couverture les mondes insurgés

Manuel d'histoire critique et altermanuel d'histoire contemporaine

Parution d’outils prometteurs : le manuel d’histoire critique, hors-série du Monde diplomatique, et Les Mondes insurgés, altermanuel d’histoire contemporaine, chez Vuibert ; deux tentatives de sortir des vulgates et autres romans nationaux si chers à Lorànt Deutsch et ses collègues narrateurs.

 Nous ne les avons pas encore lu, mais nous les avons commandés*, et avons écouté Benoît Bréville et Laurence de Cock, deux des co-auteurs des ouvrages, lors de l’émission La Fabrique de l’histoire, sur France Culture, le 19 septembre 2014, ici, ou bien ci-dessous.

Télécharger pour se ballado-cultiver

Avec ces ouvrage, le Monde Diplomatique s’attaque aux idées reçues sur le passé (1830-2010).

Présentation :

Visage de Benoît Bréville
Benoît Bréville

Les Français se passionnent pour l’histoire. Mais laquelle ? Les médias en proposent une version superficielle et conservatrice, où foisonnent les images d’Epinal et les grands hommes. Dans les manuels scolaires, chiffres, dates et traités défilent comme les noms d’un annuaire.

Le Monde diplomatique a conçu un contre-manuel accessible, critique et exigeant. Une équipe d’universitaires, de journalistes et de professeurs d’histoire-géographie y retrace l’évolution du monde de la révolution industrielle à nos jours : grands événements, transformations sociales, débats intellectuels, découvertes scientifiques…

Ce contre-manuel ne se contente pas d’énoncer des faits : il les explique, les compare, les met en perspective. Il souligne les résistances et les jeux d’influence. Le propos s’adosse à une cartographie originale ainsi qu’à une iconographie qui privilégie le travail des artistes plutôt que des images convenues.

Parce que le passé est une construction qui varie suivant les pays et les configurations politiques, Le Monde diplomatique a également sélectionné de nombreux extraits de manuels scolaires étrangers (chinois, algérien, israélien, etc.).

visage de Laurence de Cock
Laurence de Cock

Cet ouvrage s’adresse aux enseignants, aux lycéens, aux étudiants. Et surtout à tous

ceux qui veulent que l’histoire ne soit pas le musée de l’ordre, mais la science du changement.

Pour aller plus loin :

* Au jour du 30 septembre 2014, RM a reçu le Manuel critique. Pour l’instant, 20 pages lues, c’est remarquable.

notre équipe informatique

Notre équipe informatique

CorteX_Equipe_Info

Depuis deux ans, ils cravachent à nous enseigner les rudiments de l’épistémologie de l’informatique. Ils ont sauvé le site cortecs.org des griffes d’attaques pirates. Ils nous apprennent à comprendre ce qu’est le Net, ce qu’est réellement un courriel, et comment mettre les mains dans le cambouis derrière les écrans mordorés de nos ordinateurs. Il était temps qu’on leur dise merci, à Ismaël Benslimane et Julien Peccoud. En photo, leurs efforts, nuit et jour. Une série télévisée leur a été consacrée, The big bang theory : ils ont servi de modèles pour les personnages de Sheldon Cooper (en beige) et Leonard Hofstadter (assis sur le canapé). équipe informatique du CorteX

THE BIG BANG THEORY

Appareil d'électrothérapie (TENS) relié à 4 électrodes

Comment se faire rapidement une idée de l'efficacité d'une technique ou d'un outil utilisé en kinésithérapie ?

En tant que kinésithérapeutes, nous sommes amenés à utiliser au quotidien de nombreuses techniques, instrumentales ou non. Pour une même prise en charge nous devons faire un choix qui peut dépendre de notre expérience personnelle, du temps et du matériel disponible, de la demande du patient, etc. Il est aussi possible d’en privilégier certaines en fonction des données accessibles dans la littérature scientifique. La recherche d’informations scientifiques dans la littérature est souvent abandonnée par les kinésithérapeutes faute de temps1; ce paramètre est donc à prendre en compte dans cet article.

Cet article n’a pas pour vocation de permettre de mener une recherche bibliographique exhaustive mais présente des astuces pour débusquer rapidement et gratuitement des informations scientifiques sur l’efficacité d’une technique ou d’un outil utilisé en kinésithérapie. La mise en application des différentes étapes décrites ci-dessous nécessite une connexion à internet et quelques notions d’anglais. Tout au long de cet article, j’illustrerai les différentes étapes présentées à l’aide d’une situation fictive que voici :

Une personne se tient le bas du dos, elle semble avoir malPartons d’une pathologie fréquente et prise en charge en kinésithérapie1 : la lombalgie chronique.
Dans cet exemple fictif, le kiné propose différentes choses aux patients dont le motif de la prescription est « lombalgie chronique ». Il consacre 30 min en face à face avec le patient, puis lui propose 30 min de prise en charge antalgique passive sans présence de thérapeute. Créons un faux dilemme pour l’occasion ; admettons que le kiné dispose au cabinet de deux appareils applicables sur le dos du patient délivrant l’un des ultrasons (US), l’autre du TENS2. Il se demande lequel il vaut mieux utiliser.

L’idée de cet article est de trouver des informations permettant d’étayer l’efficacité et l’innocuité supposées de ces techniques. Ceci permettra en pratique de privilégier, dans ce contexte, un traitement à un autre… ou aucun ! (En gardant en tête qu’il y aurait d’autres possibilités, comme proposer autre chose, ou rien etc.).

Formuler une question précise.

Il s’agit de formuler précisément la question que l’on se pose, de la clarifier, afin d’en identifier les concepts-clé. On peut par exemple utiliser les critères PICO3. Voici ce que signifient chaque lettre du mot PICO :
– P = patient ou problème médical ;
– I = intervention évaluée ;
– C = comparateur ;
– O = outcomes = résultat mesuré, critère de jugement.
Pour chacun de ces termes, il faut se questionner sur ce que l’on met derrière dans le cadre de notre recherche.

