30 sept, 1er oct.2011 – Barcelone, colloque liberté de la recherche contre influence cléricale

Au CorteX, nous annonçons des évenements avec lesquels nous ne sommes pas forcément d’accord, mais qui nous font nous creuser la cervelle. Voici celui-ci, qui ouvre un champ de réflexion immense et donnera peut être aux lecteurs l’envie d’y aller voir de plus près (début de questionnement à la fin de l’article).

CorteX_Libre_PenseeVendredi 30 septembre et samedi 1° octobre 2011, colloque international à Barcelone

Défendre la liberté de la recherche contre l’influence  cléricale

Campus Universitat de Barcelona Facultat de Dret de  la Universitat de Barcelona 
Avda. Diagonal, 684  08034-BARCELONA


Lettre de la Libre Pensée :

La newsletter de l’AFIS (association française pour l’information scientifique) rappelle à son tour que Le député  radical-socialiste français Jean Michel a posé au ministre des  affaires européennes une question écrite où il s’indigne de la  composition du Groupe Européen d’Ethique des Sciences et des  Nouvelles Technologies, mis en place dans le cadre des  institutions de l’Union européenne et fait observer, en ce qui  concerne le gouvernement français :

« la représentante  française ne peut être, elle aussi, considérée comme un membre  indépendant et neutre. Enseignante à la faculté de théologie  de Strasbourg, elle fait partie de l’ordre des vierges  consacrées et a donc pour mission de « porter au coeur du  monde l’amour de Dieu » et de promouvoir la religion dans la  société. »

Le congrès national de Foix de la Libre Pensée, pour sa part a  estimé que loin d’être une surprise, cette composition marquait  le caractère irrémédiablement clérical de l’UE et a voté la  motion suivante (extrait) :

« La récente révision des lois dites de « bioéthique » a  confirmé le blocage de fait des recherches sur l’embryon  humain en laissant libre cours aux pressions exercées par le  Vatican et la hiérarchie catholique au sein même du  parlement. Le congrès dénonce cette double atteinte à la  laïcité et rappelle son exigence : Il faut lever toutes les interdictions concernant les  recherches scientifiques sur l’embryon humain. »

Les  inscrits et les souscripteurs recevront sur demande les résumés  des interventions dès avant le colloque pour faciliter leur  participation active. Des liens utiles pour le transport et un  hébergement à prix modéré leur seront également proposés.

Renseignements 01 46 34 21 50 – Programme ici.

Remarque de RM : le blocage de recherches pour cause de pressions religieuses ou idéologiques est condamnable en soi, car cela signifie qu’on interdit des pans entiers de recherche sur certains sujets – c’est ce qui se passe en Histoire sur les lois mémorielles, ou dans certains épisodes de l’histoire des sciences, le cas le plus marquant étant certainement celui de la génétique de Morgan sous Lyssenko. Mais que défend-t-on dans ce communiqué ? La non-pression exterieure religieuse ? Ou la liberté de recherche sur ce sujet ?

La structure de l’argumentaire me parait former un faux dilemme étrange : si je veux m’opposer comme la LP à la pression vaticane sur la recherche, suis-je obligé de chanter la liberté de recherche sur l’embryon ? L’affirmation est gigogne, j’ai l’impression qu’elle contient l’idée non-dite suivante : il n’y a aucune raison « externe » qui doit venir freiner la recherche scientifique.Or, je ne sais pas s’il n’existe pas des raisons externes qui devraient limiter cette recherche. Je sais que je suis contre la pression religieuse sur « l’élaboration des connaissances » (qui est déjà différente de la Recherche, mot complexe), mais je ne suis pas certain d’être pour « lever toutes les interdictions concernant les  recherches scientifiques sur l’embryon humain ». Pour y répondre, il me faudrait au moins savoir à qui appartiendront les résultats de ces recherches : au bien public ? A des structures privées ?

Alors je vais écrire à l’ami qui m’a envoyé cette annonce, et lui proposer de répondre à mes interrogations ci-dessous, s’il le souhaite.

RM, 5 sept. 2011

Pour y répondre, il me faudrait au moins savoir à qui appartiendront les résultats de ces recherches : au bien public ? A des privés ?

