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Entraînez-vous ! Campagne publicitaire à analyser : l’éducation nationale recrute

La dernière campagne publicitaire de l’éducation nationale est l’occasion d’aiguiser son esprit critique et de mettre en application les principes d’autodéfense intellectuelle. Qu’en pensez-vous ?

 
 

En juin 2011, le ministère de l’éducation nationale a lancé une campagne « destinée à tous les étudiants qui réfléchissent à leur avenir professionnel et, prioritairement, aux étudiants de M1. L’objectif est clair, il s’agit d’attirer les meilleurs talents au service de la plus noble des missions : assurer la réussite de chaque élève. »[1]

 

alt Laura

a trouvé le poste de ses rêves.

C’est l’avenir qu’elle a toujours envisagé. Et l’avenir, pour elle, c’est de faire vivre et partager sa passion, transmettre des savoirs et des valeurs, se consacrer à la réussite de chacun de ses élèves. C’est pour cela qu’elle a décidé de devenir enseignante.

 
 

L’éducation nationale recrute 17 000 personnes.
Pourquoi pas vous ? 17 000 postes d’enseignants, d’infirmier(e)s et de médecins scolaires sont à pourvoir en 2011.
alt Julien

a trouvé un poste à la hauteur de ses ambitions.

C’est la concrétisation de son projet professionnel. Et ce projet, pour lui, c’est de faire vivre et partager sa passion, transmettre des savoirs et des valeurs, se consacrer à la réussite de chacun de ses élèves. C’est pour cela qu’il a décidé de devenir enseignant.

 
 

L’éducation nationale recrute 17 000 personnes.
Pourquoi pas vous ? 17 000 postes d’enseignants, d’infirmier(e)s et de médecins scolaires sont à pourvoir en 2011.
Cette campagne de trois semaines a été déployée avec une stratégie de diffusion très large.
  • Presse écrite (Le Monde, Le Figaro, Le Journal  du Dimanche, Libération, Le Parisien/Aujourd’hui en France, Direct Matin,  Métro, 20minutes, Le Point, L’Express, Télérama, Le Nouvel Observateur,  Challenges, Courrier international, Marianne, L’Equipe magazine, VSD,  Paris Match).
  • Spots radio (Skyrock, NRJ, Virgin radio, Fun radio,  France Info, France Inter, RTL, RMC, Europe 1…).
  • Bannières  publicitaires sur des sites Internet à forte audiences (Deezer, YouTube,  SkyBoard, L’Etudiant.fr, Studyrama, Monster).
  • L’ouverture d’un site dédié : leducationrecrute.fr.
« La création met en scène des personnes à un moment fort de leur vie, celui de leur engagement dans un projet de carrière autour des valeurs de réussite et d’épanouissement personnel et professionnel. Des valeurs qui peuvent paraître dans un premier temps individualistes, mais qui prennent un tout autre sens lors de la révélation de l’annonceur : l’éducation nationale. » [2] 

Pour débuter l’analyse, j’ai choisi de décortiquer l’article selon trois axes. 
 
1/ Les effets rhétoriques

Notamment l’affirmation « L’éducation nationale recrute 17 000 personnes en 2011 ».

Cet annonce de recrutement est surprenante car en contradiction avec ce qui semble circuler dans les médias sur la situation de l’éducation nationale où l’on parle plutôt d’un plan d’austérité (fermeture de classe, suppréssion d’emploi, etc.) Cette information mérite donc d’être analysée

 

Pourquoi ce décalage a priori avec l’actualité ?

 

Que represente ces 17 000 postes ?

Cette information n’est-elle pas orientée ?

 

 2/ La fabrication de l’image

Comment les illustrations sont-elles fabriquées ?

Que veulent susciter ces deux  images ?

A quels archétypes font-elles appel ?

3/ Le vocabulaire utilisé dans les images

 Que connote-t-il et quels problèmes cela peut-il  poser ?

 
Tentez une analyse de votre cru, et comparez-là avec la mienne.

N’hésitez pas à nous écrire pour compléter / corriger notre décorticage.

 
 

Nicolas Gaillard  
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Maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone – Atelier Esprit critique et médias

Depuis la rentrée de septembre 2011, deux fois par an, Guillemette Reviron anime un cycle de dix ateliers Esprit critique et médias à la maison d’arrêt de Villeneuves-lès-Maguelones, en partenariat avec le SPIP Hérault et l’association Pédagogie et prison.


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Comme chaque année depuis trois ans maintenant, l’atelier Esprit critique et médias reprendra le 25 septembre à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, après deux mois d’interruption estivale des activités scolaires.