 Exemple

Chez un patient atteint de lombalgie chronique, l’application du TENS comparativement aux US soulage-t-elle mieux la douleur ?
P = patient atteint de lombalgie chronique
I = l’application du TENS
C = US
O = douleur
Cette question est très large et a juste pour prétention de dégrossir le terrain.

Temps estimé : 2 minutes.

Faire ressortir des mots-clés.

Il s’agit de faire ressortir de la question formulée les mots les plus importants, qui serviront à mener nos recherches.

 Exemple

Lombalgie chronique, TENS , ultrason, douleur.

Temps estimé : 1 minute.

Traduire les mots-clés.

Il faut traduire les mots-clés en anglais. Si cela est difficile spontanément, on peut utiliser Linguee que je trouve bien conçu pour trouver le bon mot en fonction du contexte.

 Exemple

J’obtiens donc : chronic low back pain, Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation, ultrasound, pain

Temps estimé : 2 minutes.

Vérifier les mots-clés.

Il s’agit de vérifier que ces traductions correspondent à celles utilisées dans la littérature scientifique. Pour cela, on peut utiliser MeSH 4. Il suffit de taper dans la barre de recherche vos mots-clés les uns après les autres et de voir les propositions qui apparaissent.

Exemple

chronic low back painlow back pain

Le mots clés correspondants à chronic low back pain sont low back pain

Transcutaneous Electrical Nerve StimulationTranscutaneous Electrical Nerve Stimulation

painpain

Concernant la traduction d’ ultrasound, il s’agira de trouver la bonne appellation concernant le procédé délivrant des ultrasons pour le traitement d’une région du corps. Douze résultats apparaissent sur la MeSH, le premier étant ultrasonography. Grâce aux descriptifs des mots-clés, on peut relever : ultrasonic therapy et diathermy.

MeSH

Si j’ai encore un doute, je peux aller sur le moteur de recherche de la base de données PEDro qui recense exclusivement des articles relatifs à la kinésithérapie. En tapant ultrasonic therapy, dans les titres, apparaissent d’autres mots semblant qualifier la même chose : low-frequency ultrasound, ultrasonic sessions, ultrasonic wave etc. Idem en tapant diathermy : microwave diathermy, shortwave diathermy, ultrasound therapy, etc.

Je décide de garder les termes qui paraissent les plus généraux, soit les mots redondants : diathermy, ultrasonic et ultrasound.
Temps estimé : 3 minutes.

Rechercher des articles sur le sujet.

Je vais maintenant utiliser ces mots-clés dans un moteur de recherche d’une base de données pour voir si des études sur le sujet existent. Il existe différents moteurs de recherche. Je choisis d’utiliser celui de la base de donnée Medline, car c’est celui que je maîtrise le mieux. Il en existe aussi un spécifique au domaine de la kinésithérapie : PEDro, et d’autres comme HAL, Cochrane, Google Scholar etc. Je vais taper d’abord un seul mot clé et en fonction du nombre de résultats, je préciserai ma recherche.

Exemple

(Recherches réalisées le 2 août 2014)

low back pain : 25 225 résultats. Cela fait beaucoup trop d’études à trier, il faut donc être plus précis.

Il y a 25 225 occurences pour les mots clés low back pain
low back pain Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation : 204 résultats. Là encore, trop d’études apparaissent.

low back pain Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation AND (ultrasound OR ultrasonic OR diathermy) : 20 résultats. J’ai utilisé cette fois 3 opérateurs : AND, OR et (). La traduction littérale de cette recherche donne : je cherche les articles contenant les termes low back pain Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation en plus (AND) soit du mot ultrasound, soit (OR) du mot ultrasonic, soit (OR) du mot diathermy. Si je n’avais pas mis de parenthèses, cela aurait donné : je cherche les articles contenant les termes low back pain Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation et ultrasound, ou le terme ultrasonic, ou le terme diathermy.

On est passé de 25 525 résultats à 20 en faisant une recherche avancée
Pour préciser encore plus ma recherche, je peux sélectionner seulement les Reviews qui recensent les essais cliniques de bonne qualité méthodologique. J’arrive alors à 9 résultats.

Sélectionner l'option Review permet à nouveau de réduire le nombre d'articles sélectionnés

Temps estimé : 2 minutes.

Sélectionner les articles pertinents.

Je me contente dans un premier temps de lire les titres des articles.

Exemple

Voici les titres apparaissant ainsi que leur année de publication et ce que je décide rapidement d’en faire.

Mechanical therapy for low back pain. (2012) + Subcutaneous peripheral nerve stimulation with inter-lead stimulation for axial neck and low back pain: case series and review of the literature. (2011) + Managing low back pain in the primary care setting: the know-do gap. (2010)

→ Cela ne porte pas vraiment sur les techniques que j’étudie et/ou couvre un sujet beaucoup plus large : je ne sélectionne pas.

The efficacy, safety, effectiveness, and cost-effectiveness of ultrasound and shock wave therapies for low back pain: a systematic review. (2011)

→ Cela traite au moins d’un des deux traitements que j’étudie : je la sélectionne.

Evidence-informed management of chronic low back pain with transcutaneous electrical nerve stimulation, interferential current, electrical muscle stimulation, ultrasound, and thermotherapy. (2008) + Nonpharmacologic therapies for acute and chronic low back pain: a review of the evidence for an American Pain Society/American College of Physicians clinical practice guideline. (2007) + Effective physical treatment for chronic low back pain. (2004)

→ Je sélectionne ; la première traite explicitement du TENS ; la seconde traite des thérapies non pharmacologiques dont le TENS et les ultrasons font partie.