Alors je vais écrire à l’ami qui m’a envoyé cette annonce, et lui proposer de répondre à mes interrogations ci-dessous.

CorteX_Oeil

Appel à vigilance : science et idéologie anti-avortement feront-ils bon ménage à Grenoble ?

CorteX_OeilIntrusions idéologiques : science & anti-avortement peuvent-ils faire bon ménage ? Aucune accusation, simplement un questionnement fort sur des questions souvent passées sous silence.
Ouvrons l’oeil.

 


Un chercheur du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) et un professeur au Collège de France ont fait réaliser un documentaire sur leurs activités, intitulé Des chimistes bio-inspirés, l’hydrogène de demain (1), dont la projection à Grenoble est prévue le 30 septembre 2011.

L’hydrogène de demain, ça se discute : tout dépend pour quoi, pour qui, au service de qui, avec quel contrôle et quel ratio bénéfice/risque…. Mais la question n’est pas là.

Le réalisateur du documentaire, Matthieu Chauvin, est un militant religieux pro-vie, ou pour être plus rigoureux : anti-choix, c’est-à-dire qu’il estime la vie de l’embryon plus importante que le choix potentiel de la femme qui le porte. Il fut un habitué des blocages et obstructions dans les salles obstétriques pour empêcher les avortements, comme au temps des âges farouches et du professeur Lejeune (1926-1994). Heureusement, des luttes sociales et féministes sont passées par là, et ont permis de montrer que la souffrance d’un embryon était une hypothèse hasardeuse, alors que la souffrance de la mère contre son gré était elle bien réelle. La loi Veil de 1975 a marqué une des avancées sociales majeures du XXe siècle.

Mais Matthieu Chauvin n’est pas content du tout. Son

« engagement pour le respect de la Vie commence pendant les années étudiantes avec les collages d’affiches. Au début des années 90 [il] prend part à une dizaine de sauvetages. Ces occupations, non-violentes, de blocs obstétricaux où se pratique (sic) les avortements le conduisent à quatre reprises au tribunal. »

En 2007, il réalise un documentaire anti-avortement, « La Vie est en nous », qui nous téléporte en plein Moyen-ÂgeCorteX_La_vie_en_nous à grands coups de « syndromes post-abortifs » (2).

Puis

« L’objection de conscience le mène naturellement à l’action politique avec le désir de s’appuyer sur sa foi catholique pour participer à la construction du Bien Commun en s’inspirant de la Doctrine Sociale de l’Église. Il est, pour lui, évident que les Chrétiens ont une vision originale de la société et que leur contribution à la construction de la civilisation européenne qui a commencé, pour la France, à Lyon en [l’an] 177, doit se poursuivre. »

Il rejoint en toute logique Axel de Boer (4) et la grenobloise Jeanne-Marie Laveyssière (5) pour forger le parti Solidarité-France en 2008. Programme :

« défendre un projet de civilisation pour l’Europe et la France au XXI° siècle. Un projet construit autour du respect de la personne, en commençant par le respect de la vie et en s’appuyant sur la Doctrine Sociale de l’Eglise, la Famille et le monde associatif. »

 Il emmena d’ailleurs la liste Sud-Est de ce parti lors des Européennes, pour donner

« plusieurs mesures très concrètes pour construire une Europe respectueuse de tous les hommes (sic), de l’instant où ils sont conçus jusqu’à leur mort, naturelle et entourée. (…) Une Europe qui préserve l’environnement, qui reconnaisse ses racines chrétiennes, qui place le politique, le social, le culturel, l’économique et le financier au service de l’Homme ».

Alors nous voulons partager notre questionnement.

Il n’est pas question de remettre en cause la liberté de conscience – même si normalement celle-ci s’arrête aux pages du Code Pénal : il n’est pas permis de nuire à autrui au nom de sa croyance, et hélas, c’est pourtant ce qui arrive à un certain nombre de femmes souhaitant une Interruption Volontaire de Grossesse.

Il n’est pas question non plus de présumer de la valeur scientifique du film (qui n’est pas accessible encore).