En septembre 2011, à l’occasion de l’ouverture de cet atelier, je décrivais sur cette page les doutes qui nous traversaient :

« Si nous ne cessons de nous interroger sur les bienfaits d’intervenir en milieu carcéral, si nous nous demandons en permanence si, ce faisant, nous ne légitimons pas un système judiciaire injuste et fondé sur la répression des classes sociales les plus faibles (*), nous savons aussi que nous touchons là un public qui a particulièrement peu accès à nos outils. Alors, pleine de contradictions, je passerai une à une les sept grilles qui nous séparent du centre scolaire, ma mallette pleine d’outils et d’effets zététiques, en sachant bien que, si l’esprit critique ne fait pas tomber les murs, il permet tout de même d’ouvrir des fenêtres ».

Ces questionnements ne nous ont pas quittés et un paramètre nouveau s’est invité, complexifiant encore l’équation : la demande explicite des participants de reconduire cet atelier.

Cet atelier est le deuxième du genre animé par le CorteX, le premier avait été lancé par Richard Monvoisin à la maison d’arrêt de Varces en janvier 2011. Nous y  discutons des médias, de la mise en scène de l’information, de la soi-disant objectivité médiatique, de l’utilisation des chiffres et des statistiques, des ressorts publicitaires, etc., le but étant de fournir à chacun les outils nécessaires pour se faire, autant que cela est possible, un avis en connaissance de cause.

Horaires :

le mercredi de 8h45 à 11h, à partir du 28 septembre – 10 séances.

Il va sans dire qu’il n’est, hélas, pas ouvert au public…

Guillemette Reviron


 
(*) Nous avons développé nos réflexions et interrogations sur ce sujet dans l’article Esprit critique en acier pour gens en taule ? Tentatives d’ateliers critiques en prison du Monde libertaire du 24 février 2011.
 

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A décortiquer – Phobie des serpents, dans la Tête au carré, sur France Inter

La qualité du journalisme de l’émission La Tête au carré sur France Inter est très variable, comme nous avons déjà pu en discuter ici (POZ N°55, herbier psychanalytique, 9 novembre 2009). Mais le CorteX fait feu de tout bois, et bonne soupe de vieux pots. Quand c’est de bonne tenue, on apprend des choses, et quand le propos est médiocre on s’en sert d’outil critique. Aujourd’hui, serpents et phobie.

 

CorteX_serpent_Triste_sireVoici l’extrait qui m’a laissé perplexe lorsque je l’ai entendu.

Extrait radio (tiré de la minute 18 à la minute 22 de l’émission du 21 juin 2011 Serpents et venin).

 Télécharger ici.

Retranscription

Xavier Bonnet, herpétologue, et Nicolas Vidal, biologiste herpétologue, répondent à la question du présentateur Mathieu Vidard (MV).

MV : Pourquoi les serpents suscitent autant de rejet et de phobie ? Est-ce qu’il y a des explications rationnelles à ces phénomènes ?

Le premier intervenant, Nicolas Vidal :

– « Moi j’en vois deux : il y a une explication culturelle religieuse, puisque c’est le symbole du mal, le symbole sexuel dans nos religions, enfin, dans nos sociétés occidentales, par contre en Inde ils sont vénérés, symboles de fertilité, d’immortalité, donc la connotation négative elle est quand même bien occidentale.

Et l’autre explication qui est très intéressante d’un point de vue biologique, c’est qu’on s’est séparé des grands singes il y a sept millions d’années, (…) et que les serpents venimeux étaient déjà là, et évidemment il n’y avait pas d’hôpitaux, pas de sérum donc on avait un avantage sélectif énorme à ne pas se faire mordre. »

MV :donc on l’aurait inscrit dans notre mémoire ?

– « Donc le serpent est très bien détecté par les primates et puis on a des réactions de panique donc on a, oui, y a eu des publications là-dessus, ce qu’on appelle un module inné de la peur chez l’Homme ».

MV : En tout cas il suffit de faire le tour de son entourage pour s’apercevoir que quasiment tout le monde déteste les serpents (…) Quelle est votre explication à vous, Xavier Bonnet ?

– « Je pense effectivement qu’il y a une composante culturelle, mais (…) si l’on regarde les cultures à travers la planète, les principales symboles associés au serpent sont des symboles positifs. CorteX_Serpent_GeneseIl y en a très peu de sexuels (…) et essentiellement c’est un animal qui est le véhicule de la connaissance, et guérisseur et avec les mythes fondateurs de l’Humanité. De temps en temps c’est une sale bête, un sale monstre, mais c’est vraiment très rare. Il a été diabolisé assez récemment, et même dans la Genèse, (…) vous verrez que le serpent n’est pas le symbole du mal, il informe simplement Adam et Ève de leur condition, et ça se termine très mal, cette histoire-là, car non seulement Adam et Ève sont non seulement immortels mais en plus éclairés, évidemment il y a un conflit avec Dieu, et c’est là que ca se passe mal.