Pain management in polycystic kidney disease. (2001)

→ Cette étude porte sur les traitements contre la douleur existants pour une maladie des reins. Le sujet étant trop éloigné de ce qui m’intéresse, je ne sélectionne pas.

[Conservative therapy of backache. Part 5: TENS, acupuncture, biofeedback, traction, cryotherapy, massage and ultrasound]. (1993)

→ Celle-ci paraît traiter à la fois du TENS et des ultrasons : je la sélectionne.

Temps estimé : moins d’une minute par article.

Lire les résumés

Je me retrouve donc avec cinq études sélectionnées par leur titre. Il faut maintenant lire leur résumé. Un résumé-type aborde en quelques phrases le contexte dans lequel s’inscrit l’étude, son ou ses objectifs, la méthode employée, les résultats produits, et une conclusion. Je peux parcourir l’article en diagonale et m’arrêter surtout sur la partie évoquant les résultats de l’étude.

Exemple

Étude de 1993.
Seul le résumé de cette étude est accessible en anglais, le reste étant en allemand. Je mets de côté cette étude (je ne parle pas assez bien l’allemand) en espérant que les plus récentes soient méthodologiquement au moins aussi solides que celle-ci.

Étude de 2004.
Son résumé dit seulement qu’est abordé le cas des US et du TENS : je vais donc la regarder plus en détail.

Étude de 2007.
Dans la partie « résultats » de ce résumé, les dispositifs de TENS et US ne sont pas évoqués ; on va donc devoir se reporter à la partie résultats figurant dans la version complète de l’article.

Étude de 2008.
Son résumé ne donne aucun renseignement sur ce qui nous intéresse ; je dois me procurer l’article.

Étude de 2011.
La partie résultat est plus complète que dans les autres études. Elle m’apprend que chez les patients lombalgiques chroniques, les ultrasons sont moins efficaces (sur quoi?5) que les manipulations vertébrales, que le TENS est aussi efficace que les manipulations vertébrales, qu’il n’y a pas de cas d’effets secondaires relatés et qu’il n’y a pas d’information sur le rapport bénéfice/coût économique.

Temps estimé : entre 1 et 5 minutes par article.

Récupérer les articles en entier.

Il y a plusieurs possibilités pour cela parmi lesquelles :
– taper le titre de l’article dans un moteur de recherche : on peut parfois tomber sur une version intégrale en accès libre ;
– contacter par courriel l’auteur de l’article pour qu’il nous l’envoie ;
– y accéder via une université ou un autre endroit abonné à la revue.

Exemple

Dans notre exemple les trois études à récupérer sont disponibles gratuitement : à cette adresse pour celle de 2011, à cette adresse pour celle de 2008 et à cette adresse pour celle de 2004. Elles ont été trouvées en tapant le titre de l’article dans le moteur de recherche Google.

Temps estimé : entre 2 et 10 minutes.

Lire les parties pertinentes.

Il s’agira de survoler l’article et de s’arrêter sur les parties m’intéressant, particulièrement dans les parties résultats, discussion et conclusion.

Exemple

Sont ici retranscrits des passages des études qui permettent de répondre à la question de départ.

É
tude de 2004.
*US. « The only systematic review of ultrasound in the treatment of chronic LBP concluded that ultrasound is ineffective » (Philadelphia Panel,2001). [Partie Ineffective treatments]
*TENS. « The four systematic reviews of TENS have concluded that either TENS does not have a clinically important effect [4,13,40] or is of unknown value [15,41] in the treatment of chronic LBP. » [Partie Ineffective treatments]

Étude de 2011.
*US. « Results from this review do not support the use of ultrasound or shock wave for treating patients with LBP and leg pain. (…) » [Partie discussion]
« Results from this review do not support the clinical use of ultrasound for patients with common LBP without leg pain, either. » [Partie discussion]

Tableau présentant les niveau de preuve des applications de TENS selon leur fréquence et le type de pathologieTableau extrait de l’étude de 2011. Niveaux de recommandation6

Étude de 2008.

*US. « No eligible studies were found on which to base recommendations for US. » [Partie Evidence of efficacy]
*TENS. « Contradictory postintervention results (two studies reported mostly positive outcomes [9,32] and two mainly negative ones [15,38]) could be explained by differences in assessment periods. (…) » [Partie Summary]
« Thus, although TENS appears to immediately reduce pain, its repercussions in overall management of CLBP are not well known. » [Partie Summary]

Temps estimé : 3 minutes par article.

Se questionner sur la validité interne des études.

On peut se questionner au moins à deux niveaux :
(1) sur la rigueur de la méthode employée par les auteurs pour réaliser leur revue de littérature : ont-ils employé des mots-clés pertinents ? Que penser des critères d’inclusion des études ? Etc. Il s’agit de s’intéresser à la validité interne de la revue de littérature.
(2) sur le sérieux des essais contrôlés randomisés (ECR) sur lesquels s’appuient les auteurs pour constituer leur revue. Ces derniers en font généralement déjà eux-même une critique dans la partie « Discussion ». Il s’agit de s’intéresser à la validité interne des ECR.

Exemple

Concernant les trois études les plus récentes, je cite quelques passages extrait des études illustrant (1).

Étude de 2011.
« Two of the three RCTs on ultrasound had a high risk of bias for chronic LBP patients without leg pain, ultrasound was less effective than spinal manipulation, whereas a shock wave device and transcutaneous electrical nerve stimulation led to similar results. Results from the only study comparing ultrasound versus a sham procedure are unreliable because of the inappropriateness of the sham procedure, low sample size, and lack of adjustment for potential confounders. No study assessed cost-effectiveness. No adverse events were reported. »
→ Voici donc quelques limites des études testant les US et TENS : absence de comparaison à une thérapie placebo ou placebo faillible, faiblesses statistiques (taille de l’effet, ajustement des variables), pas de données sur le rapport coût-bénéfices.

