La notion de genre* fait son apparition dans les programmes de Première dès la rentrée 2011. On pourra trouver de très nombreux documents de qualité sur Internet, mais un peu éparpillés. Alors, pour faciliter un peu la tâche aux enseignants de lycée qui souhaiteraient en savoir plus, mais aussi à tous ceux et celles qui aimeraient pouvoir se faire un avis sur ce qu’ils entendent à ce sujet depuis quelques temps, voici une sélection de ressources simples d’accès. J’ai fait un petit mélange de références théoriques et de documents plus concrets, pouvant donner des pistes de réflexion ou des idées de travaux pratiques.
* Ces derniers temps, les médias se sont emparés de cette notion et en ont souvent donné des définitions au mieux imprécises, au pire fantaisistes. Une petite précision sur le sens de ce mot peut donc s’avérer utile pour éviter tout malentendu. Voici une définition du genre donnée par l’historienne Irène Jami (extrait de l’émission La Fabrique de l’Histoire du 9 septembre 2011) :
Table of Contents
Typographie
Dans tout le texte, Femmes et Hommes désigneront les groupes sociaux, tandis que femmes et hommes désigneront les personnes à l’identité sexuelle marquée.
Avant-propos
Je m’intéresse au genre et j’essaie de comprendre comment il se construit parce qu’il est à l’origine de la discrimination séculaire des Femmes. Je tiens cependant à préciser que ce qui suit n’est pas un réquisitoire contre les hommes : il s’agit seulement de mettre en évidence les rouages d’un système qui mène à l’oppression de la moitié de l’humanité. D’ailleurs, les études réalisées sur ce sujet démontrent que les Femmes comme les Hommes sont susceptibles d’avoir des comportements genrés, en tant que parents, enseignant-e-s, publicitaires, auteur-e-s, etc. (voir les ressources de la partie Comment se construit le genre).
Les références qui suivent sont presque toutes produites par des femmes qui se revendiquent féministes. Ceci suffit hélas trop souvent à les discréditer avant même de les avoir lues ou écoutées, tant les féministes ont la réputation d’être agressives. Je ne condamne pas cette agressivité, car je comprends l’agacement du groupe social Femme (dont je fais partie) à vivre ces discriminations au quotidien. Je pense par contre que dans un contexte éducatif, il est préférable d’éviter l’agressivité et de garder la virulence tout en privilégiant un ton doux. Cela évite les résolutions hâtives de dissonance cognitive. Je n’ai donc choisi ici que des ressources dont le ton est doux, sauf mention contraire.
Ceci dit, si les Femmes sont les plus touchées par une construction sociale genrée, le genre masculin n’est pas non plus de tout repos : naître avec un pénis contraint souvent à assumer la responsabilité financière de son foyer, à passer plus de temps avec ses collègues de travail qu’avec ses enfants, à toujours se montrer fort, à prendre des risques pour montrer qu’on n’a pas peur, etc. C’est ce que décrit l’auteur de la BD Pourquoi je suis féministe, par un gars, en libre accès sur le site des Renseignements généreux. Cette brochure est parfois un peu caricaturale, mais elle est particulièrement facile d’accès.
Les documents sont répartis de la manière suivante.
Ressources théoriques – Les Hommes et les Femmes sont-ils naturellement différents ?
