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Le double sens du mot croyance

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Voici de mon point de vue le point central sur lequel il faut insister lors de n’importe quel cours portant sur l’esprit critique     : le double sens du mot croyance.  Je cherchais dans mes cours à m’affranchir d’emblée du champ des non-théories, des points de vue, des goûts, et des arguments pseudo-démocratiques du type « il faut respecter toutes les croyances » car il est, hélas, des croyances qui ne sont pas très respectables – prenons par exemple les « vertus prétendues de l’excision », ou la croyance en l’ordonnancement des « races » humaines.
J’ai consacré un bref passage de ma thèse de doctorat sur ce point (pp. 61-63), passage reproduit ici. Je me suis rendu compte que si prendre cette précaution de distinction fait l’objet de débats chez les philosophes (cf. Bouveresse, à propos de la controverse Wittgenstein – Russel), pédagogiquement parlant,  je la trouve incontournable. Je ne connais aucun intérêt à ne pas la faire. Cela permet de se centrer sur les énoncés de type scientifique, juste ou faux, et de ranger Dieu dans les actes de foi, qui ne se discutent pas scientifiquement, donc ne peuvent s’imposer aux autres selon des moyens logiques et par conséquent se cantonnent dans la sphère privée. Un objet de foi n’est analysable que dans la mesure où il énonce une affirmation de type scientifique, vérifiable ou réfutable. Chaque fois que j’ai testé de ne pas commencer mon cours par ce point, j’ai eu une avalanche de questions du type respect des religions. Alors qu’en le faisant, je pose mon respect de la foi en tant qu’acte de foi, de même que je respecte les goûts des autres sauf s’ils portent atteinte à l’intégrité du voisin (quelqu’un qui aimerait la chair fraîche par exemple).

Mes collègues Nicolas Gaillard, Guillemette Reviron et Denis Caroti ont eux aussi repris ce point de départ.
Essayez, et donnez-nous  vos impressions.
Richard Monvoisin

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Croyance : entre  acte de foi et « remport d’adhésion »

Dans notre démarche zététique, nous devons nous consacrer au monde des croyances, à la manière de les appréhender et à quelques moyens de s’en servir à des fins pédagogiques. Pour cela, employer une lexicologie précise s’avère incontournable. Pourtant, première constatation : la langue française ne permet pas de faire la distinction entre la croyance comme acte de foi (faith) et la croyance de type adhésion (belief). Le recouvrement des deux acceptions du même terme crée ce que les zététiciens appellent un effet paillasson. Pour sortir de ce glissement sémantique, nous avons proposé la notion de remport d’adhésion, qui se rapproche de la définition anglo-saxonne de rationnal belief, c’est-à-dire d’une croyance produite par une démarche d’énonciation de vérité susceptible d’être infléchie par le raisonnement ou l’expérience.

Alors que la croyance en tant qu’acte de foi relève du choix personnel, ne cherche pas les caractéristiques d’une construction scientifique, et n’a pas vertu à s’imposer factuellement, nous appelons remport d’adhésion le mécanisme complexe et multifactoriel qui amène un individu à penser que son adhésion à une thèse, une hypothèse ou à une théorie est mue par une chaîne de raisonnements rationnels étayés par des faits.

Toutefois une adhésion peut être remportée à tort, par exemple lorsqu’elle est de type simili-rationnelle, lorsqu’elle repose sur des critères non suffisants ou non réfutables, lorsque le raisonnement est entaché de biais, soutenu par des idées reçues ou motivée par des options idéologiques ou métaphysiques, etc.

Lorsque cette croyance persiste chez un individu, malgré la démonstration des défauts théoriques de ladite croyance, alors on a tendance à parler de croyance pseudoscientifique (de pseudês, en grec : mensonger).  Ainsi, croire en une théorie fausse est une croyance non-scientifique. Persister à croire malgré une démonstration en règle peut être qualifiée de pseudo-scientifique (même si la personne est sincère dans sa persistance).

Résumons : la croyance comme adhésion remportée relève des théories de la connaissance, de la psychologie cognitive, de l’ethnologie,  des sciences de l’Humain ; la croyance comme acte de foi, elle, fait intervenir une transcendance et de ce fait se situe sur un magistère totalement disjoint des sciences – et de ce fait ne peut prétendre à une quelconque validité hors de la sphère personnelle.

Chose pratique, cette distinction est également revendiquée par un bon nombre d’experts de la foi (par exemple Erny 1995).

Si ces deux types de croyance peuvent potentiellement être objets d’analyse critique, la méthode scientifique, redoutablement efficace pour les secondes, ne l’est que dans certaines conséquences ou interprétations corollaires de la première. En effet, l’acte de foi ne nécessitant ni raisonnement, ni preuve — puisque basé sur des concepts transcendantaux —, son objet sort du matérialisme et la science prise au sens méthodologique n’a aucune prise sur lui : un regard scientifique critique pourra éventuellement s’exercer sur l’historicité et les fondements des dogmes forgeant l’acte de foi (l’existence historique de Jésus, par exemple, ou le caractère sacré des textes scripturaires), ou sur certaines prescriptions scientifiques ou médicales effectués au nom de cet acte de foi (la maladie comme punition divine, par exemple, ou la négation de l’existence du SIDA). Mais l’analyse de l’acte de foi en lui-même ne peut se faire pratiquement qu’aux plans moral et politique. À l’opposé, étayer un acte de foi sur des faits — stigmates, traces, signes, suaires, miracles — devient un non-sens. Nous simplifions à outrance un des plus vastes champs de réflexion de la philosophie classique en écrivant :

 
Une différence fondamentale [entre les deux acceptions du terme croyance] est à opérer pour un zététicien : là où la première est un remport d’adhésion souvent hâtif, la seconde acception, elle, de facture religieuse, repose sur un acte de foi. En d’autres termes, si l’adhésion à une théorie peut être critiquée zététiquement, un acte de foi n’est pas discutable puisqu’il ne se base sur rien de tangible. Les deux acceptions buttent sur ce que Bricmont appelle un irréductible antagonisme. La zététique ne peut traiter la question de dieu ; celle du suaire de son fils, si !