Étude de 2008.
« Most of the included studies on TENS can be considered of relatively poor methodological quality, with four [8,9,32,39] of the six scoring 2 or below on the Jadad scale [44]. »
→ Ici sont soulignées de manière générale les faiblesses méthodologiques des études testant le TENS. Celles-ci ont été relevées en utilisant le score de Jadad7.

Étude de 2007.
« As opposed to the study on shock wave [15], the quality of reporting of the studies on ultrasound was very poor [16 # 18]. »
« All these shortcomings imply that this study has a high risk of having been affected by multiple biases (Tables 1 and 2) [18], making it impossible to rule out the possibility that ultrasound may simply be acting as a placebo for LBP patients. »
→ Les études portant sur les US comportaient aussi des risques élevés de biais et étaient donc très faibles sur le plan méthodologique.

Concernant l’étude la plus ancienne, j’illustre le (2).

Étude de 2004.
Contrairement aux autres études sélectionnées, celle-ci est moins intéressante pour différentes raisons parmi lesquelles son antériorité de réalisation ainsi que son manque de détail sur la méthode de recherche bibliographique, la sélection des études et des données. Je m’appuierai donc plutôt sur les trois autres études.

Temps estimé : 1 minute par article.

Répondre à la question de départ.

Les points 8 et 9 devraient permettre de répondre au moins partiellement à la question formulée initialement.

Exemple

Notre question était : « chez un patient atteint de lombalgie chronique, l’application du TENS comparativement aux US soulage-t-elle mieux la douleur ? ».
Je n’ai pas trouvé d’étude de bonne qualité méthodologique traitant spécifiquement de cette question.
J’ai cependant lu que l’efficacité spécifique des US sur la douleur des lombalgiques chroniques n’est à l’heure actuelle étayée d’aucune façon.
En revanche, il semble y avoir quelques preuves concernant l’efficacité spécifique du TENS.

Temps estimé : 2 minutes.

Conclusion.

Ces recherches donnent un aperçu de la littérature sur le sujet. Elles peuvent étayer notre point de vue sur une technique et permettre de privilégier une technique plutôt qu’une autre, d’acheter un matériel plutôt qu’un autre, ainsi que d’informer le patient sur ce que l’on sait à l’heure actuelle du traitement qu’on lui octroie.

Bien évidemment, elles ne peuvent se substituer à une étude plus exhaustive et approfondie du sujet, prenant en compte la validité interne et externe des études, ainsi que les failles du système de publication8.

À titre indicatif est indiqué le temps supposé de réalisation de chaque étape sans entraînement préalable. Je pense qu’avec l’habitude, ce type de recherche ne prend pas plus de quinze minutes. Lorsque je la présente à un étudiant, je prévois trente minutes, si j’ai au préalable déjà récupéré les articles.

Sur le sujet.

Couverture de l'ouvrageJean-Michel Vandeweerd. Guide pratique de médecine factuelle vétérinaire, Lavoisier, 2009.

Cet ouvrage, rédigé par un vétérinaire enseignant notamment en méthodologie scientifique, traite de l’application de cette dernière en sciences vétérinaires (mais cette démarche est généralisable pour d’autres domaines d’application). Il s’appuie sur des cas concrets et ne nécessite pas de pré-requis particuliers, même si certaines parties sont plus denses que d’autres.

* Vidéo de Nicolas Pinsault sur le site du CorteX. Comment lire et comprendre des articles scientifiques, novembre 2013.

* PDF en accès libre de la Haute Autorité de Santé. Guide d’analyse de la littérature et gradation des recommandations, 2000.

Nelly Darbois

Stage doctoral "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"

Nouveau stage doctoral « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » – De l’éthique à l’université.  Deux stages prévus, co-dirigés par Guillaume Guidon et Richard Monvoisin. 

Inscriptions au DFI  (service Doctoral pour la Formation, l’Initiation et l’insertion professionnelles de l’Université de Grenoble)

Stage 1 : lun 17, mar 18 et lun  24 novembre 2014
Stage 2 : lun 23, mar 24 février et lun 2 mars 2015

Objectifs visés :

  • Analyser les postures idéologiques sous-jacentes en science et questionner sans complaisance le statut, les enjeux et le rôle de la science.

  • Créer un outil pédagogique critique exploitable durant le stage.

Résumé :

« Sapience n’entre point en âme malivole, et science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

Rabelais, « Pantagruel » (1532)

Sur quelle base porter un jugement moral sur une action ? Faut-il juger une invention, ou une grande découverte scientifique, au regard de ses conséquences pratiques ou prévisibles ?

Faut-il condamner l’inventeur du couteau, ou Einstein pour ses théories en physique ayant permis la bombe atomique ? D’un autre côté, innover, inventer n’est-il pas un droit, voire un « devoir moral », récompensé par l’institution ? Faut-il freiner les études scientifiques au nom de leurs conséquences ultérieures ?

Nous verrons à travers ce stage comment il est possible de mobiliser la raison dans les réflexions éthiques, et de bien cerner les parts subjectives de nos analyses. Nous essaierons de montrer, à quatre voix, dans un tiraillement entre conséquentialisme et déontologisme, que le questionnement est récurrent : si je fais ceci plutôt que cela dans telle situation, au nom de quoi pourrais-je dire que ma décision est la bonne ? Cette question est rendue d’autant plus piquante que nous, enseignants et chercheurs, faisons profession d’intellectuels : avons-nous une responsabilité plus grande dans nos choix moraux ?