Ensuite l’étude à laquelle se réfère Nicolas, ces plusieurs études (…) ne sont pas très convaincantes, et nous on s’est amusés à faire pas mal de tests..

M.V : ….sur la théorie des primates ?

Oui, elles ne sont pas très convaincantes. Déjà il y a plusieurs erreurs dans l’étude en question, mais bon on n’a pas le temps là-dessus… Il est (…) possible qu’il y ait une partie de la peur des serpents qui soit codée, en tout cas on a fait pas mal d’expériences avec des enfants, et on a eu le problème inverse, c’est qu’ils n’ont pas l’air d’avoir trop peur, les gamins. On a du réviser nos protocoles expérimentaux parce que les enfants, la peur phobique instinctive elle (n’)est pas tellement là. On avait le problème inverse : ils n’avaient pas assez peur dans nos manips et ça devenait parfois un peu inquiétant ».alt

MV : D’accord, donc vous n’êtes pas convaincu, vous Xavier Bonnet.

– « Pas trop. Je suis tout à fait d’accord avec Nicolas sur cette dimension culturelle mais récente, elle (n’)est pas profondément ancrée, répandue sur la planète, même avec les serpents dangereux, parce que Bouddha a été sauvé par le cobra, et les cobras qu’on voit partout dans les temples en Asie, sont là pour protéger les serpents arc-en-ciel en Australie aussi, en Afrique dans pas mal de pays, les indiens Hopi c’est encore la même chose, parce qu’ils sont associés à des mythes hydrauliques, essentiels, vitaux. Maintenant il n’y a aucun doute, et là Nicolas a parfaitement raison, que les Hommes depuis belle lurette ont compris qu’il y avait des serpents venimeux, ils savent les reconnaître et ils font attention ».

MV : Nicolas Vidal ?

– « Je suis tout à fait d’accord avec Xavier, puisque je l’ai noté, moi, quand j’étais en Guyane par exemple et qu’on montrait des serpents y compris des serpents dangereux autant les adultes crient et s’éloignent autant les enfants, il faut dire aux parents attention ce sont quand même des serpents dangereux, gardez vos enfants. Les enfants ont moins peur que les adultes

MV : Donc il y a certainement un impact culturel qui fait qu’il y a un mimétisme ensuite sur la peur liée à ces petites bêtes.

Qu’en pensez-vous ? Tentez une analyse de votre cru, et comparez-là avec la notre, ici.

N’hésitez pas à nous écrire pour compléter / corriger notre décorticage.

Richard Monvoisin

 

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Décortiqué – « Pourquoi l’ostéopathie peut faire du bien à votre bébé ? », France Info, janvier 2011

altSi vous arrivez à cette page, c’est que vous avez écouté la chronique de France Info « Pourquoi l’ostéopathie peut faire du bien à votre bébé ? »
Non ? Alors vous pouvez retourner ici.
Oui ? Alors ci-dessous, analyse de l’extrait point par point.

Voici un début d’analyse proposé par des membres du réseau CorteX.

  • En vert, décorticage de Nicolas Gaillard.
  • En bleu, décorticage de Nicolas Pinsault.

Vous aussi avez des idées, des suggestions, un complément ?

Vous pointez d’autres biais ? écrivez-nous.

Chronique France Info –  « Pourquoi l’ostéopathie peut faire du bien à votre bébé ? » – Janvier 2011.

 

1er minute

« Trouver une alternative au tout médicament, c’est probablement une des raisons qui pousse de nombreux parents à aller consulter un ostéopathe avec leur nourrisson »

C’est une pétition de principe : la prémisse de la démonstration contient déjà l’acceptation de la conclusion. On sous-entend ici que les pratiques médicales conventionnelles traitent les pathologies uniquement par médicament : c’est une réduction caricaturale des méthodes du milieu médical pour le discréditer.
« Trouver une alternative au tout médicament » est un faux dilemme bien dissimulé. On offre uniquement deux alternatives – médecine conventionnelle ou ostéopathie – en omettant toute autre alternative pourtant possible. La présentation du dilemme est en outre habilement déséquilibrée puisque les pratiques conventionnelles sont connotées négativement par les termes « tout médicament ». Impossible alors de ne pas être d’accord avec le choix de l’ostéopathie.

J’ajouterais que le terme « probablement » est ici particulièrement mal choisi puisqu’il ne s’agit que d’un a priori sans fondement.

Le chroniqueur présente Carole Renucci, rédactrice en chef d’Enfant magazine et fait référence à l’article du mensuel de janvier 2011 « Pourquoi l’ostéopathie peut faire du bien à votre bébé ?»

