Sophismes et rhétorique – TP Analyse de documentaire sur l’homéopathie

Les sophismes (raisonnements logiquement corrects seulement en apparence) ainsi que certaines figures rhétoriques comme l’effet paillasson sont autant de techniques d’argumentation qui sèment le doute dans le raisonnement et favorisent les affirmations fallacieuses. Le risque : une « embrouille » argumentative pour nous faire accepter des affirmations sur la forme plutôt que sur le fond. Il est salutaire de s’entraîner à les repérer.

Ce TP propose un entraînement à l’identification de sophismes dans l’argumentation de certains intervenants d’un documentaire sur l’homéopathie. Sans traiter le fond, c’est la forme des arguments qui sera ici mise en lumière.

Ce travail peut être réalisé en plusieurs étapes :

  1. Mise à disposition matériel critique sur le sophisme, l’argumentation fallacieuse, l’effet paillasson.
  2. Visionnage des vidéos.
  3. Discussion sur l’argumentation et identification des figures sophistiques et rhétoriques, avec un aiguillage si nécessaire.

Les passages sont extraits du documentaire « L’homéopathie : mystère et boules de sucre« , diffusé le mardi 11 janvier 2011 dans l’émission Enquête de santé du Magazine de la santé de Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes. Y apparaît Richard Monvoisin, dans le cadre de son cours « Zététique & autodéfense intellectuelle » à la Direction des Licences Sciences et Techniques de l’Université Joseph Fourier, Grenoble.

Nous vous proposons, sur le site, de visionner les vidéos, repérer les differentes figures rhétoriques et vérifier ensuite avec nos propositions…
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Extrait 1 – Vous avez trouvé ?…vérifiez ici                                                           Extrait 2 – Vous avez trouvé ?…vérifiez ici

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Extrait 3 – Vous avez trouvé ?…vérifiez ici                                                           Extrait 4 – Vous avez trouvé ?…vérifiez ici

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Extrait 5 – Vous avez trouvé ?…vérifiez ici                                                           Extrait 6 – Vous avez trouvé ?…vérifiez ici

Matériel vidéo à télécharger ici: Vidéo 1 Vidéo 2 Vidéo 3 Vidéo 4 Vidéo 5 Vidéo 6

Extrait 1

Discussions avec un médecin homéopathe sur le Natrum muriaticum, préparation homéopathique à base de sel de cuisine. Le médecin fait la démonstration que ce n’est pas simplement  du sel de cuisine mais bien un médicament.

  •  Pétition de principe, petitio principii

Méthode : consiste à faire une démonstration qui contient déjà l’acceptation de la conclusion, ou qui n’a de sens que lorsque l’on accepte déjà cette conclusion.

La démonstration du médecin : « (…) le Natrum muriaticum c’est du sel de cuisine, mais c’est un médicament car la préparation homéopathique change le produit. Sinon les gens qui auraient besoin de ce médicament, n’aurait qu’à manger salé et il n’y aurait alors pas besoin de ce médicament. C’est donc autre chose que du sel de cuisine.« anti_girafe

Qu’on peut simplifier ainsi : le Natrum muriaticum est un médicament car si ça n’en était pas un, les gens n’en auraient pas besoin.

Cette pétition de principe est de la forme du répulsif anti-girafe : le répulsif anti-girafe fait fuire les girafes. Comment le sait-on ? Regardez autour : il n’y a aucune girafe !

  • Faux dilemme

Méthode : réduire abusivement le problème à deux choix pour conduire à une conclusion forcée.

Ici: « Soit les homéopathes sont des charlatans, soit ils ont raison ».

Le fait de ne pas être un charlatan ne valide pas pour autant les affirmations de l’homéopathie. Ce faux dilemme oriente soigneusement la réponse en interdisant toute autre solution. Cette stratégie est redoutable car elle oriente sournoisement le débat en le simplifiant en un unique antagonisme. Mais celui-ci n’est qu’apparent : le fait que deux propositions soient compétitives ne signifie pas forcément qu’elles soient contradictoires. Le faux dilemme crée l’illusion d’une « compétitivité contradictoire ».

Broch l’explique dans une facette Z : « compétitif ne veut pas dire contradictoire »

Pour approfondir : voir la vidéo « Quelques facettes zététiques expliquées par le professeur Henri Broch », ou lire l’article Le culbuto, l’effet bof et autres ni-ni.

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Extrait 2 

 «Selon les homéopathes, plus un produit est dilué, plus il est efficace. A défaut de preuve ils misent sur l’idée qu’il y aurait autre chose, une trace, une onde, que notre science ne saurait pas encore détecter. »

  • Appel à l’ignorance, argumentum ad ignorantiam
Méthode : prétendre que quelque chose est vrai seulement parce qu’il n’a pas été démontré que c’était faux, ou que c’est faux parce qu’il n’a pas été démontré que c’était vrai.

Le propos est résumable ainsi : la dilution homéopathique fonctionne mais la science ne peut pas encore détecter le principe de fonctionnement.

  • Renversement de la charge de la preuve

Méthode : demander à l’interlocuteur de prouver que ce qu’on avance est faux.

Par extension, l’appel à l’ignorance aboutit au renversement de la charge de la preuve. Il est insinué que ce n’est pas aux homéopathes de prouver l’efficacité des dilutions homéopathiques, mais à la science (voir plus loin) de le faire.

La journalise note d’ailleurs pertinemment dans le commentaire « qu’à défaut de preuve, ils misent… ». On se situe effectivement bien loin de la démarche scientifique.

  • Faux dilemme

Méthode : réduire abusivement le problème à deux choix pour conduire à une conclusion forcée.

