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2005 – 2015 Enseignement Zététique & Autodéfense intellectuelle – Licences Sciences

Créé en 2005 par Richard Monvoisin, sous l’impulsion de la chimiste Christel Routaboul et de l’astrophycienne Claudine Kahane, cet enseignement de 12 fois 2 heures inséré dans l’offre des unités d’enseignement d’ouverture (UEO), puis transversal (UET) s’adresse aux licences 1ère et 2ème année de sciences toutes disciplines, et les amène à élaborer un dossier d’investigation rigoureuse d’une affirmation scientifique controversé.

 

Un peu d’histoire

Jusqu’en 2009, l’enseignement s’appelait Zététique & approche scientifique du «paranormal». À l’instar des enseignements du professeur Henri Broch à l’Université de Nice – Sophia Antipolis, le cours était fortement axé sur l’analyse scientifique des prétentions « para normales » et des pseudosciences. À partir de la rentrée universitaire 2009-2010, pour sortir du  cadre paranormaliste, émarger sur des pseudo-sciences plus diverses (créationnismes, complotismes, usages frauduleux de l’histoire, etc.), et aborder la manufacture de l’opinion et la propagande, ce cours fut renommé Zététique & autodéfense intellectuelle.
En janvier 2013, à notre grande joie, cet enseignement est devenu accessible également à l’Université Pierre Mendès-France (Grenoble 2), réunissant donc des étudiants de sciences et de sciences sociales cassant un clivage disciplinaire injustifié. Depuis janvier 2014, les étudiants de Sciences po Grenoble peuvent également venir. Enfin, depuis septembre 2014, ce cours est ouvert également à l’Université Stendhal (Grenoble 3). Tous les étudiants de L1 et L2 peuvent donc le suivre, sans limite de place.

Quelques détails

amphi WeilCe cours a lieu le mardi après-midi, de 17h à 19h.

Auparavant au DLST (Département des Licences Sciences & Techniques, 480 avenue centrale, campus de Grenoble St Martin-d’Hères), il se déroule depuis septembre 2014 dans l’amphithéâtre Weil. Des intervenants extérieurs y sont parfois invités.

Dernière particularité : ce cours est volontairement ouvert à tout le monde, promeneurs et curieux compris (ce qui ne devrait pas être une particularité, l’université devant dans l’absolu être ouverte à tout le monde).

Thèmes des dossiers traités

Voici la liste complète des 269 dossiers étudiants rendus et soutenus dans le cadre de ce cours (jusqu’en 2012 – la suite est à venir=. Les dossiers, de qualité très variables (certains remarquables, d’autres franchement inutilisables) sont accessibles au Bureau CorteX, Bibliothèque Universitaire des Sciences, 1er étage, 40 avenue des mathématiques, à Saint-Martin d’Hères. Sur Rendez-Vous – contact @ cortecs.org

Saison 1 : décembre 2005 

CorteX_Grimoire
1.01 – La médecine nouvelle du docteur Hamer – Charlotte A., Laurence Cerantola, Aurélie Perchet
1.02 – Les larmes de sang – Roxane Duces, Ludovic Deroche, Astrid Tempestini
1.03 – Les dames blanches – Chrystelle Gelas, Morgan Rey
1.04 – L’hypnose : une fin thérapeutique…ou une escroquerie ? – Islem Ghazi, Lorène Billon, Iris Neyron
1.05 – Entretien avec une voyante – Thibauld Duhem, Jonathan Perrin, Pascal Buis
1.06 – Les feux de Saint Elme – Un phénomène de foudre en boule – Caroline Hantz, Benoit Bonnevie
1.07 – Les mécanismes du Vaudou – Damien Aubert, Christopher Dor, Gaël Fatou
1.08 – Jésus, les textes et l’Histoire – Alicia Rillh Giovanetti, Fabien Anthonioz
1.09 – Le Mothman – Florence Bertrand, Morgane Billaud – 1.10 – Les géoglyphes de Nazca – Kevin Effantin, Rachel Amous
1.11 – Sourcellerie – Nicolas Touzard, Rémy Lopez, Mathieu Rochette
1.12 – L’Atlantide – Yvan Bossavit, Vivien Mazet
1.13 – Anne D’Ambricourt Malassé : petit traité d’imposture scientifique – Étienne Delay, Adrien Devos
1.14 – Les coupeurs de feu – Adeline Rossillon, Virginie Thiebault
1.15 – La magie noire – Aïcha Raffadi, Marie-Céline Touzet
1.16 – Les Rois Maudits – Magali Marchetto, Guillaume Le Van Suu
1.17 – Les géoglyphes de Nazca – Morgane Flaux, Fabien Pradon, Romain Wambeke
1.18 – Les sorcières de Salem – Mélanie Osternaud, Gaëlle Pommier, Norbert Rostaing
1.19 – Les mystères de la zombification – Mohammed Dhifi, Johanne Pentier
1.20 – La marche sur le feu – Orval Touitou, Jimmy Mergy
1.21 – La manipulation liée au spiritisme – Yannick Loriot, Nicolas Baudel
1.22 – Le fakirisme – Johan Xavier, Boris Le Ninivin
1.23 – Le triangle des Bermudes – Guillaume Gey, Benjamin Lombard
1.24 – Les illusions d’optique et leurs mécanismes – Adrien Rochaix
 

Saison 2 : mai 2006

2.01 – La vie de Padre Pio selon l’émission Mystères – Ivan Dinh, Guillaume Thouroude, Djamal Touitou
2.02 – Les mystérieuses influences de la lune – Sabrina Montet, Magali Blanchard, Céline Gaspar, Elodie Dutkowski
2.03 – Le monde des Ummites – Sylvia Carvalho, Marianne Duret, Jennifer Maherou
2.04 – Papier d’Arménie : assainit, purifie, asphyxie ? – Guillaume Le Van Suu, Charlène Delétrée, Robin Faure, Mathieu Sousbie
2.05 – Atlantide, le monde perdu – Julien Trincaz, Hatice Karakaya
2.06 – Le triangle des Bermudes, mythe ou réalité ? – Zohra Betraoui, Marion Danger
2.07 – Les mystères de la grande pyramide d’Égypte – Adeline Audouin, Anne Boudillon, Marie Chapuis
2.08 – La communication avec les esprits – Séverine Maunoir, Mélanie Brun, Colombe Bonnet
2.09 – Les Dragons – Morgane Buisson, Arnaud Gavard, Christine Pignarre
2.10 – La science dans la scientologie – Axel Hars, Benjamin Guillard, Simon Piquenot, Farid Chelli
2.11 – L’ayahuasca utilisée par les chamans – Thomas Délémontex, Florent & Fabien Chardonnet, Manuel Adelh
2.12 – Les légendes urbaines – Marie Jouanneau, Kévin Mogeny, Mélanie Emptoz
2.13 – Un regard zététique dans la publicité – Élodie Clavel, Alexis Michalet, Nelly Nambot, Yann Seguin
2.14 – Les guérisseurs – Audrey Guillotin, Alex Abadie
2.15 – La mystérieuse carte de Piri Reis – Lucien Lardet, Malik Cilakkal, Murat Cirakli
2.16 – Les vampires – Ezequiel Pardo, Charlotte Boissard, Camille Allamand
2.17 – La mémoire de l’eau – Véronique Lallée, Romain Girard, Hugo Wuyam
2.18 – La polémique de l’acupuncture – Carole Guilloux
2.19 – Grenouilles et paranormal – Simon Bruno, Kristina D’Agostin, Cyril Florentin, Loïc Vignoli
2.20 – La bête du Gévaudan – Clément Buffaz, Florian Gohet
2.21 – Les hallucinations causées par les paralysies du sommeil – Denis Brouillet
2.22 – Les « larmes miraculeuses », le phénomène dit de lacrymation – Caroline Armand, Grâce Jouravel, Jean Aubert-Moulin, Blaise Robin
2.23 – le triangle des Bermudes, entre mythe et réalité – Anne-Line Pignoly, Sophie Gimenez

Saison 3 : décembre 2006

3.01 – Les cosmétiques de jouvence – Arnaud Carcenac, David Hamelin, François-Karim Laben
3.02 – Étude de l’émission Planète Choc, partie 1 – fantômes – Antoine Lejeune, Pierre Perdigon, Tom Perdreau, Manu Torres
3.03 – Critique de l’émission « L’Arène de France : faut-il croire aux phénomènes inexpliqués ? » – Adeline Bellet, Leslie Joannin, Mathilde Senergues
3.04 – Lait et idées reçues Élie El Hachem, Sébastien Girard, Laëtitia Picque
3.05 – L’orgonite – Anthony Chenevier, Denis Dechaux-Blanc, Anthony Ramalho
3.06 – Le créationnisme – Camille Allamand, Ezequiel Pardo, Yohann Thirapathi
3.07 – Le sarcophage d’Arles-sur-Tech – David Bouchex, Lucie Morel, Johanne Terpend Ordassière
3.08 – L’impression de déjà-vu – Audrey Adamidi, Gaetan Boismal, Audrey Duc
3.09 – L’hypnosédation – Yann Diorcet, Ruslan Kalitvianski, Mickaël Perrier
3.10 – Les pharmaciens et les Fleurs de Bach – Pierre-Louis Aublin, Geoffroy Carrier, David Cattaneo
3.11 – La lithothérapie ou thérapie par les pierres – Arnaud Bonnemayre, Damien Meot, Clément Signoret-Molliere
3.12 – Gary Kurtz – Frédéric Da Silva, Adrien Marchetto
3.13 – Vendredi 13 & paraskevidekatriaphobia – Fanny Juret
3.14 – La voyance en ligne – Lisa Bron, Yohan Geffroy
3.14bis – La voyance en ligne – Sakina Bouroumana

Saison 4 : mai 2007

4.01 – Les Feux follets dans la culture populaire – Alexandre Perruchon, Audrey Raibon, Marie Terrier, Alban Vorano
4.02 – Les enfants Indigo I – Mathilde Daumas, Cécile Pinsart, Cédric Rios
4.03 – Les enfants Indigo II – Mélanie Corcombet, Fabrice Denoyer, Grégory Laurent, Mounir Mansour
4.04 – La cure Breuss – Thifaine Abraham, Vanessa Lejeune, Marina Ozil, Coline Raillon
4.05 – Les miracles, le cas de Marie-Pierre Simon – Romain Chevallier, Coralie Claudel, Brice Ponson, Mickaël Sollaris
4.06 – La Manipulation mentale à l’appui d’expérience sur la tarologie – Chloé Chabert, Margaux Mazille, Quentin Moenne-Loccoz, Florie Philippe
4.07 – La Programmation Neuro-Linguistique (PNL) – Claire Mollaret, Alisée Taluis, François Vibert, Cyrielle Vidale
4.08 – Loup-garou : du mythe à la réalité – Laurence Boudière, Fanélie Coynel, Delphine Dayde, Vincent Goellner, Sylvain Palmeira
4.09 – Le fantôme du château de Veauce – Ornella Dante, Laurence Jeymond, Jennifer Martin, Nassima Ould Kaci
4.10 – La lycanthropie – Marc Leconte, Jean-Baptiste Philibert, Julie Richard, Benjamin Rigotti
4.11 – Le fantôme de Lucie – Simon Brenet, Aurélie Ghionda
4.12 – Les vertus curatives de la forêt de Vallin – Florence Ardiaca, Elodie Aumaitre, Aurore Bernard, Maïlys Faraut
4.13 – Quand la science dompte les flammes… approche de la marche sur le feu – Bryce Bouvard, Juliette Carruel, Elsa Cerboni, Anouk de Lavaissière de Verduzan
4.14 – L’autocombustion humaine – Marie Abbes, Gaëlle Pesce, Rachel Quesada, Filiz Taskin
4.15 – Da Vinci Code, le film – Virgine Faure, Lorick Huang Slug, Amandine Lastella, Jessica Vayr
4.16 – L’expérience Philadelphie – Marc Falconet, Teddy Fernandez, Julien M’pota, Thomas Pavy
4.17 – Les coupeurs de feu, faiseurs de secrets – Elisa Bousquet, Antoine Charaix
4.18 – La psychogénéalogie – Alexandra Carre, Marie Dehut, Aurore Provent, Aurélien Thevenet
4.19 – NDE – Expériences de Mort Imminente – Loïc Dubot, Simon Galles, Clément Levin
4.20 – L’effet placebo : méthode d’observation et discussion sur son évaluation – Damien Bentivoglio, Alexis Descroix, Nicolas Hans, Nicolas Bourget
4.21 – Les impressions de déjà-vu – William Levet, Loïc Poix, Etienne Reynaud
4.22 – Little Buddha, la réincarnation de Bouddha – Florine Arduin, Didier Jacquin, Lauréline Lecarme, Melissa Leconte
4.23 – L’incorruptibilité physique – Jean Bollard, Rémi Donnier-Valentin, Julien Keutchayan, Michaël Rabibisoa

Saison 5 : décembre 2007

 

5.01 – L’importance et l’influence du QI – Elise Forge, Orlane Raffin, Jessica Penin, Emily Tubbs
5.02 – Les crânes de cristal – Lauranne Berger, Florian Masson, Benoit Philibert, Loïc Puissant
5.03 – L’hypnose – Stanley Mayette, David Mourier
5.04 – Les Poltergeist – Laura Genevet, Maxime Buisson, Amira Essid, Emmanuelle Lefevre, Théophile Porte
5.05 – La possession, l’exorcisme – Claire Laperrouse, Jessica Posypanko, Adrien Valtat, Arnaud Grimaud
5.06 – Effets et vertus des plantes et potions aphrodisiaques – Adelaide Sibeaux, Nicolas Gamba, Louis Chapu, Eva Lartigau
5.07 – La fin du monde – Pierre Brestaz, Eric Pillaud Tirard, Vincent Reymond

Saison 6 : mai 2008

6.01 – Allergies : quand l’Energie s’en mêle – Ludovic Chataing, Mathilde Garnier-Moiroux, Antonin Leclercq, Florent Lahmeri
6.02 – L’homéopathie – Amélie Viallet, Fanny Martinez
6.03 – Les expériences de sortie de corps – Alicia Contet, Kévin Bremond, Emmanuel Sortais
6.04 – L’église du dernier Testament – Sandrine Duclos, Vanessa Rouag, Alexandre Lugiez, Matthieu Lesgoirres
6.05 – La sourcellerie et la démarche zététique – Louis Voegele, Yann Beilliard, Jean-Baptiste Deleage, Nicolas Tropini
6.06 – Les mystérieux pouvoirs des moines Shaolin – Gérald Tasterou, Amélie Tessieux, Virginie Gilibert
6.07 – Le 6ème sens des animaux – Lydia André, Elise Rivollet, Audrey Pichet, Elodie Ayaou
6.08 – Les vrais jumeaux et la télépathie – Caroline Brunel, Noémie Lecomte
6.09 – L’homéopathie en pharmacie, enquête et réflexion – Marine Louis, Sylvie Manuse, Julie Messina, Delphine Rieutort
6.10 – Mirin Dajo ou l’homme-brochette – Julien Le Roy, Guillaume Conzatti, Jérémy Rouvière, Julien Allègre