Nous avons pris le parti pédagogique de toujours commencer les enseignements  zététique/esprit critique/rapports sciences et pseudosciences par ce distinguo, ceci non seulement pour épargner (momentanément ? À eux de voir) les choix moraux personnels des interlocuteurs/étudiants — et ne pas soulever de réactions « épidermiques » pouvant interférer avec notre enseignement -, mais aussi pour conserver à la science son assise. C’est loin de n’être qu’une précaution oratoire lorsque, comme nous l’entreverrons, les sollicitations « spiritualistes » sont nombreuses.

Dans un contexte médiatique où le mélange des genres est récurrent, nous donnons préférentiellement trois exemples aux étudiants.
 

  • Le créationnisme

La revendication de l’enseignement conjoint de la théorie de l’évolution et du créationnisme dans un certain nombre d’états américains et océaniens. Manifestement, la série d’arguments apportés en guise de « preuve » d’un dessein cosmique a suffit, dans une certaine mesure (1), pour faire valoir une équivalence factice entre l’enseignement de la théorie de l’évolution, scientifique, et celui du créationnisme, ou de son avatar pseudoscientifique, l’ID — cela sur un fond démagogique de libéralisme intellectuel propre à la laïcité au sens états-unien (voir 4.4.5 Le mode politique).

  • Le « Suaire » de Turin

Le prétendu « suaire » de Turin, présenté comme une preuve de la qualité divine de Jésus dont la toile de lin aurait  enseveli le corps. Le non-sens est manifeste puisque si la qualité divine se prouvait — et avait attendu les études sur la toile de lin pour l’être — alors la croyance au divin serait une question scientifique.

  • La physique quantique et son utilisation pour étayer la possible existence d’une autre réalité

Les exemples sont pléthore (voir à ce propos le cours de Denis Caroti « La vie serait quantique ? »). Le dernier en date au moment de rédiger date du 1er juin 2007, dans le Figaro :

(…) la physique quantique ne prouve en rien l’existence de Dieu. Elle élargit le « champ des possibles ». La physique démontre l’existence d’un niveau de réalité dont on ne peut rien préjuger. Rien de cet autre niveau de réalité ne nous amène à l’idée qu’il existe un Dieu plein d’amour pour nous. Mais l’existence de cet autre niveau de réalité, avec lequel l’homme peut sans doute être en contact, rappelle les intuitions majeures de toutes les grandes religions — y compris les religions sans dieu comme le bouddhisme ou le taoïsme — fondées sur deux principes : l’existence, précisément, d’un autre niveau de réalité et la possibilité d’un lien entre l’esprit humain et cette autre instance. Ces principes deviennent beaucoup plus crédibles qu’ils ne l’étaient avant les découvertes de la mécanique quantique (…) (Staune & Comte-Sponville, 2 juin 2007).
 

Même s’il ne s’agit pas de « prouver Dieu » comme les titres le résument régulièrement, postuler qu’il existe une autre réalité corroborant une intuition religieuse précipite derechef dans l’acte de foi. Relevons au passage le non-sens d’une telle assertion, aussi stimulante que paradoxalement non testable : si on montre scientifiquement (avec la mécanique quantique ou autre) que quelque-chose existe, alors ce quelque-chose fait partie de la réalité, puisqu’il existe. Prouver réellement qu’il existe une autre réalité participe de l’oxymore.

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(1) Fin 2005, fort heureusement, le juge Jones a tranché en défaveur de l’Intelligent Design. Goodstein L., Judge Rejects Teaching Intelligent Design, New York Times, 21 déc. 2005. (Mais est-ce à la justice de trancher sur la  pseudoscientificité (🙂) d’une théorie ?).

 

Nice 24 juin 2011 – Conférence Zététique – Les influences lunaires

Cette conférence organisée par le Centre d’Analyse Zététique vous propose un état des lieux des nombreux « pouvoirs » qui ont été, depuis la nuit des temps, attribués à la Lune. Le conférencier, Jérôme Bellayer, est professeur de sciences physiques, collaborateur du laboratoire de zététique et membre du CAZ.

Description :

De nombreux « pouvoirs » ont, depuis la nuit des temps, été attribués à la Lune. Leur influence irait des êtres humains aux animaux, en passant par les végétaux. Ces influences étant souvent le fruits d’observations superficielles ou de croyances personnelles, on est en droit de se poser la question de leur réalité. C’est donc au travers des différents travaux scientifiques menés de par le monde que nous allons nous faire une idée de la portée réelle des « influences lunaires ».

