Entrevue avec Florent Martin, de l’Observatoire zététique.
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Recherche publique, revues privées
Aux lourds rayonnages des bibliothèques universitaires s’ajoutent désormais une pléthore de revues spécialisées en ligne, qui offrent sans délai et souvent sans barrière de paiement les derniers résultats des laboratoires de recherche. Cette transformation pousse les scientifiques à s’interroger sur leurs modèles de publication, afin de les remettre au service de la connaissance et du public.
« Publier ou périr » (citation du zoologiste Harold J. Coolidge) résume aujourd’hui la vie de n’importe quel chercheur. Peu importe la qualité de son enseignement ou du suivi de ses étudiants : pour son prestige universitaire, l’évaluation ne repose que sur la quantité et la qualité des articles publiés dans des revues scientifiques avec comité de relecture — par des experts du domaine, c’est ce qu’on appelle le peer review. La revue doit être choisie avec soin, en conjuguant prétention personnelle et facteur d’impact, cette dernière valeur étant fondée sur le nombre moyen de citations des articles de ladite revue dans d’autres articles scientifiques. Et il faut viser juste : trop bas (une revue peu connue), et l’article ne sera pas apprécié à sa juste valeur ; trop haut (les meilleures publications), et il peut être bloqué des mois durant par les relecteurs, pour finalement se voir refusé.
C’est dans les aspects pécuniaires que le bât blesse. Non seulement l’auteur de l’article n’est pas rémunéré, mais son laboratoire doit très souvent participer aux frais de secrétariat et d’impression, quand bien même nombre de revues s’orientent vers la publication électronique exclusive. Il reçoit en échange un capital non pas financier, mais symbolique : reconnaissance, prestige, ou plus précisément le droit d’indiquer le titre de son article sur son CV… Les lecteurs-évaluateurs de l’article sont quant à eux des chercheurs sollicités par les revues, eux aussi rémunérés en capital symbolique. La concurrence entre chercheurs du monde entier peut induire certains effets pervers, à la croisée de la collusion et du conflit d’intérêts, même si l’honnêteté et la bonne foi demeurent prédominantes. De plus, ce système est loin de garantir la véridicité et l’exactitude de toutes les publications : des résultats frauduleux, maquillés ou parfois complètement bidonnés passent régulièrement entre les mailles du filet.
Autre souci : l’évaluation des chercheurs, qui entraîne via la quête de citations une forme de trafic d’influences, amenant par exemple à citer des amis. Il n’est pas rare de voir des articles signés d’une dizaine de noms, ceux de jeunes chercheurs ayant réalisé l’essentiel du travail et ceux de directeurs de laboratoire, nettement moins impliqués. Il s’agit là du dévoiement d’un procédé qui peut s’avérer légitime dans de nombreux cas.
Ce système s’avère en outre très coûteux pour la communauté scientifique. Le contribuable finance une recherche que le scientifique publiera, parfois à ses frais, dans une revue adossée à une entreprise privée, que d’autres chercheurs devront relire gratuitement et que les universités devront ensuite racheter à prix d’or. La moitié du budget de fonctionnement des bibliothèques universitaires passe en effet dans les abonnements, ce qui désavantage d’emblée les établissements les moins riches et a des répercussions inévitables sur les frais de scolarité des étudiants. Cette année, l’éditeur Elsevier a été au cœur d’une polémique dans le milieu universitaire, quand un projet de loi visant à interdire le libre accès des travaux financés par le public a été présenté aux États-Unis. De nombreux scientifiques se sont révoltés, parmi lesquels Timothy Gowers, médaille Fields 1998, qui annonça qu’il boycottait désormais les revues liées à Elsevier. Pour certaines bibliothèques, l’abonnement aux journaux de cet éditeur représente jusqu’à près de 40 000 dollars, générant des profits qui avoisinent le milliard d’euros en 2011. De prestigieuses universités comme celle de Harvard, qui se déleste chaque année de 3,75 millions de dollars pour acheter des revues, ne peuvent qu’approuver et se joindre à cette fronde universitaire.
Il existe d’ores et déjà des solutions alternatives à ce mécanisme très commercial, en particulier du côté de la publication libre et ouverte (avec les sites PLoS, HAL, arXiv, etc.). À long terme, la communauté des chercheurs n’aura sans doute guère d’autre choix que de les développer afin de gripper le système actuel.
PDF avec les notes de bas de page : télécharger ici
Soutenons la presse d’enquète et d’analyse.
Julien Peccoud, professeur de Sciences de la Vie et de la Terre en Isère, réalise un fort sympathique matériel pédagogique. Non seulement il partage son expérience, ses réussites mais également ses erreurs et ses doutes, dans un atelier zététique et esprit critique réalisé en séance d’Accompagnement Personnalisé (AP) de seconde. De quoi faire évoluer certaines pratiques mais aussi le cadre éducatif assez restreint dans lequel elles s’inscrivent… suscitant une forte envie de pousser les murs.
Table of Contents
L’accompagnement personnalisé (AP) est entré en vigueur avec la réforme des lycées à la rentrée 2010. Le but de l’AP est assez large, allant du soutien à l’approfondissement en passant par l’orientation. L’organisation de l’AP est laissée à l’appréciation de l’équipe éducative du lycée (autonomie des établissements). Beaucoup de choix sont possibles et on peut remarquer une grande variabilité entre les établissements.
L’AP est maintenant arrivé en terminale avec la réforme montante mais les objectifs ne sont pas les mêmes dans les trois niveaux de lycée. En seconde, ces heures peuvent être utilisées pour encourager l’ouverture interdisciplinaire, pour développer des « projets » ou pour revenir sur les méthodes de travail liées aux exigences spécifiques du lycée. En première et terminale, on y transmet plutôt du contenu disciplinaire dans l’objectif du bac.
