CorteX_EVE

Menaces sur EVE, lieu d'esprit critique – Soutien et pétition

 CorteX_EVELa situation de EVE a empiré : une nouvelle pétition est en ligne ici http://soutenir-eve.org
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Depuis plusieurs années, EVE (Espace Vie Etudiante) accueille un paquet d’événements musicaux, culturels, artistiques ou intellectuels. En 2009, Olivier Royer, le directeur, a mis la salle centrale à disposition du CorteX pour les Midis Critiques Grenoblois qui se déroulèrent dès lors dans ce lieu croisement des trois universités grenobloises. Un accueil tout à fait charmant, modulable, pratique, accueillant, à tel point que les discussions des notes de l’UE Zététique & autodéfense intellectuelle ont lieu à la terrasse d’EVE.
 
Seulement, EVE est menacé !

… Menacé entre autres parce que peu rentable ! Effectivement, la structure est finacièrement déficitaire. Mais est-ce l’objet d’une association culturelle d’être bénéficiaire ? Et si l’on incorpore dans la balance financière le bien public créé, la promotion du travail associatif, la promotion de l’esprit critique et le lien bâti entre les étudiants, alors la balance penche largement vers le positif. ll s’agit, comme bien trop souvent, d’une logique marchande contre une logique de bien public. Le plus ennuyeux est probablement que ce combat du pot de terre contre le pot de fer est orchestré par les plus hauts représentants d’une université – dont l’objet est, rappelons-le, « la production, la conservation et la transmission de différents domaines de la connaissance« .

Alors ? Deux postes salariés sont arrivés à échéance. Mi-juillet, on apprend que l’université proroge de six mois la mise à mort de la structure. « Au lieu de deux moix, on va être dans la merde pendant six« , dit David Rouquet, trésorier d’Eponyme.

A moins de marchandiser les prestations ? D’ouvrir une cafétaria, d’augmenter le prix du café, de vendre des produits dérivés ? De rendre payants les Midis Critiques ? Sur ce dernier point, jamais de la vie.

C’est un vrai débat de société qui s’ouvre sur ce lieu. Et comme l’écrivirent les 68ards, puis les anti-CPE de 2006 sur les palissades de la Sorbonne, nous n’aurons que ce que nous saurons prendre ». Et ce que nous saurons garder.

CorteX_saurons_prendre

 
Ci-dessous

  • la lettre ouverte d’EVE et de l’association Eponyme
Lettre ouverte aux Universités de Grenoble, à la Communauté d’agglomération Grenobloise, à la mairie de Grenoble, au Conseil Général de l’Isère, au Conseil Régional de Rhône-Alpes, au Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative
 


Mesdames, Messieurs,

 

Par une lettre d’information datant du 15 juin, sur la Délégation de Service Public du bâtiment EVE (Espace Vie Étudiante) liant l’Université Pierre Mendès-France et l’association Éponyme, nous avons pris acte de l’incertitude d’Éponyme concernant la reprise d’activités à EVE pour la rentrée universitaire.
Pour nous, associations des campus universitaires et de la ville de Grenoble, Éponyme est devenue en 7 ans un acteur majeur de la vie étudiante, culturelle et citoyenne sur l’agglomération grenobloise. L’Association a su s’insérer dans un maillage territorial d’acteurs de la vie associative et obtenir la confiance de multiples partenaires, qui légitiment la pertinence de son action envers les étudiants des différents établissements d’enseignements supérieurs, et plus largement envers la jeunesse de l’agglomération. Éponyme a su développer ses services par le biais d’une gestion collégiale et participative. De l’animation à la programmation du lieu, en passant par la définition du projet et son administration, les étudiants bénévoles et les associations sont pleinement intégrés aux processus de décision.  
 
En proposant à la fois un lieu pour réaliser nos projets (concerts, spectacles, conférences, débats, projections, rencontres, repas, animations, jeux, expositions etc.), une mise à disposition de matériel et de salariés pour nous soutenir et nous épauler dans l’organisation et la logistique, l’Espace Vie Étudiante géré par l’association étudiante Éponyme est depuis plusieurs années un soutien indéfectible pour nos projets. Sans cet accompagnement, de nombreux projets aujourd’hui féconds n’auraient pu voir le jour, bien peu de classements citeraient le Campus grenoblois comme étant le plus attractif de France, et bien peu d’étudiants auraient pu s’investir autant dans la vie culturelle, citoyenne et sportive de Grenoble.  
 
A moins de trois mois de la fin de l’actuelle DSP (délégation de service publique, note du CorteX), prévue le 31 aout 2011, la proposition des Universités est de repousser le renouvellement de la DSP au mois de novembre. Or, la mise en place d’un nouveau délégataire impliquera un arrêt total des activités au sein de EVE pendant le premier semestre universitaire, période où les associations ont particulièrement besoin des services mis à disposition par Éponyme (Forum associatif « Fête la rentrée », formations associatives, accompagnements, etc.).  
 
Nous exprimons donc de sérieuses inquiétudes quant à la possibilité, pour nous tous, comme pour Éponyme, de mener à bien nos activités à la prochaine rentrée universitaire. Les atermoiements répétés des Universités risquent bel et bien de mener nos projets dans une impasse.  
 
Nous appelons donc toute personne, physique ou morale (association, institution, étudiant, politique, salarié, partenaire d’Éponyme, usager du lieu ou simple citoyen) à soutenir Éponyme à l’heure où ses activités sont remises en cause.
Nous appelons les Universités de Grenoble à trouver, dans les plus brefs délais, une solution viable pour le maintien des activités dans le bâtiment EVE dès la rentrée prochaine.

 

Le CorteX soutient EVE !

la production (recherche), la conservation (publications et bibliothèques) et la transmission (études supérieures) de différents domaines de la connaissance
CorteX_Lardry_Osteopathie

Parution – Les professionnels de santé et l'ostéopathie, par J-Michel Lardry

CorteX_Lardry_OsteopathieBook-e-book, petite maison d’édition alternative continue son travail d’éclairage des zones sombres de nos cerveaux. Dans cette collection pas mal de petits bouquins, dont certains signés de contributeurs et contributrices du CorteX (B. Axelrad, N. Gauvrit, R. Monvoisin, J. Van Rillaer, J. Poustis, J. Brissonnet, H. Broch).
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Ce mois-ci sort le 14e ouvrage : Les professionnels de santé et l’ostéopathie, par J-Michel Lardry, directeur de l’Institut de Formation de Masseur-Kinésithérapeute de Dijon. Il y examine tous les aspects d’une thérapeutique « parallèle » ayant obtenu une reconnaissance officielle et pose la question : complémentarité, déviance ou expédient ?

