De la difficulté d’être darwinien – l’énigme pédagogique des éléphants sans défenses

Voici un extrait de la publication de notre collègue Gérald Bronner « La résistance au darwinisme : croyances et raisonnements » dans la Revue française de sociologie* qui offre un outil magistral aux enseignants.
J’ai (RM) tenté de reproduire l’énigme moi-même dans mes enseignements (voir deuxième partie).

(…)  Si l’on réalisait une enquête pour savoir si les Français adhèrent aux thèses de Darwin, on obtiendrait sans doute des CorteX_Gerald_Bronnerrésultats assez différents de ceux du sondage américain.Il est possible d’imaginer que nos compatriotes se déclareraient plus volontiers darwiniens que leurs voisins d’outre-Atlantique, pourtant il serait sage de rester sceptique face à ces résultats. En effet, pour prendre ce genre de déclarations au sérieux, il faudrait être assuré que le sens commun conçoit clairement ce qu’être darwinien signifie, ce dont il est permis de douter.

Pour tester cette idée, nous avons réalisé une expérimentation (18) qui consistait à soumettre 60 individus à une situation énigmatique qui, précisément, concernait les métamorphoses du vivant. Cette situation réelle avait été relayée, faiblement, par la presse (19) et était de nature à mesurer les représentations ordinaires de l’évolution biologique.

L’énoncé de l’énigme était lu lentement aux sujets volontaires. En plus de cette lecture, cet énoncé était proposé sous forme écrite et l’entretien ne commençait que lorsque le sujet déclarait avoir compris parfaitement ce qui lui était demandé. Il lui était laissé ensuite tout le temps qui lui paraissait nécessaire pour proposer une ou plusieurs réponses à cette énigme. La grille d’entretien avait été conçue pour inciter l’interviewé à donner toutes les réponses qui lui viendraient à l’esprit, attendu que ce sujet n’impliquait pas(en particulier en France), a priori, une charge idéologique ou émotionnelle forte, de nature à susciter des problèmes d’objectivation ou de régionalisation (20).

Trois critères présidèrent à l’analyse de contenu de ces 60 entretiens.

1) Le critère de spontanéité : il consistait à mesurer l’ordre d’apparition des scénarios dans le discours. En d’autres termes, on cherchait à voir quelles seraient les solutions qui viendraient le plus facilement à l’esprit des individus face à l’énigme.

Le critère de récurrence : il consistait à mesurer le nombre d’évocations du même type de scénario dans un entretien.

3) Le critère de crédibilité : à la fin de l’entretien, on demandait à l’interviewé celui, d’entre les scénarios qu’il avait évoqués, qui lui paraissait le plus crédible. On demandait par exemple : « Si vous aviez à parier sur l’une des solutions de l’énigme que vous avez proposées, laquelle ferait l’objet de votre mise ? »

Ces critères furent mobilisés pour mesurer les rapports de force entre les différents discours possibles, les solutions imaginées, pour résoudre l’énigme.

J’ai retenu, en outre, le critère d’évocation simple qui mesurait le nombre de fois où un scénario avait été évoqué globalement, sans tenir compte de l’ordinalité ou des récurrences dans les différents discours et un critère d’évocation pondérée qui croisait le critère de spontanéité et celui de récurrence (21).

La population des sujets de l’expérimentation fut échantillonnée selon deux éléments.

  1. Le diplôme : tous les interviewés devaient être titulaires du baccalauréat. On s’assurait ainsi qu’ils avaient tous été familiarisés avec la théorie de Darwin, à un moment ou à un autre de leur scolarité.
  2. L’âge : la règle préliminaire de cette enquête était de mettre en œuvre l’idée d’une dispersion. Pour contrôler cette dispersion autour des valeurs centrales (l’âge moyen était de 37 ans), j’ai rapporté l’intervalle interquartile à l’étendue. Le premier représentant plus de 50 %(59 %) de la seconde, on s’assurait ainsi d’éviter des phénomènes de concentration des âges. Cette expérimentation fut menée de novembre 2005 à janvier 2006, principalement auprès de personnes vivant en Île-de-France (N = 49), et tous en Métropole(Lorraine N = 4, Haute-Normandie N = 4, Midi-Pyrénées N = 3). Cette population était composée de 33 femmes et 27 hommes, de cadres, professions intellectuelles et supérieures (N = 14), de professions intermédiaires (N = 17), d’employés (N = 7), d’étudiants (N =11), de chômeurs(N = 5), de retraités (N = 4), d’un agriculteur exploitant et d’une femme au foyer.

Cette situation énigmatique, tirée d’un fait réel (22), fut donc soumise à ces 60 personnes sous la forme suivante :

« À l’état sauvage, certains éléphanteaux sont porteurs d’un gène qui prévient la formation des défenses. Les scientifiques ont constaté récemment que de plus en plus d’éléphanteaux naissaient porteurs de ce gène (ils n’auront donc pas de défenses devenus adultes). Comment expliquez cette situation ? »

Vous pouvez tenter de répondre à cette question. Puis cliquez .

* Bronner G., La résistance au darwinisme : croyances et raisonnements, Ophrys, Revue française de sociologie 2007/3 – Volume 48. Télécharger. Avec l’aimable autorisation de Gérald Bronner.

(18) Je remercie ici la promotion de maîtrise de sociologie de l’université Paris-Sorbonne 2005 sans l’aide matérielle de laquelle cette recherche eût été beaucoup affaiblie.

(19) Un encart de quelques lignes dans Libération (19/07/2005).

(20) Blanchet et Gotman (1992).

(21) Cette mesure n’est pas sans évoquer ce que les psychologues sociaux nomment l’analyse prototypique et catégorielle qui consiste à croiser le rang d’apparition de l’élément et sa fréquence dans le discours et à effectuer ensuite une typologie autour d’éléments sémantiquement proches. Un classement d’éléments cognitifs peut alors être obtenu soulignant le caractère central de certains d’entre eux. Sur ce point voir Vergès (1992, 1994).

(22) Sa réalité était sans doute un avantage, un autre était que le fait était passé presque inaperçu. On ne pouvait donc pas s’attendre à ce que les interviewés connaissent la solution de cette énigme comme cela aurait pu être le cas si j’avais choisi de les faire réfléchir sur la célèbre « affaire » des papillons Biston betularia, plus connus sous le nom de « géomètres du bouleau » ou « phalène du bouleau », dont le phénotype dominant changea au XIXe siècle dans la région de Manchester. Cette constatation inspira une expérience fameuse, menée entre 1953 et 1955 par le biologiste Bernard Kettlewell, et relatée dans tous les manuels de biologie évolutive. Cette recherche fournit, pour la première fois, la preuve expérimentale de l’existence de la sélection naturelle.

Biologie, évolution – L'échelle des êtres par Alain Le Metayer

L’échelle des êtres se cache-t-elle dans l’arbre phylogénétique ? Est-il possible qu’une idée fausse (par exemple : « Il existe une échelle des êtres« ) puisse persister dans les discours ou les représentations graphiques de personnes qui, pourtant, déclarent explicitement que cette idée est fausse ?
Alain Le Métayer partage avec nous un document instructif et éclairant sur ce problème.

 

Dans un article sur la résistance au darwinisme, Gérald Bronner propose ceci : il est difficile de devenir darwinien… quand on pense qu’on l’est déjà et qu’on mobilise les idées de Lamarck plutôt que celles de Darwin. Ainsi, en embarquant Lamarck comme passager clandestin tout en se croyant darwinien, on a peu de chance de le devenir vraiment !


On pourra également se servir de l’excellent documentaire Espèces d’espèces, de Denis van Waerebeke. Concernant cette partie (sur l’échelle des êtres), voici deux extraits que nous utilisons dans nos cours :

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=kKnHlnD02dc]  
[vimeo 20738400]  

https://cortecs.org/videotex/biologie-de-levolution-metaphore-de-la-boule-buissonnante

https://cortecs.org/videotex/biologie-documentaire-especes-despeces

Denis Caroti

Atelier Esprit critique, français et zététique pour BTS

Mortimer Leplat est enseignant de français au lycée Frédécic Ozanam à Lille et, comme de plus en plus de collègues, il a décidé de se lancer en 2013 dans un projet en lien avec l’esprit critique et la zététique. Sous forme d’ateliers à destination d’étudiants en BTS et dans le cadre de l’accompagnement personnalisé, voici comment il a procédé, les sujets choisis, et surtout, chose assez rare pour nous scientifiques bornés et obtus, comment il a réussi à insérer de l’outillage critique à travers un mélange étonnant d’études de textes littéraires et une présentation de sujets zététiques. On ne peut que l’encourager à continuer (et à faire des petits…) !
Si vous aussi souhaitez partager votre travail, vos essais et cours, n’hésitez pas à nous contacter.
Denis Caroti


Les ateliers :

Les deux premières heures (travail sur la réfutabilité) Les deux heures suivantes (nos sens nous trompent) Atelier sur la morphopsychologie  Graal et rasoir d’Occam   


Le contexte

Cet atelier se déroule dans le cadre de « l’accompagnement personnalisé » (AP) mis en place par la réforme du lycée. Les enseignants y sont libres de proposer un peu ce qu’ils veulent, aussi ai-je saisi l’occasion pour proposer à des élèves de première année de BTS une initiation à la démarche critique et plus particulièrement à la zététique.

Cependant, même si l’AP peut paraître très libre à première vue, les contraintes administratives et d’horaire sont très lourdes, et j’ai appris que les douze heures dont j’estimais (un peu au pif à vrai dire) avoir besoin s’étaient vu diviser par trois : quatre heures, donc, soit deux séances de deux heures par semaine, et des élèves qui tournent tous les quinze jours. Bon, au fond ça n’est peut-être pas plus mal : je débute et le fait de proposer une progression suivie sur douze heures m’effrayait un peu. Là, je vais pouvoir procéder par « tâtonnement expérimental », en changeant ce qui n’a pas marché d’une session à l’autre.

Le contenu

Deux premières heures :

CorteX_Croyance_niveau_etudeJ’ai commencé, histoire de montrer aux élèves que ça ne rigolait pas, par leur passer un des quatre petits films du GEMPPI, celui sur les médecines parallèles. Ce film dure un quart d’heure, après quoi j’ai recueilli les réactions des élèves lors d’un petit débat. Tous (c’est-à-dire les six qui se sont inscrits…) se sont montrés sensibles à l’histoire de cette petite fille soustraite à la chimio par un gourou pratiquant la « médecine quantique ». Je voulais arriver avec les élèves à faire émerger le point suivant : les parents sont-ils des imbéciles ? Pour répondre à cette question, j’ai projeté aux élèves deux graphiques tirés de Devenez sorciers, devenez savants, qui montrent que, contrairement à ce qu’on aurait pu croire, il n’y a aucune corrélation entre le niveau d’étude et celui de croyance dans le « surnaturel ». D’où l’utilité de travailler son esprit critique…

Autre question qui est venue sur la table : ce qu’affirme le gourou-médecin-quantique-thérapeute-holistique aux parents de la petite fille, les histoires de « double énergétique qui n’entre plus en résonance avec le corps physique », c’est scientifique ? Non, on est bien d’accord… Le jargon utilisé n’est-il pas là simplement pour impressionner et accréditer artificiellement des thèses non éprouvées ? Certainement. Pourtant, ledit thérapeute appuie son discours sur certaines propriétés des particules élémentaires : le point crucial est donc, pour éviter de se faire embobiner, de réussir à faire la différence entre science et pseudoscience. J’ai alors présenté le critère de réfutabilité de K.Popper et demandé aux élèves de l’appliquer à quatre textes (ben oui, je suis prof de français…) très différents, mais qui présentent le point commun d’utiliser un argument ad hoc pour soustraire leur théorie à la réfutation :


Les deux heures suivantes :

Je souhaitais présenter quelque chose d’un peu plus fun aux élèves, sur le thème « nos sens nous trompent, un témoignage n’est donc pas une preuve ». J’ai réalisé une présentation, partant de l’affaire du Yéti nain de Levens (http://www.unice.fr/zetetique/articles/JB_yeti_nain/index.html). J’ai demandé aux élèves l’hypothèse explicative qui leur semblait la plus probante : présence d’un yéti ou taches dues à l’éclairage entre les feuilles de l’arbre ? Tous ont pensé que la deuxième explication était plus convaincante, ce qui m’a permis d’introduire le rasoir d’Occam et l’importance de rechercher une alternative moins « coûteuse » intellectuellement face à un phénomène dit « paranormal ».

