Grenoble – Midis critiques – cycle PSYCHOFIXIONS

Midis Critiques : Cycle PSYCHOFIXIONS

« LA PSYCHOLOGIE DANS LES FILMS ET LES SÉRIES »


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On trouve des « bouts » de psychologie parsemés dans les films et les séries. La qualité scientifique est parfois au rendez-vous, mais il arrive que les connaissances actuelles soient très… malmenées. Venez regarder, analyser et discuter pendant la pause-casse croûte.
Cycle de 5 projections / débats sur la base d’exemples tirés de séries connues, d’œuvres cinématographiques. Débattons, analysons, décortiquons et exerçons notre esprit critique, sur la psychologie actuelle et sur sa vulgarisation.

Les dates

  • N°1 mardi 6 mars 2012 : thème « Soumission à l’autorité»
  • N°2 mardi 13 mars 2012 : thème « Folie et psychopathologie»
  • N°3 mardi 3 avril 2012 : thème « l’influence minoritaire»
  • N°4 mardi 17 avril 2012 : thème « Le mentalisme »
  • N°5 mardi 24 avril 2012: thème « les troubles de la personnalité multiple » avec Brigitte Axelrad

12h-13h30

au DLST amphi E2, Campus de St Martin d’Hères

Ouvert à tous.

Avec la participation de Pierre-Louis Aublin, Chloé Dubois, Alexandre Lenoir et Julie Schutz, moniteurs du Centre d’Initiation à l’Enseignement Supérieur (nouvellement DFI).

Pour ne pas se perdre :

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Grenoble – Cycle d'autodéfense intellectuelle saison 3 – perturbations politiques en milieu tempéré

CorteX_DynamiteAprès le cycle d’autodéfense intellectuelle saison 2 sur les faces cachées de l’histoire ? (cliquez ici), voici la saison 3 ! 

Le thème : PERTURBATIONS POLITIQUES EN MILIEU TEMPERE

Au fin fond de la campagne, on se retrouve parfois en proie aux éléments. Pour vous, les Renseignements Généreux, le CorteX et le Collectif de Solidarité Étudiante [1], joignent de nouveau leurs efforts et préparent des séances de remise à niveau pour garder la tête au sec ! Venons apprendre à nous repérer en pleine brume, ne pas grelotter sous le crachin printanier, ou sentir l’odeur de tempête avant qu’elle ne soit sur nous !


Le cycle se déroule sur les mois de mars et avril 2012 et propose des projections, exposés et débats sur le campus universitaire de Grenoble-Saint Martin d’Hères. Pour le programme complet du cycle en pdf, cliquez là.

  • Mardi 6 mars 18h-21h – EVENEMENT 1 – Projection de Frost/Nixon, de Ron Howard (2008) à EVE. Débat avec Richard Monvoisin (CorteX)
  • Mercredi 7 mars 18h-20h – EVENEMENT 2 –  La démocratie selon Cornélius Castoriadis, conférence discussion de Samuel Foutoyet – ARSH 1

  • Mardi 13 mars 18h-21h – EVENEMENT 3 – Projection du documentaire Bové et le cirque médiatique / EVE / Débat avec Richard Monvoisin et F-X. Chaise, du CSE.

  • Merc 14 mars 17h30-19h– EVENEMENT 4 – Utilisation et distorsion des chiffres : méfiance !, avec Guillemette REVIRON, mathématicienne (CorteX) – cours ouvert de l’UE Zététique & autodéfense intellectuelle de Richard Monvoisin. Au DLST, amphi E2.

  • Mardi 20 mars 18h-20h – EVENEMENT 5 – Exposé-débat Douter/redouter, par François-Xavier Chaise – ARSH 1.

  • Mardi 27 mars  18h-20h – EVENEMENT 6 – Conférence Les affaires expliquées à ma grand-mère, par Samuel Foutoyet – ARSH 1

  • Mercredi 4 avril 17h30-19h – EVENEMENT 7 – Argumentocs et escroqueries rhétoriques, avec Nicolas Gaillard – cours ouvert de l’UE Zététique & autodéfense intellectuelle de Richard Monvoisin. Au DLST Amphi E2.

  • Jeudi 5 avril de 18h à 21h – EVENEMENT 8 – Projection de Des hommes d’influence (Barry Levison, 1997), à EVE. Débat avec F-X. Chaise.

Entrée libre


[1] Le CSE-SHS est une association tenue majoritairement par des étudiant-e-s dans la salle 15 du BSHM (Bâtiment des sciences de l’homme et des mathématiques) depuis la rentrée 2009. A volonté alternative (auto-gestionnaire, économiquement autre, etc.) et utile au plus grand nombre, le collectif essaye de toucher un peu à tout dans le cadre des besoins et des idées qu’il peut rencontrer autour de lui. Son public est de fait, mais pas de volonté, globalement universitaire. On compte dans ses activités : une zone de gratuité, un café/snack avec bénéfices minimum pour l’assurance de fin d’année, une bibliothèque, des distributions alimentaires régulièrement organisées.

Contact ► salle 15 du BSHM, cse.shs@gmail.com

Campus de Grenoble – Viens user ton corteX

Et de 3 ! 3 cycles de conférences-débats, rien que sur le campus de Grenoble. Les Midis Critiques se poursuivent, intégrant des collègues ou futurs collègues. Des questions éthiques sont soulevées, et des ateliers viennent agrémenter la Bibliothèque Universitaire des sciences.

Entrée libre, bien entendu. Car l’esprit critique ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.

 


  • Cycle Débats éthiques 2013

Au DLST, amphi E2. Animés par Richard Monvoisin

N°1 mercredi 13 février : drogues, dopage, GPA, cannibalisme : peut-on faire ce qu’on veut avec son corps ?

N°2 mercredi 13 mars : faut-il restreindre la liberté d’expression ?

N°3 mardi 26 mars : et si Pièces et Main d’Oeuvre avait raison ?

N°4 mercredi 3 avril : racisme, sexisme, spécisme

N°5 mercredi 17 avril : malaise de la publication scientifique (avec Nicolas Pinsault)

  • Cycle Midis Critiques 2013 – Neurosciences-fiXions

Au DLST, 480 avenue centrale, Campus de Grenoble. Amphi E2,avec Richard Monvoisin, les doctorants du DFI, service Doctoral pour la Formation de l’université de Grenoble

L’objectif de ces midis critiques est de partir du matériel TV, films, séries sur un sujet pour complexifier la discussion, sous la forme d’un débat. En 2012, un cycle consacré aux rapports psychologie et fictions eut lieu. Cette année, c’est le thème des neurosciences qui a été gardé.