Voilà pour la vision officielle de l’AP…
… Cependant, la réalité est tout autre car l’AP n’a rien de « personnalisé » et pose des difficultés dans la motivation des élèves. En effet, ce n’est pas un enseignement sanctionné par une évaluation (continue ou finale). De ce fait, et c’est bien dommage, les élèves ne s’investissent que très peu et prennent ces séances comme de la garderie. Force est de constater que la motivation est souvent liée à la perspective d’une notation, il parait ainsi difficile de faire sortir les élèves de ce comportement stéréotypé. De plus, étant donné le peu de moyens horaires venant des rectorats, cet « enseignement » se fait généralement en groupe trop chargé pour prétendre à un caractère « personnalisé ». Dans mon lycée on tourne autour de 15 à 20 élèves.
Il faut en fait entendre le terme de « personnalisé » comme un choix laissé à l’élève (de la belle novlangue démagogique soit dit en passant). Des « cycles » d’AP sont mis dans un « menu » dans lequel les élèves de plusieurs classes vont choisir. Étant donné qu’il faut proposer tout un panel de disciplines et/ou d’activités, ce sont des élèves de plusieurs classes qui se regroupent dans un cycle d’AP proposé par un enseignant. Dans mon lycée, ce sont des « barrettes » de trois ou quatre classes (c’est-à-dire en parallèle) qui sont mises en place avec cinq ou six enseignant·e·s à charge, ce qui fait bien 15 à 20 élèves par groupe d’AP.
Cela pose au moins trois problèmes :
Dans mon établissement, nous faisons des cycle d’AP d’environ 6 semaines soit 6 fois une heure.
J’ai réalisé deux cycles successifs. Ils ont été répartis de cette manière :
Séance 1 : présentation de la zététique et annonce des consignes de travail.
Séance 2 : choix des sujets par les élèves et début du travail de recherche.
Séance 3 : travail en binôme sur les sujets (analyse du sujet, recherche documentaire).
Séance 4 : présentation et mise au point sur la démarche scientifique : comment mettre en place une bonne expérimentation. Suite du travail des élèves.
Séance 5 : suite du travail.
Séance 6 : présentation orale des différents groupes (5 minutes par groupe).
Les consignes étaient les suivantes :
Renseignez-vous sur le sujet choisi de manière à pouvoir le décrire et le faire comprendre lors de votre exposé oral (par exemple : « d’où provient cette croyance/pseudoscience ? Quelles sont les bases scientifiques invoquées … »).
Mettre en place un protocole expérimental afin de tester si le sujet d’étude est scientifiquement valide ou non.
Selon moi, cette séance se passe assez bien car les élèves sont assez interloqué·e·s par le sujet qui sort un peu de l’ordinaire par rapport à leurs enseignements habituels. Les questions fusent, les remarques aussi. La présentation des erreurs de logiques les intéressent. Elle est propice à une introspection (« ah mais c’est vrai, je le dis tout le temps ça! »).
Les élèves ont mis beaucoup de temps à choisir leur sujet et certains groupes n’ont même pas réussi à se mettre au travail sur un thème. Ils·elles naviguent entre les propositions que je leur ai données et regardent les documents (vidéos) liés à tous les sujets. Cela a fait perdre beaucoup de temps et surtout beaucoup d’investissement de la part des élèves.
Je fais un petit rappel sur la démarche scientifique et la mise en place de protocoles expérimentaux.
Poser un problème (réduire le sujet traité à un seul paramètre d’étude) > Hypothèse > Expérimentation > Traitement les résultats > Conclusion.
Pour l’expérimentation, j’ai rappelé la notion de témoin et de facteur variant (un seul facteur doit varier entre le témoin et le test). Explication rapide du double aveugle et de l’effet placebo. N’ayant que peu de temps, je n’ai pas abordé le sujet de la randomisation. J’insiste bien sur le fait qu’ils·elles ont peu de temps et que le but n’est pas de mettre en place une expérience mais de seulement proposer un protocole expérimental. Pour les groupes ayant choisi un sujet plus sociologique (médias et sciences par exemple) j’insiste sur la consigne : décortiquer le sujet en utilisant les outils mis à leur disposition en début de cycle.
Les élèves se remettent sur leur sujet.
Des groupes n’arrivent pas à élaborer un protocole ou même à cerner un paramètre à étudier. D’autres ne travaillent pas vraiment, naviguant sur Internet et s’éloignant largement du sujet.
Un groupe commence à regarder des vidéos de catalepsie. En discutant avec elles, je me rends compte d’une résistance assez forte face à la croyance : elles ne sont pas en mesure de trouver comment tester cela. Leur argument : « mais il nous faudrait un hypnotiseur et on n’en a pas ! ». J’ai fait des pieds et des mains pour les amener à se dire qu’elles pourraient le tester elles-mêmes, mais sans réussite. Au final, j’ai dû leur dire qu’elles devaient essayer mais là encore, elles restaient persuadées que c’était vraiment le fait d’un hypnotiseur. On a essayé entre deux tabourets dans la salle avec en prime une autre élève montant sur la non-hypnotisée pour rajouter du poids : c’était parfait ! A partir de ce déclencheur, elles ont pu analyser une vidéo d’un hypnotiseur, traiter de la mise en scène, de la position et des forces mises en jeu.
Étant donné la vitesse de travail des élèves, peu ont pu présenter leur travail à l’oral (3 ou 4 tout au plus).
