L’émission Duel sur la Cinq d’octobre 1988 proposait un débat autour de la mise sur le marché de la pilule RU-486 dite « du lendemain ». Un des participants, Jérôme Lejeune, connu pour condamner la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse, s’opposait à la commercialisation de cette pilule. Son argumentaire était loin d’être dénué de sophismes. Nous avons extrait ici un reductio ad hitlerum. Pour en savoir plus sur ce sophisme, voir là.
« Et je dis parce qu’il faut que les téléspectateurs le comprennent. Si ce produit est en vente, ou même qu’il soit payé ou pas ça n’a pas d’importance. S’il est employé et exploité industriellement ce sont des millions d’êtres humains qui seront détruits chaque année. Et je le dis posément parce que c’est vrai, il faut qu’on le sache, ce produit tuera plus d’êtres humains qu’Hitler, Mao Zedong et Staline réunis. »
Relevons aussi l’effet paillasson avec le terme « êtres humains » dans la phrase « S’il est employé et exploité industriellement ce sont des millions d’êtres humains qui seront détruits chaque année.« . Il aurait été plus pertinent d’employer le terme « embryon », car la pilule du lendemain est destinée à interrompre une grossesse dans ses premières heures. Or, l’organisme en cours de développement lors d’une grossesse est appelé embryon jusqu’à huit semaines d’aménorrhées. En parlant d’êtres humains, J. Lejeune aggrave la situation, transformant la contraception en un quasi-holocauste.