Conférence Zététique : les influences lunaires
Vendredi 24 juin 18h-21h
Espace Associations Garibaldi, place Garibaldi, Nice
Entrée libre
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Décortiqué – Phobie des serpents, dans la Tête au carré , sur France Inter

Si vous arrivez à cette page, c’est que vous avez écouté l’extrait radio (tiré de la minute 18 à la minute 22 de l’émission du 21 juin 2011 Serpents et venin).
Non ? Alors vous pouvez retourner ici.
Oui ? Alors ci-dessous, analyse de l’extrait point par point, par Richard Monvoisin (en bleu).

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Je reprends la transcription.

Xavier Bonnet, herpétologue, et Nicolas Vidal, biologiste herpétologue, répondent à la question du présentateur Mathieu Vidard (MV).

MV : Pourquoi les serpents suscitent autant de rejet et de phobie ? Est-ce qu’il y a des explications rationnelles à ces phénomènes ?

Le premier intervenant, Nicolas Vidal :

– « Moi j’en vois deux : il y a une explication culturelle religieuse , puisque c’est le symbole du mal, le symbole sexuel (1) dans nos religions (2), enfin, dans nos sociétés occidentales (3), par contre en Inde ils sont vénérés , symboles de fertilité, d’immortalité, donc la connotation négative elle est quand même bien occidentale (4).

(1) Comme nous le verrons plus bas, cette affirmation est fausse : le serpent n’est partiquement jamais le symbole du mal, ni un symbole sexuel, mais couramment  un symbole de protection et de connaissance.

(2) Je suis très méfiant sur ce genre d’expression inclusive ; « dans nos religions » signifie « à nous, moi, vous auditeurs et le présentateur, et je n’ai pas besoin de le préciser« , sous-entendant un judeo-christinanocentrisme. Or « nos » religions, si tant est qu’on parle de la France, comprend également l’Islam, certaines formes de bouddhisme, et bien d’autres choses diverses. Il s’agit finalement, de manière non voulue, d’un avatar des racines chértiennes de la France.

(3) Nos sociétés occidentales : mot-valise que ce mot « occident », qui me perturbe à chaque fois. Occident peut tout aussi bien désigner

– l’Europe chrétienne et la culture grecquo-romaine

– l’Occident capitaliste opposé au bloc communiste

– l’Occident (scientifique, rationnel, etc.) opposé à un Orient fantasmagorique (sage, intuitif, contemplatif)  

– l’Occident comme ensemble des pays développés, opposé à l’Afrique et l’Asie, en voie de développement. C’est l’Occident « au sens large », tel que présenté sur la carte ci-contre.alt

Ce terme est si peu précis, et véhicule tant de représentations que lorsque je l’entends, ma méfiance est grande.

(4) J’imagine que c’est le format radio qui crée cela, et pourtant : le scientifique donne un contre-exemple (l’Inde) qui selon lui vient confirmer son hypothèse.

C’est un sophisme courant  qui se classe dans la catégorie des « biais de confirmation d’hypothèse » (voir Outillage Critique, à paraître ) et qui  peut s’illustrer ainsi : l’un de mes voisins a une poutre dans l’oeil, donc je n’ai pas de paille dans le mien. Ou encore : le camembert est bien de chez nous. La preuve, en Indonésie, ils n’ont pas de camembert.

 

Et l’autre explication qui est très intéressante d’un point de vue biologique, c’est qu’on s’est séparé des grands singes il y a sept millions d’années, (…) et que les serpents venimeux étaient déjà là, et évidemment il n’y avait pas d’hôpitaux, pas de sérum donc on avait un avantage sélectif énorme à ne pas se faire mordre. »(5)

 (5) Expliqué comme cela, ce n’est pas clair du tout. Bien sûr que ne pas se faire mordre est un avantage. Mais ce n’est pas un avantage « séléctif » à proprement parler. L’avantage séléctif est « la capacité à déclencher un comportement d’évitement du serpent suffisamment rapide pour ne pas se faire mordre », ce qui fait que sont moins morts (et se sont donc plus reproduits) les Humains  plus enclins à fuire les serpents. D’où une descendance plus encline à fuire les serpents.

 

MV :donc on l’aurait inscrit dans notre mémoire ? (6)

(6) Là, le journaliste induit son auditoire en erreur avec un raisonnement dit « larmarckien » (voir un exemple simple ici ). Il s’agit de cette idée de la transmission des caractères acquis du type : si mes parents apprennent quelque-chose, je naîtrai avec cette mémoire. Or l’hérédité des caractères acquis est montrée comme fausse depuis Weismann (1883). La réaction de M. Vidard, intuitive, est contre-productive dans le cadre d’une émission de popularisation des sciences, puisqu’elle appuie une idée fausse depuis plus de 130 ans, et qui est le B-A.BA de la culture scientifique moderne. Mais la (non-)réaction des deux herpétologues, probablement par politesse, est assez fâcheuse.

 

– « Donc le serpent est très bien détecté par les primates et puis on a des réactions de panique donc on a, oui, y a eu des publications là-dessus, ce qu’on appelle un module inné de la peur chez l’Homme (7)« .

(7) Nous aurions préféré Humain que Homme bien sûr, étant donné que la moitié des Hommes sont des femmes, mais là n’est pas le propos : chose surprenante, Nicolas Vidal tombe ici dans un nid d’idées reçues.