Nous souhaitons toutefois susciter la réflexion. Coïncidence ou lien causal, la principale porte d’entrée du christianisme en science en ce moment est, avec le combat contre la « théorie » du genre, la lutte contre l’utilisation de cellules-souche de l’embryon. Soyons honnêtes, il y a probablement une gamme d’autres raisons pour hésiter sur cette question d’utilisation d’embryons ; mais lorsque c’est une idéologie religieuse ou politique qui porte des interdictions de recherche, la régression sociale en a toujours été la conséquence.

Par le biais des projections d’un film sur l’hydrogène, un militant politique ultra-conservateur, non-laïque, et régressif sur le droit des femmes à disposer de leur corps intervient et débat dans les structures universitaires comme le Collège de France. Cela nous interroge. Est-ce un hasard ? Est-ce une sorte de cheval de Troie ? Il en va du contrat laïque de la recherche et de l’enseignement de bien garder les yeux ouverts.

L’équipe du Collectif de Recherche Transdisciplinaire Esprit Critique & Sciences

PS : et pendant qu’un autre membre du CEA, Jean de Pontcharra (5), s’offusque de l’utilisation potentielle de cellules souches embryonnaires qui serait selon lui une « folie génocidaire mondiale », un colloque aura lieu les 30 septembre et 1er octobre à Barcelone intitulé «Défendre la liberté de la recherche contre l’influence  cléricale».

C’est à Barcelone.Oui, c’est loin.

(1) Annonce (voir également ici)

Le Pr Marc Fontecave, Vincent Artero, Jérôme Garin et le réalisateur Matthieu Chauvin vous convient à la projection du documentaire : Des chimistes bio-inspirés, l’hydrogène de demain (17mn + débat) le vendredi 30 septembre à 13h30 CEA Grenoble – Amphithéâtre Dautreppe.

Ce documentaire a pour objet la vulgarisation des découvertes sur la catalyse bio-inspirée dans le domaine de l’hydrogène menées par Vincent Artero sous la direction de Marc Fontecave au Laboratoire de Chimie et Biologie des Métaux (CEA de Grenoble, CNRS, Université Joseph Fourier). Ce projet permet d’entrevoir des applications industrielles dans la production de l’hydrogène et la fabrication des piles à combustible sans platine. La catalyse bio-inspirée pourrait devenir un élément important de la future économie de l’hydrogène.

Pour les personnes extérieures au CEA, contacter Odile Rossignol (tél. 04.38.78.45.63 – Email: odile.rossignol@cea.fr) quelques jours avant, afin de faire établir une autorisation d’entrée. CEA Grenoble – 17 rue des Martyrs, 38054 Grenoble Cedex 9

 

(2) Avec un peu de motivation, on pourra voir le film ici. Le syndrome post-abortif n’a pas d’existence propre et est typiquement un exemple de création idéologique de concepts pseudoscientifiques. On pourra se référer aux productions de l’APA (American Psychological Association) notamment Chair & al. Report of the APA task force on mental health and abortion (2008), ainsi qu’à l’étude de Charles Vignetta E. & al., Abortion and long-term mental health outcomes: a systematic review of the evidence, in Contraception 78 (2008) pp. 436-450).

(3) L’an 177 marque l’affaire des 47 « martyrs de Lyon », dont Blandine, jetés aux lions sous Marc-Aurèle et considérés comme les premiers martyrs chrétiens.

(4) Axel de Boer s’est d’abord fait connaître dans le mouvement pro-vie La Rose Blanche… Opportunisme (pseudo)historique, il a repris le nom du groupuscule des étudiants résistants aux Nazis Die Weiße Rose (la Rose Blanche) de Sophie et Hans Scholl, pour créer une filiation de toute pièce avec sa « résistance » à l’avortement.

(5) Jeanne-Marie Laveyssière, militante anti-choix de longue date, porte-parole du « Comité pour Sauver l’Enfant à Naître », habite la Tronche (38).

(6) Jean de Pontcharra est également un détracteur de la théorie de l’évolution, et participe à des colloques d’obédience créationniste, comme «  The scientific impossibility of evolution » à Rome en 2009.

TP Xylolalie – Déjouer la langue de bois – entraînez-vous !

TP de Xylolalie sur France Culture : voici quelques extraits de débat dans l’émission du 17 janvier 2011 de Du Grain à Moudre, sur France Culture. Dans cette discussion, j’ai (RM) relevé les occurrences de xylolalie, c’est-à-dire de langue de bois de Jean-Michel Blanquer, directeur général de l’enseignement scolaire (DGESCO) au Ministère de l’Éducation Nationale.