Au moyen d’outils simples, et de bases épistémologiques claires, nous développerons une grille d’analyse de grands sujets et des grandes notions éthiques, et voyagerons au travers de trois thématiques aux objets différents, mais aux impacts sociopolitiques majeurs :

  • la santé,

  • l’histoire et sa mémoire,

  • et la science politique.

Le troisième jour permettra aux doctorant.e.s de s’emparer d’un sujet posant un problème éthique, de le décortiquer en groupe et d’en faire un outil pédagogique sur le site de ressources critiques www.cortecs.org.

Résumé technique :
Stage en 2j +1
Max : 12

Responsables : Guillaume Guidon, Richard Monvoisin
Intervenant-es : Clara Egger, Nicolas Pinsault

Jour N°1

  • Introduction – R. Monvoisin

Grands courants de la philosophie morale – Illustrations et limites de chacune

Déontologisme et conséquentialisme. Que fournit la science aux débats moraux ? Réalisme et matérialisme méthodologique.

  • Science et santé – N. Pinsault

Réflexions critiques sur la notion de maladie et de bien-être.

Interactions art du soin / données scientifiques. Légitimité du placebo. Alternatives. Libre choix. Nouvelles technologies. Marché. Liens d’intérêts. Dépendance santé / industrie. Secret médical.

Jour N°2

  • Éthique et sciences politiques – C. Egger

Sciences politiques et positionnements éthiques.

Discours creux. Analyses grossières. Vernis de scientificité et concepts flous. Leurs dangers dans l’explication du monde politique et social. Propagandes et idéologies. Rôle de l’intellectuel.

  • L’Histoire et sa mémoire – G. Guidon

Enjeux éthiques, politiques et sociaux de l’Histoire.
Instrumentalisation, révisionnismes et négationnismes.
Invention de mythes et roman national. Problématique des lois mémorielles.

Cours spécialisé « Sciences et pseudosciences politiques »

Sciences et pseudosciences politiques : un nouveau cours spécialisé à l’Institut d’études politiques de Grenoble, créé par C. Egger et R. Monvoisin. Début des cours amphi E de sciences Po, le 23 septembre 2014, puis cours tous les lundi de 17h30 à 19h.

Polycrise, arc terroriste, choc des civilisations, jonction des extrêmes, hausse de la délinquance : qu’elle soit le fait d’experts auto-consacrés, d’anciens ministres, de chefs d’État ou de militants de partis, la science politique se voit couramment submergée par des formes de discours aussi seyants que creux. En usant d’un certain vernis de scientificité, de concepts flous, de pseudo-notions souffrant mille acceptions et de demi-preuves ourlées d’analogies douteuses, ces discours prétendent à une vraisemblance dans leur explication du monde politique et social. Or la science politique repose sur une épistémologie suffisante pour dégonfler les baudruches, exiger des corpus de faits tangibles et ne pas souffrir d’approximations douteuses. Rappeler les outils dont elle dispose contribue grandement à clarifier le débat publique sur des enjeux clivants. À partir de sujets stimulants, ce cours propose dans un premier temps de présenter des outils simples pour appréhender les discours sur la politique de façon critique. Nous verrons ensuite comment ces outils peuvent être mobilisés pour cerner les dévoiements politiques à des fins idéologiques. L’objectif de l’enseignement est de rappeler aux étudiant.e.s ce qu’est la démarche intellectuelle scientifique contraignante, et de leur donner les moyens de repérer les biais de raisonnement principaux, les rhétoriques fallacieuses et les entreprises de manipulation. Par contraposée, en maîtrisant bien les biais classiques, ce séminaire donnera l’opportunité aux étudiants de mener leur propre travail d’investigation et de recherche en science politique, de manière rigoureuse et dépassionnée, sur des controverses actuelles.

Contenu prévu :

  • Mensonges médiatiques et manipulation de l’image

Outils : images ; conflits d’intérêt ; fabrique de l’opinion ; appel au sentiment ; carpaccios ; storytelling ; grands stéréotypes.

  • La pensée à coups de hache : déconstruire les notions-valises

Outils : effet impact, métonymies ; effet puits, Barnum, mots fouines, effet de validation subjective, biais de confirmation d’hypothèse.

  • Science politique & chiffres

Outils : démarche scientifique ; faits ; causalités ; statistique ; monisme méthodologique vs. spécificité des sciences sociales ; paradoxes mathématiques classiques ; illusions de probabilité…

  • Métaphores sclérosantes

Outils : affaire Sokal ; imposture intellectuelle ; concepts nomades ; analogies.

  • Science politique, historique et idéologie

Outils : intrusions spiritualistes ; progressisme hégélien ; négationnismes ; complotismes ; deus ex machina… histoire de garde ; révisionnismes ;

  • Déconstruire les argumentaires

Outils : sophismes et paralogismes classiques ; manœuvres dilatoires ; erreurs logiques.

  •  Décortiquer les systèmes de domination

Outils : sociologie critique ; études de genre ; théories racialistes ; anthropologie du XIXe ; spencérisme ; antispécisme.

  •  Propagande, manipulation des idées, dissonance cognitive

Outils : propagande, introduction aux mécanismes de base de psychologie sociale et aux méthodes de
manipulation ; état agentique.

  • Philosophie morale expérimentale et décorticage des axiomes moraux de la science politique

Outils : conséquentialisme, utilitarisme, déontologisme et applications directes aux thèmes politiques

couverture du livre

Recension – Tous les coups sont permis – de Mitterrand à Sarkozy, la violence en politique

couverture du livreLivre sympathique à lire, sur les grands combats entre individus lorgnant le pouvoir en France. Mitterrand – Chirac, Chirac – Balladur, Rocard – Mitterrand, Jospin – Fabius, Hollande – Royal, Sarkozy – De Villepin, etc. Hélas, un recours à la psychanalyse tout à fait désuet plombe un peu le propos.