Cette présentation de l’article est encore une pétition de principe qui m’oblige à accepter la prémisse que l’ostéopathie peut faire du bien tout court, ce qui est très discutable. « Pourquoi l’ostéopathie peut faire du bien à votre bébé ?  » sous-entend « l’ostéopathie peut faire du bien à votre bébé et nous allons vous expliquer comment… »

Enfant magazine janvier 2011En couverture du fameux mensuel Enfant magazine de janvier 2011 : « L’ostéopathie, ça marche aussi pour les petits »

Idem, le « ça marche aussi » implique que ça marche tout court.

L’affirmation « ça marche » n’est pas très claire. Que faut-t-il comprendre ? « C’est efficace », « ça me soulage », « c’est prouvé », « j’y crois » ou encore « il y a un effet significatif » ? Cette ambiguïté permet surtout de contourner la question de fond : y’a-t-il un effet thérapeutique spécifique ? 

« Est-ce qu’on peut parler d’engouement pour cette médecine douce aujourd’hui ? »

Le terme « médecine » douce permet de faire rentrer d’emblée l’ostéopathie dans le champ des médecines : c’est une dénomination inexacte.
Le terme médecine « douce » sous-entend également une opposition à une médecine dure que serait la médecine conventionnelle. Si ces pratiques sont « alternatives », elles sont « alternatives » à quoi ? C’est une connotation très problématique qui fait l’objet d’un atelier Faire un atelier-débat – médecine « douce », « alternative »….

« En 2005 un chiffre émanant de l’Académie d’ostéopathie donnait 200.000 visites pour les tout petits, pour les nourrissons, ce qui effectivement est massif et pose beaucoup de questions. Ce chiffre est sans doute lié à l’intensification des propositions, c’est à dire qu’il y a une légalisation du titre et de la profession au cours de la décennie dernière qui a permis effectivement à cette offre de s’amplifier. »

Indiquer que de nombreuses personnes consultent, que cela s’amplifie et que l’exercice de l’ostéopathie est légalisé, ancre l’acceptation d’une certaine légitimité qui peut m’amener à conclure ensuite « donc c’est efficace ». D’ailleurs l’argument est définitivement posé plus loin. Cependant, la preuve sociale, l’effet Panurge (beaucoup de gens consultent) ou légale ne sont pas des arguments de validité de la pratique. Voir le même argumentaire pour l’homéopathie [1]. 

Le mode de calcul utilisé ici pour ces affirmations pose questions. Pour cela il suffit de se procurer le rapport de la commission pédiatrie de mai 2006 disponible sur le site  de l’Académie d’ostéopathie de France. On constate alors que l’on est loin des standards de l’épidémiologie. L’enquête se fait par questionnaire auprès d’ostéopathes exclusifs (n’exerçant ni la médecine, ni la kinésithérapie) tirés au sort dans un registre contenant 1774 noms. L’échantillon retenu au final est de 97 praticiens déclarant avoir vu, en moyenne, 148,8 nourrissons au cours des 12 derniers mois. En multipliant ce nombre par la population de praticiens de départ dans le registre ils arrivent à la conclusion que 217 000 nourrissons ont consulté et que cela représente 470 000 consultations (et non 200 000 comme évoqué, pourquoi un tel écart ?). Alors poussons le raisonnement jusqu’au bout pour souligner son aspect bancal : en multipliant le nombre moyen d’enfants vus par le nombre d’ostéopathes estimé (médecins (10000), kiné (4000) et ostéopathes exclusifs (1774)). On arrive à plus de 2,3 millions de nourrissons vus par les praticiens, soit plus de 4 fois le nombre de nourrissons présents sur le sol français à la même période (source INSEE).

 

2ème minute : qu’est ce que l’ostéopathie ?

« C’est une médecine douce, ça veut dire qu’elle prend dans sa globalité l’être humain, tant sur le plan psychique que physique »

On retrouve ici la connotation très problématique de médecine « douce » (voir l’article Faire un atelier-débat – médecine « douce », « alternative »… sur ce sujet). En outre, l’utilisation de termes creux comme « dans sa globalité l’être humain, tant sur le plan psychique que physique » est très imprécise, voire vague : c’est donc à l’auditeur d’y mettre du sens. C’est un exemple d’effet puits.

C’est une pétition de principe : cela sous-entend que les médecines « pas douces » ne prennent pas l’individu dans sa globalité.

« Elle renvoie à une thérapie manuelle qui consiste à manipuler les personnes de façon à retrouver ou à prévenir d’une dysharmonie ou d’un déséquilibre au niveau des fonctions et notamment des structures – tout ce qui concerne les muscles, l’articulation, le squelette. »

« Dysharmonie » et « déséquilibre » sont des mots paillasson qui créent un effet puits dans cette phrase.