Oui, le serpent est très bien détecté par les primates. Mais ça ne fait pas de la peur des serpents une peur « instinctive ». On sait depuis vingt ans, avec les travaux de Robert A. Hinde en 1991 (A Biologist Looks at Anthropology. Man (New Series) 1991 26(4) pp. 583-608) que les primates élevés en laboratoire ne détectent plus les serpents. Depuis plus longtemps encore, contrairement à l’idée d’un module inné de la peur chez l’Humain , on sait que cette peur des serpents chez les singes est transmise par observation, comme l’a montré Susan Mineka et ses collègues Davidso, Cook et Keir en 1984 (Observational conditioning of snake fear in rhesus monkeys, Journal of Abnormal Psychology, Vol 93(4), Nov 1984, pp. 355-372) : un singe développera sa peur simplement en observant un autre singe avoir peur d’un serpent. C’est ce qui semble être le cas également pour l’Humain  (ce que confirmera d’ailleurs un peu plus loin Xavier Bonnet) : le stimulus clé semble être non pas la vue de l’ennemi, mais la vue d’un congénère ayant vu l’ennemi, ce qu’on appelle un mécanisme d’imprégnation.

Ceci dit, il a été montré récemment  (par Vanessa LoBue et de Judy S. DeLoache, en 2008) que l’Humain  possède une capacité innée à reconnaître beaucoup plus rapidement et efficacement la forme des serpents (et des araignées) que celle de tout autre objet (Detecting the Snake in the Grass: Attention to Fear-Relevant Stimuli by Adults and Young Children. Psychological Science, mars 2008, p. 284-289 – On lira aussi LoBue, Rakison & DeLoache, Threat Perception Across the Life Span : Evidence for Multiple Converging Pathways, Current Directions in Psychological, Dec 2010 ; vol. 19, 6 : pp. 375-379). Mais comme nous l’avons abordé plus haut, on trouvera une explication dans l’avantage sélectif à être flippé des serpents, d’où une descendance avec plus de chances d’être flippée elle aussi – ce qui pose le problème de l’inné : à partir de quelle fraction de population possédant un caractère avantageux peut-on considérer que ce caractère est inné ? Voir à ce propos les réflexions de G. Lecointre sur la notion d’espèce (ici, vidéo 9 ).

Et pour faire encore un pont avec entre autres les travaux de notre collègue Guillemette Reviron, ce que fait l’intervenant ici est de la même forme que l’essentialisme racial ou sexuel : on naturalise un comportement alors qu’il est social (voir pour une introduction à cette question cet article, et pour aller plus loin celui de G. Reviron – à paraître ).

MV : En tout cas il suffit de faire le tour de son entourage pour s’apercevoir que quasiment tout le monde déteste les serpents (8) (…) 

(8) Faire le tour de son entourage pour valider une hypothèse est un biais de séléction tout à fait classique, que le plus jeune des étudiants de sociologie apprend au premier cours (faire une enquète dans son entourage cible une population qui sera de manière privilégiée de la même couleur de peau, du même statut social, de la même catégorie socio-professionnelle, de la même orientation sexuelle, etc.). Mais plus ennuyeux, le journaliste n’a pas travaillé son sujet, comme la suite va le lui montrer. Car justement, tout le monde ne déteste pas les serpents, au contraire, comme dirait Simone de Beauvoir, « on ne naît  pas peureux des serpents, on le devient ».

MV : Quelle est votre explication à vous, Xavier Bonnet ?

– « Je pense effectivement qu’il y a une composante culturelle, mais (…) si l’on regarde les cultures à travers la planète, les principales symboles associés au serpent sont des symboles positifs. CorteX_Serpent_GeneseIl y en a très peu de sexuels (…) et essentiellement c’est un animal qui est le véhicule de la connaissance, et guérisseur et avec les mythes fondateurs de l’Humanité. De temps en temps c’est une sale bête, un sale monstre, mais c’est vraiment très rare . Il a été diabolisé assez récemment, et même dans la Genèse, (…) vous verrez que le serpent n’est pas le symbole du mal, il informe simplement Adam et Ève de leur condition, et ça se termine très mal, cette histoire-là, car non seulement Adam et Ève sont non seulement immortels mais en plus éclairés, évidemment il y a un conflit avec Dieu, et c’est là que ca se passe mal (9).

(9) Ici, Xavier Bonnet met une lourde charge à la première explication de Nicolas Vidal – voir la suite au point (11).

Ensuite l’étude à laquelle se réfère Nicolas, ces plusieurs études (…) ne sont pas très convaincantes, et nous on s’est amusés à faire pas mal de tests..

M.V : ….sur la théorie des primates ?

Oui, elles ne sont pas très convaincantes. Déjà il y a plusieurs erreurs dans l’étude en question, mais bon on n’a pas le temps là-dessus (10)… Il est (…) possible qu’il y ait une partie de la peur des serpents qui soit codée, en tout cas on a fait pas mal d’expériences avec des enfants, et on a eu le problème inverse, c’est qu’ils n’ont pas l’air d’avoir trop peur, les gamins. On a dû réviser nos protocoles expérimentaux parce que les enfants, la peur phobique instinctive elle (n’)est pas tellement là. On avait le problème inverse : ils n’avaient pas assez peur dans nos manips et ça devenait parfois un peu inquiétant (11)« .