 

Voici le résumé de la maison d’édition.

La médecine s’est considérablement développée en France à partir des années 50. La qualité de la formation, les conditions d’exercice, la mise à disposition d’outils performants (médicaments, examens de laboratoire et d’imagerie, etc.) et la recherche lui ont permis de progresser et de rendre d’incontestables services à la population concernée. Fort de ce succès, les représentants du corps médical se sont sentis particulièrement puissants, ne pouvant penser qu’une autre forme de médecine pouvait les concurrencer. Mais l’évolution considérable de la médecine et les résultats obtenus par cette discipline n’ont pas fait disparaître les autres formes de prise en charge d’un malade, appelées « médecines alternatives ». Bien au contraire, puisque certaines d’entre elles, comme l’ostéopathie, ont même obtenu une reconnaissance officielle de leur pratique par le législateur. Mais, au lieu de clarifier la situation, ces dispositions règlementaires ont semé le trouble, ne donnant satisfaction, pour des problèmes d’identité et de pratiques professionnelles, à aucun des acteurs concernés : médecins, paramédicaux, ostéopathes. Dans le contexte sociétal actuel et sachant que tout individu en souffrance physique ou psychologique aura souvent tendance à chercher un réconfort – et une écoute – dans les thérapies « non officielles », pourquoi ne pas chercher, dans l’avenir, à faire cohabiter intelligemment dans notre société la médecine scientifique et les médecines alternatives ?

 

Exigeons ces bouquins qui, édités par une petite maison d’édition, sont souvent ignorés par les grandes distributions. Ou mieux encore, passons directement par leur site.

RM

 


Note de lecture : Dans Les professionnels de santé et l’ostéopathie, j’ai trouvé des informations difficiles à réunir car habituellement éparpillées entre divers sites et ouvrages. Après être revenu sur ses origines et ses principes, l’auteur aborde l’aspect historique de l’ostéopathie en France et plus précisément son itinéraire pour devenir une pratique reconnue par l’état. J-M. Lardy nous présente ainsi les différents décrets, rapports et arrêtés publiés depuis 2002 et la loi officialisant l’ostéopathie (et de la chiropraxie) en France. Il illustre également les contradictions et/ou confusions que ces décisions ont créées au sein des praticiens mais aussi des patients.

On pourra regretter qu’une seule partie (p.59), très courte (2 pages), aborde l’efficacité (spécifique) de l’ostéopathie. D’après l’auteur, « Aucune étude n’a été identifiée avec ces caractéristiques [études contrôlées, randomisées, ou méta-analyses] dans le domaine de l’ostéopathie« . Il précise par la suite : « A l’heure actuelle, aucune preuve d’efficacité de l’ostéopathie n’a été apportée« .

Ce livre m’a donc permis de mieux comprendre la situation actuelle en France et les problèmes liés à celle-ci (conflit entre politiques et différents corps médicaux ou paramédicaux).

Hormis quelques passages, le ton est plutôt neutre dans l’ensemble car assez factuel, si ce n’est peut-être dans la conclusion où J-Michel Lardy écrit :

« Médecines officielles et non conventionnelles pourraient peut-être dans l’avenir être complémentaires. Aux yeux des patients, l’une pourrait avoir besoin des autres et inversement. Mais actuellement, les protagonistes des différentes médecines semblent rester, pour la plupart, sur leur pré carré, comme s’ils étaient persuadés de détenir la vérité, bien qu’il ne s’agisse que de leur vérité. Le patient ne peut trouver sa place dans un système ou la médecine officielle rejette l’empirisme et l’empirisme rejette la médecine officielle.« 

Le côté ‘avoir besoin des autres‘ est sans doute un peu flou même si l’on comprend ce que veut dire l’auteur. Cela peut néanmoins prêter à confusion en mettant sur un même pied d’égalité/efficacité la médecine basée sur les preuves et les médecines non conventionnelles. Quant à la phrase « la médecine officielle rejette l’empirisme et l’empirisme rejette la médecine officielle« , on pourra se demander en quoi la médecine officielle (terme d’ailleurs inadéquat – voir pour cela Dialogue sur la science) rejetterait l’empirisme, ce même empirisme qui fonde et accompagne toute pratique scientifique, la médecine y compris. Sans doute aurait-il pu être remplacé ou explicité afin de ne pas induire le lecteur en erreur.

En conclusion ? Un livre qui m’a apporté de nombreuses informations sur le sujet, utile donc pour savoir de quoi l’on parle…

DC


Note de lecture de Nicolas Pinsault qui a également lu cet ouvrage. Merci à lui pour ces commentaires.

Le livre de JM Lardry s’intéresse à la place de l’ostéopathie en France et traite en particulier de ses rapports avec le monde politique, médical et paramédical.

Je rejoins l’avis de DC sur le caractère informatif du chapitre « l’officialisation de la pratique de l’ostéopathie en France » où l’auteur fait un travail de synthèse et de commentaire des textes réglementaires publiés sur le sujet au cours de la dernière décennie. Cette synthèse pose clairement la question, mentionnée par l’auteur à la page 68 : comment les ostéopathes ont-ils procédé pour avoir autant d’influence auprès des pouvoirs publics ? Je regrette que l’auteur ne propose pas de piste de réflexion sur ce sujet.

Pour le reste du livre, je suis plus réservé. Je trouve lassant la confrontation médecine « officielle » / médecine alternative retrouvée tout au long du livre.

Le discours général est effectivement assez neutre comme le dit DC. Cependant au détour de paragraphes factuels on retrouve quelques éléments propices à discussions. Par exemple à la page 10 où l’auteur mentionne que « l’ostéopathie et la chiropraxie sont des sortes de médecines non officielles certes, mais peut-être efficaces puisque les patients qui font confiance à ces pseudo-thérapeutes se disent soulagés, voire guéris ». Il me semble qu’il aurait fallu détailler ici les critères d’efficacité et que cette affirmation est auto-validée.

A la page 18 l’auteur semble faire une pétition de principe à la médecine en mentionnant notamment que « la médecine ostéopathique repose sur les mêmes connaissances anatomiques et physiologiques [que la médecine officielle] mais s’en distingue par sa conception qui consiste à soigner les causes et non les symptômes des troubles et maladies ».