Cette définition reprend étonnamment celle, officielle et réglementaire, de la kinésithérapie: « Consiste en des actes réalisés de façon manuelle ou instrumentale, notamment à des fins de rééducation, qui ont pour but de prévenir l’altération des capacités fonctionnelles, de concourir à leur maintien et, lorsqu’elles sont altérées, de les rétablir ou d’y suppléer. » Quelle est alors la spécificité de l’ostéopathie ? 

« [une séance] se déroule très bien, […] pour les enfants en tous cas c’est très léger »

On poursuit sur le mode « médecine douce ». Pourtant les pathologies nécessitent parfois de ne pas être « doux ». Le traitement d’infections comme la bronchiolite par exemple nécessite des techniques de kinésithérapie qui paraissent très choquantes pour un parent qui voit son enfant manipulé vigoureusement et forcé à tousser.

Interrogatoire sur les conditions de grossesse, de naissance et utilisation du dossier médical.

Je peux soupçonner ici un danger de corrélations erronées entre les conditions de grossesse et/ou de naissance et des troubles. C’est le genre de biais fallacieux très répandu dans tout un tas de thérapies douteuses qui trouvent toujours une raison aux troubles de l’enfant, que l’on valide subjectivement, faute de preuve. Imaginez un enfant dont la naissance a été compliquée. On sera alors tenté de faire le lien en permanence avec d’éventuels troubles qui surviendraient durant son enfance. C’est un véritable risque de déterminisme.

Je suis d’accord. En outre pour être complet sur le sujet, les ostéopathes ne sont pas des professionnels de santé. Ils ne répondent donc pas aux mêmes obligations légales. Leur confier son dossier médical me semble questionnant.

« C’est un rééquilibrage, […] problèmes de sommeil, enfants qui pleurent, qui sont ronchons pour lesquels on ne voit pas vraiment la raison. »

« Rééquilibrage » : mot paillasson.
Attention à l’effet cigogne et la validation subjective, d’autant quand on connaît l’absence de validité objective de l’ostéopathie. Voir Les professionnels de santé et l’ostéopathie ou le site osteo-stop pour se faire une idée.

 « Rééquilibrer » quoi ?

« Geste réalisé de façon douce et précise »

Cela connote encore une opposition négative médecine « douce », médecine « conventionnelle » en bonne/mauvaise. En outre, les gestes ne seraient-il pas « précis » en dehors de l’ostéopathie ?

3eme minute

« Aujourd’hui on compte 4000 médecins parmi les ostéopathes, 10000 kinés ; la formation est supervisée par la faculté de médecine,  donc je pense qu’on peut lui attribuer tout le sérieux qui lui revient. »

Il arrive assez fréquemment à des figures illustres ou des institutions non moins illustres de légitimer des techniques se révélant très légères par la suite, voire pseudo-scientifique. C’est un argument d’autorité qui ne dit rien sur la validité de la pratique ; les figures d’autorité ne peuvent pas remplacer les preuves scientifiques.   C’est encore une pirouette argumentative similaire à l’homéopathie [1].

J’entends « homéopathe » à la place « ostéopathes » (?!) D’accord pour l’argument d’autorité qui n’apporte rien au débat, d’autant que ce qu’elle dit est faux. C’est bien là d’ailleurs tout le problème de l’ostéopathie : seules les formations destinées aux médecins sont proposées dans le cadre de facultés de médecine. L’essentiel des formations en France sont des écoles privées sans lien avec une structure universitaire. Pour être complet des dispositions réglementaires récentes ont établi une liste des établissements agréés à délivrer le diplôme, en se basant notamment sur la quantité des enseignements dispensés. L’Académie de médecine, elle, s’exprime sans ambiguïté au sujet de l’ostéopathie dans un rapport rendu en 2006 selon ces termes : « Peut-être vaudrait-il mieux enseigner la médecine en tenant un plus grand compte de sa composante « humaniste », essentielle mais insuffisamment donnée en exemple, plutôt que d’officialiser des pratiques qui cherchent à s’en éloigner en s’appuyant sur des a priori d’inspiration, en grande partie, purement philosophique. »[2].

« D’autres médecins se méfient de l’ostéopathie, sans l’estimer dangereuse, mais ils doutent de ses effets […] Il n’y a rien de mieux que la pratique pour le vérifier. »

C’est une forme d’épouvantail : travestir d’abord la position des détracteurs de façon volontairement erronée et facile à réfuter puis détruire cet épouvantail en prétendant ensuite avoir réfuté la position rivale.
« d’autres médecins » connote une position minoritaire ;
« se méfient de l’ostéopathie« . « Méfier » ne connote pas la même chose que « invoquent l’absence d’évaluation scientifique » ;
« sans l’estimer dangereuse« . C’est une connotation qui sous-entend que même s’ils invoquent l’absence d’effet, ces médecins considèrent que l’ostéopathie n’est pas dangereuse ;
« mais ils doutent de ses effets« . Encore une fois : « douter » ne connote pas la même chose que « invoquent l’absence d’évaluation scientifique » ; attention a ne pas inverser la charge de la preuve, qui incombe à celui qui prétend quelque-chose.