(10) X. Bonnet ne donne pas les références exactes des publications en question. Je n’ai pas su de quelles études il parlait

(11) Xavier Bonnet met une autre charge à la seconde affirmation de Nicolas Vidal. On pourrait alors penser que la contradiction serait apparente, mais… – voir point (12)

 

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MV : D’accord, donc vous n’êtes pas convaincu, vous Xavier Bonnet.

– « Pas trop. Je suis tout à fait d’accord avec Nicolas sur cette dimension culturelle mais récente, elle (n’)est pas profondément ancrée, répandue sur la planète, même avec les serpents dangereux (12), parce que Bouddha a été sauvé par le cobra, et les cobras qu’on voit partout dans les temples en Asie, sont là pour protéger ; les serpents arc-en-ciel en Australie aussi, en Afrique dans pas mal de pays, les indiens Hopi c’est encore la même chose, parce qu’ils sont associés à des mythes hydrauliques, essentiels, vitaux (13). Maintenant il n’y a aucun doute, et là Nicolas a parfaitement raison, que les Hommes depuis belle lurette ont compris qu’il y avait des serpents venimeux, ils savent les reconnaître et ils font attention (14)« .

(12) XB vient de démolir les deux hypothèses de NV, et pourtant, il se déclare « tout à fait d’accord. » On a l’impression que la politesse, pour la deuxième fois, passe devant la teneur scientifique – voir suite point (14).

(13) Je ne suis pas expert des questions de construction de l’imaginaire, mais je suis circonspect : peut-être XB fait-il référence aux célèbres « structures anthropologiques de l’imaginaire », du maître  Gilbert Durand ? 

Rappel : G. Durand, fondateur du courant de la sociologie de l’imaginaire, toujours en vie, a pour haut fait d’avoir été résistant, et d’avoir tenté une définition de l’imaginaire ;  il a par contre pour faits criticables d’avoir gobé la mystique de Jung et ses archétypes, et d’avoir été un chef de file d’un courant où, de l’extérieur il semble que l’on peut à peu près tout dire, rien dire, dire n’importe quoi (M .Maffesoli, qui fut élève de Durand, incarne ce courant à mes yeux). Bilan, non seulement cette anthropologie de l’imaginaire est dure à lire, mais me semble pêcher par irréfutabilité, parce que les catégories qui sont tracées (régime diurne nocturne, métaphore hydraulique, etc.) me paraissent bien mal délimitées. Je laisse le soin aux sociologues d’analyser plus précisément ce sujet, mais quoi qu’il en soit, expliquer que les serpents sont bien vus dans le monde entier parce qu’ils relèvent  d’un mythe hydraulique-essentiel-vital (trois notions qui ne me paraissent pas bien claires) est une hypothèse qui peut être vraie, mais mériterait quelques éclaircissements.

(14) « Nicolas a parfaitement raison« . Complaisance entre collègues, ou politesse exacerbée, alors que justement, il n’a pas parfaitement raison. Quel étrange ballet, dans lequel l’auditeur non spécialiste ne peut que se perdre. Voir la suite point (15).

Surprise : XB, qui avait complexifié la discussion, retombe sur des interprétations innéistes ! « iI n’y a aucun doute que (…) les Hommes depuis belle lurette ont compris qu’il y avait des serpents venimeux, ils savent les reconnaître et ils font attention« . Justement, non : les humains  réapprennent à chaque fois par imprégnation la peur des serpents, sans savoir s’ils sont venimeux ou non, d’ailleurs. Ils ne savent pas les reconnaître, ils apprennent de leurs aînés.

 

MV : Nicolas Vidal ?

– « Je suis tout à fait d’accord avec Xavier (15), puisque je l’ai noté, moi, quand j’étais en Guyane par exemple et qu’on montrait des serpents y compris des serpents dangereux autant les adultes crient et s’éloignent autant les enfants, il faut dire aux parents attention ce sont quand même des serpents dangereux, gardez vos enfants (16). Les enfants ont moins peur que les adultes

(15) ??? NV est tout à fait d’accord avec Xavier, alors que Xavier a démoli ses deux explications. Il semble que quoi qu’il puisse être dit, tout le monde est d’accord.

(16) NV nous donne une information en contradiction avec le début de son intervention. Autre point ennuyeux : il nous livre une observation personnelle qui ne fait pas office de preuve, alors qu’il y a des preuves bien élaborées sur cette question.

MV : Donc il y a certainement un impact culturel qui fait qu’il y a un mimétisme ensuite sur la peur liée à ces petites bêtes. (17)

 

Est-ce le format radio (ça parle vite, le flux est continu et certains détails échappent donc à la vigilance du présentateur) ou bien les faiblesses épistémologiques du journaliste ? Toujours est-il que cet extrait nous a laissé perplexe tant l’absence de modération des propos (parfois faux) ainsi que les contradictions dans les arguments avancés étaient manifestes.

A vous ! Vous êtes d’accord, pas d’accord, souhaitez apporter un complément ? Ecrivez-nous : contact@cortecs.org

 
 
 
 
 

www.jstor.org/stable/2803771

6-7 juin 2011, Grenoble – colloque science & philosophie

6-7 juin 2011 – Repenser les rapports entre science(e) et philosophie. 3ème colloque des jeunes chercheurs. Joli programme !