Dans l’ensemble, je dirai que ces deux cycles d’AP se sont moyennement bien passé. Une bonne moitié des élèves étaient peu impliqués avec cependant quelques binômes ayant fourni un bon travail méthodologique.
Le temps imparti (six heures) est trop court pour un tel travail de déconstruction sur un sujet de zététique. La présentation, les concepts et l’outillage laissent peu de temps pour le travail des élèves. De plus, si on veut faire une séance de présentation finale il ne reste que 3h30 de travail effectif.
Je ne vois que peu de solutions à ce niveau car la durée du cycle dépend de l’organisation interne de l’établissement. On pourrait tout de même imaginer de raccourcir l’introduction, tout en préservant le côté stimulant, pour pouvoir passer directement au choix des sujets. En ce qui concerne la présentation de l’outillage, il serait peut-être judicieux de cibler avec chacun des groupes les outils dont il a besoin pour mener à bien son enquête.
J’ai voulu laisser un large choix de sujets aux élèves mais ils·elles se sont perdus dans les méandres des thèmes. Il faudrait mieux cerner quelques sujets et donner le moins de choix possible aux élèves.
Beaucoup d’élèves ne semblaient pas comprendre le but du cycle. Les consignes devaient être trop larges mais j’avais en tête de développer l’autonomie. Il faudrait proposer des thèmes plus simples et avec une consigne plus précise. On perdrait en autonomie mais on gagnerait en temps. Il faut garder en tête que ce n’est qu’une introduction à la zététique et il ne serait pas vraiment gênant de donner plus d’aide et d’orienter leur travail.
Ce problème est inhérent à la structure de l’AP et je ne sais pas comment y remédier. Beaucoup d’élèves ont atterri dans ce cycle sans l’avoir choisi. Peut-être aurait-il fallu faire des groupes de travail plus grands (trois ou quatre élèves), bien que cela augmente le risque de distraction et de bavardage et que certains élèves en profitent pour se reposer sur d’autres. Cependant, dans ce cas, il est possible qu’un groupe de travail de quatre soit bénéfique pour la motivation dans le cadre de l’AP.
Faire de la zététique en AP semble assez difficile au premier abord mais peut-être faut-il penser cela de manière plus simple. Cela pourrait être l’occasion de se centrer sur la démarche scientifique et de mettre de côté certains thèmes comme les médias ou le paranormal dans un premier temps. Ou bien on pourrait imaginer plusieurs cycles d’AP recouvrant de la zététique et de l’esprit critique afin de moins s’éparpiller :
Outillage présenté : techniques de manipulations et de marketing, appel aux émotions.
Consignes : déconstruire des articles dits scientifiques, analyser la présentation de certains produits du commerce mettant en avant leur caractère scientifique.
Outillage présenté : méthodologie scientifique, principes de base en statistique.
Consignes : proposer un protocole expérimental dans le but de tester la véracité d’une pseudoscience ou d’une médecine dite alternative.
Outillage présenté : erreurs de logique, psychologie et biais cognitifs, psychologie sociale, rasoir d’Ockham et compagnie.
Consignes : faire des recherches sur un événement relevant du paranormal. Grâce à l’outillage mis à votre disposition, recherchez les origines historiques et sociales de cette croyance. Tentez de donner une explication rationnelle de cet évènement.
Pour élargir un peu, d’autres espaces sont utilisables au lycée pour faire de la zététique et de l’esprit critique :
n° | Sujet | Description et consigne proposée | Documents de départ |
Si c’était à refaire, ce que je changerai |
1 | L’acupuncture |
Critiquez l’article, pour cela vous devez vous documenter sur l’acupuncture et utiliser la démarche expérimentale. |
Un mystère de l’acupuncture expliqué par la science, Le Figaro, 31 mai 2010. |
Consigne – Faire une analyse critique de l’article. Pour cela vous devez vous documenter sur l’acupuncture et utiliser la démarche expérimentale. Le sujet est peut-être complexe pour des secondes. A supprimer ? |
2 | Le triangle de la burle |
Le triangle de la Burle est décrit comme étant le « triangle des bermudes français ». |
Le triangle de la Burle, Les 30 histoires les plus mystérieuses (2010) Le triangle de la Burle, André Douzet |
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3 | Les effets de la lune sur la pousse des cheveux et sur les naissances |
La lune aurait un effet sur la vitesse de pousse des cheveux et des poils ainsi que sur les naissances (il y aurait plus de naissances les jours de pleine lune) |
Consigne – Des croyances répandues prétendent qu’il y aurait un effet de la lune sur le monde biologique (vitesse de pousse des cheveux, plus de naissances ou de crimes les jours de pleine lune…) Il faudrait donner des chiffres et des statistiques que les élèves pourraient traiter. |
|
4 | Les effets de la lune sur la production végétale | La lune aurait des effets sur la croissance des végétaux dans un potager. |
Jardiner avec la Lune, Le potager facile |
Consigne – Des croyances répandues prétendent qu’il y aurait des effets sur la croissance des végétaux dans un potager. Comment pourrait-on tester cela ? |
5 | Les effets de la lune sur le sommeil. |
On dit que l’orientation de notre lit a une influence sur le sommeil. Comment vérifier cela expérimentalement. |
Consigne – On dit que l’orientation de notre lit a une influence sur le sommeil. Proposez un protocole pour tester cette affirmation. |
|
6 | Le hoquet et les techniques pour l’arrêter |
Il y a un grand nombre de techniques supposées arrêter le hoquet. Quand est-il ? Sur quoi se basent-elles ? |
Consigne – Il y a un grand nombre de techniques supposées arrêter le hoquet. Ont-elles fait la preuve de leur efficacité ? |
|
7 | La combustion humaine « spontanée » |
Des observations montreraient que certaines personnes auraient brûlé spontanément, sans causes externes. Peut-on douter de cela ? |
La combustion humaine spontanée, Secret Base |
Consigne – Existe-t-il des explications rationnelles à ce phénomène ? |
8 | La graphologie |
Utilisée pour analyser des CV et des lettres de motivation, cette technique permettrait de tracer le profil psychologique par l’étude de l’écriture. Proposez une expérimentation afin de tester cette pseudoscience |
Consigne – Proposez une expérimentation afin de tester l’efficacité le cette méthode. Il faudrait mettre à disposition des élèves du matériel sur cela (méthode de graphologie ou autre…) |
|
9 | La radiesthésie : les sourciers |
Grâce à un bâton, des personnes possédant un « pouvoir » pourraient trouver de l’eau à l’aveugle. Comment pourrait-on vérifier cela expérimentalement ? |
Consigne – Proposez un protocole expérimental afin de tester l’existence de ce sois-disant pouvoir. |
|
10 | L’astrologie | L’astrologie est-elle scientifique ?