Le témoignage ne vaut pas une preuve. Je pense qu’on a ici une généralisation abusive.

« Les études n’ont pas été vérifiées sur le plan purement scientifique,  néanmoins elle connaît un engouement au plan mondial […] les visites se multiplient ce qui veut quand-même dire, je pense, qu’il y a un effet. »

Préparé en amont, l’argumentum ad populum ou principe de la preuve sociale désigne cette tendance à croire que si la plupart des gens croient en quelque-chose ou agissent d’une certaine manière, mieux vaut se conformer à cela en vertu de l’idée « qu’autant de gens ne peuvent tous se tromper ». Voir Principe de la preuve sociale, effet Panurge ou argumentum ad populum.

« Pour certaines pathologies, notamment chez l’adulte, notamment les lombalgies, on n’est pas loin de penser que c’est la meilleure technique pour les solutionner. »

Qui est ce « on » qui pense ? N’inversons pas ici la charge de la preuve : jusqu’à présent aucune revue de littérature scientifique ne semble démontrer que les manipulations seraient plus efficaces qu’autre chose (pour approfondir, voir « Spinal manipulative therapy for chronic low-back pain ». Rubinstein SM, van Middelkoop M, Assendelft WJ, de Boer MR, van Tulder MW. Cochrane Database Syst Rev. 2011 Feb 16;(2):CD008112. Review. )

« Dans certaines maternités on propose déjà une séance d’ostéopathie, ça fait partie des actes courants, pour les personnes, les équipes qui en sont convaincues […] ce qui est certain c’est que ça fonctionne bien, même si évidemment cela génère des craintes du côté des adultes »

Dans certaines maternités : argument d’autorité, comme cité plus haut (médecins, kinés, faculté de médecine). L’argument d’autorité est d’ailleurs ensuite banalisé par « ça fait partie des actes courants ».
« Pour les personnes, les équipes qui en sont convaincues » : il n’est pas nécessaire être convaincu pour qu’un traitement fonctionne ou cela oriente la question sur un effet placebo.
 
Je vois ici un moyen de déplacer le débat pour éviter d’aborder le fait que l’ostéopathie n’a pas de critères précis qui justifient son utilité. On tente de donner l’impression que « même eux le font donc ça ne craint rien ». On note au passage une autre connotation condescendante : « mais on comprend vos craintes, c’est votre enfant, c’est normal ».
 

[1] Sophismes et rhétorique – TP Analyse de documentaire sur l’homéopathie
[2] Rapport « Ostéopathie et Chiropraxie » de l’Académie de médecine de 2006.
 

Grenoble 23 juin 2011 – exposé Economie zététisée n°1 – Les bienfaits de la croissance, un effet cigogne ?

Economie zététisée n°1 – Les bienfaits de la croissance, un effet cigogne ?

Depuis trop longtemps la culture économique populaire est aux mains des médias, relais d’une propagande permettant de justifier de nombreuses politiques anti-sociales. Simplifications à outrance, raisonnements fallacieux, manipulations des chiffres, les moyens ne leurs manquent pas pour tromper les gens. Identifier facilement ces manipulations et savoir y répondre demande un peu d’entrainement mais est à la portée de tou-te-s. Des outils ont été créés pour ça dans les forges de l’auto-défense intellectuelle. Nous vous proposons de vous les approprier par des soirées thématiques de déconstruction des argumentaires les plus fréquents.

Economie zététisée n°1 Les bienfaits de la croissance, un effet cigogne ?
Plus de croissance = plus de création de richesse = plus d’emploi. Usée jusqu’à la corde, des plus grandes institutions internationales aux médias locaux en passant par les manuels d’économie, cette relation simpliste sert d’argument pour justifier de nombreuses politiques économiques en défaveur des salariés. Car pour obtenir une croissance positive, rien ne vaut le développement des échanges, l’accroissement de la compétitivité et la marchandisation de nouveaux biens et services. Maitriser ce sujet pour mieux répondre à cet argumentaire, c’est l’objectif de cette première séance, animée par Simon.
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Prix Libre

Antigone est un café-bibliothèque-librairie autogéré par des bénévoles et fonctionnant sans subvention. La bibliothèque compte plus de 4000 titres pour enfants et adultes avec un important fonds sur la pensée libertaire. La librairie défend l’édition indépendante et la presse alternative. Antigone est aussi un lieu d’accueil et de ressources pour les groupes, réseaux, collectifs, associations d’ici et d’ailleurs. On y organise des évènements politiques et des temps plus festifs. Agiter les esprits et les individu-es autour de pratiques politiques et artistiques ; être un lieu de contacts, de débats et d’ouverture sur la diversité du monde et des luttes qui l’agitent, voilà quelques uns de nos desseins.

