Critère de Popper et réfutabilité d'une théorie

L’irréfutabilité est le premier critère (non suffisant) de démarcation entre science et pseudoscience : toute théorie scientifique doit pouvoir potentiellement être réfutable, et par conséquent ne pas contenir sa propre réfutation. Ce critère de réfutabilité (ou de falsifiabilité) est désormais indissociable du nom de l’épistémologue autrichien Karl Popper.

Bien que soulevant un certain nombre de problèmes épistémologiques, il se révèle utile dans un grand nombre de confrontations avec les pseudosciences1. Il permet entre autres d’éviter le biais de confirmation d’hypothèse (BCH), travers psycho-cognitif qui fait que tout individu cherche activement et accorde un poids plus grand aux preuves qui confirment ses hypothèses, et par conséquent est capable d’occulter les contre-exemples qui contredisent sa théorie. Il permet aussi d’étayer épistémologiquement notre refus d’analyse des actes de foi, puisque une assertion du type « Dieu a créé l’univers » n’est pas réfutable2. Broch l’entend ainsi avec sa facette Z : une hypothèse est testable, réfutable. La nécessité d’un tel tri science réfutable / scénario irréfutable a déjà été montré au moyen de la théière de Russell, du Dragon de Sagan et Druyan et du culte de la Licorne Rose Invisible. Il devient alors possible de distinguer assez efficacement entre les « champs de croyance » des « champs de recherche » en regardant lesquels peuvent se soumettre à une scrutation scientifique sérieuse.

Pour les puristes : le critère de réfutabilité de Popper peut être rapproché d’un test de réfutabilité bayésien, si ce n’est qu’il opère en logique discrète (vrai ou faux) tandis que les domaines bayésiens font varier les valeurs de vérité sur un continuum de l’intervalle]0;1[.

Voici quelques exemples d’irréfutabilité piochés de-ci de-là.

Les stades ontogénétiques de Jean Piaget

Olivier Houdé est professeur de psychologie à l’Université Paris Descartes. Dans une émission dont nous vous avons déjà parlé (audible ici), il explique le caractère tautologique de la théorie des stades de l’ontogenèse de Jean Piaget.

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Le Dr House

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Célèbres sont les échanges entre le Docteur House et ses patients ou ses collaborateurs. Maître incontesté de la répartie, le personnage de la série éponyme cherche néanmoins à résoudre des énigmes médicales en apparence insolubles. Ses outils ? La démarche scientifique, la logique. C’est donc une ressource utile et ludique comme nous les aimons, permettant de traiter de sujets parfois ardus comme celui évoqué ci-dessous.

Dans l’extrait suivant (saison 7, épisode 8), le Dr. House commet visiblement une erreur en tentant d’utiliser face à son patient un argument qui ne peut – on s’en aperçoit à la toute fin de la séquence – le convaincre et pour cause : l’irréfutabilité d’une théorie est l’un des signes que nous n’avons peut-être pas affaire à une théorie au sens scientifique du terme (une argumentation comme on l’entend dans l’extrait) mais plutôt à un scénario, voire à un acte de foi dans ce cas précis. « Faith is not an argument » déclare le patient…

Extrait de la série Docteur House, saison 7, épisode 8. Pour voir directement la vidéo, cliquer ici.

Nous rappelons systématiquement dans nos enseignements que notre démarche (chercher à distinguer le » plutôt vraisemblable » du « plutôt faux ») ne peut s’appliquer à ces actes de foi : lorsqu’une affirmation est non réfutable comme dans cet exemple (« la punition est une preuve de Dieu et l’absence de punition aussi » soupire le Dr. House), c’est-à-dire lorsqu’elle contient elle-même sa propre réfutation, elle sort du champ de l’analyse scientifique et se cantonne à n’être qu’un scénario. Le piège ? Se retrouver confronté à des affirmations non réfutables de type « pile je gagne, face tu perds… » : dans tous les cas, je gagne. Voir venir le piège n’est pas évident.

Prenons l’exemple d’un patient en visite chez un thérapeute [1] :

Le patient : « J’ai des problèmes de couple, surtout au niveau sexuel…« 

Le thérapeute : « Vos troubles sexuels sont certainement liés à des attouchements dans votre petite enfance.« 

Le patient : « C’est impossible, je ne m’en souviens pas« 

Le thérapeute : « Justement, ce refoulement de vos souvenirs est bien la preuve que ces actes existent et ont causé les troubles dont vous souffrez« .