Les débuts de solution sont placés après chaque extrait.

Extrait 1 :

Télécharger ici

« D’abord je pense qu’il faut rappeler quelques éléments de bon sens : le fait d’évaluer ne peut être contesté par strictement personne. D’abord les professeurs évaluent les élèves tous les jours, l’évaluation est consubstantielle à l’éducation, et je pense qu’il n’y a pas à donner des connotations diaboliques au fait d’évaluer. Il n’y a rien de plus naturel que d’évaluer. La question c’est d’évaluer, et comment, dans quel but, à quel moment« .

Appel au bon sens (sous-entendu « celui qui est contre n’a pas de bon sens »)

Clôture forcée du débat. Irréfutabilité popperienne

Epouvantail (« connotation diabolique »)

Argumentum ad populum

Pétition de principe

Lier 2 choses de force

Argument naturalisant

Extrait  2 :

« Je pense pas que le mot « culture chiffrée » soit un épouvantail en soi, si vous voulez, je pense que tout le monde est contre une situation où on ne passerait son temps à remplir des tableaux et à ne voir l’autre que comme un numéro, et vouloir soupçonner qui que ce soit au Ministère de l’Éducation Nationale de vouloir introduire une logique chiffrée sur chaque sujet est un petit peu caricatural (…) Au nom de cela, au nom de ce bon sens que nous partageons tous, faut pas non plus avoir une sorte d’aversion du chiffre, autrement dit il est tout à fait normal notamment d’essayer de savoir sur un territoire donné à toutes les échelles quelle est la situation concrète dans laquelle on est, si on veut avoir des stratégies : ça s’appelle le pilotage. Ça a de multiples conséquences, je vais vous en donner simplement une. Chaque année en tant que directeur de l’enseignement scolaire j’ai à tenir avec d’autres bien sûr un dialogue de gestion avec chaque académie de France. Eh bien grâce à cela, à cette évaluation de CM1 / CM2, j’ai la possibilité de dialoguer avec chaque recteur de France sur la situation exacte des politiques menées concrètement sur le terrain pour arriver à avoir un bon niveau de français et un bon niveau de mathématiques des élèves de CM1/CM2. C’est une évolution évidemment qui ne se voit pas mais qui a des implications d’arrière-plan très importantes, ça permet une mobilisation générale sur les facteurs qui font réussir les élèves, reliée au programme de 2008, tout à l’heure Xavier Pons l’a donné comme un argument contre d’une certaine façon, moi je me retourne comme un argument pour, c’est-à-dire que bien entendu nous assumons parfaitement que c’est au service d’une réalisation des programmes de 2008 qui eux-mêmes sont au service en effet d’une maîtrise des fondamentaux par les élèves, non pas (…) pour éliminer d’autres compétences que les élèves doivent avoir par exemple les compétences corporelles, les compétences civiques qui sont si importantes, non pas comme détriment de ces compétences mais comme socle de ces compétences, autrement dit savoir lire, écrire compter c’est absolument fondamental, c’est la base de tout le reste, et il est vital que nous nous occupions de cela dès le début de l’école primaire et les évaluations font partie de cette stratégie générale, c’est évidemment pas le seul élément, nous ne considérons pas que les évaluations sont une baguette magique, mais c’est un outil indispensable à toutes les échelles pour faire progresser le système. Et je crois que les acteurs les plus responsables, et c’est le cas de certains syndicats y compris le SNUIPP, sont tout à fait conscients du principe. Après on peut discuter des modalités, bien sûr, mais sur le principe c’est une évidence pour quiconque est responsable« .