Puis j’ai poursuivi sur les « paréidolies », ou erreurs de perceptions faisant voir des choses connues dans des formes sans aucune signification. Je me suis servi du triangle de Koniza pour leur montrer que notre cerveau cherchait à donner du sens à ce qui n’en a pas forcément a priori, puis je leur ai montré des exemples, en les faisant participer : « bon, là, vous voyez quelque chose ? Quoi à votre avis ? » Ils ont eu un peu de mal à reconnaître la Vierge ou Elvis sur les toasts, mais une fois que le premier élève les a reconnus, ça a paru évident pour tout le monde.

CorteX_triangle CorteX_Toast_Vierge CorteX_Pareidolie_Elvis
Triangle de Koniza Paréidolie de la Vierge Marie Paréidolie d’Elvis (ou Elvis toast)

Une apparition de Jésus sur l’anus d’un chien a énormément plu, le fait de la passer juste après le visage très très vague dudit Jésus sur un drap, avec à côté un prêtre en train de dire : « moi j’y crois », évidemment ça fait rire…

CorteX_Jesus_coussin CorteX_Pareidolie_Jesus_anus_chien
Apparition de Jésus dans une église à la Réunion Sans commentaire

Tout cela m’a pris environ 45 minutes. Après je leur ai dit que si, au niveau visuel, on recherchait du connu dans ce qui est vague, ça marchait aussi au niveau intellectuel, et j’ai enchaîné sur une vidéo d’un spectacle de Frank Lepage donnant un cours de langue de bois (http://www.dailymotion.com/video/x9wwg5_franck-lepage-langue-de-bois_fun), qui a donc été l’occasion d’expliquer aux élèves le principe de l’effet puits. Je leur ai ensuite proposé de faire la même chose à partir du générateur de discours dans Devenez sorciers, devenez savants. Ils ont préparé ça pendant deux minutes, et sont venus faire quelques jolis discours devant les autres.

Enfin, j’ai décortiqué avec eux un horoscope. On a vu combien les descriptions étaient stéréotypées et faciles à reproduire en utilisant quelques trucs simples : être toujours positif, être vague (utiliser le mot « tout »), ratisser large (par exemple avec des « et » et des « ou »), etc. Ils ont alors pu rédiger entre eux des horoscopes. C’est un petit exercice d’écriture qui passe assez bien avec les élèves, en tout cas on a bien ri !

Voilà, je pense faire évoluer cet atelier de session en session : la suite bientôt, donc !  


Atelier sur la morphopsychologie

Pour cet atelier, j’ai commencé par projeter aux élèves le visage de Dracula tiré du film Nosferatu de Murnau, puis je leur ai demandé de le décrire en quelques lignes. CorteX_DraculaJ’ai choisi la version de Murnau car, malgré de nombreuses différences, c’est encore dans ce film que l’aspect physique de Dracula correspond le mieux au portrait initial que Bram Stocker fait dans son livre. Après avoir procédé à quelques lectures des productions des élèves au cours desquels j’ai mis l’accent sur certaines caractéristiques physiques qui auront une importance par la suite (nez, oreilles et sourcils), je leur ai distribué ledit portrait :

« Son visage donnait une impression de force, avec son nez fin mais aquilin, des narines particulièrement larges, un front haut et bombé, des cheveux qui se clairsemaient aux tempes, mais, ailleurs, épais et abondants. Les sourcils, massifs, se rejoignaient presque à l’arête du nez et paraissaient boucler tant ils étaient denses. La bouche, pour autant que je pusse l’entrevoir, sous l’épaisse moustache, présentait quelque chose de cruel, sans doute en raison des dents éclatantes et particulièrement pointues. Elles avançaient au-dessus des lèvres elles-mêmes dont le rouge vif soulignait une vitalité étonnante chez un homme de cet âge. Les oreilles étaient pâles et se terminaient en pointes. Le menton paraissait large et dur et les joues, malgré leur maigreur, donnaient toujours une impression d’énergie. L’impression générale était celle d’une extraordinaire pâleur. »

Plus loin dans le roman, Mina Harker, interrogée par le professeur Van Helsing, note que « Le comte est un criminel et de type criminel. Nordau et Lombroso le classeraient dans cette catégorie. »

Nous quittons ici le terrain de la fiction pour rejoindre celui de la réalité : Mina Harker fait ici allusion à la théorie de la criminalité innée que Cesare Lombroso exposa dans L’homme criminel (1876), dont j’ai distribué un extrait aux élèves (tiré de La mal-mesure de l’homme de Stephen Jay Gould) en leur demandant de repérer, dans le portrait de Dracula, les éléments qui en semblaient tirés :

« Le nez [du criminel] au contraire […] est souvent aquilin comme le bec d’un oiseau de proie. »

« Les sourcils sont broussailleux et tendent à se rejoindre au-dessus du nez. »

« […] avec une protubérance sur la partie supérieure du bord postérieur […] une survivance de l’oreille pointue. […] »

Lombroso pensait ainsi que la criminalité était quelque chose d’inné qui conférait au criminel des traits de visage particulier. Bien sûr, puisque la criminalité était innée, elle était également incurable, et la théorie de Lombroso a contribué à envoyer à la mort des gens qui avaient accompli des délits mineurs mais qui, étant nés criminels, allaient fatalement commettre un jour ou l’autre des crimes beaucoup plus graves…

J’ai ensuite demandé aux élèves si, d’après eux, cette théorie était toujours en vogue. Certains ont évoqué, pendant la Seconde Guerre Mondiale, les caricatures de juifs, invariablement représentés avec d’énormes nez censés permettre de les repérer au premier coup d’œil.

  CorteX_affiche_juif  

Mais aucun élève n’a mentionné le domaine des ressources humaines et du management, dans lequel (d’après Renaud Marhic, Le New Age, son histoire… ses pratiques… ses arnaques…) la « morphopsychologie », qui prétend que l’on peut connaître la personnalité de quelqu’un en regardant les traits de son visage, serait employée par pas moins de 12% des recruteurs. D’après les théories du docteur Louis Corman, le fondateur de la morphopsychologie « moderne » après les précurseurs que furent Gall ou Lavater, il existerait des « dilatés » de visage, ayant pour caractéristique sociopsychologique une insertion facile, une jovialité, etc., et des « rétractés » qui seraient caractérisés au contraire par une fermeture par rapport à leur milieu social… La forme du visage permettrait ainsi à certains recruteurs de savoir sur quel type d’emploi une personne pourra donner le meilleur d’elle-même…

Pour éprouver la validité de cette théorie, j’ai demandé aux élèves de retrouver, parmi une liste de visages, la profession de chacun :

CorteX_portraits

Cet exercice est tiré du livre d’Alain Cuniot, Incroyable… Mais faux ! Bien sûr, il y a un piège : tous les visages sont ceux de comédiens !

Je cite la conclusion de Cuniot : « Comment les « lois » de la morphopsychologie peuvent-elles s’adapter aux comédiens, lesquels, excellents hommes, fins, cultivés, interprètent avec la plus grande véracité les plus ignobles brutes, les sadiques les plus repoussants, compte tenu qu’ils ont le front bas, le nez large, le menton prognathe, les oreilles décollées, etc. ? »

L’intéressant, avec la morphopsychologie, c’est qu’elle ne représente qu’un aspect d’une théorie plus large, celle du déterminisme biologique qui prétend enfermer le destin des hommes dans leurs caractéristiques physiques et biologiques. J’ai demandé aux élèves s’ils avaient d’autres exemples de déterminisme biologique, et la discussion a bien sûr porté sur le racisme. Je n’ai cependant pas résisté au plaisir d’évoquer avec eux la théorie des « styles d’apprentissage », aujourd’hui réfutée (http://www.charlatans.info/news/Les-styles-dapprentissage-refutes) mais qui leur a généralement valu de remplir quelques tests au lycée qui parfois ont malheureusement pu influencer leur orientation.
 

Graal et rasoir d’Occam

Ce cours est une version didactisée d’un article de la newsletter de septembre 2012 de l’Observatoire zététique : « L’énigme du Graal et le principe de parcimonie » (http://www.zetetique.fr/index.php/nl). J’ai choisi de travailler sur ce thème car il me permet de mêler des éléments de culture littéraire à une démarche de type zététique.

J’ai donc commencé par demander aux élèves s’ils avaient entendu parler du Graal et ce qu’ils savaient sur ce sujet. Les réponses furent assez vagues. Les élèves en avaient effectivement entendu parler, surtout à travers des films et des séries télévisées. Ils l’associaient à une coupe plus ou moins en rapport avec la religion chrétienne mais il a fallu que je les aide un peu pour arriver à l’hypothèse la plus connue : le Graal serait la coupe dans laquelle a bu le Christ lors du repas de la Cène, et qui a servi à recueillir le sang de son flanc percé par la lance du centurion Longin pendant sa crucifixion.

CorteX_Graal_croix

Or il ne s’agit là que d’une hypothèse parmi d’autres, car la vérité est que nous ne savons pas très bien ce qu’est le Graal : celui-ci apparaît en effet pour la première fois dans un roman écrit au 12ème siècle par Chrétien de Troyes, Le Conte du Graal, qui raconte les aventures du chevalier Perceval, arrêté en plein périple par une rivière apparue mystérieusement sur laquelle vogue la barque du Roi Pêcheur, qui propose au chevalier de venir se restaurer dans son château, et tant qu’à faire d’y passer la nuit. Pendant que Perceval discute avec son hôte dans le château, un cortège défile sous leurs yeux, où l’on voit apparaître un graal (il s’agit ici d’un nom commun qui désigne en ancien français un plat à poisson) magnifiquement serti de pierres précieuses et précédé d’une mystérieuse lance qui saigne (qui sera plus tard associée à la lance de Longin). J’ai fait lire le passage aux élèves, et ils ont pu constater que si Perceval brûle d’envie de demander pourquoi la lance saigne et ce que contient le Graal, il n’en fait rien, par peur de paraître indiscret.

CorteX_Graal_plat

Dans la suite de l’aventure, le Graal réapparaît à chaque fois qu’un nouveau plat est servi, mais Perceval n’ose pas plus parler, tant et si bien qu’il finit par aller se coucher sans avoir obtenu de réponse à la question qui le taraude. Le lendemain, lorsqu’il se réveille, le Roi Pêcheur a disparu et le château est entièrement vide. Pour comble, Chrétien de Troyes meurt avant d’avoir terminé son roman, et le lecteur lui non plus ne saura donc jamais le fin mot de l’histoire…

Plusieurs auteurs ont écrit des « continuations » de l’histoire de Perceval. Dans la plus célèbre d’entre elles, écrite par Robert de Boron au 13ème siècle, le Graal devient le « Saint Calice » ayant servi à recueillir le sang du Christ, mais rien n’indique que Chrétien de Troyes ait eu cette idée en tête, et il existe bien d’autres théories, qui attribuent au Graal des origines templière, cathare, ou encore celtique.

Après cette longue présentation, j’ai distribué aux élèves deux extraits, l’un tiré des Métamorphoses d’Ovide, l’autre du Da Vinci Code de Dan Brown : il s’agit d’attribuer un degré de probabilité à deux hypothèses explicatives concurrentes de l’énigme du Graal, et de justifier son choix.

Hypothèse 1 : le Graal est un emprunt aux Métamorphoses d’Ovide. Chrétien de Troyes a été influencé par le passage sur la Corne d’Abondance (je l’ai énormément raccourci, car il est très long).

CorteX_ovide

Hypothèse 2 : le Graal représente, comme dans le passage tiré du Da Vinci Code, la descendance cachée du Christ.

CorteX_Da_vinci_code

Laquelle de ces deux hypothèses vous paraît-elle la plus plausible ? Les élèves ont trouvé soit que les deux hypothèses étaient aussi crédibles l’une que l’autre, soit que l’hypothèse numéro deux était la plus crédible.

Je leur alors présenté le rasoir d’Occam, principe logique qui incite à privilégier la première hypothèse, beaucoup moins coûteuse du point de vue cognitif : elle nous demande d’accepter seulement que les écrivains s’influencent les uns les autres (et les points communs entre les deux récits sont nombreux, comme cela est développé dans l’article de l’OZ), alors que la deuxième hypothèse nous demande d’accepter d’emblée l’origine chrétienne du Graal, que rien n’indique, mais également que Jésus a eu une descendance, que celle-ci a été cachée par l’Église sans qu’on n’en sache rien, bref, toute une « théorie du complot » pour laquelle il n’existe pas la moindre preuve.