Ce qui peut se résumer ainsi (référence à une blague épinglée sur le mur du chef de Denis Caroti) :

Règle n°1 : le chef a raison ;
Règle n°2 : le chef a toujours raison ;
Règle n°3 : si quelqu’un d’autre a raison, lesouse deux premières règles s’appliquent…

Pour approfondir ce thème, on pourra lire :

– Alan Chalmers, Qu’est-ce que la science ? (Livre de Poche, Biblio essais, 1990) –> pour commencer.

– Karl Popper, La connaissance objective (Flammarion, 2006) –> un peu plus pointu.

DC & RM

Matériel audio – Comment raisonnons-nous ? par Olivier Houdé

CorteX_braincube-rubik-cube CorteX_Olivier_HoudeVoici un peu d’écoute à glisser pendant vos tâches ménagères. Dans Continent Sciences, sur France Culture, le psychologue Olivier Houdé est venu expliquer comment l’être humain raisonne dès le plus jeune âge et quel rôle jouent la pédagogie et les émotions dans ce processus. Quels sont les principes essentiels de notre façon humaine de raisonner, d’apprendre, d’inventer.

 

Olivier Houdé est professeur de psychologie à l’Université Paris Descartes où il dirige, en Sorbonne, le laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation de l’enfant (LaPsyDÉ) du CNRS. Nous avons coupé cette émission, qui résume le Que sais-je ? (éditions Presses Universitaires de France) dont il est l’auteur. Nous y retrouvons bien entendu Jean Piaget, Daniel Kahneman, Antonio Damasio et d’autres.

Bonne écoute !

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RM

Matériel audio – La science, "religion" du XIXème siècle ?

Guillaume Carnino enseigne l’histoire des sciences et des techniques à l’université de Compiègne. Dans la Fabrique de l’histoire sur France Culture, il a développé l’essence de son ouvrage « L’invention de la science, la nouvelle religion de l’âge industriel ». Petit voyage de Bouvard et Pécuchet jusqu’à des problématiques qui secouent encore aujourd’hui les débats épistémologiques.

CorteX_invention_science_carninoGuillaume Carnino a dirigé plusieurs ouvrages collectifs (La Tyrannie technologique. Critique de la société numérique, 2006 et Les Luddites en France. Résistances à l’industrialisation et à l’informatisation, 2010), parus aux éditions L’échappée. Cette fois, il propose  dans L’invention de la science, la nouvelle religion de l’âge industriel une enquête historique et généalogique permettant de comprendre pourquoi et comment, en France, à l’heure de la IIIe République, cette idée en est venue à être unanimement partagée.

Il dévoile les rouages de la carrière de savants comme Louis Pasteur, mais aussi l’histoire de simples artisans et pêcheurs dont les découvertes furent convoitées par les industriels. Il montre de quelle manière l’image d’un Galilée anticlérical a pu être fabriquée et renouvelle le regard que l’on porte sur la mise en place de l’école gratuite et obligatoire par Jules Ferry. Parallèlement à la décision démocratique, la pratique scientifique devient peu à peu un mode de gouvernement des êtres et des choses, qui marque l’avènement de la civilisation des experts. La science, désormais auréolée d’un prestige quasi religieux et présentée comme pure ? c’est-à-dire indifférente aux intérêts individuels ?, se révèle finalement un moyen d’administrer la société autant que de transformer la nature par l’industrie. (Présentation des éditions du Seuil)

Voici l’extrait de l’émission de la fabrique de l’histoire du 23 avril 2015.

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CorteX_Bouvard_PecuchetPour celles et ceux qui manquent de temps pour lire le livre de Flaubert, je recommande particulièrement l’adaptation de l’oeuvre par Jean-Daniel Verhaege, interprêtée par entre autres Jean-Pierre Marielle et Jean Carmet. L’histoire, tragicomique, est celle de deux esprits médiocres, qui se piquent de sciences sans méthode aucune, aux sciences et échouent dans toutes les tentatives qu’ils entreprennent, pétris d’idées reçues et bouffis de sophismes qu’ils sont.