Il y a également un faux dilemme subtil dans l’utilisation du terme « notre science ». D’une part ce terme se révèle très ambigu : « science » est ici un mot creux qui risque de laisser l’interprétation libre à chacun. De quelle science parle-t-on ? Le corpus de savoirs communément acceptés, la communauté scientifique, l’application technologique, ou la démarche intellectuelle ?

Ensuite le « notre science » induit subtilement un antagonisme, « notre » s’opposant à quelque chose qu’on va chercher à situer. En laissant libre cette opposition dans le propos, c’est le sens qui est laissé à la subjectivité de chacun. On risque alors d’accepter des connotations fallacieuses : que doit-on comprendre ici ? Une science occidentale versus une science orientale, une science moderne versus science ancienne, une science rigide versus science plus ouverte… Le débat est alors orienté.

  • Hypothèse ad hoc

« A défaut de preuve ils [les homéopathes] misent sur l’idée qu’il y aurait autre chose, une trace, une onde, que notre science ne saurait pas encore détecter. »

C’est une hypothèse formée Ad hoc, « dans un but précis » en latin. On admet au départ ce que l’on entend prouver par la démonstration que l’on va faire, c’est l’effet cerceau de la zététique.

Une hypothèse ad hoc est suggérée pour expliquer ce qu’on ne peut expliquer. Prétendre par exemple que si aucune preuve de vie martienne n’est obtenue, c’est parce que la NASA s’obstine à effacer les traces qu’elle trouve (thèse de R. Hoagland, par exemple). L’hypothèse ad hoc de théories complotistes : Il existe un complot et le manque de preuve montre bien que ce complot est efficace !

On dit ici qu’il n’y a pas de preuve que « plus un produit est dilué, plus il est efficace » alors c’est qu’il y aurait autre chose: une trace, une onde. Avant d’invoquer d’autres mécanismes explicatifs (des traces, des ondes), il faut s’assurer simplement que l’affirmation de départ est valide. Ce qui n’est pas le cas. Il est toujours plus raisonnable d’appliquer le rasoir d’Occam plutôt que de proposer des hypothèses ad hoc spéculatives pour sauvegarder une allégation douteuse.

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Extrait 3 

Entretien à propos de la mémoire de l’eau avec le professeur Luc Montagnier, co-découvreur du virus du sida et prix Nobel de médecine.

  • L’homme de paille, technique de l’épouvantail, ou strawman

Méthode : travestir la position de l’interlocuteur en une autre, plus facile à réfuter ou à ridiculiser.

« La grande erreur, la bêtise, serait de dire ce phénomène nous ne le comprenons pas, donc il n’existe pas, …c’est anti-scientifique… »

Le professeur tourne en ridicule d’éventuels opposants à ses propos, en évoquant une position fictive et grossière, qualifiée d’anti-scientifique. Il y a détournement flagrant du débat dans la mesure où aucun phénomène n’a pu être observé, il n’est donc pas possible de le comprendre : il est refusé non parce qu’il n’est pas compris, mais parce qu’il n’est pas observé.

  • Technique du chiffon rouge, red herring, hareng fumé

Méthode : déplacer le débat vers une position intenable par l’interlocuteur.

« Soyons modeste, pensons que nous avons encore beaucoup de choses à apprendre de la nature, que nous avons d’autres théories qui sont plus près de la réalité mais qui ne sont pas encore tout à fait la réalité… »

Double sophisme: autour d’un appel à l’ignorance (tout n’a pas été démontré) le professeur impose une position intenable car ridicule. C’est la technique du chiffon rouge : refuser son propos serait refuser d’être modeste et prétendre tout savoir de la nature

Effet paillasson : qu’est-ce qu’on entend pas nature ici ? (pour approfondir, on pourra lire les travaux de G.Reviron).

L’utilisation du mot « théorie » est trompeuse : la mémoire de l’eau n’est pas une théorie au sens scientifique, ce n’est encore qu’une prospective, qui n’est pas étayée. Le risque est de mettre en compétition des théories qui n’ont pas le même niveau d’étayage. Par exemple, mettre à égalité la théorie de l’évolution des espèces et celle du créationnisme. Pour creuser voir Les 7 erreurs principales sur l’évolution, selon Cyrille Barrette.

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Extrait 4 

  • Technique du chiffon rouge, red herring, hareng fumé

Méthode : déplacer le débat vers une position intenable par l’interlocuteur.

« Les études scientifiques sont très intéressantes pour valider, mais surtout pour des médicaments qui ont des risques considérables et qu’on va mettre sur le marché. »

Technique du chiffon rouge : le débat est détourné sur la nécessité de valider des médicaments aux risques considérables. C’est vrai, mais ne change rien à la question de la validation scientifique des produits homéopathiques. L’autre technique du chiffon rouge ici consiste à déplacer la question de l’effcacité vers celle de l‘utilité de ces poduits. C’est une diversion sur d’autres sujets, qui ne font partie du débat qu’en apparence mais sont utilisés comme des arguments de poids.

  • L’appel à la popularité, argumentum ad populum.

Méthode : Invoquer le grand nombre de personnes qui adhèrent à une idée.

« Nous ça fait 200 ans que nous sommes sur le marché, ça fait 200 ans que des patients dans plus de 80 pays dans le monde utilisent des médicaments homéopathiques. Vous pensez sincèrement que des patients et des professionnels de la santé vont utiliser des médicaments inefficaces ? »

« N’oubliez pas les milliers de personnes qui se soignent à l’homéopathie, […] ils voient bien que ça marche. »

L’appel à la popularité est redoutable car il est posé très simplement en quelques mots : « Des milliers de gens l’utilisent » et nécessite une démonstration évidemment un peu plus longue pour le réfuter. Mais que des milliers de gens se servent de l’homéopathie, ne prouve pas son efficacité : la véracité d’une proposition ne dépend pas du nombre de gens qui la soutient.