Pour leur montrer les conséquences que peut avoir ce genre de choix, je leur ai parlé du « Mouvement du Graal », organisation à caractère sectaire dont le fondateur serait une incarnation de Jésus, et prétend que le Graal, après avoir servi à recueillir le sang du Christ (le sang du fondateur, donc), repose maintenant dans le Royaume Divin, où il déverse en permanence l’Énergie Universelle dont se nourrit l’ensemble de la Création… Le problème, c’est que ce mouvement dispense à ses membres une vision très particulière de la médecine, source de nombreuses dérives… (Sources : Unadfi, http://unadfi.org/mouvement-du-graal-le-proces-d-un.html )

Eh oui ! L’hypothèse d’un emprunt direct aux Métamorphoses ne fait pas forcément rêver… Mais comme le dit Henri Broch : « Le droit au rêve a pour contrepartie le devoir de lucidité. »

Mortimer Leplat

Le jeu des trois boîtes, ou problème de Monty Hall

Connaissez-vous Monty Hall ? C’est le nom d’un présentateur télé états-unien qui a présenté pendant près de treize ans le redoutable jeu Let’s make a deal mettant en scène un casse-tête probabiliste tout à fait contre-intuitif, et par là même, stimulant la pensée critique. Ce « faux paradoxe » dont la première forme connue a plus d’un siècle est également connu sous le nom du « jeu des deux chèvres et de la voiture ».
Une première version de ce casse-tête nous a été envoyée par Louis Dubé, des Sceptiques du Québec. Suite à sa publication sur cette page, un enseignant de mathématiques en classe préparatoire, Judicael Courant, nous a soumis une version pleine de variantes, ludique, élaborée à quatre mains avec son collègue Walter Appel, qui ne postule plus la bienveillance de l’animateur. De quoi faire chauffer nos neurones.


Version initiale 

CorteX_Monty-Hall

  • 100 $ sont cachés sous l’une de trois boîtes, identifiées : A, B et C.
  • On vous demande de choisir sous laquelle des trois boîtes se trouve l’argent.
  • Ignorant sous laquelle des boîtes se trouve l’argent, vous choisissez au hasard la boîte A.
  • Pour vous aider, on dévoile qu’il n’y a pas d’argent sous la boîte B.

QUESTION : Conservez-vous votre choix : A ?

1. Oui, je garde mon premier choix
2. Non, je change mon premier choix
3. Aucune importance (soit toujours garder, soit toujours changer)
4. Au hasard (l’un ou l’autre à « pile ou face » à chaque coup)

Pour la solution , cliquez sur ce lien : Louis Dubé, des Sceptiques du Québec, le partage avec nous sous une forme simple ; les plus férus de mathématiques pourront le résoudre avec le théorème de Bayes.

 

Variantes

Nous relayons ici les remarques de Judicael Courant sur le jeu des trois boîtes, envoyées au Cortecs en décembre 2014, ainsi qu’une version complètement démoniaque de ce  casse-tête.

Bonjour,
Enseignant de mathématiques et d’informatique en classe prépas, […] je suis cependant déçu par votre page sur le problème des trois boîtes car vous faites l’impasse sur une question qui me semble essentielle pour la résolution du problème : est-on sûr que, lorsqu’on nous dévoile qu’il n’y a pas d’argent sous la boîte B, c’est bien pour nous aider ?
Si on a des raisons d’en douter, la solution peut devenir très différente : par exemple dans le cas extrême ou celui qui a caché l’argent a un côté pervers, on peut penser qu’il ne nous propose de modifier notre choix que parce nous avons trouvé la bonne boîte. On pourrait aussi se demander si, lorsque nous avons choisi la bonne boîte, la personne qui nous aide choisit de façon équiprobable entre les deux boîtes restantes, ou si elle a une préférence (par exemple, elle prend la première dans l’ordre alphabétique).
Je soumets à votre sagacité l’exercice ci-joint que j’ai donné à mes étudiants de MPSI l’an dernier. C’est un énoncé repris sur un collègue, Walter Appel, que j’ai volontairement rendu un peu plus complexe […]. Il me semble en effet qu’il y a un point important à débusquer derrière les études de ce genre : elles partent d’hypothèses a priori, très souvent implicites et non remises en question.

Version initiale

En 1761, Thomas Bayes, théologien protestant, quitte pour toujours cette vallée de larmes. Il arrive aux portes du Paradis et, comme il n’y a plus beaucoup de places et que Bayes a parfois eu des opinions assez peu orthodoxes en manière de théologie, Saint Pierre lui propose le test suivant. T. Bayes est placé devant trois portes identiques, dont deux mènent à l’enfer et une au paradis, et il est sommé de choisir. N’ayant aucune information a priori, Bayes choisit une des portes au hasard. Avant qu’il ait le temps de l’ouvrir, Saint Pierre — qui est bon — lui dit : « Attends, je te donne encore un renseignement… » et lui ouvre une des deux autres portes (menant bien entendu à l’enfer). Que doit faire Bayes ? Garder sa porte, ou changer d’avis et prendre l’autre porte non ouverte ?

Variante 1

Reprendre l’exercice dans le cas où Saint Pierre a passé la soirée précédente à faire la fête, il ne sait plus du tout où mènent les portes et en ouvre une au hasard et se rend compte qu’elle mène à l’enfer.

Variante 2

Vous arrivez vous-même devant Saint Pierre mais vous remarquez qu’il a un pied de bouc : Saint Pierre a tellement fait la fête qu’il n’est plus en mesure de s’occuper des entrées et Satan en a profité pour le remplacer (en se déguisant). Vous imaginez assez vite ce que fait Satan : lorsqu’un candidat a choisi une porte,

  • si elle conduit vers l’enfer, il le laisse prendre la porte choisie 
  • si elle conduit vers le paradis, il lui montre une porte conduisant vers l’enfer et lui propose de changer.

Vous choisissez une porte, Satan vous propose de changer. Que devez-vous faire?

Variante 3

En fait, vous réalisez que Satan est bien plus pervers que cela:

  • si le candidat choisit une porte conduisant vers l’enfer, il lui propose quand même de changer avec la probabilité p1
  • si le candidat choisit la porte conduisant vers le paradis, il lui propose de changer avec la probabilité p2.

Que devez-vous faire?

Atelier Esprit critique & Travail – la Fabrique du futur

J’ai co-animé avec notre compère Philippe Rennard un atelier sur le sujet du travail dans le cadre du cycle de coformation de la Fabrique du futur, à Grenoble. Voici le déroulé de cet atelier et le matériel utilisé pour aborder des notions d’esprit critique dans le vaste domaine du travail, que ce soit dans la présentation de chiffres ou de graphiques ou dans les discours politiques.


Cet atelier avait pour objectif de décortiquer des discours politiques et médiatiques autour du monde du travail afin de mettre en lumière des techniques de manipulations langagières, de raisonnements fallacieux, et l’utilisation abusive de chiffres et de données scientifiques.

Après le décorticage d’exemples, le groupe était ensuite invité à échanger sur les enjeux et les implications de ces petites et grandes manipulations.

1ère étape : un peu d’outillage critique

Avant de partir sur le terrain il est nécessaire de s’équiper.CorteX_Chiffre_chomage_comparaison_graphique_Le_Petit_journal_29_11_2011_image2 J’ai donc présenté une partie des techniques de manipulation des chiffres, de leur présentation fallacieuse et des moyens de s’en prémunir en utilisant essentiellement du matériel tiré de l’article de Nicolas Gauvrit et du matériel de Guillemette Reviron : Mathématiques et statistiques – Graphiques, attention aux axes ! .
Cet outillage est important car il permet de tordre le cou à l’idée d’une objectivité totale dans la présentation de résultats scientifiques, qui bloque le débat et empêche toute contestation sous le prétexte que « c’est arithmétique ! on ne peut donc rien y faire ». Comme le dit Franck Lepage « On ne va pas descendre dans la rue en disant : non à l’arithmétique, non à l’arithmétique ! ».
Comprenons bien que si les données de bases sont objectives, la manière dont on en rend compte ne l’est pas forcément.

2ème étape : utilisation de données scientifiques

Des chiffres du chômage jusqu’aux sondages d’opinion, les discours politiques et médiatiques à propos du travail sont régulièrement étayés par des données de type scientifique. Pourtant ces données apparemment objectives peuvent être largement dévoyées, que ce soit pour mieux coller à la ligne éditoriale d’un journal, à celle d’un courant politique. J’ai présenté deux exemples.

1er exemple : le Journal du dimanche du 12 octobre 2008 affiche en couverture « Sondage : les Français veulent travailler le dimanche. »

L’article s’appuie sur un sondage Ifop-Publicis et indique que 67% des français veulent travailler le dimanche. Pourtant, quand on prend le temps d’éplucher ledit sondage, on se rend compte que la question était posée d’une bien curieuse façon.
Question : « travailler le dimanche est payé davantage qu’en semaine. Si votre employeur vous proposait de travailler le dimanche, accepteriez-vous ? ».
CorteX_travai_Titre choc2Réponses possibles :
– non jamais (33%)
– de temps en temps  (50 %)
– toujours  (17 %)
 
On note que la question n’est pas « voulez-vous travailler le dimanche ? » ou « êtes-vous favorable au travail le dimanche ? » comme le titre de l’article semble l’affirmer.
La question est construite d’abord sur une prémisse (travailler le dimanche est payé davantage qu’en semaine) puis une hypothèse (si votre employeur vous proposait de travailler le dimanche, accepteriez-vous ?). Cette construction oriente particulièrement les réponses des sondés, qui n’ont que le choix d’accepter la prémisse de départ qui ne va pourtant pas de soi (travailler le dimanche n’est pas forcement payé plus) et qui se centre sur l’aspect pécuniaire.
Enfin, les réponses possibles sont restreintes : – non jamais – de temps en temps  – toujours. La proposition de réponse à 3 entrées induit presque automatiquement un effet Bof en offrant une réponse moyenne, consensuelle : « de temps en temps », ce qui expliquerait peut-être les 50% pour cette réponse.
Les 3 entrées offrent, en outre, la possibilité de présenter les résultats à la guise du commentateur : « Travail le dimanche : 67% des français y seraient favorables », c’est-à-dire, 50 % « de temps en temps » + 17 % « toujours ».  Mais on pourrait commenter également : « Travail le dimanche : 83 % des français n’y seraient pas vraiment favorable » : c’est-à-dire 50 % « de temps en temps » + 33% « non jamais ».
Cette présentation joue sur un effet Bi-standard, qui consiste à raisonner selon deux standards différents selon les circonstances, en gros changer les règles en cours du jeu.
Article lié, sur Agoravox

2ème exemple : Le Figaro.fr du 12 Octobre 2010 titre « Partir plus tôt en retraite peut nuire à la santé »

CorteX_travai_Le figaro_travail et sante« Partir plus tôt en retraite ne permet pas forcément aux ouvriers d’en profiter plus longtemps. Au contraire, un rapport publié par l’Institut allemand pour l’étude du travail, montre que cela augmente les chances de mourir prématurément », annonce l’article du Figaro en octobre 2010, étude scientifique à la clé.
Fatal Attraction ? Access to Early Retirement and Mortality”, Andreas Kuhn Jean-Philippe Wuellrich, Josef Zweimüller, Institute for the Study of Labor, August 2010.

Là encore, la lecture de l’étude nous apprend beaucoup de choses, entre autres ces conclusions des chercheurs  : « Pour les hommes, partir à la retraite un an plus tôt augmente de 13,4% les chances de mourir avant 67 ans. Pour les femmes, en revanche, un départ à la retraite anticipé n’a aucun effet sur l’âge du décès » est interprété par le Figaro comme « Partir plus tôt en retraite peut nuire à la santé » C’est une simplification pour le moins radicale.

Ensuite l’article du Figaro ne mentionne pas une donnée importante. En effet, les chercheurs parlent de retraites volontaires et de retraites non volontaires (licenciements par exemple) : « La retraite précoce concernant les départs volontaires ne semble pas liée à la mortalité, alors que la retraite précoce causée par des licenciements involontaires l’est ». Cela change la conclusion de cette étude par rapport à la présentation qu’en fait l’article.

Enfin, l’article du Figaro ne mentionne pas les hypothèses d’explication des chercheurs, conclusion de l’étude : « Finalement, nous apportons des éléments prouvant que la retraite précoce involontaire a un effet négatif sur la santé, mais pas nécessairement la retraite précoce volontaire »

Ce sont bien les départs en retraite « involontaires » qui auraient un impact significatif sur la mortalité, et non le fait – en lui-même – de partir à la retraite plus jeune. Nous avons donc affaire à un effet Cigogne.
On peut se demander si l’article du Figaro n’a pas été construit d’abord sur une conception idéologique – qui serait : « partir en retraite plus tôt n’est pas forcément une bonne chose » – puis étayé ensuite par les données de l’étude scientifique, non sans de petits oublis et de grandes simplifications. Cela s’apparente à un effet petit ruisseaux : si les petits ruisseaux font les grandes rivières, les petits oublis (ou erreurs) permettent les grandioses théories. Pour éviter cet effet, on peut se poser la question suivante : tous les paramètres sont-ils donnés et donnés correctement ?