Cela sous-entend que la médecine ne traite que les symptômes, mais qu’est-ce qui vient étayer ce propos ? On retrouve également à plusieurs reprises dans le document la notion de « toute puissance » du corps médical, comme en 4ème de couverture où l’auteur avance que « fort de ce succès [le développement de la médecine depuis les années 50], les représentants du corps médical se sont sentis particulièrement puissants, ne pouvant penser qu’une autre forme de médecine pouvait les concurrencer ». Ces affirmations doivent être documentées comme d’autres passages dans le texte où l’on prête des idées et discours à des individus qui restent anonymes. On note par exemple le passage sur « les organisations professionnelles représentant les kinésithérapeutes [qui] ont essayé de redresser la barre ». On ne sait pas qui sont ces organisations ni même quand elles se sont exprimées. On leur prête ensuite un discours plutôt ambigu : « Comment se fait-il qu’une pratique de rebouteux, qui a été développée au milieu du XIXème siècle, parallèlement à la médecine balbutiante et qui n’a jamais fait la preuve de son efficacité, soit encore utilisée aujourd’hui ? ». La question est : qui a dit cela, quand et dans quel contexte ?

Quand l’auteur documente ses idées on peut questionner les critères de jugement. On peut par exemple souligner que l’auteur juge que l’impact de l’ostéopathie est bien plus grand que celui de la kinésithérapie dans notre société. Pour arriver à cette conclusion il argumente que le nombre de résultats fournis par Google est plus important lorsqu’on entre ostéopathie comme mot-clé que lorsqu’on entre kinésithérapie. Cela me laisse perplexe et voici au moins trois raisons à cela :

– De l’aveu même de l’auteur ostéopathie désigne tout autant « maladie de l’os » que « thérapie» donc le nombre de pages s’en trouve multiplié.

– Ostéopathie est utilisé dans toute la francophonie alors que kinésithérapie est un mot purement français (l’appellation francophone officielle étant physiothérapie).

– La majorité des pages contenant ostéopathie sont des sites privés faisant la publicité de tel ou tel cabinet alors que le code de déontologie l’interdit pour les kinés.

Je regrette également, à l’instar de DC, que l’analyse des fondements et de l’efficacité de l’ostéopathie ne soit pas plus fouillée. On ressort de la lecture avec l’impression que tout se vaut, médecine comme ostéopathie, et même au sein de l’ostéopathie l’auteur n’essaie pas de distinguer la valeur des courants de l’ostéopathie articulaire, viscérale, crânio-sacrée et énergétique.

Enfin, je ne peux pas terminer cette note sans parler du préambule ! Signé par Charles Ré, dont l’ouvrage ne nous dit rien. Son discours est flou, pour ne pas dire manipulateur, chargé de mots à fort impact émotionnel et qui mis bout à bout ne m’ont pas paru cohérents. L’ensemble est plein de jugements de valeurs, sans fondements, et pourrait même comporter quelques accents Freudiens mais je laisse le soin aux spécialistes d’analyser tout cela.


 

CorteX_Jacques_Poustis

Magie, conte et rationalisme – Jacques Poustis

CorteX_Jacques_PoustisJacques Poustis, c’est un chanteur, conteur, magicien rationaliste, c’est-à-dire qu’il se sert de l’art, du rêve et de la caresse de nos sens pour nous apprendre des choses rationnelles sur le monde, et non pour flouer le public. On le connait depuis longtemps, au laboratoire zététique. Et si au CorteX nous sommes plutôt spécialisé-es sur le public ado-adulte, lui s’adresse aux petits et grands ! Il sévit moitié du temps dans le bordelais, moitié du temps à l’île de la Réunion. C’est notre copain.

Vous voulez voir son exposition « Sciences & pseudosciences« , qui circule dans des collèges (voir ici pour tout savoir) ?
Vous voulez savoir ce qu’il fait ? Son site est là.

Le Quotidien de la Réunion du 13 juillet 2011 a parlé de son livre « Jusqu’à preuve du contraire » aux éditions book-e-book.com, Collection « Une chandelle dans les ténèbres », 2008 (voir plus bas).

Dans cette collection pas mal de petits bouquins, dont certains signés de contributeurs et contributrices du CorteX (B. Axelrad, Nicolas Gauvrit, Richard. Monvoisin, Jacques Van Rillaer, Jean Brissonnet, Henri Broch) ! Exigeons ces bouquins qui, édités par une petite maison d’édition, sont souvent ignorés par les grandes distributions. Ou mieux encore, passons directement par leur site.

Et pour la petite histoire, un autre ouvrage arrive pour la fin de l’année : « Entre l’espoir et le faux mage« , (Chroniques zététiques à paraître).

Bref, Jacques est un distributeur d’esprit critique à lui tout seul. Il a proposé ses services de partages de ressources pédagogiques pour le CorteX, alors bienvenue à lui, et dansons le Maloya !

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CorteX_bugarach

A décortiquer – Bugarach, 2012, géobiologie et hologrammes quantiques

CorteX_bugarach2012 approche, et les réactions les plus saugrenues se multiplient pour évacuer l’inquiétude.  On assiste à la naissance d’incroyables théories, comme sur ce pic des Corbières, le Bugarach.
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Voici ci-dessous une très belle émission de Sur les docks, sur France Culture. C’est le genre de documentaire très utile pédagogiquement car il met en avant des discours syncrétistes où s’entremêlent New Age & développement personnel, géobiologie et autres techniques pseudoscienfiques, histoire mystérieuse – la proximité de Rennes-le-château jouant à plein – et de l’ufologie. Les coutumiers du monde zététique y retrouveront quelques grands thèmes classiques, ainsi qu’un personnage tout à fait connu dans le paysage parapsychologique français.

 


« Bugarach est un joli village de l’Aude, au pied de l’imposante montagne du même nom, qui est le point culminant des Corbières (1230m), et le lieu de pas mal de croyances modernes très diverses et étonnantes. En 25 ans, dans ce pays cathare propice aux mystères et légendes – le trésor de l’abbé Saunière à Rennes-le-Château par exemple – la montagne est devenue mythique. Beaucoup de gens disent y avoir été témoins de phénomènes paranormaux, avoir vu des ovnis, prétendent que le Bugarach abrite un gigantesque garage d’engins extraterrestres ou recèlerait un trésor incommensurable. L’énergie formidable qui naît du Bugarach, qui procure un ressourcement très net aux personnes qui en effectuent l’ascension, viendrait du vortex tellurique qui en jaillit et met en communication la Terre et le Ciel.
De surcroît, il serait le lieu où les élus seraient sauvés de la fin du monde, laquelle interviendra, comme chacun le sait d’après le calendrier maya, le 21 décembre 2012. C’est pour bientôt !