 

N°1 mardi 5 février : Super-héros, handicap & Humain augmenté : que dit la fiction sur nos débats moraux ? Avec Brice Canada (laboratoire Sport et environnement social)

N°2 mardi 12 février : Super-héros et capacités cérébrales extraordinaires. État des sciences et impact sociétal, avec Amandine Thomas (Laboratoire HP2 – Hypoxie Physiopathologies cardiovasculaires et respiratoires)

N°3mardi 19 mars : « Je vois ce que tu penses »: les techniques de neuroimagerie permettent-elles de voir les pensées ? avec Fanny Caravec (Grenoble Institut des Neurosciences, dynamique des réseaux synchrones épileptiques)

N°4 mardi 5 mars : Les neurosciences au service de la prévention/détection de la « déviance », avec Mélanie Cerles (Laboratoire de Psychologie et Neurocognition)

N°5 mercredi 6 mars (suite) : Les neurosciences comme traitement/éradication de la « déviance », avec Damien Benis (Grenoble Institut des Neurosciences, fonctions cérébrales et neuromodulation)

  • Ateliers zététiques de l’information

Auditorium, Bibliothèques des sciences, 40 avenue des mathématiques, St Martin d’Hères. Programme complet ici http://sicd1.ujf-grenoble.fr/-Les-ateliers-de-l-information-N°1 mercredi30 janvier : Choisir un thérapeute – des outils pour nous aider (N.Pinsault)

Ostéopathie, kinésithérapie, chiropractie, kinésiologie, micro-kinésithérapie… l’offre de thérapies disponible pour prendre en charge nos maux quotidiens est pléthorique. Comment choisir ? Sur quels critères ?

N°2 mercredi 6 février Dérives sectaires & esprit critique (R. Monvoisin)

Les dérives sectaires font sourire, jusqu’à ce qu’un de nos proches se retrouve engoncé dans une de ces mécaniques aliénantes. Nous verrons comment fonctionnent ces aliénations mentales, quels sont les terrains les plus propices à leurs développement et quelques outils de préventions simples.

N°3 mercredi 20 février : analyse scientifique de l’homéopathie (R. Monvoisin)

Homéopathie, pour ? Contre ? Pour ou contre quoi, au fait ? Pour ou contre son enseignement, son remboursement, sa théorie sous-jacente, le retrait de certains produits ? Aborder ce sujet en 30 minutes est un sacré pari.

N°4 mercredi 6 mars : critique du système de publication scientifique (N. Pinsault)

Le processus de publication scientifique par le biais d’une validation par les pairs est construit pour s’assurer de la qualité des informations publiées. Qu’en est-il vraiment ? Où sont les failles du processus ?

N°6 mercredi 10 avril : la psychogénéalogie et ses dérives (N. Gaillard)

Cette méthode de psychothérapie consiste à rechercher dans le vécu de nos ancêtres les sources de nos troubles psychologiques et maladies. Avec ses calculs mathématiques, son vocabulaire psychologique et ses « succès » thérapeutiques, elle se pare de scientificité. Pourtant, derrière cette apparence, une analyse critique s’impose.

Psychologie – « Mensonges lacaniens » par Jacques Van Rillaer

CorteX_Jacques-van-RillaerDes mensonges dès le départ du freudisme aux fausses citations pour noircir les TCC*, en passant par la création de l’École freudienne de Paris par Lacan, Jacques Van Rillaer revient sur une partie méconnue de la construction de la psychanalyse dans ce texte qu’il met à disposition.


On appréciera les passages autobiographiques de Jacques Van Rillaer sur sa rencontre avec la psychanalyse, et son parcours, qui éclairent remarquablement sa démarche critique. C’est une lecture à ne pas manquer.
« Le fondement essentiel des pratiques de ceux qui se nomment « psychanalystes » sont des textes de Freud et de quelques disciples. Il est donc crucial de connaître le degré de fiabilité des affirmations contenues dans ces publications. Des milliers de personnes croient que Freud, Bettelheim ou Lacan sont des savants parfaitement intègres, qui ont observé méthodiquement des faits, qu’ils ont ensuite mis par écrit sans les déformer. Ces personnes ignorent ou refusent d’admettre les inévitables processus de distorsion du traitement des informations et la pratique du mensonge chez une large proportion des êtres humains, y compris chez les hommes de science. »
Lire la suite

* Thérapie cognitivo-comportementale

Pour approfondir

Vous avez lu les ouvrages de la page « Pour démarrer » ; ou bien vous êtes déjà un-e habitué-e de la lecture critique. Voici une liste évolutive des ouvrages que le CorteX conseille pour approfondir certains thèmes. Les ouvrages transdisciplinaires ne seront pas notés deux fois, aussi nous vous enjoignons à flâner sur tous les sujets.

Thèmes :


Philosophie, épistémologie

  • Histoire des philosophies matérialistes, Pascal Charbonnat

CorteX_Charbonnat_materialistesRéédition ajoutée de cette somme magistrale, parue en 2007 chez Syllepse (avec une préface de G. Lecointre) et agrémentée chez Kimé en 2013, c’est une coupe sagittale de l’une des pensées les plus craintes par les pouvoirs de toute nature. Travail unique et salutaire.
Présentation des éditions Kimé :
Le matérialisme est sans doute le courant philosophique qui a suscité le plus de controverses, ce qui lui a valu d’être malmené et caricaturé à de nombreuses reprises. Cet ouvrage se propose de montrer le contenu réel de ses concepts, d’en fournir une définition nouvelle et de le relier à ses racines historiques et sociales. Dans chaque période, il est au cœur d’enjeux idéologiques de premier plan parce qu’il est à l’intersection des progrès de la connaissance et des préoccupations métaphysiques. Jusqu’à présent, il n’existait pas d’histoire complète et synthétique de ce courant de pensée, alors qu’il a joué un rôle fondamental dans la vie scientifique et culturelle du monde occidental. La seule entreprise de ce genre fut l’ouvrage de F.-A. Lange (1866), devenu largement incomplet. Le livre de Pascal Charbonnat se veut le panorama d’un champ conceptuel en constante agitation, uni par l’idée que les mythes et le sacré ne sont pas les seuls horizons pour penser la place de l’homme dans l’Univers.
D’Épicure aux matérialistes contemporains anticréationnistes en passant par Marx, une même exigence émancipatrice traverse l’œuvre de ces penseurs. Il s’agit d’en rendre compte tout en indiquant où passent les lignes de fracture. L’enseignement de l’histoire des idées en France néglige cet héritage intellectuel, en le confinant à un cercle restreint de spécialistes. Cet ouvrage voudrait indiquer que les interrogations soulevées par le matérialisme s’adressent à tous. Il est en effet indispensable que cette philosophie soit mieux représentée dans les programmes et les manuels, qui semblent oublier qu’une part importante de la population ne se réfère pas à la transcendance pour donner un sens au monde. L’histoire du matérialisme est également incontournable pour saisir les enjeux du travail des sciences de notre temps. En dévoilant comment les savoirs d’aujourd’hui sont les fruits de luttes contre des traditions conservatrices, elle invite à ne verser ni dans un positivisme naïf, ni dans une défiance figée à l’égard des résultats scientifiques. Être matérialiste consiste moins à désenchanter le monde qu’à en restituer le libre cours.
Pascal Charbonnat est enseignant et docteur en épistémologie et histoire des sciences. Il est l’auteur de Quand les sciences dialoguent avec la métaphysique (Vuibert, 2011). Il a participé à l’ouvrage Les mondes darwiniens (Matériologiques, 2011) et a édité avec François Pépin Le déterminisme entre sciences et philosophie (Matériologiques, 2012). Il est membre du comité de rédaction de la revue d’épistémologie Matière première. Ses travaux développent une approche phylogénique des concepts scientifiques et philosophiques, cherchant à articuler leur analyse logique et leur environnement social et politique.