 

Sans doute le dialogue entre science et philosophie n’a-t-il jamais été interrompu depuis l’origine même de l’activité intellectuelle. Il est cependant évident que sa permanence n’est pas synonyme d’une relation claire, unilatérale ou proprement définie, les termes se développant chacun dans des directions variées. Outre la question de savoir ce qu’il faut entendre par « science » (un corps de connaissances, une méthode de recherche, une activité sociologiquement marquée, une idéologie ?), il semble par ailleurs que le lien qui l’unit avec la philosophie soit ambivalent : s’agit-il d’une forme de complémentarité, de dépendance inégale, d’autorité ? En toile de fond, l’enjeu de cette interrogation consisterait bien à mesurer la spécificité de la philosophie et sa possible (relative ?) autonomie.
Depuis le XXe siècle, les sciences s’invitent sans cesse dans les discussions philosophiques de leur temps, ou même, curieusement, font revivre des discussions qui semblaient relativement obsolètes. Cela est particulièrement flagrant dans les débats relatifs à la conscience et à l’identité personnelle qui reposent explicitement les questions bien connues mais un peu oubliées par la philosophie académique, comme celle de la réductibilité (ou de l’irréductibilité) de l’esprit au corps.

Une des questions que nous aimerions poser dans ce contexte est celle qui porte sur la manière dont la philosophie peut utiliser les résultats scientifiques. Comment notre compréhension du langage, l’un des problèmes les plus cruciaux de la philosophie, peut-elle bénéficier des recherches en neurophysiologie et en psychologie cognitive et de développement ? Qu’apprend un philosophe moral des recherches en primatologie ou en psychologie (ou même philosophie) expérimentale ? Ces questions doivent être posées d’autant plus que les méthodologies qui s’imposent à la recherche philosophique et scientifique sont tout à fait différentes. Dès le début du XXe siècle, la philosophie des sciences nous a appris à ne pas être naïfs dans notre conception de la science – comment décliner donc cet héritage théorique avec le regain récent (depuis les années 1970) pour les interprétations philosophiques directes des résultats des sciences empiriques ?

 

Programme

Lundi, 6 juin 2011
Accueil des participants à partir de 9h00

  • 9h45 – Anna Zielinska (Université de Grenoble, PLC), introduction.

Session 1 – Premières interventions – les étudiants en Master

  • 10h00 – 10h45 – Eva Marazel, Université de Grenoble 2, « Articulation entre philosophie et science : le cas de la bioéthique. Relation d’autorité de la philosophie sur la science ou bien relation de complémentarité ? »
  • 10h45 – 11h30 – Robin Lamarche-Perrin, Université de Grenoble 2, Université Joseph Fourrier, « Intelligence Artificielle et philosophie de l’esprit : dialogues autour de la notion d’émergence »

Pause 


Session 2 – Savons nous poser le problème de façon claire ?

  • 11h45 – 12h30 – Marion Renauld, Université de Nancy, Archives Poincaré, « Comment faire de la philosophie ? »
  • 12h30 – 13h15 – Mathieu Vidal, Institut Jean Nicod, « Raisonnement hypothétique et expériences : pour un retour de la connexion en logique conditionnelle ».

Session 3 – La physique et les mathématiques lues par le philosophe

  • 14h15 – 15h00 – Raphaël Sandoz, Université de Genève, « Repenser la mathématisation : un différend méthodologique à l’origine d’une tension entre science et philosophie »
  • 15h00 – 15h45 – Régis Catinaud, Université de Genève & Université de Grenoble 2, « Théorie et théorisation en physique »

Pause

Session 4 – Les sciences et les problèmes sociaux

  • 16h00 – 16h45 – Julien Blanc, Université de la Méditerranée, Faculté de Médecine, « La qualité de vie liée à la santé : philosophie morale et recherches en santé publique »
  • 16h45 – 17h30 – Philippe Descamps, CERSES / CNRS, « Quand la biologie s’immisce dans le droit. Importations, déformations et créations des lois de bioéthique »
  • 17h30 – 19h – Intervention de Jérôme Dokic et discussion animée par J. Dokic & Sophie Roux

 

Mardi, 7 juin 2011

Session 5 – Éthique et sciences sociales

  • 9h30 – 10h15 – Florian Couturier, Université de Grenoble 2, « Rapports entre éthique et science dans la pensée de James Rachels »
  • 10h15– 11h00 – Nicolas Delon, Université de Picardie Jules Verne à Amiens, CURAPP, « D’un usage modéré des sciences en éthique animale »

Pause

  • 11h15 – 12h00 – Sarah Troubé , Université Paris 7-Denis Diderot, « L’interaction de la science et de la philosophie en psychopathologie cognitive : décrire et qualifier la déraison »
  • 12h00 – 12h45 – Simon Gouz, Université Claude Bernard – Lyon 1, « J.B.S. Haldane, la philosophie marxiste et les sciences »

Session 6 – Comprendre le langage : philosophie et sciences cognitives

  • 14h00 – 14h45 – Delphine Blitman, Institut Jean Nicod / Institut National Polytechnique de Lorraine, « Le rôle de la philosophie face aux découvertes empiriques des sciences cognitives : le cas du langage »
  • 14h45 – 15h30 – Guillaume Decauwert, Université de Grenoble 2, « Le discours du logicien chez Frege et Wittgenstein, entre science et philosophie »

Pause

  • 15h45 – 16h30 – Pierre Fasula, Université Paris I, EXeCO, « Philosophie, mathématiques et psychologie chez Wittgenstein ».
  • 16h30 – 18h00 – discussion de clôture par Denis Vernant et Denis Perrin

Site du colloqueContact

Lieu: salle des colloques du BSHM (Bâtiment des Sciences de l’Homme et Mathématiques), 2e étage (Campus universitaire, tram B & C, arrêt : Bibliothèques Universitaires)

 

 

Le Monde – Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent

Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent

LEMONDE.FR | 21.05.11

Depuis le début de l’affaire DSK, « nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques », dénoncent les signataires d’une pétition initiée par les associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes.