Avec :
Jean-Pierre Delord, maire de Bugarach ;
Marie-France Garraude-Pasty et Alain Pasty, auteur de Une déchirure dans l’espace-temps aux éditions du Temps Présent ;
Thomas Gottin, auteur de Le phénomène Bugarach : naissance d’un mythe aux éditions L’Œil du Sphinx ;
Pierre Guillien, géobiologue ;
Yves Lignon, « mathématicien » (plus précisément maître assistant  en statistiques)
Nicolas Marlin, libraire à Rennes-le-Château ;
Philippe Marlin, éditeur à L’Œil du Sphinx ;
Jean-Luc Rivera, organisateur des Rencontres de l’Imaginaire de Sèvres ;
Genny Rivière, auteur de L’Appel du Bugarach aux éditions des 3 monts ;
Et la voix de Jean-Louis Dumiot-Mendy« .

 
Voici l’émission :

Je ne l’ai pas tronçonné. Elle est écoutable également directement sur le site.

Aidez-nous à l’analyser froidement (sans jugement de valeur), sur le plan scientifique, historique, méthodologique, éthnologique, archéofantaisiste, sur le plan des rhétoriques, etc….

Merci à Olivier Chaumelle et Rafik Zenine pour ce document.

RM

 
Bibliographie citée :

  • Le phénomène Bugarach, un mythe émergeant, de Thomas Gottin, éditions 2011 alt
  • Une déchirure dans l’espace-temps, de Marie-France Garaude-Pasty & Alain Pasty, éditions Temps présent, 2010alt
  • L’appel du Bugarach : vortex de la Terre, de Genny Rivière, éditions des 3 monts, 2008.
Mise en garde sur les dérives de type sectaire sur le site de l’UNADFI.

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Et pour en savoir plus, on pourra lire avec intérêt l’article de Brigitte Axelrad
La fin du monde en 2012 ?, Sciences & Pseudosciences n° 295, avril 2011.

 

 

http://www.whatareyoudoing.fr/article/alex/pulpe_fiction-25.htm
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Août 2011 Le CorteX dans Sport & Vie (Richard Monvoisin)

altOn trouve dans le Sport et Vie n° 127 de juillet-août 2011 un article de Richard Monvoisin intitulé « Petit cours de zététique accéléré« .

Pourquoi Sport & Vie ? Parce que cette revue est une des très rares revues sportives à faire de l’analyse critique non seulement des pratiques, mais également des affirmations et allégations étranges qui jalonnent le monde sportif. Eric Bévillard, de l’Observatoire zététique, m’en avait souvent parlé. Sur demande, j’ai donc accepté de faire une introduction à la démarche zététique dans ce magazine grand public.
J’avoue que cet article a vécu quelques péripéties : ma première version allant être assez maladroitement retouchée et truffée de coquilles, je devrai quelque peu froncer le sourcil que j’ai épais pour que, bon an mal an, on éradique toutes les petites bêtises. Il aura fallu que je bataille aussi sur des affirmations péremptoires placées en légende d’image ou en titre de colonne, sans parler des images elles-mêmes, que je n’ai absolument pas choisies : je suis particulièrement tombé de ma chaise quand j’ai vu l’image d’introduction (un entraîneur mâle coachant une équipe féminine de Hand-ball ou de volley-ball russe) qui non seulement avait peu à voir avec la choucroute, mais entérinait un cliché sexiste que j’abhorre (voir ci-contre).
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Finalement, l’article n’a pas exactement la teinte, ni l’iconographie que je souhaitais. La plupart des erreurs incrustées ont été corrigées sur le fil, après maints allers-retours. Tout je crois – hormis cette satanée photo sexiste qui n’illustre en rien mon propos. Mais le jeu en valait peut-être la chandelle ? Dois-je accepter de voir mes textes remaniés si c’est la condition pour qu’ils soient lus dans une telle revue, qui détonne dans le milieu de la pratique sportive ? N’hésitez pas à me faire part de votre avis.

J’oubliais : dans le même numéro, Olivier Beaufays signe un très bel article que j’ai eu le privilège de relire et d’annoter avant publication. Il traite de la magnétothérapie. Merci de sa confiance. Et mercis amicaux à Eric Bévillard.

Richard Monvoisin

CorteX_El_Esceptico

Janvier 2011 Le CorteX dans El Escéptico (Richard Monvoisin)

CorteX_El_EscepticoJuan Soler, ami sceptique rencontré lors de mon  passage en  Catalogne, co-gère le magazine sceptique espagnol El Escéptico, qui est une « Revista para el fomento de la razón y la ciencia » (une revue pour le développement de la raison et de la science). Pour son magazine, je me suis prêté au jeu de l’entrevue.
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La version espagnole a paru dans El escéptico N°34. Voici la version française.

 


 

JS : On a appris que vous êtes venu à Barcelone d’une façon gratuite, sans toucher un sou. Jusqu’où va votre altruisme ?

RM : Je n’étais pas complètement désintéressé : c’était ma première venue en Catalogne ! Et je rencontrais les Escépticos ! Rien que pour ça, cela en valait largement la peine 🙂

Entre nous, je ne sais pas si l’altruisme est une notion bien claire. Certes, je ne gagne pas d’argent, mais je participe un peu à la transmission de la démarche sceptique, en donnant quelques éléments pédagogiques tels que je les développe au CorteX, au Laboratoire Zététique, ou dans l’Observatoire Zététique. CorteX_Elesceptico_p35redC’est de l’activisme, en quelque sorte, en vue d’un monde où personne n’abuserait du manque d’esprit critique des autres, où personne n’exercerait du pouvoir sur autrui par des manipulations même involontaires autour du paranormal et des pseudo-sciences. Et plutôt que de combattre ceux qui abusent de la faiblesse des autres – ce qui est une stratégie de très court terme – je préfère partager des outils d’autodéfense intellectuelle, avec tout type de public.

Pouvez-vous nous raconter l’histoire du scepticisme et de la zététique en France ?