  • Impostures intellectuelles, Alan Sokal et Jean Bricmont

Impostures_intellectuellesDans ce livre, les auteurs se livrent à une présentation et un décorticage des abus de certains intellectuels et philosophes usant et mésusant de termes précis et propres à un contexte scientifique très pointu, pour les travestir en métaphores soi-disant éclairantes pour le lecteur.
Avec cet ouvrage, Sokal et Bricmont ont ainsi un jeté un pavé dans la marre du relativisme cognitif et autre postmodernisme. À lire sans modération…

Et aussi

  • Les matérialismes (et leurs détracteurs), sous la direction de Jean materialismes_et_detracteursDUBESSY, Guillaume LECOINTRE et Marc SILBERSTEIN

Un ouvrage de référence pour disposer d’outils philosophiques et épistémologiques indispensables dans les questionnements liés à la défense de la démarche scientifique.

  • Pseudosciences et postmodernisme, Alan Sokal

pseudosciences_et_postmodernismeLa pensée postmoderne (alias le courant intellectuel caractérisé par un relativisme cognitif et culturel qui traite les sciences comme des « narrations » ou des constructions sociales parmi d’autres) est présentée puis analysée de façon critique par Alan Sokal qui, après sa participation à l’écriture de Impostures intellectuelles, centre son propos sur les dérives de ce courant intellectuel qui sévit de façon insidieuse dans la construction de nos connaissances.

Et aussi

  • Prodiges et vertiges de l’analogie, Jacques Bouveresse

prodiges_vertiges_analogiePour continuer sur la critique du relativisme cognitif, cet essai nous entraîne dans la découverte d’une forme de « littérarisme » qui consiste à croire que ce que dit la science ne devient intéressant et profond qu’une fois retranscrit dans un langage littéraire et utilisé de façon « métaphorique ». L’exemple des détournements du fameux théorème de Gödel est bien entendu traité dans cet ouvrage.

et aussi

  • Une imposture française, Nicolas Beau et Olivier Toscer

CorteX_Imposture_francaiseDans une période où les imposteurs scientifiques commencent à être dénoncés, tout comme les économistes et les historiens de « garde », rares sont les ouvrages qui dégonflent des baudruches philosophiques. Ce livre survole tous les aspects de carton-pâte de ce philosophe public qui n’est enseigné nulle part mais dont le réseau médiatique est tellement ramifié qu’il lui permet de venir incarner sur les plateaux le penseur, le diplomate, l’exégète, l’enquêteur qu’il n’est pas. Bien sûr, les auteurs ne sont pas les premiers à avoir fait ces critiques : de Vidal-Naquet à Desproges, de Noël Godin l’entarteur au Monde Diplomatique, de Castoriadis à Bourdieu, ils sont nombreux à avoir dénoncé la cuistrerie du personnage, par divers moyens, même de tartes à la crème (sept au compteur). Sans résultat. Le plus extraordinaire chez Bernard-Henri Lévy est qu’on continue encore à l’encenser, le lire dans le Point, le regarder chez Ardisson. Rappelons-nous qu’une imposture se fait à deux : celui qui pérore, et celui qui écoute sans broncher.
On pourra écouter les auteurs dans l’émission de France Inter Là-bas si j’y suis du 31 mars 2006 (télécharger ici)


Sociologie, ethnologie, anthropologie

  • Propos sur les sciences, Yves Gingras

propos_sur_les_sciencesQuelques notions d’épistémologie à travers cet ouvrage présenté sous forme d’entretiens. La préface résume parfaitement son contenu : […] Au-delà des clichés sur le génie et l’excentricité des scientifiques, que sait-on vraiment de la science ? Ou plutôt des sciences ? De la méthode scientifique et de ses transformations ? Du rôle des instruments en sciences ? Des nombreuses controverses qui ont marqué son histoire du XVIIe siècle à nos jours ? La science fait-elle partie de la culture ? Les scientifiques peuvent-ils croire en Dieu ? Que penser des mouvements créationnistes ? Quels sont les liens entre la science et l’économie ? Comment fonctionnent les communautés scientifiques ?

  • Et l’homme créa les dieux, Pascal Boyer

et_l_homme_crea_les_dieuxPourquoi les dieux, les sorciers, les démons, les esprits, etc. sont-ils présents partout où l’Homme se trouve ? En d’autres termes : pourquoi les religions existent-elles ? Est-ce la peur de la mort ? Le besoin de croire ? À travers une triple approche (ethnographie, sciences du cerveau, évolution), l’auteur bat en brèche certaines de nos idées reçues et apporte une réflexion neuve et passionnante sur ces questions.

Et aussi

  • L’empire des croyances, Gérald Bronner

empire_des_croyancesLes connaissances sur le monde ne cessent d’augmenter et pourtant, il ne semble pas que « l’empire des croyances » soit en train de disparaître. Comment expliquer que certaines allégations se diffusent plus rapidement que d’autres ? Quels sont les contextes qui favorisent leur émergence ? L’auteur propose plusieurs réponses  en s’appuyant sur de nombreux exemples avec pour objectif de décrire les logiques qui sous-tendent nos adhésions.

Et aussi

  • Vie et mort des croyances collectives, Gérald Bronner

CorteX_Bronner_vie_et_mort_des_croyances_collectivesMalgré de constants progrès techniques et scientifiques, nos sociétés restent des sociétés de croyances. Les rumeurs, les idéologies, les superstitions restent intimement ancrées dans notre vie quotidienne, alors même que la diffusion des connaissances scientifiques gagne chaque jour en importance. Comment résoudre ce paradoxe : nous accordons de plus en plus notre confiance à la science, tout en laissant aisément se développer des croyances parfois irrationnelles ?
Cet essai se propose d’examiner ce paradoxe, propre à nos sociétés modernes, en mobilisant des exemples aussi divers que le mythe du Père Noël, les légendes du 11 Septembre 2001, une psychose collective qui gagna la ville de Seattle dans les années 50, le processus d’adhésion à une secte… Quoique sensiblement hétéroclites, toutes ces illustrations peuvent être ramenées à la question de l’émergence et de la disparition des croyances collectives. Quels processus mènent à leur avènement ou à leur abandon ? Gérald Bronner nous fournit une première approche de ces questions épineuses sur la base d’expérimentations inédites en sciences sociales.

On trouvera une critique d’Agnès Lenoire publiée dans Sciences & Pseudosciences N°273, juillet/août 2006.

On retrouvera quelques ressources audio ici : Matériel audiophonique de Gérald Bronner et là : Conférence Principe de précaution ou décisions raisonnées ?

