Claude Seignolle va avoir 100 ans. Il ne peut pas laisser insensible les personnes curieuses d’étrange et de paranormal que nous sommes, puisqu’il a passé sa vie, sous divers pseudonymes (Starcante, Claude S., Jean-Robert Dumoulin) à collecter les croyances populaires et les légendes comme d’autres collectionnent les pierres. Il laisse derrière lui une montagne d’ouvrages, qui font de lui l’un des plus grands fournisseurs de travail pour ethnographes et folkloristes.
France Culture, par le micro de Marie-Hélène Fraïssé, l’a fait parler en 2002, et a rediffusé l’émission là.
Écrivain-culte pour un grand nombre de lecteurs, outre-atlantique notamment, Claude Seignolle, était le sujet de l’émission « Appel d’Air » en 2002. Alors âgé de 85 ans, il expliquait comment il avait construit son oeuvre fantastique sur un minutieux travail d’enquête. Dès l’âge de vingt ans, sur les conseils de l’ethnologue Van Gennep, il avait entrepris de collecter les traditions, les croyances, les peurs ancestrales auprès d’une population rurale née sous le second Empire. De là devait naître, selon les propos d’Hubert Juin en son temps, « le plus beau florilège d’histoires à faire peur de la littérature d’aujourd’hui »…
Claude Seignolle expliquait comment était née, dès son enfance, sa vocation d’ethnologue du monde fantastique. Formé avec la peur du loup, la peur de se pencher sur un puits… il se qualifiait de « menteur idéal » . Il évoquait sa rencontre avec Arnold Van Gennep, folkloriste français et ses premières enquêtes dans l’esprit du collectionneur. Il racontait quelques mésaventures vécues lors de ses enquêtes dans le monde paysan concernant le surnaturel, sa méthode pour questionner les gens, comment il était passé de l’enquête à la fiction, grâce à sa rencontre avec « Marie la louve ».