Là encore cela permet un écran de fumée qui dissimule le sujet initial, en subtilisant la question de la validité scientifique par celle de l’efficacité évaluée subjectivement, quand bien même par des milliers de gens. Rappelons qu’on peut tromper mille personnes une fois…

On pourra lire Richard Monvoisin, Pour une didactique de l’esprit critique, pp. 221-224 Principe de la preuve sociale, effet Panurge ou argumentum ad populum

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Extrait 5

  • Effet paillasson

L’effet paillasson consiste à désigner une chose ou un objet par un mot qui se rapporte à autre chose. 

« [L’effet placebo] la capacité d’un médecin à induire la fabrication de médicaments intérieurs par l’organisme »

« L’effet placebo c’est qu’un médecin (sic) arrive à déclencher par l’organisme cette fabrication de médicaments. »

On ne peut pas réduire l’effet placebo au médecin, c’est l’effet attribuable au traitement en général : le contexte de prescription mais également la substance. En mettant en avant la pratique du médecin dans une définition erronée, on peut alors conclure du bien fondé de cette pratique ensuite.

Le placebo est une substance neutre que l’on substitue à un médicament pour contrôler ou susciter les effets accompagnant la médication. L’effet placebo est l’effet positif attribuable à la conception qu’une prise en charge/médicament aura un effet. L’effet placebo est l’effet strictement psychologique ou psychophysiologique lié à la prescription d’un placebo. Les deux principaux  moteurs de l’effet antalgique d’un placebo, domaine où il a été le mieux étudié, sont les attentes positives du médecin et du patient sur la prise de la substance.

« Notre corps peut fabriquer des antibiotiques, des anti-fièvre des anti-cancers…on peut fabriquer du crack, du haschich, de l’alcool, de la nicotine, on peut tout faire en fait. »

Il y a ici une équivoque entre les produits, leurs effets et leur composition. L’utilisation des mots comme crack, haschich, alcool, fait plus référence aux effets sur l’organisme de ces produits que sur leur véritable production par l’organisme. Le crack, par exemple, est une transformation de la cocaïne par dissolution qui provoque une cristallisation du produit (en caillou). L’organisme ne peut évidement pas effectuer cette opération.

On pourrait alors plutôt comprendre que le médecin fait référence à la composition chimique des produits, qui serait reproductible par l’organisme. C’est une affirmation tendancieuse et  péremptoire, qui demanderait un développement beaucoup plus conséquent. En l’état on ne peut pas affirmer que notre corps peut produire, par exemple, de la « nicotine » en tant que telle, c’est un effet paillasson.

« [L’homéopathie] est une médecine très noble parce qu’ils [les homéopathes] obligent le corps à se guérir lui-même. »

On pourrait voir une forme d’animisme simpliste dans la manière de présenter le corps humain comme capable de «guérir» par lui-même. Bien sûr, certains systèmes végétatifs fonctionnent tous seuls. Mais ici, où l’on parle d’une prise «symbolique» de médicament, le présenter de la sorte dissipe le caractère psychoactif du processus.
On notera aussi que la notion de noblesse en médecine est pour le moins discutable : y a-t-il des thérapies moins nobles (plus…. viles ?) que d’autres ?

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Extrait 6

L’effet paillasson consiste à désigner une chose ou un objet par un mot qui se rapporte à autre chose.

« On fait tous 8, 10 cancers tous les jours… »

De la même façon le terme cancers est tendancieux. Le cancer est un ensemble de maladies, qui se traduit par une altération de cellules, engendrant le développement d’amas de cellules cancéreuses (formant des tumeurs) qui échappent aux processus ordinaire de destruction par l’organisme. C’est uniquement si les cellules altérées ne sont pas détruites qu’on commence à parler de cancer. On ne peut pas alors raisonnablement utiliser ce terme pour évoquer des cellules altérées qui vont être supprimées par les lymphocytes.

En jouant sur l’ambiguïté des mots utilisés, on peut connoter des choses radicalement différentes. On utilise ici la charge symbolique des termes, pour vraisemblablement, entretenir une sorte de mystère, de magie autour de l’homéopathie, de l’effet placebo, de la médecine…

Il y a très certainement d’autres choses à extraire de ces courts passages. Toute suggestion est la bienvenue !

N.G.

 
corteX acupuncture

Faire un atelier-débat – médecines « douces », « alternatives »…

J’ai en face de moi une quarantaine d’étudiants, quelques doctorants et quelques chercheurs, donc d’un niveau relativement élevé, ce qui facilite un peu la tâche : je n’aurai pas à déconstruire l’idée que notre propre témoignage lors d’une guérison ne fait pas office de preuve, ce qui est déjà un saut de franchi.

 Je mise sur deux idées-force :

  • Amener le groupe à se poser la question suivante : qu’est-ce qui amène les patients vers des pratiques « alternatives », « alternatives » à quoi ? Bribes de réponses : les alternatives recherchées ont de fortes chances d’être des alternatives à

– la prise en charge froide et mécanique du médecin

– le manque de considération de la personne et à l’arrogance médicale

– la mainmise des industries pharmaceutiques sur les formations médicales

– le manque de « sens » à donner à la maladie (1).

  • Amener la réflexion sur ce qui est acceptable de ce qui ne l’est pas, et quel curseur prend-on ? Est-ce le fait d’être payé pour une thérapie fantaisiste qui est choquant ? La gratuité l’est-elle moins ? Est-il utile de parler de bonne foi / mauvaise foi ? En sous-jacence, je souhaite amener le groupe à appréhender que sans la notion d’efficacité de la technique proposée, il ne peut y avoir de choix éclairé.