Saison 7 : décembre 2008

7.01 – La graphologie de nos jours, validité scientifique et persistance – Benjamin Bund, Nina Lendrin
7.01bis – La graphologie, Nils Lanctot, Pablo Schweizer
7.02 — Pellegrino Ernetti ou les voix du passé, Valentin Baumont, Haroun Mekhancha, Clément Huez, Sylvain Blanchon
7.03 – L’effet placebo et les animaux, Aurélie Flavien, Jonathan Lesur, Loïc Le Bihan, Mélanie Vandermarcq
7.04 – Le réseau Hartmann et la géobiologie – Quentin Bérard, Nathan Blanckaert, Romain Luque, Julien Mocellin
7.05 – Les semelles Nikken – Rita Affa, Meryll Allié, Maïlys Barbagallo, Adrien Juhem,
7.06 – Transcommunication instrumentale audio – Marjorie Bérard, Gaëlle Chmargounof, Laury Dumas, Camille Laporte
7.07 – Les éléphants peuvent-ils pressentir les tsunami ? Kévin Herbeaux, Azdine Chloud, Sophie PENOT, Ruigrok Hermanus
7.08 – La chance, entre concept scientifique et vue de l’esprit – Léa Ivanoff, Alicia Mermillod-Blondin, Thomas Martin, Anne-Laure Decaen
7.09 – Le LHC du Cern, un danger ? – Loahn Baldy, Sofia Louro De Oliveira, Rémi Ribeiro, Anthony Carlone
7.10 – Preuves du Déluge ? – Erwan Agaesse, Anthony Calabro, Thibault Debruyne
7.11 – Le chupacabra : mythe ou réalité ? – Stéphanie Cottaz, David Cumin, Benjamin Dénommé, Quentin Fesselet
7.12 – L’unité Bovis – Benjamin Bouniol, Florent Dartora, Rafaël Milla, Pierre Antoine
7.13 – Eleonora Zugun – Cécile Chaillout, Manon Chaine, Laurine Bidard, Aurélie Thiollier
7.14 – vendredi 13 : porte bonheur ou porte malheur ? – Margaux bouchand, Johane Pelissier, Chloé Goussot, Florida Comuce
7.15 – Enquête sur les « Marabouts de papier » – Bastien Artero, Huong Huynh, Julien Ortega, Jonathan Vivien

Saison 8 : mai 2009

8.01 – Les fantômes du château de Combourg – Ludovic Bertagnolo, Aline Mongellaz
8.02 – Le triangle de la Burle – Mélanie Alberto, Frédéric Boulant, Charlène Bouvarel
8.03 – La malédiction d’Ötzi la momie – Maël Guégan, Mathias Masson-Fauchier, Julie Nguyen Van Long
8.04 – Le facteur psychologique a-t-il une influence sur le cancer ? – Morgane Dupin-Jourd’hui, Céline Plaussu
8.05 – Les horoscopes ou l’impact du ciel sur l’esprit humain ? – Alexandre Ballaydier
8.06 – La fontaine de Saint Theudère – Christophe Goethals, Beaura Ngo
8.07 – Les réponses aux 7 questions créationnistes posées aux professeurs de biologie – Julien Keutchayan, Carl Naylor, Clément Neyret
8.08 – L’eau magnétisée – Delphine Aymoz
8.09 – Le mystère des crânes de cristal – Nabil Amri, Kévin Dedieu, Alexia Dos Reis, Renaud Motte
8.10 – La communication facilitée ou psychophanie – Cécilia Baudina, Lise Tisseyre
8.11 – Les auras – Marius Rosier
8.12 – Les EMI (expériences de mort imminente) – Quentin Riffard
8.13 – Que penser des EMI (expériences de mort imminente) ? – Laurianne Crotet, Aline Depriester, Alexis Lavoipierre
8.14 – Erzébeth Bathory : l’évolution de son histoire jusqu’à aujourd’hui – Clément Masson
8.15 – Utilité scientifique et thérapeutique des outils Plosher – Christophe Bacconnier, Adrien Beolet
8.16 – Actimel – Fabien Buisson, Morgane De Gasperi
8.17 – L’Atlantide – Emeric Amaniera
8.18 – Les propriétés des roches, cristaux et minéraux dans nos croyances – Danielle Santis
8.19 – Comment peut-on distinguer un bon d’un mauvais médium ? – Grégory Moille
8.20 – Les ondes électromagnétiques des téléphones mobiles sont-elles un danger pour notre santé ? – Sonia Dupin, Amira Essid
8.21 – Les messages subliminaux – Chrystelle Aillaud, Eddy Louseghenian
8.22 – L’utilisation du pendule pour retrouver un objet perdu – Yoann Lingée
8.23 – Peut-on comparer les prédictions runiques à des manipulations mentalistes classiques ? – Damien Clavier
8.24 – The overtoun bridge ou le pont des chiens suicidaires – Audrey Boulemnakher, Marianne Coulon
8.25 – La voyance – Kévin Bérenger, Alexandre Borrel
8.26 – Les coupeurs de feu – Thibaud Cuvillier
8.27 – le suaire de Turin : une véritable preuve de l’existence de Jésus Christ ? – Armando Amaya
8.28 – Mise en concurrence des différentes théories tentant d’expliquer les OBE – Aurélien Priou, Mélanie Vailles
8.29 – L’urinothérapie – Clémentine Chambon, Claudie Montagnat
8.30 – Les rêves prémonitoires – Alexandre Gauthier-Foichat
8.31 – les mécanismes d’endoctrinements et la manipulation mentale – Hugo Cheyron, Romain Dufour
8.32 – Protocole expérimental : l’intuition – Marc Liberatore
8.33 – Traitement de l’information par les médias lors de l’évenement du 8 juillet 2008 sur le site du Tricastin – Coralie Valentin
8.34 – Est-ce que l’hypnose rejoint la science ? – Yannick Pillot, Freddy Runget

Saison 9 : décembre 2009

9.01 – Les rêves prémonitoires – Valentin De Nattes, Antoine Berta
9.02 – Manipulation et effets pervers des médias – Étienne Compère, Eloi Denis
9.03 – Sommes-nous maîtres de nos décisions ? Illusion du choix – Léo Colmet-Daage, Naïma Ziane-Cherif
9.04 – Grippe A : l’importance du traitement médiatique est-il corrélé à la virulence de la maladie ? – Astrid Abel, Hugo Poupeau, Coline Villecourt
9.05 – Les magnétiseurs – Nicolas Afonso, Diego Diviero
9.06 – Roswell – Pascal Paoli
9.07 – Y a-t-il des extraterrestres dans le Nevada ? – Benjamin Combe, Matthieu Caneill
9.08 – Critique du traitement médiatique de la découverte de Lucy ? – Nicolas Belnand, Johan Girod
9.09 – La parapsychologie – Charlotte Guyot, Adrien Cailleaud
9.10 – L’ostéopathie – Julia Locatelli, Mathilde Besse
9.11 – Pluie de sang – Jordane Montant, Céline Jolivet
9.12 – Les trous terrestres – Mathieu Charras, Sébastien Plotard, Romain Desgrouas
9.13 – Qu’en est-il du facteur chance ? – Simon Jeanne, Marine Schott
9.14 – 2012, fin du monde ? – Meriem Aloui, Hugo Chamond

Saison 10 : mai 2010

10.1 – La lecture dentaire, ou quelle dent avez-vous contre vous-même ? – Fanny Berchtold, Bruno Naylor
10.2 – « La Vague » a-t-elle réellement existé ? Enquête – Catharina Ruigrok, Joëlle Suchon, Olivier Troppé
10.3 – Étude sur l’effet impact – Clément Bastie, Benjamin Bras, Romain Lenoir
10.4 – L’utilisation de la graphologie dans la justice – Bastien Clarens, Charles Roseres
10.5 – Les journalistes TV cherchent-ils à entretenir le mystère des faits paranormaux récurrents ? – Yoann Kermaïdic
10.6 – Fructis, quels arguments pour vendre – Ludivine Caron, Fanny Metifiot, Anaïs Myly
10.7 – Test de l’affirmation PNL : quelqu’un qui ment regarde vers la gauche, quelqu’un qui dit vrai vers la droite ? – Julie Bonnet / Cyrielle Arnaud, Maxime Balducci
10.8 – Effet bi-standart dans le traitement de l’affaire de l’Arche de Zoé – Miléna Brunet
10.9 – « G » du plaisir – le point G existe-il ? – Benjamin Gonon, Miguel Rizzo
10.10 – Débat «démocratique» sur les nanotechnologies : mésusages ? – Clément Mallarte, Johan Missilier
10.11 – Protocole expérimental de l’affirmation PNL : le regard et le mensonge sont-ils liés ? – Karen Chevron, Elsa Jay, Clémence Rogalle
10.12 – Les baguettes de sourciers – Damien Abecassis, Quentin Aubourg, Gabriel Mars, Hadrien Martin
10.13 – Figure de Napoléon Bonaparte dans la vie politique et scolaire française : quel usage et à quelles fins ? – Caroline Desmurget, Trécy Roso
10.14 – Chamanisme & guérison – Clément Brousse, Thomas Goeury, Katialine Groff
10.15 – L’affaire Solomidès – Marine Di Maria, Julie Duris, Pauline Granet
10.16 – Existe-t-il un instinct maternel ? – Alexandra Bert, Rym Bouchair
10.17 – Rom Houben, Prodige ou parodie de Communication Facilitée ? – Anthony Mialon, Antoine Pingault
10.18 – Polémiques autour du SIDA – Adeline Poitou, Élodie Rey
10.19 – L’acupuncture – Kévin Anater, Lucas Boissy, Pierre Doyeux, Rémi Locatelli
10.20 – La Trans-Comunication Instrumentale (TCI) : technologie au service de l’au-delà ? – Benoît France, Clémence Miard, Lydie Tosal
10.21 – Idoser, la drogue par le son – Damien Bouvet, Robin Camatta, Kévin Romeyer
10.22 – Existe-t-il un protocole scientifique pour le Reiki ? – Bastien Clément, Flavien Grégoire
10.23 – Y a-t-il des preuves que le sida soit une création pour éradiquer les populations noires ? – Marie Barillier, Yvan Gallay, N.J. & Charline Reymond

Saison 11 : décembre 2010

11.01 – Y a t-il un lien scientifique entre graphologie et caractère ? – MAVEYRAUD Léa, MOUQUAND Damien
11.02 – Peut-on affirmer que parfois, comme le suggère John Gray, les hommes et les femmes ne se comprennent pas en utilisant pourtant les mêmes mots ? – ACQUISTO Anne-Claire, BUYUKILMAZ Bergen, LABOURDETTE Romain, MAURIN Jean-Guillaume
11.03 ? – La soumission à l’autorité – BARTH Simon, BAUDET Amélie, CHARLIQUART Célia
11.04 – McMoneagle et la vision à distance – PETROWICHE Nicolas, RATEAU Audran, RIZZO Sébastien
11.05 – Le traitement de contestation des retraites par les médias français – DOUILLET Clément, RISTORD Jérémy
11.06 – Les arguments défendant l’efficacité des bracelets énergétiques sont-ils recevables scientifiquement ? – BEHETY Timothée, PANICO Pierre, RADISSON Basile, VERNAY François
11.07 – Les laboratoires Weleda, ce qu’ils disent, ce qu’ils font… – DIDIER-VIAL Thomas, PANTEL Lucie, PERROY Anaïs
11.08 – Le corps humain contient-il des cristaux de magnétite ? – CHAPPUIS Anne, JACQUIAU Eugénie
11.09 – Les bracelets dits d’équilibre peuvent-ils améliorer nos capacités physiques ? – DEMERCHEZ Jérémie, MINOT Rémy
11.10 – Les informations données par les médias : le plus intéressant est-il ce qui n’est pas dit ? – LECOLLIER Louis
11.11 – Quels éléments faut-il pour créer un canular médiatique ? – COSSON Isabelle, FAVILLIER Adrien, RAKOTONARIVO Cilla
11.12 – La sensation de déjà-vu – BURIA Aurélien, FERREIRA Matthieu, LE NAOUR Audrey, LEMAULT Perrine
11.13 – Peut-on tester l’impact de la musique sur la pousse des plantes ? – AMORE Yohann, CURCIO Cyril
11.14 – Le bracelet Power Balance a-t-il de réels fondements scientifiques ? – AYMOZ Alexia, BONNET Remy, DAVAZE Lucas
11.15 – Qui utilise les images subliminales ou est susceptible, et sont-elles efficaces ? – MUCCI Lucas, MULLIE Paul
11.16 – L’idée reçue que les femmes ont un moins bon sens de l’orientation que les hommes est-elle fondée ? – CHAUMET Julie, DURAND Anaïs, GANTAR Ombeline, HORMIERE Céline
11.17 – La crème amincissante Somatoline Cosmétique Intensif Nuit a-t-elle vraiment le pouvoir que ce laboratoire lui confère ? – BASTIEN Sarah, COUCHET Morgane, IORDACHE Anca Gabriela
11.18 – Quels phénomènes paranormaux peut-on expliquer par la paralysie du sommeil ? – BOITET Claire, CRETTENAND Benjamin, GUIGOZ Vincent, PERSONNAZ Romain
11.19 – L’efficacité de la colorothérapie peut-elle être prouvée ? – BOINA Houzaira, DUBAND Samuel, DURET Lucie, PICART Colin

Saison 12 : mai 2011

 
12.1 – La kinésiologie : protocole expérimental  – Madelon Alexia, Mourier Amélie, Pelloux Alizée & Tournier Julien Notice du juryCe dossier a fait l’objet d’un article ici.
12.2 – L’agriculture biodynamique, des légumes sains dans un champ sain ? Barrand Chloé, Dalban-Pilon Coralie & Decker Manon Notice du jury
Cambon Delavalette Victor, Gilardy Hugo, Martineau Killian, Poulin Vivian & Wünsche Anaël Notice du jury
12.4 – Influence d’un terme scientifique sur notre jugement – le MDHO – Carel Thibault, Cattel Dorian, Coste Emilie, Herment Laura & Pardo Julie Notice du jury
12.5 – Influence de la pleine lune : y a-t-il des pics de crimes les nuits de pleine lune ? – Barrau Clara, Gentil Solène, Tudo Charles, Vallet Emmanuelle & Victorion Thomas Notice du jury
12.6 – Le triangle de la Burle  – Charlon Laura, Fortecoef Elena, Garrione Mathilde, Gueret Robin, Koyoudjan Amélie & Lacroix Juliette Notice du jury
12.7 – La combustion humaine spontanée, ou auto-combustion humaineAnnexe  – Belin Mégane, Crottet Cécile & De Witt Clément Notice du jury
12.8 – Médias : vecteur ou sculpteur de l’information… exemple de Fukushima – Delubac Dorian, Felix-Faure Jim & Perrigault Brian + Morisseau Nicolas
12.9 – Impact du détournement d’attention : êtes-vous si observateur que vous le prétendiez ? Prototype Vidéo  – Builly Anaïs, Gozel Bülent, Royer Emilie, Tressol Florian & Veyret Thibault Notice du jury
12.11 – Les préjugés sur les Noirs et Arabes relèvent-ils de la science ? – Baffou Thibault, Billat Anne, Chaudier Ludivine, Naanani Soumaya & Rey Candice Notice du jury
12.12 – Analyse d’une information télévisée sur TF1, France 3 et M6Les JTMontage JT – Brachet Lucie, Boucher Simon, Caputo Martin, Leiser Ingrid & Richard Julien Notice du Jury
12.13 – Les professionnels de santé confrontés à la réalité scientifique de l’homéopathie – Bellot Jimmy, Bocquet Alexandre, Gachet Alexiles, Rhone Simon & Schulz Alexis. Notice du jury