Notion de sexe biologique
Du point de vue biologique, le sexe désigne le sexe femelle ou le sexe mâle. Il est désigné administrativement dès la naissance et permet de diviser la population en deux groupes : les filles et les garçons. Tout le monde sait ou semble savoir ce qu’est biologiquement une fille ou un garçon et cette notion est très rarement questionnée. Pourtant, cette catégorisation n’est pas universelle : certaines personnes naissent avec ce qu’on peut appeler des « variations du développement sexuel », certains individus possédant à la fois des organes génitaux mâles et femelles, d’autres ayant un pénis et de la poitrine, d’autres naissant avec un vagin mais se « virilisant » à la puberté, etc. Les estimations varient mais, pour donner un ordre de grandeur, environ 1 personne sur 4500 est dite intersexe. L’ouvrage Ni homme, ni femme de Julien Picquart, destiné à un large public, fait le point sur de nombreuses questions autour de l’intersexualité. Au passage, il vient bousculer nos représentations et nos certitudes sur la notion de sexe biologique : s’agit-il du sexe chromosomique (un individu mâle possède deux chromosomes XY et un individu femelle deux chromosomes XX), du sexe gonadique (un individu mâle possède des testicules et un individu femelle des ovaires) ou du sexe phénotypique (un individu mâle possède une verge, un individu femelle un vagin, un clitoris et un utérus) ? La plupart du temps, comme ces trois définitions coïncident, il est possible de définir le sexe biologique d’un individu, mais cette définition ne tient plus pour les personnes intersexes. Une anecdote tirée de Ni homme, ni femme (p. 185) pointe du doigt la difficulté d’établir un critère scientifique précis et universellement valable permettant de faire la distinction homme/femme :
Dans la grèce antique, les athlètes concouraient nus pour que l’on soit bien sûr de leur sexe*. Encore au XXème siècle, les choses n’avaient que peu évolué et jusqu’à la fin des années 1960, l’on se contentait d’examens visuels ou manuels. C’est l’affaire Erika Schinegger qui a changé la donne. En 1966, cette skieuse était sacrée championne du monde. Mais l’année suivante, un test réalisé par le Comité International Olympique (CIO) en vue des JO de Grenoble de 1968 indiquait qu’elle était chromosomiquement mâle : XY et non XX. Erika Schinegger était disqualifiée […] tandis que le CIO décidait de systématiser les tests chromosomiques pour que seules les « vraies femmes » puissent concourir dans la catégorie « femmes ». On signalera au passage que l’on n’a pas fait de test chez les hommes pour démasquer les « faux hommes » […][V]oilà donc le test chromosomique dit « de Barr » généralisé chez les femmes. Mais la technique posa de nombreux problèmes, le moindre n’étant pas qu’une femme peut être XY, qui plus est sans que cela ne change quoi que ce soit à ses capacités sportives. Un nouveau test fut donc mis en place en 1992, un test qui ne se basait plus sur les chromosomes mais sur les gènes. Las ! Le test n’était toujours pas jugé suffisant. Les médecins responsables de sa mise en place n’en étaient pas satisfaits et lors des JO de Sydney en 2000, le CIO décida de suspendre la pratique systématique des tests, jusqu’à ce que l’on en trouve un fiable. Ainsi, le monde sportif est passé, suivant en cela les études médicales, de simples examens anatomiques à des tests chromosomiques, puis génétiques, avant de renoncer devant ce constat qu’établir un test qui détermine rapidement et définitivement le sexe d’une personne s’avère actuellement impossible.
(*) Les athlètes de la Grèce antique concouraient nus, mais il est peu probable que ce soit pour prouver qu’ils sont de sexe masculin. R. Monvoisin et moi en discutons dans une note à la fin de l’article.
Notion de genre
L’existence de personnes intersexes questionne non seulement la notion de sexe biologique, mais aussi l’attitude que nous sommes censés avoir à leur égard. En effet, lorsqu’il est impossible de catégoriser un enfant dans une des cases « mâle » ou « femelle », nos petits réflexes du quotidien peuvent être perturbés : lui offrira-t-on par exemple une poupée ou une voiture télécommandée ? Un vélo rose ou un vélo bleu ? L’imaginera-t-on devenir plutôt infirmière ou plutôt médecin ? Usuellement, nos attitudes et nos attentes dépendent du sexe biologique de la personne à qui on s’adresse et contribuent à une construction sociale d’une « féminité » et d’une « masculinité » qui varie en fonction des époques et des lieux géographiques. Etudier le genre, c’est décrire les rôles et les comportements qui sont attendus des individus en fonction de leur sexe et les mécanismes qui instaurent et propagent cet état de fait.
La plupart du temps les individus peuvent être classés dans une case « mâle » ou « femelle », quitte à inventer des notions comme « femmelette » ou « garçon manqué » pour incorporer les récalcitrants. On observe alors que certains comportements sont plus adoptés par un sexe que par l’autre : les Garçons sont plus turbulents, les Filles sont plus câlines, les Hommes se repèrent mieux dans l’espace, les Femmes savent s’occuper des enfants, etc. S’il est faux que toutes les femmes sont douces et que tous les hommes sont ambitieux, il existe bien certaines tendances, plus ou moins marquées, spécifiques à chaque sexe. Est-ce le fruit direct de la biologie ? Il semble plutôt que ce soit le fruit d’une habituation lente dès le plus jeune âge, d’une construction sociale : ce qu’on appelle le genre.
