Le formindep pour une formation et une information médicales indépendantes de tout autre intérêt que celui de la santé des personnes.

Exiger les sources d'une affirmation – Initiative du Formindep

Le format des émissions de radio ou de télévision est particulièrement propice aux affirmations non sourcées et les experts consultés sur un sujet ne citent que très rarement avec précision les travaux sur lesquels ils se basent pour affirmer ce qu’ils affirment. Le 6 octobre 2011, le cancérologue David Khayat s’exprimait sur France Info sur l’intérêt du dépistage du cancer du sein par mammographie, contredisant ainsi à plusieurs reprises l’enquête menée sur ce sujet par le Formindep, association qui se bat pour une formation et une information médicales indépendantes de tout autre intérêt que celui des patients. Cette enquête révèle en effet que l’efficacité du dépistage systématique du cancer du sein n’est pas prouvée (on pourra lire le dossier édifiant : Dépister le cancer du sein ? ).
Surpris d’entendre le cancérologue David Khayat affirmer le contraire, le Formindep a donc pris l’initiative de lui demander les références sur lesquelles il s’appuie, initiative que nous relayons ici et qui pourra être utilisée pour illustrer un cours sur l’importance de la vérification des sources.
Ci-dessous, la lettre de Formindep et la réponse de l’intéressé.

 À lire sur le site de Formindep

Le 6 octobre 2011 le professeur David Khayat, cancérologue, ancien président de l’INCa, était interviewé sur France Info sur l’intérêt du dépistage du cancer du sein par mammographie :

Il a énoncé lors de cet interview un certain nombre d’affirmations défendant fermement l’intérêt de ce dépistage.Intéressés par ce propos, les médecins signataires du présent courrier demandent au Professeur KHAYAT de leur communiquer les données scientifiques fiables sur lesquelles il s’appuie.
Tout médecin soucieux de fonder les soins aux patients sur des données fiables, peut s’associer à cette demande en signant cette lettre (ici) :

Le 9 Octobre 2011À Monsieur le Professeur David KHAYAT – Service d’oncologie médicale – Hôpital de la Pitié-Salpêtrière – 47-83 boulevard de l’Hôpital – 75651 Paris Cedex 13.Monsieur le Professeur,Nous avons écouté vos propos sur France Info le 6 octobre dernier sur le dépistage du cancer du sein par la mammographie en réponse à la polémique actuelle. Ils ont retenu toute notre attention, en tant que professionnels de santé préoccupés de fournir à nos patients une information loyale, fiable, équilibrée, fondée sur des données tangibles, validées scientifiquement avec le meilleur niveau de preuve, pour leur permettre un choix éclairé au mieux de l’intérêt de leur santé.En tant qu’expert reconnu de cette question, enseignant universitaire, ancien directeur de l’INCa, vous avez énoncé dans cet interview un certain nombre d’affirmations qui nous semblent en contradiction avec les données actuellement en notre possession.Parmi lesquelles :« Toutes les études dans le monde entier (il y en a des dizaines) montrent les bénéfices des mammographies en réduisant de 30 % la mortalité par cancer du sein. »

« Grâce au dépistage par mammographie on pourrait sauver 3000 vies par an. »

« Il n’y a aucun danger particulier d’exposition aux rayons délivrés par les mammographies. »

« Le risque de surdiagnostic ne concerne que 5 % ou au plus 10 % des cancers, bien au contraire grâce à ce système de dépistage 95 % des femmes vont sauver leur vie. »

« Il n’existe pas de surtraitement. »

« Les traitements sont toujours parfaitement adaptés. »Toutes ces informations sont importantes. Nous vous serions donc reconnaissants de bien vouloir nous faire parvenir dans les meilleurs délais toutes les études, documents, publications et références sur lesquelles vous appuyez ces affirmations.Dès réception de ces documents, que nous ne manquerons pas de publier, nous en analyserons la pertinence et la fiabilité pour savoir comment orienter ou modifier les informations que nous délivrons à nos patientes, pour leur permettre un choix éclairé.Par ailleurs, nous vous demandons également de bien vouloir nous communiquer les liens d’intérêts que vous entretiendriez avec des entreprises produisant ou commercialisant des produits de santé, ceux-ci n’ayant pas été présentés au cours de l’émission de France Info.Nous vous remercions de l’accueil favorable que vous ne manquerez pas d’accorder à cette légitime et confraternelle demande.Premiers signataires :Philippe FOUCRAS, médecin généraliste, président du FormindepPhilippe MASQUELIER, médecin généraliste, vice-président du FormindepPhilippe NICOT, médecin généraliste, membre du FormindepBernard JUNOD, médecin de santé publique, membre du FormindepThierry GOURGUES, médecin généraliste, secrétaire du FormindepLes documents et références demandés doivent être adressés à :Médecins signataires de la lettre au Professeur David KHAYATFormindep – 188, rue Daubenton – 59100 Roubaix – France –