Saison 13 : décembre 2011

13.01 – La ronronthérapie a-t-elle une réelle efficacité ? Bellon-Champel Rebecca, Giry Thomas, Giza Chistopher, Marcassus Caroline & Trombert Raphaël
13.02La biomusicothérapie est-elle scientifiquement fondée ? Bianchi Tristan, Di Franco Charlène & Quesnot Léa
13.03La télékinésie est-elle possible ? Expérience de la pyramide Desbordes Damien, Morand Alexandra, Niogret Edwin & Seguin Jérémy
13.04Existe-il un type de message subliminal qui ait une réelle efficacité ? Caireau Islam, Lemort Maxime, Marir Rafika & Meyzenc Juliette
13.05Existe-t-il un état de conscience modifié propre à l’hypnose ? Doussot Mélanie, Gauthier Barbara, Morel Miriam & Ramu Blaise
13.06Le rire a-t-il des effets thérapeutiques réels ? Gaillard Anthony, Lebreton Jérémy, Merono Clémence & Ruga Romaric
13.07L’île de LOST peut-elle physiquement exister ? Chiaverini Maël, Djomo Yamdjeu Jimmy & Fontaine Thibault
13.08Les phéromones humaines existent-elles ? Golliet Romain & Rony Midahuen
13.09Protocole visant à mettre en évidence l’existence de l’énergie interne (le Qi) Banwarth Pierre, Elkatrani Ismaïl, Sejjil Olfa & Treille Léonard
13.10État actuel des recheches sur les effets thérapeutiques à distance de la prière ?Antoina Sarah, Boitet Claire, Michaudel Thibaud & Mondet Boris
13.11Existe-t-il des traces factuelles de l’Arche de Noé ? Arnaud Rémi-Quentin, Berrouane Khadidia & Laudet Céline
13.12Les pyramides ont-elles des effets particuliers sur la matière ? Gerbaux Robin, Gibert David et al.

Saison 14 : septembre 2012

(sont mis en ligne quelques dossiers ainsi que les remarques sommaires du jury)
14.1 – Les champs magnétiques ont-ils un impact sur l’orientation des vaches ? – Laëtitia CHOMETTE, Madjid HADJAL, Gaël LOZINGUEZ, Jean-François TROCHET
14.2 – Avons-nous besoin d’un don pour devenir « voyant »? Test de Cold reading – Mélisse BONFAND, Alban CEAU, Varérian DUCROT, Martin HRADIL
14.3 – Quel est l’impact des barreurs de feux sur les individus qu’ils manipulent ? – Jérémy BLANCHARD, Lucas LABAR, Maxime LEGUES, Nina LEWIN, Isahak SAIDI
14.4 – Peut-on mesurer l’effet des messages d’amour sur la cristallisation de l’eau de Masaru Emoto ? Protocole – Emmanuelle BAFFERT, Samantha EL HAMAOUI, Manon FRANCES, Coline VERLUISE
14.5 – Aromathérapie : des huiles essentielles peuvent-elles avoir un impact réel sur la concentration ? – Vanille-Charlotte ACHAINTRE, Sophie BRENET, Laëtitia FABRE
14.6 – Phéromones humaines : les expériences de Wedekind et Cutler sur les phéromones sont-elles reproduites ? Tentative de protocole expérimental – Natacha AYME, Théo BEAUMANN, Keltoum BENZAOUI, Marylise BOURGUIGNON, Julie FRANCA
14.7 – La planche oui-jà est-elle un vrai moyen de com14_07_Verilhac_Vitorio_Ouijamunication avec les esprits ? Nos croyances en l’au-delà influencent-elles cette communication ? – Cindy VERILHAC, Alison VITORIO
14.8 – Quelles sont les prétentions des colliers d’ambre sur les enfants ? – Valentin AMATI, Mahmoud BEN FRAG, Nicolas SERBOURCE
14.9 – Les lampes de sel délivrent-elles des ions négatifs bénéfiques pour la santé ? Origines de cette allégation, arguments des vendeurs et validité scientifique de ces arguments – Magali TEYSSOT, Anaïs VIEIRA DA CRUZ
14.10 – Impact de la lune sur la pousse des plantes – Test germination – Mathieu RAMON, Baptiste SONNERAT
14.12 – Cryptozoologie : les bêtes des Alpes ont-elles une existence avérée ? Film – Compléments  – Antoine BENEFICE, Lilas RAGUIN, Pierre-Henri THIOLLIER
14.13 – Réalité scientifique du complexe d’Oedipe ? – Ismaël BENSLIMANE, Roumaïssa HASSAINI, Jenifer KARAM, Charline MAZOYER
14.15 – Les méridiens d’acupuncture exisentent-ils ? – Maximin DETRAIT, Geoffrey JAOUEN, Elie PONCET
14.16 – Quelle est la validité de la graphologie ? Son usage dans les tribunaux, les entreprises… – Thibault BOISEDU, Nafissatou DIOP, Anna FALL, Lucie GARCIA, Maëliss INGRASSIA, Charlotte RAVANELLO, Camille STEFANUTO, Tariq ZAKARIA, Andréa ZANON
14.17 – Reproduire des feux follets en laboratoire (non soutenu)
14.18 – La vision commune de la vie des hommes préhistoriques présentée au grand public est elle erronée ? Étude du Pléistocène supérieur entre 130 000 et 11 000 ans avant EC – Yaël GRANDCOLLOT, Sabrina LEMAIRE, Maxime MARTIN , Meryem OUTALBALI
14.19 – Auto-combustion humaine – Lucie GENTHIAL, Brian RECHARD, Houda TOLIMAT

Saison 15 : décembre 2012 

 
15.1 – La science présentée dans Fringe est-elle rigoureuse ? Benjamin Curot, Eloïse Gronlier, Jean Gautronneau et Quentin Vuillemard
15.2  L’effet des protéodies de Sternheimer est-il démontré ? Thomas Loïodice, Tonny Scheuring, Thomas Retailleau, Eva Horgues-Debat
15.3 les paralysies du sommeil expliquent-elles les cas type Carla Moran ? Elody Sermay, Lucile Neyton, Pierre Pradourat, Carole Froment, David Mallet
15.4 Analyse critique du Packing, méthode thérapeutique controversée auprès des autistes Marilou Barbiern, Sophie Koemmerer, Mathilde Proponnet et Estelle Raffin
15.5 – Source et théorie de l’affirmation de Todd Akin sur l’infertilité en cas de viol Julien Annoni, Léna Da Ros et Marine Haurillon
15.6 – La controverse sur l’introduction de la théorie du genre dans les contenus d’enseignement Sylvia Roe, Floriane Micoud, Justine Louis
15.7 – Expérimentation du conformisme au groupe Josselin Bombardier, Robin Pichon, Léo Senique, Yann Sousseau
15.8 – Y a -t-il des hypothèses non-psychanalytiques à la pédophilie ?Laura Ferraris-Bouchez, Virgile Genin, Lucas Centa, Jules Lefrère
15.9 – Etude comparative du prix d’une vie Nicolas Fournier, Daniel Roubiol, Henri Dupouy
15.10 – L’archéologie au service du nazisme ? Valentin Lemarchand, Alexandre Bardin, Fabien Allard, Pablo Pelorson
15.11 –  Distinction Homme – Femme Estelle Kohler, Marina Dor, Axel Venturini
15.12 – La détection des mensonges dans « Lie To Me  » est t-elle valide ?Alain Berod, Nicolas Vittoz, Romain Chambard
15.13 Vibration des pierres dans la litothérapie Emmanuelle Resse, Hippolyte Girard, Maxime Malossane, Benoit Lenoir
15.14 – Forçage -l’illusion du choix Agathe Fontenay, Léo Rougier, Bérangère Deforche, Eymeric Berthier, Gwenaël Girod
15.15  L’ejaculation feminine est-elle un mythe ? Hugo Gamore, O. C-L., Ronan Poncet, Maxime Guérard
 

Remerciements

  • Aux gens de l’ombre

Colette Fortanski, Régine Perigli, Béatrice Turc, Souad Amraoui (UJF) Victor Formuso, Toufik Lachkar, Daniel Meimoune (DLST), David Clamadieu (Weil)

  • Aux chercheurs ayant osé endosser la responsabilité de l’aventure

Claudine Kahane (Laboratoire d’Astrophysique de l’Observatoire de Grenoble, ex-directrice du DLST), Patrick Lévy (Hypoxie, physiopathologies respiratoires et cardiovasculaires – HP2, Institut du Sommeil et de la Vigilance, Grenoble), Jean-Pierre Henry (UFRSTAPS)

  • Aux individus ayant prêté un peu d’eux-mêmes et de leur connaissance dans ces cours

Sans parler des membres du CORTECS, envers qui la dette est grande : Jacques Van Rillaer (psychiatre), Jean-Jacques Aulas (psychiatre), Cyrille Barrette (biologiste), Jean-Léon Beauvois (psychologue social), Pierre Carles (documentariste), Pierre Deleporte (éthologue), Henri Broch (physicien) Fabrice Neyret (synthèse d’image), Marion Lamort-Bouché (médecin), Jessica Guibert (médecin), Mathieu Ruiz (neurosciences) Yves Bonnardel, Géraldine Fabre (Grenoble Universités), François B, Sandra Giupponi. Nicolas Vivant, Florent Martin, Franck Villard, Eric Bevillard, Jean-Louis Racca (Observatoire Zététique)…

 

Ouverture d'un Master 2 Histoire, philosophie, sociologie des sciences

Un master 2 Histoire, philosophie, sociologie des sciences se crée vraisemblablement pour la rentrée 2012-2013 sur le campus grenoblois ! C’est une belle gageure, une vraie nécessité. En toute théorie, ce master sera transdisciplinaire et recouvrira les différentes universités de Grenoble. Il n’est pas impossible qu’à terme on y retrouve quelques morceaux de corteX dedans… En attendant, voici l’affiche et le programme ci-dessous.

altLes U.E. suivantes peuvent être suivies indépendamment les unes des autres dans le cadre des accords entre l’UPMF et l’UJF sur les C.U.

Elles peuvent aussi être suivies toutes ensemble dans le cadre du parcours de master « Histoire, Philosophie, Sociologie des Sciences » du master 2 de philosophie. Pour s’inscrire à ce master, contacter Annick.Pardon@upmf-grenoble.fr et Sophie.Roux@upmf-grenoble.fr

 

PREMIER SEMESTRE

UE 13 SOCIOLOGIE DES SCIENCES – DÉBATS ET CONTROVERSES SCIENTIFIQUES

Dominique Raynaud

Jeudi, de 17.00 à 20.00, du 06 octobre au 1er décembre. En cas d’absence de l’enseignant, des séances supplémentaires pourront avoir lieu en décembre. En tout 24 heures.

Programme

Les controverses scientifiques sont un sujet privilégié de la nouvelle sociologie des sciences. Elles attestent d’une dimension conflictuelle de l’activité scientifique souvent méconnue, sinon délibérément occultée. Doit-on, sur cette base, souscrire à l’idée que la science est avant tout mue par des intérêts et que les théories considérées comme valides ne le sont que parce qu’elles bénéficient d’un consensus ? Le cours examinera cette question à partir d’études de cas, comme la controverse entre Pasteur et Pouchet sur les générations spontanées. On se propose d’interroger la part qui revient à la rationalité, aux conventions et aux croyances collectives dans la construction des connaissances scientifiques.

Connaissances acquises : Connaître la littérature de base et les principales approches des controverses scientifiques.

Compétences acquises : Savoir distinguer des faits apparentés (désaccords, controverses, polémiques, querelles de priorité ; controverses scientifiques ou controverses dans l’opinion publique à propos des sciences, etc.)

 

Bibliographie

Berthelot, J.-M. (2008). L’Emprise du vrai. Connaissance scientifique et modernité. Paris, PUF.

Bloor, D. (1983). Sociologie de la logique ou les limites de l’épistémologie. Paris: Pandore [1976]Bloor, D. (1983). Sociologie de la logique ou les limites de l’épistémologie. Paris:

Pandore [1976].

Bloor, D. (1983). Sociologie de la logique ou les limites de l’épistémologie. Paris, Pandore.

Boudon, R. et Clavelin, M. éds. (1994). Le relativisme est-il résistible? Paris, PUF.

Bunge, M. (1991-1992). A critical examination of the new sociology of science. Philosophy of the Social Sciences 21, 524-560 & 22, 46-76.

Callon, M. et Latour, B., éds. (1991). La science telle qu’elle se fait. Paris: Éditions La Découverte

Collins, H.M. (1981). Stages in the Empirical Programme of Relativism. Social Studies of Science 11(1), 3-11.

Engelhardt, H.T. et Caplan, A.L. eds. (1987). Scientific controversies. Cambridge, Cambridge University Press.

Latour, B. (1989). « Pasteur et Pouchet », M. Serres, Éléments d’histoire des sciences. Paris, Bordas, 423-445.

Merton, R.K. (1973). The sociology of science. Theoretical and empirical investigations. Edited with an introduction by Norman W. Storer. Chicago / London, The University of Chicago.

Raynaud, D. (2003). Sociologie des controverses scientifiques, Paris, PUF.

Roll-Hansen, N. (1979). Experimental method and spontaneous generation: The controversy between Pasteur and Pouchet. Journal of the History of Medicine and Allied Sciences, 34: 273-292.

Roll-Hansen, N. (1979). Experimental method and spontaneous generation: The controversy between Pasteur and Pouchet. Journal of the History of Medicine and Allied Sciences, 34: 273-292.

Roll-Hansen, N. (1979). Experimental method and spontaneous generation, Journal of the History of Medicine, 34, 273-292.

Schweber, L. (1997). « Controverses et styles de raisonnement », Enquête 5, 83-108.

Schweber, L. (1997). Controverses et styles de raisonnement. Enquête, 5: 83-108.Schweber, L. (1997). Controverses et styles de raisonnement. Enquête, 5: 83-108.

Schweber, L. (1997). Controverses et styles de raisonnement. Enquête, 5: 83-108.

Evaluation : Dossier 50% et oral 50%. Les étudiants remettent en fin de semestre un dossier analysant une controverse scientifique et en font une présentation orale. Les travaux collectifs sont encouragés.

 

UE 14 : LA PHILOSOPHIE ET LES LANGAGES – HISTOIRE ET THÉORIE DE LA RÉVOLUTION SCIENTIFIQUE

Sophie Roux

Mercredi, de 17.00 à 20.00, du 05 octobre au 30 novembre. En cas d’absence de l’enseignant, des séances supplémentaires pourront avoir lieu en décembre. En tout 24 heures.