Proposer et mettre en place un protocole permettant de tester la véracité des profils astrologiques. |
Signes astrologiques, Astrologie pour tous. |
|
11 | Les coupeurs de feu (ou barreurs de feu) |
Supprimer ce sujet car trop compliqué pour mettre en place un protocole. |
||
12 | L’effet de l’accélération de Coriolis dans un évier |
L’eau s’écoulerait de l’évier dans un sens en hémisphère sud et dans le sens inverse en hémisphère nord. |
Consigne – L’eau d’un évier s’écoule-t-elle vraiment dans un sens en hémisphère sud et dans l’autre sens en hémisphère nord ? |
|
13 | L’hydrocution |
Se documenter sur ce phénomène et trouver un protocole pouvant prouver sa véracité |
Supprimer ce sujet car un protocole est difficilement possible |
|
14 | L’homéopathie |
Sur quoi se base l’homéopathie ? Imaginez un protocole pour tester cette méthode pharmaceutique. |
C’est un sujet vaste et complexe. Peut-être est-ce plus simple de se limiter à de la recherche documentaire sur le sujet et laisser tomber la mise en place d’un protocole ? |
|
15 | L’acupuncture |
Proposer un protocole permettant de tester l’efficacité de l’acupuncture. Pour cela vous devrez vous renseigner sur le procédé et isoler un facteur à tester. |
Sujet à fusionner avec le premier. |
|
16 | Les magnétiseurs |
Certaines personnes en font leur profession. Ils prétendent soigner en manipulant et en influant sur nos « énergies » corporelles. Comment tester ce phénomène c’est à dire la capacité à ressentir et manipuler ces énergies que l’on n’ a jamais mesurées ? |
||
Autres matériels d’étude ne permettant pas d’expérimenter mais permettant de s’entraîner à la critique | ||||
17 | Critiques de l’odyssée de l’espèce |
Les images et la scénarisation peuvent être trompeuses. Critiquez ces extraits de ce fameux documentaire. |
Extrait L’odyssée de l’espèce, Jacques Malaterre (2002) |
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18 | Les stéréotypes |
Les femmes peuvent faire plusieurs choses en même temps et pas les hommes ; les dyslexiques sont plus intelligents et bien d’autres affirmations de la sorte …. Les stéréotypes sont courants dans la société mais ils ont de multiples origines. Comment les distinguer et les déjouer ? |
Supprimer les stéréotypes faisant intervenir des notions complexes à définir et donc à mesurer (par exemple l’inteligence). Trouver d’autres stéréotypes simples. Consigne – Ces affirmations sont-elles étayées scientifiquement ? |
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19 | L’homme et le singe ont-ils un ancêtre commun ? |
Nécessite une connaissance dans l’évolution et ses mécanismes … Documentez-vous. |
Changer pour : l’Homme descend-il du singe ? Consigne – Cette affirmation souvent entendue est-elle valide scientifiquement ? |
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20 | Les crèmes cosmétiques |
Faire une analyse critique de produits cosmétiques à partir de leurs compositions et des arguments publicitaires. |
Doc 1 Doc 2 Doc 3 | |
21 | Utilise-t-on 10% de notre cerveau ? |
Sujet à supprimer. C’est trop flou. |
Marine Ridoux, membre de l’Association des Petits Débrouillards, a co-conçu et a co-animé, avec Michel Goldberg, maître de conférence à l’Université de La Rochelle et Stéphanie Vicenzotto, professeure des écoles, un atelier sur l’argumentation et le débat sur les sciences en classe de CM2. Qu’est-ce qu’un argument ? Tous les arguments ont-ils le même poids ? Quelles sont les règles d’un débat équitable ? Ce travail sur l’argumentation a ensuite été mis en pratique sur un sujet complexe : la controverse liée aux énergies. Pour aborder toutes ces questions avec ce jeune public, les animateurs ont eu recours aux jeux de rôle, au théâtre ou encore au débat mouvant. Marine Ridoux nous raconte comment ils s’y sont pris…
L’article suivant a été écrit comme un récit d’expérience. Pour celles et ceux qui seraient tentés de monter un atelier similaire, un descriptif bien plus détaillé est disponible ici.