Pour lancer le sujet, j’ai comme de coutume préparé deux fois trop de documents, et n’en ai passé que 4, bien répartis.

1) J’ai d’abord passé un extrait d’Envoyé Spécial consacré à des techniques telles que massage par les couleurs, hydrothérapie du colon et sauna à l’infra-rouge, assez facilement critiquables,car je voulais un spectre assez large pour démarrer la discussion (2).

Télécharger ici

2) Un extrait du Droit de savoir consacré à la kinésiologie et à l’emploi du fameux TM, ou Test Musculaire, que l’on retrouve également dans les variantes d’arts martiaux ou dans le fameux bracelet d’équilibre tel PowerBalance.

Télécharger ici.

3) Puis j’ai passé les deux documents suivants d’affilée, en demandant quels sont les points communs entre les deux « prétentions scientifiques » assénées.  Le premier est un témoignage de Jean Roulet, bouilleur de cru savoyard, vantant les mérites de la gnôle.

Télécharger ici.

Le second est un incident advenu pendant les Victoires de la musique 2007 : un homme vient perturber une chanson pour délivrer un message sur le fait que la cure Breuss guérit tous les cancers, ainsi que la vitamine C à fortes doses (3)  Télécharger ici.

Les discussions allant bon train, je n’ai pas eu le temps de placer d’autres films- et c’est plutôt bon signe, ces vidéos ne venant qu’amorcer les débats.

Savoir si j’ai rempli mon objectif ce jour-là (ou lors d’un midi critique très voisin, en novembre 2009, qui s’intitulait « Les médecines douces sont-elles des « alternatives » ?« , il faut le demander au public. Bien sûr, je me méfie du fait que toutes celles et ceux qui viennent me voir sont contents (biais de validation subjectif + tri des données du fait que les mécontents ne viendront pas me voir).

Richard Monvoisin

(1) Sachant que hélas, la maladie n’a pas de sens en soi. La science peut dire « comment », mais ne peut pas dire « pourquoi » quelque chose arrive. C’est assez insatisfaisant quand la maladie nous tombe dessus, d’où cette soif de « réponse » du type : « qu’ai-je fait au bon dieu pour avoir ça ? »

(2) Je dois ce document à Franck Villard, de Chambéry, trésorier de l’Observatoire zététique. Mille mercis à lui.

(3) Pour en savoir un peu plus sur cette Cure Breuss, cliquez ici. Sur vitamine C et cancer, on ira voir notre excellent partenaire Hoaxbuster et cet article Médecine, santé – La Vitamine C stimule… les idées reçues

Kinésithérapie – Enseignements à l’école de kinésithérapie de Grenoble

Profession « préférée » des Français, certes. Mais dérives thérapeutiques, traitements plus ou moins éprouvés, querelles de « clochers » et recherche quasi-inexistante dans le monde de la kinésithérapie. Pourtant, une école résiste… et plus précisément, l’école de Kinésithérapie du CHU de Grenoble.

Il aura suffit de quelques volontés, de quelques enseignants opiniâtres, en l’occurrence Jean-Louis Caillat-Miousse, Nicolas Pinsault et Jacques Vaillant. Tous avec le même constat : comment se fait-il que les kinésithérapeutes sortant de l’école se jettent en grande partie dans des théories et des pratiques non éprouvées ? Peut-on tout expliquer par le seul appat du gain lié aux effets de mode et de thérapies en vogue ? Ou y avait-il des choses qui pèchaient dans la formation initiale ?

Alors les trois enseignants ont retroussé leurs manches, et ont travaillé des contenus d’enseignements comme lecture critique des publications ou méthodologie.

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En 2009, J.L. Caillat-Miousse invite R. Monvoisin pour une intervention sur la zététique et l’analyse des pseudomédecines, dans le cadre d’une formation continue pour des professionnels de kinésithérapie inscrits en Master 1 de recherche (le Master M1 MPSI Validation des acquis option kiné).

En 2010, les discussions vont bon train.

En 2011, sous la férule de Nicolas Pinsault, le CorteX intervient sous quatre modes.

– Une formation en deux niveaux Santé, zététique & esprit critique en kinésithérapie, ciblée sur l’analyse de pratiques et l’évaluation de leur efficacité.

  • pour Kinés 1ère  année – niveau Licence 2 – (6h), sous la direction de Sophie Barth
  • pour Kinés 2ème année – niveau Licence 3 – (6h), sous la direction de Sandrine Monnet

– Une formation Esprit critique

  • pour Kinés 3ème année – niveau Master 1 – (12h), sous la direction de Nicolas Pinsault

Des séminaires pour les professionnels inscrits en Master 1 MPSI.

– Un co-encadrement de mémoires de recherche de Master 1

  • Thibaud Rival, sur la micro-kinésithérapie (avec le co-encadrement de Nicolas Pinsault)
  • Nelly Darbois sur la fasciathérapie
  • Gilles Guetemme sur l’intérêt du massage sur la dépression (avec le co-encadrement de Jean-Louis Caillat-Miousse)

En 2011/2012, le Master 1 MPSI VAE option kiné est ouvert ! Pour tout savoir, cliquez là

Richard Monvoisin
CorteX_Magazine_Sante

Janvier 2011 Le CorteX sur France 5 – Magazine de la santé

L’équipe de Magali Cotard est venue suivre un cours de Richard Monvoisin sur l’homéopathie à l’université de Grenoble en octobre 2010.