Programme

Depuis les travaux de Thomas Kuhn sur la Révolution scientifique du XVIIe siècle, les changements scientifiques et techniques sont souvent décrits en termes de « révolutions », de « bouleversements radicaux » ou de « changements de paradigme ». Après avoir présenté quelques-uns des faits historiques et des théories philosophiques qui ont déterminé les travaux de Kuhn, on examinera les caractéristiques de sa théorie du changement scientifique, ce qui permettra pour finir de comprendre les critiques qu’historiens, philosophes et sociologues ont faites à cette théorie. Ce cours permettra donc à la fois d’acquérir quelques connaissances sur la période cruciale de l’histoire des sciences Révolution scientifique du XVIIe siècle, de montrer l’apport de différentes disciplines (histoire, philosophie, sociologie) à une même question et d’acquérir une véritable distance critique par rapport aux discours actuels sur telle ou telle révolution que nous serions en train de vivre.

Connaissances acquises : textes canoniques d’une période cruciale de l’histoire des sciences ; conceptualisation de la nouveauté et de l’innovation dans l’histoire ; débats contemporains sur la nature du changement scientifique.

Compétences acquises : Resituer la question générale de la nouveauté et du progrès dans l’histoire des idées ; Analyser un débat historiographique ; Comprendre les enjeux d’une question épistémologique ; Apprendre à envisager une même question dans la perspective de différentes disciplines (histoire, philosophie, sociologie) ; Être capable d’analyser avec une distance critique les discours actuels sur les « changements de paradigme », les « révolutions scientifiques », « l’incommensurabilité » et les « bouleversements conceptuels ».

Indications bibliographiques

Pour s’initier à la période considérée, on consultera :

Koestler, A., Les somnambules, tr. fr. G. Fradier, Paris, Calmann-Lévy, 1960.

Mazauric, S., Histoire des sciences à l’époque moderne, Paris, Armand Colin, 2009.

Pour comprendre la philosophie des sciences que critique Kuhn, on lira :

Hempel, C., Éléments d’épistémologie (1966), tr. fr. B. de Saint-Sernin, Paris, Armand Colin, 1972.

Nagel, E., The Structure of Science, Hackett Publ. Compagny, Indianapolis, 1979.

Les principaux ouvrages de Kuhn sont traduits en français :

Kuhn, T., La Révolution copernicienne (1957), tr. fr. A. Hayli, Paris, Fayard, 1973, et Le Livre de Poche, 1992.

Kuhn, T., La structure des révolutions scientifiques (1962, 1970), tr. fr. L. Meyer, Paris, Champs Flammarion, 1983.

Kuhn, T., La tension essentielle (1970), tr. fr. M. Biezunki, Paris, Gallimard, 1990.

Enfin, pour des critiques de Kuhn, on partira de :

Shapere, D., « La structure des révolutions scientifiques » (1964), tr. fr. in P. Jacob éd., De Vienne à Cambridge, Paris, Gallimard, 1980, p. 321-335.

Westman, R. S., « Two Cultures or One ? A Second Look at Kuhn’s The Copernican Revolution », Isis, vol. 85, n°1, 1994, p. 79-115.

 

Évaluation : Elle consistera ou bien en l’analyse détaillé d’un article ou d’un chapitre d’ouvrage, éventuellement en anglais, proposé par l’enseignante en accord avec les intérêts de l’étudiant et avec le programme du cours, ou bien en un contrôle oral des connaissances en fin de semestre.

 

UE 15 : PHILOSOPHIE DES SCIENCES -CONCEPTS FONDAMENTAUX DE LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES

Michel Dufour

Vendredi, de 14.00 à 17.00, du 07 octobre au 2 décembre. En cas d’absence de l’enseignant, des séances supplémentaires pourront avoir lieu en décembre. En tout 24 heures.

Programme

L’objectif de ce cours est d’aborder un ensemble de concepts qui ne sont manifestement pas tous spécifiques à la philosophie des sciences mais y tiennent un rôle de premier plan. Certains, par exemple le thème causal ou les questions du réalisme, posent des problèmes qui ne sont pas permanents mais reviennent épisodiquement sous des formes diverses dans les disciplines scientifiques spécialisées. Notre point de départ sera la notion même de science et la question de sa définition. C’est à partir d’elle que nous aborderons ensuite celles de cause, justification, loi, réalité, progrès. Notre trajectoire aura un fond historique qui est surtout un prétexte pour (re)faire connaissance avec quelques auteurs classiques et aborder la question de la durée de vie d’un concept. Le style d’ensemble du cours est donc plutôt philosophique et le parcours aboutira aux dernières séances dont les thèmes pourront répondre à une éventuelle demande des participants.

Connaissances acquises : analyses philosophiques contemporaines des notions de cause, de loi, de progrès, de réalité, de justification, d’expérience.

Compétences acquises : pour les étudiants venant des filières scientifiques, faire un retour critique sur les connaissances acquises lors de leur formation ; pour les étudiants venant d’autres filières, apprendre à connaître non seulement des notions philosophiques, mais des résultats scientifiques et les démarches qui ont permis de les atteindre.

Indications bibliographiques

(Les textes ou ouvrages classiques, souvent réédités et/ou retraduits sont indiqués ici sans référence précise à une édition. On peut considérer que n’importe quelle édition fait l’affaire, quitte à les comparer.)

Platon, Théétète

Aristote, Physique

Descartes, Les Principes de la Philosophie. 1644.

Hume, Enquête sur l’entendement humain, 1748.

Peirce Ch, « Les Lois de la Nature » trad. de « Laws of Nature » (1901) que l’on retrouve dans The Essential Peirce (Vol 2), Bloomington and Indianapolis, Indiana University Press, 1998

Popper K, « Trois conceptions de la connaissance », Conjectures et réfutations, Paris, Payot, 1985, trad. de Conjectures and Refutations, Londres, Routledge, 1963

Laudan L, “Progress and Cumulativity”, in Science and Relativism, Chicago, The University of Chicago Press, 1990

Kitcher P, Science Vérité et Démocratie, Paris, P.U.F, 2010, trad. de Science Truth and Democracy, Oxford, Oxford University Press, 2001.

Évaluation : Assiduité et participation (éventuellement à l’occasion d’un exposé oral, typique 30mn) : 40 % ;

Travail écrit sur un thème convenu avec l’enseignant (2800 mots ± 10% si pas d’exposé oral, 4500 mots ± 10% si exposé oral)) : 60%.

UE 16 : HISTOIRE DES SCIENCES -UNE HISTOIRE DES SYSTÈMES DU MONDE

Hugues Chabot

Mardi, de 14.00 à 17.00, du 04 octobre au 29 novembre. En cas d’absence de l’enseignant, des séances supplémentaires pourront avoir lieu en décembre. En tout 24 heures.

Programme

Il s’agira d’analyser des grandes étapes de l’histoire de l’astronomie et de la cosmologie. On examinera comment, avec la mise en mouvement de la Terre, Copernic, Galilée, Descartes, Newton et leurs successeurs ont été conduits à réviser l’ensemble des principes et des méthodes aux fondements des sciences. Les débuts de l’astrophysique et la révolution cosmologique du début du 20e siècle seront aussi abordés.

Connaissances acquises : Fournir aux étudiants une culture commune en histoire et philosophie des sciences. Les sciences ont une histoire, marquée par des changements de théories mais aussi de pratiques. Les sciences telles qu’elles sont enseignées et pratiquées aujourd’hui ne sont jamais qu’un moment de cette histoire. Cet enseignement est destiné aux étudiants qui souhaitent placer dans une perspective historique nos représentations de l’univers. On insistera sur la relation de complémentarité entre l’histoire des sciences et la philosophie des sciences.

Compétences acquises : Donner un recul critique par rapport aux connaissances scientifiques actuelles ; Développer la compréhension de l’argumentation scientifique et de ses conditions d’exercice.

 

Indications bibliographiques

Françoise Balibar, Galilée, Newton lus par Einstein, Paris, PUF, Collection « Philosophie », 1984.

Jacques Gapaillard, Et pourtant elle tourne ! Le mouvement de la Terre, Paris, Seuil, Collection « Science ouverte », 1993.

Alexandre Koyré, Du monde clos à l’univers infini, Paris, Gallimard, Collection « Idées », 1973.

Jacques Merleau-Ponty, Cosmologie du XXème siècle, Étude épistémologique et historique des théories de la cosmologie contemporaine, Paris, nrf Gallimard, Collection « Bibliothèque des idées », 1965.

Marie-Antoinette Tonnelat, Histoire du principe de relativité, Flammarion, 1973.

Jean-Pierre Verdet, Une histoire de l’astronomie, Paris, Seuil, Collection « Points sciences », 1990.

Jean-Pierre Verdet (dir.), Astronomie et astrophysique, Paris, Larousse, Collection « Textes essentiels », 1993.

 

SECOND SEMESTRE

UE 19 : PHILOSOPHIE DE LA TECHNIQUE -LES TECHNIQUES ET LEURS REPRÉSENTATIONS

Jean-Yves Goffi

Mardi, de 17.00 à 20.00, du 31 janvier au 27 mars. En cas d’absence de l’enseignant, des séances supplémentaires pourront avoir lieu en avril. En tout 24 heures.

Programme

On se propose de mettre en évidence les arguments et les thèses de ceux qui développent une critique radicale des technologies de l’hypermodernité, ainsi que de ceux qui, au contraire, se font les apologistes inconditionnels de celles-ci. Pour ce faire on partira d’une interrogation sur les rapports entre le naturel et l’artificiel : identité, prolongement ou rupture ? Cette question classique en philosophie a été reformulée, au XIXe et au XXe siècle, par l’adjonction d’autres d’éléments et a pris la forme suivante : le développement de la technique se comprend-il comme un progrès dont la marche peut être infléchie ? Ou bien prend-il la forme d’une évolution sur laquelle les êtres humains n’ont, au total, que peu de prise ? Dans ces conditions, les néo-luddistes qui critiquent les technologies le font, le plus souvent, au nom d’une contestation radicale de l’irrationalité des société industrielles et de l’illusion de maîtrise qu’elles entretiennent. Leurs adversaires transhumanistes, qui pensent qu’il est possible d’accéder à une condition dans laquelle l’humanité ira au-delà de ses limitations biologiques actuelles, par une prise en main volontariste de l’évolution sont les héritiers d’une conception du progrès dont les présupposés méritent, pour le moins, d’être examinés.

Connaissances acquises : systèmes des pensées classiques de la technique (Aristote, Bacon, Descartes, Bergson) — Connaissance des arguments et des thèses des apologistes et des contestataires contemporains des techniques.

Compétences acquises : Développement de l’esprit critique à l’endroit des idéologies technophiles et technophobes.

 

Bibliographie indicative

DUSEK V., Philosophy of Technology. An Introduction, Malden & Oxford, Blackwell, 2006.

ELLUL J., La Technique ou l’enjeu du siècle, Paris, Economica, 1990.

ELSTER J., Explaining Technical Change, Cambridge, C.U. P., 1983.

HEUDIN J.-C., Les Créatures artificielles. Des Automates aux mondes virtuels, Paris, Odile Jacob, 2008.

GOFFI J.-Y., La Philosophie de la technique, Paris, PUF, 1996.

LEBEAU A., L’Engrenage de la technique. Essai sur une menace planétaire, Paris, Gallimard, 2005.

NOBLE D., The Religion of Technology. The Divinity of Man and the Spirit of Invention, Londres, Penguin Books, 1997.

RAPP F. (ed), Technik und Philosophie, Düsseldorf, VDI-Verlag, 1990.

 

UE 21A : PHILOSOPHIE DE LA PHYSIQUE – LEÇONS SUR L’EXPÉRIENCE

Sophie Roux

Mercredi, de 17.00 à 19.00, du 31 janvier au 2 mai, en alternance avec l’UE 21B. En cas d’absence de l’enseignant, des séances supplémentaires pourront avoir lieu en avril. En tout 12 heures.

Programme

Il s’agit d’examiner successivement trois questions classiques en philosophie de la physique qui ont partie liée avec l’expérience, prise dans ses relations avec les sciences qu’on dit, précisément, expérimentales : 1) Que veut-on dire exactement lorsqu’on dit qu’un résultat est « justifié » ou « fondé » par une expérience ? 2) Qu’est-ce qu’une expérience cruciale, les expériences cruciales existent-elles, et sont-elles même seulement possibles ? 3) Qu’entend-on par « expérience de pensée », d’où vient l’élaboration historique de cette notion et quelles sont les débats contemporains qu’elle a suscités ?

Connaissances acquises : Prendre connaissances, par le biais d’une série de questions liées à l’expérience, de certains débats encore vifs dans la philosophie de la physique du xxe siècle.

Compétences acquises : Analyser des articles de philosophie de la physique récents ;appréhender le style de la philosophie analytique ; Comprendre les enjeux d’une question épistémologique.

 

Indications bibliographiques (un ouvrage par question)

1) Barberousse, A., M. Kistler, et P. Ludwig, La philosophie des sciences au xxesiècle, Paris, Flammarion, 2002.

2) Duhem, P., La théorie physique (1914), rééd. Vrin, Paris, 1981.

3) Horowitz, T. et G. J. Massey éd., Thought Experiments in Science and Philosophy, Savage, MD, 1991.

 

Évaluation : Elle consistera ou bien en l’analyse détaillé d’un article ou d’un chapitre d’ouvrage, éventuellement en anglais, proposé par l’enseignante en accord avec les intérêts de l’étudiant et avec le programme du cours, ou bien en un contrôle oral des connaissances en fin de semestre.

 

UE 21B : EPISTÉMOLOGIE DES SCIENCES SOCIALES – LES SCIENCES SOCIALES SONT-ELLES DES SCIENCES COMME LES AUTRES ?

Dominique Raynaud

Mercredi, de 17.00 à 19.00, du 31 janvier au 2 mai, en alternance avec l’UE 21B. En cas d’absence de l’enseignant, des séances supplémentaires pourront avoir lieu en avril. En tout 12 heures.

Programme

Beaucoup d’épistémologies natives, plus ou moins inscrites dans le sillage du Conflit des méthodes, ont cherché à définir une épistémologie propre aux sciences sociales qui mettrait en avant l’un ou l’autre des critères suivants : réalisme des théories, multiplicité des paradigmes, concepts et programmes spécifiques, historicité des faits sociaux, absence de lois ou impossibilité du raisonnement expérimental. On se propose d’examiner ces thèses, tantôt dualistes, tantôt régionalistes, au moyen d’une épistémologie comparée des sciences sociales et des sciences naturelles.

Connaissances acquises : Connaître les principaux auteurs et les principaux courants de l’épistémologie des sciences sociales.

Compétences acquises : Être en mesure de porter un regard critique sur des poncifs appuyés par une littérature abondante et consensuelle.

