
Atelier corrigés du grand jeu de la recherche de la source !
Voici une collection d’exercices simples à usage des élèves ou étudiants souhaitant se former à la recherche de la source d’une information, d’un concept ou d’une rumeur. 

- D’où provient l’idée que l’humain possède cinq sens ? Cherchez avec internet l’origine de cette idée.
 
Essayez vraiment, avant de regarder la réponse, et comptez le temps passé et la méthode employée.
Réponse ici.
- Quel « poète africain-américain » a dit, dans les années 50, que « Si le Noir n’est pas capable de se tenir debout, laissez-le tomber. Tout ce que je vous demande, c’est de ne pas l’empêcher de se tenir debout. » ?
 
Richard Monvoisin
			
			
			
			
			
			
 sociologie est un sport de combat (2001), deuxième volet de la trilogie de Pierre Carles sur les médias, entre pas vu pas pris (1998) et Enfin pris ? (2002).
			
Julien Lévy est notre sociologue à nous, et qui plus est un transfuge du monde du travail social. Nous lui avons demandé de nous faire, comme il le dit lui-même, « une petite bibliographie non idéale et non exhaustive des dits ouvrages de sociologie qui méritent qu’on leurs accorde quelques heures d’attention« . 
« Parce que lire Bourdieu, c’est souvent hardcore (Bourdieu n’a compris qu’à la fin de sa vie que si on écrit des livres, c’est pour que les gens les lisent…), et pourtant il ne raconte pas que des conneries, le mec, et loin s’en faut ! Ca vaut le coup de lire ce bouquin d’Accardo qui explique Bourdieu et le rend particulièrement accessible. Un vrai tour de force ! Alors j’entends déjà les voix des bourdieusiens orthodoxes qui vont venir avec leurs fourches et leurs chiens, expliquer que c’est une vision subjective et orientée de l’œuvre de Bourdieu. Ça tombe bien, je n’ai pas l’impression qu’Accardo ait eu d’autre volonté via ce livre que celle d’ouvrir une porte vers l’œuvre de Bourdieu, en nous faisant part de la compréhension qu’il en a eu. Et il le fait avec brio.
les bouquins qu’il a écrit sur la fin de sa vie. Par exemple, Sur la télévision est la reprise d’un cours de Bourdieu donné au Collège de France.
Livre incontournable sur la sociologie de la déviance. La sociologie de la déviance version Becker, c’est montrer de l’intérieur comment on crée des normes qui placent des gens à la marge, et comment ces gens renforcent cette marginalité pour en faire une part de leur identité… Ce n’est pas clair ? Pas grave, Becker le dit vachement mieux que moi !
Jedi de Becker, Stigmate est un super bouquin, super facile à lire, super intéressant, qui montre superbement en à peine plus de 150 pages comment se crée le normal et l’anormal dans notre société en s’intéressant à la question des usages sociaux du handicap. Ca vaut le détour, mais comme à peu près tout le reste de l’œuvre de Goffman. Je cite en vrac : Asile, Les cadres de l’expérience, Les rites d’interaction, La mise en scène de la vie quotidienne, etc.
Un grand bouquin de sociologie des médias. Quasi introuvable, mais qui mérite d’être cherché et lu. En outre, on est en plein dans l’actualité même si le bouquin a été publié en 1981. Eliseo Veron décortique un événement médiatique en train de se produire, au moment de l’accident de la centrale nucléaire de Three mile Island. Veron interroge avec méthode le « principe d’objectivité » des médias et la construction d’un événement médiatique. Ca claque !
Juste pour poursuivre ma réflexion sur le but de la sociologie, il faut que je cause de ce bouquin de Weber, parce que là aussi, c’est vraiment intéressant. C’est une vraie leçon de sociologie compréhensive. Évidemment, c’est plus facile de faire une leçon de sociologie compréhensive quand on en est le père fondateur… Par exemple, moi, je pourrais donner des leçons de gratin de courge et ravioles au bleu de Sassenage, parce que j’en suis le père fondateur ! Bon, Weber a eu plus de succès que moi, et la sociologie, bien que mise à mal, a plus d’écho que mon gratin. Le problème est que parfois l’écho déforme le son. Et c’est un peu ce qui peut se produire avec ce bouquin. Weber propose un axe de compréhension du capitalisme, et cet axe est l’éthique protestante. Il montre comment cette éthique, avec l’importance du travail et de l’activité perpétuelle, participe à la création du capitalisme, avec l’exemple du développement des manufactures, etc. Là où il faut se méfier, c’est qu’il garder en tête à la fin du bouquin ce que Weber explique au début, c’est-à-dire que ce travail de compréhension est un axe de réflexion. Le capitalisme n’a pas été créé par les protestants, c’est plus complexe que ça. Par contre le boulot de Weber permet de comprendre un élément ayant contribué à ce développement. Quitte à me répéter, la sociologie, dès lors qu’elle se met à vouloir expliquer ou dire LA vérité, il vaut mieux s’en méfier, parce qu’en sociologie, on a un véritable problème avec notre terrain et la reproductibilité des observations, au-delà du simple fait que l’observation représente un biais en soi (qui observe, est-ce que l’observation modifie les comportements, etc.). C’est pour ça que c’est extrêmement important d’expliquer qui cause, d’où il ou elle cause, et de rester mesuré sur la validité des conclusions. Bref, Weber, sur la méthode sociologique, c’est un exemple.