TP de Xylolalie sur France Culture : voici quelques extraits de débat dans l’émission du 17 janvier 2011 de Du Grain à Moudre, sur France Culture. Dans cette discussion, j’ai (RM) relevé les occurrences de xylolalie, c’est-à-dire de langue de bois de Jean-Michel Blanquer, directeur général de l’enseignement scolaire (DGESCO) au Ministère de l’Éducation Nationale.
Les débuts de solution sont placés après chaque extrait.
Extrait 1 :
« D’abord je pense qu’il faut rappeler quelques éléments de bon sens : le fait d’évaluer ne peut être contesté par strictement personne. D’abord les professeurs évaluent les élèves tous les jours, l’évaluation est consubstantielle à l’éducation, et je pense qu’il n’y a pas à donner des connotations diaboliques au fait d’évaluer. Il n’y a rien de plus naturel que d’évaluer. La question c’est d’évaluer, et comment, dans quel but, à quel moment« .
Appel au bon sens (sous-entendu « celui qui est contre n’a pas de bon sens »)
Clôture forcée du débat. Irréfutabilité popperienne
Epouvantail (« connotation diabolique »)
Argumentum ad populum
Pétition de principe
Lier 2 choses de force
Argument naturalisant
« Je pense pas que le mot « culture chiffrée » soit un épouvantail en soi, si vous voulez, je pense que tout le monde est contre une situation où on ne passerait son temps à remplir des tableaux et à ne voir l’autre que comme un numéro, et vouloir soupçonner qui que ce soit au Ministère de l’Éducation Nationale de vouloir introduire une logique chiffrée sur chaque sujet est un petit peu caricatural (…) Au nom de cela, au nom de ce bon sens que nous partageons tous, faut pas non plus avoir une sorte d’aversion du chiffre, autrement dit il est tout à fait normal notamment d’essayer de savoir sur un territoire donné à toutes les échelles quelle est la situation concrète dans laquelle on est, si on veut avoir des stratégies : ça s’appelle le pilotage. Ça a de multiples conséquences, je vais vous en donner simplement une. Chaque année en tant que directeur de l’enseignement scolaire j’ai à tenir avec d’autres bien sûr un dialogue de gestion avec chaque académie de France. Eh bien grâce à cela, à cette évaluation de CM1 / CM2, j’ai la possibilité de dialoguer avec chaque recteur de France sur la situation exacte des politiques menées concrètement sur le terrain pour arriver à avoir un bon niveau de français et un bon niveau de mathématiques des élèves de CM1/CM2. C’est une évolution évidemment qui ne se voit pas mais qui a des implications d’arrière-plan très importantes, ça permet une mobilisation générale sur les facteurs qui font réussir les élèves, reliée au programme de 2008, tout à l’heure Xavier Pons l’a donné comme un argument contre d’une certaine façon, moi je me retourne comme un argument pour, c’est-à-dire que bien entendu nous assumons parfaitement que c’est au service d’une réalisation des programmes de 2008 qui eux-mêmes sont au service en effet d’une maîtrise des fondamentaux par les élèves, non pas (…) pour éliminer d’autres compétences que les élèves doivent avoir par exemple les compétences corporelles, les compétences civiques qui sont si importantes, non pas comme détriment de ces compétences mais comme socle de ces compétences, autrement dit savoir lire, écrire compter c’est absolument fondamental, c’est la base de tout le reste, et il est vital que nous nous occupions de cela dès le début de l’école primaire et les évaluations font partie de cette stratégie générale, c’est évidemment pas le seul élément, nous ne considérons pas que les évaluations sont une baguette magique, mais c’est un outil indispensable à toutes les échelles pour faire progresser le système. Et je crois que les acteurs les plus responsables, et c’est le cas de certains syndicats y compris le SNUIPP, sont tout à fait conscients du principe. Après on peut discuter des modalités, bien sûr, mais sur le principe c’est une évidence pour quiconque est responsable« .
Extrait 3
Non bien sûr que non, nous ne sommes pas du tout dans une logique de l’école consommée ; de ce point de vue là beaucoup de caricatures sont faites au passage je voudrais dire que vous êtes dans votre rôle en soulignant toutes les critiques, toutes les difficultés mais en réalité les évaluations rentrent dans leur troisième année, l’année dernière on a eu 98% de remontées, donc c’est au contraire un grand succès et c’est aujourd’hui dans le paysage tout simplement pour tous les éléments qui viennent d’être exposés par chacun de nous 3 d’ailleurs parce qu’en réalité il peut y avoir des points précis sur lesquels on peut être en désaccord mais sur le fond de la nécessité d’une évaluation il y a un consensus de bon sens. (…)
Nous sommes en chemin vers quelque chose d »intéressant. On va progressivement améliorer l’outil