Bibliographie

Adorno, T.W., Popper, K. R. et al. (1979). De Vienne à Francfort. La querelle allemande des sciences sociales. Bruxelles, Éditions Complexe.
Apel, K.O., La Controverse expliquer-comprendre. Paris, Cerf, 2000.
Berthelot, J.-M. (1990). L’Intelligence du social. Paris, PUF.
Berthelot, J.-M. (2003). « Plaidoyer pour un pluralisme sous contraintes », Revue européenne des Sciences sociales 126, 35-49.
Bunge, M. (1983). Épistémologie. Paris, Maloine.
Cuin, C.-H. (2000). Ce que (ne) font (pas) les sociologues. Genève/Paris, Droz.
Granger, G.-G. (1960). Pensée formelle et sciences de l’homme. Paris, Aubier-Montaigne.
Granger, G.-G. (1980). « Sur l’unité de la science », Fundamenta Scientiae 1, 199-214. Repris dans Philosophie, Langage, Science. Les Ulis, EDP Sciences, 2003, 207-227.

Martin, T. ed. (2011). Les Sciences humaines sont-elles des sciences? Paris, Vuibert.

McIntyre, L.C. (1996). Laws and Explanation in the Social Sciences. Boulder, Westview Press.

Passeron, J.-C. (1991). Le Raisonnement sociologique. Paris, Nathan.

Popper, K.R. (1988). Misère de l’historicisme. Paris, Plon/Pocket.

Raynaud, D. (2006). La Sociologie et sa vocation scientifique. Paris, Hermann.

Testart, A. (1991). Pour les sciences sociales. Essai d’épistémologie. Paris, Bourgois.

Evaluation : Dossier 100%. Les étudiants remettent en fin de semestre une analyse critique de cinq pages sur l’un des textes de référence distribué en cours.

 

 

 

CorteX_Pierre_Dukan

TP Le Monde : "Le régime Dukan est une imposture"

CorteX_Pierre_DukanIl n’arrive pas souvent qu’un article du Monde déroule une démarche critique de manière simple. C’est pourtant le cas dans l’article « Le régime Dukan est une imposture !« du 11 janvier 2012 (ici, et reproduit ci-dessous), rédigé par le Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids (GROS) .
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Vous penserez probablement comme nous qu’à l’image de la cavalerie dans Lucky Luke, cela arrive un peu tard, et qu’il aurait fallu délivrer ces informations déjà connues depuis au moins un an (cf. rapport de l’Anses Novembre 2010) pour éviter, à défaut de perte de poids, des pertes de temps et d’argent. Toutefois cet article est bien construit, et c’est l’occasion non seulement de donner des noms aux arguments critiques abordés, mais aussi en seconde partie d’article de renvoyer au Manifeste des révoltés des régimes (révolté-es, comme un certain nombre de féministes et d’antisexistes, luttent entre autres contre le diktat des normes de minceur).

CorteX_Le_Monde_logo, 11 janvier 2012

Le docteur Pierre Dukan, fort de ses best-sellers, considère que le niveau de ses ventes tient lieu de preuve scientifique de l’efficacité et de l’innocuité de ses méthodes amaigrissantes.

Prendre le nombre d’exemplaires vendus comme preuve scientifique est une variante de l’effet Panurge (voir ici Principe de la preuve sociale, effet Panurge ou argumentum ad populum).

Considérer que le niveau de ses ventes implique l’innocuité de sa méthode (sous-entendu « si c’était dangereux ou néfaste, ça se saurait, vu le nombre de gens qui s’en sont servi« ) s’appelle le sophisme du pragmatisme.

Aussi enjoint-il, dans une vaste campagne en direction des médecins, de prescrire à tout-va le « régime Dukan ».

Les études scientifiques démontrant l’inefficacité sur le moyen et le long terme des diètes protéinées ? Les études montrant les effets délétères des régimes amaigrissants, qui engendrent ou aggravent les troubles du comportement alimentaire, qui entraînent dépression et perte de l’estime de soi ? Le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de 2010, qui fait une synthèse de l’état des connaissances en ce qui concerne l’efficacité et la dangerosité des régimes amaigrissants ? Ce ne sont là que les avis d’esprits chagrins, qui n’auraient rien compris au « régime Dukan ».

Si vous adhérez au régime Dukan, c’est que le régime est valide.

Si vous contestez le régime Dukan, c’est que vous n’avez rien compris. Quelle que soit l’option, le régime n’est pas mis en cause. Ce biais épistémologique s’appelle l’irréfutabilité de la théorie (voir critère de réfutabilité de Karl Popper par exemple ici.

 Accessoirement, le rapport de l’ANSES (Agence Nationale de SEcurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, ex-AFSSA) sur les régimes est ici (rapport).

Silence assourdissant

La méthode Dukan est assurément un succès. Un succès sur le plan des ventes de livres, un succès médiatique. Mais cela ne nous paraît pas suffire pour la valider scientifiquement et permettre à son auteur de recruter des adeptes au sein du monde médical.

Voir à nouveau Principe de la preuve sociale, effet Panurge ou argumentum ad populum
Soulignons au passage que le terme « adepte » n’est peut-être pas adéquat ici, et que les auteurs prêtent une intention à Pierre Dukan qu’il faut démontrer.

Il nous semble donc que c’est peu demander d’exiger des autorités médicales qu’elles ne cautionnent pas de telles méthodes.

Le CorteX souscrit à ce point.

Or, leur silence assourdissant ne constitue-t-il pas une forme d’approbation ?

Cette formulation laisse entendre : qui ne dit mot consent. Même si c’est probable dans le cas présent, il peut y avoir d’autres raisons pour « ne dire mot ». Être muet par exemple !

Plus sérieusement, le silence des autorités médicales peut être dû a) à un manque de coordination b) à un conflit d’intérêt c) à des études encore en cours d)… etc. Le petit biais dans lequel tombe l’article est le faux dilemme.

Le problème, avec les régimes amaigrissants, se situe dans l’hiatus entre les résultats à court terme et ceux à moyen et à long terme. Une perte de poids rapide ne signifie pas que la méthode soit recommandable aux personnes en difficulté avec leur poids et leur comportement alimentaire. Car, en tant que médecins, ce qui doit nous préoccuper au premier chef, c’est l’évolution du poids et sa stabilité sur le long terme.

Si l’objectif est de maigrir vite, et non durablement, dans ce cas il n’y a pas grand chose à dire, le régime Dukan tient sa promesse.

Si l’objectif est de maigrir durablement (ce que prétend le site officiel de Dukan), alors prendre ce qu’offre le court terme pour une preuve sur le long terme st une variante de l’effet cigogne appelée Effet Atchoum, ou Post Hoc ergo propter hoc .

Les connaissances en matière de génétique et d’épigénétique de l’obésité, de régulation de la masse grasse et de contrôle du comportement alimentaire ont considérablement avancé ces dernières décennies. On sait que les mécanismes neurophysiologiques de contrôle de la prise alimentaire sont ainsi faits que les pertes de poids brutales sont ensuite compensées par des frénésies alimentaires, des boulimies, incontrôlables dans l’immense majorité de cas, et qui conduisent à reprendre le poids perdu, souvent avec un supplément.

 

L’obésité est plus que jamais assimilée à la laideur et à une carence de la volonté.

Transformer un phénomène social multifactoriel en un problème personnel ou catégoriel s’appelle l’essentialisme (on trouvera parfois naturalisme). On retrouve l’association avec le manque de volonté également à propos des alcooliques et des toxicomanes, mais aussi des « pauvres ». Cela sous-entend que celles et ceux non atteints par le phénomène le doivent, elles/eux, à leur volonté, ce qui est une manière de rehausser son image personnelle, par opposition aux autres.

Ceux qui sont gros le sont par leur faute et deviennent de mauvais citoyens, des délinquants alimentaires et des laissés-pour-compte. Ajoutons à cela la nécessité impérative d’apparaître belle, beau, jeune, tout de suite, la préférence donnée au court terme, et nous obtenons le franc succès de la méthode Dukan.

 

En tant que médecins et professionnels de santé, nous demandons que le corps médical, par l’intermédiaire des instances qui le représentent, prenne une position claire face aux bonimenteurs. Car qui ne dit mot consent.

 


 

A titre d’anecdote pouvant servir de base à un débat avec des élèves ou du public : Pierre Dukan a sorti début janvier 2012 un livre Lettre ouverte au futur président de la République, dans lequel il expose une série de mesures permettant, selon lui, d’éradiquer le surpoids en France. On nous rapporte que parmi ses principales propositions, l’une d’entre elle est la suivante : Dukan propose tout simplement de prendre la « maîtrise » de son indice de masse corporelle comme discipline au baccalauréat.

« Mettre en place une option ‘poids d’équilibre’ au baccalauréat rapportant des points d’option pour ceux qui arrivent à garder un indice de masse corporelle compris entre 18 et 25 entre la seconde et la terminale serait un bon moyen de sensibiliser les ados à l’équilibre alimentaire ».

Une réaction à ce sujet de Bernard Bernard Waysfeld, endocrino-nutritionniste et président du GROS, datée du 9 janvier 2012, est disponible dans le Magazine de la Santé de France 5, vers la minute 17.

Cliquez ici.

Il existe un manifeste des révoltés des régimes, lancé par l’association Allegro Fortissimo, qui lutte contre les discriminations dont sont victimes les personnes de forte corpulence dans la société (problèmes d’accès à l’emploi, au crédit, aux transports, aux soins…). Elle travaille à réconcilier ces personnes avec leur corps et leur image, vis-à-vis d’elles-mêmes, de leur entourage et de la société. Nous reproduisons ici le manifeste pour contester une norme sociale, celle de ma minceur, pseudo-scientifquement correlée à la santé. Il n’est pas nécessaire d’être obèse ou en surpoids pour se sentir concerné-e.

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Signer ou soutenir : http://www.allegrofortissimo.com/manifeste.htm
 

Richard Monvoisin

CorteX_Halimi_Chiens_Garde

Journalisme, critique de l'information – Les Nouveaux chiens de garde

CorteX_Halimi_Chiens_GardeLes nouveaux chiens de garde est un essai de Serge Halimi, actuel directeur du Monde Diplomatique, paru en 1997, actualisé en 2005 et ayant pour particularité d’avoir été un grand succès de librairie (environ 150 000 exemplaires) sans jouer du marketing télévisuel qu’il dénonce dans ses pages.

 


 

J’ai lu ce livre étant encore étudiant, et j’avoue que ma naïveté prit une certaine claque. En quatre chapitres, Halimi dénonce la collusion et la mondanité entre les pouvoirs médiatiques, économiques et politiques, donnant l’impression qu’entregent, népotisme et jeu de chaise musicale sont les maîtres mots de la classe (la caste) dirigeante. Il pointe aussi la soumission des pouvoirs médiatiques aux sociétés ou industries qui les possèdent*.

Je n’ai pas le recul pour en être certain, mais il me semble que c’est l’un des ouvrages centraux qui ont, avec l’entrée en lice du sociologue Bourdieu, mené à une critique intellectuelle radicale des médias dans les années 2000, donnant les films de Pierre Carles, les émissions de Gilles Balbastre, le livre de François Ruffin Les petits soldats du journalisme, ainsi que des journaux de contestation comme CQFD, PLPL devenu le Plan B, Fakir.

 

Anecdote, le titre fait un clin d’œil au livre de l’essayiste Paul Nizan Les chiens de garde (1932), dans lequel les philosophes les plus célèbres prenaient une sévère déculottée. Halimi commence son livre avec cette phrase de Nizan : « Nous n’accepterons pas éternellement que le respect accordé au masque des philosophes ne soit finalement profitable qu’au pouvoir des banquiers. » et la termine par cet appel à l’esprit critique qui ne manquera pas de nous réchauffer le cœur :

« Parlant des journalistes de son pays, un syndicaliste américain a observé: « Il y a vingt ans, ils déjeunaient avec nous dans des cafés. Aujourd’hui, ils dînent avec des industriels. » En ne rencontrant que des « décideurs », en se dévoyant dans une société de cour et d’argent, en se transformant en machine à propagande de la pensée de marché, le journalisme s’est enfermé dans une classe et dans une caste. Il a perdu des lecteurs et son crédit. Il a précipité l’appauvrissement du débat public. Cette situation est le propre d’un système: les codes de déontologie n’y changeront pas grand-chose. Mais, face à ce que Paul Nizan appelait « les concepts dociles que rangent les caissiers soigneux de la pensée bourgeoise », la lucidité est une forme de résistance. »

En clair, il s’agit d’un livre incontournable de la critique des médias en France. Les Nouveaux Chiens de garde, Liber-Raisons d’agir, novembre 2005, 160 p.


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Le 11 janvier 2012, une version documentaire des Nouveaux chiens de garde réalisée par Gilles Balbastre et Yannick Kergoat sort en salle.

 
 
 
 


 
Voici la bande-annonce.

[dailymotion id=xn7254]

Description :

Les médias se proclament « contre-pouvoir ». Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. Au sein d’un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations pré-mâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices et les renvois d’ascenseur.

 

En 1932, Paul Nizan publiait Les Chiens de garde pour dénoncer les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s’imposaient en gardiens de l’ordre établi. Aujourd’hui, les chiens de garde, ce sont ces journalistes, éditorialistes et experts médiatiques devenus évangélistes du marché et gardiens de l’ordre social. Sur le mode sardonique, Les Nouveaux chiens de garde dressent l’état des lieux d’une presse volontiers oublieuse des valeurs de pluralisme, d’indépendance et d’objectivité qu’elle prétend incarner. Avec force et précision, le film pointe la menace croissante d’une information pervertie en marchandise.

Pour l’instant, au CorteX  seule Guillemette Reviron l’a vu (analyse à venir).
Une analyse de ce documentaire a été proposée par l’équipe de Là-bas si j’y suis, sur France Inter, les 5 et 6 janvier 2012, avec Jean Gadrey, Michel Naudy, Gilles Balbastre et Serge Halimi.
Voici les extraits de ces émissions :
Émission du 5 janvier  :
Émission du 6 janvier :

 

Richard Monvoisin

 

*à ce sujet, nous vous renvoyons vers le cycle d’émissions Années 80 de Là-bas si j’y suis, rediffusées du 22 au 30 novembre 2011 sur France Inter (ici) et qui sera bientôt incorporé à l’article « Matériel d’économie critique » (à venir)

CorteX_S_et_Av_aout_2003

16,17,30 janvier, Montpellier – Stage Médias, pseudo-sciences et esprit critique

Ce stage de trois jours destiné aux doctorants aura lieu pour la deuxième année consécutive à Montpellier. L’objectif est d’analyser les mécanismes de vulgarisation ou de popularisation des sciences et d’évaluer leur responsabilité dans le fait que les affirmations pseudoscientifiques perdurent. Partant d’exemples simples (scénarisations, mises en scène, effets de couverture sur des revues comme Sciences & Avenir), l’enjeu est ensuite de complexifier : construction de mythes scientifiques, analyse de personnages médiatiques comme Hawking, Coppens, Reeves, Hulot ou incursion de la politique dans la science (détection de la délinquance, chiffres de la délinquance, positions « pseudoscientifiques » de N. Sarkozy sur la génétique, réactions sur l’enseignement du genre au lycée, créationnismes, lois mémorielles et la fabrique politique de l’Histoire, etc).

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En abordant la question de la fraude et des dérives actuelles des systèmes de publication scientifiques, nous essayons de voir en quoi la manière dont la science s’écrit ou se montre alimente les représentations erronées et « fabrique » l’opinion.