Nous savions que l’esprit critique peut être enseigné à l’école primaire (on pourra trouver des pistes ici. Vous en connaissez d’autres ? Ecrivez-nous !). Aussi avons-nous tenté de construire des outils de pensée critique dans le but d’aborder des controverses scientifiques avec notre jeune public. C’est ainsi que l’association Les Petits Débrouillards et une professeure des écoles ont proposé à une classe de CM2 (école primaire de Puilboreau en Charente maritime) une animation pour découvrir dans un premier temps ce qu’est un argument et pour débattre ensuite autour du thème des énergies.
Notre association a l’habitude de mettre en place en classe de primaire des ateliers scientifiques basés sur la démarche expérimentale. Cette fois-ci, le but était de donner des outils aux élèves qui leur permettent d’appréhender une argumentation sur une thématique scientifique.
Information générale – L’enseignante, Stéphanie Vicenzotto, était chargée de transmettre des notions fondamentales sur le thème des énergies. Après une première séance en classe entière centrée sur la définition de l’énergie et de ces différentes formes, la classe a été divisée en neuf groupes de travail de trois élèves, chacun prenant en charge une thématique précise : nucléaire, pétrole, charbon, gaz naturel, éolien, solaire, hydraulique, géothermique, biomasse.
Recherche d’informations – Dans un premier temps les élèves ont dû réunir des informations sur cette énergie. Les recherches ont été menées à la bibliothèque de la ville, sur Internet, et grâce à certains documents réunis par la professeure des écoles. Pour faciliter les recherches la classe s’était mise d’accord sur un plan commun à chaque énergie : quelle est la source de cette énergie ? Comment est-elle transformée pour être utilisable par l’Humain ? Quels sont les avantages et inconvénients de ce type d’énergie ?
Pour ces recherches, chaque groupe était en autonomie, l’enseignante restant à la disposition des élèves pour toute demande d’information et de conseils.
Partage des connaissances – Les élèves ont ensuite créé une affiche qui récapitule et met en forme leurs connaissances acquises sur la question.
Finalement chaque groupe a présenté oralement ses recherches au reste de la classe. Les animateurs ont également assisté aux exposés.
Travail sur l’argumentation – Les animateurs Petits Débrouillards, Michel Goldberg et Marine Ridoux, sont intervenus pendant deux séances d’une heure et demie afin de discuter avec les élèves sur des questions d’argumentation. Les enfants avaient été répartis en deux demi-classes de 14 élèves. L’animation portait sur les questions suivantes : dans quelle situation argumente-t-on ? Qu’est ce qu’un argument ? Est-ce que les raisons appuyant un argument ont toutes la même valeur ? Comment peut-on répondre à des arguments qui sont présentés sans raison, ou dont les raisons sont insuffisantes, fausses, ou encore hors du sujet ?
Les animations dont découlent ces questionnements étaient essentiellement basées sur des jeux de rôles et de théâtre. Pour plus de détails sur l’argumentation et les animations, le déroulé pédagogique complet est disponible,ici.
Une séance finale a permis de mettre en application les notions abordées durant les deux phases précédentes, celle sur l’argumentation et celle sur la recherche bibliographique : s’écouter, respecter le temps de parole des autres, construire un argument, évaluer si un argument est « vrai », pertinent et suffisant pour justifier la conclusion, mobiliser ses connaissances, construire une opinion personnelle etc.. Pendant une heure, toujours en demi-groupe, il a été proposé aux élèves de débattre selon la technique du débat mouvant.
Le débat mouvant se crée sur une affirmation ou une question fermée (par laquelle on ne peut répondre que par oui ou par non). On demande aux participants de choisir leur camp (oui ou non) en fonction de leur opinion initiale, camps qui sont matérialisés dans l’espace et se font face. Chacun des camps reçoit la parole de façon alternée et tente de convaincre les autres grâce à un argument ou un exemple. Chaque fois qu’un argument de l’autre camp est jugé valable par un participant, il change de zone. |
Les précautions à prendre pour animer ce type de débats et les consignes données aux élèves sont détaillées ici.
D’après l’enseignante, les enfants qui ont participé à l’expérience étaient déjà très à l’aise à l’oral et avaient déjà une bonne culture générale. Il nous a également semblé que l’enseignement de la professeure tout au long de l’année a également participé au bon déroulement de l’expérience. En effet, elle a habitué ces élèves à prendre souvent la parole, à faire de nombreux petits exposés, à mener des expérimentations scientifiques et établir des hypothèses par groupe.
Des élèves à l’aise avec la parole et une classe habituée à travailler en groupes nous paraissent être deux conditions nécessaires pour monter un atelier sous cette forme.
Il nous est apparu que les enfants, dans leur ensemble, ont compris les notions que nous avions apportées. L’ambiance dans la classe était à la fois studieuse et animée. De nombreux enfants ont exprimé une grande satisfaction et une volonté de poursuivre ce type d’animation. Plusieurs enfants ont voulu souligner qu’ils avaient particulièrement aimé cette séance.
A titre d’exemples, les enfants ont été capables d’identifier et de définir par eux-mêmes plusieurs critères définissant un bon argument (« il faut s’expliquer pour être compris », « il faut laisser le choix »), ou une bonne stratégie argumentative (« il faut parler gentiment »). Il a cependant été difficile de différencier un « bon » argument sur le fond et sur la forme. Par exemple, un argument qui leur semble « gentil » sera forcément un bon argument même si celui-ci n’est pas justifié par des raisons.
Le temps consacré à l’ensemble des débats a été d’environ 25 minutes. Durant ce laps de temps tous les élèves ont au moins participé une fois même si certains d’entre eux participaient plus que d’autres. Nous avons été surpris de la réponse des enfants face aux questions. D’autant plus, que les questions choisies étaient délibérément piégeuses.