Article lié, sur Acrimed


3ème étape : supports vidéo

Désormais lourdement armé contre les manipulations, mon co-animateur Philippe Rennard a pris le flambeau pour présenter une série de documents vidéos comme supports de discussion. Il présente, quatre exemples de vidéos et résume les réactions qu’elles ont pu susciter.
Ces commentaires s’inscrivent dans le travail de réflexion de la fabrique du Futur : « Un autre monde du travail est possible… oui, mais lequel ? » 

1/ Serge Dassault et la valeur « travail »

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=cCnEYdhtqJM]

Dans cet exemple Serge Dassault oriente la pression sur les salariés :

  • en comparant l’incomparable, à savoir (bons) travailleurs chinois et (mauvais) français, sans même évoquer les différences abyssales entre les standards socio-productifs des pays respectifs ;
  • en nivelant par le bas : nous devrions culpabiliser de ne pas travailler assez, au lieu de nous mobiliser contre l’exploitation des travailleurs chinois.
C’est un discours qui fait fi des contraintes concurrentielles et des injonctions productivistes
 
 

2/ UMP : la République du travail et du mérite

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=PfnXQixZXvg]Dans cet exemple, Camille Bedin tente de masquer la répartition arbitraire des richesses :

  • sous couvert de l’idée reçue « la réussite ne pourrait s’accomplir en dehors du travail ». C’est la représentation d’un travail qui (par la magie du mérite) engendrerait la réussite sociale qui est inlassablement répétée ici ;
  • sous le concept « d’égalité des chances », cache-sexe des inégalités auxquelles aboutit une économie basée sur le capitalisme. Les déclinaisons récentes de ce concept vont de la Bourse au mérite aux internats d’excellence, structures sujettes aux discriminations positives qui permettront d’entretenir le mythe de l’ascension sociale ;
  • sous la gabegie de « l’assistanat » désignée comme cause de tous les maux économiques et sociaux. Cela résulte pourtant des impasses de l’idéologie du mérite dont le seul partage des richesses n’assurerait certainement pas la paix sociale.

3/ Wauquiez et les contreparties au RSA

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=hp0hX7XMdMs]

Laurent Wauquiez tente dans cet exemple de rendre évident des conditions à l’octroi de minima sociaux :

  • en manipulant les chiffres. Selon lui, un couple au RSA gagnerait plus qu’un couple au SMIC. C’est faux ;
  • en substituant à l’emploi salarié un service bénévole de travail obligatoire ;
  • en plafonnant, c’est-à-dire en réduisant les aides de l’État.

Autant de stratégies qui s’effondreraient avec par exemple un revenu de base inconditionnel.


4/ Un jour sur quatre, un Québécois perd la vie au travail

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=9jwNUlbYIYU]

Dans cet exemple le message tente de concilier santé et travail au sein d’une économie qui les rend profondément incompatibles :

  • on travaille pour gagner notre vie, pas pour la perdre. Difficile de ne pas déceler ici un détournement du slogan « soixante-huitard » « on ne veut pas perdre notre vie à la gagner« . Augmenter la sécurité sur un lieu de travail risqué préserve moins de vies que refuser tout travail dans des conditions hasardeuses.
  • la touche patriotique finale et anthropomorphique (le Québec a besoin de tous ses travailleurs) arrive comme pour convaincre de l’intérêt supérieur de la mobilisation dans l’intérêt du « travail » mais pas forcément des salariés.

Philippe Rennard et Nicolas Gaillard

Entraînez-vous ! Détection du finalisme et de l'anthropomorphisme

Difficile de parler des mécanismes de l’évolution des espèces sans utiliser un vocabulaire ou des expressions anthropomorphiques ou finalistes. On les retrouve cachées dans des expressions telles que « les poils (humains) ont disparu car nous n’en n’avions plus besoin« . Plus subtil, le terme « pour » lorsque l’on évoque par exemple le long cou des girafes pour attraper la nourriture haut dans les arbres. Si ce « pour » a comme signification « leur permettant de », il est acceptable car extérieur à la volonté de l’animal, mais dans l’esprit de beaucoup de gens, ce « pour » signifie « dans le but de » ou « dans l’intention de ». Nous pensons que ce type de formulations a un effet dévastateur sur les conceptions d’un public qui, soi-disant, est demandeur de choses faciles et rapides à digérer, se complaisant dans l’image et le sensationnel. Il est tout à fait possible qu’un reportage mou et long sur la reproduction des taupes ne suscite pas le même engouement qu’un documentaire déjanté sur les plus gros insectes du monde. Mais ce faux dilemme ne doit pas nous empêcher d’imaginer ces mêmes documentaires, et sexy et rigoureux scientifiquement, sans aucun compromis entre justesse de vocabulaire et audience.

Si vous avez vous aussi des exemples à partager, vous pouvez nous écrire : contact@cortecs.org

Denis Caroti


Dans l’extrait suivant d’un documentaire réalisé en 2004 et diffusé sur France 5 en 2008 (Petites bêtes et grosses frayeurs – World’s Biggest and Baddest Bugs), nous avons détecté quelques-unes de ces utilisations. Nicolas Montes ayant travaillé sur ce décorticage, nous retranscrivons ici ses remarques. Merci à lui pour cette analyse !

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=JblvtnC4_Qs]

A télécharger ici

1/ Analyse du vocabulaire

L’anthropomorphisme est l’attribution de caractéristiques comportementales ou morphologiques humaines à d’autres entités comme des animaux, des objets ou des phénomènes.
On peut relever une série de mots à fort effet impact, intégrée dans une scénarisation guerrière (voir technique du carpaccio) : le vocabulaire de combat est tel qu’on pourrait l’entendre dans la description de conflits humains actuels, avec des qualificatifs anthropomorphiques, c’est-à-dire qui confèrent à l’animal des sentiments humains ou des valeurs morales.
  • « Le féroce Casoar »

Féroce : qui se plait dans le meurtre, cruel (Dictionnaire Littré)

  • « Les armes de la mante »
  • « Les pattes extraordinaires de la mante… »
Extraordinaire a un sens ambigu : qui sort de l’ordinaire sans préciser quel ordinaire ou quelle normalité. Par exemple, ordinaire pourrait signifier des pattes de sauterelles ? Mais les pattes de sauterelles ne sont-elles pas « extra-ordinaires » par rapport à celles du chien par exemple ?
  • « Cet insecte a sacrifié deux de ses six pattes… »
  • « … des machines à tuer »
  • « … servir de proie à des tueurs »

2/ Finalisme (téléologie), anthropomorphisme et erreurs

  • « Les armes préférées de la mante religieuse sont ses pattes extraordinaires »

CorteX_mante_armeeLa mante n’a pas de préférences dans le choix de « ses armes ». C’est un anthropomorphisme. De plus, « armes préférées » signifie qu’elle en a d’autres, on peut se demander lesquelles ? Qui plus est, le fait même d’utiliser « armes » est un terme téléologique, avec une finalité, alors que l’évolution ne fonctionne pas avec une finalité : seuls ont survécu les individus ayant cette caractéristique qui leur a permis d’assurer une plus grande descendance que ceux qui ne l’avaient pas, ceci dans le milieu où ils vivent.

  • « Cet insecte a sacrifié deux de ses six pattes pour en faire exclusivement des machines à tuer »

Elle n’a pas « sacrifié » ses pattes (mais il y a eu, au cours du temps, sélection naturelle de la variation « pattes antérieures ravisseuses »)
Ce « sacrifice » s’est fait à l’échelle historique et de l’espèce (et pas de l’individu visible sur le film).

  • « Cet insecte a sacrifié deux de ses six pattes pour en faire exclusivement des machines à tuer »

La sélection naturelle n’a pas de but. Ni la mante, ni la sélection naturelle n’ont « fabriqué » intentionnellement des machines à tuer (le fameux « pour » auquel il est très difficile de ne pas avoir recours mais dont il faut, rappelons-le, particulièrement se méfier). C’est une vision finaliste.

  • « Cet insecte a sacrifié deux de ses six pattes pour en faire exclusivement des machines à tuer »

Cette affirmation est fausse puisque ces pattes servent aussi à la locomotion.

Nicolas Montes
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Entraînez-vous ! Campagne publicitaire à analyser : l’éducation nationale recrute

La dernière campagne publicitaire de l’éducation nationale est l’occasion d’aiguiser son esprit critique et de mettre en application les principes d’autodéfense intellectuelle. Qu’en pensez-vous ?


En juin 2011, le ministère de l’éducation nationale a lancé une campagne « destinée à tous les étudiants qui réfléchissent à leur avenir professionnel et, prioritairement, aux étudiants de M1. L’objectif est clair, il s’agit d’attirer les meilleurs talents au service de la plus noble des missions : assurer la réussite de chaque élève. »[1]

altLaura a trouvé le poste de ses rêves. C’est l’avenir qu’elle a toujours envisagé. Et l’avenir, pour elle, c’est de faire vivre et partager sa passion, transmettre des savoirs et des valeurs, se consacrer à la réussite de chacun de ses élèves. C’est pour cela qu’elle a décidé de devenir enseignante.L’éducation nationale recrute 17 000 personnes.

Pourquoi pas vous ? 17 000 postes d’enseignants, d’infirmier(e)s et de médecins scolaires sont à pourvoir en 2011.
 
 

 

altJulien a trouvé un poste à la hauteur de ses ambitions.

C’est la concrétisation de son projet professionnel. Et ce projet, pour lui, c’est de faire vivre et partager sa passion, transmettre des savoirs et des valeurs, se consacrer à la réussite de chacun de ses élèves. C’est pour cela qu’il a décidé de devenir enseignant.
L’éducation nationale recrute 17 000 personnes.
Pourquoi pas vous ? 17 000 postes d’enseignants, d’infirmier(e)s et de médecins scolaires sont à pourvoir en 2011.


Cette campagne de trois semaines a été déployée avec une stratégie de diffusion très large.
  • Presse écrite (Le Monde, Le Figaro, Le Journal  du Dimanche, Libération, Le Parisien/Aujourd’hui en France, Direct Matin,  Métro, 20minutes, Le Point, L’Express, Télérama, Le Nouvel Observateur,  Challenges, Courrier international, Marianne, L’Equipe magazine, VSD,  Paris Match).
  • Spots radio (Skyrock, NRJ, Virgin radio, Fun radio,  France Info, France Inter, RTL, RMC, Europe 1…).
  • Bannières  publicitaires sur des sites Internet à forte audiences (Deezer, YouTube,  SkyBoard, L’Etudiant.fr, Studyrama, Monster).
  • L’ouverture d’un site dédié : leducationrecrute.fr.
« La création met en scène des personnes à un moment fort de leur vie, celui de leur engagement dans un projet de carrière autour des valeurs de réussite et d’épanouissement personnel et professionnel. Des valeurs qui peuvent paraître dans un premier temps individualistes, mais qui prennent un tout autre sens lors de la révélation de l’annonceur : l’éducation nationale. » [2] 

Pour débuter l’analyse, j’ai choisi de décortiquer l’article selon trois axes.

1/ Les effets rhétoriques

Notamment l’affirmation « L’éducation nationale recrute 17 000 personnes en 2011 ».

Cet annonce de recrutement est surprenante car en contradiction avec ce qui semble circuler dans les médias sur la situation de l’éducation nationale où l’on parle plutôt d’un plan d’austérité (fermeture de classe, suppression d’emploi, etc.) Cette information mérite donc d’être analysée

Pourquoi ce décalage a priori avec l’actualité ?

Que représente ces 17 000 postes ?

Cette information n’est-elle pas orientée ?

 2/ La fabrication de l’image
Comment les illustrations sont-elles fabriquées ?
Que veulent susciter ces deux  images ?
A quels archétypes font-elles appel ?
3/ Le vocabulaire utilisé dans les images
Que connote-t-il et quels problèmes cela peut-il  poser ?
 
Tentez une analyse de votre cru, et comparez-là avec la mienne.
N’hésitez pas à nous écrire pour compléter / corriger notre décorticage.