Les futurs docteurs fournissent en fin de stage un exposé pédagogique, ou un document filmé, sur le sujet de leur choix, en ciblant leur effort sur la démarche critique utilisée.

Formation assurée par Guillemette Reviron

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Le football comme base d'outillage critique en mathématiques en classe de seconde

Julien Pinel, enseignant de Physique-chimie au lycée Doisneau (Lyon) et contributeur du CorteX, nous a invité dans sa classe de seconde pour animer un atelier sur les chiffres dans les médias. Je saisis l’occasion pour rappeler que la formation à l’esprit critique fait partie du programme.
J’ai donc monté un atelier qui avait pour objectifs généraux :
– de démontrer qu’il suffit de sélectionner certaines données chiffrées pour « fabriquer » de l’extraordinaire ;
– d’apprendre à questionner les chiffres pour repérer ces petites (ou grandes) manipulations.

Nous racontons ici comment les statistiques de la ligue 1 de football et les performances du buteur B. Gomis, mais aussi la momie Ötzi, les guérisons miraculeuses de Lourdes ou le triangle des Bermudes nous ont permis de faire sentir aux élèves qu’il est parfois nécessaire de confronter les chiffres.
Cet atelier a été repris dans la foulée par un autre enseignant du lycée Doisneau, Ludovic Arnaud. Il raconte son expérience ici.


Nous avons mené cette séance le 12 Janvier 2012 avec deux demi-classes de seconde.

Compétences critiques visées

  • placer son curseur de vraisemblance
  • questionner les chiffres, les confronter
  • savoir repérer les données chiffrées manquantes

Objectifs de la séance

  • repérer les chiffres dans un document et les classer selon le critère valeur absolue / valeur relative
  • reconstruire une valeur relative à partir de données extraites d’un document
  • faire sentir aux élèves que la seule donnée d’une valeur absolue (et même d’une valeur relative) ne permettent pas forcément de construire un savoir

Description de la séance

  • Durée
    Deux fois la même séance d’1h30, une pour chaque demi-classe
  • Effectifs
    La classe de seconde était scindée en deux groupes de 15 et 16 élèves.
  • Encadrement
    Nous étions deux pour animer l’atelier (Julien Pinel, l’enseignant de physique-chimie de la classe, et moi-même) mais  une petite surprise nous attendait : un autre enseignant de physique-chimie et collègue de Julien, un peu curieux de ce qui allait se passer, s’est joint à nous et a laissé traîné ses oreilles. Un observateur discret et inattendu dont nous attendons avec impatience les retours.
  • Déroulement de la séance
    Le groupe de 16 élèves était scindé en 4 groupes de 4 élèves qui travaillaient chacun sur un sujet différent (voir ci-dessous).

Étape 1 – chaque petit groupe visionne son document (le n°1) puis discussion libre en petit groupe

Étape 2 – Chaque élève énonce en moins d’une ligne l’idée développée dans le document puis place son curseur de vraisemblance ;
Chaque groupe explique rapidement aux autres groupes le sujet de son document.

Étape 3 – Les élèves vont chercher les données chiffrées qui viennent étayer l’idée principale ;
Ils placent leur curseur de vraisemblance ;
Chaque groupe donne rapidement aux autres la liste des chiffres recueillis.

CorteX_Gomis

Étape 4 – Je lance une discussion collective autour de la question suivante : « Gomis (ou tout autre attaquant de leur club préféré) est-il un bon buteur ? » Pour cela, je demande aux férus de football d’essayer de convaincre les autres du fait que B. Gomis est, selon eux, un bon (ou un mauvais) buteur.

Très rapidement, pour justifier leur point de vue, les élèves évoquent :

  • Le nombre de buts marqués par Gomis (en l’occurrence, 7 buts en Ligue 1 au 12 janvier 20011) mais les « non-experts » ne semblent pas convaincus
  • Le nombre de buts marqués + nombre de matchs (7 buts sur 19 matchs, ce qui fait à peu près 1 but tous les 3 matchs ) mais même cette valeur relative ne parle pas beaucoup aux « non-experts » : il leur manque un point de comparaison
  • Ils en arrivent à dire qu’il leur faudrait pouvoir comparer aux résultats des autres buteurs de Ligue 1 (seuls deux buteurs de Ligue 1 ont marqué plus de buts que Bafetimbi Gomis. Il s’agit d’Olivier Giroud – 13 buts sur 19 matchs – et Kevin Gameiro : 9 buts sur 19 matchs)

Ceci nous a permis de mettre en évidence que, si nous ne sommes pas spécialistes d’un sujet, nous avons besoin de points de repères.
Or nous ne sommes en général spécialistes ni en miracles, ni en disparition d’avions, ni en fraude sociale, ni en taux de mortalité chez les scientifiques…

Étape 5 – Les élèves classent les chiffres recueillis selon les critères valeur absolue / valeur relative

Étape 6 – En groupe, ils essaient de reconstruire, si possible, une valeur relative, éventuellement à l’aide du document n°2 si le n°1 ne le permet pas. Ils placent leur curseur de vraisemblance

Étape 7 (de loin la plus difficile) – En groupe, ils essaient de répondre à la question : quel(s) autre(s) chiffres nous auraient été utiles comme point de comparaison  ?

Étape 8 – Julien leur demande, pour le prochain cours, de ramener une valeur absolue et une valeur relative issue du journal télévisé du soir.

Documents utilisés

Nous avions envie de faire travailler les groupes sur des sujets différents pour mettre en évidence le fait que le même processus est très souvent utilisé. Le paranormal est toujours très attractif et a donc motivé mon choix des trois premiers sujets. Julien avait exprimé l’envie de sortir de ce cadre pour montrer que cette manière de faire pouvait aussi être utilisée dans des domaines plus politiques, où la manipulation de l’opinion a des conséquences plus importantes. J’ai donc choisi un document sur la fraude aux prestations sociales.
Il fallait aussi que les documents soient courts, et qu’ils contiennent peu de chiffres pour ne pas noyer les élèves. Voici donc notre récolte :

Poste 1 : Lourdes

Poste 2 : Momie Ötzi

Document 1

{flv}CorteX_TSD_mom1{/flv}

Document 2

{mp4-flv}CorteX_TSD_mom2{/mp4-flv}

Remarque : les données chiffrées récoltées dans les deux documents ne permettent pas de calculer de valeurs relatives. En effet, on nous donne le nombre de victimes depuis 15 ans dans une certaine catégorie de personnes (scientifiques + cameramen + guides de hautes montagnes), le nombre de scientifiques qui sont en contact avec Ötzi aujourd’hui et le nombre de visiteurs du musée en 2007. Ces chiffres ne peuvent être comparés et nous sommes plutôt satisfaits de voir que plusieurs élèves qui ont travaillé sur ce sujet s’en sont rendus compte, même si une petite aide fut nécessaire pour le formaliser.

Poste 3 : Triangle des Bermudes

Document 1

Document 2

CorteX_Chiffres_bermudes_flux_trafic_maritime_2007

En 2007, on peut supposer qu’un porte-container a une capacité moyenne de 2 300 EVP (source : wikipedia, 10 Janvier 2012 – La flotte mondiale comprenait 3 500 porte-conteneurs au début 20061, pour une capacité totale de 8,1 millions d’EVP).

Avec le deuxième document, les élèves sont censés estimer le nombre de bateaux qui traversent la zone du triangle des Bermudes sur une année. Il a fallu les aider un peu à lire cette carte en leur posant quelques questions préliminaires : que représente cette carte ? Où est le triangle des Bermudes, Que représentent les disques ? Ensuite, ils ont pu seuls donner une première estimation du nombre de bateaux ayant traversé le triangle.

Poste 4 : La fraude aux prestations sociales

Document 1

Document 2

Document 1 (extrait de l’article)

Document 1 (extrait de l’article)

Remarque : nous avons supprimé le poste 4 pour la deuxième séance car le document était difficile d’accès et moins attrayant que les trois autres. L’article de journal est vraiment long et donner les extraits sans l’article n’a pas beaucoup de sens, puisque cela revient à faire le travail d’extraction des données chiffrées, travail que les élèves sont censés faire eux-mêmes. Pendant la pause, nous avons décidé de supprimer ce poste pour la deuxième séance, en espérant avoir le temps de le traiter collectivement à la fin ; cela nous aurait donné l’occasion de réinvestir les outils vus en petit groupe, mais nous avons été pris par le temps.
Cela reste un bon outil pour un public plus à l’aise avec l’écrit (je l’ai déjà testé sur un format conférence avec des éducateurs spécialisés).
En conséquence, les groupes de travail sont passés à 5 personnes, ce qui a nui à la qualité des échanges. Il faudra trouver un autre document pour les prochaines fois, par exemple un reportage vidéo issu d’un journal télévisé sur la fraude sociale.

Bilan

Dans l’ensemble, tous les groupes ont bien avancé et nous avons pu aborder tous les points. Ceci dit, l’étape 7 est un peu subtile et aurait mérité qu’on s’attarde un plus longtemps dessus mais le temps nous a un peu manqué. Julien nous dira ce que ses élèves en ont pensé et ce qu’ils ont retenu. En attendant, voici le tableau rempli par la deuxième demi-classe – désolée pour la mauvaise qualité de l’image, je l’ai réalisée avec les moyens du bord. Nous n’avions pas pensé à mettre en place cet outil lors de la première séance, c’est dommage, nous aurions pu comparer les deux productions.

CorteX_Atelier_chiffres_lycee_Doisneau_Tableau_recapitulatif_1

CorteX_Atelier_chiffres_lycee_Doisneau_Tableau_recapitulatif_2

Ce que nous modifierons la prochaine fois

 1. Dans le souci de ne pas trop guider la réflexion des élèves en anticipant sur certaines questions, je n’avais pas prévu de fiche « papier » pour cadrer la séance, mais plutôt un diaporama qui me permettait de faire défiler les questions au fur et à mesure.

Comme me l’a fait remarqué Julien, cette manière de faire a un gros défaut puisque les élèves ne produisent rien et perdent parfois le fil. Il suggérait donc d’utiliser quand même un support écrit. Après discussion, nous proposons de commencer de la même façon jusqu’à l’étape 4 comprise (c’est l’exemple du football) puis de leur distribuer une fiche qui ressemblerait à ça :

1) Quelle est l’idée principale développée dans votre document (une ligne maximum) ?
2) Indépendamment de votre avis sur la question, les arguments développés dans votre document vous paraissent-ils convaincants ? (5 lignes)
3) Quels sont les chiffres avancés pour argumenter en faveur de cette idée ?
4) Après avoir observé l’exemple de Gomis, remplissez la ligne du tableau qui correspond à votre sujet :

  Valeur(s)
absolue(s)
Valeur(s)
relative(s)
Quels chiffres auraient été utiles
comme point de comparaison ?
Exemple de Gomis 7 buts 7 buts sur 19 matchs
≈ 0,37 buts/matchs
Résultats des autres buteurs de la Ligue 1
Momie Ötzi
Lourdes
Triangle des Bermudes
Fraude au RSA

5) Après ce travail sur les chiffres, que répondriez-vous à quelqu’un qui vous affirmerait, après avoir vu ce document, que Ötzi est une momie maudite ? Ou que Lourdes est une ville miraculeuse ? Ou qu’il y a des disparitions étranges dans le triangle des Bermudes ? (5 lignes maximum)
6) Que retenez-vous de cette séance ? (5 lignes maximum)

Remarque de Julien : il faut garder du temps pour la dernière étape, celle de la conclusion, afin que les élèves s’interrogent eux-mêmes sur ce qu’ils peuvent conclure (ou non) des données présentées dans leur document.
Nous n’avons pas eu le temps non plus de faire en sorte que chaque groupe présente son travail aux autres.

 2. Visiblement, les deux demi-classes ont eu le temps de discuter pendant la pause, ce qui est peut-être à l’origine de réactions très différentes du deuxième groupe par rapport au premier (tous les curseurs de vraisemblance étaient à zéro). Il aurait fallu faire en sorte que les groupes ne se croisent pas ou animer les deux séances simultanément.

 3. A chaque étape, je souhaitais « mesurer » si les débats avait un impact sur l’avis que se faisaient les élèves sur la thèse présentée dans leur document. Je leur ai donc demandé très régulièrement de positionner leur curseur de vraisemblance. A posteriori ce choix ne nous paraît pas très judicieux : nous nous sommes demandés s’il n’y avait pas un phénomène de conformisme qui empêchait certains élèves de placer ce curseur en fonction de leur ressenti personnel. En effet, même si la consigne précisait qu’il n’y avait pas de bonnes ou de mauvaises réponses, comme les groupes étaient petits, chacun pouvait voir où les autres mettaient leur curseur et pouvait se sentir « bête » d’adhérer à telle ou telle idée. Nous n’avons pas les moyens de mesurer cet effet, mais peut-être pourrait-on essayer de mesurer autre chose que leur propre adhésion en leur demandant si l’argumentaire leur paraît pertinent plutôt que de leur demander s’ils y croient. Une autre piste suggérée par Richard Monvoisin est de contrebalancer la crainte d’être ridicule par une crainte plus grande de perdre. Pour cela, on pourrait leur demander : « seriez-vous prêt à miser 100 euros sur le fait que c’est vrai ? Que c’est faux ? »
Si vous testez ce procédé ou si vous avez essayé autre chose, racontez-nous !

4. Notre présence est un élément perturbateur des discussions dans les groupes. Difficile donc d’évaluer cette séance. C’est d’autant plus frustrant que le collègue de Julien, qui a réussi à se fondre dans le paysage, nous a raconté que leurs échanges étaient passionnants. La prochaine fois, on pourrait tenter d’enregistrer leurs échanges à l’aide de dictaphones laissés sur chaque poste, avec l’accord des élèves, bien entendu.

Logistique

Cet atelier repose sur les moyens informatiques, très souvent à l’origine de déconvenues de dernière minute. Quelques précautions sont toujours bonnes à prendre :
– prévoir d’installer les postes quelques jours avant
– s’assurer que tous les ordinateurs sont équipés de logiciels permettant de lire les documents
– s’assurer que tous les ordinateurs ont du son ou s’équiper de casques si besoin
– vérifier que tous les documents sont lisibles en intégralité,
– avoir de toutes façons tous les documents très rapidement accessibles sur son propre ordinateur, des baffles, un vidéoprojecteur, une rallonge et une multiprise pour pouvoir, en cas de pépin, animer la séance en collectif.

Merci à tous les élèves de 2de 5 du lycée Doisneau qui ont travaillé avec enthousiasme.
Merci également à Julien Pinel et à notre invité surprise qui m’ont donné de nombreuses pistes pour améliorer cet atelier.

Guillemette Reviron

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Psychologie – L’argument « des résistances » contre la psychanalyse par Jacques Van Rillaer

Vous critiquez la psychanalyse ? C’est inconscient, un mécanisme de défense de votre part : vous devriez suivre une psychanalyse !La critique de la psychanalyse étant contenue et prévue dans la théorie, celle-ci devient irréfutable. Que faire face à un tel argument ?