  • Sur l’état. Cours au Collège de France, Pierre Bourdieu

CorteX_Sur_l_etatHormis le directeur adjoint du Figaro qui, le 7 janvier 2012, s’est fendu d’un article initulé « Au secours, Bourdieu revient ! »,(1) la planète de la sociologie critique revibre en ce début d’année avec la publication, dix ans après sa mort, des cours au Collège de France du sociologue Pierre Bourdieu. Ce recueil des années 1989-1992 s’intitule Sur l’Etat, et a été publié aux éditions Raisons d’Agir, Seuil, sous les soins vigoureux entre autres de Franck Poupeau et de Patrick Champagne. Je (RM) n’ai lu que le premier cours (j’avais sous-tiré son exemplaire à Julien Lévy). J’ai par contre eu l’occasion d’écouter descriptions et recensions sur la radio. En voici deux.La première est issue de l’émission La suite dans les idées, sur France Culture. Le linguiste Pierre Encrevé y commente élégamment l’ouvrage.(2)

Ecouter : La seconde, tirée de la Fabrique de l’Histoire sur France Culture du 25 janvier 2012, donne entrevues, extraits de film et commentaires de P. Champagne et F. Poupeau. Ecouter :

J’indique par ailleurs que sur le site pierrebourdieuunhommage.blogspot.com se trouvent un grand nombre d’autres émissions permettant de s’initier aux concepts de champ ou d’habitus. En attendant une analyse du CorteX, voici ci-dessous la description de l’éditeur :
Transversale à l’œuvre de Pierre Bourdieu, la question de l’État n’a pu faire l’objet du livre qui devait en unifier la théorie. Or celle-ci, à laquelle il consacra trois années de son enseignement au Collège de France, fournit à bien des égards la clé d’intégration de l’ensemble de ses recherches : cette « fiction collective » aux effets bien réels est à la fois le produit, l’enjeu et le fondement de toutes les luttes d’intérêts.
Ce texte, qui inaugure la publication des cours et séminaires du sociologue, donne aussi à lire un « autre Bourdieu », d’autant plus concret et pédagogue qu’il livre sa pensée en cours d’élaboration. Dévoilant les illusions de la « pensée d’État », vouée à entretenir la croyance en un principe de gouvernement orienté vers le bien commun, il se montre tout autant critique à l’égard de l’« humeur anti-institutionnelle », prompte à résumer la construction d’un appareil bureaucratique à une fonction de maintien de l’ordre social.
À l’heure où la crise financière permet de précipiter, au mépris de toute souveraineté populaire, le démantèlement des services publics, cet ouvrage apporte les instruments critiques nécessaires à une compréhension plus lucide des ressorts de la domination.
(1) La plume de Henri Maler pique à ce propos dans Au palmarès des détestations du Figaro : Pierre Bourdieu, ACRIMED, 23 janvier 2012.

(2) On pardonnera probablement à P. Encrevé de mettre Michel Foucault sur le même plan que Bourdieu (ce dont personnellement je doute, voir par exemple le livre Longévité d’une imposture : Michel Foucault, suivi de Foucaultphiles et foucaulâtres, de Jean-Marc Mandosio), mais ça nous sera plus difficile avec Jacques Lacan.


 
Biologie, Sciences de la Vie et de la Terre

  •  Guide critique de l’évolution, sous la direction de Guillaume Lecointre

altUn manuel à destination de tout enseignant ou formateur désirant mieux comprendre la théorie de l’évolution. Il expose très concrètement les bases philosophiques et épistémologiques permettant de répondre aux dérives créationnistes et autres scénarios du dessin intelligent. Une véritable base de données complète sur ce thème.

Voir également le commentaire de Cyrille Barrette : [youtube=http://www.youtube.com/watch?v=XfsSWU8yxYM]

  • L’effet Darwin. Sélection naturelle et naissance de la civilisation, Patrick Tort

effet_darwinL’évolution par la sélection naturelle. On associe souvent sélection naturelle avec « loi du plus fort qui sévit dans la « Nature » ? On extrapole parfois en pensant que le futur appartient aux espèces qui laissent derrière elles les plus faibles de leurs congénères voire que ceux qui s’adaptent le moins ne survivent pas… Et d’en déduire logiquement que l’être humain, en aidant les plus en difficulté, agit « contre nature ».
Ce livre est indispensable pour battre en brèche ces idées erronées sur la réalité de la sélection naturelle et éclairer une théorie scientifique souvent mal comprise, parfois volontairement mal interprétée dans le seul but de soutenir de graves dérives racistes et discriminantes.

  • Enquête sur les créationnismes, Réseaux, stratégies et objectifs politiques, Cyrille BAUDOUIN & Olivier BROSSEAU, 2013

5795_couv_crea.inddNouveau livre, sur le même sujet que le magnifique opuscule « Les créationnismes » publié en 2008 que nous proposent Cyrille Baudouin et Olivier Brosseau. Trois ans de travail pour cette enquête fouillée, minutieuse, méthodique sur les ressorts épistémologiques et politiques des courants créationnistes, effectuée par deux opiniâtres chercheurs que nous avons le plaisir de connaître personnellement. Cliquez sur les liens suivants pour télécharger : la table des matières / l’introduction. Et pour suivre leur actualité, consultez le site www.tazius.fr/les-creationnismes/
Commentaire de Belin :
Au-delà de leur diversité, tous les créationnismes se caractérisent par leur volonté d’instrumentaliser la science pour justifier une vision du monde conforme à certains dogmes religieux. Leur démarche est donc politique. Fruit d’une enquête minutieuse et riche d’interviews de spécialistes reconnus (biologistes, cosmologistes, sociologues, philosophes, etc.), cet ouvrage est à la fois un recueil d’informations sur les créationnismes et un outil indispensable pour exercer son esprit critique dès lors que la science est convoquée pour justifier des positions politiques.
Après avoir rappelé les spécificités de la démarche scientifique, Cyrille Baudouin et Olivier Brosseau explorent la diversité des mouvements créationnistes et les ressorts de leur mondialisation, en livrant une analyse inédite de leurs réseaux, de leurs stratégies et des contextes politiques dans lesquels ils émergent, y compris en France. Ils montrent ainsi combien le créationnisme est à la croisée de questions sociétales majeures, comme le rôle politique des religions, la privatisation de l’enseignement et la place de la science dans une démocratie.
Olivier Brosseau et Cyrille Baudouin, respectivement docteur en biologie et ingénieur en physique, se sont spécialisés dans la diffusion de la culture scientifique. Ils enquêtent sur les créationnismes depuis plusieurs années et sont les auteurs de divers travaux sur le sujet.
Guillaume Lecointre (préfacier) est systématicien, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, directeur du département Systématique et évolution.