CorteX_Magazine_SanteLe mardi 11 janvier 2011, le documentaire « L’homéopathie : mystère et boules de sucre » est diffusé à 20h35, dans la catégorie Enquête de santé du Magazine de la santé de Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes.

Y apparait Richard Monvoisin, dans le cadre de son cours « Zététique & autodéfense intellectuelle » à la Direction des Licences Sciences et Techniques de l’Université Joseph Fourier, Grenoble. Cet enseignement était consacré à l’analyse critique des pseudomédecines, et au cas particulier de l’homéopathie. corteX homéopathie

La petite histoire :

« Après avoir passé un peu de temps au téléphone avec Magali Cottard pour donner quelques éléments pour leur trame, j’ai accepté que son équipe vienne dans mon cours sur le campus, ce qu’ils ont fait. Le caméraman, le preneur de son et la journaliste ont écouté les deux heures d’enseignement en amphithéâtre et, tenant leur engagement, ont débattu avec les étudiants sur le sujet du rôle des médias dans le colportage de fausses informations (sujet récurrent des cours précédents).

Avec les étudiants, l’idée était de leur faire vivre un tournage de 2h30 au total, qu’ils voient ce qu’il en reste après montage et en fassent une analyse. J’ai par contre , certainement pour en avoir trop décortiqué, une très grande méfiance vis-à-vis des plateaux TV ; aussi ai-je décliné l’invitation qui m’était faite de venir débattre en direct à Paris. J’ai l’impression (peut-être fausse) que ce sont moins les théories valides que les beaux parleurs qui gagnent de tels débats. C’est l’ami Florent Martin, de l’Observatoire Zététique, qui finalement y représentera le regard sceptique.« 

A décortiquer : Le professeur Montagnier et la “mémoire de l’eau”

Voici un article du blog Le Monde, envoyé mi-décembre 2010 par notre talentueux ami François B. et qui soulève à nouveau la question de ladite mémoire de l’eau. Nous n’avons pas eu le temps de la décortiquer. Le ferez-vous pour nous ?

07 décembre 2010


Le professeur Montagnier et la “mémoire de l’eau”

Le codécouvreur du virus du sida et Prix Nobel de médecine 2008 a été recruté par une université chinoise. Luc Montagnier va diriger une équipe de chercheurs au sein du département des sciences de l’université Jiaotong de Shanghaï. A 78 ans, c’est la deuxième fois que le chercheur s’exile. La première fois, c’était à ses 65 ans, quand il a dû prendre sa retraite de l’université française. En lisant les commentaires postés ça et là sur le Web, beaucoup de gens rappellent cet épisode, mais peu de souviennent de son peu glorieux soutien à une théorie jamais prouvée : la mémoire de l’eau.

Le principe de l’homéopathie. Le professeur Montagnier, à de nombreuses reprises, pris la défense de cette théorie et de celui qui en fut à l’origine, Jacques Benveniste. La théorie de la mémoire de l’eau, si elle avait été avérée, aurait expliqué le principe de l’homéopathie. Rappelons-le brièvement : un remède homéopathique s’obtient en diluant maintes fois ce que la discipline considère comme le principe actif du remède. Par exemple, la fiche technique du Diaralia des laboratoires Boiron indique que ce remède, censé soigner les diarrhées, contient de l’“arsenicum album, 9 CH“.

9 CH ? CH signifie centésimale hahnemannienne, du nom du père de l’homéopathie, Samuel Hahnemann. Cette valeur indique la dilution du principe actif, en l’occurrence un dérivé de l’arsenic. La quantité d’arsenic utilisée a subi 9 dilutions successives. En clair, il reste un milliardième de milliardième (10-18) de la quantité de départ, ce qui correspond, peu ou prou, à un mètre cube d’eau dilué dans l’ensemble des océans de la planète. Dans le médicament final, il ne reste pas grand chose du “principe actif”, voire rien du tout si la dilution est supérieure à 12 CH. Comment explique-t-on alors le principe de l’homéopathie ? Vaste question.

La mémoire de l’eau. Dans les années 1980, on avait cru pouvoir l’expliquer grâce à cette théorie de la “mémoire de l’eau” chère au professeur Montagnier. Ce fut l’une des plus belles controverses scientifiques de la fin du XXe siècle.

Pour faire (très) court, le Français Jacques Benveniste a publié dans Nature, en 1988, une étude expliquant que l’eau gardait une “mémoire” des composés avec lesquels elle a été en contact. Cette étude validerait donc les principes de l’homéopathie. Et Benveniste lui-même se rendait compte de la portée de ses travaux, comme il l’écrivait dans Le Monde du 30 juin 1988 :

“Les résultats de notre recherche imposent à tous, et surtout à la communauté scientifique, un considérable effort d’adaptation. Il s’agit d’entrer dans un autre monde conceptuel. Le changement de mode de pensée n’est pas moins grand que lorsqu’on est passé avec la Terre de la platitude à la rotondité. (…)

Les études que nous présentons montrent l’existence d’un effet de type moléculaire spécifique en l’absence de molécule. La procédure utilisée s’apparente à celle qui ferait agiter dans la Seine au pont Neuf la clé d’une automobile puis recueillir au Havre quelques gouttes d’eau pour faire démarrer la même automobile, et pas une autre. On comprend dès lors les réticences, voire l’agressivité, au nom de la déesse Raison, des adversaires de ce type d’expériences.”