Le constat est tout de même accablant : de ces grandes luttes, il n’y a rien, strictement rien qui relève du débat d’opinion, de l’expertise politique ou de joutes économétriques. Non, il s’agit de pure realpolitik, de jeux d’extermination où tous les coups sont permis. L’essentiel des personnages ont pour seul engagement un parti, choisi non pour ses valeurs, mais pour ses capacités à les mener au pouvoir. On ne lit aucune préoccupation du bien public ou du traitement des plus vulnérables de la société.  C’est la même froideur que l’on retrouve dans la mini-série « L’école du pouvoir », de Raoul Peck (2009), retraçant la promotion Voltaire de l’Ecole Nationale d’Administration ; la même incurie intellectuelle de l’ENA telle que montrée dans l’excellent livre Ubu Roi, d’Olivier Saby, déjà chroniqué ici.

 Seul bémol : plutôt que de contacter de vrais compétences pour l’analyse des caractères de ces tristes sires, les auteurs (Henri Vernet, du Parisien, et Renaud Dély, du Nouvel Observateur) passent par l’ « expertise » du psychanalyste Serge Hefez, à la grille d’analyse freudienne, ce qui fait passablement rigoler quand on connaît l’immense marais qu’est le freudisme.

Dans Le livre noir de la psychanalyse (Arènes, 2004), Borch-Jacobsen parle de la psychanalyse comme d’une théorie zéro, qui dit tout et rien. C’est criant ici.

Exemples.

  • p 16 : « Dans le jeu politique, le crime est permis ; on peut tuer, sauf qu’on ne tue pas vraiment, le crime est d’ordre du symbolique », comme le souligne Serge Hefez.

Contenu de la phrase = 0

  • p 48 « La rivalité entre frères pour accéder à la fonction paternelle, pour s’imposer en successeur du père, c’est classique, cela relève de l’émulation », décrypte le psychanalyste Serge Hefez.

(à propos de gens qui ne sont pas frères, et qui veulent arriver au poste de président, qui n’est pas une fonction paternelle)

Contenu de la phrase = 0

  • p 131-2 à propos de Rocard maltraité par Mitterrand. « L’intéressé se retrouva immédiatement dans une situation de sujétion d’autant plus terrible qu’elle n’était pas seulement institutionnelle, mais aussi psychologique, presque psychanalytique ». Ah bon ?

je ne sais pas la qualité des soins proposés par Serge Hefez. Mais la teneur de ses livres a le charme des théories mortes Dans La  Sarkose obsessionnelle, Hachette Littératures (2008), il affirme analyser le narcissisme de la société française à travers celui de Nicolas Sarkozy…

De quoi alimenter un bêtisier psychanalytique. Dommage.

Renaud Dély, Henri Vernet, Tous les coups sont permis – de Mitterrand à Sarkozy, la violence en politique, Calmann-Lévy (2011)

RM

dragon invisible

Le dragon dans le garage de Carl Sagan et Ann Dryuan

Du matériel pédagogique simple, surpuissant et qui crache du feu, voilà ce qui devrait meubler utilement quelques inter-classes.

 dragon invisibleDans la série des objets conceptuels qui vont de la dent de Fontenelle à la parabole du réservoir d’eau de Bellamy en passant par le dieu des trous ou la théière de Russell (à venir), voici un incontournable de la pensée sceptique contemporaine : le dragon un peu spécial, planqué dans le garage de Carl Sagan et Ann Dryuan.

Carl Sagan – pas de lien connu avec Françoise Sagan – était astrophysicien, célèbre entre autres pour la série télévisée Cosmos, et le best-seller du même nom, et connu chez les sceptiques comme co-fondateur avec Kurtz, Asimov, Randi et d’autres du CSICOP (Committee for the Scientific InveCorrteX_Carl_saganstigation of Claims of the Paranormal), devenu depuis le CSI (Committee for Skeptical Inquiry), et qui a inspiré un certain nombre de groupes de zététique / de scepticisme / de libre pensée / d’humanisme séculier.

Certains morceaux du livre The Demon-Haunted World: Science as Cortex_Carl_Sagan_livrea Candle in the Dark de 1995 (Ballantine books) ont été écrits avec sa femme qu’on oublie trop souvent, Ann Dryuan. Comme il est fréquent chez les scientifiques, comme pratiquement partout ailleurs, de voir le rôle des femmes évincé, il m’a semblé juste de rappeler que, quoi qu’en ait gardé la postérité, ce livre fut écrit à quatre mains.

Le/laquel-le a écrit le chapitre 10 ? Peu importe, y est développée l’image du dragon planqué dans son garage. Sous ses airs simples, ce dragon permet à l’enseignant-e d’introduire en peu de temps :

  • le problème de la charge de la preuve
  • la réfutabilité d’une hypothèse
  • la notion d’hypothèse ad hoc
  • le principe d’économie d’hypothèse, ou rasoir d’Occam.Détraqueur, créature la plus abjecte de Harry Potter

Il peut être remplacé – j’ai essayé – par le détraqueur* dans mes toilettes sèches au fond du jardin, qui marche tout aussi bien.

Voici le texte original.

« UN DRAGON CRACHANT DU FEU VIT DANS MON GARAGE »

« Un dragon crachant du feu vit dans mon garage  ». Supposez que je vous affirme cela sérieusement.

Vous voudriez certainement le vérifier, le voir de vos propres yeux. Il y a eu d’innombrables histoires de dragons à travers les siècles, mais jamais de preuves. Quelle opportunité!

« Montrez le moi » dites-vous. Je vous emmène à mon garage. Vous regardez à l’intérieur et vous voyez une échelle, des pots de peinture vides, un vieux tricycle, — mais pas de dragon.

« Où est le dragon ? » demandez-vous.