Par exemple, en leur demandant si Tous les enfants du monde doivent pouvoir vivre comme nous aujourd’hui, nous pensions que la plupart des élèves diraient : oui, tous les enfants doivent pouvoir avoir accès au confort, à l’éducation, etc. Mais au contraire, ils ont dans un premier temps souligné que tout le monde ne voulait pas forcément vivre comme nous, puis qu‘il n’y aurait pas assez de ressources pour que tout le monde vivent comme nous. Un élève a émis l’idée que nous devrions diminuer notre consommation, pour que les autres puissent gagner en confort.
D’après notre expérience, le format de plusieurs petites questions convient bien à l’âge et au format du débat qui s’essouffle si on ne choisit qu’une seule question. La plus grande difficulté est de choisir les affirmations qui seront débattues. Il est recommandé de les écrire au tableau pour que tout le monde soit d’accord sur les termes.
Les enfants étaient vraiment très dynamiques, et souhaitaient participer activement. Malheureusement, nous n’avions pas prévu assez de temps pour chaque activité. Parfois, il a fallu les raccourcir. Il aurait fallu un peu mieux cadrer les interventions des enfants et pour certains exercices, il avait été prévu de travailler sur 10 exemples, finalement 5 uniquement ont été traités.
Une autre critique possible de cette animation est qu’elle est essentiellement basée sur le théâtre et la prise de parole, il serait intéressant de développer de nouvelles activités qui permettent à des enfants peu à l’aise à l’oral de participer.
La professeure souligne la difficulté d’un tel projet à cause de la grande diversité d’apprentissage que cela implique pour les élèves. Ces nouveaux concepts ont été assimilés par les enfants en trois semaines uniquement. Selon la classe, il pourrait être préférable d’aborder ces différentes notions les unes après les autres, sur le long terme. Ces activités sont très majoritairement basées sur l’oral, or, l’écrit peut aider certains élèves à s’approprier les notions. Il aurait pu être intéressant de demander un exemple écrit individuel aux enfants. Il serait intéressant, de refaire un débat sur un autre thème (écosystème, biodiversité, reproduction,…) afin d’ancrer les acquis.
De nouvelles expériences pourront être menées en primaire avec des enfants plus jeunes. D’autres types d’activités pourront être testées, favorisant l’expression d’enfants qui ont plus de difficulté pour donner leur avis, notamment dans des classes moins habituées à prendre la parole :
Nous aimerions également tester cette animation au niveau du secondaire. Cela pourrait donner lieu à des projets transdisciplinaires (français, sciences, mathématiques, histoire, géographie, théâtre).
D’autres animations pourraient également voir le jour en dehors du cadre scolaire, par exemple dans le cadre duconseil municipal des enfants à Angoulême.
Marine Ridoux
Atelier co-conçu et co-animé avec Michel Goldberg et Stéphanie Vicenzotto
Pour tout renseignement sur cet atelier, vous pouvez contacter Marine Ridoux : marine.ridoux (at) lespetitsdebrouillardspc.org
La théorie de l’évolution est une théorie scientifique nous dit-on. Soit. Mais sur quelles preuves se base-t-elle ? Qu’est-ce qui permet de dire qu’elle est plus vraie que fausse ? Comment répondre aux différentes attaques créationnistes (des plus radicales aux plus insidieuses) ? Sur quels exemples s’appuyer lorsque l’on est amené à présenter des faits solides et explicites ? Voilà l’ambition du biologiste Richard Dawkins en publiant Le plus grand spectacle du monde.
J’avais besoin, je pense, de trouver des réponses simples et rapides à certaines questions, questions tirées de certains arguments (valides parfois, fallacieux le plus souvent) utilisés par les diverses formes de créationnismes et qui me posaient problème. Le résultat est un ouvrage assez complet mais parfois éloigné de l’objectif de départ [1]. Dawkins commence par un détour d’importance concernant le vocabulaire (qu’est-ce qu’une théorie scientifique et pourquoi l’évolution en est une comme les autres), et sur les idées reçues contre lesquelles Darwin et ses successeurs ont dû lutter pour faire entendre leur point de vue. Puis il revient longuement sur les différents aspects de la théorie, notamment avec de nombreux exemples clairs et utilisables. Un passage vraiment captivant traite, par comparaison, de la sélection artificielle et de la sélection naturelle. Un autre concerne l’évolution dans les temps géologiques : Dawkins y accumule les arguments tous plus convaincants les uns que les autres, de la dendrochronologie [2] en passant par toutes les datations basées sur la décroissance radioactive de certains éléments (pour l’âge des fossiles, celui des différentes couches sédimentaires ou bien de la Terre elle-même par exemple). Il présente enfin une série d’expériences permettant de tester les prévisions de la théorie évolutive. C’est un passage vraiment fantastique, notamment quand Dawkins expose en détail l’impressionnante expérience de Richard Lenski et de ses bactéries.
La suite du livre est tout aussi captivante : l’auteur bat en brèche plusieurs arguments créationnistes comme le fameux problème du « chaînon manquant » (qui n’en est pas un), ou de la complexité irréductible (qui n’est pas irréductible).