Des explications naturelles aux différences entre les Hommes et les Femmes ?
Il est coutume d’opposer des arguments tirés de la préhistoire pour justifier les différences de comportements entre les Hommes et les Femmes. D’autres fois, ce sont les différences entre les cerveaux des Hommes et des Femmes. Le livre Cerveau, sexe et pouvoir de Catherine Vidal et Dorothée Benoit-Browaeys passe en revue de nombreux arguments invoquant la « nature » et s’appuie sur les dernières études scientifiques parues sur le sujet pour démontrer que presque tous ces arguments sont basés sur des idées reçues et… fausses. D’une part, il n’existe pas de points communs significatifs à l’ensemble des cerveaux de femmes (ou d’hommes), et d’autre part, le développement du cerveau est extrêmement conditionné, en permanence, par ses interactions avec l’entourage, ce qui minimise toute explication de type naturaliste. Voici un extrait de La tête au carré (France Inter, 20 septembre 2011, 16’42 à 18’34) où Catherine Vidal explique comment la découverte de la plasticité cérébrale a remis en cause la vision déterministe que l’on pouvait avoir il y a vingt ans encore :
Commentaire ajouté le 6 septembre 2012 – Tout individu est plongé dès sa naissance dans un environnement social, ce qui rend sinon impossible du moins très difficile la distinction entre le rôle des processus biologiques et celui d’une construction sociale dans la différenciation entre les sexes. Nous avions envie d’en savoir plus sur les connaissances actuelles dans ce domaine, nous avons donc mandaté C. Brandner, chercheure au Laboratoire de Recherche Expérimentale sur le Comportement (Lausanne), pour faire le point sur les connaissances actuelles sur le sujet. Le résultat est là.
Autres ressources de Catherine Vidal :
– Hommes, femmes : avons-nous le même cerveau ? , Editions Le Pommier, 2007 (Petit ouvrage très accessible à un grand public)
– Le cerveau évolue-t-il au cours de la vie ? , Ed. Le Pommier, 2009 (Petit ouvrage grand public sur le plasticité cérébrale, notion clef contre le déterminisme biologique)
– Cerveau, sexe et liberté , Ed. Gallimard/ CNRS, 2007 (DVD également très accessible)
Suggestions pédagogiques du CorteX
Le CorteX propose trois démarches pédagogiques pour aborder le sujet :
– le cours Biologie, idéologies, racisme, sexisme – comment monter un cours de biologie à partir des pseudo-sciences, où R. Monvoisin construit un cours sur les pseudo-sciences en biologie et en arrive progressivement à la question du genre ;
– le cours Biologie, essentialisme – Nature, écologisme, sexisme, racisme, spécisme où je déconstruis certaines rhétoriques invoquant « la nature », en particulier les rhétoriques dites essentialistes : ce sont celles qui s’appuient sur les différences physiologiques « naturelles » entre les Hommes et les Femmes pour en déduire l’existence d’une « nature » ou d’une essence différente, c’est-à-dire un ensemble de caractéristiques intellectuelles, affectives ou comportementales qui sont immuables et universelles.
– l’atelier-débat sur la « théorie » du genre, ludique et destiné à un large public, où R. Monvoisin introduit les questions soulevées par les notions de féminin et masculin en partant de matériel essentiellement tiré des médias.
Pourquoi s’échiner à comprendre ce qu’est le genre ?
Cette construction sociale, en assignant arbitrairement des rôles aux individus en fonction de leur sexe, contribue à perpétuer les inégalités Hommes/Femmes. Le texte d’ Yves Bonnardel intitulé De l’appropriation… à l’idée de Nature paru dans les cahiers spécistes n°11 (1994) démontre comment les arguments essentialistes servent à légitimer la domination des Femmes par les Hommes et comment la construction d’un genre féminin et d’un genre masculin assoit cette oppression. Repérer les différences de droits et décrire les mécanismes qui les instaurent et/ou les perpétuent constituent le premier pas pour les faire disparaître.