Ces travaux ont immédiatement été très critiqués et Benveniste soupçonné de conflit d’intérêt, de légèreté, voire même d’avoir bidonné ses résultats. D’autres doutaient que ces expériences soient reproductibles, condition sine qua none de recherches dignes de ce nom. Nature a tenté de reproduire ces travaux. En vain. Dans un papier titréHigh dilution” experiments a delusion, les scientifiques concluent que cette expérience n’est pas reproductible.*

Benveniste, “un nouveau Galilée”. La page de la mémoire de l’eau est tournée depuis plusieurs années et rares sont ceux qui la défendent encore. Mais régulièrement, le Pr Montagnier prend la défense de Benveniste. Et il dit même de lui que c’est un “nouveau Galilée” ; un lieu commun quand on parle d’une personne que l’on pense être un génie incompris…

Une des dernières fois où le professeur Montagnier a tenté de réhabiliter la mémoire de Benveniste, c’était dans le 7-9 de France Inter, en mai, consacré à ceux qui ont passé leur vie à “être en contre”.

Peu bousculé par un Stéphane Paoli qui ponctuait les phrases de Montagnier par d’horripilants “bien sûr”, Montagnier a rendu hommage à ce “grand chercheur” :

“Pour moi Jacques Benveniste est un grand chercheur, comme vous avez dit, et c’est vraiment scandaleux la façon dont il a été traité. Il est mort comme vous savez en 2004, on peut dire épuisé par toutes ces luttes, et je crois qu’un jour prochain, il sera complètement réhabilité. (…) Les biologistes en sont restés encore à Descartes. Descartes, l’animal machine, les rouages, les engrenages… Or, après Descartes, il y a eu Newton, la gravité, une force qui se transmet à distance, il y a eu Maxwell, et la découverte des ondes électromagnétiques, donc tout ceci les biologistes l’ignorent totalement. Les biologistes actuels, biologistes moléculaires, imaginent les contacts entre les molécules par des contacts physiques n’est-ce pas alors que les molécules, c’est ce que disait Benveniste, peuvent correspondre également à distance. Donc c’est une révolution mentale et ça prend du temps.”

Les biologistes qui en sont “restés à Descartes” ont dû apprécier le jugement de leur pair… Montagnier tente désormais de reprendre le flambeau des recherches de Benveniste (lire le résumé du professeur Alain de Weck, qui a côtoyé les deux hommes).

On verra s’il arrive à de meilleurs résultats que Benveniste dans son nouveau laboratoire chinois.

[On peut réécouter l’émission en .ram, format bien peu commode, en suivant ce lien (après 1 h 42) ou en lire le transcript fait par… l’association Jacques Benveniste pour la recherche.]

* Cette explication est issue d’un précédent billet sur l’homéopathie. Billet qui avait suscité de vifs échanges dans les commentaires. L’un de ces commentaires, de notre camarade du C@fé des sciences, le Dr Goulu, liait vers un de ses propres billets où il rappelait qu’il est “absolument certain que chaque fois que vous buvez un verre d’eau, vous ingérez des milliers de molécules d’eau bues en de grandes occasions par des gens célèbres, car le nombre de molécules dans un verre d’eau est incroyablement grand”. Une autre version de cette réflexion, par Paul-Emile Victor : “L’eau que vous buvez a été pissée six fois par un diplodocus.” Je vous laisse imaginer les implications si la théorie de la mémoire de l’eau était vraie…

Photo : AFP/THOMAS COEX

http://sciences.blog.lemonde.fr/2010/12/07/le-professeur-montagnier-et-la-memoire-de-leau/

Article à analyser : Le professeur Montagnier et la “mémoire de l’eau”

Voici un article du blog Le Monde, envoyé mi-décembre 2010 par notre talentueux ami François B. et qui soulève à nouveau la question de ladite mémoire de l’eau. Nous n’avons pas eu le temps de la décortiquer. Le ferez-vous pour nous ?

 7 novembre 2010

Le professeur Montagnier et la “mémoire de l’eau”

Le codécouvreur du virus du sida et Prix Nobel de médecine 2008 a été recruté par une université chinoise. Luc Montagnier va diriger une équipe de chercheurs au sein du département des sciences de l’université Jiaotong de Shanghaï. A 78 ans, c’est la deuxième fois que le chercheur s’exile. La première fois, c’était à ses 65 ans, quand il a dû prendre sa retraite de l’université française. En lisant les commentaires postés ça et là sur le Web, beaucoup de gens rappellent cet épisode, mais peu de souviennent de son peu glorieux soutien à une théorie jamais prouvée : la mémoire de l’eau.

Le principe de l’homéopathie. Le professeur Montagnier, à de nombreuses reprises, pris la défense de cette théorie et de celui qui en fut à l’origine, Jacques Benveniste. La théorie de la mémoire de l’eau, si elle avait été avérée, aurait expliqué le principe de l’homéopathie. Rappelons-le brièvement : un remède homéopathique s’obtient en diluant maintes fois ce que la discipline considère comme le principe actif du remède. Par exemple, la fiche technique du Diaralia des laboratoires Boiron indique que ce remède, censé soigner les diarrhées, contient de l’“arsenicum album, 9 CH“.

9 CH ? CH signifie centésimale hahnemannienne, du nom du père de l’homéopathie, Samuel Hahnemann. Cette valeur indique la dilution du principe actif, en l’occurrence un dérivé de l’arsenic. La quantité d’arsenic utilisée a subi 9 dilutions successives. En clair, il reste un milliardième de milliardième (10-18) de la quantité de départ, ce qui correspond, peu ou prou, à un mètre cube d’eau dilué dans l’ensemble des océans de la planète. Dans le médicament final, il ne reste pas grand chose du “principe actif”, voire rien du tout si la dilution est supérieure à 12 CH. Comment explique-t-on alors le principe de l’homéopathie ? Vaste question.