Malgré une attention particulière à ne pas user d’un jargon finaliste ou même « lamarckiste » (Dawkins l’indique à plusieurs reprises), j’ai pu noter plusieurs formulations maladroites : « Comme les doigts individuels n’ont pas à porter de gros poids, ils ne sont pas particulièrement développés » ou « […] les pattes qui se sont modifiées pour porter les ‘ailes’ » (p.305). Attention, je sais qu’il est plus que difficile de construire des phrases sans avoir recours à ces expressions, mais je suis tenté de penser que c’est bien ainsi, en faisant cet effort permanent – et ce d’autant plus dans des livres de vulgarisation ou des documentaires animaliers – que petit à petit, on évitera dès le plus jeune âge de se dire : « Mais alors, le poisson, pour sortir de l’eau, il a transformé ses branchies en poumons ??! »
Denis Caroti
[1] Beaucoup de descriptions des mécanismes de l’évolution elle-même sont données par l’auteur.
[2] La dendrochronologie est une méthode de datation basée sur les anneaux de croissance dans le bois des arbres.
Notre amie Claire Barraud, doctorante au Centre de Recherche en Économie de Grenoble* (que vous avez déjà pu lire ici) nous conseille son top 4 des ouvrages accessibles sur l’économie et sa critique. Dans sa grande bonté, elle nous a épargné les livres pompeux et complexe. Bonne lecture.
*Centre de Recherche en Économie de Grenoble
Adresse : 1241 rue des résidences
Domaine universitaire
38400 Saint Martin d’Hères
André Orléan, Le pouvoir de la finance, Odile Jacob (1999).
Une des plus grandes qualités d’André Orléan est sûrement sa pédagogie. Ce livre est donc relativement facile d’accès. Il y explique les rouages de la finance, ou plutôt la psychologie des foules appliquée aux marchés financiers. L’ouvrage s’appuie sur deux thèses fondamentales qui viennent balayer les idées reçues en la matière. D’abord, l’idée est de réfuter la thèse d’une psychologie de l’intervenant sur le marché, pour mettre l’accent sur les « conventions » dominantes qui « font » les prix. À ce titre, les mouvements de prix sur les marchés, notamment sur les marchés spéculatifs, ne sont pas issus de la somme des comportements de plusieurs intervenants, mais bien du comportement de la foule, laquelle est définie en tant que groupe distinct des individus qui la composent. Deuxièmement, le fonctionnement de cette foule, testée dès les années 1970 en laboratoire par des psychologues, est loin d’être « irrationnelle », au contraire. L’idée largement répandue sur le fonctionnement des marchés fait appel aux notions de comportements passionnels et déraisonnés, inclus dans le champ de l’irrationalité, pour aborder les phénomènes de bulles et de crashs. Orléan rappelle alors que compte tenu des conventions existantes et de la formation des prix sur les marchés, le comportement du groupe, à chaque étape de l’évolution des prix, est bel et bien rationnel. Il s’agit juste d’une rationalité différente des autres, une rationalité dite « cognitive »…
John K. Galbraith, Brève histoire de l’euphorie financière, Seuil (1992).
Sûrement mon auteur favori. Un économiste, mais pas « que ». Or, comme le pensait Keynes et l’affirmait Hayek, l’économiste qui n’est qu’économiste est potentiellement dangereux ! Galbraith ne raisonne pas comme l’économiste lambda (chiffres, taux, évolution, économétrie, modèles, formalisation etc.), mais bénéficie en sus d’une vision d’homme d’État, d’historien, de sociologue et de psychologue à ses heures, d’où la richesse de tous ses ouvrages. Dans cet essai, court, passionnant et très facile d’accès, il réfute la thèse du « cette fois-ci c’est différent », pour au contraire démontrer que toutes les crises financières ont le même type de source, le même déroulement, et le même type de fin. Si le livre d’Orléan défend cette idée sous un angle surtout théorique, on peut dire que Galbraith la démontre grâce aux faits historiques… Et quelle démonstration !
Liêm Hoang-Ngoc, 10+1 questions sur la dette, Michalon (2007).
L’auteur de « Vive l’impôt » (2007) infirme ici la plupart des idées véhiculées pour démanteler l’État social en tant que mauvais gestionnaire. Hoang-Ngoc rappelle que, contrairement à ce que laissent penser les médias, tous les économistes ne sont pas d’accord sur les causes de l’accroissement de la dette publique depuis une trentaine d’années, ni sur ses conséquences et encore moins sur les remèdes possibles. Quelques exemples pour attiser la curiosité : l’auteur montre que la dette ne pénalise pas les générations futures à cause des dépenses de la génération présente, qu’il n’existe aucune corrélation entre le taux de prélèvements obligatoires et les performances économiques d’un pays, ou encore qu’une réforme efficace et équitable du système de retraite n’implique aucunement une privatisation, mais bien un renforcement de l’action publique.
Joseph E. Stiglitz, Un autre monde. Contre le fanatisme du marché, Fayard (2006).
Stiglitz n’a pas toujours été ce qu’il représente aujourd’hui. Et malgré les nombreux reproches qui peuvent lui être faits, il n’en reste pas moins qu’après « La grande désillusion » et « Quand le capitalisme perd la tête », « Un autre monde » vient enfoncer le clou dans la liste des dégâts causés par la mondialisation telle qu’elle a été conçue. Tout y passe, du commerce à la finance, en passant par le développement social, l’écologie et le maintien sous pression des pays du Tiers-Monde grâce au plus puissant des instruments de domination depuis que la monnaie existe, j’ai nommé la dette. Un livre pédagogique, clair et, malgré ses 400 pages, synthétique, compte tenu du nombre de problèmes à énoncer publiquement et à résoudre. Car oui, malgré ce que l’on pense souvent, la situation actuelle n’est pas immuable. Le politique a construit cette mondialisation, il peut la réguler s’il le veut vraiment. Stiglitz rappelle donc que d’autres modèles de cette sacro-sainte croissance sont envisageables, à l’instar ce qui a été pratiqué dans les pays nordiques, voire aussi dans une partie de l’Asie. C’est donc un livre qui réitère la gravité de la situation internationale actuelle, mais qui rassure en proposant également des solutions.