RM

 

 

Benedetta Tripodi – « Réussir » son canular philosophique pour dénoncer les discours « supposément profonds »

Benedetta Tripodi a signé un article intitulé « Ontology, Neutrality and the Strive for (non) Being-Queer » (« Ontologie, neutralité et le désir de (ne pas) être-queer ») dans la revue anglo-saxone Badiou Studies, « interdisciplinaire » et très confidentielle. Ce texte répondait à un appel à contribution sur le féminisme. Il se voulait, selon son auteure, une exploration du féminisme et des queer studies dans l’œuvre du philosophe Alain Badiou, Benedetta Tripodi n’a, en fait, jamais existé.

(Cet article a été reproduit depuis le Blog Le Monde. Il est suffisamment clair pour rejoindre notre matériel pédagogique de lutte contre les impostures intellectuelles. Merci à l’auteur, ainsi qu’au membre de Mediapart qui a crée cette image).

La philosophe est une créature de papier, dont l’inconsistance n’a d’égal que la vacuité du propos. Son article n’est basé sur aucune recherche philosophique sérieuse. Il n’a aucun sens. Il a pourtant été publié dans le quatrième numéro de la revue philosophique américaine Badiou Studies, qui l’a retiré depuis.

Anouk Barberousse
Anouk Barberousse

Ce canular est l’œuvre de deux philosophes français, Philippe Huneman, directeur de recherche au CNRS, et Anouk Barberousse, professeure à l’université Paris-Sorbonne, qui ont voulu dénoncer une mystification autour de la personne et de l’œuvre de leur collègue Alain Badiou, membre du comité éditorial de la revue qui porte son nom.

Philippe Huneman
Philippe Huneman

Le problème, écrivent les deux auteurs dans le blog de sciences sociales Zilsel, est qu’Alain Badiou dispose d’une aura médiatique considérable, en France et à l’étranger. Or, selon eux, son propos a l’avantage d’être invérifiable, car il réunit des disciplines que la plupart des chercheurs ne peuvent croiser, étant spécialistes soit de l’une, soit de l’autre. Dans un style à l’ironie savoureuse, Huneman et Barberousse résument la façon dont la philosophie badiousienne passe, pour ainsi dire, entre les mailles du filet de la critique.

« Le programme philosophique de Badiou, si on doit en dire deux mots, semble le suivant : réconcilier Jacques Lacan et Martin Heidegger par la théorie des ensembles. […] Qui connaît la théorie des ensembles, en général, ignore parfois jusqu’à l’existence de Heidegger (et en tout cas, ignore tout de son enseignement) ou de Lacan, et réciproquement. Ces données en quelque sorte stratégiques suggèrent que cette philosophie, quel que soit son contenu, puisse être admirée par beaucoup mais comprise par quasiment personne. »

Alain Badiou bénéficierait d’un paradoxe qui le rend légitime : même s’il est « assez peu écouté dans le milieu académique« , il y possède quand même d’un peu de crédit. Dans le même temps, il a une grande aura dans ce qu’ils appellent la « sphère médiane », cet espace qui se situe entre le monde académique et les médias, et où l’on trouve un certain nombre de projets para-académiques, comme des « séminaires » qui ne sont rattachés à aucun laboratoire de recherche, des collections de livres ou des revues.

Après le succès de son ouvrage De quoi Sarkozy est-il le nom ? en 2012, il a réussi à obtenir une reconnaissance comme penseur politique contestataire. Là encore, selon Barberousse et Huneman, sa pensée philosophique passe assez facilement à la trappe :

« […] La plupart des badiousiens ‘politiques’ se satisfont de savoir que cette métaphysique est profonde, mais ils n’y comprennent rien. »

Pourquoi écrire un tissu d’âneries pour déconstruire l’aura médiatique d’un chercheur ? Faire un pastiche et réussir à le publier pour discréditer un auteur ou un courant de pensée n’est pas une combine nouvelle.

  • On peut citer le physicien américain Alan Sokal, qui a voulu ridiculiser la French Theory en réussissant à publier, en 1996, dans la revue Social Text un article fantaisiste au titre improbable : « Transgresser les frontières : vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique » ;
  • En 2015, un certain Jean-Pierre Tremblay soumet à la revue Sociétés un texte intitulé « Automobilités postmodernes : quand l’Autolib’ fait sensation à Paris. » Il est publié, avant que ses véritables auteurs, Manuel Quinon et Arnaud Saint-Martin, ne révèlent la supercherie, destinée à dénoncer « ces revues en toc et sans éthique » qui « publient n’importe quoi« *.