  • Le gène égoïste, Richard Dawkins

Commentaire : [youtube=http://www.youtube.com/watch?v=CRg19C_rdzM]

  • La malmesure de l’Homme, Stephen Jay Gould

Commentaire : [youtube=http://www.youtube.com/watch?v=6bJthIhuC7g] Livre édifiant par la documentation qu’il fournit, et le travail développé par Gould pour montrer comment les influences idéologiques de la fin du XIXe et du XXe en terme de racisme et d’ordre naturel ont amené d’éminents scientifiques à trier les données, à frauder, ou à lisser les résultats dans le sens de l’hypothèse de départ. On comprend les mécanismes plus ou moins conscients qui peuvent mouvoir un savant lorsqu’il nourrit une hypothèse a priori irréfutable en soi. Gould s’est astreint à vérifier un grand nombre des expériences des plus importants théoriciens du racialisme. C’est un ouvrage majeur, à ce bémol près : on nous indique que Gould lui-même aurait peut être légèrement infléchi son jugement dans ce livre.
Nous vous encourageons à vous faire une idée par vous-même en lisant Vices et vertus de S. J. Gould, de Serge Larivée, de l’université de Montréal, Revue québécoise de psychologie, vol. 23, n°3, 2002, pp 7 – 23).

  • Les harmonies de la nautre à l’épreuve de la biologie, Pierre-Henri Gouyon

CorteX_Gouyon_HarmonieLa croyance dans une Nature harmonieuse qui prédominait au XVIIIe siècle a progressivement été mise à mal par les avancées de la biologie. Au travers de plusieurs exemples, l’auteur bat en brèche avec concision la notion d’harmonie, en utilisant les acquis du programme néo-darwinien. Un livre court, dense, qui amènera un non-spécialiste à rester en suspend de longues minutes sur la même page tant certaines idées sont puissantes, mais qui réserve de belles surprises et de grandes stimulations intellectuelles sur des sujets à cheval entre science et idéologies.
INRA-Quae 2002. Commander ici

  • Le Fabrique de l’homme. Pourquoi le clonage humain est irréversible…, Laurent Ségalat

CorteX_la-fabrique-de-l-homme-laurent-segalatPlus de dix ans après la naissance de la brebis Dolly, le clonage reproductif reste un foyer sans fond de débats éruptifs, aussi bien pour des raisons cohérentes qu’à causes de scénarios fantasmagoriques. L. Ségalat reprend ici l’analyse de ce que d’aucuns perçoivent comme un « mal absolu ». La recherche sur le clonage, que le législateur conditionne à une peine de prison de trente ans, et sa promotion, elle aussi punie par la loi, mérite pourtant un décorticage approfondi, ne serait-ce que pour anticiper le pire. Ségalat, comme dans son ouvrage précédent  La science à bout de souffle ?, allie plume, clarté et honnêteté intellectuelle. A mettre entre ses oreilles pour faire fumer son cerveau.  Bourin éditeur, 2008.


Histoire

  • Les historiens de garde – De Lorànt Deutsch à Patrick Buisson, la résurgence du roman national, William Blanc, Aurore Chéry, Christophe Naudin, Inculte Essai, 2013.

Psychologie

  • Le génie de l’intuition, Gerd Gigerenzer

CorteX_Gigerenzer_intuitionAu CorteX, grâce à Denis Caroti, nous connaissions Penser le risque de Gerd Gigerenzer, excellent livre approchant la question des appréciations des risques et du mésusage des statistiques. Quand nous sommes tombés sur le titre de ce livre du même auteur, nous avons pris peur : Le génie de l’intuition : Intelligence et pouvoirs de l’inconscient. L’inconscient ? Ouyouyouïlle… serait-ce une éternelle resucée de l’inconscient freudien ? Nous avons tout de même osé l’acheter et c’est une très bonne surprise.
Il s’agit moins de flatter l’intuition, que de montrer comment il arrive que celles et ceux qui connaissent moins un sujet utilisent le « pif », l’intuition avec un succès supérieur aux plus fins connaisseurs. Quelques expériences sont montrées qui sont tout à fait stimulantes. J’y ai (RM) senti parfois une sorte d’éloge de l’ignorance et un encouragement récurrent à l’intuition qui gênera probablement ceux qui comme moi sont témoins des Charbyde et des Scylla vers lesquels l’intuition pousse parfois. Au vu du contenu pertinent, j’ai l’impression que le titre est plus volontiers un coup marketing.


Pédagogie

  • Francisco Ferrer, une éducation libertaire en héritage, de Sylvain Wagnon

CorteX_Wagnon-Francisco-Ferrer-une-education-libertaire-en-heritagePour des rationalistes pédagogues comme nous, quelle gifle que de redécouvrir l’histoire et les combats de Francisco Ferrer (1859-1909), l’anarchiste, le pédagogue, le franc-maçon et le rationaliste, qui lutta pour l’ouverture d’une école libre penseuse et rationaliste, et laissa la vie dans ce combat. Sylvain Wagnon, enseignant-chercheur à l’Université de Montpellier 2, nous emmène dans son livre au croisement de plusieurs histoires : celle de l’anarchisme, de l’éducation libertaire mais aussi de l’éducation nouvelle. En effet, cet anarchiste « éducationniste » s’engage dans l’élaboration d’un projet éducatif global, dans la lignée de celui de Paul Robin, mais avec ses propres convictions et sans limiter son action à la création d’une école rationaliste. On y trouve la traduction française en intégral de son ouvrage l’École moderne. En 1909, suite aux événements sociaux de « la semaine tragique » à Barcelone, Ferrer est accusé, notamment par le clergé catholique, d’en être l’un des instigateurs. Un tribunal militaire conduit, à l’issue d’une parodie de procès, à sa condamnation à mort. Il sera fusillé le 13 octobre.
Atelier Création libertaire 30 mars 2013. Commander ici.

Cours d'esprit critique à l'INSA de Lyon – « Je doute donc je pense »

Ce sont nos amis, mais ils sont discrets. Carine Goutaland, docteur ès lettres, secondée de quelques-uns de ses collègues dont le célèbre Stanislas Antczak assurent depuis quelquesCorteX_Stan_Antczak temps un cours à l’école d’ingénieurs INSA de Lyon intitulé
« Je doute donc je pense » : de l’importance de l’esprit critique (science, paranormal, manipulation)
Certes, il s’agit d’un cours pour le 1er cycle, non public. Cependant, si vous êtes enseignant-e, et souhaitez assister à une séance, écrivez-leur : carine.goutaland [at] insa-lyon.fr
Ci-dessous, les objectifs et les contenus.

 
 


OBJECTIFS : À partir d’une réflexion sur les pseudosciences (zététique, du grec zetein, « chercher »), il s’agit de sensibiliser les étudiants à la nécessité d’une démarche critique pour aborder la mise en discours et l’utilisation (médiatique, politique, etc.) du savoir scientifique.

L’objectif est d’élaborer une réflexion transdisciplinaire, mettant en œuvre à la fois les sciences pour l’ingénieur et les sciences humaines, sur l’apprentissage du doute dans un cursus scientifique.