Extrait 3

Non bien sûr que non, nous ne sommes pas du tout dans une logique de l’école consommée ; de ce point de vue là beaucoup de caricatures sont faites au passage je voudrais dire que vous êtes dans votre rôle en soulignant toutes les critiques, toutes les difficultés mais en réalité les évaluations rentrent dans leur troisième année, l’année dernière on a eu 98% de remontées, donc c’est au contraire un grand succès et c’est aujourd’hui dans le paysage tout simplement pour tous les éléments qui viennent d’être exposés par chacun de nous 3 d’ailleurs parce qu’en réalité il peut y avoir des points précis sur lesquels on peut être en désaccord mais sur le fond de la nécessité d’une évaluation il y a un consensus de bon sens. (…)

Nous sommes en chemin vers quelque chose d »intéressant. On va progressivement améliorer l’outil

CorteX_image_conf_nature_photosynthese

12 Octobre 2011, Marseille – Qu'est-ce que la Nature ? De la chimie aux pseudosciences, par D. Caroti et G. Reviron

Dans le cadre de la fête de la science et de l’Année Internationale de la Chimie, le CorteX – Denis Caroti et Guillemette Reviron – est invité par la Maison des Sciences de l’Université de Provence le 12 Octobre 2011 pour une conférence intitulée Qu’est-ce que la Nature ? De la chimie aux pseudosciences.


CorteX_image_conf_nature_photosyntheseBien que le sens du mot naturel puisse paraître évident, quand on prend un stylo et qu’on essaie d’en donner une définition, on en arrive assez rapidement à se tordre les neurones. S’il est possible de donner un sens scientifique précis aux mots chimique, synthétique, artificiel et naturel, sens que nous prendrons grand soin de détailler et de discuter, ces définitions n’ont que peu de choses à voir avec le ou les sens communs de ces concepts.

Sur quelles idées reposent les différentes définitions de la nature que l’on rencontre régulièrement dans les médias grand public ou les publicités ? Quelles sont les représentations qu’elles créent dans nos esprits ? Nous verrons que, loin d’être anodins, les décalages entre les définitions scientifiques et celles du langage commun peuvent induire non seulement certaines adhésions pseudoscientifiques, mais aussi des catégorisations sociales dites essentialistes, où l’on postule la nature d’un individu pour le classer selon des critères racialistes ou sexistes.


Ouvert à tous et toutes – Des classes de lycées seront présentes.
Horaires : Mercredi 12 Octobre 2011, 10h – midi (à confirmer)
Adresse : Maison des Sciences – Université de Provence – Centre Saint-Charles, 3 place Victor Hugo, Marseille. Salle à préciser.


              CorteX    CorteX_logo_annee_internationale_chimie

CorteX_Chien_qui_flippe

UE Zététique Consignes et et conseils à suivre pour le dossier

CorteX_Chien_qui_flippeVous êtes étudiant-e du cours de Zététique & Autodéfense Intellectuelle de Richard Monvoisin ? Voici les consignes et et conseil à suivre pour le dossier de Zététique + critères d’auto-évaluation. Bon courage !
 

 

  • Partie écrite (consignes et critères d’auto-évaluation)

Votre dossier doit impérativement partir d’une question de type scientifique (cf. cours N°1 (lien), ou pour bien saisir les enjeux, voir Dialogue sur la science).

Je vous recommande de faire votre dossier selon un plan en 8 parties :
1. Formulation de la question, son contexte, ses enjeux
 2. Les différentes hypothèses, théories, scénarios sur le sujet : qui les défend, où, pourquoi ?
 3. Méthode de tri des hypothèses. Quels sont les biais, effets, erreurs que vous relevez pour chaque hypothèse ? Où se situe votre curseur vraisemblance ?
 4. Description de votre enquète personnelle (réelle ou en ligne) et de la méthode employée pour rechercher les informations qui vous manquent. Quelles erreurs relevez-vous dans les différentes théories ?

  1. Le résultat (même s’il est incomplet : l’important est moins ce que vous trouvez que la manière dont vous avez cherché)
    5. Votre conclusion de chercheurs/chercheuses
    6. Quels conseils pour des chercheurs qui voudraient aller plus loin ?
    7. Bibliographie utilisée, citée, source des illustrations, webographie

 
La taille de votre dossier (généralement une vingtaine de pages simple interligne) dépend de ce que vous avez à dire.
Police recommandée : Times new Roman, 10

Merci d’éviter un titre contenant un plurium interrogationum (cf. cours) ou un faux dilemme
Attention : toute affirmation ou thèse qui n’est pas de vous doit être référencée selon les standards scientifiques.
  • Livre : auteur, titre du livre, maison d’édition, année et page
  • Article : auteur, titre de l’article, revue, année, volume et page
  • Site Web : auteur, année

Sinon elles seront considérées comme plagiées. Plagiat = 0 pour l’écrit

Les images insérées doivent être référencées (quel site, quel livre)

Il est fortement recommandé de se servir d’un logiciel d’orthographe, de justifier votre écrit (aligner à droite et à gauche) et de faire relire par vos collègues. Un dossier garni de fautes entraîne forcément une « validation subjective négative » (cf. cours).