 Il y a toujours eu des sceptiques en France, mais rarement fédérés. Il y a une forte tradition laïque, une Libre Pensée, une Union Rationaliste, et des personnages connus qui en firent partie. Mais à proprement parler le mot zététique (« méthode pour pénétrer la raison des choses », en grec ancien) est sorti de la cave vers 1975, avec Henri Broch, professeur de physique à l’Université de Nice – Sophia Antipolis. En appelant « zététique » la méthode scientifique d’investigation des phénomènes surnaturels, il a cherché à enseigner la démarche sceptique aux étudiants sur des sujets qui suscitent un très fort intérêt. Un laboratoire universitaire de zététique a été créé en 1992, et a regroupé autour de la démarche un certain nombre de gens. Puis ont commencé à naître diverses associations locales en France. Fin 2002, j’ai pris pour directeur de recherche Henri Broch, et j’ai orienté une thèse de didactique des sciences portant sur la zététique (téléchargeable ici). En 2003, avec quelques amis extraordinaires, nous avons monté à Grenoble l’Observatoire Zététique, l’association la plus connue et la plus influente. Entre temps, dans la ligne directe du Prof. Broch, certains collègues et moi avons construit des cours universitaires, en particulier à Grenoble, formant à la démarche sceptique, aux outils zététiques et à l’analyse des prétentions extraordinaires. L’objectif de ces cours étant qu’ils soient répliqués par d’autres, avec trois collègues nous avons bâti en 2010 un Collectif de Recherche Transdisciplinaire Esprit Critique & Sciences, qu’on orthographie souvent CorteX, et qui tente de réunir sur son site web tous les outils pédagogiques possibles visant à l’enseignement de l’esprit critique, à tous les niveaux. Toutes les contributions sont souhaitées, à partir du moment où le matériau est enseignable, scientifiquement irréprochable, et avec un ton « doux », car nous sommes lassés de voir une certaine frange de sceptiques désagréables et arrogants.

Juan Soler et Richard Monvoisin

Quelle est le niveau de crédulité vis-à-vis du paranormal et des non-sciences en France ?

Petite remarque de départ : la non-science n’est pas un problème en soi. La poésie est une non-science, et c’est très bien. La non-science, c’est également une hypothèse qui s’avère fausse (par exemple l’éther des physiciens, qui s’est écroulé vers 1905). Ce n’est pas ça qui est grave. Ce qui est terrible, ce sont les pseudo-sciences (de pseudes, en grec, signifiant menteur), c’est-à-dire les théories qui se font passer mensongeusement pour solides alors qu’elles ne le sont pas.

Revenons à votre question. L’adhésion à des thèses « paranormales » ou pseudoscientifiques est assez répandue en France. Les derniers chiffres ont entre 7 et 10 ans, et montrent qu’un peu plus de la moitié des gens interrogés croient aux guérisons par les mains, par le « magnétisme », et environ 40% croient aux rêves prémonitoires et à la transmission de pensée. Ces chiffres sont intéressants car on se rend compte de plusieurs choses : d’une part, cela n’augmente pas. D’autre part, cela se transforme, avec des systèmes de modes. En outre, on remarque que le niveau d’adhésion n’est pas corrélé au niveau d’étude – ce qui montre que ce ne sont pas les études classiques qui permettent à l’élève ou l’étudiant de distinguer science et pseudoscience. Mais les questions de ces sondages sont généralement mal posées. Entre croire et ne pas croire, il y a tout un tas de positions intermédiaires. C’est pour ça que je n’utilise pas le terme crédulité, car on se rend vite compte qu’il n y a pas les crédules d’un côté, les sceptiques de l’autre : entre les deux, il y a un continuum, et la place sur ce continuum dépend des champs questionnés. Et puis beaucoup de gens sont sceptiques sur 95% des sujets, et ont comme un « ilôt » d’irrationalité qui flotte au milieu.

En voyageant, je me rends compte que les croyances varient, les thèmes à la mode dans ce pays-ci ne le sont pas dans celui-là, etc. En Catalogne, j’ai remarqué qu’il y a beaucoup d’émissions sur l’astrologie, ce qui n’est pas le cas en France, où la spécificité est plutôt dans le recours à l’homéopathie dans les soins de santé, et l’omniprésence du cadre conceptuel de la psychanalyse, même dans nos contenus d’enseignement.

En parallèle, quelle est la situation en France vis-à-vis du scepticisme et de la défense de la pensée critique ?

En France, tout le monde, pédagogues, enseignants, ministres, tout le monde déclare que l’esprit critique est nécessaire pour faire un bon citoyen. C’est un mot magique, mais il n’y a pas grand chose de fait pour aider les associations, ou pour soutenir les enseignements universitaires. Il faut dire que l’enseignement en France est de plus en plus tourné vers la professionnalisation, et que ce qui n’est pas réellement rentable sur le plan professionnel comme les arts ou l’histoire, n’est pas vraiment soutenu. Pour l’esprit critique, c’est encore pire, car parmi les compétences données, il y a la discussion des arguments d’autorité, ce qui n’encourage pas à la paix sociale.

Y-a-t’il d’habitude une attitude crédule vers les pseudoscience dans les Mass média ?

Une attitude crédule, je ne dirais pas ça, mais une attitude mercantile, c’est sûr ! Les pseudosciences font vendre du papier, de nombreuses émissions existent sur ces thèmes. Il faut dire que le créneau est vendeur, car la scénarisation sensationnelle est facile à faire, et on obtient sans trop d’effort des titres très accrocheurs pour le client. Se rajoute à cela le champ de l’introspection personnelle, des thérapies « alternatives », du bien-être et du développement personnel, auxquels une pléthore de journaux se consacrent presque exclusivement.

Dans les médias plus sérieux, la précarisation progressive des journalistes et leur soumission à un flot d’informations continues ne leur permet pas de faire de l’investigation lente et patiente. Leur travail consiste essentiellement à reprendre les dépèches des agences de presse, sans vérifier la teneur scientifique du propos. A la fin tout le monde recopie sur tout le monde, et dans le lot de fausses informations circulent : les deux exemples qui me viennent à l’esprit sont l’affaire Rom Houben, et Piano Man. Piano man, cet homme retrouvé au bord d’une plage, amnésique, muet, et qui jouait des symphonies au piano, ce que personne n’a pris soin de vérifier. Et Rom Houben, cette personne plongée depuis très longtemps dans un coma, et que la presse a annoncée (sans vérifier) être capable de communiquer à l’aide d’une technique appelée Communication Facilitée. Le pire est que les médias font une explosion médiatique sur l’annonce des choses sensationnelles, mais ne s’excusent jamais lorsqu’ils se sont trompés. La culture populaire garde alors essentiellement l’idée de départ, fausse. Beaucoup de gens croient encore que Rom Houben communique vraiment, et que du plus profond du coma, on peut converser avec une personne. Ça peut faire naître des espoirs factices, et avoir des conséquences tragiques.