COMPÉTENCES DÉVELOPPÉES :

  1. Appréhender un problème dans sa complexité (l’objet d’étude – les phénomènes paranormaux – exige par sa nature même une approche scientifique intégrant des perspectives sociologique, psychologique, linguistique mais aussi politique, économique, etc.)
  2. Conduire une démarche scientifique (critique et élaboration d’un protocole expérimental)
  3. Appliquer des méthodes d’investigation scientifique à un champ d’étude original
  4. Analyser un discours et une image de façon pertinente, comprendre et élaborer des stratégies argumentatives
  5. Travailler en équipe (projet de fin de semestre)
  6. Savoir communiquer (présentation orale, exercices d’argumentation…)
  7. Critiquer son propre travail de façon constructive (retour sur expérience lors de la soutenance de projet)

PROGRAMME :

  • Savoir douter : Principes et démarches de la zététique ; enjeux idéologiques, politiques et philosophiques du développement de l’esprit critique
  • Science et incertitude : méthodologie expérimentale ; hasard et statistiques ; le paradoxe de l’observation scientifique : incertitudes liées à la mesure et à l’interprétation de la mesure (théorie + réalisation d’expériences)
  • Rhétorique et argumentation – techniques de persuasion ; la manipulation à travers la communication verbale et non verbale, la manipulation par l’image

Les étudiants seront évalués par un travail écrit (analyse critique d’un document : stratégies de discours + critique d’un résultat d’expérience) et par un travail oral (projet collectif : production d’un protocole expérimental appliqué, activité interactive sur un sujet imposé, donnant lieu à une soutenance)

BIBLIOGRAPHIE : ARISTOTE, La RhétoriqueBOT L., Philosophie des sciences de la matière, Paris, L’Harmattan, 2007BROCH H., Le Paranormal. Ses Documents, ses Hommes, ses Méthodes, Paris, Le Seuil, collection Science Ouverte, 1985CHARPAK G. et BROCH H., Devenez sorciers, devenez savants, Odile Jacob, 2002

SUPPORTS PEDAGOGIQUES :

Alternance de cours théoriques, de cas pratiques (présentés par un binôme d’enseignants Humanités/SPI) et de suivi de projets personnels (soutenances) – Polycopiés

EQUIPE ENSEIGNANTE :

Carine GOUTALAND (PRAG Lettres, Humanités) – Philippe BOUSQUET (PRAG Lettres, Humanités) – Julie LECLERE (PRAG Lettres, Humanités) – Damien FABREGUE (MCF, SGM) – Stanislas ANTCZAK (intervenant expert extérieur, professeur de Physique au lycée d’Oullins, ex-président de l’Observatoire zététique)

Répartition du temps pédagogique :
Cours, conférences, … 22 h Total face à face : 30h
Participation active : TPs, débats, enquêtes, …

8 h

Travail personnel 12 h Maxi : 12h

 

Mode d’évaluation
Évaluation écrite OUI
Autre mode d’évaluation : rapport, soutenance, production … OUI

La kinésithérapie sabordée

Alors que la réforme de formation semblait bien engagée pour nos amis kinésithérapeutes, les dernières nouvelles issues d’un courrier des ministres de la santé et de l’enseignement supérieur ne sont pas rassurantes quant au niveau de sortie des étudiants de cette filière. En effet, le grade universitaire de licence proposé ne devrait qu’accroître la faiblesse épistémologique des futurs professionnels et faire la part belle à toute les pseudo-thérapies.


Le Masseur-kinésithérapeute est un professionnel de santé connu et reconnu depuis plus d’un demi-siècle en France. On s’imagine le Masseur-kinésithérapeute (MK) garçon ou fille, sympathique, le teint hâlé, d’allure sportive dans sa blouse blanche et mobilisant nos membres avec bienveillance. On lui confierait le bon dieu et la santé de nos proches sans confession, convaincu de la qualité et de la quantité de la formation médicale théorique et pratique qu’il a reçue. Notre méconnaissance des hiérarchies médicales nous ferait parfois l’appeler Docteur, ce qu’il n’est pas, mais témoigne de la confiance qu’on lui accorde. Si les cinquante dernières années ont permis à cette profession, née quasiment en même temps que notre sécurité sociale, de s’affermir parfois au prix de luttes acharnées, c’est au cours de la dernière décennie que son statut a réellement évolué.

Vers le cap alléchant de l’autonomie

Les dispositions réglementaires de l’hiver 2000[1], ont visé à responsabiliser les praticiens, les élevant d’un statut d’exécutant de techniques à un statut de décideur/prescripteur, responsable vis-à-vis non seulement du patient, mais aussi des médecins/prescripteurs et de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie. Réclamée de longue date par la profession, cette responsabilité plus grande dans la planification thérapeutique devait logiquement s’accompagner de modifications de la formation et de l’exercice professionnel. Un conseil national de l’ordre veillant au maintien des principes de moralité, de probité et de compétence indispensables à l’exercice professionnel était créé en même temps qu’une réflexion sur les contenus de formation et la réingénierie du diplôme, à intégrer dans un cursus Licence-Master-Doctorat.

Débordée des deux cotés

Le besoin de réforme de la formation initiale est d’autant plus crucial et urgent que la kinésithérapie est une discipline chargée du poids du devenir fonctionnel des patients. Pourtant, son socle repose sur des sables mouvants. Responsabiliser les praticiens dans leurs stratégies thérapeutiques n’a de sens que s’ils sont aptes à faire des choix éclairés parmi l’offre des techniques disponibles, dont la profusion peut étonner. Or le développement des technologies de l’information et de la communication s’est traduit par une augmentation spectaculaire de la diffusion d’informations de santé, au point de rendre cette offre pléthorique et d’y – potentiellement – noyer le « gentil kiné » qui est désormais bien en peine d’exercer une sélection critique dans ce marécage. Il se retrouve vite débordé de toute part dans sa légitimité, d’un côté, par les instituts de soin et de bien-être, de l’autre,  par les thérapeutes auto-proclamés usant de techniques sans fondement scientifique. On comprend donc l’impérieuse nécessité qu’il y a de permettre aux kinésithérapeutes de disposer d’outils pour faire un tri des éléments constitutifs de leur profession autant que de savoir les appliquer. Cette nécessité est d’autant plus grande que le secteur du bien-être et des thérapies dites “alternatives” est en pleine expansion, avec son cortège de techniques non éprouvées fleuretant avec l’étrangeté et l’exotisme en guise de lettres de noblesses, et qui revendiquent tous les oripeaux de la rééducation.