Le dossier est à rendre en 2 exemplaires + la version informatisée (en pdf, ou sur CD si film ou documents volumineux).

Ces 2 exemplaires doivent être imprimés : ni photocopiés ni manuscrits. Ils doivent comprendre :

  • vos nom, prénom, courriel
  • votre niveau d’étude et l’année en cours
  • les supports nécessaires que vous jugerez utiles (photos, diapos, vidéo, audio, CD-Rom ou DVD, site web).

Conservez un double par étudiant (les rapports/copies d’examen ne sont pas rendus).
Sauf si vous demandez le contraire en l’écrivant sur votre dossier, celui-ci sera mis en ligne sur le site du CorteX (avec une notice si nécessaire).
Vous avez la possibilité de me demander de l’aide à tout moment : monvoisin@ cortecs.org
Auto-évaluation
Vous vous auto-évaluerez sur les 4 points suivants (5 points par item)

  1. Capacité à cerner votre question de recherche et les différentes hypothèses.
  2. Méthode d’enquète, et capacité à trouver les informations contradictoires.
  3. Votre conclusion (qui doit être en lien avec ce que vous avez trouvé).
  4. L’orthographe, la qualité de la bibliographie, le non-plagiat (Rappel : plagiat = 0)

Si la note que vous vous donnez est très différente de celle prévue par le jury, il y aura discussion.
 

  • Partie orale (consignes et critères d’auto-évaluation)

 

Vous n’avez pour l’oral que 15 mn de présentation, à répartir entre chacun-e des membres du groupe. Vous pouvez faire +/- 3 mn, mais ne pas excéder cette borne. C’est très court !
Conseil : à l’oral, ne passez pas de temps sur l’historique des théories, passez vite à votre enquète, votre contribution réelle au sujet
Autre possibilité : réaliser un film de 10-15 mn illustrant votre travail dans son ensemble (mêmes consignes d’évaluation que pour l’oral, voir ci-dessous)

Auto-évaluation
Vous vous évaluerez sur les 4 items points suivants (5 points par item)

  1. La présentation de votre question scientifique, des hypothèses.
  2. La méthode employée, votre travail d’enquète, votre conclusion.
  3. Votre capacité à mettre en évidence à l’oral les outils critiques que vosu avez appris (effets Z, biais psychologiques, etc.).
  4. La douceur dans la forme : arrivez-vous à présenter votre résultat scientifique rigoureusement, sans être désobligeant pour votre public ?

Si la note que vous vous donnez est très différente de celle prévue par le jury, il y aura discussion.
 
Vous voulez retourner à la page des Etudiant-es de l’UE Zététique & autodéfense Intellectuelle ? Cliquez ici.

alt

Atelier Science, zététique et esprit critique au collège Champollion, Grenoble, par Nicolas Gaillard

altSous l’impulsion de leur (super) C.P.E, Sandra GIUPPONI, des élèves de 4eme du collège Champollion de Grenoble vont bénéficier d’un atelier Science, zététique et esprit critique. Ça commence lundi 19 septembre 2011 pour une séance de présentation de la zététique et quelques autres dates sont envisagées pour continuer.

 


 

Cet atelier a pour but de mobiliser des compétences critiques sur des sujets « bizarres », donc pédagogiquement stimulants, afin de construire un outillage scientifique de recherche des données chez des élèves souvent submergés par un flux permanent d’information.
CorteX_Affiche_tous_au_larzac

16 septembre 2011, Montpellier – Avant-première du documentaire Tous au Larzac

CorteX_Affiche_tous_au_larzacAvant-première du documentaire Tous au Larzac, de Christian Rouaud suivie d’un débat avec le réalisateur et des paysans du Larzac.
Un film qui devrait amener de l’eau à notre Projet Histoire des luttes – Les luttes paysannes.