« Oh, il est juste là, » je réponds en remuant vaguement le bras. « J’ai oublié de préciser qu’il s’agit d’un dragon invisible. »

Vous me proposez de répandre de la farine sur le sol du garage pour avoir les empreintes du dragon.

« Bonne idée » dis-je, mais ce dragon flotte en l’air. »

Alors vous utiliserez un capteur infrarouge pour détecter le feu invisible.

« Bonne idée, mais le feu invisible ne dégage aucune chaleur. »

Pourquoi ne pas utiliser un spray de peinture pour le rendre visible ?

« Bonne idée, mais c’est un dragon immatériel, et la peinture n’y adhérera pas ».

Et ainsi de suite… Pour chaque test que vous proposez, je trouve une manière d’expliquer pourquoi cela ne fonctionnera pas.

Maintenant, quelle est la différence entre un dragon flottant dans les airs, invisible et immatériel, crachant du feu sans chaleur, et pas de dragon du tout ?

S’il n’y a aucun moyen de vérifier mon affirmation, ni aucune expérimentation concevable ne pouvant l’infirmer, que cela signifie-t-il de dire que mon dragon existe ? Votre impuissance à invalider mon hypothèse n’est pas la même chose que de prouver qu’elle est vraie.

Des affirmations qui ne peuvent être vérifiées, des assertions immunisées contre toute réfutation sont vraiment sans valeur, peu importe le pouvoir qu’elles ont à nous inspirer ou exciter notre sens du merveilleux. Ce que je vous demande, c’est d’en venir à me croire, en absence de toute preuve, simplement sur parole.

La seule chose que vous avez réellement apprise de mon insistance à affirmer qu’il y a un dragon dans mon garage, c’est que quelque chose ne tourne pas rond dans ma tête.

Vous vous demanderez, si aucun test ne peut être entrepris, ce qui m’a convaincu. La possibilité qu’il s’agisse d’un rêve ou d’une hallucination vous aura certainement effleuré l’esprit. Mais alors, pourquoi est-ce que je le prends autant au sérieux ? Peut-être ai-je besoin d’aide ? Au mieux, peut-être ai-je sérieusement sous-estimé la faillibilité humaine.

Imaginez que, en dépit de l’échec de tous les tests, vous souhaitiez être scrupuleusement ouvert d’esprit. Ainsi vous ne rejetez pas catégoriquement le fait qu’il y ait un dragon cracheur de feu dans mon garage. Vous suspendez simplement votre jugement. Pour l’instant, l’évidence semble aller fortement à l’encontre, mais si jamais de nouvelles données apparaissaient, vous seriez prêt à les examiner pour voir si cela pourrait vous convaincre.

Sûrement que ce n’est pas très fairplay de ma part d’être offensé de n’être pas cru; ou de vous critiquer pour être si balourd et peu imaginatif — simplement parce que vous avez rendu le verdict: « non prouvé ».

Imaginons que les choses se soient passées autrement. Le dragon est invisible, très bien, mais vous voyez des empreintes se faire dans la farine devant vous. Votre détecteur infrarouge s’affole. La peinture en spray révèle une crête en dent de scie dansant comme un bouchon à la surface de l’eau juste devant vous. Peu importe combien vous avez été sceptique à propos de l’existence des dragons (pour ne rien dire de ceux qui sont invisibles) vous devez vous rendre à l’évidence qu’il y a là quelque chose, et qu’à première vue, ce n’est pas incompatible avec un dragon invisible.

Un autre scénario à présent : supposons qu’il n’y ait pas que moi, supposons que plusieurs personnes de votre connaissance, qui ne se connaissent pas entre elles, vous affirment tous qu’il y a des dragons dans leur garage, mais dans tous les cas, sans aucun début de preuve. Chacun de nous admettons que nous sommes un peu gênés d’avoir une conviction si étrange et tellement peu vraisemblable et ne reposant sur aucun indice concret.

Aucun de nous n’est fou. Nous spéculons sur ce que cela signifierait si des dragons se cachaient réellement dans des garages dans le monde entier, et que nous humains, venions juste de le comprendre. Je préférerais que ce ne fût pas vrai, je vous le dis. Mais peut-être que tous ces antiques mythes chinois et européens au sujet des dragons ne sont pas du tout des mythes. Après tout quelques empreintes de dragons dans la farine ont déjà été relevées. Cependant elles n’ont jamais été faites devant les yeux d’un sceptique. À y regarder de plus près, il semble clair que ces empreintes puissent avoir été des faux. Un autre dragonophile rapporte qu’il a eu les doigts brûlés par une rare manifestation physique du souffle brûlant du dragon. Mais nous comprenons qu’il y a bien d’autres façons de se brûler les doigts en dehors du souffle enflammé des dragons invisibles.

De telles preuves (peu importe combien les avocats du dragon leur donnent de l’importance) sont bien loin d’être satisfaisantes. Une fois encore, d’un point de vue raisonnable, la tentation est de rejeter l’hypothèse des dragons invisibles, tout en restant ouvert à d’hypothétiques nouvelles données physiques, et surtout de se demander quelle pourrait être la cause de l’illusion partagée par tant de personnes qui paraissent pourtant toutes sobres et saines d’esprit.

Merci à http://pjkanywa.blogspot.fr pour le dragon.
*Note : un détraqueur (dementor en anglais) est la plus sordide créature, à mon avis, de l’univers de Harry Potter, de J. K. Rowling.

GRENOBLE – Jacques van Rillaer et le freudisme

Jacques Van Rillaer, co-auteur du Livre Noir de la psychanalyse, fait une tournée grenobloise du 23 au 25 septembre 2014.  Quatre événements de désintoxication du freudisme sont au programme (tous gratuits, bien entendu).