Y a-t’il des rapports parmi les groupes de sceptiques français et ceux d’autres pays ?

Il y a quelques liens formels, notamment avec l’ECSO, l’European Council of Skeptical Organisations, mais il n’y a pas d’activité réellement concertée. Il y a par contre des liens amicaux, avec les italiens du CICAP (Comitato Italiano per il Controllo delle Affermazioni sul Paranormale) en particulier, avec des sceptiques québecois, belges. Nous avons des relations avec le monde anglosaxon, Skeptic Society, le CSI (Center of Skeptic Inquiry, ancien CSICOP) ,le  James Randi Educational Foundation, etc. Mais il n’y a pas de réelle collaboration. Il faut dire que les groupes sceptiques sont essentiellement des associations, et qu’en France la lecture de l’anglais n’est pas si courante que ça.

Quelle est la situation sur les soit-disant médecines « alternatives » en France ?

Il y a une omniprésence des médecines dites « alternatives », dans les pratiques, dans les magazines, dans les pharmacies. C’est un marché très important.

Je pense qu’il n’est pas pertinent de s’opposer frontalement aux thérapies alternatives, et qu’il faut d’abord se poser la question suivante : que viennent chercher les gens dans ces thérapies qui soit si important pour qu’ils en viennent à opter pour des méthodes inefficaces ?

Je vois trois types de réponses : 1) une meilleure prise en charge, plus longue et plus personnalisée. 2) un retour vers des méthodes moins médicamenteuses et 3) une réappropriation de la santé, un peu confisquée par le corps médical, lui-même grandement à la merci des influences industrielles.

Je suis d’accord avec ces trois points, moi aussi !

Je pense qu’une troisième voie peut être créée : plus de service public de santé, pour un personnel plus disponible pour le point 1. Encourager la patientèle à ne pas réclamer de médicaments systématiquement pour le point 2. Se battre pour une indépendance de la formation médicale vis-à-vis des industries pour le point 3. Et surtout, donner une information complète sur l’efficacité de chaque thérapie, pour que les patients puissent faire leurs choix en connaissance de cause.

Les thérapies « alternatives » ont-elle le soutien des universités et sont-elles apprises dans les programme d’études, par grade universitaire spécialisé ou un moyen analogue ?

Je ne connais que le cas de l’homéopathie, qui est enseigné comme spécialité dans certaines facultés de médecine, et bien sûr, la thérapie psychanalytique, omniprésente. Il y a beaucoup de diplômes inter-universitaires (DIU) de spécialités complémentaires (ostéopathie, acupuncture, etc.). Hélas, pas de DIU de zététique ou d’autodéfense intellectuelle pour l’instant.

Quant aux associations des médecins, est-ce qu’elles agissent et expliquent les risques liés aux thérapies « alternatives » dont l’efficacité n’a jamais été prouvée ?

C’est assez timide, car les enjeux sont importants : l’homéopathie est très appréciée, et le N°1 mondial, Boiron, est français. Et puis on évalue à près de 10 % le nombre de médecins qui utilisent eux-mêmes une pratique « alternative ». Le conseil national de l’ordre des médecins a beaucoup de mal à se positionner. En 2004, l’Académie de médecine a préconisé le déremboursement des médicaments homéopathiques, qui sont remboursés à hauteur de 35 % (alors qu’ils n’ont pas à faire preuve de leur efficacité). Cela a soulevé une immense polémique. L’homéopathie est une institution en France, on évalue à 36% la proportion de français qui y ont recours chaque année.

Les médicaments homéopathiques représentent 0,3 % des dépenses totales de santé et entre 1,2 et 2 % des remboursements de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie.

Quel est ton avis sur les diètes miraculeuses ?

On pourrait penser qu’il faut les prendre une par une, et les analyser pour être formel. Mais c’est l’inverse qu’il faut exiger : c’est aux défenseurs de ces diètes de faire la preuve qu’elles marchent.

Il ne faut pas inverser la charge de la preuve, qui incombe à celui qui prétend quelque chose. Transposons ce raisonnement ailleurs : est-ce à l’acheteur de prouver que le shampooing n’est pas efficace, ou que le véhicule ne fonctionne pas, ou que le médicament anti-cancer ne marche pas ? On n’accepterait cela dans aucun autre domaine.

Proposer une diète miraculeuse sans preuve, surtout sur des pathologies urgentes et graves, c’est comme s’assurer en escalade avec une corde trouvée par terre. C’est comme sauter avec un parachute trouvé dans une poubelle : peut-être qu’il marche bien, mais risquerai-je ma vie ainsi sans faire d’autres vérifications ?

Bracelets de la guérison, aimants pour améliorer la sante, etc. les avez-vous aussi en France ?

Bien sûr. La magnétothérapie, le soin par les aimants sont un grand « classique » des expositions à tendance écologistes et New Age. Cela fait un lien intuitif avec ce que le public sait plus ou moins clairement sur le magnétisme terrestre, sur la sensibilité au magnétisme des oiseaux migrateurs, et sur les prétendues capacités de sourcier. Dans mes enseignements de zététique et d’autodéfense intellectuelle, c’est exactement le genre de sujets sur lesquels je fais travailler les étudiants.

Y a-t’il des risques avec le créationnisme ou le dessin intelligent ?

Oui, il y a un créationnisme musulman assez virulent, et un Dessein Intelligent (ID, pour Intelligent Design) très vendeur, proposé entre autres par des associations financées largement par des groupes États-uniens visant à « réconcilier science et religion ». Mais l’ID est également proposé par des personnages médiatiques pseudo-scientifiques, au nom des arguments comme le fine-tuning ou la complexité irréductible. De plus en plus d’enseignants de biologie sont contestés en classe par des élèves qui disent ne pas croire à la théorie de l’évolution.

En général quelle est la position de la France envers les problèmes du changement climatique ?

Je ne peux pas répondre à cette question, car je suis incompétent sur le sujet – et puis la France, c’est 60 millions de personnes et « l’opinion publique » n’existe pas.