Nicolas Gaillard  

Journalisme – atelier titres de presse

Depuis septembre 2012, je donne un cours « Esprit critique & autodéfense intellectuelle » à l’Université Inter-Âge du Dauphiné. L’une de mes « étudiantes », Yolande Vallon, anime elle-même un atelier « Revue de presse » et m’a demandé un exposé participatif sur la question des titres d’articles. C’était le 15 mai 2013. Voici comment je m’y suis pris. Puisse ceci faciliter la tâche de toutes celles et ceux qui voudraient faire de même.


Je savais que j’allais avoir pendant une heure et demie une quinzaine d’habitué-es (qui s’avérèrent près d’une trentaine) majoritairement retraités. Un public retraité qui vient se former est généralement un public déjà pointu, et il faut bien intégrer le fait que nous n’avons pas affaire à des « perdreaux de l’année tombés de la dernière pluie ». Les exemples que j’ai choisis étaient donc assez pointus, volontairement. Pour un public jeune (pré-bac), je déconseille donc le matériel de presse employé ici, et enjoins à en choisir du plus facile.

Une heure et demie, avec le temps d’installation, est un temps court. Aussi ai-je opté pour l’efficacité.
J’avais la possibilité de projeter, aussi ai-je concocté un diaporama sous Libre office.
Voici la trame que j’ai employé.

Introduction

J’ai expliqué la notion de fabrique du consentement (E. S. Hermann et N. Chomsky 2008) et j’ai précisé que la manufacture de l’opinion commence dès le choix d’un titre, souvent percutant, court, de manière à être « apéritif », mais truffé de non-dits et d’implicite.

1ère partie : introduction des notions de base

J’ai exposé l’effet paillasson, puis l‘effet impact, en montrant pour chacun des exemples simples, puis plus complexes, et en parlant des risques inhérents à ces effets.
Pour l’effet paillasson : des tautologies, des définitions peu claires et l’encouragement au raisonnement « à la hache », par gros paquets stéréotypaux. Dans mon illustration sur la délinquance, j’ai repris un TP de G. Reviron (ici) ainsi que des articles de Laurent Mucchielli (entre autres ).
Plus de détails ici : effet paillasson.

Pour l’effet impact : l’appel à l’émotion plus qu’à la raison. J’ai entre autre repris ce remaniement de la langue suggéré dans un amendement de la loi Loppsi 2 transformant vidéosurveillance en vidéoprotection, moins « anxiogène ».
Plus de détails là : effet impact.
J’ai ensuite introduit la notion de Mots fouines (voir Baillargeon 2005), ainsi que l’exposé sur les mots à effet puits et la langue de bois de Franck Lepage, de la SCOP d’éducation populaire Le Pavé.
[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=oNJo-E4MEk8]
Vinrent les carpaccios journalistiques ou arts de mettre en scénario préfabriqué l’information qui passe (appel à la peur, à l’espoir, et fabrication du scoop), avec quelques exemples appuyés.
J’ai terminé par la notion de plurium interrogationum, ou effet gigogne, art de cacher dans une question une prémisse non négociée.

2ème partie : discussion sur quelques titres de presse du jour

J’ai misé sur la fraîcheur de mes exemples et je ne voulais pas être suspecté d’avoir fait un biais de sélection des exemples les plus pertinents. Par conséquent, j’ai attendu le matin même, et ai choisi trois quotidiens célèbres, de subjectivité politique évidente pour deux d’entre eux : Libération, socio-démocrate assez mou, et le Figaro, gaulliste-conservateur libéral. Le troisième, Le Monde, est célèbre pour un certain opportunisme politique, et une ligne éditoriale fluctuante et assez peu lisible.
J’ai alors prélevé trois informations, et leurs traitements respectifs dans chaque journal. J’ai fait les copies d’écran que voici, classée dans l’ordre précité Libération, Figaro, Le Monde. 

  15 mai 2013 Récession – Libération, Figaro, Le Monde
CorteX_France_recession_Libe_15.5.2013
CorteX_France_recession_Figaro_15.5.2013
CorteX_France_recession_Monde_15.5.2013
 15 mai 2013 PSG / Trocadéro – Libération, Figaro, Le Monde
 CorteX_emeutes_PSG_Libe_15.05.2013
CorteX_emeutes_PSG_Figaro_15.5.2013
CorteX_emeutes_PSG_Monde_15.5.2013
15 mai 2013 Cours d’anglais à l’Université – Libération, Figaro, Le Monde.
CorteX_Anglais_libe_15.05.2013
CorteX_Anglais_Figaro_15.05.2013
CorteX_Anglais_Monde_15.05.2013

Je ne rentrerai pas dans le détail du commentaire de ces titres, puisque c’est le public qui l’a produit. On peut toutefois dire que la ligne politique est assez simple à décrypter pour qui connaît le contexte politique en cette fin de première année de mandat de président du PS François Hollande – les articles de Libération sont plus complaisants, ceux du Figaro plus vindicatifs, et ceux du Monde plus modérés.

Je ne peux qu’encourager l’enseignant à faire sa propre moisson de captures d’écran. Je hasarde toutefois un conseil : dans un TP comme celui-ci, il faut bien garder la barre et n’analyser que les titres et non le sujet de l’article en tant que tel. Peu importe notre avis sur la « récession » par exemple, il s’agit de voir la différence de traitement pour une même information. Le risque est grand chez un public politisé de voir un débat hors-sujet démarrer comme un feu de broussailles.
Voici mon diaporama complet.
N’hésitez pas à partager ici-même vos propres ressources.

Richard Monvoisin

Brève bibliographie :
E. S. Herman & N. Chomsky, La fabrication du consentement – De la propagande médiatique en démocratie, Agone (2008)
F. Aubenas & M. Benasayag, La fabrication de l’information, Les journalistes et l’idéologie de la communication, La découverte (1999)
N. Baillargeon, Petit cours d’autodéfense intellectuelle, Lux (2005)
R. Monvoisin, Pour une didactique de l’esprit critique, thèse, Univ. Grenoble (2007)
Crédit image N°1: Fotolia

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2005 – 2015 Enseignement Zététique & Autodéfense intellectuelle – Licences Sciences

Créé en 2005 par Richard Monvoisin, sous l’impulsion de la chimiste Christel Routaboul et de l’astrophycienne Claudine Kahane, cet enseignement de 12 fois 2 heures inséré dans l’offre des unités d’enseignement d’ouverture (UEO), puis transversal (UET) s’adresse aux licences 1ère et 2ème année de sciences toutes disciplines, et les amène à élaborer un dossier d’investigation rigoureuse d’une affirmation scientifique controversé.

 

Un peu d’histoire

Jusqu’en 2009, l’enseignement s’appelait Zététique & approche scientifique du «paranormal». À l’instar des enseignements du professeur Henri Broch à l’Université de Nice – Sophia Antipolis, le cours était fortement axé sur l’analyse scientifique des prétentions « para normales » et des pseudosciences. À partir de la rentrée universitaire 2009-2010, pour sortir du  cadre paranormaliste, émarger sur des pseudo-sciences plus diverses (créationnismes, complotismes, usages frauduleux de l’histoire, etc.), et aborder la manufacture de l’opinion et la propagande, ce cours fut renommé Zététique & autodéfense intellectuelle.
En janvier 2013, à notre grande joie, cet enseignement est devenu accessible également à l’Université Pierre Mendès-France (Grenoble 2), réunissant donc des étudiants de sciences et de sciences sociales cassant un clivage disciplinaire injustifié. Depuis janvier 2014, les étudiants de Sciences po Grenoble peuvent également venir. Enfin, depuis septembre 2014, ce cours est ouvert également à l’Université Stendhal (Grenoble 3). Tous les étudiants de L1 et L2 peuvent donc le suivre, sans limite de place.

Quelques détails

amphi WeilCe cours a lieu le mardi après-midi, de 17h à 19h.

Auparavant au DLST (Département des Licences Sciences & Techniques, 480 avenue centrale, campus de Grenoble St Martin-d’Hères), il se déroule depuis septembre 2014 dans l’amphithéâtre Weil. Des intervenants extérieurs y sont parfois invités.

Dernière particularité : ce cours est volontairement ouvert à tout le monde, promeneurs et curieux compris (ce qui ne devrait pas être une particularité, l’université devant dans l’absolu être ouverte à tout le monde).

Thèmes des dossiers traités

Voici la liste complète des 269 dossiers étudiants rendus et soutenus dans le cadre de ce cours (jusqu’en 2012 – la suite est à venir=. Les dossiers, de qualité très variables (certains remarquables, d’autres franchement inutilisables) sont accessibles au Bureau CorteX, Bibliothèque Universitaire des Sciences, 1er étage, 40 avenue des mathématiques, à Saint-Martin d’Hères. Sur Rendez-Vous – contact @ cortecs.org

Saison 1 : décembre 2005 

CorteX_Grimoire
1.01 – La médecine nouvelle du docteur Hamer – Charlotte A., Laurence Cerantola, Aurélie Perchet
1.02 – Les larmes de sang – Roxane Duces, Ludovic Deroche, Astrid Tempestini
1.03 – Les dames blanches – Chrystelle Gelas, Morgan Rey
1.04 – L’hypnose : une fin thérapeutique…ou une escroquerie ? – Islem Ghazi, Lorène Billon, Iris Neyron
1.05 – Entretien avec une voyante – Thibauld Duhem, Jonathan Perrin, Pascal Buis
1.06 – Les feux de Saint Elme – Un phénomène de foudre en boule – Caroline Hantz, Benoit Bonnevie
1.07 – Les mécanismes du Vaudou – Damien Aubert, Christopher Dor, Gaël Fatou
1.08 – Jésus, les textes et l’Histoire – Alicia Rillh Giovanetti, Fabien Anthonioz
1.09 – Le Mothman – Florence Bertrand, Morgane Billaud – 1.10 – Les géoglyphes de Nazca – Kevin Effantin, Rachel Amous
1.11 – Sourcellerie – Nicolas Touzard, Rémy Lopez, Mathieu Rochette
1.12 – L’Atlantide – Yvan Bossavit, Vivien Mazet
1.13 – Anne D’Ambricourt Malassé : petit traité d’imposture scientifique – Étienne Delay, Adrien Devos
1.14 – Les coupeurs de feu – Adeline Rossillon, Virginie Thiebault
1.15 – La magie noire – Aïcha Raffadi, Marie-Céline Touzet
1.16 – Les Rois Maudits – Magali Marchetto, Guillaume Le Van Suu
1.17 – Les géoglyphes de Nazca – Morgane Flaux, Fabien Pradon, Romain Wambeke
1.18 – Les sorcières de Salem – Mélanie Osternaud, Gaëlle Pommier, Norbert Rostaing
1.19 – Les mystères de la zombification – Mohammed Dhifi, Johanne Pentier
1.20 – La marche sur le feu – Orval Touitou, Jimmy Mergy
1.21 – La manipulation liée au spiritisme – Yannick Loriot, Nicolas Baudel
1.22 – Le fakirisme – Johan Xavier, Boris Le Ninivin
1.23 – Le triangle des Bermudes – Guillaume Gey, Benjamin Lombard
1.24 – Les illusions d’optique et leurs mécanismes – Adrien Rochaix
 

Saison 2 : mai 2006

2.01 – La vie de Padre Pio selon l’émission Mystères – Ivan Dinh, Guillaume Thouroude, Djamal Touitou
2.02 – Les mystérieuses influences de la lune – Sabrina Montet, Magali Blanchard, Céline Gaspar, Elodie Dutkowski
2.03 – Le monde des Ummites – Sylvia Carvalho, Marianne Duret, Jennifer Maherou
2.04 – Papier d’Arménie : assainit, purifie, asphyxie ? – Guillaume Le Van Suu, Charlène Delétrée, Robin Faure, Mathieu Sousbie
2.05 – Atlantide, le monde perdu – Julien Trincaz, Hatice Karakaya
2.06 – Le triangle des Bermudes, mythe ou réalité ? – Zohra Betraoui, Marion Danger
2.07 – Les mystères de la grande pyramide d’Égypte – Adeline Audouin, Anne Boudillon, Marie Chapuis
2.08 – La communication avec les esprits – Séverine Maunoir, Mélanie Brun, Colombe Bonnet
2.09 – Les Dragons – Morgane Buisson, Arnaud Gavard, Christine Pignarre
2.10 – La science dans la scientologie – Axel Hars, Benjamin Guillard, Simon Piquenot, Farid Chelli
2.11 – L’ayahuasca utilisée par les chamans – Thomas Délémontex, Florent & Fabien Chardonnet, Manuel Adelh
2.12 – Les légendes urbaines – Marie Jouanneau, Kévin Mogeny, Mélanie Emptoz
2.13 – Un regard zététique dans la publicité – Élodie Clavel, Alexis Michalet, Nelly Nambot, Yann Seguin
2.14 – Les guérisseurs – Audrey Guillotin, Alex Abadie
2.15 – La mystérieuse carte de Piri Reis – Lucien Lardet, Malik Cilakkal, Murat Cirakli
2.16 – Les vampires – Ezequiel Pardo, Charlotte Boissard, Camille Allamand
2.17 – La mémoire de l’eau – Véronique Lallée, Romain Girard, Hugo Wuyam
2.18 – La polémique de l’acupuncture – Carole Guilloux
2.19 – Grenouilles et paranormal – Simon Bruno, Kristina D’Agostin, Cyril Florentin, Loïc Vignoli
2.20 – La bête du Gévaudan – Clément Buffaz, Florian Gohet
2.21 – Les hallucinations causées par les paralysies du sommeil – Denis Brouillet
2.22 – Les « larmes miraculeuses », le phénomène dit de lacrymation – Caroline Armand, Grâce Jouravel, Jean Aubert-Moulin, Blaise Robin
2.23 – le triangle des Bermudes, entre mythe et réalité – Anne-Line Pignoly, Sophie Gimenez