Lieu : cinéma Diagonal, Montpellier
Horaire : le 16 Octobre 2011 à 19h45


Résumé – Marizette, Christiane, Pierre, Léon, José… sont quelques uns des acteurs, drôles et émouvants, d’une incroyable lutte, celle des paysans du Larzac contre l’Etat, affrontement du faible contre le fort, qui les a unis dans un combat sans merci pour sauver leurs terres.
Un combat déterminé et joyeux, mais parfois aussi éprouvant et périlleux.
Tout commence en 1971, lorsque le gouvernement, par la voix de son ministre de la Défense Michel Debré, déclare que le camp militaire du Larzac doit s’étendre. Radicale, la colère se répand comme une trainée de poudre, les paysans se mobilisent et signent un serment: jamais ils ne cèderont leurs terres. Dans le face à face quotidien avec l’armée et les forces de l’ordre, ils déploieront des trésors d’imagination pour faire entendre leur voix. Bientôt des centaines de comités Larzac naitront dans toute la France… Dix ans de résistance, d’intelligence collective et de solidarité, qui les porteront vers la victoire.
Plus que jamais le Larzac est vivant !

CorteX_Les-mondes-darwiniens-L-evolution

Réédition de Les mondes darwiniens. L’évolution de l’évolution, Matériologiques

CorteX_Les-mondes-darwiniens-L-evolutionVous vous rappelez de la naissance des éditions Matériologiques, en février 2011 ?
(Voir Les éditions Matériologiques ont vu le jour).
Voici le dernier né de leurs ouvrages : la réédition de  Les mondes darwiniens. L’évolution de l’évolution par Thomas Heams, Philippe Huneman, Guillaume Lecointre et Marc Silberstein (dir.)
Faisons-le savoir autour de nous ! Car comme ils le disent eux-mêmes, « faire connaître notre existence et notre projet éditorial est d’une importance cruciale pour la pérennité de notre activité ».

 

 

La théorie darwinienne de l’évolution reste le paradigme dominant de la biologie et de la paléontologie. Elle prouve sa fécondité et sa puissance explicative dans de très nombreux domaines. Pourtant, dans cet ouvrage, pas question d’un fétichisme de Darwin, mais d’un examen attentif du domaine de validité épistémologique et expérimental des idées du savant naturaliste. Ainsi, ce livre expose leurs multiples ramifications en sciences de la vie, en sciences humaines et en philosophie. A cette fin, une cinquantaine d’auteurs explorent les grandes notions qui irriguent les sciences de l’évolution, ainsi que de très nombreux chantiers des savoirs biologiques contemporains, puis considèrent les tentatives d’exportation du mode de pensée darwinien à propos de problématiques autrefois hors de son champ d’action (éthique, psychologie, économie, etc.). Les questions du créationnisme et de l’enseignement viennent clore ce volume.
 
Edition revue et augmentée (1576 pages) d’un ouvrage paru en 2009 et depuis lors épuisé. Un ensemble de liens hypertextuels permet d’accéder à plus de 2300 sites, correspondant à un vaste répertoire de références bibliographiques (soit en tant que ressources gratuites, soit comme points d’accès à un résumé) ou encore de compléments informatifs sur des personnes, des techniques, des théories, etc.
 

Livre électronique format PDF, 17×24 cm, 1576 pages, 39 euros. Pour le commander, merci de cliquer ici.

Note : au CorteX, nous ne l’avons pas encore lu.

CorteX_Asud

Education spécialisée – Un ni-ni sur la consommation de drogue

CorteX_Asud46Vous connaissez probablement par coeur la technique du faux dilemme et la rhétorique du « ni-ni  » (si non, allez voir ici). En voici une illustration dans le domaine politique de la légifération en matière de drogue, dénoncée avec brio par Fabrice Olivet de l’association ASUD (Auto-support et réduction des Risques parmi les Usagers de Drogues).CorteX_Asud

Il s’agit du « ni répression, ni dépénalisation », discours facile et non-engageant, sorte d’effet bof pour un sujet pourtant fortement documenté scientifiquement où deux consensus sont acquis à peu près chez tous les spécialistes, sauf chez les législateurs :
1) la répression ne réduit pas la consommation de drogues, et
2) la Réduction des Risques (RdR) notamment par les salles de shoot dont les médias ont beaucoup parlé est un bienfait social net.
Fabrice Olivet a fait du texte ci-dessous l’Edito de l’excellente et trop rare revue ASUD journal N°47 de juin 2011, ainsi que l’Edito du journal Libération du 3 juin 2011.