Depuis une semaine, nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques, largement relayés sur nos écrans, postes de radios, lieux de travail comme sur les réseaux sociaux. Nous avons eu droit à un florilège de remarques sexistes, du « il n’y a pas mort d’homme » au « troussage de domestique » en passant par « c’est un tort d’aimer les femmes ? » ou les commentaires établissant un lien entre l’apparence physique des femmes, leur tenue vestimentaire et le comportement des hommes qu’elles croisent.

Nous sommes en colère, révoltées et révoltés, indignées et indignés.

Nous ne savons pas ce qui s’est passé à New York samedi 14 mai mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompts à surgir chez une partie des élites françaises.

Ces propos illustrent l’impunité qui règne dans notre pays quant à l’expression publique d’un sexisme décomplexé. Autant de tolérance ne serait acceptée dans nul autre cas de discrimination.

Ces propos tendent à minimiser la gravité du viol, tendent à en faire une situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage. Ils envoient un message simple aux victimes présentes et futures : « ne portez pas plainte ». Nous le rappelons : le viol et la tentative de viol sont des crimes.

Ces propos prouvent à quel point la réalité des violences faites aux femmes est méconnue. De la part d’élites qui prétendent diriger notre société, c’est particulièrement inquiétant. 75 000 femmes sont violées chaque année dans notre pays, de toutes catégories sociales, de tous âges. Leur seul point commun est d’être des femmes. Le seul point commun des agresseurs, c’est d’être des hommes.

Enfin, ces propos font apparaître une confusion intolérable entre liberté sexuelle et violence faite aux femmes. Les actes violents, viol, tentative de viol, harcèlement sont la marque d’une volonté de domination des hommes sur le corps des femmes. Faire ce parallèle est dangereux et malhonnête : ils ouvrent la voix aux partisans d’un retour à l’ordre moral qui freine l’émancipation des femmes et des hommes.

Les personnalités publiques qui véhiculent des stéréotypes qu’on croyait d’un autre siècle insultent toutes les femmes ainsi que toutes celles et ceux qui tiennent à la dignité humaine et luttent au quotidien pour faire avancer l’égalité femmes – hommes.


Cet appel contre le sexisme est initié par les associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes. Il regroupe une dizaine d’associations et plus de 1 000 signataires dont : Audrey Pulvar, Clémentine Autain, Florence Montreynaud, Annick Coupé, Annie Ernaux, Agnès Bihl, Marie-Françoise Colombani, Florence Foresti, Patric Jean (réalisateur), Julien Bayou (membre du collectif Jeudi Noir) ou encore Geneviève Fraisse.

 

8 juin 2011 – Université Inter-Âges du Dauphiné – zététique & critique de la presse écrite

Sur demande de Yolande Vallon, qui organise un atelier critique des médias, Nicolas Gaillard du CorteX est intervenu mercredi 8 juin à 15h à l’Université Inter-Âges du Dauphiné. 15h 

UNIVERSITÉ INTERÂGES DU DAUPHINÉ 2 square de Belmont – 38000 GRENOBLE Tél 04 76 42 44 63 Fax 04 76 03 22 50 Email : secretariat@uiad.fr

UNIVERSITÉ INTERÂGES DU DAUPHINÉ 2 square de Belmont – 38000 GRENOBLE Tél 04 76 42 44 63 Fax 04 76 03 22 50 Email : secretariat@uiad.fr

15 juin 2011, à Grenoble – Identifier et combattre le masculinisme

Identifier et combattre le masculinisme, dans le cadre du cycle d’analyses féministes.  Soirée d’information et de discussion ludique pour apprendre à identifier les thèmes chers aux masculinistes, décortiquer leur discours et construire ensemble nos arguments.

« Les pères divorcés sont opprimés par la justice »

« Les hommes sont discriminés »

« Les féministes sont allées trop loin »

« Les femmes ont pris le pouvoir »…

Ces phrases qu’on entend de plus en plus autour de nous, participent au retour de bâton que connaît le féminisme depuis plusieurs années. Ce soir, nos ami-es d’Antigone proposeront de faire un petit tour d’horizon de la mouvance masculiniste, des groupes hommes et de leurs idéologies. Y seront analysés leurs arguments que nous discuterons afin d’apprendre à mieux y répondre collectivement.

L’équipe qui organise la soirée est mixte et les personnes qui sont conviées à y participer aussi.

Lieu : Antigone, 22 rue des violettes, Grenoble.

20h (en espérant que ça commence à l’heure)

Prix libre.

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Soutenances Zététique & autodéfense intellectuelle saison 14

Nous y sommes ! Après deux mois de travail, les étudiants de L1, L2 Sciences soutiennent leur dossier réalisé dans l’UE Zététique & Autodéfense Intellectuelle de Richard Monvoisin. C’est la 14e saison. Cela se passera en public, du 14 au 16 mai 2012 au Département des Licences Sciences et Techniques (cf. plan plus bas).