Tout ce que je peux dire, c’est que les climatosceptiques sont contestés en France, et d’une manière très maladroite. Pour moi, le scepticisme raisonnable est justifié dans tous les champs, moyennant qu’on soit rigoureux scientifiquement, ce qui n’est pas le cas de tous les climatosceptiques, loin de là. Si leurs arguments étaient attaqués sur ces points, ça irait, mais l’opposition à ces doutes est plus posturale que scientifique. Derrière la question sur le réchauffement, se cache une posture politique qui vise à minimiser ou amplifier l’impact de l’Humain sur l’environnement. Le débat se déplace alors sur « l’humain a-t-il un impact, ou non ? », qui se déplace ensuite en « faut-il ou non changer quelque chose dans notre manière d’exploiter les ressources planétaires ? », ce qui est une question politique, et non plus scientifique.

Chez pas mal de gens, elle se transforme très vite en positionnement « les gentils veulent prendre soin de la planète, les autres sont des méchants ».

Sur cette question politique du changement de nos pratiques, j’ai un avis qui est le même que pour le racisme. La question scientifique, aussi intéressante soit-elle, n’a pas d’importance pour notre manière de vivre ensemble : qu’il y ait des preuves de l’existence de plusieurs races humaines ou non, je me battrai contre le racisme. Je tends à penser qu’une prise de conscience écologique ( non-mystique !) est nécessaire en soi, et nous avons des exemples d’écocides terribles dans l’histoire, des habitants de l’Ile de Pâques aux Incas du Macchu Piccu. Et cette prise de conscience que nous sommes dans un monde aux ressources finies ne dépend pas des preuves scientifiques du réchauffement climatique.


Et quant aux produits transgéniques ?

Même type de réponse pour moi. Pour l’instant, je ne vois pas quel est l’intérêt réel de ce genre de produits.

Mais ce n’est pas tant les produits transgéniques, nanotechnologiques, etc qui me posent problème, mais quel modèle de société cela induit, et quel est le rapport au peuple et à son opinion sur ces sujets. Vu que ces recherches sont faites avec son argent, il serait légitime que la population soit consultée, avec un vrai pouvoir de décision.

Les soucoupes volantes intéressent-elles encore ?

Oui, il y a toujours un certain public autour de cette question. Il faut dire que la question sous-jacente « y a-t-il des êtres ailleurs qui nous rendent visite » est tout à fait stimulante. Malheureusement, c’est un domaine où l’envie de voir est telle qu’il faut se confronter à un grand nombre de témoignages, plus ou moins clairs. Et lorsque l’explication n’est pas trouvée, la conclusion est immanquablement extra-terrestre. Ça fait de ce domaine un immense fourre-tout.


L’étude graphologique des attitudes d’un travailleur, l’analyse astrologique, est-ce qu’on l’utilise généralement en France ?

L’astrologie est encore employée, mais marginalement, par quelques politiciens, mais aussi par le séléctionneur de l’équipe de France masculine de football.

La graphologie par contre est extrêmement utilisée, de l’ordre de 90 % de recours lors d’une embauche (50% systématiquement, 45% occasionnellement, selon des chiffres de Balicco en 1999). Vu que la technique est inefficace pour prévoir le caractère des individus, et que les théories sous-jacentes (aussi bien l’école française de Michon que l’école allemande de Klages) sont infondées, l’utiliser devrait revenir à de la discrimination à l’embauche, ce qui est illégal. C’est proprement scandaleux.

 
Des catalans peuvent-ils collaborer au CorteX ?

Bien sûr ! Il suffit que des enseignants, des journalistes, ou toute personne motivée pour construire des séquences pédagogiques liées à l’esprit critique nous envoie leur matériel. Partageons nos expériences, en vue d’éduquer les générations suivantes à utiliser leur sens critique bien mieux que nous ne l’avons fait nous-mêmes.

Henri Broch (membre d’honneur de l’ARP-SAPC, Sociedad para el Avance del Pensamiento Crítico) depuis 1992 et maintenant Prix Mario Bohoslavsky, est-il toujours en activité ?
Absolument. Le professeur dirige toujours le laboratoire de zététique, et ses enseignements sont toujours aussi célèbres.
L’inquiétude actuelle de Henri et de mes collègues du CorteX repose sur la menace de fermeture du laboratoire après le départ à la retraite de son directeur.
Il semble qu’en 2014, le laboratoire zététique, unique au monde, n’existe plus. C’est aussi pour cela que le CorteX essaye de reprendre le flambeau sur le terrain universitaire, dans une continuité directe. Henri nous aide beaucoup en cela, et ses conseils sont très précieux.

 

RM, mars 2011

El Escéptico N°34, janvier – avril 2011

Ce qui pourrait être nuancé, car il semble qu’ils soient plus prompts à se repérer selon…les axes routiers ! Voir les études de Tim Guilford (2004-2005)

Le Fine-tuning est l’argument qui consiste à dire que les constantes cosmologiques sont tellement précises qu’une seule variation aurait empêché toute vie d’apparaître. La complexité irréductible est l’idée que l’oeil / l’humain / la synthèse des protéines / ce que vous voulez est trop complexe pour ne pas être l’objet d’un projet préalable, par une volonté programmante, un dessin intelligent. Ce sont des raisonnements à rebours pourtant faciles à casser, mais encore faut-il préparer les enseignants à cela.

CorteX_cerveau

Histoire alternative des sciences – Projet Histoire des luttes

1) Sexisme

 

  • Opératrices de saisie ou hackeuses : la place des femmes dans les métiers des technologies de l’information

Comment, au travers d’une courte histoire de l’informatique, toucher du doigt le sexisme forcené des premières années (en particulier le cas d’Ada Byron-Lovelace) et ses ramifications aujourd’hui. Ce doCorteX_Isabelle-Colletcument sonore, qui provient de France Culture, est tiré de la conférence d’Isabelle Collet organisée le 3 mars 2011 par la Bibliothèque Nationale de France et l’association Femmes & Sciences. Elle fourmille d’informations et de cas illustrés.

Télécharger ici. Pour regarder la vidéo de la conférence, c’est là.

  • L’informatique a-t-elle un sexe ?

Isabelle Collet nous transmet également l’extrait de l’émission Place de la Toile, de France Culture du 26 février 2010 lors de laquelle elle répond à la question qui fut le centre de ses recherches doctorales.

Télécharger ici.