 


CorteX_Asud_Fabrice_Olivet« Qu’est-il arrivé à ce pays ? », se demandait Jack Nicholson juste avant d’être massacré à coup de barre de fer par une bande de « Red Necks » dans Easy Rider. Le film culte de Dennis Hopper sorti en 1971 est à la fois prophétique et réaliste. « Ils n’ont pas peur de toi, ils ont peur de ce que tu représentes… Ils vont te parler tout le temps de liberté individuelle. Mais, s’ils voient un individu libre, ils prennent peur, ça les rend dangereux… »

 

La même année, le 17 juin 1971, Richard Nixon déclare l’usage de drogue « ennemi public n° 1 » des États-Unis lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, et conclut logiquement qu’une « guerre » doit être menée pour éradiquer ce phénomène. Depuis, le monde s’est habitué. La guerre s’est installée comme une réponse normale aux questions posées par l’usage et la production de substances psychoactives, en Afghanistan, en Amérique centrale, dans le gettho de South Central L.A., mais aussi dans nos banlieues françaises.
Mais le consensus est en train d’exploser. Lors d’une séance qualifiée « d’historique » le 2 juin dernier, la Global Commission on Drug Policy a en effet proposé de mettre fin à la guerre à la drogue à la tribune des Nations unies. Composée de dix-neuf personnalités reconnues pour leurs compétences internationales, tels Kofi Annan, l’ex-secrétaire général de l’ONU, ou Henrique Cardoso, l’ancien président du Brésil, la Commission recommande la fin de la pénalisation des usages de drogues, des expérimentations de légalisation du cannabis dans les États qui le souhaitent et plus généralement, la poursuite et l’amélioration de toutes les initiatives de réduction des risques.
Cette véritable bombe diplomatique va-t-elle enfin servir à débloquer le débat français ? On peut en douter. Non seulement parce que notre politique reste l’une des plus répressive de l’UE, mais aussi parce qu’en face, la gauche bon teint continue de se cramponner à un discours « ni-ni » qui prétend dépasser l’opposition « simpliste entre répression et dépénalisation ». Une fausse subtilité qui cache en réalité une vraie lâcheté politique. On ne le dira jamais assez : en matière de drogues, Simone Veil et Michèle Barzach, ministres de centre-droit, ont été mille fois plus courageuses que leurs homologues de gauche.

La politique du « ni-ni » est l’allié objectif du maintien du statu quo, de la prohibition. Le refrain qui consiste à verser quelques larmes de sauriens sur les pauvres toxicomanes tout en martelant la doxa de l’inaltérabilité de la loi est une imposture intellectuelle dont l’absurdité en rappelle bien d’autres. Car l’autre particularité du discours « ni-ni » est le sort fait aux opinions des usagers : si vous voulez exprimer une opinion sur les drogues, dites surtout que vous n’en consommez pas.

L’analogie avec d’autres débats de société est source de perplexité. Un antiracisme dont seraient exclus les non-Blancs, au prétexte que l’expérience de la discrimination empêche une analyse « objective » du phénomène, un féminisme qui craindrait d’être discrédité par l’opinion des femmes, une pétition contre l’antisémitisme qui prendrait soin de n’avoir aucun signataire juif… À bien y réfléchir, tous ces groupes ont eux aussi été, à un moment ou l’autre, taraudés par le même syndrome.

L’abolition de l’esclavage fut longtemps une affaire d’aristocrates blancs membres de la « Société des amis des Noirs ». En définitive, le « ni-ni » est toujours un conservatisme qui ne dit pas son nom. Une posture commode, une tartufferie qui explique la détermination des membres de la Global Commission des Nations unies à préciser d’emblée les termes du débat : la guerre à la drogue est une impasse, en sortir suppose de dénoncer clairement les lois qui organisent la répression.
Fabrice Olivet