Claire Barraud
Voici des émissions de radios à « éplucher », comme on dit au CorteX. Nous pensons qu’elles recèlent soit des passages pertinents, soit au contraire des éléments pseudoscientifiques à prélever. En voilà une rafale. Si vous avez le temps, l’envie, d’en faire vous-même la critique, l’analyse, et de mettre en mot ce qui « cloche », écrivez-nous ! contact@cortecs.org
“La homeopatía y las flores de Bach son eficaces… placebos”
Tengo 33 años. Nací en Toulon. Enseño Didáctica de la Ciencia en la Universidad de Grenoble. Puedo verificar un milagro, pero no la fe. Soy escéptico en ciencia como Pirrón y en política como Chomsky. Verifique sus creencias: no hace falta ser un científico, sólo un ser racional
Eso de zetética suena a paraciencia…
Pero es lo opuesto: viene del griego zetein (examinar). La zetética aplica el método científico para dar explicaciones racionales a fenómenos paranormales y verificar creencias empíricamente, con experimentos. Por ejemplo. Hemos probado que la homeopatía no tiene efectos terapéuticos clínicamente demostrables, ni tampoco las flores de Bach ni otras muchas terapias alternativas…
¿Cómo lo han probado?
Con estudios clínicos, por supuesto.
¿O sea, que no sirven para nada?
Sirven, pero no más allá del efecto placebo.
¿Qué quiere decir?
que a muchos de quienes las toman, les hacen bien, pero no por su efecto clínico, sino sólo por el psicológico.
No es eso lo que dicen los homeópatas.
Nosotros no afirmamos nada sin probarlo. Hacemos experimentos o divulgamos otros ya conocidos, pero sin juzgar a nadie, y en eso me diferencio de un pionero de la zetética, el Nobel de Física Georges Charpak…
Fue huésped de La Contra.
Y gran científico, pero trataba con paternalismo a quienes creían en esas terapias.
Supongo que algunos pacientes seguirán usándolas, pese a la zetética.
Sí, y están encantados con su efecto placebo, pero la zetética les muestra que es el único que tiene. Después, ya sabiéndolo, podrán elegir entre los hechos y sus creencias.
Parece justo y necesario.
Es imprescindible, pero incómodo. En Francia, la homeopatía es un lobby protegido por varios ministros que tienen intereses en una gran multinacional de productos homeopáticos y ningún interés en difundir los resultados de los ensayos clínicos.
¿Por qué la gente cree en su eficacia?
Porque es más cómodo creer que verificar, ergo tomamos más decisiones irracionales que racionales. Muchos creen que si creen se curan y en parte es cierto por el efecto placebo. Lo mismo nos pasa con otras creencias, no sólo terapéuticas, sino políticas y económicas. Yo les animo a que las pongan a prueba con sus propios experimentos.
Díganos cómo.
Para verificar cualquier creencia, empiece por deconstruirla: remóntese a sus orígenes para localizar sus fuentes y aclare después su cui prodest (a quién beneficia).
Si un estudio dice que el tabaco rejuvenece, comprobar si lo paga la tabaquera.
Eso no invalidaría necesariamente sus conclusiones, pero si al final resultara falso, explicaría a quién beneficia su falsedad. Si verifica, por ejemplo, la eficacia clínica de la terapia de las flores de Bach, verá que en sus orígenes sólo está la pura intuición de un señor inglés, Edward Bach, que clasificó a los humanos en siete categorías…
Eso ya lo hacía Hipócrates.
… Y asoció sus bacilos intestinales con ciertas propiedades de 36 categorías de flores. Y hoy aún no tienen más que esa intuición para fundar esa creencia terapéutica.
Pues no son terapias baratas.
Cuanto más pagas por un placebo, más efectivo es. El dinero, el tiempo y el esfuerzo que cuesta una terapia dudosa la refuerza.
Miel sobre hojuelas para el terapeuta.
Insisto en que la zetética debe verificar, experimentar, mostrar y difundir resultados, pero no juzgar ni condenar a nadie: las falsas creencias son como muletas irracionales para muchos humanos, por eso no hay que quitárselas de golpe, sino demostrarles que pueden andar sin ellas… Si quieren.
En algo hemos de creer.
A menudo el propio terapeuta cree sinceramente en sí mismo. En mi universidad hicimos un experimento para demostrar la eficacia de un terapeuta por magnetismo.
¿Curaba con las manos?
Él y sus pacientes juraban que sí. Y es muy difícil verificarlo con un test clínico serio, porque necesitas voluntarios enfermos de la misma dolencia en el mismo grado; un test doble ciego y… En fin, es muy complejo.
¿Entonces…?
Cuando alberguemos dudas sobre creencias, podemos recurrir a experimentos no tan sofisticados: “Si usted cura con el magnetismo de sus manos – le dijimos al magnetista-,podrá detectar también si una persona está o no en la misma habitación con usted aun sin verla: sentirá su energía, aunque no vea a la persona”.
¿Aceptó?
Paranormalmente normal.
Y lo publicamos. Fue pedagógico: si desafiáramos con experimentos sencillos nuestras creencias económicas, políticas y personales, cambiaríamos nuestras vidas.
Debe usted de tener muchos ejemplos.
¿Por qué compra determinadas marcas? ¿A quién vota? Teste sus creencias: apunte, mida, compare y verá que muchas de sus creencias carecen de razones.