Le sabordage organisé

Sans formation initiale suffisante, point de salut pour cette profession bringuebalée.L’acquisition des connaissances méthodologiques, théoriques et techniques permettant aux professionnels de faire des choix éclairés, d’appliquer des techniques adaptées à chaque patient considéré avec bienveillance et humanité, prend du temps. N’en déplaise à certains responsables politiques, les kinésithérapeutes sont prêts à assumer leurs nouvelles responsabilités pour peu qu’on leur en laisse l’opportunité et qu’on leur en donne les moyens. Ces moyens passent par une formation initiale des kinésithérapeutes dans un cursus universitaire menant au minimum au grade de Master car seule l’acquisition de ce grade permettrait aux étudiants d’avoir un volume d’heures d’enseignements suffisants pour développer leur esprit critique. Il faut notamment du temps pour une formation « par » et « à » la recherche scientifique, reconnue comme l’école de l’acuité et de la rigueur intellectuelle exigeant de dépasser les efforts de ses pairs et permettant d’acquérir les qualités indispensables aux professions de santé. Le grade de Doctorat, qui serait à créer pour cette discipline, pourrait quant à lui ouvrir aux Masseur-kinésithérapeutes l’accès à des postes d’enseignant-chercheur connus pour dispenser un enseignement nourri par la recherche, donc fondé sur l’« evidence based practice », garante de la qualité des soins offerts au patient. Cela ferait de l’art kinésithérapique une science à part entière, et non une demi-science. Mais foin d’emballement ! Ces propositions d’évolution, pourtant logiques, ne semblent pas retenir l’attention des ministères en charge de la santé et de l’enseignement supérieur. Selon un courrier du 25 janvier, co-signé par les ministres des Affaires sociales et de la Santé et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, les kinésithérapeutes sortiront par la petite porte avec un niveau de licence, ouvrant un peu plus large les brèches ouvertes aux prises en charges fantaisistes et aux techniques sans efficacité. Puisse cet article faire perfuser une pensée politique asséchée et contribuer à réanimer les droits des professionnels et des patients afin que leur demande d’une formation des professionnels digne de notre système de soin soit (enfin) entendue par les ministres de tutelle.

Nicolas Pinsault


[1] Arrêté du 22 février 2000 modifiant l’article 4 de l’arrêté du 6 janvier 1962.

Ateliers "sciences, zététique et esprit critique" en collège

CorteX_couteau_suisse_critiqueCes ateliers ont pour but de mobiliser des compétences critiques sur des sujets « bizarres », donc pédagogiquement stimulants, afin de construire un outillage scientifique de recherche des données chez des élèves souvent submergés par un flux permanent d’informations. Voici quelques exemples de productions des ateliers « zététique et esprit critique » en collège. Si ces initiatives vous intéressent, consultez notre petit mode d’emploi pour monter un atelier en collège ainsi que les idées de contenus du livret « Esprit critique es-tu là ? 30 activités zététiques pour aiguiser son esprit critique« .


Atelier « Sciences, zététique et esprit critique » saison 2012/2013 au collège Champollion à Grenoble, Nicolas Gaillard.

 

Les pouvoirs du corps : insensibilité à la douleur

  • Mise en œuvre de l’atelier « insensibilité à la douleur » en atelier zététique

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Les pouvoirs du corps : la paille magnétisée

  • Mise en œuvre de l’atelier « télékinésie » en atelier zététique

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  • Un autre exemple de télékinésie en atelier zététique en collège : lévitation d’objets

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Prémonitions, hasards et coïncidences « extraordinaires » : le bizarre est probable

  • Une petite mise en pratique du tri des données en atelier zététique en collège : habilité

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Atelier « Sciences, zététique et esprit critique » au collège Lucie Aubrac de la Villeneuve de Grenoble, saison 2013, Julien Peccoud.

Voici un petit bilan des quelques séances d’atelier de zététique avec 4 à 8 élèves.

Séance 1

Introduction / situation d’appel : Présentation des vidéos de basket et de lancers de canettes trouvées sur Internet. Réflexions sur la présence ou non d’un certain « talents » des protagonistes.

Explication du « tri des données »

Mise en activité : On décide donc de faire une vidéo basée sur des lancers improbables. On a filmé des jets de boulettes de papier dans la corbeille. (Malheureusement, on a eu que 3 réussites… )

Séance 2

Introduction / situation d’appel : Discussions sur les coïncidences de la vie de tout les jours et présentation des coïncidences retrouvées autour du 11 septembre.

Explication du « biais de confirmation »

Mise en activité : on a cherché des corrélations avec le chiffre 9 de partout dans le collège et on a trouvé pas mal de trucs.

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=YB1g9nRVBGE]

Séance 3

Fin du travail précédent avec encore plus de données recueillies sur le chiffre 9 dans le collège.

Mise en activité : Recherche et début de rédaction de l’histoire du chiffre 9 qui fait planer un mystère autour du collège. Travail sur la scénarisation.

Le collège de la Vill9
Lors de sa création, l’architecte en chef Jean LOVERA a laissé de mystérieux indices autour du chiffre 9
Fait important, l’architecte s’est arrangé pour que la première rentrée scolaire ait lieu le 03/09/1995 (3+9+1+9+9+5 = 36 ; 3 + 6 = 9 !)
A partir de ce moment, le chiffre hante le collège et influe sur sa destinée. Tout va faire pour que ce nombre se retrouve partout, comme si un esprit planait sur l’établissement jusqu’à son nom : le nombre de lettres de « Collège Lucie Aubrac » est de 18 (1 + 8 = 9).
De plus, Lucie Aubrac est née un 29 juin (29/06) et est morte le 14 mars (14/03) de l’année 2007 (2+0+0+7 = 9 !). Si l’on soustrait ses jours de naissance et de décès, on obtient 15 (29-14). Si l’on fait de même avec les mois on obtient 3 (6-3). Or 15+3=18 et 1+8=9 !!
Ce collège a été construit selon des règles bien précises basées sur le chiffre 9.
• Par exemple, la bâtiment fait 18 de hauteur : 1 + 8 = 9
• Il est en forme de cercle, comme une soucoupe volante, soit 360° : 3 + 6 + 0 = 9.
• Le nombre de marches pour arriver au premier étage est de 27 : 2 + 7 = 9
• Les grilles d’aération comportent 9 carreaux de côté
• Il y a 9 lampes au plafond de la salle de science
• La hauteur des fenêtres est de 63cm : 6 + 3 = 9
• La hauteur des tables des salles de science est de 90cm
• Ces tables font aussi 90cm de côté et sont en forme d’hexagone (6 côtés). Cela fait un périmètre de 540cm : 5 + 4 = 9 !
Lors d’une recherche plus précise, nous nous sommes rendu compte que ce chiffre organisait totalement les salles et ce qu’on y trouvait. Dans la salle de science, un affiche montre les 9 pictogrammes de chimie, les produits sont rangés par 9 flacons, etc…
C’est lors de cette révélation que d’autres indices coïncidaient.
La révélation est apparu à un groupe d’élèves le lundi 8 avril 2013 à 17h09 (!) (8/04/2013) : 8+0+4+2+0+1+3 = 18 et 1 + 8 = 9
A ce jour, le nombre d’élèves du collège était de 315 : 3 + 1 + 5 = 9 !
Ce même jour, en sortant du collège, 3 professeurs ont pu observer un magnifique arc en ciel et, ce qui est très rare sur Grenoble, il était de 180° : 1 + 8 + 0 = 9. Il était exactement 18h09 !

En fin de séance, je dit aux élèves que l’on veut leur faire passer un test de personnalité et de graphologie. Ils·elles auront quelques questions à répondre. On leur dit que ces questionnaires vont être dépouillés et analysés de manière anonyme par le département psychologie cognitive de la fac de Grenoble pour un étude sérieuse. Après les vacances, ils·elles auront le résultat !