La mémoire de l’eau. Dans les années 1980, on avait cru pouvoir l’expliquer grâce à cette théorie de la “mémoire de l’eau” chère au professeur Montagnier. Ce fut l’une des plus belles controverses scientifiques de la fin du XXe siècle.

Pour faire (très) court, le Français Jacques Benveniste a publié dans Nature, en 1988, une étude expliquant que l’eau gardait une “mémoire” des composés avec lesquels elle a été en contact. Cette étude validerait donc les principes de l’homéopathie. Et Benveniste lui-même se rendait compte de la portée de ses travaux, comme il l’écrivait dans Le Monde du 30 juin 1988 :

“Les résultats de notre recherche imposent à tous, et surtout à la communauté scientifique, un considérable effort d’adaptation. Il s’agit d’entrer dans un autre monde conceptuel. Le changement de mode de pensée n’est pas moins grand que lorsqu’on est passé avec la Terre de la platitude à la rotondité. (…)

Les études que nous présentons montrent l’existence d’un effet de type moléculaire spécifique en l’absence de molécule. La procédure utilisée s’apparente à celle qui ferait agiter dans la Seine au pont Neuf la clé d’une automobile puis recueillir au Havre quelques gouttes d’eau pour faire démarrer la même automobile, et pas une autre. On comprend dès lors les réticences, voire l’agressivité, au nom de la déesse Raison, des adversaires de ce type d’expériences.”

Ces travaux ont immédiatement été très critiqués et Benveniste soupçonné de conflit d’intérêt, de légèreté, voire même d’avoir bidonné ses résultats. D’autres doutaient que ces expériences soient reproductibles, condition sine qua none de recherches dignes de ce nom. Nature a tenté de reproduire ces travaux. En vain. Dans un papier titréHigh dilution” experiments a delusion, les scientifiques concluent que cette expérience n’est pas reproductible.*

Benveniste, “un nouveau Galilée”. La page de la mémoire de l’eau est tournée depuis plusieurs années et rares sont ceux qui la défendent encore. Mais régulièrement, le Pr Montagnier prend la défense de Benveniste. Et il dit même de lui que c’est un “nouveau Galilée” ; un lieu commun quand on parle d’une personne que l’on pense être un génie incompris…

Une des dernières fois où le professeur Montagnier a tenté de réhabiliter la mémoire de Benveniste, c’était dans le 7-9 de France Inter, en mai, consacré à ceux qui ont passé leur vie à “être en contre”.

Peu bousculé par un Stéphane Paoli qui ponctuait les phrases de Montagnier par d’horripilants “bien sûr”, Montagnier a rendu hommage à ce “grand chercheur” :

“Pour moi Jacques Benveniste est un grand chercheur, comme vous avez dit, et c’est vraiment scandaleux la façon dont il a été traité. Il est mort comme vous savez en 2004, on peut dire épuisé par toutes ces luttes, et je crois qu’un jour prochain, il sera complètement réhabilité. (…) Les biologistes en sont restés encore à Descartes. Descartes, l’animal machine, les rouages, les engrenages… Or, après Descartes, il y a eu Newton, la gravité, une force qui se transmet à distance, il y a eu Maxwell, et la découverte des ondes électromagnétiques, donc tout ceci les biologistes l’ignorent totalement. Les biologistes actuels, biologistes moléculaires, imaginent les contacts entre les molécules par des contacts physiques n’est-ce pas alors que les molécules, c’est ce que disait Benveniste, peuvent correspondre également à distance. Donc c’est une révolution mentale et ça prend du temps.”

Les biologistes qui en sont “restés à Descartes” ont dû apprécier le jugement de leur pair… Montagnier tente désormais de reprendre le flambeau des recherches de Benveniste (lire le résumé du professeur Alain de Weck, qui a côtoyé les deux hommes).

On verra s’il arrive à de meilleurs résultats que Benveniste dans son nouveau laboratoire chinois.

[On peut réécouter l’émission en .ram, format bien peu commode, en suivant ce lien (après 1 h 42) ou en lire le transcript fait par… l’association Jacques Benveniste pour la recherche.]

* Cette explication est issue d’un précédent billet sur l’homéopathie. Billet qui avait suscité de vifs échanges dans les commentaires. L’un de ces commentaires, de notre camarade du C@fé des sciences, le Dr Goulu, liait vers un de ses propres billets où il rappelait qu’il est “absolument certain que chaque fois que vous buvez un verre d’eau, vous ingérez des milliers de molécules d’eau bues en de grandes occasions par des gens célèbres, car le nombre de molécules dans un verre d’eau est incroyablement grand”. Une autre version de cette réflexion, par Paul-Emile Victor : “L’eau que vous buvez a été pissée six fois par un diplodocus.” Je vous laisse imaginer les implications si la théorie de la mémoire de l’eau était vraie…

Photo : AFP/THOMAS COEX

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Techniques corporelles – idée reçue dans le film l’Arme fatale

  • Accréditer le Taï-chi comme une discipline « de tueur »

Voici un extrait  de L’arme fatale 1 (Lethal weapon 1) de Richard Donner (1987), où le sergent Murtaugh questionne le héros Martin Riggs de la manière suivante :

Murtaugh :

« Ton dossier dit aussi que tu es spécialiste en arts martiaux, le taï chi… et autres trucs de tueur. Je suppose qu’on devrait t’inscrire à l’arsenal comme l’arme fatale. »

Télécharger l’extrait

Précision : le taï chi est le nom réduit de taï-chi-chuan, est une gymnastique énergétique de tendance taoïste, inspirée effectivement d’arts martiaux pieds-poings, basée non sur la force musculaire mais sur une « force énergétique globale » appelée jing, dont la concentration se fait au niveau du dantian, « chakra » situé sous le nombril. Utilisée comme gymnastique douce, elle a un intérêt indéniable en termes de souplesse. Mais ce qu’apporte le taï chi aux arts martiaux (jing, dantian) est sans réel fondement autre que symbolique, tout comme ladite force énergétique. Quant au chakra dantian, il n’y a pas d’évidence qui vienne étayer son existence physique.