Huneman et Barberousse admettent sans peine que de nombreuses bêtises ont été publiées sur la plupart des grands philosophes, sans que cela ne vienne remettre en cause leurs travaux. Cependant, Alain Badiou étant membre du comité éditorial de la revue, il a une « certaine responsabilité morale » à vérifier le contenu des articles. 

Les deux philosophes concluent que le but de leur projet n’est pas d’attaquer Alain Badiou personnellement, mais plutôt de dénoncer les discours « supposément profonds » qui parasitent le champ philosophique actuel, en tout cas « auprès du grand public et parmi les étudiants ». Car, par un effet d’emballement dont la presse est en partie responsable (Le Monde est cité parmi les grands médias coupables de relayer la novlangue philosophique qu’ils dénoncent, vous pouvez lire cette novlangue  ici, ici ou ici), ces discours contiennent une « promesse de sens » jamais remplie, toujours renouvelée, qui suscite l’admiration.

En deux mots comme en mille : plus un propos est complexe, plus l’effet d’intimidation est puissant, et plus les lecteurs ont tendance à croire que l’auteur est un « grand penseur » qu’ils sont simplement trop bêtes pour comprendre. En pratique, le comité éditorial des Badiou Studies n’est pas en reste dans cette tyrannie de la « langue pseudo-scientifique », puisqu’il a laissé passer, en toute bonne foi, un article sans queue ni tête.

*Lire aussi : Deux sociologues piègent une revue pour dénoncer la « junk science »

Art et pensée critique – contribution de Tim Minchin

CorteX_Tim_MinchinLe CorteX ne remerciera jamais assez Edward Ando de l’avoir initié aux joies caustiques de l’œuvre de Tim Minchin. Cet auteur australien athée, rationaliste en plus d’être excellent musicien crée des œuvres qui ne dépareillent pas avec nos enseignements. Jugez vous-même dans cet extrait d’un live de 2007 intitulé « so live« .

Il s’agit d’un extrait coupé par nos soins, dans une vidéo captée par nos soins. Il est sous-titré en anglais et en chinois. Nous venons d’écrire à Tim pour savoir s’il voyait un inconvénient qu’on utilise cet extrait.

Audio – la fasciathérapie "méthode Danis Bois", par Nelly Darbois

Il y a quelques années, nous avions mis en ligne le mémoire « La fasciathérapie « Méthode Danis Bois » : niveau de preuve d’une pratique de soin non conventionnelle » de notre collègue Nelly Darbois. Cela avait provoqué de rocambolesques remouds, narrés dans L’insubmersible canard de bain* : la fasciathérapie « méthode Danis Bois ». Pour le ballado Scepticisme scientifique, Nelly revient sur cette affaire, en expliquant à son hôte Jérémy Royaux la genèse et l’évolution de ce dossier. Bonne écoute !

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Audio – Le scepticisme et son histoire, par Normand Baillargeon

CorteX_Normand_BaillargeonFaut-il présenter Normand Baillargeon ? Pas sûr (sinon, voir ici ou ). Voici une petite émission introductive légère sur le scepticisme originel.

Télécharger ici

La balladodiffusion canadienne recèle de petits trésors qu’il faut partager, comme sur cette page.

Bonne écoute

 

Blouse blanche, blouse transparente ? – Autodéfense intellectuelle et indépendance pharmaceutique dans la poche des blouses des médecins

Le CorteX a une caractéristique : n’entretenir aucun lien d’intérêt avec des entreprises privées. Nous avons souscrit à la charte très inspirée des professionnels de santé du FORMINDEP (voir ici) qui font un travail remarquable. Car si critiquer les médecines dites alternatives est une chose, critiquer le système pharmaceutique actuel est une autre gageure, probablement plus importante encore. C’est pourquoi nous soutenons le « manuel d’autodéfense intellectuelle » de la « troupe du Rire », collectif d’étudiants en santé. À mettre dans les poches de toutes les blouses blanches.