Comment se construit le genre ?Quelques outils pour (faire) prendre conscience qu’une vigilance permanente est nécessaire.
La construction du genre se fait et se propage dans toute situation où les comportements attendus diffèrent pour les Hommes et les Femmes. Si certaines ressources insistent surtout sur la construction du genre féminin, la société façonne aussi bien les garçons que les filles, en diffusant des modèles genrés dans les manuels scolaires ou la publicité, mais aussi dans le cadre familial ou professionnel.
Outils pédagogiques – Jouets
Madeleine Labie, institutrice, analyse ses propres pratiques sous l’angle du genre et propose des pistes de réflexion dans la vidéo intitulée Une instit raconte – Pratiques langagières sexuées (sur Télédebout). Elle explique en particulier comment quelques habitudes de langage permettent de tordre le cou à la fameuse règle de grammaire française qui stipule que « le masculin l’emporte sur le féminin ».Catherine Giard, psychologue scolaire, analyse la pratique des enseignant-e-s dans la vidéo La différenciation sexuée en classe (sur Télédebout) et révèle qu’il suffit souvent d’avoir pris conscience de cette différenciation de nos comportements pour y remédier.
Les livres scolaires, la littérature jeunesse, les spectacles jeune public sont également des vecteurs de la construction du genre. Dans la plupart des albums jeunesse, les rôles et les attitudes des personnages féminins et masculins sont très différenciés : activité, extérieur, public pour les garçons ; passivité, intérieur, privé pour les filles. De la même manière, le code couleur rose et bleu dans les magasins de jouets oriente les petites filles vers le maquillage, les robes de princesses, les poupées et les activités ménagères tandis que les garçons sont invités à jouer aux voitures, aux soldats, au ballon, aux pirates etc. C’est le sujet du livre Contre les jouets sexistes, introduction pour non-spécialistes à la question du genre dans les jouets et la littérature jeunesse. On y trouvera des descriptions de séances sur le genre menées en école primaire.
Sylvie Cromer, cofondatrice de l’association Du côté des filles, présente le 7 décembre 2009 les résultats des dernières études lors du colloque « Filles, garçons : une même école ? » et fait le même constat en ce qui concerne les outils pédagogiques :
Un extrait du film The Yes Men de C. Smith, S. Price et D.Ollman (2005) qui relate deux initiatives pleine d’humour :
Musique pour enfants
Les chansons pour enfants peuvent porter un message non-sexiste. Voici la vidéo de jeunes amateur-trice-s du groupe pour enfants ZUT. Merci à Nicolas Gaillard.
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Famille
Il existe de nombreuses études sur la répartition des tâches ménagères entre les Hommes et les Femmes. Pour alléger la présentation et pour ouvrir le débat sur la répartition des tâches selon les sexes, je préfère utiliser des extraits du film Drôle de genre de J-M. Carré (à venir) dans lequel les Hommes s’occupent des enfants, de la maison et des problèmes de crêche pendant que les Femmes mènent une vie professionnelle exténuante, sont députées et offrent des sous-vêtements sexy à leurs maris..
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Métier
La construction du genre oriente a priori le choix des Hommes ou des Femmes vers des types de métiers différents. Isabelle Collet a déjà contribué au CorteX en analysant la situation des métiers de l’informatique dans sa conférence Opératrices de saisie ou hackeuses : la place des femmes dans les métiers des technologies de l’information, ou dans son intervention L’informatique a-t-elle un sexe ?
Publicité
La publicité diffuse une vision très genrée du monde. Dans ces deux publicités de Zalando.fr, les Femmes sont transformées en acheteuses obsessionnelles de chaussure :
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Pour vendre une voiture ou de la lessive, certaines publicités cantonnent la Femme à son rôle de séductrice ou bien l’enferment dans son rôle de ménagère. C’est le sujet de l’exposition de Sylvie Travaglianti, Paysage du sexisme ordinaire.