Saison 3 : décembre 2006

3.01 – Les cosmétiques de jouvence – Arnaud Carcenac, David Hamelin, François-Karim Laben
3.02 – Étude de l’émission Planète Choc, partie 1 – fantômes – Antoine Lejeune, Pierre Perdigon, Tom Perdreau, Manu Torres
3.03 – Critique de l’émission « L’Arène de France : faut-il croire aux phénomènes inexpliqués ? » – Adeline Bellet, Leslie Joannin, Mathilde Senergues
3.04 – Lait et idées reçues Élie El Hachem, Sébastien Girard, Laëtitia Picque
3.05 – L’orgonite – Anthony Chenevier, Denis Dechaux-Blanc, Anthony Ramalho
3.06 – Le créationnisme – Camille Allamand, Ezequiel Pardo, Yohann Thirapathi
3.07 – Le sarcophage d’Arles-sur-Tech – David Bouchex, Lucie Morel, Johanne Terpend Ordassière
3.08 – L’impression de déjà-vu – Audrey Adamidi, Gaetan Boismal, Audrey Duc
3.09 – L’hypnosédation – Yann Diorcet, Ruslan Kalitvianski, Mickaël Perrier
3.10 – Les pharmaciens et les Fleurs de Bach – Pierre-Louis Aublin, Geoffroy Carrier, David Cattaneo
3.11 – La lithothérapie ou thérapie par les pierres – Arnaud Bonnemayre, Damien Meot, Clément Signoret-Molliere
3.12 – Gary Kurtz – Frédéric Da Silva, Adrien Marchetto
3.13 – Vendredi 13 & paraskevidekatriaphobia – Fanny Juret
3.14 – La voyance en ligne – Lisa Bron, Yohan Geffroy
3.14bis – La voyance en ligne – Sakina Bouroumana

Saison 4 : mai 2007

4.01 – Les Feux follets dans la culture populaire – Alexandre Perruchon, Audrey Raibon, Marie Terrier, Alban Vorano
4.02 – Les enfants Indigo I – Mathilde Daumas, Cécile Pinsart, Cédric Rios
4.03 – Les enfants Indigo II – Mélanie Corcombet, Fabrice Denoyer, Grégory Laurent, Mounir Mansour
4.04 – La cure Breuss – Thifaine Abraham, Vanessa Lejeune, Marina Ozil, Coline Raillon
4.05 – Les miracles, le cas de Marie-Pierre Simon – Romain Chevallier, Coralie Claudel, Brice Ponson, Mickaël Sollaris
4.06 – La Manipulation mentale à l’appui d’expérience sur la tarologie – Chloé Chabert, Margaux Mazille, Quentin Moenne-Loccoz, Florie Philippe
4.07 – La Programmation Neuro-Linguistique (PNL) – Claire Mollaret, Alisée Taluis, François Vibert, Cyrielle Vidale
4.08 – Loup-garou : du mythe à la réalité – Laurence Boudière, Fanélie Coynel, Delphine Dayde, Vincent Goellner, Sylvain Palmeira
4.09 – Le fantôme du château de Veauce – Ornella Dante, Laurence Jeymond, Jennifer Martin, Nassima Ould Kaci
4.10 – La lycanthropie – Marc Leconte, Jean-Baptiste Philibert, Julie Richard, Benjamin Rigotti
4.11 – Le fantôme de Lucie – Simon Brenet, Aurélie Ghionda
4.12 – Les vertus curatives de la forêt de Vallin – Florence Ardiaca, Elodie Aumaitre, Aurore Bernard, Maïlys Faraut
4.13 – Quand la science dompte les flammes… approche de la marche sur le feu – Bryce Bouvard, Juliette Carruel, Elsa Cerboni, Anouk de Lavaissière de Verduzan
4.14 – L’autocombustion humaine – Marie Abbes, Gaëlle Pesce, Rachel Quesada, Filiz Taskin
4.15 – Da Vinci Code, le film – Virgine Faure, Lorick Huang Slug, Amandine Lastella, Jessica Vayr
4.16 – L’expérience Philadelphie – Marc Falconet, Teddy Fernandez, Julien M’pota, Thomas Pavy
4.17 – Les coupeurs de feu, faiseurs de secrets – Elisa Bousquet, Antoine Charaix
4.18 – La psychogénéalogie – Alexandra Carre, Marie Dehut, Aurore Provent, Aurélien Thevenet
4.19 – NDE – Expériences de Mort Imminente – Loïc Dubot, Simon Galles, Clément Levin
4.20 – L’effet placebo : méthode d’observation et discussion sur son évaluation – Damien Bentivoglio, Alexis Descroix, Nicolas Hans, Nicolas Bourget
4.21 – Les impressions de déjà-vu – William Levet, Loïc Poix, Etienne Reynaud
4.22 – Little Buddha, la réincarnation de Bouddha – Florine Arduin, Didier Jacquin, Lauréline Lecarme, Melissa Leconte
4.23 – L’incorruptibilité physique – Jean Bollard, Rémi Donnier-Valentin, Julien Keutchayan, Michaël Rabibisoa

Saison 5 : décembre 2007

 

5.01 – L’importance et l’influence du QI – Elise Forge, Orlane Raffin, Jessica Penin, Emily Tubbs
5.02 – Les crânes de cristal – Lauranne Berger, Florian Masson, Benoit Philibert, Loïc Puissant
5.03 – L’hypnose – Stanley Mayette, David Mourier
5.04 – Les Poltergeist – Laura Genevet, Maxime Buisson, Amira Essid, Emmanuelle Lefevre, Théophile Porte
5.05 – La possession, l’exorcisme – Claire Laperrouse, Jessica Posypanko, Adrien Valtat, Arnaud Grimaud
5.06 – Effets et vertus des plantes et potions aphrodisiaques – Adelaide Sibeaux, Nicolas Gamba, Louis Chapu, Eva Lartigau
5.07 – La fin du monde – Pierre Brestaz, Eric Pillaud Tirard, Vincent Reymond

Saison 6 : mai 2008

6.01 – Allergies : quand l’Energie s’en mêle – Ludovic Chataing, Mathilde Garnier-Moiroux, Antonin Leclercq, Florent Lahmeri
6.02 – L’homéopathie – Amélie Viallet, Fanny Martinez
6.03 – Les expériences de sortie de corps – Alicia Contet, Kévin Bremond, Emmanuel Sortais
6.04 – L’église du dernier Testament – Sandrine Duclos, Vanessa Rouag, Alexandre Lugiez, Matthieu Lesgoirres
6.05 – La sourcellerie et la démarche zététique – Louis Voegele, Yann Beilliard, Jean-Baptiste Deleage, Nicolas Tropini
6.06 – Les mystérieux pouvoirs des moines Shaolin – Gérald Tasterou, Amélie Tessieux, Virginie Gilibert
6.07 – Le 6ème sens des animaux – Lydia André, Elise Rivollet, Audrey Pichet, Elodie Ayaou
6.08 – Les vrais jumeaux et la télépathie – Caroline Brunel, Noémie Lecomte
6.09 – L’homéopathie en pharmacie, enquête et réflexion – Marine Louis, Sylvie Manuse, Julie Messina, Delphine Rieutort
6.10 – Mirin Dajo ou l’homme-brochette – Julien Le Roy, Guillaume Conzatti, Jérémy Rouvière, Julien Allègre

Saison 7 : décembre 2008

7.01 – La graphologie de nos jours, validité scientifique et persistance – Benjamin Bund, Nina Lendrin
7.01bis – La graphologie, Nils Lanctot, Pablo Schweizer
7.02 — Pellegrino Ernetti ou les voix du passé, Valentin Baumont, Haroun Mekhancha, Clément Huez, Sylvain Blanchon
7.03 – L’effet placebo et les animaux, Aurélie Flavien, Jonathan Lesur, Loïc Le Bihan, Mélanie Vandermarcq
7.04 – Le réseau Hartmann et la géobiologie – Quentin Bérard, Nathan Blanckaert, Romain Luque, Julien Mocellin
7.05 – Les semelles Nikken – Rita Affa, Meryll Allié, Maïlys Barbagallo, Adrien Juhem,
7.06 – Transcommunication instrumentale audio – Marjorie Bérard, Gaëlle Chmargounof, Laury Dumas, Camille Laporte
7.07 – Les éléphants peuvent-ils pressentir les tsunami ? Kévin Herbeaux, Azdine Chloud, Sophie PENOT, Ruigrok Hermanus
7.08 – La chance, entre concept scientifique et vue de l’esprit – Léa Ivanoff, Alicia Mermillod-Blondin, Thomas Martin, Anne-Laure Decaen
7.09 – Le LHC du Cern, un danger ? – Loahn Baldy, Sofia Louro De Oliveira, Rémi Ribeiro, Anthony Carlone
7.10 – Preuves du Déluge ? – Erwan Agaesse, Anthony Calabro, Thibault Debruyne
7.11 – Le chupacabra : mythe ou réalité ? – Stéphanie Cottaz, David Cumin, Benjamin Dénommé, Quentin Fesselet
7.12 – L’unité Bovis – Benjamin Bouniol, Florent Dartora, Rafaël Milla, Pierre Antoine
7.13 – Eleonora Zugun – Cécile Chaillout, Manon Chaine, Laurine Bidard, Aurélie Thiollier
7.14 – vendredi 13 : porte bonheur ou porte malheur ? – Margaux bouchand, Johane Pelissier, Chloé Goussot, Florida Comuce
7.15 – Enquête sur les « Marabouts de papier » – Bastien Artero, Huong Huynh, Julien Ortega, Jonathan Vivien

Saison 8 : mai 2009

8.01 – Les fantômes du château de Combourg – Ludovic Bertagnolo, Aline Mongellaz
8.02 – Le triangle de la Burle – Mélanie Alberto, Frédéric Boulant, Charlène Bouvarel
8.03 – La malédiction d’Ötzi la momie – Maël Guégan, Mathias Masson-Fauchier, Julie Nguyen Van Long
8.04 – Le facteur psychologique a-t-il une influence sur le cancer ? – Morgane Dupin-Jourd’hui, Céline Plaussu
8.05 – Les horoscopes ou l’impact du ciel sur l’esprit humain ? – Alexandre Ballaydier
8.06 – La fontaine de Saint Theudère – Christophe Goethals, Beaura Ngo
8.07 – Les réponses aux 7 questions créationnistes posées aux professeurs de biologie – Julien Keutchayan, Carl Naylor, Clément Neyret
8.08 – L’eau magnétisée – Delphine Aymoz
8.09 – Le mystère des crânes de cristal – Nabil Amri, Kévin Dedieu, Alexia Dos Reis, Renaud Motte
8.10 – La communication facilitée ou psychophanie – Cécilia Baudina, Lise Tisseyre
8.11 – Les auras – Marius Rosier
8.12 – Les EMI (expériences de mort imminente) – Quentin Riffard
8.13 – Que penser des EMI (expériences de mort imminente) ? – Laurianne Crotet, Aline Depriester, Alexis Lavoipierre
8.14 – Erzébeth Bathory : l’évolution de son histoire jusqu’à aujourd’hui – Clément Masson
8.15 – Utilité scientifique et thérapeutique des outils Plosher – Christophe Bacconnier, Adrien Beolet
8.16 – Actimel – Fabien Buisson, Morgane De Gasperi
8.17 – L’Atlantide – Emeric Amaniera
8.18 – Les propriétés des roches, cristaux et minéraux dans nos croyances – Danielle Santis
8.19 – Comment peut-on distinguer un bon d’un mauvais médium ? – Grégory Moille
8.20 – Les ondes électromagnétiques des téléphones mobiles sont-elles un danger pour notre santé ? – Sonia Dupin, Amira Essid
8.21 – Les messages subliminaux – Chrystelle Aillaud, Eddy Louseghenian
8.22 – L’utilisation du pendule pour retrouver un objet perdu – Yoann Lingée
8.23 – Peut-on comparer les prédictions runiques à des manipulations mentalistes classiques ? – Damien Clavier
8.24 – The overtoun bridge ou le pont des chiens suicidaires – Audrey Boulemnakher, Marianne Coulon
8.25 – La voyance – Kévin Bérenger, Alexandre Borrel
8.26 – Les coupeurs de feu – Thibaud Cuvillier
8.27 – le suaire de Turin : une véritable preuve de l’existence de Jésus Christ ? – Armando Amaya
8.28 – Mise en concurrence des différentes théories tentant d’expliquer les OBE – Aurélien Priou, Mélanie Vailles
8.29 – L’urinothérapie – Clémentine Chambon, Claudie Montagnat
8.30 – Les rêves prémonitoires – Alexandre Gauthier-Foichat
8.31 – les mécanismes d’endoctrinements et la manipulation mentale – Hugo Cheyron, Romain Dufour
8.32 – Protocole expérimental : l’intuition – Marc Liberatore
8.33 – Traitement de l’information par les médias lors de l’évenement du 8 juillet 2008 sur le site du Tricastin – Coralie Valentin
8.34 – Est-ce que l’hypnose rejoint la science ? – Yannick Pillot, Freddy Runget