 
 

Réponse du professeur David Khayat parvenue à Philippe Foucras, président de Formindep, le 3 novembre 2011 et datée du 26 octobre (original scanné ici)

Paris, le 26 Octobre 2011

Monsieur le Président,
Eu égard au ton polémique et comminatoire de votre courrier, je ne pense pas qu’il soit nécessaire que je perde du temps à vous répondre.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président et cher Confrère, à l’assurance de mes sentiments très confraternels

Professeur David Khayat
 

3 décembre, Grenoble – Toutes les psychothérapies se valent-t-elles, par Jean Cottraux

« Toutes les psychothérapies se valent-t-elles » par Jean Cottraux,  psychiatre, auteur de « Choisir une psychothérapie efficace ».  Le 3 décembre à la bibliothèque K.Yacine, Grand place, Grenoble, 16-17h30. Entrée libre.

Le conférencier :
 

Le Dr Jean Cottraux est une personnalité marquante de la vie psychiatrique française contemporaine. Après une formation  psychiatrique classique et une psychanalyse personnelle, au cours des années 1970, il part au Royaume-Uni puis aux États-Unis s’initier aux psychothérapies cognitivo-comportementales.  Il commence l’enseignement universitaire des thérapies comportementales et cognitives (TCC) au début des années 1980 au laboratoire de psychologie médicale de l’Hôpital Neurologique de Lyon qu’il ne quittera plus jusqu’à sa retraite et où il créera l’Unité de traitement de l’anxiété.
Auteur de nombreux ouvrages sur les TCC, après des tentatives de synthèses entre différentes approches, son œuvre se démarquera de plus en plus du courant psychanalytique, notamment sur des questions telles que l’efficacité des psychothérapies et leur évaluation.
Il fut Président de l’Association Française des Thérapies Comportementales (1984-1989) et de l’European Association of Behaviour
and Cognitive Therapy (1990). Son travail a permis à plusieurs centaines de psychiatres et de psychologues francophones de par le monde de se former aux TCC dont il est l’un des plus éminents spécialistes au plan international. Chercheur, il a conduit de nombreuses recherches avec l’INSERM (dont une sur l’efficacité des psychothérapies) et le CNRS.

Il est l’auteur de nombreux travaux sur le traitement et l’étiologie des troubles anxieux.

18 novembre, Monaco – la lune et ses prétendus pouvoirs ou effets

L’association zététique Monégasque (AMAZ) organise ce vendredi 18 novembre à 19h au café « Un café théâtre », place des bougainvilliers à Monaco, son 2e café zététique : une conférence sur la lune et ses prétendus pouvoirs ou effets. 

Réalité, légende ? Jérôme Bellayer, professeur de physique-chimie à Nice et membre du Laboratoire de zététique de la faculté des sciences de Nice-Sophia Antipolis viendra nous en apprendre davantage.. 
 

L’entré est gratuite mais vous avez la possibilité de consommer sur place, tapas, boissons etc…
 
Pensez à réserver si vous voulez être sûrs d’avoir un siège….
 

 

Contact : amaz.mc@gmail.com

 

23 novembre 2011, Marseille – Conférence Médecine et pratiques non conventionnelles, par Richard Monvoisin

Le 23 novembre, à Marseille – Conférence Médecine et pratiques non conventionnelles, par Richard Monvoisin

 


 

Dans le cadre d’un cycle de conférences organisées par la Bibliothèque de l’Alcazar et le CorteX, Richard Monvoisin présentera ce jour une conférence intitulée Médecine et pratiques non conventionnelles : comment s’y retrouver ?

Résumé : Les médecines non conventionnelles rencontrent aujourd’hui un succès grandissant auprès du public. Quelles en sont les raisons ? Ce succès est-il pour autant le signe d’une efficacité spécifique réelle ? Nous découvrirons comment la démarche scientifique peut nous aider à répondre à ces questions et quels outils critiques utiliser pour faire des choix en connaissance de cause.