La Troupe du RIRE cherche, avec méthode, à sensibiliser les professionnels de la santé aux nombreuses techniques marketing des laboratoires pharmaceutiques, afin d’éviter d’être pris dans les mailles du filet des industries. Ce livret de 34 pages intitulé « Pourquoi garder son indépendance face aux laboratoires pharmaceutiques ? » a déjà été tiré à 2500 exemplaires en toute fin 2015. On peut consulter le livret sur le site du FORMINDEP, mais également le charger juste ici en pdf.

À offrir à tous nos médecins traitants, pharmaciens, kinés, sage-femmes, brancardiers, étudiant-es (et vous pourrez y rajouter l’article La médecine et ses alternatives, quelques éléments d’autodéfense pour militants-es).


Pour une petite introduction à ces questions d’indépendance des études de santé vis-à-vis de l’industrie, on peut écouter quelques extraits audio ici de témoignages ; de même, une vidéo courte est disponible ci-dessous, avec son script reproduit.

La couleur qui symbolise la santé ? Le blanc, comme celui des blouses de médecins !
Mais qui dit blanc ne dit pas forcément transparent. L’industrie pharmaceutique est, avec la banque, la plus profitable du monde1. Dans le budget d’un laboratoire, le marketing est désormais le premier centre de coût, devant la recherche et le développement2.
Des gros sous pour entretenir avec les professionnels de santé… un dialogue sonnant et trébuchant. Il faut dire qu’avec 18 000 visiteurs médicaux employés en France, l’industrie sait entretenir les contacts3. 333 visites par médecin en moyenne chaque année4, soit un coût de 25 000 € par professionnel5, un record en Europe !

Pas étonnant que des propos alarmistes se fassent entendre :

« L’influence de l’industrie pharmaceutique est hors de tout contrôle. Ses tentacules s’infiltrent à tous les niveaux, médecins, patients, régulateurs, chercheurs, associations caritatives, universités, médias, soignants et politiciens. Ses multinationales planifient, sponsorisent, orchestrent et contrôlent les publications sur tous les essais de médicaments. Sa réputation est aujourd’hui très mauvaise. Il faut de grands changements. »

Sauf que là, cet extrait est tiré d’un rapport du Parlement britannique repris dans The Lancet6, l’un des journaux médicaux les plus réputés au monde !
Cette situation pas terrible-terrible s’explique – entre autre – par l’absence de formation des professionnels de santé pour se prémunir de l’influence de l’industrie.
Un constat plutôt fâcheux… Heureusement, l’Organisation Mondiale de la Santé publie en 2009 un manuel d’enseignement pour remédier à la situation : « Comprendre la promotion pharmaceutique et y répondre », traduit par la Haute Autorité de Santé en 20137.
Mais quand on fait ses études de médecine, on ne prend pas forcément le temps de lire un manuel de 180 pages qui n’est malheureusement même pas au programme.

Du coup, NOUS – collectif d’étudiants en médecine de La Troupe du Rire avons résumé et adapté le fameux rapport de l’OMS. Ça donne ça : ce livret – petit mais costaud : il tient dans la poche d’une blouse blanche – analyse les principales techniques utilisées par l’industrie et cherche à déterminer leur impact :

  • Conduite de la recherche clinique,
  • financement de la formation continue des médecins à 98%8,
  • leaders d’opinion recrutés parmi les professeurs de médecine les plus influents,
  • cadeaux,
  • voyages,
  • financement et publicité dans des revues spécialisées,

et bien d’autres manières encore, de tisser des liens d’intérêts avec les professionnels de santé !
Il met aussi à disposition des ressources pour se former et s’informer de manière indépendante (eh oui c’est tout à fait possible!)

Le livret fait des propositions concrètes pour faire face aux situations où l’on est confronté directement à cette influence, à l’université, à l’hôpital ou dans son cabinet.
Nous attendons toujours qu’une véritable formation soit donnée aux futurs professionnels de la santé sur ces influences contraires à l’intérêt des patients…
Pour combler ce vide, il faut nous informer et nous former par nous-mêmes.
Si comme nous, vous souhaitez mettre à l’ordre du jour les questions de formation des professionnels de santé face à l’influence des laboratoires : aidez-nous à financer l’impression de ce livret pour le faire connaître !

Pour contacter le collectif de la Troupe du RIRE : rire.sue (at) gmail.com