Saison 9 : décembre 2009

9.01 – Les rêves prémonitoires – Valentin De Nattes, Antoine Berta
9.02 – Manipulation et effets pervers des médias – Étienne Compère, Eloi Denis
9.03 – Sommes-nous maîtres de nos décisions ? Illusion du choix – Léo Colmet-Daage, Naïma Ziane-Cherif
9.04 – Grippe A : l’importance du traitement médiatique est-il corrélé à la virulence de la maladie ? – Astrid Abel, Hugo Poupeau, Coline Villecourt
9.05 – Les magnétiseurs – Nicolas Afonso, Diego Diviero
9.06 – Roswell – Pascal Paoli
9.07 – Y a-t-il des extraterrestres dans le Nevada ? – Benjamin Combe, Matthieu Caneill
9.08 – Critique du traitement médiatique de la découverte de Lucy ? – Nicolas Belnand, Johan Girod
9.09 – La parapsychologie – Charlotte Guyot, Adrien Cailleaud
9.10 – L’ostéopathie – Julia Locatelli, Mathilde Besse
9.11 – Pluie de sang – Jordane Montant, Céline Jolivet
9.12 – Les trous terrestres – Mathieu Charras, Sébastien Plotard, Romain Desgrouas
9.13 – Qu’en est-il du facteur chance ? – Simon Jeanne, Marine Schott
9.14 – 2012, fin du monde ? – Meriem Aloui, Hugo Chamond

Saison 10 : mai 2010

10.1 – La lecture dentaire, ou quelle dent avez-vous contre vous-même ? – Fanny Berchtold, Bruno Naylor
10.2 – « La Vague » a-t-elle réellement existé ? Enquête – Catharina Ruigrok, Joëlle Suchon, Olivier Troppé
10.3 – Étude sur l’effet impact – Clément Bastie, Benjamin Bras, Romain Lenoir
10.4 – L’utilisation de la graphologie dans la justice – Bastien Clarens, Charles Roseres
10.5 – Les journalistes TV cherchent-ils à entretenir le mystère des faits paranormaux récurrents ? – Yoann Kermaïdic
10.6 – Fructis, quels arguments pour vendre – Ludivine Caron, Fanny Metifiot, Anaïs Myly
10.7 – Test de l’affirmation PNL : quelqu’un qui ment regarde vers la gauche, quelqu’un qui dit vrai vers la droite ? – Julie Bonnet / Cyrielle Arnaud, Maxime Balducci
10.8 – Effet bi-standart dans le traitement de l’affaire de l’Arche de Zoé – Miléna Brunet
10.9 – « G » du plaisir – le point G existe-il ? – Benjamin Gonon, Miguel Rizzo
10.10 – Débat «démocratique» sur les nanotechnologies : mésusages ? – Clément Mallarte, Johan Missilier
10.11 – Protocole expérimental de l’affirmation PNL : le regard et le mensonge sont-ils liés ? – Karen Chevron, Elsa Jay, Clémence Rogalle
10.12 – Les baguettes de sourciers – Damien Abecassis, Quentin Aubourg, Gabriel Mars, Hadrien Martin
10.13 – Figure de Napoléon Bonaparte dans la vie politique et scolaire française : quel usage et à quelles fins ? – Caroline Desmurget, Trécy Roso
10.14 – Chamanisme & guérison – Clément Brousse, Thomas Goeury, Katialine Groff
10.15 – L’affaire Solomidès – Marine Di Maria, Julie Duris, Pauline Granet
10.16 – Existe-t-il un instinct maternel ? – Alexandra Bert, Rym Bouchair
10.17 – Rom Houben, Prodige ou parodie de Communication Facilitée ? – Anthony Mialon, Antoine Pingault
10.18 – Polémiques autour du SIDA – Adeline Poitou, Élodie Rey
10.19 – L’acupuncture – Kévin Anater, Lucas Boissy, Pierre Doyeux, Rémi Locatelli
10.20 – La Trans-Comunication Instrumentale (TCI) : technologie au service de l’au-delà ? – Benoît France, Clémence Miard, Lydie Tosal
10.21 – Idoser, la drogue par le son – Damien Bouvet, Robin Camatta, Kévin Romeyer
10.22 – Existe-t-il un protocole scientifique pour le Reiki ? – Bastien Clément, Flavien Grégoire
10.23 – Y a-t-il des preuves que le sida soit une création pour éradiquer les populations noires ? – Marie Barillier, Yvan Gallay, N.J. & Charline Reymond

Saison 11 : décembre 2010

11.01 – Y a t-il un lien scientifique entre graphologie et caractère ? – MAVEYRAUD Léa, MOUQUAND Damien
11.02 – Peut-on affirmer que parfois, comme le suggère John Gray, les hommes et les femmes ne se comprennent pas en utilisant pourtant les mêmes mots ? – ACQUISTO Anne-Claire, BUYUKILMAZ Bergen, LABOURDETTE Romain, MAURIN Jean-Guillaume
11.03 ? – La soumission à l’autorité – BARTH Simon, BAUDET Amélie, CHARLIQUART Célia
11.04 – McMoneagle et la vision à distance – PETROWICHE Nicolas, RATEAU Audran, RIZZO Sébastien
11.05 – Le traitement de contestation des retraites par les médias français – DOUILLET Clément, RISTORD Jérémy
11.06 – Les arguments défendant l’efficacité des bracelets énergétiques sont-ils recevables scientifiquement ? – BEHETY Timothée, PANICO Pierre, RADISSON Basile, VERNAY François
11.07 – Les laboratoires Weleda, ce qu’ils disent, ce qu’ils font… – DIDIER-VIAL Thomas, PANTEL Lucie, PERROY Anaïs
11.08 – Le corps humain contient-il des cristaux de magnétite ? – CHAPPUIS Anne, JACQUIAU Eugénie
11.09 – Les bracelets dits d’équilibre peuvent-ils améliorer nos capacités physiques ? – DEMERCHEZ Jérémie, MINOT Rémy
11.10 – Les informations données par les médias : le plus intéressant est-il ce qui n’est pas dit ? – LECOLLIER Louis
11.11 – Quels éléments faut-il pour créer un canular médiatique ? – COSSON Isabelle, FAVILLIER Adrien, RAKOTONARIVO Cilla
11.12 – La sensation de déjà-vu – BURIA Aurélien, FERREIRA Matthieu, LE NAOUR Audrey, LEMAULT Perrine
11.13 – Peut-on tester l’impact de la musique sur la pousse des plantes ? – AMORE Yohann, CURCIO Cyril
11.14 – Le bracelet Power Balance a-t-il de réels fondements scientifiques ? – AYMOZ Alexia, BONNET Remy, DAVAZE Lucas
11.15 – Qui utilise les images subliminales ou est susceptible, et sont-elles efficaces ? – MUCCI Lucas, MULLIE Paul
11.16 – L’idée reçue que les femmes ont un moins bon sens de l’orientation que les hommes est-elle fondée ? – CHAUMET Julie, DURAND Anaïs, GANTAR Ombeline, HORMIERE Céline
11.17 – La crème amincissante Somatoline Cosmétique Intensif Nuit a-t-elle vraiment le pouvoir que ce laboratoire lui confère ? – BASTIEN Sarah, COUCHET Morgane, IORDACHE Anca Gabriela
11.18 – Quels phénomènes paranormaux peut-on expliquer par la paralysie du sommeil ? – BOITET Claire, CRETTENAND Benjamin, GUIGOZ Vincent, PERSONNAZ Romain
11.19 – L’efficacité de la colorothérapie peut-elle être prouvée ? – BOINA Houzaira, DUBAND Samuel, DURET Lucie, PICART Colin

Saison 12 : mai 2011

 
12.1 – La kinésiologie : protocole expérimental  – Madelon Alexia, Mourier Amélie, Pelloux Alizée & Tournier Julien Notice du juryCe dossier a fait l’objet d’un article ici.
12.2 – L’agriculture biodynamique, des légumes sains dans un champ sain ? Barrand Chloé, Dalban-Pilon Coralie & Decker Manon Notice du jury
Cambon Delavalette Victor, Gilardy Hugo, Martineau Killian, Poulin Vivian & Wünsche Anaël Notice du jury
12.4 – Influence d’un terme scientifique sur notre jugement – le MDHO – Carel Thibault, Cattel Dorian, Coste Emilie, Herment Laura & Pardo Julie Notice du jury
12.5 – Influence de la pleine lune : y a-t-il des pics de crimes les nuits de pleine lune ? – Barrau Clara, Gentil Solène, Tudo Charles, Vallet Emmanuelle & Victorion Thomas Notice du jury
12.6 – Le triangle de la Burle  – Charlon Laura, Fortecoef Elena, Garrione Mathilde, Gueret Robin, Koyoudjan Amélie & Lacroix Juliette Notice du jury
12.7 – La combustion humaine spontanée, ou auto-combustion humaineAnnexe  – Belin Mégane, Crottet Cécile & De Witt Clément Notice du jury
12.8 – Médias : vecteur ou sculpteur de l’information… exemple de Fukushima – Delubac Dorian, Felix-Faure Jim & Perrigault Brian + Morisseau Nicolas
12.9 – Impact du détournement d’attention : êtes-vous si observateur que vous le prétendiez ? Prototype Vidéo  – Builly Anaïs, Gozel Bülent, Royer Emilie, Tressol Florian & Veyret Thibault Notice du jury
12.11 – Les préjugés sur les Noirs et Arabes relèvent-ils de la science ? – Baffou Thibault, Billat Anne, Chaudier Ludivine, Naanani Soumaya & Rey Candice Notice du jury
12.12 – Analyse d’une information télévisée sur TF1, France 3 et M6Les JTMontage JT – Brachet Lucie, Boucher Simon, Caputo Martin, Leiser Ingrid & Richard Julien Notice du Jury
12.13 – Les professionnels de santé confrontés à la réalité scientifique de l’homéopathie – Bellot Jimmy, Bocquet Alexandre, Gachet Alexiles, Rhone Simon & Schulz Alexis. Notice du jury

Saison 13 : décembre 2011

13.01 – La ronronthérapie a-t-elle une réelle efficacité ? Bellon-Champel Rebecca, Giry Thomas, Giza Chistopher, Marcassus Caroline & Trombert Raphaël
13.02La biomusicothérapie est-elle scientifiquement fondée ? Bianchi Tristan, Di Franco Charlène & Quesnot Léa
13.03La télékinésie est-elle possible ? Expérience de la pyramide Desbordes Damien, Morand Alexandra, Niogret Edwin & Seguin Jérémy
13.04Existe-il un type de message subliminal qui ait une réelle efficacité ? Caireau Islam, Lemort Maxime, Marir Rafika & Meyzenc Juliette
13.05Existe-t-il un état de conscience modifié propre à l’hypnose ? Doussot Mélanie, Gauthier Barbara, Morel Miriam & Ramu Blaise
13.06Le rire a-t-il des effets thérapeutiques réels ? Gaillard Anthony, Lebreton Jérémy, Merono Clémence & Ruga Romaric
13.07L’île de LOST peut-elle physiquement exister ? Chiaverini Maël, Djomo Yamdjeu Jimmy & Fontaine Thibault
13.08Les phéromones humaines existent-elles ? Golliet Romain & Rony Midahuen
13.09Protocole visant à mettre en évidence l’existence de l’énergie interne (le Qi) Banwarth Pierre, Elkatrani Ismaïl, Sejjil Olfa & Treille Léonard
13.10État actuel des recheches sur les effets thérapeutiques à distance de la prière ?Antoina Sarah, Boitet Claire, Michaudel Thibaud & Mondet Boris
13.11Existe-t-il des traces factuelles de l’Arche de Noé ? Arnaud Rémi-Quentin, Berrouane Khadidia & Laudet Céline
13.12Les pyramides ont-elles des effets particuliers sur la matière ? Gerbaux Robin, Gibert David et al.