Texte de l’autocollant : « on vous rêve rampante »
On pourra voir d’autres photos issues de l’exposition ici et écouter l’analyse de la photographe dans ce reportage de Télédebout. On aura probablement le plus grand désarroi à trouver ces représentations genrées jusque dans les campagnes de recrutements d’enseignants par l’Education nationale (voir l’article Entraînez-vous ! Analysez la campagne publicitaire « L’éducation nationale recrute« de Nicolas Gaillard).
Médias
Cette vidéo réalisée par Natacha Henry pour TVE Londres en 2000, Où sont les femmes ?, donne un aperçu de la surreprésentation des Hommes et de l’image des Femmes véhiculée dans les médias. Monique Perrot-Lanaud, Virginie Barré, Isabelle Fougère, Isabelle Germain, à l’époque toutes les quatre membres de l’Association des Femmes Journalistes, présentent chacune un petit document révélateur de la (petite) place accordée aux Femmes dans les médias. Cela peut donc aussi donner des idées de travaux pratiques.
On pourra aussi aller faire un tour sur l’analyse coopérative de l’article A décortiquer – Crise du masculin, Le Monde, 7 Mars 2011 où l’auteur prétend expliquer la crise économique de 2008 par le fait que les responsables économiques sont des Hommes.
Répartition de la parole
C’est peut-être le plus difficile à déconstruire, chez les unes et chez les autres : la répartition de la parole. Les Hommes et les Femmes ne sont égaux ni devant la prise de parole, ni devant le temps de parole, ni devant l’attention portée à ce que dit l’autre, que ce soit en public ou en privé. On pourra découvrir de nombreux mécanismes qui se mettent en place lors d’une assemblée mixte dans la brochure intitulée La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation mise à disposition sur le site des Renseignements Généreux.
Elaboration des connaissances sur le sexe et la sexualité
Le documentaire Le clitoris, ce cher inconnu de Michèle Dominici est notre outil de prédilection sur le sujet. Non seulement la majorité d’entre nous, femmes, hommes ou autres, y apprenons des choses en 2011, mais c’est une manière subtile d’aborder les argumentaires pseudoscientifiques qui jalonnèrent les âges pour placer la Femme dans un ordre inférieur à l’Homme, et lui conférer une « nature » maternelle, une « essence » soumise. Voici le montage réalisé par Richard Monvoisin que nous utilisons en cours :
Vie quotidienne
Au travail, dans la rue, chez le médecin, en recherche d’emploi, en famille, en couple, enceinte, célibataire, etc. Les Femmes sont confrontées quotidiennement au sexisme ordinaire qui les maintient dans leur rôle de Femmes. L’association Osez le féminisme, pour faire prendre conscience de l’ampleur du phénomène, a ouvert en juillet 2010 un blog qui donne la parole à toutes celles et tous ceux qui veulent partager une expérience sexiste et vie de meuf.com recense aujourd’hui une multitude de témoignages. Certaines situations ont été mises en scènes dans de courtes vidéos : la « drague », les poils, le poids du « Madame », etc. Je les signale parce que certaines d’entre elles apportent un éclairage intéressant sur la question, mais le ton est plutôt dur. Quant au livre Vie de meuf – Le sexisme ordinaire illustré, c’est un outil conçu pour pointer du doigt les inégalités, dans le même esprit que le site, c’est-à-dire avec un côté ludique. Organisé par thèmes et agrémenté de dates, de citations et de quizz, il tente d’expliquer sans agressivité d’où viennent les inégalités et ce qu’elles signifient pour les femmes..
Morale et politique
L’inquiétude est grande pour les milieux conservateurs de voir les grandes catégories type Homme / Femme se diluer dans la question du genre. La réflexion peut aisément être lancée avec les affiches de campagne 2012 contre la théorie du genre réalisée par Christine Boutin et le Parti Chrétien-Démocrate (PCD).
Il faut noter que c’est l’un des rares cas en France où une opposition à des faits scientifiques devient un enjeu de campagne
Extraits radio
– Le genre peut-il s’opposer au sexe ?, avec Jean-Claude Ameisen, Pierre-Henri Gouyon, Priscille Touraille et Thierry Hoquet, dans « Science Publique » sur France Culture (14 octobre 2011) :
– Catherine Vidal et Eric Fassin dans La tête au carré (20 septembre 2011) :
– Irène Jami dans La Fabrique de l’Histoire (9 septembre 2011) :
Emissions de radio
Sur Grenoble
Cas libre: émission de radio libre antenne au ton doux et très accessible sur les questions des corps, des amours, des sexualités « sans tabou ni jugement ». En direct tous les jeudis, de 20h à 21h sur Radio Kaléidoscope 97 FM (Grenoble) et téléchargeable sur Internet.