Antigone, café-bibliothèque, vous accueille le mercredi de 16h à 21h, le jeudi de 18h30 à 21h30, le vendredi de 18h30 à 21h30,
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De la zététique, sur Radio Suisse Romande – Juin 2011

altIntroduction radiophonique à la zététique par Fabrice Neyret, de l’Observatoire zététique, sur Radio Suisse Romande. C’était le 2 juin 2011.

Fabrice Neyret introduit ici très clairement un certain nombre de paramètres importants dans l’investigation des affirmations extraordinaires. Il explique en quoi la dénomination même des disciplines en question (faut-il dire « paranormal », « pseudo-sciences » ?) est délicate, tout autant que la démarche auprès des personnes qui affirment détenir un don ou une capacité surnaturelle.

On peut l’écouter ici : et télecharger l’émission ici ou .

On regrettera peut-être une ou deux formules rapides, dont le manque de nuance est probablement dû aux coupes du journaliste – rappelons qu’il s’agit de 15mn de paroles sur 2 heures de discussion.

  • La « loi des séries » : soyons rétifs à utiliser ce terme, car il ne s’agit pas d’une loi à proprement parler – même si l’amoncellement successifs d’événements rare se décrit mathématiquement – mais d’un mélange de biais de confirmation, de négligence de la taille de l’échantillon, de l’effet râteau et de la croyance en une homogénéité du hasard (sur ce sujet, voir Bronner (2007), dans Bibliotex Pour démarrer).
  • « Le cerveau humain n’a pas du tout été optimisé pour fabriquer des théories qui marchent (…) ». Entre habitués de la théorie de l’évolution, cette formulation n’a pas de conséquences, mais pour le grand public, soyons méfiants avec cette manière de parler qui instille l’Intelligent Design : le cerveau humain n’est pas optimisé ! Seuls ont survécu (et se sont reproduits) les individus qui possèdent un cerveau comme celui-là. Dire « Le cerveau humain n’est pas du tout performant pour fabriquer des théories qui marchent (…) » est une formulation moins ambigüe..Pour une introduction à la réflexion évolutionniste de la rationnalité / irrationnalité, voir l’interview de Guillaume Lecointre, question 8.

Enfin, minime, sauf pour les socio-anthropologues de la croyance :

  • Parler du « statut social [du guérisseur] dans le village » laisse penser à tort que les praticiens de l’étrange sont tous d’extraction villageoise, ce qui n’est pas systématiquement le cas – il y a une forte pratique citadine.
Richard Monvoisin
CorteX_guillaume_lecointre

Ouvrages d'épistémologie simple, recommandés par Guillaume Lecointre

 CorteX_guillaume_lecointreGuillaume Lecointre, quels ouvrages simples recommandes-tu pour les enseignants qui aimeraient se former à l’épistémologie des sciences ? Et quelles sont les ouvrages qui t’ont personnellement le plus marqué ?
(Extraits de l’interview CorteX du 12 mai 2011 )

 


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Voici les ouvrages cités.

  • Alan Chalmers, Qu’est-ce que la science ? La Découverte, coll. « Sciences et société », Paris (1987)
  • Alan Chalmers, La fabrication de la science, La Découverte, coll. « Sciences et société », Paris (1991).

  • Dominique Vinck, Sociologie des sciences, Armand Colin, Coll. U (1997)

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  • Corinne Fortin, Guillaume Lecointre, Marie-Laure Le Louarn Bonnet, Gérard Guillot, Le Guide critique del’évolution, Belin, 2009.

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Note : durant l’entrevue, Guillaume Lecointre citera également deux autres livres : celui de Jacques (et non Jean) Roger,  Les Sciences de la vie dans la pensée française au XVIIIe siècle, Paris, Albin Michel (1993), ainsi que Coïncidences. Nos représentations du hasard, de Gérald Bronner, Vuibert (1997), que nous avions déjà présenté ici.
R.Monvoisin & N.Gaillard
CorteX_Roger_Sciences_vie
coincidences_bronner

Dérives sectaires – Lectures conseillées par Didier Pachoud

Dans ces deux dernières parties, Didier Pachoud nous fait partager certains des ouvrages critiques qui ont retenu son attention. On retiendra notamment le Dictionnaire philosophique de Voltaire…
Bonnes lectures !

Pour consulter l’intégratilé de l’interview de Didier, c’est ici.