Notre collègue Jacques Van Rillaer met aimablement à disposition le chapitre L’argument des résistances à propos de la critique de la psychanalyse, publié dans son ouvrage Les illusions de la psychanalyse (éd. Mardaga, 4e éd., 1996).

CorteX_VanRillaer_Illusions_psychanalyseC’est un très bon matériel pour creuser le problème de l’irréfutabilité des théories psychanalytiques [1].

 « Freud et ses disciples qualifient de « résistance » toute remise en question de la psychanalyse et voient là une confirmation supplémentaire de leur credo. Un examen de ce mode de réfutation apparaît dès lors comme une question préalable à toute analyse critique de la doctrine freudienne. Nous verrons d’abord comment le concept de résistance s’est développé et a servi à désamorcer toute polémique. Ensuite nous examinerons la valeur épistémologique de cette défense, qui rend le système analytique invulnérable, du moins en apparence. »

Lire la suite

[1] déjà abordée par l’épistémologue Karl Popper, dans La Logique de la Découverte Scientifique et Conjectures et Réfutations.

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Décortiqué – Argumentaires sur Le Mur II

Vous venez du  TP « A décortiquer – Argumentaire sur Le Mur II » ?
Voici l’analyse des arguments du message de Thomas Legrand, proposé par Nicolas Gauvrit*, et montrant des arguments fallacieux, ici principalement à l’encontre des mères d’enfants autistes. C’est un bon entraînement au décorticage de sophismes, post hoc ergo propter hoc, attaque ad hominem, pétition de principe, etc.


Nicolas Gauvrit :

Il y a quelques semaines, Thomas Legrand  a envoyé un mail mécontent à l’association Autisme Sans Frontières, mail qui semble s’adresser plus spécifiquement aux mères d’enfants autistes afin de leur rappeler que malgré leur « hystérie collective » suite à la sortie du film Le Mur, la mère reste la seule cause d’autisme chez l’enfant. D’ailleurs, l’agressivité de ces « furies » vis-à-vis de ceux qui dévoilent les responsabilités prouve bien qu’elles ont un problème – c’est le genre de tourbillon sophistique qui mériterait peut-être le nom de « sophisme psychanalytique » : si vous pensez que j’ai tort, c’est bien la preuve que j’ai raison !

Je propose ici un petit décryptage de ce courriel, qui pourrait bien être une parodie, d’ailleurs.
Mes réactions en noir sont inscrites au fil du texte. En rose, des compléments sont donnés par Richard Monvoisin
ATTENTION : Le texte en bleu n’est pas de moi, mais de Thomas Legrand [TL]. Il s’agit de citations de son mail.

L’ensemble des commentaires de mères d’autistes ne montre pas une grande capacité à la remise en cause… Certes, le discours des psychanalystes ne doit pas être facile à entendre pour vous. Mais quand la seule réponse que vous leur faites est qu’ils sont fous, archaïques, dépassés par la science moderne, quand vous affirmez qu’ils accusent les pauvres mères de tout et de son contraire, vous ne faites que confirmer ce qu’ils affirment : au début de l’histoire d’un enfant autiste, on trouve en général une mère rigide (incapable de la moindre remise en cause), utilisant son enfant pour réaliser ses propres fantasmes de toute-puissance.

Il y a ici deux arguments, qui se résument ainsi : (1) ce n’est pas parce que ce que disent les psychanalystes est déplaisant pour les mères qu’ils ont torts. Dire qu’ils sont fous, archaïques, etc. n’est pas un argument, et même (2) en les attaquant vous montrez que vous êtes agressives, ce qui confirme ce qu’ils disent.

L’argument (1) est correct. Je suis régulièrement choqué d’entendre présenter la culpabilisation des mères comme contre-argument aux psychanalystes. Ce n’est pas parce que les mères sont blessées que les psychanalystes ont tort, certaines réalités sont hélas vexantes. [Sophisme justement dénoncé par TL : confusion entre le vrai et le bon]

L’argument (2) est en revanche fallacieux : en réagissant de la sorte, les mères n’ont pas un discours rationnel , mais elles ne se montrent pas « rigides », et même si elles se montraient rigides, cela ne prouverait rien de l’hypothèse psychanalytique, qui dit qu’elles étaient rigides avant et que c’est pour cela que leur enfant est autiste. Il y a là une triple arnaque (sans compter le fait de laisser supposer que toutes les mères d’autistes ont le même discours) :

(A) Contester les critiques (surtout quand on a raison) n’est pas faire preuve de rigidité. Exemple : Thomas Legrand n’a pas changé d’avis, si ça se trouve. [Sophisme lié à l’affirmation du conséquent](B) Même si les mères d’autistes sont rigides, cela ne signifie pas qu’elles l’étaient avant. [Sophisme temporel](C) Même si elles l’étaient avant, cela ne prouve pas que c’est cela qui a causé l’autisme. [Sophisme post hoc ergo propter hoc]Je (RM) ferai une analyse un tout petit peu différente.

L’ensemble des commentaires de mères d’autistes (1)(2) ne montre pas une grande capacité à la remise en cause…(3) Certes, le discours des psychanalystes ne doit pas être facile à entendre (4) pour vous (5). Mais quand la seule réponse que vous leur faites (6) est qu’ils sont fous (7), archaïques, dépassés par la science moderne (8), quand vous affirmez qu’ils accusent les pauvres mères de tout et de son contraire (9), vous ne faites que confirmer ce qu’ils affirment (10) : au début de l’histoire d’un enfant autiste, on trouve en général une mère rigide (11) (incapable de la moindre remise en cause) (12), utilisant son enfant pour réaliser ses propres fantasmes de toute-puissance (13).

  1. Sophisme écologique : on regroupe des données globales d’une population pour en tirer une opinion

  2. Tri des données : on sait que les témoignages/commentaires ne sont produits que si les gens ont accès au dit média, s’ils ont les moyens ou le courage de s’exprimer, etc. En clair, cette collection n’est peut-être pas représentative des mères d’autistes.

  3. Suite du sophisme écologique – désormais les commentaires épars deviennent une personne morale, qui n’a pas « une grande capacité à.. »

  4. Inversion de la responsabilité : ce n’est pas moi qui me trompe, mais vous qui ne comprenez pas.

  5. Suite du sophisme écologique. Les mères d’autistes deviennent un corps homogène.

  6. Suite du sophisme écologique. La collection de commentaires devient une seule « voix, une seule réponse.

  7. Technique de l’épouvantail : grimer les critiques en une seule, ridicule et pathologisante.

  8. Amalgame de décrédibilisation : en associant « fous » et « archaïques, dépassés par la science moderne », cela affaiblit notablement la force des deux autres critiques.

  9. Suite de l’amalgame de décrédibilisation : « tout et son contraire », c’est un peu comme une cacophonie, à tort et à travers.

  10. Irréfutabilité de la théorie (cf. Argument des « résistances », de J. Van Rillaer)

  11. Utilisation de la pseudo-théorie de Bettelheim

  12. Bricolage : l’auteur tente de faire concorder « mère rigide » et « incapable de la moindre remise en cause » pour assoir son argumentation.

  13. Utilisation de la pseudo-théorie freudienne (fantasme, toute-puissance)

Ce documentaire montre que le discours des psychanalystes est posé et construit.

Ici, on suggère de manière implicite que si un discours est cohérent, il doit être vrai. Mais le discours des astrologues, des homéopathes, etc. est également très construit. Cela ne dit rien de leur validité. [Sophisme : la cohérence interne comme preuve d’une théorie]

La documentariste avait préparé des questions dans le but de les déstabiliser.

Ça n’est pas ce que dit la réalisatrice. TL suppose que la réalisatrice était animée de buts négatifs – ce qui d’ailleurs ne changerait absolument rien à la question de savoir si les psychanalystes ont raison ou tort. [Sophismes : affirmation péremptoire + attaque ad hominem].

J’y vois pour ma part un procès d’intention tout simple.

Il aurait été intéressant de voir le propre visage de la documentariste (qui reste caché…) quand elle s’aperçoit qu’aucune de ses questions n’a l’effet qu’elle espérait : tourner les psychanalystes en ridicule.

 La parenthèse fait aussi partie sinon des sophismes, au moins de la rhétorique (et non de la démonstration). Curieuse manière de procéder pour quelqu’un qui vient de dénoncer la moquerie… [Stratagème : Insinuation moqueuse]

Mères d’enfants autistes, répondez une par une aux affirmations des psychanalystes, avec si possible, un discours aussi posé et construit que le leur.

Injonction si fréquente et tellement sophistique ! Que Thomas Legrand démontre donc qu’il n’y a pas de licorne rose invisible s’il pense que ma théorie est délirante ! C’est à celui qui formule une hypothèse de la démontrer. [Sophisme : Inversion de la charge de la preuve].

Quand vous ne faites que répondre par la moquerie, et la foi aveugle dans ce que vous appelez un « consensus » de la « science moderne » (consensus qui n’a jamais existé, ce documentaire ne fait que le prouver (à moins d’exclure par définition les psychanalystes du certificat de « scientifique moderne »)), vous ne faites que confirmer ce qu’ils affirment.

Il y a ici une série d’affirmations et plusieurs arguments mêlés.

Il est vrai que la moquerie n’est pas une preuve.

Il s’agit toujours de cette technique de l’épouvantail : l’auteur transforme une contestation clinique en une stratégie de moquerie et de foi aveugle.

Il suffit de regarder l’autre documentaire de Sophie Robert, où Monica Zilbovicius expose les connaissances scientifiques sur l’autisme pour voir qu’il n’y a certes pas consensus dans le monde scientifique pour savoir quelle serait la cause ultime de l’autisme, mais qu’il y a bien consensus sur certains points, comme l’efficacité de la méthode ABA pour n’en donner qu’un. Il y a ici un jeu sur les sens de « consensus » : le consensus sur toute la théorie n’existe pas, mais cela ne veut pas dire qu’il n’a pas un domaine consensuel, qui à lui seul réfute la psychanalyse.

Jouer sur le double sens, commun et scientifique, d’un mot s’appelle en zététique un effet paillasson.

Le morceau de phrase « à moins d’exclure par définition les psychanalystes du certificat de « scientifique moderne » » peut être compris comme un deuxième exemple de jeu de polysémie. On exclut effectivement les psychanalystes de la science (pas seulement moderne)… par définition de la science. Mais on peut parier que « par définition » sonnera chez beaucoup comme « par principe » – et même « par principe arbitraire ». Or il n’y a là rien d’arbitraire : la psychanalyse n’est pas scientifique, parce que ses méthodes ne sont pas celles de la science, tout simplement. De nombreux psychanalystes revendiquent d’ailleurs ce statut hors-la-science.

La fin de la phrase « vous ne faites que confirmer ce qu’ils affirment » est une répétition d’un sophisme déjà vu plus haut.

Certes, le discours des psychanalystes est parfois intransigeant. Demandez-vous pourquoi. A quoi est conduit un psychologue, un observateur neutre, quand il se retrouve face à des mères montrant tant de hargne ?

Bel exemple d’inversion temporelle. La « hargne » dont il est question est une conséquence de la théorie des psychanalystes… elle n’était pas là avant.
L’inversion de causalité est classée dans les effets cigogne
En outre, le problème n’est pas la manière intransigeante que des psychanalystes peuvent avoir de présenter leur théorie (ils sont d’ailleurs en pratique souvent prudents, au contraire), mais la théorie elle-même.

On ne peut pas sauver un enfant autiste en demandant gentiment à sa mère si elle veut bien accepter qu’on l’éloigne un peu de son enfant en souffrance, en lui demandant gentiment si elle veut bien se remettre un peu  en cause. Si on n’est pas ferme avec ces mères hargneuses, l’enfant autiste n’a aucune chance de s’en sortir.

Ce paragraphe suppose sans le dire que les psychanalystes ont raison [Sophisme lié à la pétition de principe]. S’ils avaient raison, le paragraphe serait valide.

Or rien ne vient à l’appui de cette théorie.

Dernière chose : s’il y a bien un discours ridicule, c’est celui de prétendre prouver que le discours adverse est faux avec un seul contre-exemple (la famille en forêt avec la mère gentille et dynamique sous fond de  musique douce et gentille). A ce petit jeu on peut opposer beaucoup d’autres exemples. Il y a moins de deux semaines par exemple, à Martigues, une mère dépressive tue son fils autiste et se suicide.

Encore un magnifique triple sophisme.

(1) Ce n’est pas aux opposants de montrer que la psychanalyse a tort, mais à la psychanalyse de montrer qu’elle a raison [Sophisme : inversion de la charge de la preuve].

(2) Contrairement à ce qui est écrit en toutes lettres, on peut montrer qu’un discours adverse est faux avec un seul contrexemple quand le discours adverse est universel. Si je dis « tous les nombres entiers sont pairs », un contre-exemple comme 1 suffit. Or, la psychanalyse fait régulièrement ce genre d’affirmations universelles. « On ne peut pas sortir de l’autisme » est réfutable en un contrexemple.

(3) Je ne pense pas que le contrexemple ait été pensé par la documentariste comme une démonstration, mais comme une illustration. Caricaturer la position de l’autre (ici faire croire que l’exemple est pensé comme une preuve) pour mieux la descendre, c’est encore un sophisme [L’épouvantail]. La preuve que les méthodes ABA ou autres fonctionnent ne se fait pas sur un exemple, mais sur des dizaines d’études contrôlées, du type de celles que les psychanalystes refusent de faire et dont ils refusent les conclusions si elles ne leurs sont pas favorables [1].

Tout cela est peut-être un canular, mais le texte permet en tout état de cause une bonne introduction à la pratique des sophismes.

Nicolas Gauvrit


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* Nicolas Gauvrit est un collaborateur du CorteX, docteur en psychologie cognitive et maître de conférence en mathématiques à l’Université d’Artois.
[1] On peut faire référence au rapport de l’INSERM consacré à l’évaluation des psychothérapies, enterré en 2005 par Philippe Douste-Blazy alors ministre de la santé. Une revue de presse sur ce sujet. (note de N Gaillard)

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Dans la secte – BD sur la mécanique sectaire

Les mécaniques d’emprise sectaire sont assez peu intuitifs, et lorsque nous abordons ces sujets, qui viennent vite dans nos enseignements, il nous faut d’abord balayer quelques idées reçues, puis détailler les techniques classiques utilisées consciemment ou non par les mouvements pour capter un individu, et progressivement le soumettre à un système aliénant. Nous utilisons pour cela de très bons travaux pour sourcer et illustrer, comme ceux de Prevensectes, parfois ceux du GEMPPI, ainsi que les travaux ministériels de la MIVILUDES (même s’ils sont parfois un tantinet moralistes et bien-pensants). Nous utilisons aussi des témoignages directs, comme celui de Roger Gonnet, ancien membre de l’Eglise de la Scientologie, qui nous a accordé des entrevues pour le corteX (et dont le site s’appelle Antisectes). Cette fois, c’est une bande dessinée qui permet de facilement introduire la discussion sur ces questions.
Cette BD s’appelle Dans la secte.