 

  • Mardi 23 de 17h à 19h, dans le cours « Zététique & autodéfense intellectuelle » de R. Monvoisin (Amphi Weil), Jacques parlera environ une heure sur Le dévoilement de quelques légendes freudiennes. Des historiens, la plupart admirateurs du génie de Freud en commençant leurs enquêtes, ont découvert progressivement que Freud n’était pas le savant intègre qu’ils avaient imaginé. Freud a menti sur les effets de sa méthode et sur des observations. Il a négligé de citer des sources d’idées prétendument originales. Il a considéré ses opposants comme des malades. C’est plus un conteur qu’un homme de science.

  • Mercredi 24, de 13h à 13h30, l’auteur introduira la conférence du soir dans les Ateliers de l’information de la bibliothèque des sciences. Titre : «Le freudisme : un conte scientifique ?», suivi de questions. Partant du commentaire fait par Krafft-Ebing d’une conférence de Freud : « cela ressemble à un conte scientifique », on montrera que Freud, qui croyait que sa place était à côté de Copernic et Darwin, est à placer à côté de Charles Perrault et les frères Grimm, les auteurs de contes.

  • Mercredi 24, 19h30, (Amphi Weil) après une introduction par le CORTECS, conférence plénière Le freudisme : un conte scientifique ? co-organisée avec Interpsy.

(Pour plus de détails, voir l’agenda en page d’accueil).
 
 
 

Bip Bip va à l'école

Rentrée 2014 sur les chapeaux de roue

C’est une rentrée 2014 sur les chapeaux de roue* pour le CorteX. Notre équipe grandit, nos cours s’étoffent, les outils critiques se répandent, des conférences gesticulent, des livres paraissent et nos fonds documentaires voient nos étagères crouler. Et ça nous fait plaisir !  Vous aussi, vous enseignez l’esprit critique ? Ecrivez-nous.

Nos enseignements pour l’année 2014-2015 (pour plus de détails, voir l’agenda en page d’accueil).

Quelques sigles :  IEP = Institut d’études politiques ; UJF = Université Joseph Fourier ; UPMF = Université Pierre Mendès-France ; UIAD = Université Inter-Âges du Dauphiné ; DFI = service Doctoral pour la Formation, l’Initiation et l’insertion professionnelles de l’Université de Grenoble ; PAF = Plan Académique de Formation ; UTL = Université du Temps Libre d’Aix-Marseille ; PACA = Provence Alpes Côte d’Azur ; CIMES = Cellule d’initiation aux métiers de l’enseignement supérieur (Tours) ; CPMEC = Centre de préparation au métier d’enseignant-Chercheur (Poitiers) ; DAFPEN = Délégation académique à la formation continue des personnels enseignants, d’éducation et d’orientation ; ENIB = École nationale d’ingénieurs de Brest.

Grenoble

Cours réguliers

Permanences régulières

  • Bibliothèque des sciences : les mercredi de 14 à 17h
  • Ecole de Masso-kinésithérapie : horaires variables, contacter Nicolas Pinsault (NPinsault@chu-grenoble.fr)

Stages et interventions ponctuelles

  • NOUVEAU Deux stages doctoraux (DFI) « Science sans conscience », par Guillaume Guidon, Nicolas  Pinsault, Clara Egger et Richard Monvoisin.
  • Deux stages doctoraux (DFI) « Médias et pseudo-sciences », par Guillemette Reviron.
  • Deux stages doctoraux (DFI) « Zététique et enseignement de l’esprit critique », par Richard Monvoisin.
  • Formation pour enseignants du secondaire (PAF) « Sciences et esprit critiqu e», par Denis Caroti.
  • Deux cours, « Introduction à la zététique et à l’esprit critique en biologie », « Le concept d’évolution et quelques manières idéologiques de le malmener », par Julien Peccoud (UJF module : « Questions d’actualité en biologie »).
  • Atelier «Autodéfense intellectuelle» dans Collège/Lycée, par Ismaël Benslimane (précisions à venir).

Marseille

Cours réguliers

Stages et interventions ponctuelles

  • Atelier «Zététique et Autodéfense intellectuelle» par Denis Caroti au collège Stéphane Mallarmé.
  • Conférences «Sciences, esprit critique et autodéfense intellectuelle », par Denis Caroti et invités surprise, dans plusieurs lycées de la région PACA (liste à venir).
  • Ateliers «Sciences et esprit critique» par Denis Caroti au Lycée Auguste & Louis Lumière (La Ciotat) et au Lycée Vaison-la-Romaine.
  • Formation «Sciences et pseudosciences» (PAF).

Montpellier

Cours réguliers

  • Cours « Esprit critique & autodéfense intellectuelle » de Guillemette Reviron (UM2).
  • Atelier « Critique des médias» par Guillemette Reviron. Maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Magelone.

Permanence régulière

Le jeudi de 13h30 à 16h30, bureau CORTECS (Maison des Etudiants, UM2)

Stages et interventions ponctuelles

  • Formations d’Intiative Locale « Sciences et esprit critique » par Guillemette Reviron en collèges et lycées de l’académie de Montpellier.
  • Formation pour enseignants du secondaire «Médias, pseudosciences et esprit critique» par Guillemette Reviron. DAFPEN.
  • Stage collège Doctoral (UM2) « Médias et pseudo-sciences » par Guillemette Reviron.

La Rochelle

  • Séminaire doctoral (CIMES-CPMEC) « Zététique & esprit critique », par Richard Monvoisin.

Brest

  • Stage «Zététique et esprit critique » par Guillemette Reviron, Richard Monvoisin et Delphine Toquet (ENIB).

* Cette expression est tout à fait cocasse. les chapeaux de roue sont, bien entendu les enjoliveurs des roues de voiture. Or les roues de voiture restent verticales dans les virage. La référence serait-elle la roue des motos, qui elle, se penche ? Peu probable, puisque les roues de motos n’ont pas d’enjoliveurs…