 

Les soutenances sont publiques, moyennant discretion, car elles se déroulent devant un jury.

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Voici le programme prévisionnel.

 

Lundi 14 mai 2012 – amphi D2

17h Les champs magnétiques ont-ils un impact sur l’orientation des vaches ?

Laetitia CHOMETTE, Madjid HADJAL, Gael LOZINGUEZ, Jean-François TROCHET

 17h25 Avons-nous besoin d’un don pour devenir « voyant »? Test de Cold reading

Mélisse BONFAND, Alban CEAU, Varérian DUCROT, Martin HRADIL

 17h50 Quel est l’impact des barreurs de feux sur les individus qu’ils manipulent ?

Jérémy BLANCHARD, Lucas LABAR, Maxime LEGUES, Nina LEWIN, Isahak SAIDI

18h15 Peut-on mesurer l’effet des messages d’amour sur la cristallisation de l’eau de Masaru Emoto ?

Emmanuelle BAFFERT, Samantha EL HAMAOUI, Manon FRANCES, Coline VERLUISE

18h40 Aromathérapie : est-ce que des huiles essentielles peuvent avoir un impact réel sur la concentration ?

Vanille-Charlotte ACHAINTRE, Sophie BRENET, Laëtitia FABRE

19h05 Phéromones humaines : les expériences de Wedekin et Cutler sur les phéromones sont-elles reproduites ? Tentative de protocole expérimental

Natacha AYME, Théo BEAUMANN, Keltoum BENZAOUI, Marylise BOURGUIGNON, Julie FRANCA

Mardi 15 mai 2012 – amphi E2

17h La planche ouija est-elle un vrai moyen de communication avec les esprits ? Nos croyances en l’au-delà influencent-elles cette communication ?

Cindy VERILHAC, Alison VITORIO

17h25 Quelles sont les prétentions des colliers d’ambre sur les enfants ?

Valentin AMATI, Mahmoud BEN FRAG, Nicolas SERBOURCE

17h50 Les lampes de sel délivrent-elles des ions négatifs bénéfiques pour la santé ?  Origines de cette allégation, arguments des vendeurs et validité scientifique de ces arguments

Magali TEYSSOT, Anaïs VIEIRA DA CRUZ

18h15 Mesurer l’impact de la lune sur la pousse des plantes

Mathieu RAMON, Baptiste SONNERAT

18h40 L’affirmation « L’abus des écrans peut nuire gravement au moral » est-elle vraie ?

 Sylvain LE TIRANT, Pierre ROIBET, Basile TOSI

19h05 Cryptozoologie : les bêtes des Alpes ont-elles une existence avérée ?

Antoine BENEFICE, Lilas RAGUIN, Pierre-Henri THIOLLIER

Mercredi 16 mai 2012 – amphi E2

16h10 Réalité scientifique du complexe d’Oedipe

 

Ismael BENSLIMANE, Roumaïssa HASSAINI, Jenifer KARAM, Charline MAZOYER

16h35 Étude des pierres qui affirment empêcher les ondes des téléphones portables d’atteindre le cerveau

André POLASZEK, Naël SBAGHDI, Julian TROUILLON

17h Les méridiens d’acupuncture exisentent-ils ?

Maximin DETRAIT, Geoffrey JAOUEN, Elie PONCET

17h25 Quelle est la validité de la graphologie ? Son usage dans les tribunaux, les entreprises…

Thibault BOISEDU, Nafissatou DIOP, Anna FALL, Lucie GARCIA, Maëliss INGRASSIA, Charlotte RAVANELLO, Camille STEFANUTO, Tariq ZAKARIA, Andréa ZANON

17h50 Reproduire des feux follets en laboratoire

Thibault MARIE, Thomas TATLIAN

18h15 La vision commune de la vie des hommes préhistoriques présentée au grand public est elle erronée ? Étude du Pléistocène supérieur entre 130 000 et 11 000 ans avant EC.

Yaël GRANDCOLLOT, Sabrina LEMAIRE, Maxime MARTIN , Meryem OUTALBALI

18h40 Géoglyphes – hypothèses et méthodes

Tommy VENOUIL

19h05 Auto-combustion humaine
Lucie GENTHIAL, Brian RECHARD, Houda TOLIMAT

 
 
Le DLST (ancien DSU) est noté en vert
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Si vous êtes en retard, entrez par le haut de l’amphi, merci.

16 juin 2011, Grenoble – La Zététique et les "complots"

La Zététique et les « complots », par l’Observatoire zététique.

 


 

Les attentats du 11 septembre 2001 ont engendré un nombre impressionnant de thèses qui prétendent s’opposer à la « version officielle ».

Ces thèses sont souvent défendues par des personnes qui affirment rechercher une vérité qu’elles estiment cachée : pour cette raison, ces personnes se font appeler truthers aux Etats-Unis. Elles ont constitué un mouvement pour la vérité sur le 11 septembre particulièrement actif sur internet.

A l’aide, entre autres, des outils de la zététique, et sans entrer dans des considérations géopolitiques, cette conférence sera l’occasion d’examiner le niveau de crédibilité de quelques-unes de ces thèses alternatives.

20h. Antigone, 22 rue des violettes. Prix libre

Probablement présenté par notre ami Jean-Louis Racca !