 


 

CorteX_Dans_La_secte_boite_a_bullesL’histoire…

« Dans la nuit, une jeune fille court pour attraper son train. Elle désire partir au plus vite. Mettre des kilomètres entre elle et cette secte où elle vient de passer plusieurs mois, éprouvants, éreintants. Dans la tranquillité du train qui file vers Paris, Marion se souvient de l’itinéraire qui l’a amenée jusqu’ici : publicitaire aux soirées aussi remplies que les jours, en rupture amoureuse et familiale, elle suit les conseils d’un ami qui lui propose de venir se ressourcer, s’épanouir grâce à des techniques scientifiques parfaitement éprouvées. Marion met, avec espoir, le doigt dans un engrenage dont il lui faudra des années pour s’extirper entièrement. L’itinéraire de Marion n’a rien d’extra-ordinaire. Il est malheureusement banal et ne pourrait faire la Une des journaux. C’est ce qui le rend exemplaire : Marion ressemble à n’importe quel adepte de sectes, son endoctrinement a été progressif, sans violence. Mais il l’a laissée durablement meurtrie. Et elle a dû prendre sur elle pour confier dans le détail son histoire à Louis Alloing, son ami dessinateur de BD, et à Pierre Henri, le scénariste de cet album. Un témoignage poignant réalisé en coopération avec l’union des Associations de Défense de la Famille et de l’Individu, une des plus importantes associations de lutte contre les sectes. ».

Ce n’est pas une « immense » BD à mes yeux, mais elle est très pédagogique sans être simpliste.

Pour voir quelques planches, c’est ici, chez La boîte à bulles

Dessin : L. Alloing Scénario : P. Guillon (alias Pierre Henri) Coloriste : P. Guillon (alias Pierre Henri) Préface : C. Picard
88 pages brochée Prix : 13.9 € Collection : Contre-coeur

Richard Monvoisin

www.antisectes.net/

Entraînez-vous ! Réactions à l'entrée du genre dans les programmes de 1ère

Voici un petit échantillon de réactions médiatiques à l’entrée du genre dans les programmes de première (sections L et ES) en septembre 2011. Les hommes et femmes politiques et les journalistes se sont questionnés, indignés, énervés, disputés autour de la notion du genre, réactivant par là-même de nombreuses idées reçues et confusions sur les différences Homme/Femme, mais aussi sur la distinction sciences dures/sciences humaines et sur les notions nature/culture. Une occasion rêvée de mettre en pratique nos ressources sur le genre (ici et ), mais aussi sur la science ou sur la notion de nature, ainsi que notre outillage critique.


Le mode d’emploi est simple : il suffit de choisir sa cible, de l’analyser ou d’en faire un TP et de nous faire part de vos trouvailles ! Notre analyse est ici.

  • Vidéos 1 et 2 Montages de réactions sur le genre réalisés par Arrêt sur Image (émission du 9 septembre 2011)
  • Vidéo 3 Trouvée sur le site Liberté Politique, dans un article intitulé L’idéologie du gender à l’école et à l’université (15 juin 2011) 
  • Document 1Article  du Figaro.fr du 01/06/2011
  • Document 2 Lettre ouverte de Christine Boutin à Luc Châtel, 3 Juin 2011
  • Document 3 Article du Nouvel Observateur du 30 août 2011 
  • Document 4 Article de France catholique du 30 Mai 2011


Vidéos 1 et 2 – Montages de réactions sur le genre réalisés par Arrêt sur Image (émission du 9 septembre 2011) :

Vidéo 2 bis – Intégralité de l’interview du député Lionel luca sur M6 Bonus.fr tronquée dans la vidéo 2 :

Vidéo 3 – Trouvée sur le site Liberté Politique, dans un article intitulé L’idéologie du gender à l’école et à l’université (15 juin 2011) :

Document 1 – Article  du Figaro.fr du 01/06/2011

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Les catholiques mobilisés contre les manuels de biologie.

La direction de l’enseignement catholique s’inquiète de l’introduction en première de la «théorie du genre», contestant les différences homme-femme.

Après que les associations familiales catholiques ont envoyé une lettre à Luc Chatel et organisé une pétition de protestation, l’enseignement catholique s’alarme à son tour des nouveaux programmes de sciences de la vie et de la terre (SVT) en classe de première, applicables à partir de septembre 2011.

Son secrétaire général adjoint, Claude Berruer, a envoyé vendredi une lettre à l’ensemble des directeurs diocésains qui vont la transmettre aux chefs d’établissement de l’enseignement catholique pour les tenir « en alerte». C’est la partie concernant la sexualité humaine dans les programmes qui les inquiète. Le chapitre intitulé «devenir homme ou femme» fait «implicitement référence à la théorie du genre, qui privilégie le “genre” considéré comme une pure construction sociale, sur la différence sexuelle», est-il affirmé dans la lettre. «L’identité masculine ou féminine, selon cette théorie, n’est donc pas une donnée anthropologique mais une orientation.» Les manuels qui commencent à arriver dans les établissements exploitent, «selon des modalités diverses», cette partie du programme, affirment-ils. Le manuel Bordas indique ainsi: «Si dans un groupe social, il existe une très forte valorisation du couple hétérosexuel et une forte homophobie, la probabilité est grande que la majorité des jeunes apprennent des scénarios hétérosexuels.»

«On est loin de l’anthropologie chrétienne», commente-t-on au sein de l’enseignement catholique. Mahin Bailly, la responsable des éditions Bordas, reconnaît «une certaine maladresse dans l’élaboration d’un passage» mais insiste sur le fait que le livre est conforme aux programmes: «on nous demande d’évoquer l’influence du contexte sur le comportement sexuel. Il n’y a là rien de choquant», estime-t-elle, s’appuyant sur une étude sociologique évoquée ensuite par le manuel. À Hambourg, en 1970, dans les années de la révolution sexuelle, 18% des adolescents avaient ainsi des activités homosexuelles alors qu’en 1990, avec le sida et les changements culturels, ils n’étaient plus que 2%.

Les programmes font le point sur des connaissances scientifiques clairement établies pour le directeur de l’enseignement scolaire, Jean-Michel Blanquer. «Il ne s’agit pas de favoriser telle ou telle théorie sociologique particulière. S’il y a une extrapolation de certains manuels, ce n’est pas de la responsabilité du ministère. Les établissements et les professeurs sont libres dans leur choix d’ouvrages. Cela dit, le fait qu’il y ait une dimension biologique et sociale du sexe est établie depuis longtemps.»

Cette analyse n’est pas partagée par tous. Selon Claude Berruer, «on naît fille ou garçon, on n’est pas un être indifférencié sexuellement à la naissance. Ce n’est pas rendre service à des jeunes de leur dire que tous les possibles sont équivalents. Le choix des manuels n’est pas anodin. Nous recommandons de faire preuve de vigilance, sans pour autant dramatiser.»

Thibaud Collin, professeur de philosophie en classe préparatoire au lycée catholique Stanislas, et auteur d’essais sur ces questions, va plus loin: «La prime à l’indifférenciation sexuelle promeut en fait l’homosexualité. Ces théories sont une tête de pont pour un changement radical de société.» Autant d’assertions qui, pour Françoise Milewski, à l’origine du programme «genre» à Sciences Po (voir encadré ci-dessous) défendent un «point de vue rétrograde qui rejette tout ce qui n’est pas dans la norme de l’hétérosexualité».

L’enseignement catholique ne refuse pas le débat pour autant. La lettre envoyée aux directeurs diocésains indique que «la théorie du genre se diffuse dans notre environnement. Il est assurément indispensable d’ouvrir un débat avec les lycéens sur cette question, qui ne concerne pas que les enseignants de SVT.»

Pour ce faire, la lettre recommande aux équipes éducatives deux ouvrages, un document de l’épiscopat et un essai du philosophe Xavier Lacroix De chair et de parole. Soucieux de faire respecter sa spécificité depuis quelques années, l’enseignement catholique n’hésite pas à prendre position sur les sujets les plus délicats. Un document de 50 pages voté par le comité national de l’enseignement catholique à l’automne 2010 sur «l’éducation affective, relationnelle et sexuelle dans les établissements catholiques d’enseignement» mettait déjà «en garde» contre les théories du «genre».

Document 2 – Lettre ouverte de Christine Boutin à Luc Châtel, 3 Juin 2011

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Paris, le 31 mai 2011

Monsieur le Ministre,

Je tiens à vous exprimer mon indignation et ma vive inquiétude face au contenu des nouveaux livres de « Sciences de la Vie et de la Terre » des classes de premières ES et L. Je constate en effet que les élèves de ces classes recevront dans cette matière un enseignement directement et explicitement inspiré de la théorie du genre.

Comment cela est-il possible ? Comment ce qui n’est qu’une théorie, qu’un courant de pensée, peut-il faire partie d’un programme de sciences ? Comment peut-on présenter dans un manuel, qui se veut scientifique, une idéologie qui consiste à nier la réalité : l’altérité sexuelle de l’homme et la femme ? Cela relève de toute évidence d’une volonté d’imposer aux consciences de jeunes adolescents une certaine vision de l’homme et de la société, et je ne peux accepter que nous les trompions en leur présentant comme une explication scientifique ce qui relève d’un parti-pris idéologique.

Monsieur le Ministre, nous ne pouvons accepter que l’école devienne un lieu de propagande, où l’adolescent serait l’otage de préoccupations de groupes minoritaires en mal d’imposer une vision de la « normalité » que le peuple français ne partage pas.

Je vous appelle également à entendre l’inquiétude de nombreux parents d’élèves qui voient l’Etat tenter d’inculquer à leurs enfants une conception particulièrement contestable de l’homme, de la sexualité et de la société. L’Education nationale ne doit pas outrepasser sa mission, qui est d’instruire dans la neutralité des valeurs républicaines et le respect des croyances des élèves et de leurs familles, et non d’enseigner, en leur conférant un statut pseudo-scientifique, des théories sur l’être humain et sa sexualité.

Au nom du respect de la liberté de conscience des familles et de la responsabilité des parents en matière d’éducation affective et sexuelle de leurs enfants, je vous demande donc d’intervenir et de faire en sorte que la théorie du genre ne soit pas enseignée dans des cours de sciences.

Aujourd’hui, je demande que les nouveaux livres de SVT soient retirés et corrigés pour être en conformité avec les instructions que vous aviez vous-même données dans le Bulletin Officiel de l’Education Nationale du 30 septembre 2010 : « Dans une optique d’éducation à la santé et à la responsabilité, il s’agit de comprendre les composantes biologiques principales de l’état masculin ou féminin, du lien entre la sexualité et la procréation. »

Monsieur le Ministre, je souhaite que nous puissions nous rencontrer rapidement afin d’aborder ce sujet ensemble. Je ne manquerai pas de me faire l’écho de votre position sur ce sujet capital : vous conviendrez que celle-ci aura une influence déterminante sur les choix que les citoyens français seront amenés à poser lors des scrutins qui s’annoncent dans quelques mois.

Comptant sur votre attachement au respect de la liberté de conscience, je vous remercie pour votre réponse et vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.

Christine Boutin, Ancien Ministre

Document 3 – Article du Nouvel Observateur du 30 août 2011 :

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Quatre-vingt députés UMP ont demandé mardi au ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, le retrait de manuels scolaires qui expliquent « l’identité sexuelle » des individus autant par le contexte socio-culturel que par leur sexe biologique.

Ces parlementaires, conduits par Richard Maillé, député des Bouches-du-Rhône, font ainsi écho aux critiques exprimées sur le même sujet au printemps par la direction de l’enseignement catholique.

Dans une lettre au ministre, ils estiment que ces manuels de SVT (Sciences et vie de la terre) de classe de première font référence à « la théorie du genre sexuel ».
« Selon cette théorie, les personnes ne sont plus définies comme hommes et femmes mais comme pratiquants de certaines formes de sexualités: homosexuels, hétérosexuels, bisexuels, transsexuels », écrivent-ils. Il s’agit selon eux d’une « théorie philosophique et sociologique qui n’est pas scientifique, qui affirme que l’identité sexuelle est une construction culturelle ».

Les signataires citent un passage d’un manuel publié par Hachette: « Le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle mais ce n’est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin. Cette identité sexuelle, construite tout au long de notre vie, dans une interaction constante entre le biologique et contexte socio-culturel, est pourtant décisive dans notre positionnement par rapport à l’autre ».

Jugeant « du devoir de l’Etat de mieux contrôler le contenu des manuels scolaires » et ajoutant que « la +théorie du genre sexuel+ n’apparaît pas stricto sensu dans les programmes d’enseignement de SVT » définis par le ministère, les députés concluent à l’adresse de Luc Chatel: « Nous comptons sur votre action afin de retirer des lycées les manuels qui présentent cette théorie ».
Dans une circulaire du 30 septembre 2010, le ministère indiquait que les programmes de SVT de première devaient comporter un chapitre intitulé « devenir homme ou femme ». « Si l’identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée », précisait la circulaire.

La lettre est notamment signée par Christian Vanneste, Lionnel Luca et Jacques Myard, fondateurs du collectif de la Droite populaire, Bernard Debré, Eric Raoult et Hervé Mariton.

Document 4 – Article de France catholique du 30 Mai 2011

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La nouvelle est tombée ces jours derniers, sans avoir été reprise encore par les grands moyens d’information. Pourtant son importance morale la situe au niveau des enjeux supérieurs de civilisation dont parlait le cardinal André Vingt-Trois à propos de la révision de la législation sur la bioéthique. Que la théorie du gender soit inscrite dans les programmes officiels de SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) en classe de Première constitue une agression caractérisée de nos consciences de pères et mères de familles, d’éducateurs et, tout simplement, d’êtres humains. Il s’agit, en effet d’imposer une idéologie fabriquée aux États-Unis et dont le caractère philosophique, militant, voire intrusif, est patent. L’Éducation nationale veut faire avaliser, sous le biais de la science, un échafaudage intellectuel qui s’oppose aux grandes traditions de l’humanité, à l’aune d’un constructivisme généralisé qui fait de l’arbitraire la clé de notre humanité.

Il s’agit d’abord d’une arme à déconstruire l’identité sexuelle. Nous ne sommes plus définis comme hommes et femmes mais comme pratiquants de certaines formes de sexualités  : homosexuels, hétérosexuels, bisexuels, transsexuels. Les libéraux-libertaires ont fait une propagande effrénée dans le monde entier pour banaliser cette conception et délégitimer les représentations communément admises jusque-là. Ce qu’on ne sait pas encore en France, c’est que la théorie des genders se trouve actuellement en crise et provoque des remises en cause de la part de ses concepteurs, comme Judith Butler. En effet, on finit par s’apercevoir que c’est la structure morale fondatrice de notre humanité qui se trouve finalement détruite par l’arbitraire. Le refus des interdits les plus structurants débouche sur un nihilisme absolu qui permet toutes les transgressions, notamment celles qui se sont produites sous la férule totalitaire au XXe siècle.

La décision du ministre de l’Éducation nationale d’imposer cette idéologie irrationnelle et inhumaine à des adolescents est un scandale considérable. Seule la mobilisation des consciences fera reculer ce qu’il faut dénoncer sans relâche comme un crime contre l’Esprit, d’autant plus odieux qu’on prend la jeunesse en otage.