Dégenrée : émission de radio au ton plus raide, revendiquée « meufs-gouines-trans », bourrée d’infos mais au style parfois rédhibitoire. De 18h30 à 20h les 2ème et 4ème mercredis du mois (rediffusion les lundis suivants à 19h) sur Radio Kaléidoscope 97 FM (Grenoble). On pourra écouter ou télécharger d’anciennes émissions en ligne. Contact : degenree[AT]pimienta[POINT]orgission féministe les deuxième et quatr
Sur Paris
Femmes libres : émission créée en 1986 et emmenée par Nelly sur Radio libertaire le mercredi, de 18 h 30 à 20 h 30. Ton doux. Podcastable.
Sur Marseille
Le complot des cagoles : émission tous les 1ers mercredis du mois sur la radio militante marseillaise Radio Galère (88.4 FM) portée par le Collectif des Pétroleuses.
Sites internet
– Sexisme, féminisme – Les Renseignements généreux
– Genre et pédagogie – Télédebout
– Sexisme – Vie de meuf
– Féminisme, sexisme – Osez le féminisme
– Histoire – Mnémosyne (pour le développement de l’histoire des femmes et du genre)
– Hystoire – SIEFAR (Société étudiant les femmes, du Moyen Age à la Révolution française)
Associations et collectifs d’éducation populaire sur le genre
Sur Grenoble
Virus 36 : développe des outils de pédagogie active pour « construire du collectif ». Virus36 accompagne des associations aussi bien dans leur structuration interne (fonctionnement, réunions, prise de décision…) que dans l’organisation d’évènement publics (débats, forums, diagnostics…).Contact
Sur Montpellier
Les cafés du genre :Françoise Mariotti anime depuis 6 ans des rencontres/débats mixtes sur le thème du genre. Elles ont lieu les 2ème Mardis de chaque mois, au Martin’s club – 8 rue de la monnaie – de 18h30 à 20h.
Entrée : 2euros + consommation.
Sur Reims
Les Désobéissantes : cette association féministe propose une lettre d’information gratuite sur les études sur le genre, l’égalité femmes/hommes, les personnes LGBT (Lesbienne-Gay-Bi-Trans) et la laïcité. Elle organise aussi des conférences-débats, ateliers, projections, etc.
Le CorteX est également disponible pour monter des ateliers de sensibilisation ou de formation continue, en particulier à Grenoble, Montpellier et Marseille.
Si une information n’était plus valable ou si vous connaissez d’autres initiatives, contactez-nous !
NB – Pourquoi les athlètes de la Grèce antique concouraient-ils nus ?
En relisant cet article, Richard m’a donné une autre raison que celle d’un test de masculinité. Voici notre échange sur le sujet :
RM – Je crois que c’est l’histoire de Kallipateira qui se planque et se travestit pour voir son fils en cachette aux JO (vers – 400 ? A vérifier) ; si ma mémoire est bonne, on faisait défiler et courir les athlètes nus plus pour virer les femmes des stades que pour estampiller les garçons.
GR – Bien vu, la raison invoquée n’est pas la bonne, mais vérification faite, ce n’est pas non plus à cause de l’histoire de Kallipateira, qui a plutôt eu pour conséquence la vérification du sexe des entraîneurs, puisque Kallipateira s’était fait passer pour l’entraîneur de son fils. Pour expliquer la nudité des athlètes, les historiens évoquent plutôt la commodité – pour éviter que les athlètes ne se prennent les pieds dans leur pagne -, un hommage à l’harmonie corporelle ou encore un gage de sincérité – nu, il est plus difficile de tricher (plus de détails ici).
RM – J’ai lu de mon côté que la nudité complète était obligatoire lors des Jeux Panhélléniques, sauf pour les courses de chariot. Je m’en réjouis pour eux 🙂