniste a publié dans Nature, en 1988, une étude expliquant que l’eau gardait une “mémoire” des composés avec lesquels elle a été en contact. Cette étude validerait donc les principes de l’homéopathie. Et Benveniste lui-même se rendait compte de la portée de ses travaux, comme il l’écrivait dans Le Monde du 30 juin 1988 :

“Les résultats de notre recherche imposent à tous, et surtout à la communauté scientifique, un considérable effort d’adaptation. Il s’agit d’entrer dans un autre monde conceptuel. Le changement de mode de pensée n’est pas moins grand que lorsqu’on est passé avec la Terre de la platitude à la rotondité. (…)

Les études que nous présentons montrent l’existence d’un effet de type moléculaire spécifique en l’absence de molécule. La procédure utilisée s’apparente à celle qui ferait agiter dans la Seine au pont Neuf la clé d’une automobile puis recueillir au Havre quelques gouttes d’eau pour faire démarrer la même automobile, et pas une autre. On comprend dès lors les réticences, voire l’agressivité, au nom de la déesse Raison, des adversaires de ce type d’expériences.”

Ces travaux ont immédiatement été très critiqués et Benveniste soupçonné de conflit d’intérêt, de légèreté, voire même d’avoir bidonné ses résultats. D’autres doutaient que ces expériences soient reproductibles, condition sine qua none de recherches dignes de ce nom. Nature a tenté de reproduire ces travaux. En vain. Dans un papier titréHigh dilution” experiments a delusion, les scientifiques concluent que cette expérience n’est pas reproductible.*

Benveniste, “un nouveau Galilée”. La page de la mémoire de l’eau est tournée depuis plusieurs années et rares sont ceux qui la défendent encore. Mais régulièrement, le Pr Montagnier prend la défense de Benveniste. Et il dit même de lui que c’est un “nouveau Galilée” ; un lieu commun quand on parle d’une personne que l’on pense être un génie incompris…

Une des dernières fois où le professeur Montagnier a tenté de réhabiliter la mémoire de Benveniste, c’était dans le 7-9 de France Inter, en mai, consacré à ceux qui ont passé leur vie à “être en contre”.

Peu bousculé par un Stéphane Paoli qui ponctuait les phrases de Montagnier par d’horripilants “bien sûr”, Montagnier a rendu hommage à ce “grand chercheur” :

“Pour moi Jacques Benveniste est un grand chercheur, comme vous avez dit, et c’est vraiment scandaleux la façon dont il a été traité. Il est mort comme vous savez en 2004, on peut dire épuisé par toutes ces luttes, et je crois qu’un jour prochain, il sera complètement réhabilité. (…) Les biologistes en sont restés encore à Descartes. Descartes, l’animal machine, les rouages, les engrenages… Or, après Descartes, il y a eu Newton, la gravité, une force qui se transmet à distance, il y a eu Maxwell, et la découverte des ondes électromagnétiques, donc tout ceci les biologistes l’ignorent totalement. Les biologistes actuels, biologistes moléculaires, imaginent les contacts entre les molécules par des contacts physiques n’est-ce pas alors que les molécules, c’est ce que disait Benveniste, peuvent correspondre également à distance. Donc c’est une révolution mentale et ça prend du temps.”

Les biologistes qui en sont “restés à Descartes” ont dû apprécier le jugement de leur pair… Montagnier tente désormais de reprendre le flambeau des recherches de Benveniste (lire le résumé du professeur Alain de Weck, qui a côtoyé les deux hommes).

On verra s’il arrive à de meilleurs résultats que Benveniste dans son nouveau laboratoire chinois.

[On peut réécouter l’émission en .ram, format bien peu commode, en suivant ce lien (après 1 h 42) ou en lire le transcript fait par… l’association Jacques Benveniste pour la recherche.]

* Cette explication est issue d’un précédent billet sur l’homéopathie. Billet qui avait suscité de vifs échanges dans les commentaires. L’un de ces commentaires, de notre camarade du C@fé des sciences, le Dr Goulu, liait vers un de ses propres billets où il rappelait qu’il est “absolument certain que chaque fois que vous buvez un verre d’eau, vous ingérez des milliers de molécules d’eau bues en de grandes occasions par des gens célèbres, car le nombre de molécules dans un verre d’eau est incroyablement grand”. Une autre version de cette réflexion, par Paul-Emile Victor : “L’eau que vous buvez a été pissée six fois par un diplodocus.” Je vous laisse imaginer les implications si la théorie de la mémoire de l’eau était vraie…

Photo : AFP/THOMAS COEX

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