16 novembre, Grenoble -Cours ouvert Non-dits et faux nez de l'histoire de la France en Afrique

16 novembre 2011 – Non-dits et faux nez de l’histoire de la France en Afrique, par Samuel Foutoyet
Dans le cadre du cours Zététique & autodéfense intellectuelle de Richard Monvoisin (CorteX)
et du cycle Autodéfense intellectuelle saison 2 (programme ici)

Conférence de Samuël Foutoyet, auteur de Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée (éditions Tribord, 2009).  Dans tous les manuels d’histoire, on lit qu’en 1960 le général De Gaulle accorda généréusement les indépendances aux colonies françaises d’Afrique. 50 ans plus tard, grâce à des recherches historiques et judiciaires, on en sait désormais beaucoup plus sur la face cachée de ces indépendances… Quels mécanismes le gouvernement français a-t-il mis en place pour maintenir une tutelle militaire, économique, diplomatique sur ses anciennes colonies ? Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Quel est le lien avec ce qu’on appelle « La Françafrique » ?

 Lieu : DLST Campus Grenoble amphi E2
Contact : Monvoisin@cortecs.org

Stage Médias & Pseudosciences, CIES Grenoble

Stage Médias & pseudosciences : quand la science se met en scène, au service doctoral pour la formation de l’Université de Grenoble.

 


 

Ce stage de trois jours (deux jours consécutifs + un jour) a vu le jour en 2006 à Grenoble. L’objectif est d’analyser les mécanismes de vulgarisation ou de popularisation des sciences et d’évaluer leur responsabilité dans le fait que les affirmations pseudoscientifiques perdurent. Partant d’exemples simples (scénarisations, mises en scène, effets de couverture sur des revues comme Sciences & Avenir), l’enjeu est d’ensuite complexifier : affaires Bogdanof, Montagné, Coppens, construction de mythes scientifiques, analyse de personnages médiatiques comme Hawking, Coppens, Reeves, Hulot ou incursion de la politique dans la science comme dans l’affaire INSERM 2004 sur la psychanalyse, sur la détection de la délinquance, sur les positions « pseudoscientifiques » de N. Sarkozy sur la génétique, sur les lois mémorielles et la fabrique politique de l’Histoire, etc.

CorteX_S&Av_aout_2003

En abordant la question de la fraude et des dérives actuelles des systèmes de publication scientifiques, nous essayons de voir en quoi la manière dont la science s’écrit ou se montre alimente les représentations erronées et « fabrique » l’opinion.

Les futurs docteurs fournissent en fin de stage un exposé pédagogique, ou un document filmé, sur le sujet de leur choix, en ciblant leur effort sur la démarche critique utilisée.

Formation assurée par Richard Monvoisin

http://www-cies.ujf-grenoble.fr/?rep=statique&page=stage&id=390&categorie=&ouvert_non_moniteur=1

CorteX_guillaume_lecointre

17 – 18 Novembre 2011 Montpellier – Guillaume Lecointre

CorteX_guillaume_lecointreEn juin 2011, Guillaume Lecointre abordait avec nous les questions fondamentales de la distinction entre science et croyance, de ce qu’est la démarche scientifique et de ce qu’elle n’est pas ou encore des intrusions spiritualistes en science. Les 17 et 18 Novembre, Guillaume est à Montpellier et deux de ses interventions sont ouvertes au public, dont une après-midi entièrement dédiée à ces questions  – si ce n’est pas du luxe, cela y ressemble !

  • Jeudi 17 novembre à 19h : La diversité borgne
    Nous avons l’habitude de vouloir protéger la biodiversité en vertu des services qu’elle nous rend. Nos décideurs et la demande publique la catégorisent en fonction de ce que les êtres vivants font ; parce que comprendre les relations dynamiques qu’entretiennent entre eux les êtres vivants ici et maintenant nous permettra de prévoir la réaction des écosystèmes aux perturbations que nous leur imposons. Ce que les êtres vivants font nous importe donc davantage que ce qu’ils ont. D’autre part, nous sommes culturellement formatés pour rigidifier nos catégories mentales dans la nature, ce qui n’arrange pas la souplesse que nécessite la prise en compte de plusieurs critères de catégorisation pour pouvoir appréhender la biodiversité dans toute sa complexité et par une diversité de sciences. Par exemple, nous montrerons que catégoriser les êtres vivants en vertu de ce qu’ils ont aboutit à des phrases ou des décisions qui sont contradictoires avec une catégorisation en vertu de ce qu’ils font. Mais l’histoire des sciences naturelles nous enseigne que la relation entre ce que les entités biologiques font et ont est complexe et source de malentendus. Les textes actuels, scientifiques ou politiques, sur le sauvetage de la biodiversité sont des textes borgnes. Ils laissent sur le bord de la route le patrimoine anatomique extraordinaire d’espèces dont les « services écosystémiques » sont négligeables ou nuls.