Voir le fichier du questionnaire-phrases-puits

Séance 4
C’est le retour des vacances et on leur a préparé des fiches de résultat par rapport à leur test d’avant les vacances
(Ces résultats sont bien évidemment tous identiques (sauf le numéro d’anonymat changeait sur le haut de la feuille).
Mise en activité : Ces fiches sont dans des enveloppes avec un numéro. On dit que le numéro est le numéro d’anonymat et on distribue la fiche correspondante. On leur donne donc une enveloppe (soit-disant) « personnalisée ».
On leur demande de la lire en silence chacun·e sur une table et d’évaluer la pertinence des propos en remplissant la fiche d’évaluation.
Résultat : Certains sont totalement choqués de voir comme cela correspond bien et pensent même que l’université a dû faire des recherches sur eux. Ils·elles n’en reviennent pas. On arrive à une note de 4 sur 5 de moyenne.
Par la suite, on reprend les feuilles et on les mélange pour les redistribuer au hasard en leur demandant de la lire pour essayer de savoir à qui elle correspond (étant donné qu’ils·elles se connaissent, ça devrait être facile…).
Cela dure encore car les élèves pensent que l’on à triché en leur redonnant la leur… ça devient carrément cocasse…
Explication de la notion de phrases puits et de l’effet Barnum.
Discussion autour des générateurs de phrases puits avec l’idée d’en fabriquer un.

Voir le fichier de résultat du test « personnalisé » : texte-effet-barnum et les deux générateurs de phrases puits : generateur-phrases-puits-delegues-classe et generateur-phrases-puits-politique.

Martin Winckler, Le choeur des femmes

CorteX_Zaffran_Martin_Winckler La pensée critique est l’art de passer par dessus les cloisons des définitions. Qu’y a-t-il derrière le mot OVNI, le mot démocratie, le mot travail, le mot normal, …le mot sexe ? Alors, quand un type que l’on connait bien pour son anti-autoritarisme, sa lecture scientifique pointue toujours mise au service du patient et non de l’institution, quand ce type donc écrit des romans pour pousser les lecteurs et des lectrices à réflechir en passant un moment agréable ; quand un homme se penche sur le corps des femmes, pourtant délaissé par une écriture scientifique patriarcale (voir Le clitoris, ce cher inconnu) ; quand il y est question d’une des grandes stimulations socio-intellectuelles qu’est la réflexion sexe-genre-trans-intersexualité-indétermination, on ne peut que se réjouir, et le dévorer – le livre, pas le type –  d’une traite en deux nuits blanches.

 CorteX_Choeur_des_femmes

Je l’avais rencontré lors d’une sorte de séminaire qui, dans ma mémoire, devait avoir pour titre quelque-chose comme « Gynécologie & esprit critique« . Je connaissais son ouvrage phare, La maladie de Sachs, et sa version ciné avec Albert Dupontel, ainsi que Les trois médecins et sa chronique sur France Inter dont il avait été éjécté en 2004. J’étais jeune thésard, très enclin au féminisme, et par conséquent méfiant sur un individu qui cumule trois systèmes de domination presque absolus : celui d’être médecin, celui d’être homme et celui d’être connu. Je savais depuis longtemps que les livres ont tendance à être meilleurs que leurs auteurs. Or non seulement le gars est aussi simple que barbu, mais en outre il dit adorer regarder les contenus culturels et scientifiques des séries TV ! Un peu plus et je l’aurai pris dans mes bras, avec mes Fringe, Kyle XY, Lie to me, lui avec ses House, Grey’s anatomy et autres séries en blouse blanche. Quelqu’un qui trouve du matériel subversif dans Urgences ne peut pas être foncièrement mauvais.

Je ne peux pas dire que je connais bien Martin Winckler, ou plutôt son vrai nom, Marc Zaffran. Mais je suis resté en contact avec lui, après son départ pour le Québec, et je lui ai rendu visite fin 2010, dans son labo d’éthique, le CREUM. Il s’est expatrié pour trouver une liberté de travail que la France ne lui donnait pas. Je ne connais pas beaucoup d’ouvrages de référence sur les droits du patient, sur l’art de dire non à un médecin, de réclamer ses droits, hormis le sien (Les Droits du patient, en collaboration avec Salomé Viviana, collection « Soigner », Fleurus 2007). Je ne connais pas de forum aussi bien fourni que le sien sur les questions de contraception. Et lorsque la duale et illusoire séparation nette des sexes vient se faire bousculer, non avec des sabots mais en douceur par ses romans, je ne peux qu’applaudir et lire d’une traite.

Certes, nous sommes petits, débutants et inconnus, au corteX. Précaires aussi. Mais Winckler est de notre famille, une sorte d’oncle bourru qui nous encourage et nous pousse à bosser.

Richard Monvoisin

M. Winckler présente son livre (par Sylvain Bourmeau, Médiapart)

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Paru en 2009 chez POL, Le choeur des femmes est ressorti en février 2011 chez Folio.

C’est un grand roman de formation, situé dans un service de « médecine de la femme », l’unité 77, au Centre Hospitalier (fictif) de Tourmens. Il met en scène la rencontre de deux médecins : Jean Atwood, jeune et volontaire interne de chirurgie gynécologique qui se destine à la réparation des corps féminins, et Franz Karma, praticien d’une cinquantaine d’années qui s’est consacré depuis trente ans à la santé des femmes. Atwood doit passer six mois dans le service de Karma, mais n’a pas du tout envie d’y perdre son temps à « tenir les mains des patientes ».

Or, l’unité 77 n’est pas un service comme les autres. Karma en est le seul praticien, il y travaille avec une secrétaire, une conseillère de planification, des infirmières et des aide-soignantes qui le désignent par son prénom. Il y pratique des IVG et y hospitalise clandestinement des patientes à l’insu de l’administration de l’hôpital. Il reçoit les femmes que personne ne veut recevoir ou que les gynécologues méprisent ou fuient comme la peste, immigrantes, femmes voilées, SDF, femmes violées, mais aussi celles qui sont en rupture de famille, ou qui ont décidé qu’elles ne veulent pas avoir d’enfants et demandent à se faire stériliser.

Alors que sa « vocation » était tout autre, le Dr Atwood va peu à peu, à son corps défendant, découvrir qu’écouter les femmes n’est ni répétitif ni assourdissant, mais que ça lui permet non seulement d’apprendre son métier de médecin et aussi de découvrir sa propre identité.

Quoique raconté à la première personne par l’interne « novice » qui arrive à l’unité 77, Le Choeur des femmes est un roman « polyphonique » dans lequel tous les personnages, chacun à leur tour, prennent la parole. Il mêle des descriptions précises de ce que devrait être une consultation de gynécologie au service des femmes aux monologues (« Arias ») des femmes que croisent Atwood et Karma. C’est à la fois un roman d’initiation au métier et à l’éthique des soignants et un roman d’énigme, centré sur un double secret de famille.