  • L’accession des femmes aux études de médecine en France (1870-1900)

Cette conférence du 3 février CorteX_Simone_Gilgenkrantz2011 de Simone Gilgenkrantz, elle aussi organisée par la Bibliothèque Nationale de France et l’association Femmes & Sciences montre l’accès lent et laborieux des femmes au statut de médecin aux portes du XXe siècle.

Nous n’avons pas pour le moment le format radio, mais la conférence est à visionner ici.

  • Les femmes et la science

Comment se fait-il que quand on parle des sciences, si peu de noms de femmes nous viennent immédiatement à l’esprit ?

altStéphanie Duncan anime l’émission « Les femmes, toute une histoire » sur France Inter le dimanche de 16h à 17h. Elle introduit ainsi l’émission du 4 décembre « Les femmes et la science »: « … Mais non, assumons ces mots : des ‘femmes savantes’, brillantes, rationnelles, qui cherchent et qui trouvent, il y en a toujours eu. Mais l’histoire a enseveli leurs noms dans l’oubli. […] Pour Marie Curie, LA femme de science par excellence, il en a fallu aussi de la détermination (pour ne pas dire du culot) pour foncer dans les haies d’épines de l’establishment scientifique… Et (pour sa découverte du polonium et du radium, ses travaux sur la radioactivité) devenir la première femme à obtenir un Nobel en 1903 et, comme si ça ne suffisait pas, un deuxième, huit ans plus tard. »

Ecoutez ici :

 

2) Homophobie

3) Racisme

  • Racisme Blancs/Noirs
  • Racisme Noirs/Blancs
  • Racisme Blancs/Arabes
  • Théories primitivistes

4) Antisémitisme

  • Racisme Blancs/Juifs
  • Complotismes juifs
  • Complotismes judéo-maçonniques

5) Idéologies nationalistes & patriotiques

  • Préférences nationales dans les attributions de découvertes
  • Origines de l’Humain
  • Droit du sol
  • Plus vieilles constructions

6) Idéologies religieuses

  • Impérialisme chrétien
  • Sionisme & supériorité du peuple Juif
  • Impérialisme musulman
  • Créationnismes
  • Concordismes
  • Anti-matérialismes

7) Idéologies politiques

  • Libéralisme économique & capitalisme
  • Matérialisme dialectique et communisme « dur »
  • Marxisme
  • Pseudo-anarchisme
  • Progressisme et scientisme
  • Pseudo-darwinisme

8) Freudisme & représentations psychanalytiques

 

Une suggestion ? Une remarque ? Monvoisin@cortecs.org

http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/anx_conferences_2011/a.c_110303_femmes_et_sciences.html

Appel aux kinés professionnels ! Venez faire de la recherche au Master 1 MPSI VAE option kiné en 2011/2012

Le  corteX en kinéVous êtes kiné praticien depuis quelques-temps, et vous souhaitez vous mettre à jour ? Vous rêviez de faire de la recherche ? Vous êtes fatigué-e de voir un mélange de techniques éprouvées et de techniques fantaisistes dans votre profession ? Vous êtes inquiet-es sur l’avenir des trois années de formation initiale ?
Venez farfouiller et construire un mémoire de recherche dans le Master 1 MPSI (Mouvement Performance Santé Ingénierie 1ère année) option kinésithérapie de l’Université de Grenoble. Avec l’équipe de J-L. Caillat-Miousse… et quelques morceaux du Cortecs dedans !

Téléchargez la Présentation M1 MPSI option kiné (pdf)

Téléchargez le Dossier de demande de recevabilité VAE (pdf)

Public concerné  : Kinésithérapeutes diplômés (D.E. ou diplôme d’exercice étranger).
Pré-requis : 3 années d’activité professionnelle ; présentation d’un projet de poursuite d’études ; connaissances bases en anglais et informatique nécessaires
Diplôme : Maîtrise Sport, Santé, Société option kinésithérapie (60 ECTS)
Niveau visé : Master 1 du Master « Mouvement, Performance, Santé, Ingénierie » parcours Recherche ou Professionnel
Contenu : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET ETUDE DES PRODUCTIONS SCIENTIFIQUES EN KINESITHERAPIE (80h)
Objectif : Se préparer à concevoir, réaliser, rédiger (rapport de recherche) et communiquer sur un travail de recherche (poster, soutenance et publication scientifique)

Kinésithérapie, recherche documentaire et rédaction scientifique 7h
Etude des productions scientifiques en kinésithérapie 8h
Kinésithérapie et méthodologie 20h
Kinésithérapie, éthique et recherche 2h
Kinésithérapie et informatique (traitement de texte, tableur, …) 8h
Kinésithérapie et statistiques appliquées 20h
Kinésithérapie et anglais scientifique 5h
Suivi individualisé du travail de recherche 10h

TRAVAUX PERSONNELS ENCADRES (220h)
Objectif : Concevoir, réaliser et communiquer un travail de recherche
(article scientifique et/ou communication orale en congrès)
Stage (laboratoire de recherche ou terrain de recherche clinique) et rédaction d’un mémoire, sous la
direction d’un kinésithérapeute enseignant et d’un responsable du laboratoire ou du stage de recherche
clinique.
(LES AUTRES UE DE L’OPTION KINESITHERAPIE SONT VALIDEES PAR LA VAE )
Durée prévisible 300h (80h enseignement et 220h travail personnel encadré).
Regroupements 4 séminaires de 3 jours :

  • 21-22-23 novembre 2011
  • 9-10-11janvier 2012
  • 20-21-22février 2012
  • 26-27-28 mars 2012 à Grenoble

Validation contrôle continu (40%) et production et soutenance d’un mémoire de maîtrise (60%)
Renseignements d’ordre pédagogique

Jean-Louis CAILLAT-MIOUSSE (Enseignant Responsable)
UFR STAPS Ecole de Kinésithérapie (CHU de Grenoble) 19 A avenue de Kimberley 38130 Echirolles Tel : 04 76 76 89 76 ou sinon 04 76 76 52 56 Fax : 04 76 76 59 18

Formalités d’inscription
Bernard GENOUD, Service Formation Continue Université Joseph Fourier BP 53 38041 GRENOBLE CEDEX 9 Tel : 04 56 52 03 30 Fax 04 56 52 03 32
NB : les candidats sont invités à prendre contact avec le responsable formation continue de leur établissement
employeur s’ils souhaitent une prise en charge de cette formation.
Coût 2600 € (formation continue VAE et droits universitaires)

Poursuite d’études masters 2 professionnels ou masters 2 recherche (si stage en laboratoire de recherche), 3ème cycle universitaire : doctorats