 

  • Vendredi 18 novembre de 13h15 à 16h30 : La conscience laïque dans les sciences
    L’espace du laboratoire est un espace laïque à l’échelle internationale, sans que pour autant les chercheurs ne le clament. Pourtant, ce silence a des conséquences, notamment politiques. On montrera que la laïcité des sciences est indispensable à celle de l’école (et vive-versa), avec des exemples pris à l’international. Des mouvements politiques, dans plusieurs pays, tentent de faire croire aux publics que la Providence
    peut être mobilisée au laboratoire, utilisant ainsi les sciences comme cheval de Troie pour faire entrer les religions à l’école publique… via le cours de sciences ! Face à ces manipulations épistémologiques, la philosophie relativiste (en particulier francophone) s’emploie à désarmer les chercheurs et désoriente le public avec l’idée qu’il n’y aurait pas de définition consensuelle de ce qu’est une méthode scientifique. Nous montrerons le contraire, et qu’il est temps que les chercheurs apprennent à mettre leurs pratiques épistémologiques dans des mots simples, pour tous les publics. Nous finirons par examiner des postures souhaitables du scientifique, celle du philosophe, celle du théologien et celle de l’élu face aux manipulations épistémologiques des sciences d’origine politique.

 

CorteX_Krivine_Terre_image

17 Novembre, Montpellier – La Terre du mythe au savoir, Hubert Krivine

Montpellier
La Société Louise Michel et Sud Recherche invitent Hubert Krivine pour présenter son livre La Terre, des mythes au savoir.
CorteX_Krivine_Terre_imageQu’est-ce que la démarche scientifique nous apporte ? La notion de « vérité » scientifique a-t-elle un sens ?  Qu’est-ce qu’une connaissance scientifique ? Hubert Krivine abordera ces questions sur un exemple : la construction du savoir scientifique sur la datation de l’origine de la Terre.

Deux interventions :
12h30 – Campus triolet – SC20.01
19h00 – Dôme, 2 avenue Clémenceau, Montpellier
 


Voici la présentation du livre faite sur le blog Autour de Jacques Bouveresse
Présentation de l’éditeur
 


Cet ouvrage relève de la philosophie des sciences, mais son thème a des résonances actuelles puisqu’il aborde la résurgence des fondamentalismes religieux.
A notre époque, le rejet de la vérité scientifique a deux sources. L’une est la lecture littéraliste des textes sacrés, l’autre est un relativisme en vogue chez certains spécialistes des sciences humaines, pour qui « la science est un mythe au même titre que les autres.

 

Le philosophe Jacques Bouveresse résume ainsi le propos de l’ouvrage :

 


Un des objectifs principaux de ce travail était, par conséquent, de « réhabiliter la notion réputée naïve de vérité scientifique contre l’idée que la science ne serait qu’une opinion socialement construite ». Sur l’exemple qui y est traité avec une maîtrise et une autorité impressionnantes, le lecteur qui aurait pu en douter se convaincra, je l’espère, qu’il peut y avoir et qu’il y a eu réellement, dans certains cas, un passage progressif du mythe au savoir, ou de la croyance mythique à la connaissance scientifique, qui a entraîné l’éviction de la première par la seconde, pour des raisons qui n’ont rien d’arbitraire et ne relèvent pas simplement de la compétition pour le pouvoir et l’influence entre des conceptions qui, intrinsèquement, ne sont ni plus ni moins vraies les unes que les autres.
Hubert Krivine veut donc expliquer sur un exemple précis : la datation de l’origine de la Terre, et la compréhension de son mouvement, comment, à la différence des vérités révélées, s’est construite une vérité scientifique.
Ce livre a comme public privilégié les enseignants du primaire au supérieur, que des pressions venant de divers côtés amènent parfois à douter de la validité et de l’intérêt du savoir qu’ils dispensent. Des notions élémentaires d’astronomie et de physique sont expliquées pour le lecteur sans formation scientifique.

 
Hubert Krivine est physicien, collaborateur bénévole à l’UPMC, ancien enseignant-chercheur au laboratoire de Physique nuclaire et des hautes énergies ( LPNHE)
 
Lieu : Le Dôme – 2 avenue Georges Clémenceau – 34 000 Montpellier