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Donc le taï-chi n’est pas vraiment un « truc de tueur », loin de là. Ce qui peut éventuellement tuer dans le taï-chi n’est semble-t-il pas le taï-chi, mais les coups normaux sous le drap du symbole.

Sujets d’étudiants – Analyse critique L2 pharmacie

Dossiers présentés dans le cours Analyse critique du message scientifique – Licence 2 Pharmacie (Richard Monvoisin)

  • Saison 1 – avril 2004

Tut 1.01 – Lourdes

Aline Troillard, Chloé Pierson

Tut 1.02 – Guérisseurs, magnétiseurs

Maxime Coutand, Jordan Saccareau

Tut 1.03 – Crop circles, signe d’extra-terrestre ou canular ?

Anne-Laure Jouffrey, Benjamin Bertrand

Tut 1.04 – L’acupuncture

Chrystel Grenet, Caroline Vincent

Tut 1.05 – L’astrologie

Thomas Berendsen, Fréderic Miermont

Tut 1.06 – Les Expériences de Mort Imminente

Marlène Gentil, Bettina Murienne

Tut 1.07 – Le spiritisme

Sandy Araye, Arnaud Huc

Tut 1.08 – Le feng-shui

Caroline Cotterlaz, Émilie Prunier

Tut 1.09 – L’hypnose

Florence Chambard, Laurène Genevey

Tut 1.10 – La magnétothérapie

Stéphanie Boden, Amélie Hugon

  • Saison 2 – avril 2005

Tut 2.01 – La réflexologie plantaire

Cécile Barral-Baron, Valérie Dobremez, Cindy Bourne

Tut 2.02 – La théorie de la dissonance cognitive

Marjorie Durand, Aude Duret, Laëtitia Montagne, Sophie Roure

Tut 2.03 – Les méridiens

Colombe Chenevoy, Marine Grenier, Jennifer Richard

  • Saison 3 – avril 2006

Tut 3.01 – L’acupuncture

Galia Sekkai, Annabelle Richard, Anne-Sophie Berruyer

Tut 3.02 – Les coupeurs de feu

Laure Billion-Rey, Eléonore Grogniet, Camille Mollat du Jourdin

Tut 3.03 – Clonage ou clownerie ?

Baptiste Chaboud, David Cohen

Tut 3.04 – La réflexologie plantaire

Sabine Fercot, Aurélie Tireford, Élodie Troccaz

Tut 3.05 – Élixirs floraux de Bach

Samira Azeroual, Sanaa Dambri, Charline Faller

Tut 3.06 – La kinésiologie

Camille Causse, Matthieu Collomb, Anne-Sophie Lang

Tut 3.07 – Le miracle de l’ADN végétal

Aude Le Roy, Héloïse Debeaux, Anne-Laure Betegnie

  • Saison 4 – avril 2007

Tut 4.01 – Danone Essensis, comment devenir belle avec un yaourt

Aurélie Martins Gomes, Clarisse Lamy

Tut 4.02 – Comment être branché et protégé de son téléphone ?La casquette Handy-Fashions®

Sara Planes, Émilie Piallat

Tut 4.03 – Chocolathérapie®, les faits

Anne-Laure Haulotte, Marine Jacquet

Tut 4.04 – Bien dans tes baskets grâce à tes magnets, les semelles magnétiques

Colline Lacharme, Antoine Marquet

Tut 4.05 – L’extrait de pépin de pamplemousse

Marion Miramond, Amélie Perret, Nathalie Chu

Tut 4.06 – La sympathicothérapie

Guillaume Chovelon, Bruno Revol

Tut 4.07 – L’alphalipologie, ou comment réussir là où tous les autres régimes ont échoué !

Nawfel Miladi, Florian Guéraud

Tut 4.08 – Les rêves ouvrent-ils la porte du futur ?

Ophélie Muller, Lucie Delaborde & GS

Tut 4.09 – Le micromassage aux ions d’argent, Solidea Silverwave

Jean-Baptiste Martin, Thomas Rouyard

  • Saison 5 – avril 2008

Tut 5.01 –Le cactus Cereus peruvianus contre le péril électrique

Dima Muhammad & Cécile Tamain

Tut 5.02 – « Superform » de Jeanne Piaubert, ou le début des molécules intelligentes ?

Damien Mabboux & Coline Yvernay

Tut 5.03 – Minceur J365 Anti-Yoyo

Benjamin Milet & Erwan Peltier

Tut 5.04 – Profiléa ventre plat, « je veux perdre mon petit ventre !!! »

Coline Deffaugt-Sanchez & Emilie Lombard

Tut 5.05 – Œnobiol Solaire, pour un bronzage sublime et durable

Sophie Mathieu & Nicolas Sarrasin

Tut 5.06 – Le cartilage de requin

Benoît Chovelon & Lucie Tomas

Tut 5.07 – Le baume du tigre : le remède de tous vos maux

Thomas Lombard & Céline Zecchini

Tut 5.08 – La vinothérapie par Caudalie

Pauline Bonhomme, Marceline Collomb-Patton & Aurélie Hennebique

Tut 5.09 – 4321 minceur : comment maigrir grâce aux plantes

Laura Elman & Samuel Mottin T009

Tut 5.10 – Corsaire amincissant Lytess, habillez-vous, mincissez

Aurélie Sarrazin & Cécilia Thomas