 


 
Conseils de lecture :
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Le dictionnaire philosophique (ou la Raison par l’alphabet) de Voltaire :
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Dérives sectaires – Entrevue avec Didier Pachoud

CorteX_Didier_Pachoud_Didier Pachoud est le président du Gemppi (Groupe d’Etude des Mouvements de Pensée en vue de la Prévention des Individus), association qui fait un travail plus que salutaire dans l’information et la prévention touchant aux dérives sectaires.
Il a très gentiment accepté de répondre à quelques-unes de nos questions, et nous en avons profité pour le filmer : Didier apporte un certain nombre de réponses, toutes concises et claires permettant de donner quelques pistes de réflexions concernant les sectes, l’emprise mentale, l’engagement dans ces dérives ou bien encore les solutions que le Gemppi tente d’apporter aux personnes.


Dans cette première vidéo, Didier revient sur certaines définitions, notamment concernant la différence entre sectes et dérives sectaires :

Dans cette deuxième vidéo, Didier rappelle que toute personne peut être une victime possible de ces dérives, et il précise dans quelle mesure :

On pourra apprécier l’analogie faite par Didier pour parler de l’engagement et des étapes qui sont au coeur de toute emprise mentale à caractère sectaire. C’est en effet une question qui revient souvent : mais comment peut-on aller si loin ?

Dans cette quatrième intervention, il est question des médecines non conventionnelles et de leurs liens avec les dérives sectaires, notamment en tant que porte d’entrée privilégiée :

Didier nous donne quelques conseils pour aider des personnes qui seraient soumises à une influence mentale de type groupe sectaire :
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Une vidéo dans laquelle il est question d’indices permettant de repérer certaines pratiques pouvant amener à une dérive sectaire :
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En 2008, le Gemppi lançait la charte des « praticiens et acteurs du corps et de l’esprit« . Quel en est son but et pourquoi la mettre en place :
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Toujours question de la charte dans cette vidéo : Didier revient sur le « risque » de validation des pratiques de certaines thérapies par cet engagement :
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Pour terminer, des conseils de lectures de Didier, à consulter ici.


Merci à encore à Didier pour son temps et sa disponibilité !

Denis Caroti

Documents filmés le 7 juin 2011

Ateliers Science, zététique, esprit critique pour collèges / lycées

Denis Caroti au collège Stéphane Mallarmé de Marseille et Richard Monvoisin, au Collège et Lycée Elitaire Pour Tous (CLEPT) à Grenoble, travaillent pour 2011-2012 à la mouture de leurs Ateliers Science, zététique, esprit critique.
En voici la description.

Descriptif

L’atelier Science, zététique, esprit critique a pour but de mobiliser des compétences critiques sur des sujets « bizarres », donc pédagogiquement stimulants, afin de construire un outillage scientifique de recherche des données chez des élèves souvent submergés par un flux permanent d’information.

Compétences visées

  • Savoir distinguer avis personnel / expertise
  • Se méfier du « bon sens » et de l’intuition
  • Apprendre à chercher sur le net, dans les revues
  • Savoir recouper les sources
  • Se remettre en cause sur les idées reçues
  • Acquérir de la démarche scientifique
  • Oser s’adresser à des experts
  • Comprendre les mécanismes de rumeur dans les médias et sur le net
  • Eventuellement monter un protocole expérimental rigoureux.

Méthode

Proposer à tous les élèves quelques recherches communes, ensemble, afin d’apprendre les biais de raisonnement / d’interprétation classiques, puis les faire travailler par binôme/trinôme sur la recherche de sources de quelques affirmations extraordinaires et considérées communément comme vraies.

Exemples :

  • sommes-nous si sûrs que la Terre est ronde ?
  • Les images de l’Humain sur la Lune sont-elles truquées ?
  • Un crapaud explose-t-il quand on le fait fumer ?
  • Les cheveux poussent-ils plus vite quand on les coupe à la pleine lune ?
  • Dort-on vraiment moins bien les nuit de pleine lune ?
  • Les ongles poussent-ils encore sur les cadavres ?
  • L’humain a-t-il un ancêtre commun avec le singe ?
  • Peut-on trouver de l’eau avec des baguettes de sourcier ?
  • N’utilise-t-on que 10% de son cerveau ?
  • A-t-on réellement 5 sens ?
  • Y a-t-il des chats qui sentent venir la mort ?
  • Combien de piqûres de frelon tuent un humain ?
  • Einstein a-t-il vraiment dit « Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre  » ?
  • Les dents de sagesse / l’appendice / le lobe de l’oreille / le petit orteil vont-ils disparaître ?

Etc.

Déroulement possible

Atelier hebdomadaire de 3h dans une salle informatique, avec guide et encadrement par l’enseignant. Programme d’enquête par semaine. Les élèves pourront bien sûr suggérer leurs propres sujets de recherche (à la seule condition que l’affirmation centrale à vérifier soit de type scientifique).