Saison 14 : septembre 2012

(sont mis en ligne quelques dossiers ainsi que les remarques sommaires du jury)
14.1 – Les champs magnétiques ont-ils un impact sur l’orientation des vaches ? – Laëtitia CHOMETTE, Madjid HADJAL, Gaël LOZINGUEZ, Jean-François TROCHET
14.2 – Avons-nous besoin d’un don pour devenir « voyant »? Test de Cold reading – Mélisse BONFAND, Alban CEAU, Varérian DUCROT, Martin HRADIL
14.3 – Quel est l’impact des barreurs de feux sur les individus qu’ils manipulent ? – Jérémy BLANCHARD, Lucas LABAR, Maxime LEGUES, Nina LEWIN, Isahak SAIDI
14.4 – Peut-on mesurer l’effet des messages d’amour sur la cristallisation de l’eau de Masaru Emoto ? Protocole – Emmanuelle BAFFERT, Samantha EL HAMAOUI, Manon FRANCES, Coline VERLUISE
14.5 – Aromathérapie : des huiles essentielles peuvent-elles avoir un impact réel sur la concentration ? – Vanille-Charlotte ACHAINTRE, Sophie BRENET, Laëtitia FABRE
14.6 – Phéromones humaines : les expériences de Wedekind et Cutler sur les phéromones sont-elles reproduites ? Tentative de protocole expérimental – Natacha AYME, Théo BEAUMANN, Keltoum BENZAOUI, Marylise BOURGUIGNON, Julie FRANCA
14.7 – La planche oui-jà est-elle un vrai moyen de com14_07_Verilhac_Vitorio_Ouijamunication avec les esprits ? Nos croyances en l’au-delà influencent-elles cette communication ? – Cindy VERILHAC, Alison VITORIO
14.8 – Quelles sont les prétentions des colliers d’ambre sur les enfants ? – Valentin AMATI, Mahmoud BEN FRAG, Nicolas SERBOURCE
14.9 – Les lampes de sel délivrent-elles des ions négatifs bénéfiques pour la santé ? Origines de cette allégation, arguments des vendeurs et validité scientifique de ces arguments – Magali TEYSSOT, Anaïs VIEIRA DA CRUZ
14.10 – Impact de la lune sur la pousse des plantes – Test germination – Mathieu RAMON, Baptiste SONNERAT
14.12 – Cryptozoologie : les bêtes des Alpes ont-elles une existence avérée ? Film – Compléments  – Antoine BENEFICE, Lilas RAGUIN, Pierre-Henri THIOLLIER
14.13 – Réalité scientifique du complexe d’Oedipe ? – Ismaël BENSLIMANE, Roumaïssa HASSAINI, Jenifer KARAM, Charline MAZOYER
14.15 – Les méridiens d’acupuncture exisentent-ils ? – Maximin DETRAIT, Geoffrey JAOUEN, Elie PONCET
14.16 – Quelle est la validité de la graphologie ? Son usage dans les tribunaux, les entreprises… – Thibault BOISEDU, Nafissatou DIOP, Anna FALL, Lucie GARCIA, Maëliss INGRASSIA, Charlotte RAVANELLO, Camille STEFANUTO, Tariq ZAKARIA, Andréa ZANON
14.17 – Reproduire des feux follets en laboratoire (non soutenu)
14.18 – La vision commune de la vie des hommes préhistoriques présentée au grand public est elle erronée ? Étude du Pléistocène supérieur entre 130 000 et 11 000 ans avant EC – Yaël GRANDCOLLOT, Sabrina LEMAIRE, Maxime MARTIN , Meryem OUTALBALI
14.19 – Auto-combustion humaine – Lucie GENTHIAL, Brian RECHARD, Houda TOLIMAT

Saison 15 : décembre 2012 

 
15.1 – La science présentée dans Fringe est-elle rigoureuse ? Benjamin Curot, Eloïse Gronlier, Jean Gautronneau et Quentin Vuillemard
15.2  L’effet des protéodies de Sternheimer est-il démontré ? Thomas Loïodice, Tonny Scheuring, Thomas Retailleau, Eva Horgues-Debat
15.3 les paralysies du sommeil expliquent-elles les cas type Carla Moran ? Elody Sermay, Lucile Neyton, Pierre Pradourat, Carole Froment, David Mallet
15.4 Analyse critique du Packing, méthode thérapeutique controversée auprès des autistes Marilou Barbiern, Sophie Koemmerer, Mathilde Proponnet et Estelle Raffin
15.5 – Source et théorie de l’affirmation de Todd Akin sur l’infertilité en cas de viol Julien Annoni, Léna Da Ros et Marine Haurillon
15.6 – La controverse sur l’introduction de la théorie du genre dans les contenus d’enseignement Sylvia Roe, Floriane Micoud, Justine Louis
15.7 – Expérimentation du conformisme au groupe Josselin Bombardier, Robin Pichon, Léo Senique, Yann Sousseau
15.8 – Y a -t-il des hypothèses non-psychanalytiques à la pédophilie ?Laura Ferraris-Bouchez, Virgile Genin, Lucas Centa, Jules Lefrère
15.9 – Etude comparative du prix d’une vie Nicolas Fournier, Daniel Roubiol, Henri Dupouy
15.10 – L’archéologie au service du nazisme ? Valentin Lemarchand, Alexandre Bardin, Fabien Allard, Pablo Pelorson
15.11 –  Distinction Homme – Femme Estelle Kohler, Marina Dor, Axel Venturini
15.12 – La détection des mensonges dans « Lie To Me  » est t-elle valide ?Alain Berod, Nicolas Vittoz, Romain Chambard
15.13 Vibration des pierres dans la litothérapie Emmanuelle Resse, Hippolyte Girard, Maxime Malossane, Benoit Lenoir
15.14 – Forçage -l’illusion du choix Agathe Fontenay, Léo Rougier, Bérangère Deforche, Eymeric Berthier, Gwenaël Girod
15.15  L’ejaculation feminine est-elle un mythe ? Hugo Gamore, O. C-L., Ronan Poncet, Maxime Guérard
 

Remerciements

  • Aux gens de l’ombre

Colette Fortanski, Régine Perigli, Béatrice Turc, Souad Amraoui (UJF) Victor Formuso, Toufik Lachkar, Daniel Meimoune (DLST), David Clamadieu (Weil)

  • Aux chercheurs ayant osé endosser la responsabilité de l’aventure

Claudine Kahane (Laboratoire d’Astrophysique de l’Observatoire de Grenoble, ex-directrice du DLST), Patrick Lévy (Hypoxie, physiopathologies respiratoires et cardiovasculaires – HP2, Institut du Sommeil et de la Vigilance, Grenoble), Jean-Pierre Henry (UFRSTAPS)

  • Aux individus ayant prêté un peu d’eux-mêmes et de leur connaissance dans ces cours

Sans parler des membres du CORTECS, envers qui la dette est grande : Jacques Van Rillaer (psychiatre), Jean-Jacques Aulas (psychiatre), Cyrille Barrette (biologiste), Jean-Léon Beauvois (psychologue social), Pierre Carles (documentariste), Pierre Deleporte (éthologue), Henri Broch (physicien) Fabrice Neyret (synthèse d’image), Marion Lamort-Bouché (médecin), Jessica Guibert (médecin), Mathieu Ruiz (neurosciences) Yves Bonnardel, Géraldine Fabre (Grenoble Universités), François B, Sandra Giupponi. Nicolas Vivant, Florent Martin, Franck Villard, Eric Bevillard, Jean-Louis Racca (Observatoire Zététique)…

 

CorteX_Yasmine_Hegot

Sociologie, genre – Atelier Publicité & stéréotypes en 1ère ES, par Yasmine Hégot

Yasmine Hégot est enseignante de sciences économiques en lycée dans le Lot. Elle a construit une séquence de sociologie autour de la question du genre et des stéréotypes pour des 1ères ES.Elle raconte.


J’ai réutilisé l’analyse de N. Gaillard sur la campagne de recrutement de l’éducation nationale lors d’ un cours de sociologie avec une classe de première ES (26 élèves). Sur les 26, 15 sont des filles et 11 des garçons. La répartition est donc plutôt représentative d’une filière générale en Lycée (même en milieu rural) et satisfaisante pour cet atelier.

Dans le cadre d’un cours sur la socialisation différentielle (selon le milieu social d’abord puis selon le sexe), j’ai travaillé sur les stéréotypes féminins et masculins pendant une heure.

Voici la progression en trois points :

 1) A partir de la pub Moulinex ci-contre (1961), il s’agit pour eux de répondre aux deux questions suivantes (voir manuel de Sciences économiques et sociales 1ère, CorteX_Moulinex-libere-la-femme-robot_1961- éditions Belin) :

a. Illustrer les notions de stéréotype, de rôle et de statut

b. Quelle représentation a-t-on aujourd’hui de la femme au foyer ? 

2) Pendant qu’ils réfléchissent cinq minutes, je récolte des publicités qu’ils étaient chargés d’amener (seule contrainte : qu’elles représentent une femme ou un homme).

3) Enfin, nous mettons en commun des réponses.

Pas de problème pour la question a ; au statut de femme est rattaché le rôle de la ménagère (porté au rang de modèle social) et au statut d’homme celui de la protection matérielle…

Pour la seconde question b : à l’unanimité, les élèves répondent que le modèle de la femme au foyer est dépassé et que ce stéréotype est désuet. La femme est libérée, indépendante, autonome.. Au passage, je donne quelques bonnes raisons d’y croire (allongement des études, taux d’activité féminin qui a explosé, contraception…)

4) Retour sur leurs publicités. Sur 26 élèves, je récupère 24 publicités représentant une femme ! C’est déjà bon signe, car le but est de les exposer à une prévisible contradiction entre les déclarations de valeurs et les faits : les publicités recherchées reflètent un usage de l’image féminine très majoritaire d’une part, et que d’autre part, les élèves (quel que soit leur sexe justement) dirigent spontanément leur recherche vers ce genre de publicité. J’ouvre le débat.

  • Sur quels produits portent les publicités ?

  • Quel semble être le stéréotype féminin aujourd’hui ?

  • Est-ce signe d’émancipation ?

 Résultats évidents :

  • Les produits sont axés autour du soin du corps, maquillage, parfums..

  • Hormis dans une publicité mettant en scène une femme métisse, on retrouve partout la blonde, grande, mince, à l’allure séductrice, sensuelle voire provocante, et dénudée ou presque.

La seule publicité masculine apportée, quant à elle, met en scène un rugbyman tout « défoncé ».

  • La question de l’émancipation leur paraît un peu moins évidente ; passer de la femme au foyer à la bombe à poil n’est pas vraiment signe d’indépendance.

5) C’est là qu’intervient le boulot de Nicolas Gaillard (pour enfoncer le clou). J’ai repris son analyse de l’image (le femme blonde, dans son intérieur, nonchalante, consacrée à sa lecture et l’homme dans une ambiance bleue plus professionnelle, face à son portable..) et des accroches (Laure a trouvé le poste de sesrêves / Julien a trouvé un poste à la hauteur de ses ambitions).

6) Conclusion : la construction du genre féminin et masculin est fortement conditionnée par des stéréotypes. Le stéréotype féminin varie de l’image de la femme d’intérieur à celle de la bombe sexuelle. On peut élargir la réflexion sur les conséquences de l’intériorisation de ces stéréotypes sur la perception de soi (image dévalorisée pour qui ne correspond pas au stéréotype).

La prochaine fois : j’essaierai de visionner des publicités/réclames audiovisuelles car c’est encore plus significatif (sur les dialogues et la mise en scène des corps) mais c’est tout de même intéressant qu’ils recherchent eux-même les supports pour les confronter ensuite à leurs propres stéréotypes.

Yasmine Hégot

Un autre atelier de Yasmine Hégot sur sociologie, travail et anomie est disponible ici.